Auteur/autrice : Éric

  • [Photo] Dans le regard

    Dans le regard (9784)Je peine toujours avec les yeux. C’est géné­ra­le­ment le point qui m’in­té­resse le plus mais la complexité du regard semble inat­tei­gnable pour mon objec­tif.


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  • [Photo] Hori­zon

    Horizon (9796)

    C’est assez contra­dic­toire. D’un côté je cherche à captu­rer quelque chose de propre à la modèle ou à l’am­biance lors de la prise de vue. Lors des allers-retours, l’avis de la personne compte beau­coup pour moi, et elle le fait en fonc­tion de sa propre image et de son propre ressenti.

    En même temps je conti­nue à choi­sir les photos que je publie en fonc­tion de mon état d’es­prit au moment de la publi­ca­tion. Il m’ar­rive même fréquem­ment d’en modi­fier le trai­te­ment lors de cette étape, quitte à en chan­ger signi­fi­ca­ti­ve­ment la lecture.

    Ce ne sont plus les photos de la modèle, et pas non plus tota­le­ment les miennes. Il y a proba­ble­ment un peu des deux, à des niveaux divers suivant les images, comme un mélange de couleurs à partir duquel qu’il serait vain de tenter de retrou­ver les diffé­rentes compo­santes d’ori­gine.


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  • [Photo] Person­nel

    Les photos « Marque person­nelle » et « Objet person­nel » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Marque personnelle (0048) Objet personnel (9830)Impos­sible de manquer un penden­tif que la modèle ne retire pas d’elle-même. La photo prend immé­dia­te­ment un tour parti­cu­liè­re­ment person­nel. Il en va de même des tatouages et cica­trices.

    Même sans marques person­nelles, la gorge et les mains ont une conno­ta­tion parti­cu­lière. Même les yeux et les portraits serrés ne donnent pas ce ressenti. On montre à tout le monde un portrait, même très joli et très expres­sif il peut être passe-partout, anonyme. Les poignets et les mains appar­tiennent à quelqu’un.


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  • [Photo] Vers l’avant

    La photo « Vers l’avant » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Vers l'avant (9831)J’ai déjà parlé de retour­ner les photos mais je me rends compte que j’ai pris l’es­sen­tiel de la séance dans une ambiance grise avec une lecture de droite à gauche. En publiant je les mets en miroir pour les voir vers l’avant, avec plus de blanc et de lumière dans le fond.

    On dit souvent qu’un regard vers la gauche est un senti­ment néga­tif alors qu’un regard vers la droite permet d’al­ler de l’avant. Ques­tion d’état d’es­prit sur le moment ?


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  • [Photo] Couleurs

    Les photos « Confiance » et « Mono­chrome » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Monochrome (9777)Je conti­nue à hési­ter entre couleur et noir et blanc sur certaines images. Ce n’est pas simple­ment de l’in­dé­ci­sion sur une option mais que vrai­ment ce que je ressens sur chacun est diffé­rent. Diffi­cile pour autant de propo­ser deux versions de la même image sans que les gens ne les regardent ensemble et comparent.

    Quasi­ment toujours je publie en mono­chrome. Excep­tion­nel­le­ment je publie aussi la couleur. Vous me dites ce que ça évoque pour vous comme diffé­rence ?

    Couleurs (9777)Inté­res­sant aussi pour faire suite à celle d’il y a deux jours, je l’ai retour­née aussi. Prise au départ j’avais un senti­ment d’in­tros­pec­tion. Ici on regarde plus vers l’avant, même si on reste dans les pensées. La force du sens de lecture.


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  • [Photo] Serrée

    La photo « Confiance » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Serrée (9725)Je ne me lasse jamais des portraits serrés. On me dit que la règle est de ne jamais couper le menton mais je persiste à vouloir cet effet. Ai-je tort ?


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  • [Photo] Retour­née

    La photo « Confiance » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Retournée (9667) Mes rendus ne ressemblent pas à ce qui sort du boitier. Je m’au­to­rise à retra­vailler mes photos comme une matière première.

    Je peux prendre une photo, corri­ger une mèche de cheveux, chan­ger tota­le­ment le cadrage et même recréer une partie de décor inexis­tante dans la photo d’ori­gine pour ajou­ter un peu d’air sur le côté. Ma seule limite est de ne pas trahir la modèle, qui elle est.

    Parfois j’ai envie de retour­ner le sens de lecture d’une photo, comme dans un miroir. Sauf à y faire atten­tion, même les proches ne remarquent géné­ra­le­ment pas ces retour­ne­ments.

    Je garde pour­tant une gêne à chaque fois que je revois ces photos. J’ai beau me dire que c’est « parce que je sais », je garde rare­ment ces images dans ma sélec­tion. Celle-ci est peut être une excep­tion.

    Parfois les tiers ressentent aussi cette même gêne une fois que je leur révèle la triche­rie, même s’ils le connais­saient pas la modèle au départ. Je trouve la ques­tion diable­ment inté­res­sante. Qu’en est-il pour vous ?

    Sans compa­rer avec une autre de la même série, sauriez-vous même dire si j’ai effec­ti­ve­ment retourné cette photo ou si j’ai bluffé pour l’exer­cice ?


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  • [Photo] Confiance

    La photo « Confiance » de la séance « Un nouveau pas » se trouve désor­mais sur le site dédié Rapport au corps

    Confiance (9688)J’ai l’im­pres­sion d’em­ployer des grands mots mais quelque part j’aime bien la rencontre et la confiance qui se pose lors des séances. On se retrouve souvent à discu­ter en se livrant un peu plus que d’or­di­naire. Même quand nous nous connais­sions avant, les sujets sont plus person­nels ensuite, plus ouverts.


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  • Dis tonton, c’est quoi un déve­lop­peur ?

    C’est quelqu’un qui rédige les spéci­fi­ca­tions détaillées en langage machine d’une solu­tion à un problème. (*)

    * * *

    Coro­laires :

    • Prétendre faire coder un déve­lop­peur sans lui permettre de comprendre ce qu’il fait n’a aucun sens
    • Un cycle de travail ou un chef de projet prétend conce­voir les spéci­fi­ca­tions détaillées en amont du déve­lop­peur est au mieux drama­tique­ment inef­fi­cace
    • Quand on étudie tous les détails de tous les cas, on rencontre de nouveaux problèmes et de nouvelles solu­tions, ne pas s’au­to­ri­ser à chan­ger les déci­sions pendant la phase de déve­lop­pe­ment c’est être perdant à tous les coups

    (*) Merci à celui qui m’a distillé cette défi­ni­tion, je ne sais plus d’où elle vient mais elle rempla­cera agréa­ble­ment ma précé­dente.

  • Effort, mérite, œuvre et copie

    Je suis toujours abasourdi par notre rapport aux copies.

    Imagi­nez-vous un musée qui présente unique­ment des copies des plus grands peintres ? Ça ferait un joli scan­dale.

    Aucune raison ration­nelle derrière cela. Nous savons faire des copies de tableau telle­ment parfaites que seuls quelques experts au monde accom­pa­gnés d’exa­mens tech­niques complexes pour révé­ler le statut de copie. L’ex­pé­rience du visi­teur, sa décou­verte de l’œuvre ou de l’au­teur seraient stric­te­ment les mêmes.

    La copie est telle­ment signe d’in­fa­mie que rien ne peut être posi­tif ensuite. Tout ceci n’a aucun sens.

    * * *

    Il y a peu on s’est rendu compte qu’un artiste photo­graphe maro­cain a plagié l’es­sen­tiel de ses photos primées sur un tiers. Scan­dale ! Triche­rie ! Escroque­rie !

    Avec du recul, je me pose d’autres ques­tions.

    On peut bien évidem­ment exiger que les prix et textes soient modi­fiés pour faire ressor­tir qu’il s’agit de compo­si­tions copiées à partir d’un autre auteur. Ce serait plus honnête. On peut même aller consi­dé­rer qu’elles ont deux auteurs, si tant est qu’on consi­dère qu’en photo l’idée est plus impor­tante que la réali­sa­tion.

    À honnê­teté honnê­teté et demie : Les juges auraient-ils osé primer ces mêmes photos s’il y avait eu une telle mention dès le début ? La ques­tion est pure­ment rhéto­rique et la réponse est sans nul doute néga­tive.

    On prétend juger l’œuvre mais on tente de juger l’ef­fort et le mérite, voire la qualité de la personne. S’il y a trom­pe­rie, c’est aussi là. Si vous réali­sez quelque chose d’ex­cellent en néces­si­tant moins d’ef­fort ou de réflexion que d’autres, est-ce moins excellent pour autant ?

    Du coup ça me gêne. Pas parce que je défends la malhon­nê­teté du copieur qui s’est fait passé comme seul auteur, mais parce que ça met aussi en valeur que le système est large­ment aussi biaisé à la base.

    Le droit d’au­teur moderne a rendu le concept de copie tota­le­ment tabou. Ça ne dessert personne, et certai­ne­ment pas la créa­tion. Il est vrai­ment temps de décom­plexer notre rapport à la copie et à la réuti­li­sa­tion d’œuvres. Copier c’est bien, faites-le plus souvent.