Auteur/autrice : Éric

  • Valeurs, confiance, vie

    Je sais colla­bo­rer avec des diver­gences de vision et d’opi­nion. Je sais assez bien m’ali­gner sur des déci­sions en lesquelles je ne crois pas.

    J’ai beau­coup plus de mal quand il y a désa­li­gne­ment de valeurs. Là c’est parfois diffi­cile, peut-être plus pour moi que pour d’autres parce que mes valeurs sont ce qui me tient en vie, litté­ra­le­ment.

    De ces valeurs j’ai au moins un item qui est essen­tiel pour moi : ce qu’on est prêt à faire pour autrui.

    C’est à la fois une force qui peut me pous­ser extrê­me­ment loin, et un puis sans fond quand il y a un vrai désa­li­gne­ment persis­tant. C’est vrai socia­le­ment, dans la vie person­nelle comme dans la vie profes­sion­nelle.

    C’est simple­ment qui je suis.


    Avec le temps j’ai ajouté un étage.

    Je sais comment inter­agir avec une personne malveillante, égoïste ou indi­vi­dua­liste. Ça me coûte, je fuis ces indi­vi­dus quand je le peux mais, quelque part, je sais sur quoi comp­ter ou quoi ne pas comp­ter.

    Des erreurs on en fait tous. Personne n’est parfait, moi pas plus qu’un autre. On porte chacun ses compro­mis, ses démons et ses contra­dic­tions, moi comme les autres. Je le comprends et je l’ac­cepte, peut-être même plus faci­le­ment que d’autres.

    Je ne demande pas de cheva­lier blanc parfait. La diffé­rence tient souvent à comment on vit avec ses erreurs et comment on avance avec.

    Parfois ce ne sont pas des erreurs, ni même des personnes mauvaises, juste des personnes sur qui je ne peux clai­re­ment pas comp­ter. À chaque fois que je me suis retrouvé face à cette situa­tion, plus rien ne fonc­tionne. Ce n’est pas juste que c’est diffi­cile de colla­bo­rer, c’est que c’est tota­le­ment en dehors de mon fonc­tion­ne­ment intel­lec­tuel. Je ne sais simple­ment plus.

    Si ça dure et que la colla­bo­ra­tion est incon­tour­nable malgré tout, ou que ça aurait un coût pour des tiers, le moindre geste et la moindre déci­sion finissent par deve­nir très diffi­ciles. Quand la décou­verte se fait progres­si­ve­ment ou après coup, s’y ajoute un senti­ment de trahi­son de ma confiance qui renforce tout ça.

    C’est certai­ne­ment lié à comment je fonc­tionne puisque j’ai l’im­pres­sion que ceux qui partagent mes traits partagent aussi souvent ces biais.


    J’ai peur de l’ef­fet barnum quand j’écris ces lignes alors que je sais par expé­rience que ce que je vis ces situa­tions très diffé­rem­ment de la majo­rité des autres.

    Je ne cache plus mes diffé­rences. Si la mode de se dire neuroa­ty­pique ou avec des traits autis­tiques m’agace au plus haut point, au moins elle me permet d’as­su­mer un peu plus faci­le­ment mon vécu.

    Mes mots ici sont pensés, pesés. Quand je parle de réus­sir à vivre, à penser, à conce­voir les choses, ce ne sont pas des images.


    Bref, tout ceci est d’ac­tua­lité. Ça explique certai­ne­ment au moins en partie ma santé, la façon dont j’in­te­ra­gis ou juste­ment dont je n’in­te­ra­gis pas, et ce que je suis capable ou pas de faire depuis quelques mois, au niveau person­nel comme au niveau profes­sion­nel.

    Amies et amis, j’es­père me recons­truire au fur et à mesure parce que ça m’a fait descendre bien bas. Le dire est déjà une première étape.

    J’au­rai proba­ble­ment besoin de vous, de ceux et celles qui voudront bien m’ac­com­pa­gner. Vos messages seront bien­ve­nus, même si je sais que j’en donne bien trop peu de moi-même.

  • La démo­cra­tie par l’al­liance

    Il est temps qu’on réap­prenne la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive en France.

    Le modèle démo­cra­tique améri­cain est celui du bipar­tisme. On a un parti rouge, un parti bleu, et c’est tout ou presque. Le reste ne compte pas. Les primaires permettent de défi­nir le courant qui repré­sen­tera chaque parti. Chaque élu garde son indé­pen­dance mais l’al­liance ne fait aucun doute.

    Le modèle démo­cra­tique nord-euro­péen est celui des coali­tions. On a une grande diver­sité de partis mais qui arrivent à s’al­lier pour gouver­ner ensemble malgré leurs diver­gences. Parfois ces alliances sont très larges mais ils y arrivent à force de compro­mis et d’ali­gne­ments d’in­té­rêts.

    En France on ne sait pas. On a une diver­sité impor­tante de partis qui veulent chacun être celui qui décide de tout et qui écrase les autres.

    Ça ne fonc­tionne pas. Ça ne peut pas fonc­tion­ner. Au mieux on arrive à la situa­tion des dernières années avec une mino­rité au pouvoir qui avance sans écou­ter personne.


    La gauche s’entre-déchire. On trace des lignes rouges et on surjoue les diffé­rences pour montrer qui on est et passer devant les voisins proches. L’ini­mi­tié est culti­vée. Ça rend ensuite les vraies alliances impos­sibles, et incom­pré­hen­sibles pour les élec­teurs.

    Il faut réap­prendre à discu­ter entre personnes avec des opinions diffé­rentes mais des aspi­ra­tions assez conver­gentes.

    Il ne s’agit pas de taire les diffé­rences, il s’agit d’ac­cep­ter de former un groupe uni qui intègre ces diffé­rences, même celles qui nous semblent gênantes.

    Caro­line De Haas l’ex­prime parfai­te­ment

    On va pas se mentir, la gauche n’est pas parfaite et oui on a des problèmes. […] Mais le 8 juillet je préfère me batailler avec Mélen­chon ou Ruffin qu’a­vec l’ex­trême droite

    Caro­line De Haas, Media­part, Émis­sion spéciale. Contre l’ex­trême droite, l’in­dis­pen­sable sursaut

    Amis de gauche et de centre gauche, arrê­tez de faire la fine bouche. C’est plai­sant et facile mais nous n’avons pas ce luxe.

    Moi aussi j’ai un vrai problème avec la posi­tion sur l’Ukraine de LFI et avec la stra­té­gie du spec­tacle popu­liste du groupe parle­men­taire.

    Moi aussi j’ai un problème avec l’aile anti-science pro-ésoté­risme d’une partie d’EELV.

    Moi aussi j’ai un énorme problème avec les trahi­sons passées du PS et le risque de voir Place Publique fina­le­ment refaire une version 2 de LREM.

    Certaines lignes me semble fonda­men­tales et moi j’ai je ne me vois pas les fran­chir. Il y en a d’autres que je n’ai même pas listées ici mais, juste­ment, l’im­por­tant n’est pas ce qui nous sépare. L’im­por­tant est dans ce qui nous regroupe.

    Je sais que je préfère une alliance très large à gauche que de voir la droite et l’ex­trême droite gagner les élec­tions. Malgré mes diver­gences — très fortes — avec la façon d’agir et certaines posi­tions de LFI, je préfère très nette­ment une alliance avec eux que conti­nuer la destruc­tion sociale mise en œuvre par le centre droit inter­ven­tion­niste de ces dernières années.

    Pour reprendre Caro­line De Haas, je préfère me battre en interne sur l’Ukraine et le Nucléaire, sur lesquels il y a juste­ment débat à gauche, plutôt que de m’op­po­ser en vain à la casse sociale du centre droit ou la xéno­pho­bie de l’ex­trême droite qui eux ne feront pas débat.

    J’irai même plus loin. Je suis convaincu qu’il faut inté­grer des déçus du centrisme LREM, ainsi que des centristes histo­riques comme le groupe LIOT qui a montré qu’il tenait à ses valeurs huma­nistes.

    Vouloir exclure ne nous mènera à rien. Vouloir domi­ner ne nous mènera à rien.

  • Tenir

    Je mets toujours en premier mes valeurs, le collec­tif et les personnes. Dans cet ordre.

    J’y tiens. Je tiens. Malgré le coût.

    C’est parfois diffi­cile. Très diffi­cile.

  • 100 c’est ouf

    J’ai fait mon premier 100 km à vélo à l’oc­ca­sion du cycling for climate à Lyon. Ça faisait long­temps que je voulais tester un peu mes limites et je suis vrai­ment content de l’avoir fait.

    Je sais que je tiens sans diffi­culté le 70 km sur du plat avec mon fils, 15 km/h et une bonne pause méri­dienne d’une heure ou deux. Faire 100 km d’une traite, même avec des pauses, c’est une toute autre histoire.

    Les points que je retiens, qui n’éton­ne­ront proba­ble­ment personne mais j’aime bien redé­cou­vrir ce que tout le monde sait déjà :

    Avan­cer en groupe

    C’est le groupe qui fait tout. J’au­rais aban­donné avant la fin, coupé court ou au moins divisé ma vitesse par deux si le groupe ne m’avait pas motivé à me dépas­ser. Je ne sais même pas si j’au­rais fini la montée de 2 km par laquelle nous avons commencé l’aven­ture.

    Ce qui est certain c’est que le groupe m’a incité à pous­ser plus sur les pédales que je ne l’au­rais fait seul. Je crois que ça rejoint un senti­ment qui devient clair : Si je veux faire des sorties il faut que je me trouve des cama­rades de parcours (et pas des qui filent à toute vitesse).

    Je n’ai pas pensé à deman­der des adresses. Je n’ose pas. Si certains se recon­naissent dans le groupe 18B, je serais très heureux de garder le contact. Merci d’avoir été là, c’était très sympa.

    Posi­tion

    J’ai pris mon vélo quoti­dien que j’ai redressé un peu avant de partir. Je crois que je vais garder cette posi­tion un peu plus rele­vée.

    Je finis quand même avec un début de tendi­nite derrière le genou droit. Je ne l’ai senti que le lende­main matin. Je vais peut-être bais­ser légè­re­ment la selle pour l’ave­nir, histoire d’avoir moins d’ex­ten­sion du pied.

    Petit déve­lop­pe­ment

    Pour faire des vraies montées dans la durée, autre­ment qu’en forçant, il faut une cassette adap­tée. Mes vélos ne me permettent que du 2,2 mètres au mini­mum. Ce n’est pas assez petit pour ma condi­tion physique, pas si je veux monter plus que du 5 à 6 %, ni si je veux monter chargé.

    Il va me falloir un plus petit déve­lop­pe­ment.

    Gants et cuis­sard

    Jusqu’à présent les cuis­sards dans mon esprit c’était pour les vrais cyclistes, ceux avec un cintre route. Je me suis quand même acheté un cuis­sard la veille au soir, par peur, quitte à être ridi­cule sur place. Je ne regrette pas.

    Il faut que j’ar­rête de me poser des ques­tions et que je m’équipe systé­ma­tique­ment de gants et cuis­sard pour les sorties longues.

    État des vélos

    J’ai été sacré­ment étonné de voir que la plupart des vélos faisaient du bruit. Les hauts de gamme faisaient un bruit assez soutenu pour leur roue libre — là où le mien est apai­sant par son silence. Les moins haut de gamme avaient souvent quelque chose qui frotte ou qui fait du bruit : chaîne, garde-boue, porte-bagage, vibra­tions, etc.

    Fran­che­ment, j’en ai été étonné. J’ai presque eu un instant d’égo à me dire que moi au moins mon vélo était silen­cieux… jusqu’à ce qu’on me dise par trois fois que ma roue arrière avait un voile. Bon, ça sera direc­tion le mécano vélo.

    Cintre

    Dans la même lignée que les cuis­sards, on m’a fait germer des doutes sur mon évite­ment des cintres route. Et si je faisais un blocage qui n’a pas lieu d’être ?

    Bref, réflexion en cours.

    Char­ge­ment

    Je prends toujours 10x trop. Je suis super anxieux dans la vie et je fais ce qu’il faut pour y palier. Je suis arrivé avec une sacoche laté­rale de 20 litres plus une avant de 7 litres, là où d’autres sont juste arri­vés les mains dans les poches.

    • Vête­ments pour le chaud et pour le froid avec la polaire fine, panta­lon de pluie et veste ultra-fine imper­méable, de quoi me chan­ger pour reti­rer le cuis­sard au cas où je me sente idiot (oui)
    • De quoi me ravi­tailler tout seul avec deux gourdes, un demi-litre de coca-cola, un paquet de gâteaux, un sachet de Dragi­bus
    • De l’élec­tro­nique avec un GPS vélo conte­nant la trace, une batte­rie et son câble pour le télé­phone, un casque audio
    • La phar­ma­cie « mini­male » avec gel hydro­al­coo­lique, panse­ments de diffé­rentes tailles, pipette de désin­fec­tant, para­cé­ta­mol et anti-hista­mi­nique
    • Le néces­saire de répa­ra­tion avec pompe, chambre à air, multi-outil, mais aussi quelques clefs en plus
    • Un constat d’ac­ci­dent de la route et son stylo (sisi)
    • Mon anti­vol U en plus de l’an­ti­vol de cadre qui est à demeure

    Oui, je crois que j’avais un poids qui riva­li­sait avec les VAE. Gloups.

    J’au­rais pu éviter la polaire. J’ai utilisé le panta­lon de pluie pour me rendre au lieu de rendez-vous. J’au­rais pu faire sans mais démar­rer mouillé n’au­rait pas été la meilleure idée non plus.

    J’au­rais clai­re­ment dû éviter la bouteille de 50 cl de coca-cola et le paquet de gâteaux pour garder le sachet de Dragi­bus et poten­tiel­le­ment 2 barres éner­gi­sante. Les deux gourdes c’est beau­coup mais j’ai plus d’une fois vidé plus que la grande.

    L’élec­tro­nique était de trop, comme toujours. Je n’ai pas utilisé le GPS mais je suis content de l’avoir eu. J’au­rais aimé sortir le casque à conduc­tion osseuse mais je suis trop respec­tueux des inter­dic­tions pour l’uti­li­ser même si l’in­ter­dic­tion me semble incom­pré­hen­sible. Le reste était inutile et c’était prévi­sible.

    Je garde­rai ma petite phar­ma­cie qui tient en une boite de panse­ments. J’ai utilisé l’anti-hista­mi­nique. J’ai donné un panse­ment. J’au­rais pu utili­ser l’an­ti­sep­tique. Le gel hydro-alcoo­lique était de trop mais c’est pratique quand même pour se laver les mains quand elles ont touché n’im­porte quoi.

    L’an­ti­vol U était clai­re­ment de trop. On savait que le parking serait gardé à l’ar­ri­vée et j’avais déjà l’an­ti­vol de cadre. Bon, à refaire, je crois que je le pren­drais quand même, au cas où.

    Parfois j’ai l’im­pres­sion d’être Marie Poppins dans mes char­ge­ments mais je suis aussi rare­ment pris au dépourvu.

  • Cintre route

    Dans la lignée des cuis­sards, le cintre route ce n’était pas pour moi. Je ne suis pas un vrai cycliste. Je fais des balades, des randos mais sur du plat et à faible vitesse, et des trajets du quoti­dien. Je suis inca­pable de main­te­nir une posi­tion penchée en avant et j’ai tendance à rele­ver ou sur-élever mes guidons plus que de raison.

    Pour autant, j’ai mis des spir­grips et j’aime bien. Ça laisse encore la moitié des mains repo­ser sur le cintre et avoir une vraie posi­tion verti­cale me plai­rait.

    Ça y est, tu es prêt pour le cintre route

    Réflexion qu’on me fait en discu­tant des spir­grips à une pause

    Depuis ça me tourne en tête. Je n’ai jamais testé de cintre route. Pas même sur 10 mètres. Et si, comme pour les cuis­sards, j’étais en train de faire un blocage idiot ?

    P’t-être qu’il faudrait que j’es­saie quand même, surtout s’il y a un risque de chan­ger de vélo pour avoir un déve­lop­pe­ment plus adapté.

    Si vous avez un vélo pour 1m80 sur Lyon, un truc plus gravel que route, voire un truc prévu pour un vrai porte-bagage (qui sera un de mes critères de choix si jamais), ça peut m’in­té­res­ser.

  • Petit déve­lop­pe­ment

    C’est le moment que je crai­gnais.

    En prenant mon nouveau vélo que j’aime, j’ai mis de l’argent pour un moyeu Alfine 11. Je voulais une éten­due correcte sur mes vitesses et le Nexus 8 me semblait quand même trop limité.

    Je ne regrette pas mon choix côté plage de vitesse, ce d’au­tant moins que le déve­lop­pe­ment mini­mal est exac­te­ment le même que mon vieux Btwin en 3×7. Ça m’al­lait sur la Loire, y compris chargé comme un mulet. Ça me va sur ma petite côte quoti­dienne en ville. Ça me permet les balades.

    Il reste que mon déve­lop­pe­ment mini­mum c’est 2,2 mètres, et que c’est beau­coup. Sur les 2 km avec déni­velé moyen entre 5 et 6 % du 100 pas ouf, une vitesse de moins n’au­rait pas été du luxe. Chargé, il faut clai­re­ment que je prévois quelque chose de plus réduit.

    Bref, je savais que ça allait arri­ver et on y est. Je vais avoir envie de passer sur une plage de vitesses plus éten­due.


    La solu­tion de base c’est de passer sur un 28 dents au lieu de 24 dents sur mon pignon Gates à l’ar­rière. Il faudra proba­ble­ment que je change aussi la longueur de ma cour­roie, ce qui n’est pas gratuit. Le risque c’est que ça va mettre plus de couple sur un Alfine 11 qui n’est pas recom­mandé pour ça. Je lis que ça passe (pour le 11, pas pour le 8) mais je sais aussi que les vitesses qui sautent je le vis déjà, donc je ne suis pas rassuré.

    L’op­tion raison­nable c’est dire que mon vélo cher était un bon choix pour me remettre au vélo mais que main­te­nant je peux reve­nir à plus raison­nable. Je revends et j’achète un truc plus clas­sique, avec chaîne et dérailleur. Si je veux rester sur un vélo à tout faire qui soit aussi super pour des randos, le River­side Touring 900 me semble sympa. Possi­ble­ment il existe aussi des mono plateau 12 vitesses qui peuvent être aussi bien.

    Si je gagne au loto je reste sur un couple cour­roie + boîtier vitesse avec un boitier Pinion dans le péda­lier. Plage énorme, zéro main­te­nance, soli­dité à toute épreuve. Bon, ça sera horri­ble­ment cher et je ne sais pas si j’ose­rais me bala­der avec en ville. Du coup ça reste plus un fantasme inutile qu’un rêve à trans­for­mer.

    Reste l’op­tion inter­mé­diaire, garder un moyeu vitesse mais passer au Rohloff. Ça me retire l’Al­fine 11 pour lequel j’ai un avis mitigé de l’équa­tion. C’est cher, mais pas autant que mon fantasme inac­ces­sible.


    Si vous avez des avis ou sugges­tions, n’hé­si­tez pas.

  • Gants et cuis­sard

    Pour moi les cuis­sards c’était pour les cyclo-spor­tifs sur leur vélo de route et leur selle étroite. Pour faire un raccourci : pour les vrais, les dûrs, ceux qui ont un cintre route et qui vont deux fois plus vite que moi.

    Mettre un cuis­sard c’était me prendre pour ce que je ne suis pas, au point d’en être ridi­cule.

    Et puis… je n’en ai jamais ressenti le besoin. Sur mon vieux vélo avec sa large selle en gel, je tenais les 40 ou 50 km d’une traite sans avoir mal. On pouvait faire le reste du trajet après une grosse pause méri­dienne.

    J’ai quand même eu un doute et je suis allé ache­ter un cuis­sard au soir la veille du 100 km. Je me suis dit que je serai ridi­cule mais moins que si je ralen­tis tout le monde en me plai­gnant du fessier. Au mieux ça ne se verrait pas sous le short, au pire j’avais même prévu de quoi me chan­ger.

    Les leçons :

    • Diffi­cile de dire si ça serait passé sans, mais le cuis­sard ne m’a pas gêné et j’ai l’im­pres­sion qu’il a même gran­de­ment aidé. Je pour­rais en dire autant des gants vélo.
    • Il serait peut-être temps que j’ar­rête de craindre le ridi­cule. Mis à part une poignée de parti­ci­pants, tout le monde était en gants et cuis­sard, y compris voire surtout ceux qui étaient des habi­tués de ces distances. Ceux qui ne parais­saient pas en avoir en portaient même peut-être sous leur short.
    • Il serait donc de la même façon temps que j’ac­cepte de ne pas être diffé­rents et que je me faci­lite la vie avec le maté­riel qui existe.

    Bref, si vous êtes comme moi, arrê­tez de tergi­ver­sez et mettez donc cuis­sards et gants pour plus de 50 km. Tant pis si certains vous trouvent ridi­cule. Moi je vais m’ache­ter deux cuis­sards de plus pour tour­ner avec trois cet été.

  • Arrê­tons avec les frame­works agiles

    Jetez moi SCRUM, Shape-up et les autres, et encore plus leurs versions dites « at-scale » type SAFe.

    Je ne comprends même pas comment on en est arrivé là alors que le mani­feste agile met en avant «  Les indi­vi­dus et leurs inter­ac­tions, de préfé­rence aux proces­sus et aux outils ».

    Prétendre cadrer les indi­vi­dus et les inter­ac­tions via des proces­sus et des outils métho­do­lo­giques est un contre-sens total de ce qu’on a appris depuis le mani­feste.

    Quand on me demande ma méthode de prédi­lec­tion je parle de Kanban, parce que l’im­plé­men­ta­tion dans le logi­ciel revient juste à limi­ter le flux et donner une prio­rité à ce qui est déjà en cours, avec une grande liberté d’im­plé­men­ta­tion. S’il s’agis­sait de cher­cher une implé­men­ta­tion « comme dans la litté­ra­ture », je raye­rais d’un trait et range­rai Kanban avec les autres.


    Appliquer des outils et des proces­sus tout faits ça rassure quand on n’a pas confiance dans les indi­vi­dus et leurs inter­ac­tions.

    Le fond c’est la défiance, souvent du top mana­ge­ment, même si parfois elle se diffuse jusqu’aux équipes elles-mêmes à force de leur poser des exigences contra­dic­toires.

    L’idée c’est souvent que si les résul­tats ne sont pas ceux espé­rés c’est que les équipes travaillent mal, alors on va leur expliquer comment il faut travailler en impo­sant une recette sans cher­cher à appro­fon­dir les problèmes eux-mêmes.

    Rien que le présup­posé me semble toxique.


    Ne vous mépre­nez pas. Je trouve formi­dable que Base­camp forma­lise la façon dont ils fonc­tionnent. Ce n’est pas une critique de leur fonc­tion­ne­ment. Il y a plein de choses à penser dans la lecture de Shape-up.

    Le trans­po­ser tel quel avec des rituels, par contre, c’est proba­ble­ment une mauvaise idée. Trans­po­ser quoi que ce soit tel quel est proba­ble­ment une mauvaise idée d’ailleurs. Le cargo-cult est bien trop présent dans l’uni­vers logi­ciel, et encore plus dans l’uni­vers star­tup.

    Chaque équipe a ses besoins, des aspi­ra­tions, ses contraintes, ses indi­vi­dus. Croire que ce qui fonc­tionne à côté fonc­tion­nera chez nous en le reco­piant c’est se trom­per de prio­rité entre les indi­vi­dus et les proces­sus. C’est d’au­tant plus vrai qu’en géné­ral on en applique les arte­facts visibles mais pas la philo­so­phie sous-jacente.

    Je ne suis même pas convaincu que ce soit un bon point de départ pour ensuite itérer. Les rituels ont tendance à ne pas bouger, voire à s’ac­cu­mu­ler, surtout qu’ils appar­tiennent à « la méthode ». S’il faut commen­cer c’est proba­ble­ment par SLAP.


    Tout n’est pas à jeter. Il y a plein d’idées inté­res­santes à reprendre à droite et à gauche. Mon problème c’est la reprise d’un cadre complet comme si ça allait résoudre les problèmes.

    Dans mes boites à outils, en fonc­tion des besoins, j’au­rais tendance à conseiller les points suivants :

    • Des rétros­pec­tives régu­lières, à date fixe
    • Des itéra­tions de durée rela­ti­ve­ment fixe
    • Des points de synchro internes fréquents voire quoti­diens
    • Des démos aux utili­sa­teurs et parties prenantes
    • Une notion d’ap­pé­tit pour les sujets qu’on veut livrer
    • Une esti­ma­tion d’ordre de gran­deur de l’ef­fort pour la prio­ri­sa­tion

    Bref, un kanban avec des cycles qui permettent de régu­liè­re­ment sortir la tête du guidon, prendre du recul, voir ce qu’on veut chan­ger dans notre fonc­tion­ne­ment, déci­der quelle direc­tion on veut prendre pour la suite, et de vrais échanges amonts pour expli­ci­ter la complexité et l’ap­pé­tit pour les diffé­rents items.

    Le reste s’ajoute avec grande prudence. Sauf besoin spéci­fique j’au­rais tendance à décon­seiller les items suivant :

    • Les enga­ge­ments de livrai­son, hors besoin absolu (on ne déca­lera pas Noël)
    • Les esti­ma­tions autres que des ordres de gran­deur
    • Les back­logs (oui oui, vous avez bien lu)
    • Avoir plus d’un objec­tif par itéra­tion
    • Avoir déjà étudié la solu­tion avant de commen­cer
    • Tenter d’ap­pliquer ce que d’autres équipes font dans d’autres contextes au sein d’autres cultures
  • Quick ‘n dirty

    J’ai appris.

    En bon ingé­nieur j’ai beau­coup poussé l’idée qu’il faut un produit très bien foutu, sans erreur, sans zone d’ombre, perfor­mant et que, quand tout ça va, les utili­sa­teurs vont venir tout seuls.

    J’ai appris qu’un produit beau avec des erreurs fonc­tionne mieux qu’un produit moche sans erreurs. C’est contre-intui­tif pour moi et pas dans mes attentes mais c’est la réalité du terrain. J’ai appris qu’au-delà du beau, l’ex­pé­rience utili­sa­teur dans la mani­pu­la­tion des inter­faces était une vraie exper­tise qui faisait toute la diffé­rence. J’ai appris que l’adé­qua­tion aux besoins métier primait encore plus sur tout ça.

    J’ai appris qu’un produit qui répond parfai­te­ment au besoin avec une super expé­rience utili­sa­teur ne ferait pas le poids face à un produit qui a un bon marke­ting. C’est agaçant, injuste même, mais c’est la réalité du terrain. S’il faut en vivre, inves­tir dans le busi­ness prime même large­ment par rapport à la qualité intrin­sèque.

    J’ai vu des boîtes mourir en lais­sant derrière elles un excellent code tech­nique ou un produit perfor­mant.

    Les boîtes qui ont une trac­tion busi­ness, elles, conti­nuent à vivre même si le produit est tech­nique­ment très moyen.

    Je suis certain que tout le monde a à l’es­prit plein de produits de tous les jours qui sont défaillants mais qu’on conti­nue à utili­ser, même si c’est malgré-nous. C’est vrai en infor­ma­tique comme dans n’im­porte quel métier.

    Ça ne veut pas dire que la qualité tech­nique ne compte pas. Je suis même convaincu que la bonne qualité tech­nique est inves­tis­se­ment massi­ve­ment rentable sur le long terme.

    Ça veut dire que la qualité tech­nique est un outil et pas une fina­lité.

    Si on confond les deux et qu’on fait de la qualité tech­nique un objec­tif en soi, on risque fort de faire les mauvais choix.

  • Rust, première jour­née

    Je suis le circuit de Compre­hen­sive Rust.

    Le jour 1 ce sont les struc­tures de contrôle et les types. Rien d’ex­tra­or­di­naire mais je me tiens à ma réso­lu­tion d’al­ler lente­ment sans griller des étapes.

    J’avais déjà tenté de me mettre à Rust il y a quelques années mais je me suis retrouvé un peu noyé. Je crois que j’ai voulu aller trop vite, tout lire sans mani­pu­ler jusqu’à me retrou­ver bloqué par manque de réflexes. Là je vais prendre l’op­tion oppo­sée.

    J’ai beau­coup aimé le retour impli­cite de Ruby. La dernière instruc­tion de chaque bloc est sa valeur de retour. Rust a choisi un méca­nisme un peu plus expli­cite, proba­ble­ment pour simpli­fier la gestion des types de retour : Il s’agit d’une valeur de retour si la dernière instruc­tion n’est pas suivie d’un point virgule.

    Je trouve ce choix trop discret, et cassant l’au­to­ma­tisme du point virgule systé­ma­tique. J’ai bien conscience que le compi­la­teur va m’évi­ter l’es­sen­tiel des erreurs mais quitte à ne pas avoir un retour impli­cite systé­ma­tique j’au­rais proba­ble­ment préféré avoir un retour plus expli­cite avec un symbole ou un mot clef en début de ligne, quitte à faire un return complet.

    Et, juste­ment, les points virgules en fin de ligne me sortent par les yeux. C’est quelque chose dont j’ai réussi à me débar­ras­ser en JS et en Ruby, que je ne retrouve pas en Python non plus. Je suis dans l’in­com­pré­hen­sion qu’un langage conçu rela­ti­ve­ment récem­ment ait fait le choix de les rendre obli­ga­toires.

    Tout le monde m’avait loué le compi­la­teur. Je n’ai pas fait d’er­reur assez forte pour vrai­ment juger des messages mais j’ai l’im­pres­sion de reve­nir plusieurs années en arrière telle­ment c’est lent. C’est pour moi un vrai point noir dans l’uti­li­sa­tion alors que je n’en suis qu’à des équi­va­lents « hello world ». Comment les déve­lop­peurs Rust font-ils pour accep­ter des attentes de ce type à chaque compi­la­tion ?

    Pas que du néga­tif. En fait à part ces trois points de détails, je retrouve mes petits assez faci­le­ment et ça semble assez fluide sur les méca­nismes de base.