Stéphane Soumier ne ressemble pas du tout à la définition que je donne du journaliste. Il n’est en rien médiateur, c’est juste un militant, qui utilise sa position et sa visibilité médiatique pour relayer ses opinions et sa lecture du monde, en espérant convaincre des gens de penser comme lui. Cela ne veut pas dire que tout soit à jeter, ces éditorialistes peuvent avoir des analyses intéressantes, mais qui ne relèvent pas du métier de journaliste. Or, ils se présentent comme tels, ce qui crée une confusion. C’est une espèce malheureusement très répandue dans les médias, en particulier dans l’audiovisuel. C’est le cancer du journalisme, car ils discréditent toute la profession. Je ne suis absolument pas surpris qu’avec de tels gugusses, les journalistes soient, avec les politiques, dans le bas des classements sur la confiance accordée par les citoyens.
— Authueil
Quand les pigistes ont du mal à obtenir une carte de presse mais que le présentateur de la météo au 20h est appelé journaliste météo, on ne peut que confirmer qu’il y a un problème.
Comme partout, la visibilité médiatique a remplacé le travail de fond.
Le pire est montré dans l’analyse de Samuel Laurent sur cette histoire :
Ne nous étendons pas plus. Les deux hommes finiront, après moults interpellations publiques, par reconnaître l’inanité de la polémique, et par relayer notre article qui dément preuves à l’appui les propos de M. Meilhan.
Ils le feront sans commentaire, et sans retirer leurs tweets précédents, ni expliquer pourquoi ils ont choisi de faire confiance à ce texte plutôt qu’à celui de journalistes professionnels employés par une rédaction reconnue comme étant fiable. Tous deux semblent estimer qu’ayant relayé les deux points de vue, ils ont fait leur travail, et qu’il ne leur appartient pas de trancher.
C’est totalement nier l’impact de ce qu’on fait, se déresponsabiliser dans son rôle.
Une discussion d’hier menait au même sujet. Peu importe que nos politiques croient dans leurs promesses et dans leur cirque médiatique. À force de dire qu’il y a trop de fonctionnaires, que la sécu et le public ne fonctionnement pas, que les Droits de l’H et l’Europe sont un problème, que nous ne pouvons pas accueillir les immigrés, que l’Islam est dangereux… même si c’est pour ne rien en faire et accepter un démenti calme et posé dans un second temps, le mal est fait. L’idée fait son chemin, se propage, se renforce à chaque esclandre
Plus que par leurs actions ou inactions, les politiques font mourir notre devise par leurs paroles. Et les journalistes se tirent des balles dans le pied de la même façon oubliant leur rôle d’analyse et de filtre.
D’ailleurs, pourquoi aurais-je besoin de journalistes s’il s’agit uniquement de me référencer les différentes opinions subjectives de chaque polémique ?
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