Auteur/autrice : Éric

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Samedi 18 novembre 2023.

    Projet de loi asile et immi­gra­tion. Un vent de contes­ta­tion se propage dans le groupe parle­men­taire de la majo­rité. Les parle­men­taires seraient allé trop loin, par exemple en empê­chant les deman­deurs d’asile de faire enre­gis­trer leur dossier avant d’être expul­sés, ou chan­geant les délais pour que les mena­cés d’ex­pul­sion n’aient pas le temps de saisir un juge à propos de leur situa­tion avant d’être effec­ti­ve­ment expul­sés.

    Le chef de groupe a prévenu : Il semble diffi­cile de rattra­per un texte qui est allé si loin dans le renon­ce­ment à nos valeurs huma­nistes. Si la commis­sion mixte pari­taire ne trouve pas une solu­tion radi­cale, la majo­rité votera contre ce texte.

  • Ça prend combien de place un cycliste ?

    Le gaba­rit mini­mum est histo­rique­ment indiqué à 60 cm. C’est aussi la largeur du dos au niveau des épaules pour un homme avec un bon manteau.

    Le gaba­rit stan­dard d’aujourd’­hui est plutôt à 70 cm. Mon vélo orienté trek­king a un guidon de 68 cm de large et j’ai un rétro­vi­seur qui dépasse. Le clas­sique VTT Rockri­der de Décath­lon a même un guidon de 72 cm. Un vélo de voyage chargé aura aussi 25 cm de sacoche de chaque côté en plus de 10 cm de porte-bagages et d’un peu de marge pour les crochets et les sangles.

    Gaba­rit statique : 60 à 80 cm

    Ne rete­nez pas ce chiffre. Il ne sert que pour passer une porte ; et encore, vous voudrez proba­ble­ment un peu de marge.

    Un vélo en mouve­ment ne file pas tout droit. Il prend un peu plus de place parce qu’on penche d’un côté ou de l’autre, que le coude peut sortir, que ça bouge en fonc­tion du revê­te­ment et du main­tien de direc­tion.

    Les aména­geurs publics comptent 20 cm de chaque côté pour déter­mi­ner ce qu’ils appellent le gaba­rit dyna­mique. C’est un mini­mum qui dépend de la situa­tion. En plein effort, sur mauvais terrain ou à faible vitesse, on peut comp­ter plus.

    Gaba­rit dyna­mique : 100 à 140 cm

    À ça il faut ajou­ter les marges de sécu­rité, parce que personne de frôle les trot­toirs, et parce qu’il faut une zone pour permettre un mini­mum d’écart. Les mêmes aména­geurs prennent 25 cm de chaque côté pour obte­nir l’es­pace de confort.

    Si vous cher­chez pourquoi les docu­ments d’amé­na­ge­ment conseillent des pistes cyclables de 1m50, main­te­nant vous savez.

    Là aussi, ce n’est pas de trop. Quand je demande l’écar­te­ment au trot­toir à des cyclistes chevron­nés, on ne parle plutôt de 60 cm et pas des 45 décrits ici pour chaque côté entre le gaba­rit dyna­mique et espace de confort.

    Espace de confort : 150 à 200 cm

    Bien entendu tout ça ne couvre pas les cas spéci­fiques.

    Un enfant deman­dera plus d’es­pace. Un cycliste qui longe une paroi aussi. Longer des véhi­cules en station­ne­ment demande de s’écar­ter au mini­mum d’un mètre pour éviter la zone d’em­por­tié­rage. Démar­rer au feu rouge impose un peu plus d’es­pace libre pour la tenue du premier mètre.

    Enfin, il y a la distance régle­men­taire d’un mètre (en agglo­mé­ra­tion) ou d’un mètre et demi (hors agglo­mé­ra­tion) à garder quand on dépasse un cycliste.

    Les cas spéci­fiques : + 20 à + 150 cm

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Vendredi 17 novembre 2023.

    Le jour­nal d’in­ves­ti­ga­tion Disclose a révélé l’usage illé­gal de recon­nais­sance faciale dans les vidéos surveillances de 34 villes de France. Ce logi­ciel est aussi utilisé à la police judi­ciaire, dans diffé­rens services de la police natio­nale, dans les préfec­tures de police de Paris et de Marseille, à la sécu­rité publique et la gendar­me­rie natio­nale, hors de tout cadre légal.

    Ce matin le ministre de l’in­té­rieur a réagit ferme­ment.

    Le ministre de l’in­té­rieur a pris connais­sance de faits graves dans gestion des images de vidéo-surveillance dans plusieurs collec­ti­vi­tés et services de l’État.

    Le ministre de l’in­té­rieur réaf­firme son atta­che­ment au respect de la loi et aux liber­tés publiques. L’ad­mi­nis­tra­tion publique est tenue à la plus grande exem­pla­rité du fait des pouvoirs qu’elle détient.

    Des enquêtes admi­nis­tra­tives ont été dili­gen­tées dans les services de police, de gendar­me­rie et préfec­tures. Les préfets sont char­gés de faire cesser les infrac­tions auprès des collec­ti­vi­tés terri­to­riales.

    Un suivi sera mis en place avec la presse dans un mois après les premières conclu­sions.

    En fonc­tion des résul­tats de l’enquête, s’il est confirmé que les viola­tions étaient conscientes, les respon­sables seront pour­sui­vies au niveau disci­pli­naire et au niveau judi­ciaire.

    Extrait de commu­niqué de presse du Minis­tère de l’in­té­rieur.
  • Sans le vote des retrai­tés

    « Sans le vote des retrai­tés, E.Macron n’au­rait recueilli que 23% des suffrages et ne se serait pas quali­fié pour le 2nd tour de la Prési­den­tielle.

    Marc Vanguard, sur Twit­ter/X

    Et là revient l’idée que — peut-être — le vote des plus jeunes devrait peser plus. Ce peut-être parce que les plus âgés ont déjà pesé à leur tour par le passé, ou parce que ce sont les jeunes qui vont devoir assu­mer plus tard les effets des plani­fi­ca­tions long terme.

    Le danger de cette vision c’est qu’une fois ouverte l’idée que les choix de tout le monde ne se valent pas, on peut les enfon­cer très loin.

    Il y a l’idée du suffrage censi­taire, où pour­rait se défendre l’idée que ceux qui payent l’im­pôt devraient avoir un peu plus leur mot à dire sur comment il est utilisé. On peut d’ailleurs le voir aussi à l’op­posé, avec l’idée que ceux qui souffrent le plus — souvent les plus pauvres — devraient avoir plus de poids pour chan­ger la situa­tion.

    On pour­rait donner moins de poids aux malades et à ceux qui ont une espé­rance de vie assez courte et qui donc ne vivront pas l’ave­nir, ou au contraire plus de poids pour le compen­ser. On pour­rait de la même façon donner plus de poids à ceux qui ont des enfants, parce que l’ave­nir est pour ces derniers.

    On pour­rait aussi donner plus de poids aux raci­sés qui sont notoi­re­ment sous-repré­sen­tés et exclus. On pour­rait donner moins de poids aux personnes à faible intel­lect ou faible éduca­tion, faute pour eux d’être en capa­cité de faire les bons choix. On pour­rait donner un poids rela­tif aux contra­ven­tions et condam­na­tions ou à l’im­pli­ca­tion dans la société. On pour­rait donner plus de poids à ceux qui ont leurs quatre grands-parents d’ori­gine française parce qu’ils repré­sen­te­raient plus la nation. On pour­rait donner moins de poids à ceux qui sont guidés par la reli­gion parce qu’ils sont moins indé­pen­dants, ou plus de poids parce s’ils suivent la voie de Dieu, ou enco­re…

    On pour­rait imagi­ner mille choses et je suis certain de trou­ver à chaque fois des argu­ments sérieux, réflé­chis et légi­times.

    Tout ça n’est qu’une histoire de valeurs. La ques­tion finale est toujours de savoir si une personne ou son choix vaut plus qu’une autre. Il n’y aura jamais de réponse autre que la convic­tion profonde de chacun. Pour ma part, outre que je n’y crois pas, c’est une porte que je trouve très dange­reuse et que je prie qu’on n’ouvre jamais.

    Quitte à choi­sir, l’âge ne me parait d’ailleurs pas forcé­ment le critère ayant la légi­ti­mité la plus forte.

    Est-ce qu’il faut renfor­cer les jeunes parce qu’ils repré­sentent l’ave­nir ? On pour­rait aussi renfor­cer les plus âgés parce qu’ils ont plus d’ex­pé­rience et une meilleure compré­hen­sion du monde. C’est d’ailleurs comme ça qu’ont fonc­tionné plusieurs socié­tés, avec un conseil des sages.

    L’âge est d’au­tant moins un bon critère pour moi que l’ana­lyse actuelle est très dépen­dante d’un effet conjonc­tu­rel. Aujourd’­hui, en France, pour plusieurs raisons sociales et démo­gra­phiques, le poids des âgés dans le vote outre­passe celui des plus jeunes. Ce n’est pas un état natu­rel. L’op­posé est tout autant possible, l’est d’ailleurs dans d’autres régions du monde et pour­rait l’être dans le futur en France.

    Est-ce qu’on veut chan­ger les règles démo­cra­tiques pour compen­ser une situa­tion conjonc­tu­relle ?

    Sans comp­ter que compen­ser une situa­tion conjonc­tu­relle part déjà de l’hy­po­thèse que cette situa­tion est un problème à résoudre, donc que les plus âgés ne devraient pas comp­ter autant et/ou qu’ils orientent la France dans une mauvaise direc­tion.

    Bien que je ne sois pas en accord avec la direc­tion actuelle et que je vois que les votes des plus jeunes me conviennent plus, cette hypo­thèse ne me parait pas une évidence.

    Les statis­tiques de vote par segment sont géné­ra­le­ment très inté­res­santes pour comprendre les ressorts de la société. Ça peut même parfois permettre de mieux comprendre les aspi­ra­tions profondes et trou­ver un voie alter­na­tive qui les contente.

    C’est toute­fois un constat. Dès qu’on les utilise pour dire « sans cette caté­go­rie alors » on ouvre la porte à penser que peut-être ces personnes sont le frein à nos idées. On trou­vera toujours une bonne raison de leur reti­rer la légi­ti­mité, et eux en feront tout autant à notre encontre.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Jeudi 16 novembre 2023.

    Le gouver­ne­ment prend tout le monde de court sur la polé­mique des tickets restau­rants :

    Nous avons été élus pour la simpli­fi­ca­tion. Nous allons simpli­fier. Contraindre l’usage des tickets restau­rants alors que tout le monde dépense de toutes façons plus que ça chaque mois pour se nour­rir n’a aucun sens. Ça ne fait qu’ap­por­ter des contraintes et appor­ter des marges aux acteurs des tickets restau­rants au détri­ment des restau­ra­teurs et des épice­ries.

    Dès l’été, les employeurs auront la possi­bi­lité de finan­cer 5 € par jour travaillé hors du domi­cile, direc­te­ment payés en numé­raire avec le salaire, défis­ca­li­sés de la même façon que les anciens tickets restau­rants.

    Les restau­ra­teurs s’y retrou­ve­ront en évitant les 4% de marge payés aux inter­mé­diaires.

    Les sala­riés n’au­ront plus à jongler avec des tickets papier, de multiples cartes, et des règles contrai­gnantes à chaque achat.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être.

    au fait, j’ai tenté ça : @mon­de­pa­ral­lele.bsky.social bonne idée, idée passable ? KANPANSÉVOU

    Legru­gru, 13 novembre 2023
    Copie d'un fil de réseau social pour le compte « Le Monde Parallèle ».

La description est « Actualités, chroniques et informations d'un monde parallèle. (fiction/parodie) ».

Les quatre premiers messages sont : 

* Sécurité routière : début de la campagne hivernale de prévention (éclairages fonctionnels et pneumatiques vérifiés)

* Suppression de la redevance copie privée : les fonds sous séquestres (480M€) seront utilisés pour l'enseignement musical dans les collèges et lycées sur la période 2024-2026.

* CNIL : Fortes amendes pour les ministères ayant envoyé un email politique aux agents vantant la réforme des retraite. "Le délit est caractérisé"

* Ukraine : déclaration présidentielle. "La doctrine française, c'est de ne pas dévoiler le détail de nos aides. Mais l'aide française existe, est importante et concerne plusieurs axes stratégiques. Nos industries et nos armées sont pleinement mobilisées. L'état agresseur russe perdra militairement."

    Je crois que c’est ce qui manque dans mon paysage poli­tique : Un peu d’uto­pie et d’es­poir. Arrê­ter de toujours être en réac­tion au pire et montrer qu’un autre monde est possible. Faire rêver un peu à ce qu’on pour­rait faire plutôt que de se désolé de ce qui est fait.

    Je trouve l’idée telle­ment bonne que j’ai envie de parti­ci­per à créer ce monde paral­lèle. J’es­père qu’il sera d’ac­cord de voir la chose se propa­ger.

    J’ai commencé deux billets titrés « Utopies » puis je me suis rendu compte que certains risque­raient de ne pas perce­voir le côté fictif et lire ça comme des actua­li­tés réelles. J’ai changé pour « Le monde tel qu’il aurait pu être », avec le risque d’être trop proche de l’ini­tia­tive initiale que je ne veux pas para­si­ter. On verra si je trouve mieux.

    J’ai­me­rais tant revoir fleu­rir les utopies en ce monde aujourd’­hui si triste.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mercredi 15 novembre 2023

    La CNIL a enfin rendu ses conclu­sions vis-à-vis de l’uti­li­sa­tion frau­du­leuse du fichier des coor­don­nées en prove­nance de l’es­pace sécu­risé agents publics afin de diffu­ser une propa­gande poli­tique sur les retraites.

    Elle a su éviter un simple rappel à l’ordre qui n’au­rait eu aucun effet. Elle a noté que le problème était d’au­tant plus grave qu’il était commis par un ministre en fonc­tion à l’aide de l’au­to­rité de son mandat mais à des fins de mili­tan­tisme hors du cadre de leur fonc­tion.

    Elle a donc trans­mis le dossier à la justice pour que le ministre soit pour­suivi person­nel­le­ment.

  • Le monde tel qu’il aurait pu être. Mardi 14 novembre 2023

    Dans une décla­ra­tion conjointe, les partis de la majo­rité rejoints par le PS, EELV et plusieurs orga­ni­sa­tions anti-racisme ont déclaré

    « Permettre la mise en avant d’une idéo­lo­gie raciste et fasciste à l’oc­ca­sion de la lutte contre l’anti-sémi­tisme est un non-sens. Nous voulions inclure tout le monde et nous montrer unis mais ce fut une erreur. Nous ne pouvons ni ne devons pas montrer une union avec les partis de la haine, surtout dans ces occa­sions. »

  • Cyclistes, brillez !

    Ça y est, les trajets du matin et du soir se font de nuit. Amis cyclistes, assu­rez-vous d’avoir :

    1. 🔦 une lumière blanche à l’avant, non cligno­tante, accro­chée au cadre et pas au casque, suffi­sam­ment puis­sante, avec un coupe-flux ou poin­tée vers le bas ;
    2. 🏮une lumière rouge à l’ar­rière, non cligno­tante, accro­chée au cadre et pas en hauteur, suffi­sam­ment puis­sante ;
    3. 🦺 des réflec­teurs, au moins sur les roues, idéa­le­ment aussi sur vous.

    C’est indis­pen­sable pour qu’on vous voit, même entre cyclistes, même si la ville est elle-même éclai­rée et que donc vous y voyez vous-même correc­te­ment.


    En plus détaillé

  • Move fast and break things

    Les discus­sions sont cycliques. Au détour d’un article sur la sonde Voya­ger j’en vois encore ironi­ser sur les équipes qui se refusent à déployer le vendredi après-midi.

    C’est un équi­libre des risques.

    Je ne veux pas les latences au déploie­ment que peut avoir la NASA. Je ne veux pas les coûts d’as­su­rance qualité de la NASA. Je suis prêt à casser des choses ponc­tuel­le­ment si c’est pour avan­cer vite.

    « Move fast and break things » ce n’est pas qu’un Moto. C’est un vrai choix stra­té­gique.

    Et si on assume le risque casser des choses, en fonc­tion du contexte et des besoins, ce n’est pas forcé­ment décon­nant de choi­sir quand gérer ce risque.

    La règle de la mise en produc­tion du vendredi, pour les équipes qui en ont une, n’est parfois que cela : un arbi­trage entre le risque de casse, le béné­fice à livrer main­te­nant, la dispo­ni­bi­lité des équipes dans les heures ou jours a venir, la faci­lité ou l’en­vie de rappe­ler les personnes concer­nées hors heures ouvrées si néces­saire, la dispo­ni­bi­lité d’équipes d’as­treinte, la possi­bi­lité de lais­ser un site dysfonc­tion­nel tout un week-end ou pas, etc.

    En géné­ral les équipes arbitrent ça très bien elles-mêmes. À chacun de voir si livrer un vendredi soir avant de partir est perti­nent pour son propre contexte. Les deux seules options fautives sont de ne pas y réflé­chir et d’igno­rer le risque.

    « Si ta CI est bien faite, tu n’es sensé rien casser »

    La plate­forme d’in­té­gra­tion conti­nue ne va tester que ce que l’équipe a pensé à lui faire tester. L’équipe ne pensera jamais à tout. D’ailleurs même la NASA fait des erreurs, et l’ar­ticle cité en haut de billet relate juste­ment une anoma­lie décou­verte au cours de la vie de la sonde.

    Avoir une bonne plate­forme d’in­té­gra­tion conti­nue dans laquelle on a confiance n’em­pêche pas de prendre en compte le risque dans ses choix.

    Même si je pouvais avoir une CI parfaite, pour ma part, je ne le voudrais d’ailleurs pas. Le jour où je n’au­rai plus aucun inci­dent ni anoma­lie, je consi­dé­re­rai qu’on a mal fait notre travail en surin­ves­tis­sant dans la qualité par rapport à nos besoins réels.