Auteur/autrice : Éric

  • Les meilleurs commen­taires ne s’écrivent pas

    Les meilleurs commen­taires sont ceux que l’on n’a pas besoin d’écrire.

    Lorsque l’on a besoin d’écrire un commen­taire, le plus souvent, c’est que notre code n’est pas aussi clair et propre qu’il devrait l’être.

    Je suis bien d’ac­cord avec la cita­tion du dessus, mais elle n’im­plique aucu­ne­ment ce qui suit.

    Damned, un déve­lop­peur faisant une telle faute logique ? On devrait savoir que les rela­tions de cause et consé­quence ne s’in­versent pas. Si les meilleurs commen­taires sont ceux qu’on n’a pas besoin d’écrire, personne n’a dit qu’on ne devrait pas écrire les commen­taires !

    function main() {  
      let imageName = 'test.png'
    
      // Get the extension off the image filename  
      let pieces = imageName.split('.')
      let extension = pieces.pop()
    }
    

    […] ça ressemble beau­coup trop à une excuse : « Mon code est moche / compliqué mais c’est pas grave je vais l’ex­pliquer dans un commen­taire » au lieu de le nettoyer.

    Donc oui, ce commen­taire est à peu près inutile. S’il le devient c’est que le code est proba­ble­ment inuti­le­ment complexe et pour­rait être amélio­rer avec l’uti­li­sa­tion de fonc­tions tierces bien nommées.

    Si effec­ti­ve­ment vous commen­tez ainsi (pas de honte, ça arrive à tous), ça ne sert à rien.

    Par contre, un commen­taire qui dit pourquoi vous avez besoin de l’ex­ten­sion ça ne serait pas forcé­ment du luxe. Peut-être que ce commen­taire manquant me permet­trait de savoir si le compor­te­ment face à un fichier « .test.png » est une anoma­lie ou est volon­taire. Là je suis bien à mal de savoir sans lire tout le code source en détail pour cher­cher l’in­ten­tion du déve­lop­peur.

    Bref, si vous croyez qu’un code source clair remplace les commen­taires, c’est que vous n’avez pas encore compris ce qu’il faut écrire dans les commen­taires.

    /**
     * Get the extension of the file
     * 
     * @param {string} filename - The filename
     * @return {string} the extension of the file  
     */
    function getFileExtension(filename) {  
      let pieces = imageName.split('.')
      return pieces.pop()
    }

    Dites moi qu’il y a une infor­ma­tion dans ce commen­taire que vous n’aviez pas en lisant le code !

    Non. Par contre dans un IDE évolué, ce type de code me permet d’avoir confir­ma­tion du rôle de la fonc­tion quand je la tape ou quand je la lis plutôt que de devoir m’in­ter­rompre pour aller ouvrir le fichier corres­pon­dant et lire tout le code source. D’au­tant que là ce sont deux lignes mais parfois, même si c’est clair, c’est quand même plus long à lire.

    C’est aussi avec les commen­taires de @ que l’IDE me donnera le rôle des diffé­rents para­mètres. Oui, le plus souvent ils devraient être évident mais est-ce toujours le cas ? Grâce à ce jsdoc je saurais sans ouvrir la fonc­tion que je dois y rensei­gner un nom de fichier et pas un chemin complet. Bien m’en a pris parce que « ./test.png » aurait provoqué de jolies erreurs à l’exé­cu­tion de mon programme. Je saurai aussi si j’ai ou pas un argu­ment option­nel et pourquoi.

    Toujours avec un outillage évolué, la mention du string permet­tra d’iden­ti­fier des erreurs de typage malen­con­treuses. Ça pour­rait être dans le proto­type de la fonc­tion avec flow ou ici dans le commen­taire, peu importe, seule la syntaxe diffère.

    Main­te­nant même ici, le problème n’est pas avec le commen­taire mais avec ce qu’il dit. Ça n’au­rait pas été du luxe que la fonc­tion décrive que ce qu’elle consi­dère être une exten­sion dans le cas d’un « test.tar.gz ».

    Là où le code est propre le commen­taires ne sera qu’une redon­dance sans grand inté­rêt que le cerveau appren­dra vite à igno­rer.

    Et si c’était le contenu des commen­taires qu’il fallait remettre en cause et pas leur présence ?

    Sinon oui, je règle mes outils pour que les commen­taires s’af­fichent en gris clair. Pas qu’ils soient sans inté­rêt mais parce que j’ai deux niveaux de lecture suivant que je travaille le corps de la fonc­tion (et là je veux igno­rer les commen­taires) ou que je l’étu­die la première fois.

    Le seul problème que je rencontre aujourd’­hui se produit dans le cadre de project avec une docu­men­ta­tion publique auto-géné­rée. Comment éviter la redon­dance tout en faisant en sorte que la docu­men­ta­tion géné­rée à partir de mes commen­taires soit complète.

    Si la docu­men­ta­tion géné­rée pour les déve­lop­peurs a besoin des commen­taires, c’est que peut-être l’as­ser­tion comme quoi le code est aussi simple et effi­cace à lire que les commen­tai­res… est peut-être fausse. Je dis ça je dis rien.

  • C’est quoi un revenu de base pour vous ?

    J’ai vu énor­mé­ment de visions diffé­rentes du revenu de base. Puis-je vous deman­der de passer quelques minutes sur ce formu­laire pour me dire ce que ça veut dire pour vous ?

    Si vous lais­sez les cases libres de la fin, ça ne devrait pas prendre plus de 2 ou 3 minutes.

    Merci à vous

    Bien entendu, je parta­ge­rai les résul­tats.


    Après 78 réponses, un petit point :

    Si je prends le cas majo­ri­taire aujourd’­hui, on a un revenu de base, qui concerne l’en­semble de la popu­la­tion (enfant compris), d’un montant proche du seuil de pauvreté à 60% (envi­ron 1000€ aujourd’­hui), mis en place d’abord comme une alter­na­tive à l’em­ploi suite à la robo­ti­sa­tion mais aussi pour retrou­ver du travail choisi.

    Ce revenu rempla­ce­rait quasi­ment toutes les pres­ta­tions sauf les allo­ca­tions de situa­tion spéci­fique et de handi­cap. Il vien­drait en plus de la sécu­rité sociale et ne remet­trait pas en cause l’édu­ca­tion gratuite.

    * * * retraite et chômage

    J’avoue que je suis très surpris de voir que pour vous ce revenu remet en cause l’as­su­rance chômage (par 73%) et l’as­su­rance retraite (par 52%).

    Une fois reti­rés les mini­mum sociaux, ce sont juste­ment d’abord des systèmes d’as­su­rance et pas de répar­ti­tion des richesses.

    Je ne vois pas par exemple en quoi le revenu de base rempla­ce­rait le chômage pour celui qui perd un emploi avec son crédit à payer, ni pourquoi il ne pour­rait pas coti­ser pour le cas où il serait plus tard trop vieux pour travailler.

    Tout au plus on pour­rait rendre ces deux systèmes complè­te­ment privés à partir du moment où on n’y assure plus les minima sociaux, mais je ne vois pas ce qu’on aurait à y gagner. Au contraire, que quelqu’un se retrouve trop endetté à cause d’un acci­dent de vie sans assu­rance ne me parait pas forcé­ment posi­tif pour l’éco­no­mie et donc la collec­ti­vité.

    Bref, pour moi on ne touchait pas à l’as­su­rance chômage et l’as­su­rance retraite. On pouvait juste en reti­rer les mini­mums vu qu’ils seront gérés par le revenu de base, et éven­tuel­le­ment réduire légè­re­ment les pres­ta­tions pour en assu­rer l’équi­libre (la dimi­nu­tion sera moins visible parce qu’il y aura le montant du revenu de base qui lui ne bougera pas).

    * * * sécu­rité sociale et handi­cap

    Je suis aussi très surpris par la remise en cause de la sécu­rité sociale par plus de 10% des répon­dants. On voit qu’il y a bien deux concep­tions du revenu de base : Celle qui vise un objec­tif social et celle qui vise un objec­tif liber­taire. Avec la seconde on paye un forfait et on se dégage de toute entraide ensuite. Tant pis pour lui si quelqu’un se retrouve plus atteint par des problèmes de santé.

    C’est d’au­tant plus dommage qu’on sait désor­mais très bien que si les gens freinent leur accès aux soins en amont, on aura plus de cas graves en aval et ça finira par coûter plus cher à tout le monde.

    Les propo­si­tions libé­rales de sépa­ra­tion des pres­ta­tions santé entre les atteintes légères et les cas vitaux sont extrê­me­ment nocives. Non seule­ment elles encou­ragent les moins aisés à vivre en moins bonne santé de façon conti­nue, mais elles finissent pas coûter plus cher à tout le monde à la fin (sauf à refu­ser la soli­da­rité sur les cas graves mais quasi­ment personne ne le souhaite).

    Même chose pour l’al­lo­ca­tion handi­cap, que le revenu de base rempla­ce­rait pour presque 20% des répon­dants. Si vous ne pouvez pas marcher, à vous de vivre avec la même chose que les autres, sans aide. C’est vrai­ment une réponse à laquelle je ne m’at­ten­dais pas et qui me fait mal au cœur.

    De manière logique toute­fois, ceux qui souhaitent rempla­cer la sécu­rité sociale ou les allo­ca­tions handi­cap ont plutôt eu tendance à choi­sir un montant plus élevé que les autres (mais pas tous, il y a quand même quelqu’un pour choi­sir un seuil de pauvreté à 50% et y rempla­cer toutes les pres­ta­tions, y compris les soins vitaux et handi­caps).

    * * * montants

    Les montants sont très divers mais plutôt plus élevés que je ne m’y atten­dais (logique aussi, vu que vous rempla­cez souvent la retraite et le chômage alors que j’y voyais un complé­ment).

    Ça se divise essen­tiel­le­ment entre le seuil de pauvreté à 50%, celui à 60% et le smic. Je pensais avoir pas mal de réponses pour des montants sous le RSA mais ça a été anec­do­tique. Il y a par contre un petit groupe signi­fi­ca­tif qui envi­sage un revenu supé­rieur au smic actuel. Je ne m’y atten­dais pas.

    Après on a des extrêmes : de celui qui souhaite un revenu d’aide à 300 € qui remplace et les minima sociaux (qui sont actuel­le­ment à 500 €), à celui qui souhaite un revenu au moins au smic mais qui s’ajoute à toutes les pres­ta­tions sans en rempla­cer.

    * * * visions

    J’en retiens quand même qu’il y a pas mal de visions très diffé­rentes derrière le revenu de base, certaines avec une visée soli­daire, certaines sur le fonc­tion­ne­ment de l’em­ploi et du travail, et certaines avec une visée liber­taire.

    Il me parait juste essen­tiel de parler d’abord du modèle de société avant de cher­cher les détails de finan­ce­ment et de montant. Savoir ce qu’on remplace comme pres­ta­tion est une première grille de lecture mais il faut aller plus loin.

    * * * liens

    Pour ceux que ça inté­resse, on m’a glissé deux fois deux liens comme réfé­rence :

  • Benoit Hamon : Mon projet de #Reve­nuU­ni­ver­sel présenté en quelques minutes et en vidéo

    Benoit Hamon parle 3 minutes pour expliquer son revenu de base. Je retrouve ce que j’ai appris : On se concentre sur ce qu’on veut faire et pourquoi, sur la direc­tion à prendre. Ensuite on avance pas à pas par prio­ri­tés sans cher­cher à avoir la solu­tion parfaite et complète. Bref, j’aime plutôt ce que j’en­tends.

    Il me reste le même problème qu’à chaque fois qu’on parle de revenu de base. Si on ne dit pas ce qu’il remplace, on peut parler de tout et son contraire.

    Ici Benoit Hamon remplace au moins le RSA, mais après ?


    Chacun a sa concep­tion du revenu de base (et autant de déno­mi­na­tions).

    Tout à ma gauche il y a ceux qui veulent simple­ment ajou­ter un revenu fixe à tout le monde, en complé­ment et sans toucher à ce qui existe déjà. L’euro-franc de Nouvelle Donne était de cette philo­so­phie.

    Tout à ma droite il y a la vision liber­taire où la collec­ti­vité ne subven­tionne ni ne finance presque plus rien et où le revenu fixe permet de vivre mais aussi de payer sa propre assu­rance santé, sa retraite, l’édu­ca­tion des enfants, les périodes de chômage, etc. Sans le dire, c’est plus ou moins la fin de tout service public non réga­lien (et même ceux-ci, on pour­rait en payer les inter­ven­tions).

    Et bien sûr il y a toute une grada­tion entre ces deux extrêmes.

    En géné­ral à gauche on remplace les mini­mums sociaux (RSA et mini­mum vieillesse par exemple) mais on garde une liberté d’ac­tion pour faire de la redis­tri­bu­tion ou de la poli­tique via par exemple les allo­ca­tions loge­ment et les allo­ca­tions fami­liales. Retraite, chômage ou sécu­rité sociale ne sont pas touchés.

    En géné­ral à droite on remplace aussi toutes les allo­ca­tions sociales (allo­ca­tions fami­liales, bourses et allo­ca­tion de rentrée scolaire, prime d’ac­ti­vité). On réduit le chômage et/ou les retraites du montant du revenu de base et on limite la sécu­rité sociale aux cas les plus graves. Je crois avoir toujours vu sanc­tua­ri­sées les indem­ni­tés spéci­fiques comme les allo­ca­tions handi­ca­pés.


    Où est-ce que se situe Benoit Hamon ? Proba­ble­ment dans la vision modé­rée à gauche. Consi­dé­rant le montant qu’il envi­sage et qu’il voit un premier palier avec une condi­tion de ressources, je ne crois pas qu’il envi­sage une remise en cause des allo­ca­tions loge­ment, fami­liales et éduca­tion si le revenu touche aussi les enfants.

    Le problème c’est qu’il ne le dit pas, ou du moins je n’ai pas trouvé la réponse sur son site.

  • Un plan de reva­lo­ri­sa­tion des salaires dans l’en­sei­gne­ment supé­rieur et la recherche

    Au premier éche­lon, un maître de confé­rences touchera 2 208 euros bruts mensuels, contre 2 115 euros actuel­le­ment.

    Soit moins de 4,5% d’aug­men­ta­tion, avec une mise en œuvre progres­sive sur 3 ans, donc quelque chose comme 1,5% d’aug­men­ta­tion annuelle au même éche­lon.

    « Après au mini­mum huit ans d’études pour décro­cher un docto­rat, plusieurs années en contrat de post-doc et un parcours du combat­tant pour trou­ver un poste, avec une carrière qui ne débute donc pas avant 32 ou 33 ans, le métier ne risque pas de retrou­ver l’at­trac­ti­vité dont il a besoin », déplore Franck Loureiro

    Le Monde

    Tu m’éton­nes… c’est moins que ce à quoi peut prétendre un jeune sans expé­rience de 23 ans avec les 5 ans d’études post-bac de son master. Ici ils ont une exper­tise sanc­tion­née par un docto­rat et plusieurs années d’ex­pé­riences.

    Mais après on va s’éton­ner du niveau de nos univer­si­tés et le prendre comme prétexte pour décons­truire l’ac­cès aux études supé­rieures.

  • Des putains de gestion­naires

    Quand un poli­tique répond « on ne peut pas, c’est trop cher », il se fout de notre gueule. Désolé du langage mais j’ai fait pire dans le titre.

    Éven­tuel­le­ment « on ne veut pas, parce que c’est trop cher » mais ça n’a plus rien à voir. Ça n’a plus rien à voir parce que la discus­sion se déplace du « est-ce qu’on a les sous ? » à « que veut-on ? ».

    Là ça devient inté­res­sant. Ça implique qu’on se pose la ques­tion de ce qu’on veut au lieu de se résoudre à ce qu’on nous décrit comme la seule solu­tion possible. On commence à discu­ter de modèle de société et de la direc­tion qu’on souhaite prendre au lieu de se concen­trer sur la faisa­bi­lité de l’objec­tif dès aujourd’­hui.

    À croire qu’on n’a jamais le choix, que toutes les déci­sions sont dictées par la situa­tion, qu’on ne peut pas, on finit par ne plus faire que de la gestion de crise. Ça ne vous rappelle rien ? Nos poli­tiques sont deve­nus des putains de gestion­naires qui n’in­ter­viennent qu’en urgence avec le mot d’ordre « nous n’avons pas d’autre choix que… ». Ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas, c’est qu’ils n’osent pas, ou veulent restreindre le sujet à une absence de choix.

    Or nous avons le choix. Nous avons toujours le choix. Parfois certains choix demandent de chan­ger des choses en profon­deur, ou de renon­cer à d’autres. Parfois ce sont des mauvais choix, mais centrer le débat sur ce qu’on croit pouvoir faire sans rien remettre en cause c’est aban­don­ner la poli­tique, ni plus, ni moins.

    Même quand on vous dit « ça coûte trois fois le budget de l’État » la réponse n’est pas « on ne peut pas » mais « est-ce qu’on veut aller dans cette direc­tion ? ». Si oui alors on trou­vera un moyen. Peut-être sera-ce de tripler le budget de l’État. Peut-être qu’on trou­vera autre chose. Peut-être que nous renon­ce­rons parce que ça nous coûte trop cher par rapport à ce qu’on en attend, mais au moins on se sera posé la bonne ques­tion.


    Ne lais­sez pas nos poli­tiques deve­nir de simples gestion­naires écono­miques. À défaut on va finir par faire passer l’iner­tie écono­mique des entre­prises devant l’amé­lio­ra­tion de l’hu­ma­nité, par dire que payer les femmes comme les hommes serait insou­te­nable pour les entre­prises, et ne voir personne autour s’en offusquer.

    Souve­nez-vous. La sécu­rité sociale, les retraites, l’in­ter­dic­tion du travail des enfants, le temps de travail à 39h puis 35h, les congés payés… tout ça était « impos­sible écono­mique­ment, ça serait trop cher ».

  • « la moitié de l’abon­ne­ment de trans­port »

    Je n’en peux plus des « aven­ture extra­or­di­naire », « on boit des bières » et autres « on est en méthodes agiles ». C’est creux au point où n’im­porte quel écureuil norma­le­ment consti­tué cher­che­rait à y stocker ses réserves de noisettes pour l’hi­ver.

    Le pire est le « on rembourse la moitié de votre abon­ne­ment de trans­port ». Presque élimi­na­toire. Si respec­ter le mini­mum légal est vu comme un avan­tage propre à être mentionné, je ne suis pas certain d’avoir envie d’en­tendre le reste. Et puis bon… un avan­tage pure­ment finan­cier qui repré­sente au mieux 1% d’une rému­né­ra­tion qui reste de toutes façons encore à négo­cier, ça ne risque pas de faire pencher la balance.

    Sérieu­se­ment, n’avez-vous vrai­ment rien de mieux à mettre en avant ? Est-ce vrai­ment tout ce que vous pouvez dire sur l’en­vi­ron­ne­ment et les condi­tions de travail ?

    * * *

    J’au­rais aimé savoir comment s’or­ga­nise le travail, qui compose l’équipe, comment sont déci­dés les projets et comment sont prises les déci­sions, quelle liberté et quelle auto­no­mie j’au­rai dans mon travail, si on fera confiance à mon exper­tise, si on me lais­sera expé­ri­men­ter, comment sont poli­cées les rela­tions humai­nes…

    J’au­rais aussi aimé savoir quelles seront les exper­tises autour de moi, qui m’ac­com­pa­gnera pour me faire progres­ser, ce qui est prévu pour me faire évoluer dans mes attri­bu­tions, dans mes connais­sances ou sur moi-même.

    J’au­rais aimé en savoir plus sur les locaux et leur agen­ce­ment, sur les condi­tions de travail, sur le maté­riel qui me sera attri­bué.

    J’au­rais parti­cu­liè­re­ment aimé – mais là j’en demande beau­coup – avoir une vue sur les valeurs profondes de la boite et de ses diri­geants. Pas les clas­siques mots marke­ting, mais sur ces valeurs que lesquelles reposent les choix et les arbi­trages quand il faut renon­cer à quelque chose.

    * * *

    Ça tombe sous le sens mais c’est plus rare que les pics de pollu­tion en ce moment : J’au­rais bien entendu aimé avoir aussi un ordre d’idée de la rému­né­ra­tion réel­le­ment envi­sa­gée. C’est parti­cu­liè­re­ment vrai si vous n’avez rien d’autre à mettre en avant par rapport aux autres entre­prises de votre écosys­tème.

    Je sais que c’est diffi­cile, que ça dépend des gens. À défaut vous pouvez faire encore mieux :  Indiquer les rému­né­ra­tions moyenne pour diffé­rents postes/expé­rience dans l’en­tre­prise. Pour le même prix vous montrez que votre poli­tique de rému­né­ra­tion ne cache pas de problème honteux.

    * * *

    Oh, et pendant que j’y suis, si vous recher­chez quelqu’un avec plus de deux ans d’ex­pé­rience et qu’il n’y a pas de règle­men­ta­tion spéci­fique le rendant néces­saire, reti­rez donc cette case qui parle de pré-requis de diplômes ou d’école. Ça n’a juste aucun sens.

  • [Lecture] The Real Name Fallacy

    Not only would remo­ving anony­mity fail to consis­tently improve online commu­nity beha­vior – forcing real names in online commu­ni­ties could also increase discri­mi­na­tion and worsen harass­ment.

    The Coral Project (Mozilla)

  • Seconde inter­ca­laire et délires tempo­rels

    Les plus geeks d’entre vous doivent déjà être soulés par les billets sur la seconde inter­ca­laire de fin 2016 alors je ne vais que poser des liens.

    J’en recom­mande toute­fois la lecture, même pour ceux qui croient connaitre le sujet, au moins la vidéo (sérieu­se­ment, même si ce n’est que pour rire).

    Sinon, False­hoods program­mers believe about time est inté­res­sant pour renver­ser les idées reçues.

    Et les éter­nels wiki­pe­dia : Univer­sal time (dont il existe cinq versions diffé­rentes), TAI (temps atomique inter­na­tio­nal, qui lui fonc­tionne de façon très clas­sique mais diverge un peu plus de UTC à chaque seconde inter­ca­laire) et Unix time.

    Person­nel­le­ment de tout ça j’ai au moins appris que pour mesu­rer une durée précise à la seconde il faut utili­ser UTC (avec une biblio­thèque évoluée de gestion du temps) et pas une diffé­rence entre deux times­tamp Unix, parce que ce dernier revient en arrière tempo­rai­re­ment lors des secondes inter­ca­laires.

  • Dire merci

    Tout le monde y va de ses ensei­gne­ments de 2016 alors je vais vous donner le mien : dire merci.

    Je le fais en guise de vœux depuis trois ans et j’ap­prends jour à jour à le faire de plus en plus. Il ne s’agit pas de marquer une poli­tesse lors d’un cadeau ou d’une faveur, il s’agit de se rendre compte que de ce que m’ap­portent les autres.

    Dire merci quand on me corrige ou qu’on me reprends. Dire merci plutôt qu’ar­gu­men­ter quand on me donne une opinion. Dire merci quand j’ap­pré­cie. Dire merci quand un geste ne va pas de soi. Dire merci pour ce que les autres apportent de posi­tif. Pas par réflexe ou par habi­tude, mais comme une recon­nais­sance.

    C’est simple, ridi­cule, mais c’est un coup à se sentir comme Amélie Poulain, briè­ve­ment en harmo­nie avec le monde.

  • De la longueur des lignes

    En fait, les sources varient de 50 à 75 carac­tères par ligne

    Nico­las Hoizey

    Ça va me donner l’oc­ca­sion d’écrire un billet que j’ai long­temps voulu faire.

    TL;DR: Ce n’est pas si simple. En limi­tant la longueur des lignes on cherche deux effets. Aucun n’est lié au nombre de carac­tères sur la ligne.

    Où est ma ligne ?

    Le premier effet est de faci­li­ter le repé­rage du début de la ligne suivante. Ce premier point est aussi celui qui permet d’évi­ter l’ef­fet « les lignes semblent comme des vagues » chez certains lecteurs.

    La taille idéale dépend en partie de la hauteur de ligne et de l’in­ter­ligne qui va avec. Regrou­per les lignes en para­graphes de taille raison­nable et suffi­sam­ment sépa­rés entre eux aide aussi, ainsi les titres inter­mé­diaires pour se repé­rer entre les para­graphes.

    Ça fait partie d’un tout. Un texte mono­bloc avec une toute petite hauteur et un inter­ligne mini­mum ne se lira correc­te­ment qu’en colonne étroite. Chan­gez un seul des éléments et vous pour­rez élar­gir un peu.

    Beeline reader tente une approche paral­lèle en colo­ri­sant les lignes pour faci­li­ter le repé­rage. À essayer pour ceux qui ont un peu de fatigue.

    Angle de vision

    Toute­fois, même avec un texte en grands carac­tères et inter­ligne double, il faut comp­ter avec un absolu. Pour faci­le­ment reve­nir à la ligne suivante, l’œil doit pouvoir embras­ser simul­ta­né­ment le début et la fin de la ligne.

    La longueur limite dépend alors unique­ment de la distance du texte par rapport aux yeux, quelle que soit la taille des carac­tères.

    Lecture rapide

    Le second effet qu’on recherche est de permettre au cerveau d’ap­pré­hen­der le texte plus large­ment, sans avoir à suivre mot à mot.

    Norma­le­ment vous connais­sez déjà le mot de la ligne suivante avant d’y passer. Votre cerveau l’a retenu et vous permet une lecture conti­nue, sans le dixième de seconde de pause à chaque ligne. C’est vrai aussi pour l’en­semble du texte : Votre cerveau analyse déjà la suite.

    Pous­sez ce concept jusqu’au bout et vous obte­nez ce qu’on appelle la lecture rapide. Au lieu de suivre la ligne du début à la fin vous fixez un ou deux points sur chaque ligne. Même sans aller jusque là, il est peu probable que vous lisiez habi­tuel­le­ment en pur séquen­tiel. Un texte trop long rend diffi­cile cette lecture d’en­semble et vous force juste­ment à lire la ligne en séquen­tiel, comme vous le faisiez au CP.

    Là aussi, il faut que la ligne tienne dans un angle de vision réduit permet­tant au plus deux points de fixa­tion.

    Combien de carac­tères alors ?

    C’est là l’as­tuce. Aucun critère ne tient au nombre de carac­tères. Augmen­tez tant que vous voulez la densité de carac­tères sur une ligne. La lecture pourra en deve­nir plus diffi­cile mais ça n’im­pac­tera nulle­ment la longueur idéale des lignes.

    Bref, on ne compte pas en nombre de carac­tères.

    Même la taille des carac­tères ne compte pas tant que ça pour calcu­ler la longueur de ligne. On le prend en compte dans la capa­cité à indi­vi­dua­li­ser les lignes pour faci­li­ter le repé­rage du début de la ligne suivante mais le critère prin­ci­pal reste l’angle de vision.

    Pourquoi parle-t-on du nombre de carac­tères alors ? Parce que c’est une mesure simple, plus ou moins liée à la hauteur des carac­tères. La hauteur elle-même compte un peu dans l’équa­tion puisqu’elle joue sur l’in­di­vi­dua­li­sa­tion des lignes mais elle est surtout norma­le­ment réglée en fonc­tion de la distance entre l’œil et l’écran, c’est à dire par rapport à un angle de vision théo­rique.

    On peut parler en nombre de carac­tères mais si vous prenez une police plus ou moins dense, ce sera à vous d’adap­ter en fonc­tion (si la police est dense, vous pouvez mettre plus de carac­tères par ligne). Même chose si vous choi­sis­sez une taille de texte plus grande ou plus petite que souhai­table pour l’usage recher­ché (si vous gros­sis­sez votre texte, n’aug­men­tez pas d’au­tant la longueur de vos lignes, donc comp­tez moins de carac­tères).

    Mais combien alors ?

    Nico­las cite des sources parlant d’en­vi­ron 30 em. Les jour­naux qui font du colo­nage proposent beau­coup moins.

    Faute de faire plusieurs colonnes correc­te­ment, j’ai tendance à ouvrir un peu plus que la recom­man­da­tion et aller entre 32 et 36 em… pour une police serif de la densité de Geor­gia avec une taille par défaut de 1 rem, un inter­ligne agrandi et une sépa­ra­tion du texte en para­graphes pas trop longs sépa­rés par des titres.

    C’est un tout vous dis-je (et c’est subjec­tif, je ne donne que mes choix).