Ça tourne en ce moment : Un lien vers un site d’enchères présentant la vente de la base de client avec carte de fidélité Virgin, et un montant final de 126 €. Et ça s’emballe assez vite.
TL;DR : Le montant de l’enchère est probablement faux ; le fait qu’il y a (eu) mise aux enchères est probablement vrai ; cela ne représente de toutes façons pas la valeur accordée à Virgin pour ces données.
Le montant est (certainement) faux
Lecture rapide du texte : La participation à l’enchère se fait sous pli cacheté. Très probablement le montant sur le site correspond aux enchères faites sur le site (et non recevables). Le montant d’achat n’est donc très probablement pas 126 €. Rien ne dit qu’il ne soit pas moins cher remarquez, maintenant le prix de données qualifiées est bien plus élevé que ça, donc sauf à ce que le liquidateur ait bâclé le travail, je n’y crois pas.
L’enchère est (probablement) réelle
L’enchère est cependant probablement réelle. Lors d’une liquidation on tente effectivement de vendre ce qui peut être valorisé, et les enchères est un mode d’action tout à fait fréquent. Vendre la base client me semble non seulement raisonnable mais en plus largement légitime.
Un faux complet n’est pas à exclure mais je ne vois pas de raison de douter de la mise aux enchères. Un faux humoristique ou manipulatoire aurait probablement été fait autrement.
En fait je pense que ce sont les robots du site qui ont extrait la mise aux enchères d’une de leur source et qui l’ont postée d’eux même sur le site afin de faire du volume et de la captation de résultats dans les moteurs de recherche. De là viendrait aussi le fait que le formatage soit mauvais et que l’offre n’ait pas de sens sur le site (enchère par courrier sur un site web). Un robot du liquidateur qui poste à tout va sur tous les sites plus ou moins liés pour faire de la publicité à l’offre d’enchère n’est pas à exclure non plus, mais cette méthode me semblerait étonnante pour une activité aussi « sérieuse ».
Là où il y a peut être scandale, c’est plus sur le contenu de la vente. Grosso modo ça dit « on vent le fichier, probablement sans les opt-in légaux pour cela, l’illégalité du fichier devient le problème de l’acheteur ». Si vous voulez râler utile, c’est là dessus qu’il faut faire du bruit.
L’enchère ne détermine pas la valeur accordée aux données par Virgin
En liquidation on vend tout ce qu’on peut, avec pour objectif de payer un maximum de dettes. En théorie même si ça ne permet de prendre qu’un seul euro, ça vaut le coup (en pratique c’est plus pragmatique que ça quand même).
Le but de l’enchère pour le vendeur c’est d’obtenir l’offre d’achat la plus élevée. Peu importe la valeur qu’affecte Virgin à cette base de données, le liquidateur cherchera le prix de vente le plus élevé, mais cèdera quel que soit le prix maximum final (au pire on ne vend pas là et on réinjecte ça dans un lot groupé remis en vente plus tard).
Bref, quand bien même ces 126 € seraient le prix de vente, ça ne dit absolument pas l’estime qu’a Virgin pour vos adresses, mais plutôt la valeur que ces adresses valent pour les acheteurs potentiels.
Un faible prix ça peut aussi dire que les acheteurs savent qu’ils n’ont pas le droit d’exploiter la base n’importe comment, et donc qu’ils n’y gagneront pas grand chose. OK, vous n’y croyez pas, moi non plus, mais ce serait plutôt un prix d’achat très élevé qui serait inquiétant sur l’usage et la destination des données.
Voilà, maintenant vous pouvez recommencer à vous scandaliser pour rien.
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