Je tente les mêmes positions mais les allongés me donnent immédiatement un ressenti différent pour les hommes. Là où il y a de la sérénité, de la beauté ou même de la séduction chez la femme, le corps masculin prend immédiatement une connotation de force. Allongé il devient soit agonisant soit survivant.
Comme pour les précédentes, je remarque après coup que j’ai privilégié une vue de dos, encore une fois. Il y a tout un chemin à faire, et une représentation à déconstruire. Finalement le sujet est bien plus intéressant que je ne l’ai perçu au départ.
Sans commentaire particulier. Les ombres sur les muscles, les omoplates et la cambrure du dos sont toujours exceptionnelles, quel·le que soit le modèle.
J’ai commencé mon parcours photo au téléobjectif, à faire des portraits tellement serrés qu’il manquait le front et le menton. J’en fais encore mais je commence à m’autoriser les plans plus larges, en intégrant l’espace autour pour créer quelque chose de différent. Je n’en n’avais pas réellement conscience et voir ce cadrage – conçu ainsi lors de la prise de vue – m’a fait un bien fou à l’égo.
Quelle position avec un homme ? Quels sont les reliefs intéressants, les courbes pertinentes ?
Rien que l’absence des courbes de la poitrine a totalement changé mes repères. Je me suis reparti sur le dos, peut-être pour éviter la question sans m’en rendre compte. Je suis reparti comme de zéro.
Je crois que c’est le sujet qui revient le plus cette année. Pourquoi uniquement des femmes ? – Par facilité, parce que c’est plus proche de ma bulle de confort, probablement.
Je voyais moins d’hommes prêts à accepter, et moi-même avais bien plus de barrières à faire tomber pour oser me confronter à la nudité masculine. Ma gêne est encore là vis à vis des hommes alors qu’elle a sensiblement réduit vis à vis du corps féminin.
La représentation du nu masculin est aussi plus rare, voire plus tabou. Je me pose la question de ce que je peux montrer d’un homme, alors que je ne me la suis pas posée pour les modèles femmes.
L’idée même de cette différence de traitement me gêne, mais elle ne peut disparaitre sans l’affronter directement. Le changement ne pouvait venir que de moi.
Maintenant que la séance précédente est publiée, voici quelques photos d’un premier essai différent.
La dernière photo de cette séance a été publiée samedi. J’en tire probablement plusieurs de mes meilleurs images depuis que j’ai commencé ce projet il y a deux ans.
Vous retrouverez ci-dessous les différentes miniatures. Les photos grand format et les textes qui accompagnent ma démarche sont sur les pages dédiées en suivant les liens sur chaque image.
Soit pour la photo soit pour ce que j’y dis, je vous recommande au moins Serrée, Personnel, Ressenti, Sans costume, Océan, Brut et Respect. Cette dernière a probablement le texte qui éclaire le mieux ma démarche. Vous m’honoreriez à toutefois tout parcourir.
Je progresse beaucoup avec les retours qu’on me fait. Les commentaires sont plus que bienvenus, que ce soit sur la démarche ou sur les images.
J’entends parfois certains me dire qu’ils ne sont pas légitimes pour ça, avant de me faire des retours en réalité très intéressants pour moi quand je les y pousse un peu. Si les photos vous interpellent, ou si justement elles ne vous interpellent pas, c’est un retour légitime en soi. Même un j’aime sur Flickr, sur Twitter ou en commentaire me permettent de voir là où il y a de l’écho à ce que je fais. Allez-y !
ConfianceRetournéeSerréeCouleursVers l’avantPersonnelPersonnelHorizonDans le regardDos à la lumièreTriptyqueRessentiSans costumeOcéanDiagonaleFéminineRespectBrutPercéeAffronterSymétrieDessinerUsuelle
Les séances sont à chaque fois différentes mais j’ai des constantes, et pas toujours celles que je souhaite. Ici c’est l’éternelle photo dont le cadrage n’est pas bon, dont la lumière est totalement à côté de la plaque, mais où je me dis tellement il y a quelque chose là dedans que je suis prêt à la récupérée ainsi avec plein de grain. Voici l’écho sur la séance précédente.
Elle me rappelle beaucoup une séance précédente que j’aime beaucoup mais dont je n’ai jamais réussi à rattraper le fond. Ici j’ai repris à zéro pour moins zoomer, prendre la modèle en entier et garder un fond neutre.
J’essaierai probablement un intermédiaire mais chaque fois que je tente, je me rends compte que ce qui rend bien avec l’une ne rend jamais de la même façon avec l’autre.
Je finis désormais toujours par des poses centrées, souvent allongées, symétriques. On oublie plus facilement le corps pour y voir quelque chose d’abstrait, plus graphique et moins personnel.