Auteur/autrice : Éric

  • Vrac du 4 avril 2020

    Poli­tique et Société

    Écono­mie

    Commu­ni­ca­tion

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1246182473538646018

    Éduca­tion

    Impact de la (non) conti­nuité éduca­tive

    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246184317967126532
    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246344327640559617
    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246344976478412800

    Je ne mets que des extraits mais c’est à lire en entier. Arrê­tons la vision apoca­lyp­tique.

    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246346686605246466

    Valeur des diplômes

    Une note rédi­gée par les écono­mistes Eric Maurin et Sandra McNally sur « les béné­fices de long terme de 1968 » démontre que la simpli­fi­ca­tion et la désor­ga­ni­sa­tion des examens après la crise ont permis à un nombre impor­tant de jeunes d’in­té­grer l’Uni­ver­sité, alors qu’ils n’y seraient jamais parve­nus dans des condi­tions normales. Ces mira­cu­lés de Mai ont eu une carrière profes­sion­nelle et des reve­nus large­ment supé­rieurs à ce qu’ils pouvaient attendre. Et, près de quarante ans plus tard, il appa­raît que leurs enfants ont moins redou­blé à l’école.

    Le Monde, « Le destin ines­péré des « mira­cu­lés » de Mai 68 », 29 mars 2005

    Santé

    Inéga­li­tés

    « Ici plein de gens ne savent même pas envoyer un e-mail, alors vous imagi­nez télé­char­ger et impri­mer une, puis deux attes­ta­tions ? Certains préfèrent sortir sans, au risque de prendre une amende. Mais jamais ils ne vous diront : je suis bloqué, je n’y arrive pas, je n’ai pas d’or­di­na­teur »

    […]

    « Alors que commu­niquer via Inter­net paraît quasi incon­tour­nable dans le monde profes­sion­nel et person­nel, un peu plus de 21 % de la popu­la­tion [de plus de 15 ans] ne dispose pas de cette capa­cité », rele­vait une enquête de l’In­see en 2019.

    Le Monde, « « Plein de gens ne savent pas envoyer un e-mail, vous imagi­nez télé­char­ger une attes­ta­tion ? » : la frac­ture numé­rique aggra­vée par le confi­ne­ment », le 4 avril 2020

    Repris d’un compte privé : « Combien de telles personnes parmi les sanc­tion­nés et ce chiffre dont se garga­rise le gouver­ne­ment ? »

    Culture, Arts et créa­tions

    Déli­rant et poétique

    https://twit­ter.com/Limpor­tant_fr/status/1246316151946334208

    Super­cop­ter

    Paris Première ressort les épisodes de super­cop­ter. Je ne me souve­nais pas que c’était mal joué à ce point. Sérieu­se­ment, c’est inima­gi­nable. La musique est par contre toujours aussi entraî­nante.

  • Vrac du 3 avril 2020

    Poli­tique et société

    Écono­mie

    L’image animée est à regar­der jusqu’au bout.

    Fisca­lité

    Notez bien ce qu’il dit pour « des limites à ne pas dépas­ser ». Il parle de ne pas être imposé du tout sur ce qu’il gagne (les royal­ties) pendant 10 ans. Rien que ça…

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1180387884559486976

    Choix poli­tiques

    Parole offi­cielle

    https://twit­ter.com/Kozlika/status/1246022584694603777

    C’est un vieux sujet. On se moque de l’équipe de Trump mais on a une porte-parole qui affirme ne pas hési­ter à mentir pour proté­ger le président, et qui n’est toujours pas exclue par la presse.

    Le règne de la vérité alter­na­tive c’est aussi chez nous quand le ministre affirme que non il n’y a pas eu pénu­rie de masques alors que hôpi­taux, ehpad et méde­cins indé­pen­dants se plaignent de pénu­rie.

    Le problème c’est que c’est sur tout, même ce qui est évident. Affir­mer avec suffi­sam­ment de force et de répé­ti­tion suffit. Par contre on casse tota­le­ment la confiance dans la parole, et ça c’est très dange­reux sur long terme, surtout en cas de crise.

    Si vous vous deman­diez pourquoi autant de gens cherchent un sauveur en Raoult malgré un consen­sus assez large, c’est juste­ment parce que la parole offi­cielle n’a aucune valeur, voire parfois une valeur néga­tive.

    On se moque du ministre Blanquer qui à chaque annonce avait déclaré avec aplomb expli­ci­te­ment l’op­posé une dizaine d’heures avant, mais c’est le même problème.

    Comment accep­ter une situa­tion et des déci­sions quand on n’a plus confiance dans la parole offi­cielle ?

    Liber­tés

    https://mamot.fr/@cer­veaux­non­dis­po­nibles/103934076408431459

    Pénu­rie

    Police

    La tendance auto­ri­taire du préfet de police qui se voit dans un camp opposé aux mani­fes­tant n’est pas neuve. Là on atteint des records. Je ne comprends déjà pas qu’on l’ait mis à un tel poste, mais encore moins qu’on l’y main­tienne.

    Justice

    Éduca­tion

    Je n’ai pas mieux à propo­ser mais jouer son bac sur les notes en classe sur la première moitié de l’an­née, c’est assez moche. Je ne comprends pas non plus comment on peut main­te­nir l’oral mais pas l’écrit. Soit on annule tout, soit on laisse tout, quitte à adap­ter le contenu.

    On a beau parler de jurys d’har­mo­ni­sa­tion, les diffé­rences entre lycées vont aussi jouer à plein.

    Le bac tran­si­tionne de plus en plus d’une épreuve de niveau à un concours qui ne dit pas son nom avec un quota où les X premiers % d’une classe d’âge doivent obte­nir le diplôme.

    Égalité

    Tech­nique

    Crypto

    Langages infor­ma­tique

    Tech­nos web

  • Et la suite ?

    J’avais initia­le­ment privi­lé­gié une simple page web pour Verba­lisé (parce que). Il y a la simpli­cité de publi­ca­tion et, pour des non-tech, me joindre par commen­taire ou sur twit­ter était certai­ne­ment plus simple que je ne sais quelle machi­ne­rie.

    La page commence à deve­nir trop longue pour être facile à lire, surtout avec le préam­bule obli­ga­toire. On m’in­ter­pelle avec des ques­tions sensées et des invec­tives qui le sont moins.

    Ça me force a expli­ci­ter le pourquoi je retiens tel ou tel témoi­gnage, pourquoi j’ex­clus tel ou tel autre. C’est en soi une bonne chose mais je n’ai pas l’es­pace adéquat pour ça.

    Il n’y a pas non plus d’iden­ti­fiant, pas de moyen de consul­ter l’his­to­rique, peu de suivi pour voir les chan­ge­ments et nouveau­tés, et la zone de commen­taires est illi­sible.

    À côté de ça ça prend aussi du temps de rece­voir, lire, trier, répondre, argu­men­ter. C’est assez morti­fère et je n’ai pas envie de baigner dedans toutes mes jour­nées et soirées.

    Bref, je commence à toucher les limites de l’exer­cice tel que je l’ai conçu au début.


    J’en­tre­vois plusieurs pistes, par ordre de préfé­rence :

    1/ Un jour­na­liste ou un groupe de profes­sion­nels reprennent l’in­ven­taire. Ils s’en­gagent à en faire un vrai travail jour­na­lis­tique, avec prises de contact des auteurs, véri­fi­ca­tions et recroi­se­ments, mis en contexte, etc.

    Ce serait top. Si c’est le cas je lais­se­rai proba­ble­ment quelques anec­dotes de mon choix et reri­di­ge­rai avec plai­sir vers la page de contact qu’ils me donne­raient en atten­dant qu’ils publient quelque chose.

    2/ Un groupe motivé tente d’in­dus­tria­li­ser un peu ce que je fais à la main, avec moi ou sans moi. Ça veut dire un peu d’ou­tillage, une façon de gérer les données un peu plus sérieuses, de pouvoir y rece­voir des critiques et des discus­sions sur chaque histoire indé­pen­dam­ment, etc.

    Ça peut être avec moi ou sans moi, mais je ne ferai de redi­rec­tion vers quelque chose que je ne contrôle pas que si ça me semble sérieux.

    Idéa­le­ment ça serait même top s’il y avait un jour­na­liste et/ou un membre des forces de l’ordre dans le groupe, pour avoir un débat un peu plus riche que ma subjec­ti­vité à moi tout seul, mais j’en demande peut-être un peu trop et ça n’em­pêche pas d’avoir une personne ou un tout petit groupe qui tranche au final pour garder une ligne de conduite cohé­rente.

    3/ Je conti­nue comme aujourd’­hui mais en faisant un blog dédié, un billet par témoi­gnage, avec sa zone de commen­taire dédiée, des caté­go­ries pour s’y retrou­ver, etc.

    Ce n’est pas forcé­ment une mauvaise idée mais c’est un peu de boulot et je ne sais pas si j’au­rai le courage d’ini­tia­li­ser ça seul.

    4/ Je gèle la chose, je conti­nue poten­tiel­le­ment d’in­clure ce qui m’in­té­resse mais je nettoie pour ne garder qu’une sélec­tion. Tant pis pour l’in­ven­taire.

    Ça me gêne un peu parce que l’in­ven­taire a une force en soi, mais le message est aussi déjà passé et ce qui est listé illustre déjà plei­ne­ment la situa­tion.


    Vous avez des avis ?

  • La véra­cité du récit

    Quand vous écri­vez à propos d’un fait vécu, il y a le contexte tel que vous l’avez vécu, l’in­ten­tion que vous aviez dans ce contexte, le contexte perçu par votre inter­lo­cu­teur, l’in­ten­tion perçue par votre inter­lo­cu­teur dans ce contexte, comment votre inter­lo­cu­teur l’in­ter­prète, sa propre inten­tion, ce qu’il veut en dire, ce qu’il en dit, ce que vous enten­dez, ce que vous en compre­nez, comment vous l’in­ter­pré­tez, comment vous vous en souve­nez, ce que vous voulez en dire et pourquoi, comment vous le retrans­cri­vez, ce que les lecteurs en compren­dront, ce qu’ils inter­pré­te­ront, etc.

    Il y a non seule­ment de la perte à chaque étape — vous avez déjà joué au jeu du télé­phone à plusieurs quand vous étiez enfant ? essayez quand en plus vous êtes sous le coup d’une forte émotion — mais aussi de l’hu­main.

    Parfois quelqu’un en rajoute pour appuyer son propos, parfois incons­ciem­ment, parfois sans forcé­ment avoir l’in­ten­tion de trom­per pour autant.

    Ces erreurs ne démentent pas forcé­ment le propos et le message qu’il porte. Pour ne rien gâcher, il y a l’angle de vue, et des histoires tota­le­ment diffé­rentes peuvent être aussi vraies en même temps.

  • Ce soir je porte le deuil

    Non, personne n’est mort, ou plutôt si mais pas dans mes proches.

    En bon privi­lé­gié, j’ai le loisir de me préoc­cu­per de choses qui semblent plus imma­té­rielles. Cela dit ça risque de ne pas être imma­té­riel si long­temps. Les consé­quences de tout ça sont tout ce qu’il y a de plus concret.

    Aujourd’­hui la Hongrie vient de démis­sion­ner de la démo­cra­tie.

    Ce soir la France vient d’aban­don­ner l’idée même de poli­tique publique budgé­taire et y préfé­rer l’ar­bi­traire indi­vi­duel de la charité.

    Je crois que si nous ne profi­tons pas de tout ça pour recons­truire « autre chose » nous-même, on court au désastre. La direc­tion n’était pas déjà bonne, mais là on vient en plus de se mettre en courir en se bandant les yeux.

  • Verba­lisé (parce que)

    Préam­bule : J’in­clus dans cet inven­taire des PV arbi­traires ou abusifs, mora­le­ment ou léga­le­ment. Au delà de la subjec­ti­vité dans l’ap­pré­cia­tion, ce n’est qu’une collec­tion de liens publics, qui ne se veut même pas exhaus­tive. Je me contente d’évi­ter ce qui me parait contes­table ou liti­gieux. Mes critères de base sont soit une cita­tion dans la presse de métier, soit un message en ligne public par un témoin direct en son nom propre et via une iden­tité établie (donc pas de propos rappor­tés, pas de comptes de réseaux sociaux créés il y a deux semaines ou sans inter­ac­tions person­nelles solides).

    Pour autant, cela ne consti­tue pas un travail de jour­na­liste et ne doit pas être consi­déré comme tel. Entre autres, je ne contacte pas les personnes concer­nées ou les auto­ri­tés, et ne recherche pas d’éven­tuels témoins. Vous êtes donc invi­tés à garder votre esprit critique et faire vous-même les véri­fi­ca­tions si vous les jugez impor­tantes.

    Vous êtes plus que les bien­ve­nus à m’ai­der en me propo­sant d’autres liens à inclure (nouveaux témoi­gnages publics, confir­ma­tions ou correc­tifs par des jour­na­listes, etc.).

    Comme je vois des gens qui me citent avec un message poli­tique que je ne soutiens pas forcé­ment : J’ai forcé­ment des opinions sur tout ça, je m’au­to­rise des commen­taires d’hu­meur, mais ne me prêtez aucune inten­tion ni aucun message poli­tique que je n’au­rais moi-même expli­ci­te­ment exprimé. En parti­cu­lier, cet inven­taire n’est *pas* un appel à mettre fin au confi­ne­ment, à lutter contre la police, à braver les règles, ou à quoi que ce soit d’autre (ni tout ça ni l’op­posé de tout ça).


    Le droit de faire les courses, mais pas d’y inclure des paquets de gâteaux

    Même si votre dépla­ce­ment est motivé, on risque de fouiller vos courses pour déter­mi­ner ce qui semble perti­nent ou pas comme achat de nour­ri­tu­re…

    https://twit­ter.com/isAshPsy/status/1242557001470750726
    https://twit­ter.com/isAshPsy/status/1242557014657634311

    Préci­sions :

    Le coca-cola non plus

    Non, le chariot ne contient pas que du coca-cola.

    Les serviettes hygié­niques non plus

    https://twit­ter.com/buesheel/status/1242135187653382144

    Je n’ai pas l’in­for­ma­tion, mais on parie combien que le poli­cier était un homme qui aurait consi­déré le savon ou le gel hydro­al­coo­lique comme de néces­sité ?

    La baguette ok, mais unique­ment par deux

    A Sanary-sur-Mer, comme le racon­tait notre corres­pon­dante dans le Var, c’est deux baguettes sinon… un PV. Le maire a en effet pris un arrêté obli­geant ses conci­toyens à restreindre leurs dépla­ce­ments chez le boulan­ger. «  Toute personne sortant d’une boulan­ge­rie avec une seule baguette sera verba­li­sée », préve­nait [le maire] Ferdi­nand Bern­hard.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Bon, en fait non, pas la boulan­ge­rie

    Elle est ouverte, mais il ne faut pas y aller

    A Parmain (Val-d’Oise), un habi­tant pour­tant muni de son attes­ta­tion a juste­ment pris une amende alors qu’il se rendait à la boulan­ge­rie, comme il le rappor­tait au Pari­sien. « J’avais coché la deuxième case du formu­laire : dépla­ce­ment pour effec­tuer des achats », préci­sait Jean-François, auquel un gendarme aurait rétorqué qu’il ne s’agis­sait pas d’un motif d’ur­gence, dres­sant un PV que Jean-François entend bien contes­ter.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020 ; aussi raconté le 22 mars dans « Confi­ne­ment : un habi­tant du Val-d’Oise verba­lisé après être allé ache­ter une baguette de pain »

    Et gardez bien le ticket de caisse

    Parce qu’é­vi­dem­ment si on revient sur le trajet du super­mar­ché le coffre plein de courses et une auto-attes­ta­tion qui dit « je suis parti faire les courses », ça ne prouve rien.

    A Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), Pierre a été verba­lisé vendredi en rentrant de Lidl, où il venait de faire ses courses. C’est sa mère qui raconte pour lui. Pierre est handi­capé mental. « Asper­ger, précise Michelle, sa maman. Il a des capa­ci­tés pour certaines choses, pas pour d’autres. Excu­sez-moi de le dire, mais ça se voit… » Les gendarmes de la brigade locale ne l’au­raient pas vu. « En poste sur un rond-point, ils lui ont demandé son motif de dépla­ce­ment. Cons­ta­tant les provi­sions dans le coffre, ils ont alors exigé le ticket de caisse, que dans l’af­fo­le­ment mon fils n’a pas été capable de produi­re… » Là encore : 135 € pour Pierre ainsi que pour son amie.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Et pas dans la ville à côté

    Le drive, c’est trois jours d’at­tente pour la commande et il y a beau­coup de produits manquants. Et je ne voulais pas non plus m’en­gouf­frer au Leclerc, que je savais encore bondé. J’ai donc estimé plus prudent de me rendre à l’In­ter­mar­ché de Kerfi­chant, à Lorient, que je sais plus calme et où j’ai égale­ment mes habi­tudes […]

    Ses courses termi­nées, Cyrille Le Meur a repris la voiture en direc­tion de son domi­cile. Au niveau de la gare, il tombe sur un contrôle de police. « À la vue de ma domi­ci­lia­tion, les poli­ciers lorien­tais m’ont dressé une contra­ven­tion de 135 €

    Le télé­gramme, « Une amende de 135 € pour avoir fait ses courses à Lorient plutôt qu’à Lanes­ter », 26 mars 2020

    À ceux qui se demandent, la distance entre les deux super­mar­chés est de moins de 5 km d’après Google Maps ; la gare est à la moitié du chemin, donc 2,5 km. C’est litté­ra­le­ment « de l’autre côté du pont ». Visi­ble­ment à Lorient c’est « pas d’étran­gers chez nous ».

    Pas plus d’un kilo­mètre en fait

    J’ha­bite à Plou­gas­tel Daou­las, je mets exac­te­ment 4 min en voiture pour aller à Picard de chez moi (4km). Je ne croise personne. Je tombe sur un contrôle de police à la sortie du pont de Plou­gas­tel. Je ne m’inquiète pas. Je suis en règle.

    Et là … je prends une contra­ven­tion ! Mais pourquoi ?

    Le poli­cier me dit que je ne suis pas à 1 km de chez moi. Mais j’avais lu que cela concer­nait que les prome­neurs de chien et les joggeurs ! Pas les courses. Je n’ai rien à 1km de chez moi à part la boulan­ge­rie et le tabac et j’ima­gine que nous sommes beau­coup dans cette situa­tion d’ailleurs.
    Et j’ai véri­fié partout sur le net et je n’ai vu nulle part que cette nouvelle règle concer­nait les courses. Puis bon je n’ai pas fait 20 bornes non plus quoi.

    « Attes­ta­tion de dépla­ce­ment déro­ga­toire et abus de pouvoir….l’in­hu­ma­nité pointe son nez », 25 mars 2020

    J’ai véri­fié. Le premier commerce alimen­taire de proxi­mité est à pile 950 mètres de chez moi. Je l’ai échappé belle… (et non, les décrets ne précisent de distance que pour l’exer­cice physique).

    Et pas à vélo s’il vous plait

    https://twit­ter.com/NanaSTATOU/status/1242872345766825984

    C’est vrai quoi, on ne va pas lais­ser ces trucs d’écolo-gauchistes s’ins­tal­ler.

    Défi­ni­ti­ve­ment, pas de vélo, même utili­taire

    Le vélo c’est mal, la voiture c’est telle­ment moins risqué… ou pas. On a une logique pro-voiture dans notre société que j’ai toujours du mal à comprendre. Ce n’est perti­nent ni écolo­gique­ment, ni écono­mique­ment, ni même d’un point de vue sani­tai­re…

    Et atten­tion à l’heure

    Il y a d’ailleurs un vrai sujet entre les injonc­tions données dans les discours, celles écrites sur le site du minis­tère de l’in­té­rieur, et ce qu’il y a dans les décrets. Problème : Les poli­ciers vont se baser sur ce qu’ils entendent et inter­prètent, pas sur les décrets.

    Et lais­sez les bébés dans la voiture

    Je reste sans voix…

    Puisqu’on vous dit de lais­ser les enfants seuls !

    « À chaque fois que je veux faire un drive, l’ap­pli­ca­tion ne fonc­tionne pas, le site est saturé […] ça faisait quatre jours que j’es­sayais sans succès, je n’avais pas d’autre choix que de me dépla­cer » […]

    Pour cette sortie, sa fille âgée de quatre ans et demi l’ac­com­pagne, « je n’ai aucun moyen de la faire garder pendant le confi­ne­ment », affirme la mère céli­ba­taire. Lundi 23 mars au matin, munie de son papier, obli­ga­toire pour chaque sortie, la jeune maman se rend donc dans l’hy­per­mar­ché le plus proche de chez elle, soit le Leclerc de Jonchery-sur-Vesle.

    […] À son retour, le vigile confirme : « il n’y a pas le droit aux enfants. Le direc­teur accepte excep­tion­nel­le­ment juste pour aujourd’­hui de vous lais­ser passer, mais ça ne sert à rien de reve­nir, car c’est la seule et unique fois », cite Mathilde. « Le vigile m’a dit la prochaine fois ce sera non »,  raconte-t-elle d’un ton las. 

    France 3 régions, « En allant faire des courses accom­pa­gnée de sa fille de 4 ans, une mère céli­ba­taire a été infor­mée qu’elle ne pour­rait plus reve­nir dans l’hy­per­mar­ché de sa commune. La raison : les mesures prises par le maga­sin dans le cadre de la crise du covid-19, limi­tant l’ac­cès à une personne maxi­mum. », 24 mars 2020

    L’ap­pel de la rédac­tion de France 3 a permis à la direc­tion du maga­sin d’as­sou­plir sa poli­tique.


    On a dit pas d’hy­giène

    C’est telle­ment surfait quand on parle de lutter contre la mala­die. Le fait que la lave­rie soit un des cas expli­ci­te­ment auto­ri­sés par le site du minis­tère de l’in­té­rieur n’y change rien.

    Un tren­te­naire de Pontivy (Morbi­han) s’est fait verba­li­ser devant une lave­rie, malgré son attes­ta­tion de dépla­ce­ment. Il n’a pas de lave-linge chez lui et laver ses vête­ments est une néces­sité profes­sion­nelle : il est agent d’en­tre­tien. Il a inter­pellé la préfec­ture du Morbi­han et le gouver­ne­ment.

    […] J’avais une attes­ta­tion de sortie sur moi. Je l’ai montrée aux gendarmes, je leur ai expliqué ma situa­tion : je n’ai pas de machine à laver chez moi, je vis dans un petit loge­ment de 20 m2. Comment font les gens qui ont ni les moyens d’avoir un lave-linge ni la place chez eux pour en avoir un ?

    […] Je travaille dans le nettoyage, je dois donc laver mes vête­ments très régu­liè­re­ment. Mon métier exige une bonne hygiène person­nelle, encore plus avec le coro­na­vi­rus : je nettoie des bureaux occu­pés par des personnes qui évidem­ment ne souhaitent pas être en contact avec le virus inuti­le­ment. Vu le contexte actuel, la bonne hygiène semble vrai­ment essen­tielle. Je ne comprends pas que l’on puisse me donner une contra­ven­tion…

    « Sans machine à laver chez lui, il est verba­lisé en allant à la lave­rie à Pontivy », 25 mars 2020

    Le test de gros­sesse ce n’est pas essen­tiel

    À ranger dans la même case « moi je n’en ai pas besoin donc ça doit être inutile »…

    https://twit­ter.com/AnlyaMF/status/1241689130100297728

    Les cour­riers admi­nis­tra­tifs urgents peuvent attendre

    Même si on fait pour­tant venir les postiers pour ça

    Le coup de colère du jour nous vient des bords du lac d’An­necy, d’un habi­tant de Veyrier-du-Lac verba­lisé par la gendar­me­rie, samedi 21 mars au matin, sur le retour du bureau de poste où il était allé dépo­ser des cour­riers urgents, attes­ta­tion en poche.

    […] « J’ai été contrôlé devant la mairie par un jeune gendarme qui ne connais­sait pas Veyrier, j’ai présenté mon attes­ta­tion et je lui ai dit que j’ha­bi­tais à 700 mètres mais il n’a pas voulu me croire […] Il m’a dit que j’étais à plus de 500 mètres

    « Je vais produire les copies des cour­riers que j’ai envoyés pour le compte de deux familles, adres­sées à la Caisse d’al­lo­ca­tions fami­liales (CAF), des lettres urgentes décou­lant d’une erreur commise par l’or­ga­nisme. Je n’ai pas grand espoir mais je veux prou­ver ma bonne foi et qui sait… »

    Le Dauphiné, « Haute-Savoie : verba­lisé à 700 mètres de chez lui après avoir posté des cour­riers urgents », le 24 mars 2020

    Pas deux dans la même voiture

    Ce matin, je me rends en courses au super­mar­ché à côté de chez moi. J’ai mon attes­ta­tion dûment remplie et signée, mes papiers d’iden­tité.
    Ma femme m’ac­com­pagne parce qu’elle doit faire les courses pour ses parents de 88 ans. Elle a son attes­ta­tion et ses papiers, comme moi.
    La règle dans le super­mar­ché : 1 personne = 1 caddie. Normal. Donc nous allons faire nos courses à 2.

    Contrôle de gendar­me­rie : je me suis fait sanc­tion­ner parce que je ne respec­te­rais pas les consignes de confi­ne­ment !
    Eh oui, le gendarme a décidé que nous devions être seuls chacun dans une voitu­re… ou alors il a entendu trop de fake news.

    Patrice V, Face­book, 26 mars 2020

    Le site offi­ciel du gouver­ne­ment indique pour­tant expli­ci­te­ment l’au­to­ri­sa­tion de prendre la voiture à plusieurs, et même de faire du co-voitu­rage.

    Le droit à l’exer­cice physique mais unique­ment si on court

    Parce que ça change tout (ou pas) à la conta­gion, au fait de se dégour­dir les jambes quand on habite dans un petit studio. Les mauvaises langues diront que la même chose dans les beaux quar­tiers plutôt qu’à Ménil­mon­tant aurait proba­ble­ment mené à une autre issue.

    Et on ne court pas en jean !

    https://twit­ter.com/elieja­bel/status/1241643964006109184

    Repris par David Dufresne dans son signa­le­ment 904.

    https://twit­ter.com/elieja­bel/status/1241625197431664640

    Et pas de pause hein…

    Parce que même à 78 ans, l’exer­cice, pour­tant indis­pen­sable, doit se faire d’une traite. On ne sait jamais.

    La presse ? celle qui suit les manifs ? ah non ! (foutu crayon de papier)

    Ce matin, le télé­phone sonne. Ô joie ! Une commande pour un maga­zine. Ce genre d’ap­pel est devenu, à l’ins­tar du pango­lin, une espèce en voie de dispa­ri­tion… J’en­fourche mon vélo et rejoins les abords de l’hô­pi­tal Saint-Antoine à Paris pour photo­gra­phier une char­mante épidé­mio­lo­giste.

    […]

    Moi : Oui, mais la carte de presse suffit vous savez….

    Lui : J’m’en fous, je veux l’at­tes­ta­tion et votre pièce d’iden­tité

    Moi, en bon petit soldat (et oui, on est en guerre qu’il a dit le chef) j’ai prévu l’at­tes­ta­tion déro­ga­toire ET une lettre de mission du jour­nal.

    Moi : Voici l’at­tes­ta­tion.

    […]

    Lui : Ah les jour­na­lis­tes… Vous faites quoi là d’ailleurs ?

    Je lui explique et ajoute, avec toute ma compas­sion, que c’est compliqué pour tous ceux qui doivent conti­nuer à faire leur travail dans ces condi­tions.

    Lui : Ouais, comme quand vous venez faire des photos en manif, hein, ça vous savez faire, surtout pour faire des photos des poli­ciers.

    […]

    Lui : Je vais vous verba­li­ser
    Moi : Pardon ? Et pour quel motif ?
    Lui : La date, sur votre attes­ta­tion déro­ga­toire est écrite au crayon de papier
    Moi : Monsieur, la carte de presse suffit à justi­fier mon dépla­ce­ment comme je vous l’ai déjà indiqué, l’at­tes­ta­tion est simple­ment acces­soire, je l’ai impri­mée car on me l’a déjà deman­dée lors de contrôle et que cela accé­lère le proces­sus.

    Seb Lelan, Face­book, 30 mars 2020

    Aller, sur demande des pompiers, récu­pé­rer quelqu’un ayant eu un acci­dent n’est pas un motif valable

    Qu’elle rentre à pied après son acci­dent ! (et en courant, parce que sinon ils alignent aussi, mais moins de 1 km parce que sinon…)

    Ce jeudi encore, il était aux alen­tours de 14 heures lorsque, circu­lant sur l’au­to­route A86 à hauteur d’Al­fort­ville (Val-de-Marne), Lena, 19 ans, percute un autre véhi­cule. Le sien est réduit à l’état d’épave. Elle n’est que légè­re­ment bles­sée. « Les pompiers m’ont dit d’ap­pe­ler un proche pour qu’il vienne me cher­cher, raconte la jeune femme. J’ai télé­phoné à mon copain, qui est venu avec son frère. »
    Les deux jeunes prennent soin de se munir au préa­lable de leur attes­ta­tion. Pas suffi­sant aux yeux des poli­ciers, qui sont arri­vés entre-temps sur le lieu de l’ac­ci­dent. « Les CRS leur ont demandé ce qu’ils faisaient là. Leurs expli­ca­tions n’ont pas suffi. Ils ont écopé chacun de 135 € », soupire Lena, dépi­tée. Elle-même rentrait de son travail. Léna est hôtesse de caisse dans un super­mar­ché Leclerc.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Gérer les animaux, mais pas donner à boire aux chevaux

    Au Pouli­guen (Côtes-d’Ar­mor), une adoles­cente de 16 ans a été verba­li­sée jeudi alors qu’elle trans­por­tait, selon sa mère, plusieurs bidons d’eau pour abreu­ver ses chevaux, situés à 500 m de chez elle. « Les fonc­tion­naires, dans une voiture bleue, lui ont expliqué que ce n’était pas vital », a dénoncé la maman dans Ouest-France, avant que les poli­ciers de La Baule démentent ce mardi soir toute verba­li­sa­tion. « Qui, alors, l’a verba­lisé ? » inter­ro­geait en retour le quoti­dien.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Au pire on vous donnera un motif d’al­ler à l’hô­pi­tal

    il est dans les envi­rons de 16 h lorsqu’elle sort faire des courses près de son domi­cile à Auber­vil­liers (Seine-Saint-Denis). […] Sur le chemin du retour, alors qu’elle ne se trouve plus qu’à quelques mètres de chez elle, une patrouille de police décide de contrô­ler son attes­ta­tion de déro­ga­tion de sortie, dans le cadre du confi­ne­ment lié à la propa­ga­tion du coro­na­vi­rus Covid-19.

    A la suite de ce contrôle musclé, la jeune femme se voit pres­crire cinq jours d’in­ca­pa­cité tempo­raire totale (ITT).

    « Coro­na­vi­rus en Seine-Saint-Denis. Elle est tasée et frap­pée pour ne pas avoir montré son attes­ta­tion », 24 mars 2020

    Reve­nir avec les courses c’est sortir pour un bon motif. Tout ce qu’on peut repro­cher c’est un défaut de papier. Même s’il y avait alter­ca­tion, cinq jours d’ITT est-ce bien raison­nable comme propor­tion pour une sortie moti­vée mais poten­tiel­le­ment un défaut admi­nis­tra­tif ?

    Oh, c’est la Seine Saint Denis, elle est noire et voilée. Oui je le précise parce que c’est loin d’être neutre dans les expli­ca­tions possibles.

    Non, on ne rigole pas

    Même durée mais il ne s’agit pas du même cas qu’au-dessus. Je n’ai mis que ces deux là car les autres vidéos soit ne sont pas datables faci­le­ment soit on ne sait pas si ça parle d’at­tes­ta­tion de sortie, mais il y a d’autres cas qui tournent

    Vrai­ment… c’est dange­reux

    L’his­toire est aussi racon­tée illus­trée. Je ne reco­pie pas tout ici et je vous laisse suivre le lien :

    Ne cour­rez pas (enfin si, mais pas ici)

    Besoin d’en parler : je viens d’être témoin de ma première violence poli­cière (gendar­mière en fait) et ça fait vrai­ment bizar­re… 🥺

    Un groupe de gendarmes contrô­laient les gens qui marchaient dans ma rue sous mon balcon, tout se passait « norma­le­ment ».

    Plus grand monde dans la rue, ils repartent dans le four­gon, font 50 m et sortent le méga­phone pour crier à un type qui marchait dans l’autre sens sur le trot­toir opposé : « gendar­me­rie natio­nale, arré­tez-vous, présen­tez votre attes­ta­tion ».

    Le gars hésite un instant, hausse les épaules et se mets à marcher plus vite. 5 gendarmes sortent du four­gon en courant, il se mets alors à courir, mais pas très vite.

    L’un deux arrive vite à son niveau et le projette très violem­ment contre la vitre d’un restau­rant, à tel point que la vitre se casse. Le gars est par terre, ne bouge pas, ne se débat pas, ils se jettent sur lui à 4 avec une grande violence pour le mettre face contre terre. (Objec­ti­ve­ment, je crois que c’est cette partie qui m’a le plus choqué car certains gestes me parais­saient vrai­ment gratuits, pire qu’au cinéma et le gars avait vrai­ment l’air « normal » et ne protes­tait pas, ne se débat­tait pas.)

    Il ne bouge plus, il est blessé, il leur dit dit qu’il n’avait juste pas d’at­tes­ta­tion et pas envie de payer 135€. Ils s’éloignent de lui, appelent le samu qui après l’avoir examiné sors le bran­card, lui mets une minerve, lui déchire le jean pour lui mettre bandages et immo­bi­li­sa­tion aux jambes.

    Et en route pour l’hô­pi­tal sur un bran­card. Voilà.

    Au-delà de la dispro­por­tion de la violence de l’ar­res­ta­tion qui m’a enfin fait voir ce qu’on a entendu dans les mani­fes­ta­tions de ces deux dernières années, je suis choqué de voir qu’une ambu­lance et des services hospi­ta­liers soient mobi­li­sés pour ça en ce moment…
    Et la vitre du restau­rant va coûter plus que 135€.

    Cyril R., message Face­book du 22 mars 2020

    Toujours les mêmes ciblés

    On y voit Rama­tou­laye, 19 ans, entou­rée de six poli­ciers, avec un chariot de courses pas loin. Elle raconte qu’elle allait “faire les courses pour [son] enfant de 7 mois, accom­pa­gnée de [son] petit frère ». « Je marquais un arrêt parce que mon caddie était lourd »,

    […]

    On y entend Rama­tou­laye crier, dans un mouve­ment de recul, provoqué selon elle par « un coup de taser ». Elle est ensuite mise à terre.

    La vidéo cesse sans que l’on puisse consta­ter ce qu’il s’est produit par la suite. Elle raconte avoir été “jetée dans le four­gon”. À partir de là, “ça a été encore pire”, soupire Rama­tou­laye. « En pleurs », elle aurait été « giflée plusieurs fois » et un poli­cier aurait tenu des propos racistes.

    […]

    Sur le certi­fi­cat d’in­ca­pa­cité émis par les services d’ur­gences médico-chirur­gi­cales qui nous a été trans­mis, cinq jours d’in­ter­rup­tion de travail

    […]

    une plainte pour « violences volon­taires ayant entraîné une ITT infé­rieure à dix jours, en réunion, avec arme, par personnes dépo­si­taires de l’au­to­rité publique, et violence en présence d’un mineur de moins de 15 ans ».

    France Inter, « Confi­ne­ment : plusieurs personnes affirment avoir été bruta­li­sées et insul­tées lors de contrôles de police », 5 avril 2020

    L’im­por­tant c’est le papier

    Parce qu’on n’est pas la France pour rien. Que le motif soit bon, s’il n’y a qu’un seul papier le prou­vant sans ambi­guité et pas en plus une auto-attes­ta­tion, mieux vaut mettre 2x 135€. D’au­tant plus aux soignants qui se déplacent vu les condi­tions d’exer­cice en ce moment…

    En colère, Chris­tophe Blon­del, secré­taire du syndi­cat CGT au sein du centre hospi­ta­lier Béthune-Beuvry : «  Deux collègues ont été verba­li­sés ce matin. Une patrouille de police les a contrô­lés. Ils avaient leur justi­fi­ca­tif de dépla­ce­ment profes­sion­nel, mais avaient oublié de remplir l’at­tes­ta­tion de dépla­ce­ment déro­ga­toire ! C’est ridi­cule ! Ils avaient leur justi­fi­ca­tif d’em­ployeur pour la santé ! » L’in­fir­mière et le person­nel soignant ont donc reçu une amende de 135 euros.

    L’ave­nir de l’Ar­tois, « Béthune : deux person­nels soignants verba­li­sés pour leur attes­ta­tion de dépla­ce­ment », 19 mars 2020

    Vrai­ment… il faut ce papier

    Et ce n’est pas une excep­tion, il y a d’autres témoi­gnages simi­laires.

    Et imprimé s’il vous plaît

    https://twit­ter.com/Mouuh_/status/1242821680646492161
    https://twit­ter.com/Mouuh_/status/1242821992228814848

    Et l’at­tes­ta­tion pour aller au taxi­phone alors ? On ne me reti­rera pas faci­le­ment de l’es­prit que cette situa­tion n’au­rait jamais eu lieu dans un beau quar­tier (d’au­tant que les taxi­phones n’y sont pas légion).

    Faut dire qu’à la main il ne faut rien oublier

    Ce qui est non seule­ment idiot, inutile, mais aussi contraire aux instruc­tions offi­cielles qui disent qu’on peut se conten­ter de la ligne utile.

    Reco­piez tout on vous dit !

    Pas même la date de nais­sance

    L’his­toire qui suit est relayée par un jour­na­liste profes­sion­nel qui dit avoir fait les véri­fi­ca­tions néces­saires.

    H. travaille pour Santé Publique France dans le 94. En mission #COVID19, il peut être appelé à n’im­porte quelle heure. Un lais­sez-passer lui a été déli­vré par employeur pour rejoindre le centre à n’im­porte quelle heure. Jeudi soir, H. est appelé en urgence dans la nuit.

    Au moment de quit­ter son domi­cile en voiture, une patrouille le klaxonne. Contrôle. « Rien ne te dérange ? Tu fous quoi dehors ? » lui lance un poli­cier avant de lui deman­der son attes­ta­tion. H. lui présente donc son attes­ta­tion et le lais­sez-passer de son employeur

    Le poli­cier regarde le lais­sez-passer avant de lui jeter à travers la fenêtre. Dans l’ur­gence, H. a oublié de mettre son année de nais­sance sur l’at­tes­ta­tion mais celle-ci était inscrite sur l’autre doc. Le poli­cier lui lance : « t’es con, t’as pas mis ton année de nais­sance »

    « Il l’a même pas regardé mon lais­sez-passer » me dira H, hier soir au télé­phone, encore sous le choc.

    Il était alors à peine plus de minuit, bascu­lant donc à vendredi. Le poli­cier pour­suit : « ton attes­ta­tion est pas bonne, elle date d’hier ». Il décide de le verba­li­ser. La voiture de police bloque la voiture de H. sur sa place de parking.

    Le poli­cier devient alors viru­lent : « main­te­nant bouge, casse toi ! ». H. lui indique que la voiture bloque la sienne et fait preuve, de son propre aveu, de mauvaise foi. 15 mn plus tard, le poli­cier revient vers lui.

    « Tu n’as plus que 5 pts sur ton permis ». H. en a pour­tant 12. Le poli­cier lui dit : « non tu en as 5. Tu viens d’en perdre 7 pour usage du télé­phone au volant » et relève deux autres « infrac­tions ». H. était garé sur son parking, à l’ar­rêt.

    H. conteste. Réponse : « ça sera ta parole contre la notre ». Sentant les choses mal tour­ner, le jeune homme sort son télé­phone pour tenter de filmer ou enre­gis­trer ce qu’il peut, sur snap­chat. Un autre véhi­cule est contrôlé à quelques mètres.

    Le troi­sième poli­cier s’ap­proche de la fenêtre de H. « Il surveillait ce que je faisais avec mon télé­phone. J’ai eu peur que ça tourne mal donc j’ai lâché mon télé­phone » me raconte ce jeune habi­tant d’Aul­nay.

    « Oh sale arabe, main­te­nant tu dégages ou je t’em­barque ». Les insultes racistes fusent. H. s’exé­cute. « Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de moi. J’étais leur pute » pour­suit H. Arrivé sur son lieu de travail, il en fait part à Santé Publique France.

    L’Agence natio­nale contes­tera l’amende de 135€. H. a déposé une pré plainte en ligne et va saisir l’IGPN.

    « Je me suis dis… ça existe encore ça en France ? » conclura H au télé­phone. Et oui, malheu­reu­se­ment ça existe encore. Et c’est drama­tique.

    Relayé par Brice Ivano­vic, le 28 mars 2020

    La victime a depuis témoi­gné en vidéo :

    Et aussi retracé sur le Bondy­blog le 2 avril 2020.

    Et ne grou­pez pas les motifs

    En venant consul­ter sa psychiatre, un patient au RSA écope d’une amende de 135 euros pour avoir « mal rempli » son attes­ta­tion de sortie. Témoi­gnage circons­tan­cié du méde­cin qui dénonce une police auto­ri­taire.

    […] Je me présente à l’agent, lui expliquant que je suis le méde­cin avec qui le jeune homme verba­lisé avait rendez-vous, souhai­tant ainsi attes­ter de sa bonne foi. Elle me répond : « Non mais vous avez vu comment elle est remplie son attes­ta­tion ? » Elle est manus­crite, et mon patient, par égare­ment, avait coché deux cases, la raison de santé et l’exer­cice physique. Je recon­nais tout cela et c’est le motif de ma présence, clari­fier et justi­fier le dépla­ce­ment, c’est-à-dire l’objet de l’at­tes­ta­tion. L’agent n’en a cure : « Si tout le monde commence à faire comme ça ! C’est bon, il suffit de cocher une case. » J’avais prévenu mon patient (« nous ferons profil bas de toute façon ») et j’ex­plique à l’agent qu’il s’agit d’un patient qui vient consul­ter un psychiatre, il est donc dans un moment de fragi­lité et il lui a été compliqué de remplir l’at­tes­ta­tion. Elle me rétorque : « Vous êtes en train de dire que les gens comme ça, qui vont voir un psychiatre, ne sont pas capables de remplir cette feuille ! »

    Libé­ra­tion, « La poli­cière, l’at­tes­ta­tion, et « les gens comme ça »  », 30 mars 2020

    Bon, ça dépend évidem­ment de qui vous êtes

    https://twit­ter.com/FlorianJu­dith/status/1243512676237664256

    On le voyait déjà venir les premiers jours. Quand les mêmes jour­naux montraient des quais de Seine intra-muros en prome­nade tranquille mais annonçaient en même temps fière­ment que 10% des amendes venaient de Seine Saint Denis, on voyait bien que la réac­tion des forces de l’ordre n’était pas la même partout.

    Plus il y a d’ar­bi­traire, plus les biais habi­tuels tendent à ressor­tir.

    Le thème du racisme et du focus sur des « jeunes de banlieue » ressort d’ailleurs bien sur certains témoi­gnages, surtout les plus violents.


    Les SDF aussi

    L’his­toire des SDF est plus complexe. Je préfère que vous lisiez l’enquête de CheckNews au complet plutôt que de faire des cita­tions diffi­ciles à comprendre.

    Dans les faits, ont été verba­li­sés :

    • Des familles « ne parlent pas forcé­ment la langue » trim­ba­lées d’hô­tels sociaux en hôtels sociaux tous les trois à quatre jours par le SAMU social, verba­li­sées en se déplaçant d’un lieu à l’autre.
    • Six personnes dans diffé­rents arron­dis­se­ments de la métro­pôle lyon­naise, qui se sont décla­rées SDF sur le PV mais dont la police pense qu’ils ne le sont pas. « Nous connais­sons les SDF de nos arron­dis­se­ments »
    • Au moins 1 SDF à Bayonne et 3 SDF atten­dant de se doucher devant l’ac­cueil de jour, tous quatre recon­nus comme tels mais verba­li­sés sous prétexte d’at­ti­tude viru­lente en réac­tion au contrôle d’at­tes­ta­tion.

    Je ne sais pas vous mais moi une famille que le SAMU social change deux fois d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence, j’ap­pelle bien ça des sans domi­cile fixe. Et au moins mora­le­ment, les verba­li­ser quand ils se déplacent pour joindre leur loge­ment suivant…

    Quand aux autres SDF, si je prends au mot les décla­ra­tions offi­cielles de la police, ils connaissent parfai­te­ment les SDF de leurs loca­lité mais… en contrôlent quand même les attes­ta­tion (puisque c’est lors des contrôles qu’il y a eu atti­tude agres­sive).

    Au mieux (ou au pire, suivant), nos forces de l’ordre détournent arbi­trai­re­ment l’amende pour défaut d’at­tes­ta­tion pour sanc­tion­ner une atti­tude viru­lente. On est bel et bien en plein dans les « PV arbi­traires ou abusifs, mora­le­ment ou léga­le­ment » que je liste ici.


    Des faux ? Pas impos­sible, mais n’en faisons pas un présup­posé

    Il n’est pas impos­sible qu’une partie des témoi­gnages soient montés de toute pièce. J’écarte toute­fois déjà les on-dit et les comptes qui semblent trop frais ou trop anonymes, et pour certain on a même des vidéos.

    Il n’est pas non plus impos­sible qu’une partie de ces gens aient été de vraies victimes d’ar­naques par de faux poli­ciers ou faux gendarmes. Pour certains on voit toute­fois des uniformes ou des voitures de fonc­tion dans la vidéo, pour d’autres ça trans­pa­raît dans le témoi­gnage. Atten­tion donc à ne pas y voir une expli­ca­tion trop facile.

    Dans tous les cas, ne payez rien sur place et atten­dez l’amende offi­cielle par cour­rier, à payer par des biais offi­ciels (ou à contes­ter le cas échéant).


    D’un point de vue légal

    Sur propo­si­tion de Me Fran­cis­cot, je relaie aussi l’ap­pel de Me Eolas qui cherche copie des PV reçus.


    Hors péri­mètre mais qui mérite d’être mentionné quand même :

    Au Royaume Uni aussi

    Dozens of people, inclu­ding those consi­de­red vulne­rable by the Govern­ment guide­lines, accu­sed the police of being over­zea­lous with their approach.

    [… ] « Serious breaches should attract fines, but news reports of over-enfor­ce­ment by police and public are deter­ring the timid from exer­ci­sing even the limi­ted free­doms they have. »

    […] « This is over­zea­lous enfor­ce­ment and a misrea­ding of the rules. »

    […] Mr Lowman added: « In the cases where offi­cers have chal­len­ged retai­lers and shop­pers in this way, it’s brought confu­sion, distrac­ted retai­lers in the busiest weeks of their lives, and increa­sed the inter­ac­tions between people at a time when the Govern­ment is trying to mini­mise them. »

    An ACS spokes­man said about four conve­nience stores repor­ted that they had been « wron­gly » told by coun­cil envi­ron­men­tal health offi­cers to stop selling certain items which they deemed as non-essen­tial.

    The Tele­graph, « ‘Over­zea­lous’ police use coro­na­vi­rus powers to charge shop­pers for buying ‘non-essen­tial items’ », 30 mars 2020

    La sortie d’hé­li­co­ptère

    Déci­dé­ment le délire sécu­ri­taire nantais ne s’ar­range pas. À l’heure où les hôpi­taux font des appels à dons publics, ils ont fait venir un héli­co­ptère de Rennes pour traquer les sortes sans attes­ta­tion. Le coût probable est de plusieurs milliers d’eu­ros.

    À la clef, trois personnes verba­li­sées pour une sortie en voiture, avec un scéna­rio qui ressemble à un mauvais film.

    Nantes Révol­tée le 20 mars 2020, relayé par David Dufresne, le tout recoupé avec Ouest France.

    L’ap­pel à dons

    Et puisqu’on parle des appels à dons…

    Je suis furieux. Ces gens sont juste­ment char­gés d’or­ga­ni­ser la redis­tri­bu­tion et l’ef­fort collec­tif, de tous en fonc­tion des moyens. En orga­ni­sant un appel aux dons pour un besoin primaire, en tant que ministre de l’ac­tion et des comptes public, il vient juste de démis­sion­ner de sa fonc­tion de base.

    Désor­mais l’idée est que les finances viennent de ceux qui se sentent concer­nés plutôt que de ceux qui en ont les moyens. La charité plutôt que l’im­pôt. La fin de la poli­tique publique choi­sie collec­ti­ve­ment par les citoyens et le règne de l’in­di­vi­duel.

    Surveillance numé­rique

    Le défen­seur des droits se dit, dans un entre­tien à « L’Obs », inquiet de l’uti­li­sa­tion de la géolo­ca­li­sa­tion pour lutter contre la pandé­mie de Covid-19, sans débat parle­men­taire.

    Le Monde, « Surveillance numé­rique contre le coro­na­vi­rus : Jacques Toubon s’inquiète de possibles dérives », 30 mars 2020, qui relaie l’Obs, « Jacques Toubon : « Géolo­ca­li­sa­tion, je dis : atten­tion ! »  » du 30 mars 2020 aussi.

    La dérive hongroise

    Je ne sais pas encore où on va, mais ça n’a pas l’air très tentant.


    À propos de l’es­pace de commen­taires qui suit : N’hé­si­tez pas à me donner des liens publics pour que je les intègre. Mes critères sont expli­ci­tés en préam­bule et je ne publie­rai donc pas les témoi­gnages rédi­gés direc­te­ment en commen­taire ici. Si vous jugez votre témoi­gnage essen­tiel au débat public, publiez les quelque part pour m’en donner le lien ou contac­tez un jour­na­liste profes­sion­nel qui saura respec­ter votre anony­mat.

    De même, cette page a été citée par David Dufresne et, forcé­ment, les trolls viennent. J’ai le privi­lège d’un espace person­nel. Comme d’ha­bi­tude ici, je ne publie donc que les commen­taires qui me semblent avoir un inté­rêt pour mes lecteurs. Si je ne publie pas vos opinions ou remarques, vous avez la liberté de les publier ailleurs.

  • Protégé : Quand on se jette à l’eau, et que la marée descend

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  • Peut-on arrê­ter de se battre ?

    On est en train de tout chan­ger, radi­ca­le­ment, de façon abrupte, de façon rare­ment vue dans notre monde occi­den­tal moderne.

    Bien entendu qu’il y a et aura de la résis­tance, des expli­ca­tions à répé­ter et répé­ter, et une prise de conscience qui ne se fera pas dans l’ins­tant. C’est vrai pour tout chan­ge­ment, celui là comme un autre. Encore plus celui là, vu l’im­por­tance du chan­ge­ment et le court délai sans vraie prépa­ra­tion.

    Ce n’est pas que (et proba­ble­ment pas majo­ri­tai­re­ment) de la mauvaise foi et des gens qui s’en foutent.

    Et si ce sont simple­ment des gens qui n’ont pas le même niveau d’in­for­ma­tion, de prise de conscience ou de compré­hen­sion : insul­ter, moquer et mépri­ser n’ap­por­tera rien sauf se déchi­rer entre nous.

    Commen­cer ainsi n’a aucun sens. On ne créera pas de soli­da­rité sur ces bases.

    Ça ne veut pas dire lais­ser faire, mais un peu de bien­veillance dans l’ap­proche ne fera pas de mal.


    Acces­soi­re­ment, on peut repro­cher aux pari­siens de faire la fête dans les bars le vendredi 13 au soir avant la ferme­ture, mais sans oublier que deux jours avant, le 11 mars, notre président a fait de grandes phrases sur la France qui « [ne renonce pas] aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soirs d’été ». On beau savoir que c’était dans le cadre d’un événe­ment commé­mo­ra­tif, quand on sait que quatre jours jours encore avant, le 7 mars, il fait une opéra­tion de commu­ni­ca­tion pour inci­ter les gens à sortir le soir malgré la situa­tion, forcé­ment, ça soli­di­fie la résis­tance.

    Bref, plutôt que cher­cher qui est idiot, on pour­rait être un peu plus construc­tif.

    Quelque part le gouver­ne­ment, en étalant les paliers sur quelques jours, me semble avoir bien compris la problé­ma­tique du chan­ge­ment.

  • « Ils ont été trop lents »

    Oh comme c’est facile, après coup, dans notre canapé, à mani­pu­ler de simples cause à consé­quence binaires à un seul para­mètre.

    Il aurait aurait fallu tout fermer plus vite ? Peut-être. Ou pas. À fermer trop vite on risque de le faire trop bien et de juste repor­ter le problème à quand on sortira des mesures de confi­ne­ment. C’est typique­ment ce qu’on craint pour la Chine. On risque aussi de le faire trop long­temps, ou juste par précau­tion, et ça aussi ça tue même si c’est moins immé­dia­te­ment visible comme effet.

    On a déjà atteint la satu­ra­tion ? Il semble que oui dans certaines zones. Est-ce que c’était évitable ? Peut-être, mais je n’en sais honnê­te­ment rien. Ça ne me parait pas évident au point que l’in­tui­tion soit bonne conseillère et je préfère lais­ser les auto­ri­tés travailler avec ceux qui savent. Il est tout à fait possible que l’enjeu soit de choi­sir le « bon » niveau de satu­ra­tion parce que de toutes façons on en aura un. Il est aussi possible que les confi­ne­ments natio­naux soient préfé­rables à des confi­ne­ments par région et que du coup il soit néces­saire de faire une balance entre ce qu’il se passe entre diverses régions quitte à ce que une commence à satu­rer.

    Tel ou tel ponte dit qu’il aurait fallu faire autre­ment ? Possible. D’autres ont pu dire le contraire par le passé. Notez que certains ne se font vocaux publique­ment que main­te­nant. Pour eux aussi c’est plus facile de reve­nir sur le passé que de connaître l’ave­nir. Même eux ne connaissent en géné­ral que leur disci­pline. On ne gère pas qu’une courbe de conta­gion avec un nombre de lits. On gère tout un écosys­tème avec des dizaines ou des centaines de variables avec des impacts et enche­vê­tre­ments complexes, dont des dyna­miques humaines. Le respon­sable de réani­ma­tion dépassé devant la satu­ra­tion n’a pas à gérer les équi­libres entre acti­vité, soins, appro­vi­sion­ne­ments, régions, etc. Faites-lui confiance sur son métier, mais sur le reste il en sait poten­tiel­le­ment autant que tous les autres.

    Peut-être que je raconte plein de conne­ries. Proba­ble­ment au moins en partie. C’est d’ailleurs bien le sujet. Toi, moi, et quasi­ment tout le monde, y compris les experts sur tel ou tel sujet, n’avons pas tout sur la table, n’avons pas réflé­chi avec tout un comité inter­dis­ci­pli­naire dédié au sujet, ne savons pas ce qui est faisable et quels sont les risques à part « la satu­ra­tion des hôpi­taux » et « c’est la merde ».

    Ça ne veut pas dire qu’il faut s’ar­rê­ter de réflé­chir, de discu­ter, d’échan­ger, de critiquer même — je ne suis pas le dernier pour ça. — Par contre si on pouvait se foca­li­ser sur le présent et le futur plutôt que de repro­cher le passé, ça serait pas mal.

    Parlons de ce qu’on fait ou ne fait pas plutôt de ce qu’on a fait ou n’a pas fait. Il sera temps de reve­nir sur le passé quand tout ça sera fini.

    On réagit dans l’émo­tion, mais ayons un peu d’hu­mi­lité vis à vis de ceux qui ont du prendre ces déci­sions. Prendre ces déci­sions n’a certai­ne­ment pas du être facile, et ne l’est certai­ne­ment toujours pas. Je n’ai­me­rais pour rien au moindre avoir à les prendre à leur place. Je ne peux leur repro­cher d’avoir réflé­chi plusieurs fois avant de prendre des mesures lourdes inédites dans notre histoire moderne. Je trouve telle­ment facile de dire ce qu’il aurait fallu faire, après coup, depuis notre cana­pé…

  • Protégé : Ces personnes qui réchauffent un peu le cœur

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