Préalablement à ce billet :
J’ai beau jeu de provoquer un peu dans le premier billet de cette série, mais avant de passer à la suite il est bon de poser les bases.
La rareté et la valeur d’un livre (les deux sont liées) sont à tel point enracinées dans nos usages qu’il en est presque sacré : Rien qu’en corner les pages ou en user la tranche provoquera des réactions épidermiques chez certains détenteurs. C’est en même temps un des rares objets qui passe de main en main même en dehors du cercle familial alors que pour tout le reste on a tendance jeter et acheter du neuf. Trop important, trop rare. Même dans les films catastrophe on brûle jusqu’au plancher avant d’envisager, oh hérésie, de se chauffer avec des livres.
Mieux : Le livre on l’expose. C’est d’ailleurs tout l’objet des collections comme La Pléiade et je mets au défi quelqu’un de venir m’affirmer que la valeur de ces objets tient dans l’ergonomie de lecture. C’est dire à quel point on considère l’objet comme rare malgré sa démocratisation et la facilité de republication.
Dans ce contexte, effectivement, acheter un livre sans le lire c’est mépriser le livre, son auteur ; une preuve d’irrespect frôlant le sacrilège envers la Culture et la Littérature. Toute la chaîne de valeur, de l’auteur jusqu’au lecteur, est basée sur cette rareté imaginaire à la limite de la sacralisation. Le numérique joue les troublions mais visiblement pas au point de changer l’angle de vue des différents acteurs.
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