Catégorie : Livre numérique

  • Qu’il y a-t-il sur votre liseuse ?

    Petit sondage rapide sur le nombre et le rôle des livres présents sur vos liseuses. Quelques premiers résul­tats :

    • Dans l’en­semble vous gérez votre biblio­thèque direc­te­ment sur la liseuse : Vous y stockez les livres dès récep­tion, et vous ne les effa­cez pas après lecture.
    • Vous stockez pas mal de livres. Très peu en ont dix ou moins à la fois. La médiane est autour de 50. C’est proba­ble­ment lié au résul­tat précé­dent et ce nombre ne fera que gros­sir avec le temps.
    • Il y a un vrai atta­che­ment aux fichiers de livres, et la liseuse n’est pas utili­sée que dans un but utili­taire : Vous y stockez des livres parce qu’ils ont étés des coups de coeur, pas juste pour les lire.
    • S’y trouvent aussi les livres four­nis par défaut, des gratuits télé­char­gés au début mais qui ne seront pas lus, et même d’autres livres dont vous savez qu’ils ne vous inté­ressent pas.

    J’avoue que je suis parti­cu­liè­re­ment surpris par les deux premiers points, d’au­tant que je m’adresse essen­tiel­le­ment à des utili­sa­teurs avan­cés, grands lecteurs ou profes­sion­nels tech­niques du web. Je m’at­ten­dais à ce que la biblio­thèque soit gérée par un logi­ciel tiers type Calibre et que ne soient sur la liseuse que quelques titres perti­nents, chan­gés au fur et à mesure des lecture. C’est d’au­tant plus vrai que je ne trouve pas l’er­go­no­mie des diffé­rentes liseuses excel­lente pour gérer des dizaines de titres à la fois.

    Le sondage est toujours ouvert, mais le nombre d’en­trées est limité. Il se peut qu’il soit fermé quand vous y arri­ve­rez.

  • Comment j’ai redé­cou­vert le livre avec le numé­rique

    J’ai été un grand lecteur de romans étant jeune. Les Asimov, Prat­chet, Adams ou Zelazny je me les suis enfilé plus vite que je ne pouvais me les procu­rer. Puis j’ai tourné bien moins de pages à partir des études supé­rieures.

    Naïve­ment j’at­tri­buais ça à des chan­ge­ments de préoc­cu­pa­tion, au manque de temps, et au rempla­ce­ment de l’ac­ti­vité par mes péré­gri­na­tions sur le web. J’avais encore des rechutes avec beau­coup de livres pendant un ou deux mois mais je ne me rendais pas compte de ce que ça voulais dire.

    Pour plein de raisons je me suis embarqué il y a deux ans dans une star­tup sur le livre numé­rique et…

    Avec le numé­rique j’ai redé­cou­vert le livre et la lecture.

    J’ai accès à un cata­logue bien plus impor­tant que n’im­porte quelle librai­rie ou biblio­thèque, je me les procure à distance à n’im­porte quelle heure n’im­porte quel jour, je redé­couvre des formats courts, des petits prix et surtout des textes diffé­rents que je n’au­rai proba­ble­ment jamais atteint ou oser essayer avec le papier.

    Mais avant tout j’ai une liseuse fine et légère dans ma poche de veste qui m’ac­com­pagne partout, qui trans­forme chaque petit temps d’at­tente en temps de lecture et de plai­sir.

    Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et juste­ment, seul le flacon a changé. La lecture, le texte, le plai­sir sont iden­tiques, renou­ve­lés. Je me suis rendu compte que le livre, numé­rique ou pas, était néces­saire pour mon équi­libre de vie. Les périodes où je lis moins, ce sont aussi celles où je suis plus stressé.

    Le manque de temps pour lire était la consé­quence d’un problème pratique.

    Avec des horaires de bureau cher­cher et retour­ner mes livres à la biblio­thèque, en dehors de chez moi après 19h le bon jour de la semaine ou en occu­pant mon samedi matin, était devenu trop contrai­gnant. La frus­tra­tion de n’avoir systé­ma­tique­ment pas la suite des livres que je lisais a eu raison de ma moti­va­tion.

    La librai­rie avait les mêmes contraintes, des rayons pas beau­coup mieux four­nis, mais des prix pouvant aller jusqu’à vingt euros sur des grands formats qui ne me conve­naient pas.

    Et juste­ment, je crois que trim­bal­ler partout un gros livre de poche, deux quand je suis dans les 100 dernières pages, ce n’était simple­ment pas possible. Ne parlons même pas des grands formats, qui ont toujours été une aber­ra­tion pour mon usage.

    Le livre numé­rique m’a fait dispa­raitre ces diffi­cul­tés, et m’a permis de reprendre la lecture plai­sir. Tout simple­ment.

    Ça pour­rait bien tout chan­ger pour vous aussi.

    Le livre numé­rique ne mettra pas à la lecture ceux qui ne veulent pas et ceux qui n’ont aucun attrait pour la lecture. Ce n’est pas une formule magique. Mettre une liseuse dans les mains d’un enfant qui ne lit pas a toutes les chances de ne rien chan­ger, voire de le rebu­ter encore plus.

    Ils ne convain­cra pas non plus les collec­tion­neurs et ceux qui préfèrent tour­ner des pages plutôt que les lire. Main­te­nant si vous vous rappe­lez vos livres poches en pile au bas du lit ou à côté de la chaise longue pendant les grandes vacances, jetez un oeil, ça pour­rait bien tout chan­ger pour vous.

    Osez, essayez.

    Oubliez la tablette Android ou l’iPad, ce n’est adéquat ni sur l’en­com­bre­ment ni sur la concen­tra­tion. Oubliez, oh s’il vous plait, la lecture d’un PDF sur écran d’or­di­na­teur.

    Osez la liseuse. Forcez-vous à l’avoir avec vous dans le sac à main ou dans la poche de veste. Dépas­sez le rejet initial qui vous vient des habi­tudes smart­phone ou tablette et lisez un roman, un titre qui vous plait vrai­ment, en entier. Dans le bus, le métro, la salle d’at­tente du méde­cin.

    Laquelle ? Vous aurez une bonne expé­rience avec n’im­porte laquelle des cinq premières liseuses recom­man­dées. Évitez juste de céder à la tenta­tion du meilleur prix : Si c’est pour vous dégou­ter de la lecture numé­rique et lais­ser la liseuse au fond d’un tiroir, ce sera toujours une mauvaise affaire.

  • Tout bien réflé­chi, le livre numé­rique…

    J’ai voulu commen­ter, citer et répondre mais je suis arrivé à un texte de plusieurs pages, sans saveur, sans atti­rance.

    Mais fina­le­ment ce qui me choque dans ce texte sur le livre numé­rique c’est ce focus si impor­tant sur l’achat et le coût. Est-ce vrai­ment ça l’im­por­tant dans le livre ? Pourquoi ne parlons-nous pas litté­ra­ture, rencontre et échange ?

    Parce que non, un salon du livre réduit à des bornes de télé­char­ge­ment n’au­rait aucun sens, mais un salon du livre réduit à des piles de papier et des caisses enre­gis­treuses n’au­rait pas plus de sens. Quitte à choi­sir un lieu de rencontre et de décou­verte, ne pas avoir une table pleine de papier entre mon inter­lo­cu­teur et moi, je vois plutôt ça comme un avan­tage, ne pas être limité au stock amené sur place m’ap­pa­rait aussi comme une ouver­ture encore plus grande.

    Le livre numé­rique c’est un côté pratique indé­niable, et c’est peut être ça qui attire le plus, mais c’est aussi l’op­por­tu­nité de redé­cou­vrir des milliers de clas­siques et d’oeuvres épui­sées. C’est aussi nombre de lectures à moins de 3 € qu’on n’au­rait jamais vu appa­raitre dans le circuit papier. Ce sont aussi des nouvelles, des feuille­tons, et des jeunes auteurs qui n’ont pas eu le rela­tion­nel néces­saire pour toucher les maisons d’édi­tion. Ce sont aussi des textes simple­ment diffé­rents, qu’il aurait été risqué de publier en papier ou qui ne touchent qu’un public restreint. Ce sont enfin des décou­vertes infi­nies et non limi­tées par ce que le libraire a jugé comme suffi­sam­ment rentable pour consti­tuer un stock sur place.

    Pourquoi ne parlons-nous pas de litté­ra­ture et d’oeuvre ? Pourquoi centrer le numé­rique sur le côté maté­ria­liste et écono­mique pour ensuite se plaindre que ce n’est pas ça le plus impor­tant ? Pensez à tout un pan de litté­ra­ture qui s’ouvre de nouveau et tout un autre qui s’in­vente. Pensez à ces amis que vous ne voyez pas tous les jours qui peuvent vous envoyer leurs notes, leurs livres ou des extraits dans leur corres­pon­dance.

    Je vais vous dire un secret : La plupart de mes amis fouillent ma biblio­thèque numé­rique et empruntent mes livres quand ils passent chez moi. Peu le font sur ma biblio­thèque papier. Mieux : j’ai la même inter­ac­tion, à distance, avec certains que je n’ai pas la chance de croi­ser aussi souvent que je le voudrais. Nous discu­tons, échan­geons, décou­vrons. Où serait cette chance avec le livre papier sur ma table de chevet ou dans ma biblio­thèque Ikea du bureau ? et c’est dommage d’ailleurs parce que le livre de ma table de chevet je le consi­dère comme essen­tiel, simple­ment c’est juste moins pratique et moins agréable à lire alors je recule depuis des semaines le moment où je m’y consa­cre­rai. J’ai beau en parler il semble qu’il en soi de même pour mes amis car aucun ne me l’a emprunté en atten­dant.

    Parce qu’au final j’ai bien lu « Je ne voudrais cepen­dant pas sombrer dans les points de vue para­noïaques et puant l’égoïsme social qui s’était exprimé contre le livre de poche. » mais je suis capable de rempla­cer quasi­ment toutes les occur­rences de « liseuse » par « livre de poche » dans le texte d’ori­gine sans lui faire perdre de sens. Combien à l’ar­ri­vée du livre de poche se sont plaints de ces couver­tures peu chères et trop petites pour la richesse du livre ? Combien se sont plaints que les librai­ries devien­draient un lieu de vente déshu­ma­nisé ? Combien ont argu­menté sur le fait que le coût n’était pas le plus impor­tant ? Sur la mort des libraires à cause du prix de vente réduit ? Sur le plai­sir d’un livre suffi­sam­ment quali­ta­tif pour être relu ? Seul le passage sur le salon du livre et ses bornes de télé­char­ge­ment néces­si­te­rait d’être réécrit mais je suppose que, si l’au­teur avait parlé de tables remplies de cartons livres de poche, l’ef­fet aurait été le même.

    Chan­ger ses habi­tudes est diffi­cile. Ne le feront que ceux qui le souhaitent et c’est très bien ainsi. Le numé­rique ouvre des portes mais personne n’est contraint à les fran­chir. Le papier vivra encore plus long­temps que moi, et j’en suis heureux. Je ne repro­che­rai son choix à personne, mais il est tout de même préfé­rable que ce soit juste­ment un choix conscient, donc de se rendre compte que les argu­ments avan­cés sont essen­tiel­le­ment des prétextes par peur ou refus du chan­ge­ment.

    Fina­le­ment je ne vais extraire que deux blocs de cita­tion, que je trouve fina­le­ment reflé­ter le même esprit :

    « Le vrai motif de la liseuse, c’est de réduire le coût de produc­tion du livre. »
    « La liseuse tire du côté de la valeur d’échange, le livre […] du côté de la valeur d’usage. »

    Quelle étrange vision alors que juste­ment le numé­rique permet de se recen­trer sur l’oeuvre et non l’échange lié au conte­nant, et que la seule révo­lu­tion est juste­ment dans l’usage.

    Pourquoi ne pas non plus parler des rencontres, des échanges du numé­rique ? Mort des lieux ? De ce qui ne gèrent que l’as­pect commer­cial et maté­riel, c’est possible. De ceux qui apportent des décou­vertes, des recom­man­da­tions et des discus­sions, certai­ne­ment pas. Ils évolue­ront, chan­ge­ront, mais s’ils apportent quelque chose de perti­nent pourquoi donc imagi­ner qu’ils seront déser­tés ?

    Si vous ne savez voir dans le numé­rique que l’as­pect maté­ria­liste et commer­cial, ne lui repro­chez pas vos propres oeillères.

  • Dis tonton, c’est quoi le water­mar­king sur les ebooks ?

    Le tatouage d’un ebook c’est un peu comme le gravage anti-vol des vitres auto­mo­biles. L’objec­tif est autant de pouvoir iden­ti­fier l’objet pour en retrou­ver son proprié­taire que de dissua­der les gens de voler l’objet lui-même.

    Comme les analo­gies auto­mo­biles n’aident quasi­ment jamais à comprendre quoi que ce soit, voici ce qu’on peut avoir dans un fichier EPUB :

    • Des infor­ma­tions dissua­sives : Souvent une page de garde en début ou fin de livre avec des données nomi­na­tives et/ou l’in­di­ca­tion que le livre est marqué ainsi que sa diffu­sion est inter­dite (impli­ci­te­ment : que si vous le faites on vous retrou­vera), éven­tuel­le­ment en fin de chaque page et/ou chapitre.
    • Des infor­ma­tions d’iden­ti­fi­ca­tion invi­sibles à la lecture mais posées de façon qu’elles soient impos­sible (raison­na­ble­ment diffi­cile) à reti­rer ; dans les images et/ou dans les données du livre elles-mêmes.

    Mais pourquoi tout ça ?

    Voyez ça comme une alter­na­tive qui fait levier pour faire aban­don­ner les verrous tech­niques (DRM Adobe, Fari­play et autres Kindle) à ceux qui n’ar­rivent pas à envi­sa­ger de lais­ser des fichiers sans « protec­tion » : Pas de problème d’in­te­ro­pé­ra­bi­lité, de compa­ti­bi­lité, de double iden­ti­fi­ca­tion, de péren­nité du fichier.

    Personne ne trouve ça génial, même ceux qui ne jure que par ça. Il s’agit d’un « mieux que les verrous tech­niques » (qui combinent les mêmes problèmes mais en ajoutent d’autres) et c’est déjà pas mal.

    L’idée de l’iden­ti­fi­ca­tion c’est que si on trouve un fichier sur le réseau, on puisse remon­ter jusqu’au client à qui il a été vendu. Si l’iden­ti­fi­ca­tion est bien faite (diffi­cile à reti­rer sans dégra­der le fichier), ça peut fonc­tion­ner. Ça n’a l’air de rien mais un tatouage est presque plus diffi­cile à enle­ver qu’un verrou cryp­to­gra­phique.

    Et ensuite ? Ça dépend du dépo­si­taire des droits d’au­teur, mais j’ima­gine que dans le cas d’une viola­tion massive cela puisse être suffi­sant pour deman­der des actes judi­ciaires supplé­men­taires (perqui­si­tion ?) pour envi­sa­ger une mise en accu­sa­tion si celui qui diffuse est bien celui qui a acheté. Je n’ai aucun cas en tête ceci dit.

    La vraie fonc­tion­na­lité du tatouage reste la partie dissua­sion. Même si le tatouage ne contient géné­ra­le­ment rien que vos amis ignorent ou qui ne se retrouve déjà dans l’an­nuaire, sur votre CV et un peu partout dans les bases de données de vos four­nis­seurs, commerçants (en ligne ou non) et admi­nis­tra­tions, personne n’aime avoir son nom et ses coor­don­nées dans les mains d’in­con­nus.

    De fait ça incite les gens honnêtes à ne parta­ger le fichier qu’à leurs connais­sances proches, et c’est bien l’objec­tif. Les vrais pirates eux ne mettront proba­ble­ment pas leur vrai nom de toutes façons.

    Pourquoi me dit-on que c’est dange­reux alors ?

    L’idée c’est d’iden­ti­fier. On peut faire beau­coup de choses dange­reuses avec de l’iden­ti­fi­ca­tion : en partant d’un profi­lage publi­ci­taire intru­sif à la perte de vie privée en passant par un État qui contrô­le­rait vos lectures ou les utili­se­rait pour tirer de mauvaises conclu­sions. On touche fina­le­ment quelque part à la surveillance géné­ra­li­sée et à la liberté d’ex­pres­sion. Effrayant hein ?

    Pour modé­rer : La partie iden­ti­fi­ca­tion n’est géné­ra­le­ment qu’une chaîne de carac­tères obscure et indé­chif­frable. Même si vous arri­viez à l’ex­traire, seul le distri­bu­teur d’ori­gine saurait faire la rela­tion avec des noms ou coor­don­nées.

    Il est aussi toujours bon de le rappe­ler, si vous gardez vos fichiers pour vous, personne ne relira rien de ce qu’ils contiennent. Ça peut paraitre un peu idiot à dire mais c’est cohé­rent avec le fait qu’il vous est inter­dit de diffu­ser ces fichiers à des tiers.

    Enfin, il faut bien voir que l’objec­tif c’est de propo­ser une alter­na­tive aux verrous tech­niques, pas d’in­ci­ter ceux qui envi­sagent de vendre les fichiers nus à ajou­ter un tatouage. La posi­tion c’est qu’il vaut mieux un tatouage qu’un verrou tech­nique, ce dernier ayant à peu près les mêmes défauts mais aussi d’autres en plus. Il ne s’agit donc pas de prétendre à l’ab­sence de risques ou de problèmes, mais plutôt d’avan­cer vers un mieux (ou un moins pire, suivant l’angle de vue).

    N’ou­bliez pas non plus que dans l’his­toire vos données sont présentes chez le reven­deur et remon­tées jusqu’au distri­bu­teur voire à l’édi­teur, puis présente aussi en partie au niveau de votre banque et poten­tiel­le­ment de bien plus de pres­ta­taires. Le danger prin­ci­pal semble plutôt par là.

  • Choi­sir sa liseuse – pondé­ra­tion multi-critères

    Je publie ici régu­liè­re­ment des billets « choi­sir sa liseuse ». Les spéci­fi­ca­tions tech­niques entre les diffé­rentes liseuses étaient quasi­ment les mêmes jusqu’à récem­ment. Mes avis reflètent donc un juge­ment person­nel et tota­le­ment subjec­tif, mais après la lecture d’un ou plusieurs livres sur la plupart de ces appa­reils. Le dernier date de la fin 2012 mais les choses ne chan­ge­ront pas avant les liseuses qui arri­ve­ront avec la rentrée ou la fin d’an­née (je viens d’ailleurs de publier un avant-gout de la Kobo Aura 6″ et de la Sony PRS-T3 à partir de ce qu’on en sait pour l’ins­tant).

    Mais juste­ment, des liseuses viennent d’être annon­cées récem­ment, d’autres le seront d’ici la fin de l’an­née. Des diffé­rences objec­tives commencent à appa­raitre. Vous trou­ve­rez sur liseuses.survol.fr un petit outil qui vous permet de faire un premier clas­se­ment à partir de dizaines de critères objec­tifs. À vous de défi­nir quelle impor­tance vous atta­chez à quelle fonc­tion­na­lité, et l’ou­til fera le reste.

    L’idée c’est de pouvoir asso­cier des avis subjec­tifs et des recom­man­da­tions à partir de critères objec­tifs. Les deux se complètent. Ça vous fait un outil de plus.

    Le code est acces­sible sur github et il ne tient qu’à vous de propo­ser amélio­ra­tions ou correc­tions. Si quelqu’un veut modi­fier la CSS pour y poser un vrai design, je suis preneur.

     

  • Kobo Aura 6″

    Pour faire la suite de l’annonce de la Sony PRS-T3, autant parler de la nouvelle Kobo Aura 6″ (à ne pas confondre avec la Kobo Aura HD, qui a une taille plus grande que les autres) et une vidéo de compa­rai­son avec la Kobo Glo, faite par Good e-Reader.

    Pour faire rapide ça ressemble à une version haut de gamme de la Kobo Glo mais ça reste très proche. Quelques diffé­rences prin­ci­pales :

    • Nouvel écran (mais de même réso­lu­tion que la Glo)
    • Nouveau boitier, plus design, légè­re­ment plus petit et plus léger
    • 149 € la Kobo Aura (129 € la Kobo Glo)
    • Un nouveau firm­ware avec entre autres l’in­té­gra­tion de Pocket

    (notez les reflets sur l’écran de la Aura quand le testeur la retourne et la mani­pule)

    Écran

    L’écran c’est un peu la décep­tion de l’an­nonce. Il s’agit de la nouvelle géné­ra­tion d’écran – ce qui est une bonne nouvelle – et on peu préju­ger d’une réma­nence un peu plus faible voire espé­rer un contraste un peu plus fort, mais il est de la même réso­lu­tion que l’an­cien écran de la Kobo Glo. En réuti­li­sant le nom de la Kobo Aura HD, j’avais espéré une plus haute réso­lu­tion, tant pis.

    Mais surtout ça sous-entends que pour marquer la diffé­rence entre la Aura et la Glo, on peut penser que la Glo restera sur l’an­cien écran. D’or­di­naire en élec­tro­nique les nouvelles géné­ra­tions remplacent les anciennes au même prix. Ici l’an­cienne reste à prix constant et on a simple­ment initié une gamme de plus. Un peu dommage, mais proba­ble­ment compré­hen­sible vu les très faibles marges sur ce type d’ap­pa­reil.

    Design

    Le nouveau boitier fait très classe sur les vidéos, il faut avouer. La face avant et plane. C’est un peu la même diffé­rence qu’entre un ancien PC avec un écran entouré de plas­tique et un Mac récent avec une unique dalle de verre sur toute la surface. Première impres­sion de très haute qualité qui justi­fie­rait presque à elle seule la diffé­rence de prix pour ceux qui aiment les objets design. Si on ajoute que le résul­tat est plus petit et plus léger, c’est très bien réussi.

    Juste un truc : Sur un si beau boitier, avoir mis un bouton d’ex­tinc­tion couleur orange-gilet-de-sauve­tage sur la tranche c’est un vrai crime. En plus c’est sur la tranche du haut, donc visible en perma­nence. Si les deux boutons du haut se confon­daient il fallait mieux les agen­cer, pas ajou­ter du orange fluo cheap, surtout sur un design haut de gamme par ailleurs. Je réserve mon juge­ment le temps d’avoir vu un exem­plaire physique, mais je trouve que ça gâche un peu l’ef­fet autre­ment très bon.

    Reflets

    Une dalle qui fait toute la surface, comme pour les Mac et tablettes, ça s’ac­com­pagne malheu­reu­se­ment d’une forte sensi­bi­lité aux reflets. Ces reflets sont extrê­me­ment visibles sur la vidéo de compa­rai­son, alors qu’ils sont inexis­tants sur la Kobo Glo mani­pu­lée de la même façon. Ça n’ins­pire pas confiance pour la lisi­bi­lité, ce qui est pour­tant l’in­té­rêt prin­ci­pal des liseuses.

    Sur un Mac ou une tablette c’est compensé par une forte lumi­no­sité (ce qui demande en plus une grosse batte­rie), et ça traine 90% du temps en inté­rieur ou à l’ombre. Ici ça risque de deman­der d’ac­ti­ver le sur-éclai­rage dès qu’il y a un mini­mum de lumière ambiante, qui va consom­mer d’au­tant la batte­rie. Le sur-éclai­rage des liseuses n’a rien à voir avec la puis­sance lumi­neuse des tablettes ou Mac, elle risque de plus de ne pas suffire quand il y a un flux lumi­neux rela­ti­ve­ment concen­tré (genre l’am­poule du plafon­nier du salon qui se voit dans l’écran, ou un rayon de soleil qui passe par les fenêtres).

    Ça mérite là aussi un vrai test en réel avant de confir­mer ce juge­ment (on ne sait jamais, une vidéo peut être trom­peuse sur ce genre de points), mais les reflets visibles sur vidéo me font très peur. Je vous conseille d’évi­ter l’achat avant de véri­fier ce qu’il en est.

    Qualité / Prix

    Au final ce qui trans­pa­rait c’est surtout une montée en gamme, y compris au niveau du prix. Fini le temps où on mettait à jour pour le même prix, là il faut payer pour avoir le modèle récent.

    Autant les 30 € entre les liseuses éclai­rées et les liseuses non-éclai­rées valent large­ment, autant là c’est unique­ment du design ou presque. À vous de voir si vous vous sentez de mettre 20 € de plus pour ça. 149 € ça commence à faire un budget.

    Je retiens quand même deux points à véri­fier : Ce bouton orange qui risque de faire jurer un design par ailleurs réussi, et la dalle qui semble très sensible aux reflets. Ce second point peut être tota­le­ment disqua­li­fiant si l’im­pres­sion donnée par la vidéo se véri­fie. Si je devais ache­ter une éclai­rée clas­sique ou la Kobo Aura aujourd’­hui, ça serait une clas­sique, par sécu­rité. Ceci dit ça peut chan­ger si les tests avec l’ap­pa­reil en main apaisent mes craintes.

    Et le firm­ware avec l’in­té­gra­tion de Pocket ? et bien il sera distri­bué à toutes les Kobo, donc pas un critère de choix. J’at­ten­drai aussi de voir si l’im­plé­men­ta­tion est réus­sie (Ever­note sur Sony ça s’est révélé assez gadget) mais l’idée est très sympa.

    Mise à jour du 23 septembre : Visi­ble­ment l’écran n’est pas au niveau d’un haut de gamme, peut être même moins inté­res­sant que celui de la Kobo Glo.

  • Liseuse Sony PRS-T3

    sonyprst3La future liseuse e-ink de Sony, la PRS-T3, commence à poin­ter le bout de son nez. Aldus et Mobi­le­read donnent un apperçu des speci­fi­ca­tions.

    Ce que j’en retiens c’est :

    • Écran haute réso­lu­tion
    • Couver­ture rabat­table inté­grée à la coque, qui déclenche seule la mise en veille et le réveil
    • Une charge très rapide (ils parlent de trois minutes, mais sans dire combien de temps de lecture on gagne avec une telle charge)

    L’écran haute réso­lu­tion est le mini­mum syndi­cal désor­mais. Ils ont toute­fois la bonne idée de four­nir un des nouveaux écrans HD (le même que la Kobo Aura 6″), ce qui est une bonne nouvelle à priori même s’il n’y a aucun retour concret encore sur la diffé­rence de qualité avec les écrans HD actuels. Ceci dit ça reste un non-événe­ment : Il ne restait plus que Sony pour propo­ser unique­ment la simple défi­ni­tion. Ça deve­nait ridi­cule de les voir refu­ser l’éclai­rage sous prétexte que ça dimi­nuait légè­re­ment la qualité de l’écran, tout en conti­nuant à four­nir des écrans en simple défi­ni­tion.

    D’ailleurs, puisqu’on en parle : Toujours pas d’éclai­rage, et là je ne comprends pas l’obs­ti­na­tion de Sony à refu­ser l’éclai­rage. Ils ont eu une très mauvaise expé­rience des années avant les autres, mais main­te­nant c’est fran­che­ment la norme et je ne me verra pas recom­man­der une liseuse sans éclai­rage comme outil de lecture prin­ci­pal, surtout pour celui qui lit le soir avant de se coucher. La couver­ture avec éclai­rage inté­grée en option n’est qu’un mauvais palia­tif, même si elle était de meilleure qualité que la précé­dente (ce qui reste à démon­trer).

    Très bonne idée pour la couver­ture rabat­table inté­grée (flip cover, comme les smart­phone Samsung S3 et S4). Le fait de mettre en veille et allu­mer la liseuse auto­ma­tique­ment avec la couver­ture est plutôt gadget mais j’ai vrai­ment appris à appré­cier la flip cover sur mon télé­phone, alors que je ne supporte pas ces sortes d’exo-sque­lettes qu’on vend en option habi­tuel­le­ment.

    C’est ça pour moi la réelle inno­va­tion, et les autres feraient bien d’en prendre de la graine. Malheu­reu­se­ment les options (couver­ture, char­geur) sont là où les reven­deurs font de la marge, donc je doute que beau­coup emboitent le pas à Sony là dessus.

    Et la charge rapide alors ? Sauf si Sony a décou­vert un concept de batte­rie révo­lu­tion­naire (et dans ce cas il le mettrait plutôt en oeuvre sur ses tablettes et smart­phone, plus deman­deurs et plus concur­ren­tiels), c’est proba­ble­ment juste un char­geur rapide et trois minutes ne s’ap­pro­chera même pas de très loin d’une charge complète. Notez qu’en géné­ral une charge rapide implique plus de chauffe et surtout une durée de vie plus faible des batte­ries. Du coup je suis à la limite de consi­dé­rer ça comme un réel incon­vé­nient pour la nouvelle liseuse de Sony.

    Au final il y a une bonne idée, une remise à niveau partielle, mais toujours pas d’éclai­rage. Elle reste proba­ble­ment dans le même créneau que la précé­dente : pour ceux qui travaillent avec une liseuse e-ink (lecture de PDF texte refor­ma­tés, anno­ta­tions à la main, bon écran, et capa­cité à payer un peu plus cher pour cela tout en renonçant aux usages plus grand public comme la lecture du roman le soir avant de se coucher). Et encore, le refor­ma­tage des PDF les concur­rents commencent à l’avoir aussi.

    Mise à jour 25 septembre : Sony a sorti sa couver­ture avec lampe (externe) inté­grée. Et visi­ble­ment ce n’est pas une réus­site.

  • Virgin et sa base client

    Ça tourne en ce moment : Un lien vers un site d’en­chères présen­tant la vente de la base de client avec carte de fidé­lité Virgin, et un montant final de 126 €. Et ça s’em­balle assez vite.

    TL;DR : Le montant de l’en­chère est proba­ble­ment faux ; le fait qu’il y a (eu) mise aux enchères est proba­ble­ment vrai ; cela ne repré­sente de toutes façons pas la valeur accor­dée à Virgin pour ces données.

    Le montant est (certai­ne­ment) faux

    Lecture rapide du texte : La parti­ci­pa­tion à l’en­chère se fait sous pli cacheté. Très proba­ble­ment le montant sur le site corres­pond aux enchères faites sur le site (et non rece­vables). Le montant d’achat n’est donc très proba­ble­ment pas 126 €. Rien ne dit qu’il ne soit pas moins cher remarquez, main­te­nant le prix de données quali­fiées est bien plus élevé que ça, donc sauf à ce que le liqui­da­teur ait bâclé le travail, je n’y crois pas.

    L’en­chère est (proba­ble­ment) réelle

    L’en­chère est cepen­dant proba­ble­ment réelle. Lors d’une liqui­da­tion on tente effec­ti­ve­ment de vendre ce qui peut être valo­risé, et les enchères est un mode d’ac­tion tout à fait fréquent. Vendre la base client me semble non seule­ment raison­nable mais en plus large­ment légi­time.

    Un faux complet n’est pas à exclure mais je ne vois pas de raison de douter de la mise aux enchères. Un faux humo­ris­tique ou mani­pu­la­toire aurait proba­ble­ment été fait autre­ment.

    En fait je pense que ce sont les robots du site qui ont extrait la mise aux enchères d’une de leur source et qui l’ont postée d’eux même sur le site afin de faire du volume et de la capta­tion de résul­tats dans les moteurs de recherche. De là vien­drait aussi le fait que le forma­tage soit mauvais et que l’offre n’ait pas de sens sur le site (enchère par cour­rier sur un site web). Un robot du liqui­da­teur qui poste à tout va sur tous les sites plus ou moins liés pour faire de la publi­cité à l’offre d’en­chère n’est pas à exclure non plus, mais cette méthode me semble­rait éton­nante pour une acti­vité aussi « sérieuse ».

    Là où il y a peut être scan­dale, c’est plus sur le contenu de la vente. Grosso modo ça dit « on vent le fichier, proba­ble­ment sans les opt-in légaux pour cela, l’illé­ga­lité du fichier devient le problème de l’ache­teur ». Si vous voulez râler utile, c’est là dessus qu’il faut faire du bruit.

    L’en­chère ne déter­mine pas la valeur accor­dée aux données par Virgin

    En liqui­da­tion on vend tout ce qu’on peut, avec pour objec­tif de payer un maxi­mum de dettes. En théo­rie même si ça ne permet de prendre qu’un seul euro, ça vaut le coup (en pratique c’est plus prag­ma­tique que ça quand même).

    Le but de l’en­chère pour le vendeur c’est d’ob­te­nir l’offre d’achat la plus élevée. Peu importe la valeur qu’af­fecte Virgin à cette base de données, le liqui­da­teur cher­chera le prix de vente le plus élevé, mais cèdera quel que soit le prix maxi­mum final (au pire on ne vend pas là et on réinjecte ça dans un lot groupé remis en vente plus tard).

    Bref, quand bien même ces 126 € seraient le prix de vente, ça ne dit abso­lu­ment pas l’es­time qu’a Virgin pour vos adresses, mais plutôt la valeur que ces adresses valent pour les ache­teurs poten­tiels.

    Un faible prix ça peut aussi dire que les ache­teurs savent qu’ils n’ont pas le droit d’ex­ploi­ter la base n’im­porte comment, et donc qu’ils n’y gagne­ront pas grand chose. OK, vous n’y croyez pas, moi non plus, mais ce serait plutôt un prix d’achat très élevé qui serait inquié­tant sur l’usage et la desti­na­tion des données.

    Voilà, main­te­nant vous pouvez recom­men­cer à vous scan­da­li­ser pour rien.

  • Lumi­no­sité et gris sur liseuses e-ink

    Ayant entendu un peu de tout, je me suis pris à compa­rer les gris des écrans e-ink sur quelques liseuses. Le test à partir d’une photo shoo­tée rapi­de­ment n’est pas quelque chose de très fiable, mais ça permet de déga­ger une tendance de base.

    J’ai fait un grand shoot avec dix modèles, avec et sans éclai­rage (mais tous éteints), avant de conver­tir en noir&blanc et récu­pé­rer les valeurs de lumi­no­sité. Tel quel, les écarts entre la lumi­no­sité du gris/blanc de chaque appa­reil étaient infé­rieurs aux erreurs de mesure. Seul un appa­reil no-name était clai­re­ment sur une autre tech­no­lo­gie avec un gris plus sombre.

    Je vais tenter de faire une photo dans des condi­tions mieux contrô­lées et avec un appa­reil de meilleure qualité, mais j’ai tendance à dire que si ce n’était pas évident à partir d’une photo, ça ne le sera proba­ble­ment pas à l’usage. Tout ça est d’au­tant plus vrai qu’une diffé­rence peut sauter aux yeux en confron­tant deux couleurs côte à côte, sans qu’on soit capable de dire à laquelle on a à faire quand on en n’a qu’une seule en main. Quand même sur infor­ma­tique ce n’est pas visi­ble…

    Je vous propose tout de même une photo avec quatre appa­reils connus (Bookeen Odys­sey, Pocket­book Touch, Kobo Touch, Sony PRS-T2) dans une qualité correcte. Pas parfait, pas suffi­sant pour tirer une conclu­sion pour l’ins­tant, mais pas probant non plus pour affir­mer qu’il y a un quel­conque écart.

    À noter que je n’ai pas non plus été capable de déga­ger une diffé­rence signi­fi­ca­tive de lumi­no­sité du gris entre les liseuses sans éclai­rage et les liseuses avec éclai­rage éteint, et ça c’est plutôt une bonne nouvelle (je n’ai cepen­dant pas testé la Kindle Paperw­hite).

    liseuses4Commen­taires bien­ve­nus pour établir une procé­dure de mesure fiable.

  • 6 – Penser l’éco­no­mie de l’abon­dance

    Dans la même série, en préa­lable à ce billet :

    1. Ne plus comp­ter les livres non lus
    2. Décou­vrir, cet enri­chis­se­ment cultu­rel
    3. Le livre cet objet rare
    4. D’une écono­mie de la rareté à une écono­mie de l’abon­dance
    5. Inéluc­table écono­mie de l’abon­dance

    Il est facile de critiquer les réac­tion­naires au chan­ge­ment profond qu’a­morce le passage à l’im­ma­té­riel, mais propo­ser mieux est diffi­cile. Alors, on fait quoi ?

    À court terme nous avons des tenta­tives comme les offres d’abon­ne­ment, mais c’est oublier que pour l’ins­tant les modèles sur la musique ou la vidéo sont encore loin d’être des succès pour autre chose que les inves­tis­seurs en bourse. Ça restera de toutes façons un compro­mis qui risque de ne pas être suffi­sant.

    Pour ce long terme j’ai d’un côté des réformes du droit d’au­teur comme une limi­ta­tion à 10 ou 20 ans après première publi­ca­tion et la léga­li­sa­tion des échanges non marchands. D’un autre côté j’ai l’ar­ri­vée du revenu de base qui sécu­rise et enri­chit la créa­tion elle-même. Pour boucler le tout j’at­tends le retrait des inter­dic­tions de contour­ne­ment des DRM. Malheu­reu­se­ment je n’ai pas tant d’es­poir de voir un jour moi-même un des deux premiers arri­ver, et encore moins les deux. Quand bien même, un tel chan­ge­ment aurait tant d’im­pact sur la société que je suis bien à mal de me rendre compte à quoi elle ressem­ble­rait ensuite ou comment assu­rer la tran­si­tion. Bref, un saut dans l’in­connu.

    Entre temps il est évident que la poli­tique réac­tion­naire nous mène dans le mur et risque de faire des dommages graves. On entre­voit des atteintes aux liber­tés, des surveillances géné­ra­li­sées, une priva­ti­sa­tion des biens communs, une esca­lade dans la repres­sion et une sépa­ra­tion chaque jour plus profonde entre le public et le système.

    Entre temps je maudis autant les acteurs du para­graphe précé­dent que ceux qui pensent pouvoir outre­pas­ser la réalité d’aujourd’­hui en oubliant les lois et la société.