Auteur/autrice : Éric

  • Le monde tel qu’il aurait pu être.

    au fait, j’ai tenté ça : @mon­de­pa­ral­lele.bsky.social bonne idée, idée passable ? KANPANSÉVOU

    Legru­gru, 13 novembre 2023
    Copie d'un fil de réseau social pour le compte « Le Monde Parallèle ».

La description est « Actualités, chroniques et informations d'un monde parallèle. (fiction/parodie) ».

Les quatre premiers messages sont : 

* Sécurité routière : début de la campagne hivernale de prévention (éclairages fonctionnels et pneumatiques vérifiés)

* Suppression de la redevance copie privée : les fonds sous séquestres (480M€) seront utilisés pour l'enseignement musical dans les collèges et lycées sur la période 2024-2026.

* CNIL : Fortes amendes pour les ministères ayant envoyé un email politique aux agents vantant la réforme des retraite. "Le délit est caractérisé"

* Ukraine : déclaration présidentielle. "La doctrine française, c'est de ne pas dévoiler le détail de nos aides. Mais l'aide française existe, est importante et concerne plusieurs axes stratégiques. Nos industries et nos armées sont pleinement mobilisées. L'état agresseur russe perdra militairement."

    Je crois que c’est ce qui manque dans mon paysage poli­tique : Un peu d’uto­pie et d’es­poir. Arrê­ter de toujours être en réac­tion au pire et montrer qu’un autre monde est possible. Faire rêver un peu à ce qu’on pour­rait faire plutôt que de se désolé de ce qui est fait.

    Je trouve l’idée telle­ment bonne que j’ai envie de parti­ci­per à créer ce monde paral­lèle. J’es­père qu’il sera d’ac­cord de voir la chose se propa­ger.

    J’ai commencé deux billets titrés « Utopies » puis je me suis rendu compte que certains risque­raient de ne pas perce­voir le côté fictif et lire ça comme des actua­li­tés réelles. J’ai changé pour « Le monde tel qu’il aurait pu être », avec le risque d’être trop proche de l’ini­tia­tive initiale que je ne veux pas para­si­ter. On verra si je trouve mieux.

    J’ai­me­rais tant revoir fleu­rir les utopies en ce monde aujourd’­hui si triste.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mercredi 15 novembre 2023

    La CNIL a enfin rendu ses conclu­sions vis-à-vis de l’uti­li­sa­tion frau­du­leuse du fichier des coor­don­nées en prove­nance de l’es­pace sécu­risé agents publics afin de diffu­ser une propa­gande poli­tique sur les retraites.

    Elle a su éviter un simple rappel à l’ordre qui n’au­rait eu aucun effet. Elle a noté que le problème était d’au­tant plus grave qu’il était commis par un ministre en fonc­tion à l’aide de l’au­to­rité de son mandat mais à des fins de mili­tan­tisme hors du cadre de leur fonc­tion.

    Elle a donc trans­mis le dossier à la justice pour que le ministre soit pour­suivi person­nel­le­ment.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mardi 14 novembre 2023

    Dans une décla­ra­tion conjointe, les partis de la majo­rité rejoints par le PS, EELV et plusieurs orga­ni­sa­tions anti-racisme ont déclaré

    « Permettre la mise en avant d’une idéo­lo­gie raciste et fasciste à l’oc­ca­sion de la lutte contre l’anti-sémi­tisme est un non-sens. Nous voulions inclure tout le monde et nous montrer unis mais ce fut une erreur. Nous ne pouvons ni ne devons pas montrer une union avec les partis de la haine, surtout dans ces occa­sions. »

  • Cyclistes, brillez !

    Ça y est, les trajets du matin et du soir se font de nuit. Amis cyclistes, assu­rez-vous d’avoir :

    1. 🔦 une lumière blanche à l’avant, non cligno­tante, accro­chée au cadre et pas au casque, suffi­sam­ment puis­sante, avec un coupe-flux ou poin­tée vers le bas ;
    2. 🏮une lumière rouge à l’ar­rière, non cligno­tante, accro­chée au cadre et pas en hauteur, suffi­sam­ment puis­sante ;
    3. 🦺 des réflec­teurs, au moins sur les roues, idéa­le­ment aussi sur vous.

    C’est indis­pen­sable pour qu’on vous voit, même entre cyclistes, même si la ville est elle-même éclai­rée et que donc vous y voyez vous-même correc­te­ment.


    En plus détaillé

  • Move fast and break things

    Les discus­sions sont cycliques. Au détour d’un article sur la sonde Voya­ger j’en vois encore ironi­ser sur les équipes qui se refusent à déployer le vendredi après-midi.

    C’est un équi­libre des risques.

    Je ne veux pas les latences au déploie­ment que peut avoir la NASA. Je ne veux pas les coûts d’as­su­rance qualité de la NASA. Je suis prêt à casser des choses ponc­tuel­le­ment si c’est pour avan­cer vite.

    « Move fast and break things » ce n’est pas qu’un Moto. C’est un vrai choix stra­té­gique.

    Et si on assume le risque casser des choses, en fonc­tion du contexte et des besoins, ce n’est pas forcé­ment décon­nant de choi­sir quand gérer ce risque.

    La règle de la mise en produc­tion du vendredi, pour les équipes qui en ont une, n’est parfois que cela : un arbi­trage entre le risque de casse, le béné­fice à livrer main­te­nant, la dispo­ni­bi­lité des équipes dans les heures ou jours a venir, la faci­lité ou l’en­vie de rappe­ler les personnes concer­nées hors heures ouvrées si néces­saire, la dispo­ni­bi­lité d’équipes d’as­treinte, la possi­bi­lité de lais­ser un site dysfonc­tion­nel tout un week-end ou pas, etc.

    En géné­ral les équipes arbitrent ça très bien elles-mêmes. À chacun de voir si livrer un vendredi soir avant de partir est perti­nent pour son propre contexte. Les deux seules options fautives sont de ne pas y réflé­chir et d’igno­rer le risque.

    « Si ta CI est bien faite, tu n’es sensé rien casser »

    La plate­forme d’in­té­gra­tion conti­nue ne va tester que ce que l’équipe a pensé à lui faire tester. L’équipe ne pensera jamais à tout. D’ailleurs même la NASA fait des erreurs, et l’ar­ticle cité en haut de billet relate juste­ment une anoma­lie décou­verte au cours de la vie de la sonde.

    Avoir une bonne plate­forme d’in­té­gra­tion conti­nue dans laquelle on a confiance n’em­pêche pas de prendre en compte le risque dans ses choix.

    Même si je pouvais avoir une CI parfaite, pour ma part, je ne le voudrais d’ailleurs pas. Le jour où je n’au­rai plus aucun inci­dent ni anoma­lie, je consi­dé­re­rai qu’on a mal fait notre travail en surin­ves­tis­sant dans la qualité par rapport à nos besoins réels.

  • Il fallait que ça sorte

    Je ne peux jamais trou­ver accep­table le terro­risme, et plus géné­ra­le­ment faire payer à la popu­la­tion par des meurtres, des kidnap­ping ou des violences.

    Je ne peux pas me réjouir de l’at­taque d’hier par le Hamas, des morts et bles­sés qui en résultent. Ni celle d’hier ni d’autres dans le passé.

    Je suis extrê­me­ment gêné par ceux qui en font l’apo­lo­gie.


    Je ne peux pas oublier non plus ce que vivent une partie des pales­ti­niens tout au long de l’an­née.

    Je ne peux pas me mettre des œillères sur le contexte de la région, docu­menté. Dans la bande de Gaza, sur la vie possible là bas avec toutes les restric­tions et l’état de siège, les morts et la misère impo­sés. Ailleurs, sur l’apar­theid mis en place par l’État d’Is­raël, sur l’op­pres­sion constante, sur la colo­ni­sa­tion et l’oc­cu­pa­tion.

    Je n’ou­blie pas que cette situa­tion fait qu’une partie de la popu­la­tion pales­ti­nienne voit, à tort ou à raison, proba­ble­ment ce terro­risme comme une résis­tance, ou comme la seule action qui leur reste après tant d’an­nées sans chan­ge­ment. C’est toujours diffi­cile de juger le déses­poir de ceux qui pensent être en dernier recours ou n’avoir plus rien à perdre.

    Ça ne rend pas l’ac­tion accep­table. Ça peut toute­fois l’ex­pliquer en partie.

    Je suis extrê­me­ment gêné par ceux qui refusent cette mise en contexte et qui ne voient qu’un seul côté de l’his­toire. Il m’ap­pa­raît diffi­cile de parler de l’un en igno­rant l’autre.


    Les maux s’ad­­di­­tionnent toujours les uns aux autres. Ils ne se compensent ni ne s’an­­nulent entre eux.

    Je n’ai malheu­reu­se­ment pas de solu­tion à tout ça. Je crois que si quiconque en avait une simple et évidente, ça se saurait depuis long­temps. La réplique d’Is­raël suite aux attaques du Hamas ne va certai­ne­ment rien arran­ger pour les popu­la­tions.

    Bref, je n’ap­porte rien et je ne sais rien, si ce n’est que l’his­toire de ce conflit ne se résume clai­re­ment pas en un combat des gentils contre les méchants (et ça peu importe où vous placez les gentils et les méchants), mais il fallait que ça sorte. Ça m’évi­tera d’in­ter­ve­nir en réac­tion à tous les propos que je vois tour­ner et qui me gênent ou me choquent en ce moment.

  • La blog­chain

    Avec les réseaux sociaux, les petits espaces person­nels inter­con­nec­tés qu’é­taient les blogs ont peu à peu disparu du paysage. Il en reste, mais les liens ne sont plus aussi forts.

    À la grande époque il était fréquent d’avoir des blogroll. sur un coin de chaque page. J’ai­me­rais relan­cer ça d’une façon ou d’une autre.

    Je vous propose ce qui suit :

    Je lie cinq blogs person­nels, choi­sis arbi­trai­re­ment et sans hiérar­chie, avec une phrase sur pourquoi ils me sont impor­tants, en choi­sis­sant un billet précis que j’ai aimé y trou­ver :

    • David, qui me donne à réflé­chir dans mon agré­ga­teur depuis proba­ble­ment pas loin de 20 ans, initia­le­ment sur des sujets tech­niques et aujourd’­hui plus via ses réflexions sur lui-même et son trajet de vie : Jour 3.
    • La Grange, entre poésie, tech­nique et dépay­se­ment au Japon, quand je serai grand j’es­père être comme lui (je regrette juste l’ab­sence de recherche sur le blog parce que je n’ai pas réussi à retrou­ver le billet que j’au­rais aimé lier ici) : Encens.
    • Prin­cesse RH, pour mettre quelque chose de très diffé­rent des quatre premiers, avec des morceaux de règles admi­nis­tra­tives dedans mais racon­tées d’une façon qui me donne envie de les lire : Le montant net social.

    J’ai écrit à ces cinq là. Je les incite à faire eux aussi une liste de cinq liens à parta­ger, sur le même format et avec les mêmes règles. S’ils le font, j’ajou­te­rai aussi les liens vers leur propre blog­chain.

    Si la chaîne revient vers moi avec un chemin assez long, je recom­men­ce­rai avec cinq autres billets, de cinq blogs person­nels diffé­rents de ceux déjà cités (mais qui ont tous un flux RSS). J’es­père que ça arri­vera parce que me limi­ter à cinq est un exer­cice diffi­cile telle­ment il y a de personnes et d’écrits que j’ap­pré­cie.

    Si vous faites vous-même un billet simi­laire, venez en parler en commen­taire.

  • Est-ce impor­tant de porter un casque à vélo ?

    Porter un casque à vélo est utile ⁽¹⁾. Si tout le monde était casqué, on sauve­rait certai­ne­ment des vies.

    Savoir si c’est perti­nent ou impor­tant est une ques­tion un peu plus complexe ⁽²⁾, qui dépend du risque, de son accep­ta­tion, et de l’im­por­tance qu’on donne à la contrainte du port du casque.

    Bref, on est dans l’hu­main et le subjec­tif.

    Pour placer un curseur sur un enjeu subjec­tif, en géné­ral on opère par compa­rai­son. Ici on pour­rait compa­rer le risque de trau­mas crâniens graves évitables avec d’autres acti­vi­tés :

    • La présence de nombreuses acti­vi­tés non casquées avec un risque évitable plus impor­tant pous­se­rait plutôt en faveur de l’ab­sence de casque à vélo.
    • La présence de nombreuses acti­vi­tés casquées avec un risque évitable moins impor­tant pous­se­rait, elle, plutôt en faveur du port du casque à vélo.

    Aujourd’­hui je n’ai pas trouvé d’étude de risques compa­rés. Je serais très heureux si on pouvait m’en poin­ter ⁽³⁾.

    « Ok, mais alors, il faut porter un casque ou non ?

    En l’ab­sence de compa­rai­sons un mini­mum chif­frées, il ne reste que l’ap­pré­cia­tion subjec­tive qui dépend du vécu de chacun.

    De mon côté je ne vis pas le port du casque comme une contrainte et j’ai une accep­ta­tion assez faible des risques inutiles. C’est ce qui me motive à porter un casque à vélo en quasi toutes occa­sions où ça m’est acces­sible ⁽⁴⁾, et à le recom­man­der autour de moi.

    D’autres vivent le casque comme une contrainte plus forte, peu importe leurs raisons, ou/et ont une accep­ta­tion du risque plus grande que la mienne. Pour peu qu’ils soient correc­te­ment infor­més sur le sujet, je n’ai rien à leur apprendre et je n’ai aucune raison de tenter de croire mon point de vue plus légi­time.

    Trou­vez-moi des études de risques compa­rés et ma poli­tique chan­gera peut-être. Entre temps j’ai une forte convic­tion en faveur du port du casque mais qui n’est qu’une convic­tion person­nelle et pas un savoir étayé, donc pas de leçons à donner ni de publi­cité à faire.

    Et, toujours entre temps, le trop plein de commu­ni­ca­tion autour du casque a tendance à faire du report de faute sur les victimes (victim blaming), avec de réels effets néga­tifs sur la sécu­rité.

    La seule chose de certaine et étudiée de façon suffi­sam­ment objec­tive, c’est que l’obli­ga­tion du port du casque à vélo, elle, ne serait pas une bonne idée.


    (1). Même sans chiffres, il y a des bles­sures graves à la tête, porter un casque peut évidem­ment en préve­nir certaines et sera donc forcé­ment utile dans l’ab­solu. Ce n’est même pas un vrai­ment un sujet de discus­sion.

    Il y a aussi des effets néga­tifs (déshu­ma­ni­sa­tion, dépas­se­ments plus proches, moindre adap­ta­tion aux risques) mais les liens que j’ai récolté ne laissent pas appa­raître d’ef­fet clair et incon­tes­table de nature à remettre en cause les effets posi­tifs.

    (2). Et c’est logique, parce que sinon on pour­rait porter un casque pour monter les esca­liers (le risque existe, le casque serait objec­ti­ve­ment utile), pour se prome­ner dans la rue, et même pour les petits trajets en voiture. L’uti­lité n’im­plique pas forcé­ment la perti­nence. La ques­tion est de placer le curseur.

    (3). Je vous préviens, ça va être plus diffi­cile qu’une règle de trois. Le vélo c’est plein d’ac­ti­vi­tés très diffé­rentes : spor­tif, utili­taire, loisir, voyage, en agglo­mé­ra­tion ou hors agglo­mé­ra­tion, etc. Les risques n’y sont pas du tout les mêmes.

    (4). J’uti­lise le casque si je peux en avoir un faci­le­ment sous la main mais je pren­drai le vélo même en son absence (par exemple sur des trajets en vélo libre service).

  • Quel agen­ce­ment de sacoches pour voya­ger à vélo

    Je me pose encore quarante-treize ques­tions alors je laisse mes réflexions ici pour ne pas repar­tir de zéro la prochaine fois et avec l’es­poir que vous me guidiez un peu.

    Contexte : Je suis parti la dernière fois avec le fiston. Il avait 2 sacoches Vaude de 20 L chacune. Moi j’avais des vieux trucs de 20 ans qui venaient de Decath­lon, un système avec 2 sacoches arrières plus une troi­sième par dessus qui peut se trans­for­mer en sac à dos. Les quatre sacoches sur les côtés étaient remplies au maxi­mum, les miennes assez lour­de­ment ; la centrale ne conte­nait que la grande tente. Je ne connais pas le litrage de mes deux arrières mais j’en mettais nette­ment plus que dans les 20 L de Vaude, à la fois en poids et en volume. On va comp­ter un bon 25 à 30 L.

    Les miennes, défor­mées et sans vrai renfort ni accroche stable, finis­saient fréquem­ment dans les rayons. Ça plus la galère systé­ma­tique pour les accro­cher et les décro­cher avec ce système à base de scratch, j’ai prévu de les chan­ger contre un système aussi pratique que les Vaude ou les Ortlieb.

    Reste à savoir ce que je prends.
    Les deux contraintes : Simple et imper­méable.

    Je pars visi­ble­ment plus chargé que la moyenne, que ce soit en poids ou en volume. Une simple paire de back-roller 2×20 L risque de faire vrai­ment juste.

    La paire de back-roller pro en 2×35 L m’a fait de l’oeil. J’ai plus de volume, et une poche exté­rieure qui me semble pratique pour un sweat, une casquette, un truc acheté à manger, une serviette humide, etc. Le surpoids de 350 grammes est modéré face au volume ajouté. Le piège c’est que je peux y mettre plus de volume mais pas plus de poids.

    En modu­lable j’ai aussi l’op­tion de prendre les back-roller 2×20 L et d’ajou­ter un rack-pack central de 30 ou 50 L. Le 30 L n’ajoute que 500 grammes à la solu­tion précé­dente mais avoir trois sacs sera plus sympa que deux pour le range­ment, et je peux ajou­ter un peu de poids. Le 50 L ajouté encore 100 grammes de plus mais me permet­trait d’y four­rer aussi ma tente au sec.

    On m’in­cite très forte­ment à char­ger aussi l’avant pour équi­li­brer le vélo. Je peux prendre les back-roller 2×20 L à l’ar­rière et ajou­ter une paire de gravel-pack 2×12 L à l’avant. C’est déjà plus lourd en soi mais il me faut aussi ajou­ter un porte-bagages avant. Je sais que j’y gagne­rai pas mal en prati­cité de range­ment d’avoir 4 sacoches mais est-ce que ça vaut vrai­ment le surpoids de 1.5 kg par rapport aux 2×35 L alors que je vais déjà partir trop chargé ?

    Évidem­ment on peut mélan­ger tout ça mais pour l’ins­tant je risque de faire des voyages d’une à deux semaines sur des voies vélo connues, pas des tours du monde (même si en réalité je ne sais pas si j’eme­ne­rais vrai­ment beau­coup de choses en plus dans un tour du monde).

    Bref, je sèche tota­le­ment entre les trois dernières options. Avez-vous un recom­man­da­tion éclai­rée ?

  • Victim blaming casqué

    « Mais pourquoi tous les cyclistes râlent à chaque message de préven­tion inci­tant à porter un casque ?

    En fait le problème n’est pas dans le casque, ou pas que.

    On a le même type de réac­tion sur l’in­ci­ta­tion aux vête­ments réflé­chis­sants, la présence de cata­dioptres sur les roues et l’in­ter­dic­tion des oreillettes à vélo ⁽⁵⁾.

    Le fond c’est qu’on a un vrai problème en France concer­nant la sécu­rité des cyclistes en ville et sur les routes. Ouest France se faisait encore l’écho il y a quelques jours d’un cycliste qui, caméra à l’ap­pui, fait état en 1000 km parcou­rus, d’une mise en danger toutes les 9 minutes, 658 sur le seul mois de juin.

    Là dessus nos auto­ri­tés sont le plus souvent silen­cieuses. On adore­rait des campagnes d’af­fi­chage pour le respect bandes cyclables ⁽¹⁾ et des sas vélo ⁽²⁾, pour le respect des distances lors des dépas­se­ments, pour infor­mer de la prio­rité aux voies cyclables croi­sées lorsqu’un véhi­cule tourne à gauche ou à droite au carre­four, etc.

    À la place d’ai­der à dimi­nuer ces compor­te­ments dange­reux, nos auto­ri­tés rabâchent conti­nuel­le­ment des messages blâmant les cyclistes parce qu’ils ne se protègent pas assez.

    Forcé­ment, ça agace.

    La gestion des poids lourds en ville est une bonne illus­tra­tion de cette poli­tique. Faute de visi­bi­lité, les poids lourds renversent faci­le­ment cyclistes et piétons en ville, avec des morts à la clef. Londres et Milan ont imposé aux poids lourds d’ajou­ter des rétro­vi­seurs et des camé­ras pour reti­rer tout angle mort, avec d’ex­cel­lents résul­tats sur la morta­lité. En France on a préféré impo­ser un auto­col­lant deman­dant aux tiers de faire plus atten­tion à ne pas se faire écra­ser.

    La poli­tique de sécu­rité réduite au report de faute sur les victimes, c’est juste inac­cep­table.

    « Ok mais c’est quand même une bonne chose de faire de la préven­tion, non ?

    Ce n’est pas tant que la préven­tion sur la visi­bi­lité et les protec­tions indi­vi­duelles soit une mauvaise chose ⁽³⁾, c’est que cette préven­tion remplace une vraie poli­tique de sécu­rité.

    Un bon indi­ca­teur c’est que les messages de préven­tion actuels sont critiqués aussi par les cyclistes qui mettent effec­ti­ve­ment des casques et des vête­ments fluo ⁽⁴⁾, voire qui en font eux-mêmes la promo­tion. Les mêmes messages, au milieu d’une vraie poli­tique qui change la donne pour la sécu­rité des cyclistes, feraient bien moins de vagues.

    Cette poli­tique de report de faute sur les victimes a des effets bien connus de neutra­li­sa­tion de la culpa­bi­lité et d’in­ver­sion de respon­sa­bi­lité.

    Le problème, dans l’es­prit collec­tif, n’est plus le chauf­fard qui occupe un double-sens cyclable pour l’ar­rêt boulan­ge­rie ni celui qui fait un dépas­se­ment à moins d’un mètre, mais le cycliste qui ne porte pas de caque ou de gilet réflé­chis­sant.

    On en est au point où quand un cycliste finit avec la colonne verté­brale brisée suite à un choc avec un chauf­fard moto­risé, le jour­na­liste qui relate les faits se sent obligé d’ajou­ter si le cycliste portait ou non un casque, comme si ça aurait changé quoi que ce soit.

    C’est toute une culture qui porte quoti­dien­ne­ment atteinte à la sécu­rité des cyclistes qui a été créée, pas à pas, par cette poli­tique de « préven­tion ». Isolé­ment les messages peuvent avoir du sens. Dans le cadre actuel, ils peuvent être dange­reux. Rien de moins.


    ⁽¹⁾ Je sais que ça ne parait rien (juste­ment faute d’avoir une poli­tique de commu­ni­ca­tion adap­tée de la part de nos auto­ri­tés) mais l’oc­cu­pa­tion des bandes cyclables, y compris pour « juste deux minutes » est un vrai danger pour les cyclistes. Il impose un report sur la voie plus à gauche, avec des usagers moto­ri­sés qui souvent ne l’an­ti­ci­pe­ront pas voire cher­che­ront à avoir un compor­te­ment puni­tif à l’en­contre du cycliste. Quand c’est une bande cyclable à contre-sens, ça demande de se dépor­ter à contre-sens de la circu­la­tion, sans visi­bi­lité, et c’est un danger mortel immé­diat.

    ⁽²⁾ Le sas vélo, malgré toutes ses imper­fec­tions, permet au cycliste de démar­rer en amont des autres véhi­cules, en étant visible de ceux-ci. Il dimi­nue les acci­dents, et parti­cu­liè­re­ment vis-a-vis des véhi­cules qui veulent tour­ner à droite. C’est aussi l’es­pace qui permet aux cyclistes de se posi­tion­ner à gauche au carre­four avant de tour­ner, chose extrê­me­ment diffi­cile en circu­la­tion.

    ⁽³⁾ C’est un autre débat, mais même isolé­ment, si la plupart sont plei­ne­ment justi­fiés, certains ne sont pas perti­nents. En parti­cu­liers, l’in­ci­ta­tion au port du casque (portez-en un) n’est perti­nente que jusqu’au point où ça risque de faire renon­cer au vélo une partie des usagers. Là, même si c’est contre-intui­tif, il a été démon­tré qu’elle a un effet contre-produc­tif sur la sécu­rité réelle des cyclistes. Bref, la réalité est parfois compliqué parce qu’il y a des impacts croi­sés partout.

    ⁽⁴⁾ L’au­teur de ces lignes porte toujours un casque, a 78 (!) réflec­teurs sur son vélo en plus de ceux ajou­tés sur son casque, déjà jaune fluo à la base et de lampes avant et arrière allu­mées 24/24 même en plein jour. Il prend sans conces­sion parti pour le port du casque, pour impo­ser des lumières effi­caces la nuit… et pour­tant lutte acti­ve­ment contre la poli­tique de commu­ni­ca­tion actuelle des auto­ri­tés à ce niveau (je vous l’avais dit, parfois les choses sont compliquées).

    ⁽⁵⁾ À lire unique­ment après avoir lu le billet lui-même : L’in­ter­dic­tion des oreillettes à vélo est d’ailleurs un bon symp­tôme de l’enjeu. C’est inté­res­sant de voir que l’au­to­mo­bile a le droit d’être tota­le­ment inso­no­ri­sée et étanche aux bruits exté­rieurs. Qu’un auto­mo­bi­liste soit sourd aux simples coups de sonnette d’un vélo ne pose aucun problème. On a même l’in­ter­dic­tion pour les vélos d’ins­tal­ler un vrai klaxon pour se faire entendre. Par contre, vous trou­ve­rez mille messages de « préven­tion » et opéra­tions de verba­li­sa­tion de la police à l’en­contre des cyclistes portant des oreillettes, y compris des oreillettes à conduc­tion osseuse lais­sant donc tota­le­ment l’oreille ouverte à l’en­vi­ron­ne­ment sonore exté­rieur. De fait, le cycliste doit faire atten­tion à ceux qui risquent d’être un danger pour lui, et même l’ap­pa­rence de ne pas le faire lui sera repro­chée. L’au­to­mo­bi­liste qui repré­sente le danger, lui, n’a lui aucune obli­ga­tion de rester ouvert au seul dispo­si­tif sonore auto­risé sur un vélo. Tout ça ne dit pas qu’a­voir des oreillettes est une bonne idée mais ça illustre bien la poli­tique publique.