Auteur/autrice : Éric

  • [code] Liste des imports v2

    Oui, je suis du genre à imagi­ner le langage avec la syntaxe parfaite. Je me demande si la majo­rité des déve­lop­peurs avec un peu d’ex­pé­rience ne sont pas comme ça en fait.

    Je me suis remis à Ruby après un moment en Javas­cript et je confirme mon impres­sion précé­dente : Je veux des imports expli­cites en début de fichier pour chaque chose que j’uti­lise et qui est défini en dehors, pas d’es­pace de nom global créé par ailleurs.

    J’ai repris mes anciennes notes et voilà où j’en suis :


    L’im­port se fait par défaut par rapport à la racine du projet/paquet courant.

    import MonComposant
    import Module/SousModule/MonComposant

    Même chose pour les imports rela­tifs, pour peu qu’ils commencent par un point. Oui, ce sont des chemins mais je tiens à ce que les déli­mi­teurs soient facul­ta­tifs (qui s’amuse à mettre autre chose que de l’al­pha­nu­mé­rique dans ses chemins internes ?)

    import ./Module/SousModule/MonComposant
    import ../Module/SousModule/MonComposant

    Les paquets externes (gem, npm, packa­gist, cpan…) sont réfé­ren­cés par une arobase, et une table de corres­pon­dance à la racine du projet/paquet courant :

    
    import @Paquet
    import @Paquet/Module/SousModule/MonComposant

    L’im­port utilise par défaut la dernière partie de la chaîne d’im­port comme nom local (on évite l’obli­ga­tion de se répé­ter qu’on trouve dans trop de lignes d’im­port Javas­cript).

    Pour éviter les conflits de nom et faci­li­ter des noms plus adap­tés au code local, on ajoute des alias :

    import MonComposant as AliasLocal
    import Module/SousModule/MonComposant as AliasLocal
    
    import @Paquet as AliasLocal
    import @Paquet/Module/MonComposant as AliasLocal

    J’aime bien les exports nommés de Javas­cript, qu’un point d’en­trée puisse réfé­ren­cer plusieurs compo­sants.

    Je récu­père ici la syntaxe Python qui permet de toujours placer l’ori­gine en première posi­tion. Ça se discute, on pour­rait aussi le faire dans l’autre sens.

    from Module/SousModule import MonComposant
    from ./Module import MonComposant
    from @Paquet/Module import MonComposant
    
    from Module import Composant1, Composant2
    from Module import Composant1, Composant2 as MonAlias

    Quitte à faire des alias, c’est bien de pouvoir récu­pé­rer une méthode ou un sous objet sans qu’il n’y ait d’ex­port nommé.

    C’est toujours la dernière partie de ce qui est importé qui défi­nit le nom local par défaut/

    from Module/MonComposant import .maMethode
    from MonComposant import .SousModule.maMethode
    from ./MonComposant import .Foo.bar, .maMethode
    from @Paquet/MonComposant import .Foo.bar as alias
  • Ma vie sans papier (1)

    Ça fait des années que j’ai­me­rais pouvoir mettre la pile de cour­rier admi­nis­tra­tifs dans le scan­ner, que ça scanne, annote et classe chaque PDF au bon endroit.

    Plus qu’à mettre la pile dans « cour­riers trai­tés le … ». Si j’ai vrai­ment besoin d’un origi­nal (ça n’ar­rive en réalité jamais) il suffit de récu­pé­rer la date de trai­te­ment du PDF pour récu­pé­rer le docu­ment.


    En réalité ça n’a jamais eu lieu. Je n’ai jamais vu passer de logi­ciel qui tente de préclas­ser les PDF en fonc­tion de leur contenu.

    De mon côté je n’avais qu’un scan­ner à plat et… ça prenait des plombes quoi que je fasse. Je trai­tais de toutes façons chaque cour­rier à la main donc faire le clas­se­ment ne me coûtait pas beau­coup plus cher.

    Depuis j’ai changé d’im­pri­mante et j’ai mis les quelques dizaines d’eu­ros supplé­men­taires pour avoir un char­geur auto­ma­tique avec scan­ner recto-verso. Je suis paré.


    Je ne déses­père pas de voir un logi­ciel qui fasse déjà tout ce que j’es­père. À défaut j’ai déjà en tête un début de procé­dure :

    1. Passer le bloc de cour­riers dans le scan­ner, récu­pé­rer un fichier PDF unique.
    2. Passer le PDF à l’OCR pour avoir le contenu de chaque page indé­pen­dam­ment.
    3. À partir de quelques règles simples, faire une préclas­si­fi­ca­tion (« banque » et « société géné­rale » parce qu’il y a l’en­tête de la sogé, puis « compte courant » et « éric » parce qu’il y a le numéro de mon compte person­nel, puis trou­ver la date du relevé). Le plus complexe sera d’as­so­cier les diffé­rentes pages d’un même cour­rier, mais des règles de base pour­ront proba­ble­ment être suffi­santes. J’ai l’im­pres­sion que je peux faire 80% du boulot ainsi en auto­ma­tique.
    4. Présen­ter une GUI avec chaque page (ou groupe de pages) sous forme de vignettes, les clas­si­fi­ca­tions trou­vées, et permettre de corri­ger rapi­de­ment si néces­saire.
    5. En sortie, décou­per le PDF, ajou­ter le texte d’OCR sur chaque page pour permettre l’in­dexa­tion, opti­mi­ser, redres­ser, et sauve­gar­der chaque fichier au bon endroit avec une conven­tion de nommage.

    Je ne sais pas si j’irai jusque là. J’es­père que d’autres ce seront tapés le boulot avant moi.

    Pour l’ins­tant j’ai une première étape : extraire le texte, opti­mi­ser et redres­ser le PDF.

    ocrmypdf --output-type pdf --rotate-pages  -l fra --deskew --clean --skip-text --optimize 1 test.pdf test.pdf

  • Il y a des choix poli­tiques dont il faudra repar­ler

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1247068173163266051
  • Vrac du 5 avril 2020

    Arts et culture

    Poli­tique et société

    Hôpi­tal et moyens adap­tés

    https://twit­ter.com/MTGpho­to­graphe/status/1246771117546770432

    Confiance

    C’est déjà cité dans un vrac précé­dent et le sujet est tout sauf neuf même indé­pen­dam­ment de la crise actuelle, mais j’ai un vrai problème de confiance qui ne fait que gran­dir.

    Ils consi­dèrent que l’image d’un gouver­ne­ment fort et assuré de son cap doit primer sur la vérité. Je ne sais pas s’ils mesurent qu’on finira par ne plus croire en rien, et là leur marge de manœuvre poli­tique devien­dra quasi inexis­tante.

    On n’en est déjà plus si loin. Ce qui carac­té­rise une partie de LFI, du RN ou de EELV c’est déjà la défiance à l’égard de la parole offi­cielle.

    Comment accep­ter un gouver­ne­ment collec­tif quand on est entraîné à ne pas croire ou à être trompé ?

    Choix poli­tiques

    https://twit­ter.com/gblar­done/status/1246731544934469632

    Discri­mi­na­tions

    https://twit­ter.com/Kozlika/status/1246709449265381378

    Si je retire les contrôles aux fron­tières (la fron­tière suisse est ma kryp­to­nite, j’y suis arrêté à chaque fois, mon record est de quatre contrôles dont une fouille sur un même passage de fron­tière), je n’ai jamais été contrôlé que deux fois : un contrôle routier aléa­toire et un vigile en super­mar­ché qui cher­chait quelque chose de très spéci­fique (je suppose sur descrip­tion d’un vigile de surveillance, en me confon­dant avec quelqu’un).

    Le reste du temps non seule­ment je ne suis pas contrôlé mais il m’ar­rive d’être sorti de la file de contrôle systé­ma­tique pour me faire passer sans contrôle.

    Je relis les cas les plus violents de mon inven­taire de verba­li­sa­tions de confi­ne­ment, tous ou presque sont des raci­sés de quar­tiers dits « diffi­ciles ». La logique shadok : Si on veut faire le moins de mécon­tents, on tape toujours sur les mêmes.

    Rien de neuf, non, mais c’est peut-être ça le problème, juste­ment.

    Esprit star­tup nation

    Je suis certain que vous vous souve­nez de ce délire des hacker house où on profite du fantasme des star­tup pour faire crava­cher des jeunes jour et nuit dimanche inclus. Voilà la suite :

    « Aujourd’­hui c’est la deuxième fois que l’on me refuse une direc­tion de thèse en me mention­nant cet article. Et c’est dur à vivre, surtout en ce moment, et ça me colle à la peau.

    Ça dérape rapi­de­ment, montrant le visage du bonhomme avec une jolie menace en post-scrip­tum (toujours le même auteur, le fonda­teur de ces hackers house).

    « Vous êtes un grosse merde humaine alors. A l’ins­tar des outils pour­ris que vous propo­sez. Demain un blog néonazi powe­red par dotclear ne sera pas retiré par vous. Pathé­tique bouton­neux raté.

    Cordia­le­ment.

    PS : pour infor­ma­tion l’ar­ticle parle des hackers houses en France. Vous risquez d’avoir du travail de sécu a faire sous peu 🧡

    Enchaîne ensuite

    « Trans­met­tez le a qui de droit, en hacking on ne donne pas d’ordre, des personnes libres réagissent a des actes qu’ils jugent immo­raux. Je vais simple­ment trans­mettre cette discus­sion a ce type de personnes, et ce n’est pas une menace, bien évidem­ment.

    Mais il y a sûre­ment d’autres voies, des coups de fil a des amis de la CNIL pour bien véri­fier que tout est parfait, ou autres. La moindre faille je la trou­ve­rai (et là j’en donne l’ordre en interne).

    « Esprit star­tup nation », 5 avril 2020

    Il y a des gens qui ne savent pas masquer leur façon d’être plus de quelques lignes.

    https://twit­ter.com/biou/status/1246709326410063877

    Surveillance

    Capi­ta­lisme

    Santé

    Bd en trois parties, la dernière fait vrai­ment mal;

    Détente

    Volley

    Dentelle

    Humour

    Tech­nique

    Node.js

    --enable-source-maps

    Added in: v12.12.0

    Enable expe­ri­men­tal Source Map V3 support for stack traces.

    Node.js v13.12.0 Docu­men­ta­tion
  • Vrac du 4 avril 2020

    Poli­tique et Société

    Écono­mie

    Commu­ni­ca­tion

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1246182473538646018

    Éduca­tion

    Impact de la (non) conti­nuité éduca­tive

    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246184317967126532
    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246344327640559617
    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246344976478412800

    Je ne mets que des extraits mais c’est à lire en entier. Arrê­tons la vision apoca­lyp­tique.

    https://twit­ter.com/mixla­ma­lice/status/1246346686605246466

    Valeur des diplômes

    Une note rédi­gée par les écono­mistes Eric Maurin et Sandra McNally sur « les béné­fices de long terme de 1968 » démontre que la simpli­fi­ca­tion et la désor­ga­ni­sa­tion des examens après la crise ont permis à un nombre impor­tant de jeunes d’in­té­grer l’Uni­ver­sité, alors qu’ils n’y seraient jamais parve­nus dans des condi­tions normales. Ces mira­cu­lés de Mai ont eu une carrière profes­sion­nelle et des reve­nus large­ment supé­rieurs à ce qu’ils pouvaient attendre. Et, près de quarante ans plus tard, il appa­raît que leurs enfants ont moins redou­blé à l’école.

    Le Monde, « Le destin ines­péré des « mira­cu­lés » de Mai 68 », 29 mars 2005

    Santé

    Inéga­li­tés

    « Ici plein de gens ne savent même pas envoyer un e-mail, alors vous imagi­nez télé­char­ger et impri­mer une, puis deux attes­ta­tions ? Certains préfèrent sortir sans, au risque de prendre une amende. Mais jamais ils ne vous diront : je suis bloqué, je n’y arrive pas, je n’ai pas d’or­di­na­teur »

    […]

    « Alors que commu­niquer via Inter­net paraît quasi incon­tour­nable dans le monde profes­sion­nel et person­nel, un peu plus de 21 % de la popu­la­tion [de plus de 15 ans] ne dispose pas de cette capa­cité », rele­vait une enquête de l’In­see en 2019.

    Le Monde, « « Plein de gens ne savent pas envoyer un e-mail, vous imagi­nez télé­char­ger une attes­ta­tion ? » : la frac­ture numé­rique aggra­vée par le confi­ne­ment », le 4 avril 2020

    Repris d’un compte privé : « Combien de telles personnes parmi les sanc­tion­nés et ce chiffre dont se garga­rise le gouver­ne­ment ? »

    Culture, Arts et créa­tions

    Déli­rant et poétique

    https://twit­ter.com/Limpor­tant_fr/status/1246316151946334208

    Super­cop­ter

    Paris Première ressort les épisodes de super­cop­ter. Je ne me souve­nais pas que c’était mal joué à ce point. Sérieu­se­ment, c’est inima­gi­nable. La musique est par contre toujours aussi entraî­nante.

  • Vrac du 3 avril 2020

    Poli­tique et société

    Écono­mie

    L’image animée est à regar­der jusqu’au bout.

    Fisca­lité

    Notez bien ce qu’il dit pour « des limites à ne pas dépas­ser ». Il parle de ne pas être imposé du tout sur ce qu’il gagne (les royal­ties) pendant 10 ans. Rien que ça…

    https://twit­ter.com/edasfr/status/1180387884559486976

    Choix poli­tiques

    Parole offi­cielle

    https://twit­ter.com/Kozlika/status/1246022584694603777

    C’est un vieux sujet. On se moque de l’équipe de Trump mais on a une porte-parole qui affirme ne pas hési­ter à mentir pour proté­ger le président, et qui n’est toujours pas exclue par la presse.

    Le règne de la vérité alter­na­tive c’est aussi chez nous quand le ministre affirme que non il n’y a pas eu pénu­rie de masques alors que hôpi­taux, ehpad et méde­cins indé­pen­dants se plaignent de pénu­rie.

    Le problème c’est que c’est sur tout, même ce qui est évident. Affir­mer avec suffi­sam­ment de force et de répé­ti­tion suffit. Par contre on casse tota­le­ment la confiance dans la parole, et ça c’est très dange­reux sur long terme, surtout en cas de crise.

    Si vous vous deman­diez pourquoi autant de gens cherchent un sauveur en Raoult malgré un consen­sus assez large, c’est juste­ment parce que la parole offi­cielle n’a aucune valeur, voire parfois une valeur néga­tive.

    On se moque du ministre Blanquer qui à chaque annonce avait déclaré avec aplomb expli­ci­te­ment l’op­posé une dizaine d’heures avant, mais c’est le même problème.

    Comment accep­ter une situa­tion et des déci­sions quand on n’a plus confiance dans la parole offi­cielle ?

    Liber­tés

    https://mamot.fr/@cer­veaux­non­dis­po­nibles/103934076408431459

    Pénu­rie

    Police

    La tendance auto­ri­taire du préfet de police qui se voit dans un camp opposé aux mani­fes­tant n’est pas neuve. Là on atteint des records. Je ne comprends déjà pas qu’on l’ait mis à un tel poste, mais encore moins qu’on l’y main­tienne.

    Justice

    Éduca­tion

    Je n’ai pas mieux à propo­ser mais jouer son bac sur les notes en classe sur la première moitié de l’an­née, c’est assez moche. Je ne comprends pas non plus comment on peut main­te­nir l’oral mais pas l’écrit. Soit on annule tout, soit on laisse tout, quitte à adap­ter le contenu.

    On a beau parler de jurys d’har­mo­ni­sa­tion, les diffé­rences entre lycées vont aussi jouer à plein.

    Le bac tran­si­tionne de plus en plus d’une épreuve de niveau à un concours qui ne dit pas son nom avec un quota où les X premiers % d’une classe d’âge doivent obte­nir le diplôme.

    Égalité

    Tech­nique

    Crypto

    Langages infor­ma­tique

    Tech­nos web

  • Et la suite ?

    J’avais initia­le­ment privi­lé­gié une simple page web pour Verba­lisé (parce que). Il y a la simpli­cité de publi­ca­tion et, pour des non-tech, me joindre par commen­taire ou sur twit­ter était certai­ne­ment plus simple que je ne sais quelle machi­ne­rie.

    La page commence à deve­nir trop longue pour être facile à lire, surtout avec le préam­bule obli­ga­toire. On m’in­ter­pelle avec des ques­tions sensées et des invec­tives qui le sont moins.

    Ça me force a expli­ci­ter le pourquoi je retiens tel ou tel témoi­gnage, pourquoi j’ex­clus tel ou tel autre. C’est en soi une bonne chose mais je n’ai pas l’es­pace adéquat pour ça.

    Il n’y a pas non plus d’iden­ti­fiant, pas de moyen de consul­ter l’his­to­rique, peu de suivi pour voir les chan­ge­ments et nouveau­tés, et la zone de commen­taires est illi­sible.

    À côté de ça ça prend aussi du temps de rece­voir, lire, trier, répondre, argu­men­ter. C’est assez morti­fère et je n’ai pas envie de baigner dedans toutes mes jour­nées et soirées.

    Bref, je commence à toucher les limites de l’exer­cice tel que je l’ai conçu au début.


    J’en­tre­vois plusieurs pistes, par ordre de préfé­rence :

    1/ Un jour­na­liste ou un groupe de profes­sion­nels reprennent l’in­ven­taire. Ils s’en­gagent à en faire un vrai travail jour­na­lis­tique, avec prises de contact des auteurs, véri­fi­ca­tions et recroi­se­ments, mis en contexte, etc.

    Ce serait top. Si c’est le cas je lais­se­rai proba­ble­ment quelques anec­dotes de mon choix et reri­di­ge­rai avec plai­sir vers la page de contact qu’ils me donne­raient en atten­dant qu’ils publient quelque chose.

    2/ Un groupe motivé tente d’in­dus­tria­li­ser un peu ce que je fais à la main, avec moi ou sans moi. Ça veut dire un peu d’ou­tillage, une façon de gérer les données un peu plus sérieuses, de pouvoir y rece­voir des critiques et des discus­sions sur chaque histoire indé­pen­dam­ment, etc.

    Ça peut être avec moi ou sans moi, mais je ne ferai de redi­rec­tion vers quelque chose que je ne contrôle pas que si ça me semble sérieux.

    Idéa­le­ment ça serait même top s’il y avait un jour­na­liste et/ou un membre des forces de l’ordre dans le groupe, pour avoir un débat un peu plus riche que ma subjec­ti­vité à moi tout seul, mais j’en demande peut-être un peu trop et ça n’em­pêche pas d’avoir une personne ou un tout petit groupe qui tranche au final pour garder une ligne de conduite cohé­rente.

    3/ Je conti­nue comme aujourd’­hui mais en faisant un blog dédié, un billet par témoi­gnage, avec sa zone de commen­taire dédiée, des caté­go­ries pour s’y retrou­ver, etc.

    Ce n’est pas forcé­ment une mauvaise idée mais c’est un peu de boulot et je ne sais pas si j’au­rai le courage d’ini­tia­li­ser ça seul.

    4/ Je gèle la chose, je conti­nue poten­tiel­le­ment d’in­clure ce qui m’in­té­resse mais je nettoie pour ne garder qu’une sélec­tion. Tant pis pour l’in­ven­taire.

    Ça me gêne un peu parce que l’in­ven­taire a une force en soi, mais le message est aussi déjà passé et ce qui est listé illustre déjà plei­ne­ment la situa­tion.


    Vous avez des avis ?

  • La véra­cité du récit

    Quand vous écri­vez à propos d’un fait vécu, il y a le contexte tel que vous l’avez vécu, l’in­ten­tion que vous aviez dans ce contexte, le contexte perçu par votre inter­lo­cu­teur, l’in­ten­tion perçue par votre inter­lo­cu­teur dans ce contexte, comment votre inter­lo­cu­teur l’in­ter­prète, sa propre inten­tion, ce qu’il veut en dire, ce qu’il en dit, ce que vous enten­dez, ce que vous en compre­nez, comment vous l’in­ter­pré­tez, comment vous vous en souve­nez, ce que vous voulez en dire et pourquoi, comment vous le retrans­cri­vez, ce que les lecteurs en compren­dront, ce qu’ils inter­pré­te­ront, etc.

    Il y a non seule­ment de la perte à chaque étape — vous avez déjà joué au jeu du télé­phone à plusieurs quand vous étiez enfant ? essayez quand en plus vous êtes sous le coup d’une forte émotion — mais aussi de l’hu­main.

    Parfois quelqu’un en rajoute pour appuyer son propos, parfois incons­ciem­ment, parfois sans forcé­ment avoir l’in­ten­tion de trom­per pour autant.

    Ces erreurs ne démentent pas forcé­ment le propos et le message qu’il porte. Pour ne rien gâcher, il y a l’angle de vue, et des histoires tota­le­ment diffé­rentes peuvent être aussi vraies en même temps.

  • Ce soir je porte le deuil

    Non, personne n’est mort, ou plutôt si mais pas dans mes proches.

    En bon privi­lé­gié, j’ai le loisir de me préoc­cu­per de choses qui semblent plus imma­té­rielles. Cela dit ça risque de ne pas être imma­té­riel si long­temps. Les consé­quences de tout ça sont tout ce qu’il y a de plus concret.

    Aujourd’­hui la Hongrie vient de démis­sion­ner de la démo­cra­tie.

    Ce soir la France vient d’aban­don­ner l’idée même de poli­tique publique budgé­taire et y préfé­rer l’ar­bi­traire indi­vi­duel de la charité.

    Je crois que si nous ne profi­tons pas de tout ça pour recons­truire « autre chose » nous-même, on court au désastre. La direc­tion n’était pas déjà bonne, mais là on vient en plus de se mettre en courir en se bandant les yeux.

  • Verba­lisé (parce que)

    Préam­bule : J’in­clus dans cet inven­taire des PV arbi­traires ou abusifs, mora­le­ment ou léga­le­ment. Au delà de la subjec­ti­vité dans l’ap­pré­cia­tion, ce n’est qu’une collec­tion de liens publics, qui ne se veut même pas exhaus­tive. Je me contente d’évi­ter ce qui me parait contes­table ou liti­gieux. Mes critères de base sont soit une cita­tion dans la presse de métier, soit un message en ligne public par un témoin direct en son nom propre et via une iden­tité établie (donc pas de propos rappor­tés, pas de comptes de réseaux sociaux créés il y a deux semaines ou sans inter­ac­tions person­nelles solides).

    Pour autant, cela ne consti­tue pas un travail de jour­na­liste et ne doit pas être consi­déré comme tel. Entre autres, je ne contacte pas les personnes concer­nées ou les auto­ri­tés, et ne recherche pas d’éven­tuels témoins. Vous êtes donc invi­tés à garder votre esprit critique et faire vous-même les véri­fi­ca­tions si vous les jugez impor­tantes.

    Vous êtes plus que les bien­ve­nus à m’ai­der en me propo­sant d’autres liens à inclure (nouveaux témoi­gnages publics, confir­ma­tions ou correc­tifs par des jour­na­listes, etc.).

    Comme je vois des gens qui me citent avec un message poli­tique que je ne soutiens pas forcé­ment : J’ai forcé­ment des opinions sur tout ça, je m’au­to­rise des commen­taires d’hu­meur, mais ne me prêtez aucune inten­tion ni aucun message poli­tique que je n’au­rais moi-même expli­ci­te­ment exprimé. En parti­cu­lier, cet inven­taire n’est *pas* un appel à mettre fin au confi­ne­ment, à lutter contre la police, à braver les règles, ou à quoi que ce soit d’autre (ni tout ça ni l’op­posé de tout ça).


    Le droit de faire les courses, mais pas d’y inclure des paquets de gâteaux

    Même si votre dépla­ce­ment est motivé, on risque de fouiller vos courses pour déter­mi­ner ce qui semble perti­nent ou pas comme achat de nour­ri­tu­re…

    https://twit­ter.com/isAshPsy/status/1242557001470750726
    https://twit­ter.com/isAshPsy/status/1242557014657634311

    Préci­sions :

    Le coca-cola non plus

    Non, le chariot ne contient pas que du coca-cola.

    Les serviettes hygié­niques non plus

    https://twit­ter.com/buesheel/status/1242135187653382144

    Je n’ai pas l’in­for­ma­tion, mais on parie combien que le poli­cier était un homme qui aurait consi­déré le savon ou le gel hydro­al­coo­lique comme de néces­sité ?

    La baguette ok, mais unique­ment par deux

    A Sanary-sur-Mer, comme le racon­tait notre corres­pon­dante dans le Var, c’est deux baguettes sinon… un PV. Le maire a en effet pris un arrêté obli­geant ses conci­toyens à restreindre leurs dépla­ce­ments chez le boulan­ger. «  Toute personne sortant d’une boulan­ge­rie avec une seule baguette sera verba­li­sée », préve­nait [le maire] Ferdi­nand Bern­hard.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Bon, en fait non, pas la boulan­ge­rie

    Elle est ouverte, mais il ne faut pas y aller

    A Parmain (Val-d’Oise), un habi­tant pour­tant muni de son attes­ta­tion a juste­ment pris une amende alors qu’il se rendait à la boulan­ge­rie, comme il le rappor­tait au Pari­sien. « J’avais coché la deuxième case du formu­laire : dépla­ce­ment pour effec­tuer des achats », préci­sait Jean-François, auquel un gendarme aurait rétorqué qu’il ne s’agis­sait pas d’un motif d’ur­gence, dres­sant un PV que Jean-François entend bien contes­ter.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020 ; aussi raconté le 22 mars dans « Confi­ne­ment : un habi­tant du Val-d’Oise verba­lisé après être allé ache­ter une baguette de pain »

    Et gardez bien le ticket de caisse

    Parce qu’é­vi­dem­ment si on revient sur le trajet du super­mar­ché le coffre plein de courses et une auto-attes­ta­tion qui dit « je suis parti faire les courses », ça ne prouve rien.

    A Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), Pierre a été verba­lisé vendredi en rentrant de Lidl, où il venait de faire ses courses. C’est sa mère qui raconte pour lui. Pierre est handi­capé mental. « Asper­ger, précise Michelle, sa maman. Il a des capa­ci­tés pour certaines choses, pas pour d’autres. Excu­sez-moi de le dire, mais ça se voit… » Les gendarmes de la brigade locale ne l’au­raient pas vu. « En poste sur un rond-point, ils lui ont demandé son motif de dépla­ce­ment. Cons­ta­tant les provi­sions dans le coffre, ils ont alors exigé le ticket de caisse, que dans l’af­fo­le­ment mon fils n’a pas été capable de produi­re… » Là encore : 135 € pour Pierre ainsi que pour son amie.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Et pas dans la ville à côté

    Le drive, c’est trois jours d’at­tente pour la commande et il y a beau­coup de produits manquants. Et je ne voulais pas non plus m’en­gouf­frer au Leclerc, que je savais encore bondé. J’ai donc estimé plus prudent de me rendre à l’In­ter­mar­ché de Kerfi­chant, à Lorient, que je sais plus calme et où j’ai égale­ment mes habi­tudes […]

    Ses courses termi­nées, Cyrille Le Meur a repris la voiture en direc­tion de son domi­cile. Au niveau de la gare, il tombe sur un contrôle de police. « À la vue de ma domi­ci­lia­tion, les poli­ciers lorien­tais m’ont dressé une contra­ven­tion de 135 €

    Le télé­gramme, « Une amende de 135 € pour avoir fait ses courses à Lorient plutôt qu’à Lanes­ter », 26 mars 2020

    À ceux qui se demandent, la distance entre les deux super­mar­chés est de moins de 5 km d’après Google Maps ; la gare est à la moitié du chemin, donc 2,5 km. C’est litté­ra­le­ment « de l’autre côté du pont ». Visi­ble­ment à Lorient c’est « pas d’étran­gers chez nous ».

    Pas plus d’un kilo­mètre en fait

    J’ha­bite à Plou­gas­tel Daou­las, je mets exac­te­ment 4 min en voiture pour aller à Picard de chez moi (4km). Je ne croise personne. Je tombe sur un contrôle de police à la sortie du pont de Plou­gas­tel. Je ne m’inquiète pas. Je suis en règle.

    Et là … je prends une contra­ven­tion ! Mais pourquoi ?

    Le poli­cier me dit que je ne suis pas à 1 km de chez moi. Mais j’avais lu que cela concer­nait que les prome­neurs de chien et les joggeurs ! Pas les courses. Je n’ai rien à 1km de chez moi à part la boulan­ge­rie et le tabac et j’ima­gine que nous sommes beau­coup dans cette situa­tion d’ailleurs.
    Et j’ai véri­fié partout sur le net et je n’ai vu nulle part que cette nouvelle règle concer­nait les courses. Puis bon je n’ai pas fait 20 bornes non plus quoi.

    « Attes­ta­tion de dépla­ce­ment déro­ga­toire et abus de pouvoir….l’in­hu­ma­nité pointe son nez », 25 mars 2020

    J’ai véri­fié. Le premier commerce alimen­taire de proxi­mité est à pile 950 mètres de chez moi. Je l’ai échappé belle… (et non, les décrets ne précisent de distance que pour l’exer­cice physique).

    Et pas à vélo s’il vous plait

    https://twit­ter.com/NanaSTATOU/status/1242872345766825984

    C’est vrai quoi, on ne va pas lais­ser ces trucs d’écolo-gauchistes s’ins­tal­ler.

    Défi­ni­ti­ve­ment, pas de vélo, même utili­taire

    Le vélo c’est mal, la voiture c’est telle­ment moins risqué… ou pas. On a une logique pro-voiture dans notre société que j’ai toujours du mal à comprendre. Ce n’est perti­nent ni écolo­gique­ment, ni écono­mique­ment, ni même d’un point de vue sani­tai­re…

    Et atten­tion à l’heure

    Il y a d’ailleurs un vrai sujet entre les injonc­tions données dans les discours, celles écrites sur le site du minis­tère de l’in­té­rieur, et ce qu’il y a dans les décrets. Problème : Les poli­ciers vont se baser sur ce qu’ils entendent et inter­prètent, pas sur les décrets.

    Et lais­sez les bébés dans la voiture

    Je reste sans voix…

    Puisqu’on vous dit de lais­ser les enfants seuls !

    « À chaque fois que je veux faire un drive, l’ap­pli­ca­tion ne fonc­tionne pas, le site est saturé […] ça faisait quatre jours que j’es­sayais sans succès, je n’avais pas d’autre choix que de me dépla­cer » […]

    Pour cette sortie, sa fille âgée de quatre ans et demi l’ac­com­pagne, « je n’ai aucun moyen de la faire garder pendant le confi­ne­ment », affirme la mère céli­ba­taire. Lundi 23 mars au matin, munie de son papier, obli­ga­toire pour chaque sortie, la jeune maman se rend donc dans l’hy­per­mar­ché le plus proche de chez elle, soit le Leclerc de Jonchery-sur-Vesle.

    […] À son retour, le vigile confirme : « il n’y a pas le droit aux enfants. Le direc­teur accepte excep­tion­nel­le­ment juste pour aujourd’­hui de vous lais­ser passer, mais ça ne sert à rien de reve­nir, car c’est la seule et unique fois », cite Mathilde. « Le vigile m’a dit la prochaine fois ce sera non »,  raconte-t-elle d’un ton las. 

    France 3 régions, « En allant faire des courses accom­pa­gnée de sa fille de 4 ans, une mère céli­ba­taire a été infor­mée qu’elle ne pour­rait plus reve­nir dans l’hy­per­mar­ché de sa commune. La raison : les mesures prises par le maga­sin dans le cadre de la crise du covid-19, limi­tant l’ac­cès à une personne maxi­mum. », 24 mars 2020

    L’ap­pel de la rédac­tion de France 3 a permis à la direc­tion du maga­sin d’as­sou­plir sa poli­tique.


    On a dit pas d’hy­giène

    C’est telle­ment surfait quand on parle de lutter contre la mala­die. Le fait que la lave­rie soit un des cas expli­ci­te­ment auto­ri­sés par le site du minis­tère de l’in­té­rieur n’y change rien.

    Un tren­te­naire de Pontivy (Morbi­han) s’est fait verba­li­ser devant une lave­rie, malgré son attes­ta­tion de dépla­ce­ment. Il n’a pas de lave-linge chez lui et laver ses vête­ments est une néces­sité profes­sion­nelle : il est agent d’en­tre­tien. Il a inter­pellé la préfec­ture du Morbi­han et le gouver­ne­ment.

    […] J’avais une attes­ta­tion de sortie sur moi. Je l’ai montrée aux gendarmes, je leur ai expliqué ma situa­tion : je n’ai pas de machine à laver chez moi, je vis dans un petit loge­ment de 20 m2. Comment font les gens qui ont ni les moyens d’avoir un lave-linge ni la place chez eux pour en avoir un ?

    […] Je travaille dans le nettoyage, je dois donc laver mes vête­ments très régu­liè­re­ment. Mon métier exige une bonne hygiène person­nelle, encore plus avec le coro­na­vi­rus : je nettoie des bureaux occu­pés par des personnes qui évidem­ment ne souhaitent pas être en contact avec le virus inuti­le­ment. Vu le contexte actuel, la bonne hygiène semble vrai­ment essen­tielle. Je ne comprends pas que l’on puisse me donner une contra­ven­tion…

    « Sans machine à laver chez lui, il est verba­lisé en allant à la lave­rie à Pontivy », 25 mars 2020

    Le test de gros­sesse ce n’est pas essen­tiel

    À ranger dans la même case « moi je n’en ai pas besoin donc ça doit être inutile »…

    https://twit­ter.com/AnlyaMF/status/1241689130100297728

    Les cour­riers admi­nis­tra­tifs urgents peuvent attendre

    Même si on fait pour­tant venir les postiers pour ça

    Le coup de colère du jour nous vient des bords du lac d’An­necy, d’un habi­tant de Veyrier-du-Lac verba­lisé par la gendar­me­rie, samedi 21 mars au matin, sur le retour du bureau de poste où il était allé dépo­ser des cour­riers urgents, attes­ta­tion en poche.

    […] « J’ai été contrôlé devant la mairie par un jeune gendarme qui ne connais­sait pas Veyrier, j’ai présenté mon attes­ta­tion et je lui ai dit que j’ha­bi­tais à 700 mètres mais il n’a pas voulu me croire […] Il m’a dit que j’étais à plus de 500 mètres

    « Je vais produire les copies des cour­riers que j’ai envoyés pour le compte de deux familles, adres­sées à la Caisse d’al­lo­ca­tions fami­liales (CAF), des lettres urgentes décou­lant d’une erreur commise par l’or­ga­nisme. Je n’ai pas grand espoir mais je veux prou­ver ma bonne foi et qui sait… »

    Le Dauphiné, « Haute-Savoie : verba­lisé à 700 mètres de chez lui après avoir posté des cour­riers urgents », le 24 mars 2020

    Pas deux dans la même voiture

    Ce matin, je me rends en courses au super­mar­ché à côté de chez moi. J’ai mon attes­ta­tion dûment remplie et signée, mes papiers d’iden­tité.
    Ma femme m’ac­com­pagne parce qu’elle doit faire les courses pour ses parents de 88 ans. Elle a son attes­ta­tion et ses papiers, comme moi.
    La règle dans le super­mar­ché : 1 personne = 1 caddie. Normal. Donc nous allons faire nos courses à 2.

    Contrôle de gendar­me­rie : je me suis fait sanc­tion­ner parce que je ne respec­te­rais pas les consignes de confi­ne­ment !
    Eh oui, le gendarme a décidé que nous devions être seuls chacun dans une voitu­re… ou alors il a entendu trop de fake news.

    Patrice V, Face­book, 26 mars 2020

    Le site offi­ciel du gouver­ne­ment indique pour­tant expli­ci­te­ment l’au­to­ri­sa­tion de prendre la voiture à plusieurs, et même de faire du co-voitu­rage.

    Le droit à l’exer­cice physique mais unique­ment si on court

    Parce que ça change tout (ou pas) à la conta­gion, au fait de se dégour­dir les jambes quand on habite dans un petit studio. Les mauvaises langues diront que la même chose dans les beaux quar­tiers plutôt qu’à Ménil­mon­tant aurait proba­ble­ment mené à une autre issue.

    Et on ne court pas en jean !

    https://twit­ter.com/elieja­bel/status/1241643964006109184

    Repris par David Dufresne dans son signa­le­ment 904.

    https://twit­ter.com/elieja­bel/status/1241625197431664640

    Et pas de pause hein…

    Parce que même à 78 ans, l’exer­cice, pour­tant indis­pen­sable, doit se faire d’une traite. On ne sait jamais.

    La presse ? celle qui suit les manifs ? ah non ! (foutu crayon de papier)

    Ce matin, le télé­phone sonne. Ô joie ! Une commande pour un maga­zine. Ce genre d’ap­pel est devenu, à l’ins­tar du pango­lin, une espèce en voie de dispa­ri­tion… J’en­fourche mon vélo et rejoins les abords de l’hô­pi­tal Saint-Antoine à Paris pour photo­gra­phier une char­mante épidé­mio­lo­giste.

    […]

    Moi : Oui, mais la carte de presse suffit vous savez….

    Lui : J’m’en fous, je veux l’at­tes­ta­tion et votre pièce d’iden­tité

    Moi, en bon petit soldat (et oui, on est en guerre qu’il a dit le chef) j’ai prévu l’at­tes­ta­tion déro­ga­toire ET une lettre de mission du jour­nal.

    Moi : Voici l’at­tes­ta­tion.

    […]

    Lui : Ah les jour­na­lis­tes… Vous faites quoi là d’ailleurs ?

    Je lui explique et ajoute, avec toute ma compas­sion, que c’est compliqué pour tous ceux qui doivent conti­nuer à faire leur travail dans ces condi­tions.

    Lui : Ouais, comme quand vous venez faire des photos en manif, hein, ça vous savez faire, surtout pour faire des photos des poli­ciers.

    […]

    Lui : Je vais vous verba­li­ser
    Moi : Pardon ? Et pour quel motif ?
    Lui : La date, sur votre attes­ta­tion déro­ga­toire est écrite au crayon de papier
    Moi : Monsieur, la carte de presse suffit à justi­fier mon dépla­ce­ment comme je vous l’ai déjà indiqué, l’at­tes­ta­tion est simple­ment acces­soire, je l’ai impri­mée car on me l’a déjà deman­dée lors de contrôle et que cela accé­lère le proces­sus.

    Seb Lelan, Face­book, 30 mars 2020

    Aller, sur demande des pompiers, récu­pé­rer quelqu’un ayant eu un acci­dent n’est pas un motif valable

    Qu’elle rentre à pied après son acci­dent ! (et en courant, parce que sinon ils alignent aussi, mais moins de 1 km parce que sinon…)

    Ce jeudi encore, il était aux alen­tours de 14 heures lorsque, circu­lant sur l’au­to­route A86 à hauteur d’Al­fort­ville (Val-de-Marne), Lena, 19 ans, percute un autre véhi­cule. Le sien est réduit à l’état d’épave. Elle n’est que légè­re­ment bles­sée. « Les pompiers m’ont dit d’ap­pe­ler un proche pour qu’il vienne me cher­cher, raconte la jeune femme. J’ai télé­phoné à mon copain, qui est venu avec son frère. »
    Les deux jeunes prennent soin de se munir au préa­lable de leur attes­ta­tion. Pas suffi­sant aux yeux des poli­ciers, qui sont arri­vés entre-temps sur le lieu de l’ac­ci­dent. « Les CRS leur ont demandé ce qu’ils faisaient là. Leurs expli­ca­tions n’ont pas suffi. Ils ont écopé chacun de 135 € », soupire Lena, dépi­tée. Elle-même rentrait de son travail. Léna est hôtesse de caisse dans un super­mar­ché Leclerc.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Gérer les animaux, mais pas donner à boire aux chevaux

    Au Pouli­guen (Côtes-d’Ar­mor), une adoles­cente de 16 ans a été verba­li­sée jeudi alors qu’elle trans­por­tait, selon sa mère, plusieurs bidons d’eau pour abreu­ver ses chevaux, situés à 500 m de chez elle. « Les fonc­tion­naires, dans une voiture bleue, lui ont expliqué que ce n’était pas vital », a dénoncé la maman dans Ouest-France, avant que les poli­ciers de La Baule démentent ce mardi soir toute verba­li­sa­tion. « Qui, alors, l’a verba­lisé ? » inter­ro­geait en retour le quoti­dien.

    Le Pari­sien « Confi­ne­ment : ces PV contes­tés par les Français », 24 mars 2020

    Au pire on vous donnera un motif d’al­ler à l’hô­pi­tal

    il est dans les envi­rons de 16 h lorsqu’elle sort faire des courses près de son domi­cile à Auber­vil­liers (Seine-Saint-Denis). […] Sur le chemin du retour, alors qu’elle ne se trouve plus qu’à quelques mètres de chez elle, une patrouille de police décide de contrô­ler son attes­ta­tion de déro­ga­tion de sortie, dans le cadre du confi­ne­ment lié à la propa­ga­tion du coro­na­vi­rus Covid-19.

    A la suite de ce contrôle musclé, la jeune femme se voit pres­crire cinq jours d’in­ca­pa­cité tempo­raire totale (ITT).

    « Coro­na­vi­rus en Seine-Saint-Denis. Elle est tasée et frap­pée pour ne pas avoir montré son attes­ta­tion », 24 mars 2020

    Reve­nir avec les courses c’est sortir pour un bon motif. Tout ce qu’on peut repro­cher c’est un défaut de papier. Même s’il y avait alter­ca­tion, cinq jours d’ITT est-ce bien raison­nable comme propor­tion pour une sortie moti­vée mais poten­tiel­le­ment un défaut admi­nis­tra­tif ?

    Oh, c’est la Seine Saint Denis, elle est noire et voilée. Oui je le précise parce que c’est loin d’être neutre dans les expli­ca­tions possibles.

    Non, on ne rigole pas

    Même durée mais il ne s’agit pas du même cas qu’au-dessus. Je n’ai mis que ces deux là car les autres vidéos soit ne sont pas datables faci­le­ment soit on ne sait pas si ça parle d’at­tes­ta­tion de sortie, mais il y a d’autres cas qui tournent

    Vrai­ment… c’est dange­reux

    L’his­toire est aussi racon­tée illus­trée. Je ne reco­pie pas tout ici et je vous laisse suivre le lien :

    Ne cour­rez pas (enfin si, mais pas ici)

    Besoin d’en parler : je viens d’être témoin de ma première violence poli­cière (gendar­mière en fait) et ça fait vrai­ment bizar­re… 🥺

    Un groupe de gendarmes contrô­laient les gens qui marchaient dans ma rue sous mon balcon, tout se passait « norma­le­ment ».

    Plus grand monde dans la rue, ils repartent dans le four­gon, font 50 m et sortent le méga­phone pour crier à un type qui marchait dans l’autre sens sur le trot­toir opposé : « gendar­me­rie natio­nale, arré­tez-vous, présen­tez votre attes­ta­tion ».

    Le gars hésite un instant, hausse les épaules et se mets à marcher plus vite. 5 gendarmes sortent du four­gon en courant, il se mets alors à courir, mais pas très vite.

    L’un deux arrive vite à son niveau et le projette très violem­ment contre la vitre d’un restau­rant, à tel point que la vitre se casse. Le gars est par terre, ne bouge pas, ne se débat pas, ils se jettent sur lui à 4 avec une grande violence pour le mettre face contre terre. (Objec­ti­ve­ment, je crois que c’est cette partie qui m’a le plus choqué car certains gestes me parais­saient vrai­ment gratuits, pire qu’au cinéma et le gars avait vrai­ment l’air « normal » et ne protes­tait pas, ne se débat­tait pas.)

    Il ne bouge plus, il est blessé, il leur dit dit qu’il n’avait juste pas d’at­tes­ta­tion et pas envie de payer 135€. Ils s’éloignent de lui, appelent le samu qui après l’avoir examiné sors le bran­card, lui mets une minerve, lui déchire le jean pour lui mettre bandages et immo­bi­li­sa­tion aux jambes.

    Et en route pour l’hô­pi­tal sur un bran­card. Voilà.

    Au-delà de la dispro­por­tion de la violence de l’ar­res­ta­tion qui m’a enfin fait voir ce qu’on a entendu dans les mani­fes­ta­tions de ces deux dernières années, je suis choqué de voir qu’une ambu­lance et des services hospi­ta­liers soient mobi­li­sés pour ça en ce moment…
    Et la vitre du restau­rant va coûter plus que 135€.

    Cyril R., message Face­book du 22 mars 2020

    Toujours les mêmes ciblés

    On y voit Rama­tou­laye, 19 ans, entou­rée de six poli­ciers, avec un chariot de courses pas loin. Elle raconte qu’elle allait “faire les courses pour [son] enfant de 7 mois, accom­pa­gnée de [son] petit frère ». « Je marquais un arrêt parce que mon caddie était lourd »,

    […]

    On y entend Rama­tou­laye crier, dans un mouve­ment de recul, provoqué selon elle par « un coup de taser ». Elle est ensuite mise à terre.

    La vidéo cesse sans que l’on puisse consta­ter ce qu’il s’est produit par la suite. Elle raconte avoir été “jetée dans le four­gon”. À partir de là, “ça a été encore pire”, soupire Rama­tou­laye. « En pleurs », elle aurait été « giflée plusieurs fois » et un poli­cier aurait tenu des propos racistes.

    […]

    Sur le certi­fi­cat d’in­ca­pa­cité émis par les services d’ur­gences médico-chirur­gi­cales qui nous a été trans­mis, cinq jours d’in­ter­rup­tion de travail

    […]

    une plainte pour « violences volon­taires ayant entraîné une ITT infé­rieure à dix jours, en réunion, avec arme, par personnes dépo­si­taires de l’au­to­rité publique, et violence en présence d’un mineur de moins de 15 ans ».

    France Inter, « Confi­ne­ment : plusieurs personnes affirment avoir été bruta­li­sées et insul­tées lors de contrôles de police », 5 avril 2020

    L’im­por­tant c’est le papier

    Parce qu’on n’est pas la France pour rien. Que le motif soit bon, s’il n’y a qu’un seul papier le prou­vant sans ambi­guité et pas en plus une auto-attes­ta­tion, mieux vaut mettre 2x 135€. D’au­tant plus aux soignants qui se déplacent vu les condi­tions d’exer­cice en ce moment…

    En colère, Chris­tophe Blon­del, secré­taire du syndi­cat CGT au sein du centre hospi­ta­lier Béthune-Beuvry : «  Deux collègues ont été verba­li­sés ce matin. Une patrouille de police les a contrô­lés. Ils avaient leur justi­fi­ca­tif de dépla­ce­ment profes­sion­nel, mais avaient oublié de remplir l’at­tes­ta­tion de dépla­ce­ment déro­ga­toire ! C’est ridi­cule ! Ils avaient leur justi­fi­ca­tif d’em­ployeur pour la santé ! » L’in­fir­mière et le person­nel soignant ont donc reçu une amende de 135 euros.

    L’ave­nir de l’Ar­tois, « Béthune : deux person­nels soignants verba­li­sés pour leur attes­ta­tion de dépla­ce­ment », 19 mars 2020

    Vrai­ment… il faut ce papier

    Et ce n’est pas une excep­tion, il y a d’autres témoi­gnages simi­laires.

    Et imprimé s’il vous plaît

    https://twit­ter.com/Mouuh_/status/1242821680646492161
    https://twit­ter.com/Mouuh_/status/1242821992228814848

    Et l’at­tes­ta­tion pour aller au taxi­phone alors ? On ne me reti­rera pas faci­le­ment de l’es­prit que cette situa­tion n’au­rait jamais eu lieu dans un beau quar­tier (d’au­tant que les taxi­phones n’y sont pas légion).

    Faut dire qu’à la main il ne faut rien oublier

    Ce qui est non seule­ment idiot, inutile, mais aussi contraire aux instruc­tions offi­cielles qui disent qu’on peut se conten­ter de la ligne utile.

    Reco­piez tout on vous dit !

    Pas même la date de nais­sance

    L’his­toire qui suit est relayée par un jour­na­liste profes­sion­nel qui dit avoir fait les véri­fi­ca­tions néces­saires.

    H. travaille pour Santé Publique France dans le 94. En mission #COVID19, il peut être appelé à n’im­porte quelle heure. Un lais­sez-passer lui a été déli­vré par employeur pour rejoindre le centre à n’im­porte quelle heure. Jeudi soir, H. est appelé en urgence dans la nuit.

    Au moment de quit­ter son domi­cile en voiture, une patrouille le klaxonne. Contrôle. « Rien ne te dérange ? Tu fous quoi dehors ? » lui lance un poli­cier avant de lui deman­der son attes­ta­tion. H. lui présente donc son attes­ta­tion et le lais­sez-passer de son employeur

    Le poli­cier regarde le lais­sez-passer avant de lui jeter à travers la fenêtre. Dans l’ur­gence, H. a oublié de mettre son année de nais­sance sur l’at­tes­ta­tion mais celle-ci était inscrite sur l’autre doc. Le poli­cier lui lance : « t’es con, t’as pas mis ton année de nais­sance »

    « Il l’a même pas regardé mon lais­sez-passer » me dira H, hier soir au télé­phone, encore sous le choc.

    Il était alors à peine plus de minuit, bascu­lant donc à vendredi. Le poli­cier pour­suit : « ton attes­ta­tion est pas bonne, elle date d’hier ». Il décide de le verba­li­ser. La voiture de police bloque la voiture de H. sur sa place de parking.

    Le poli­cier devient alors viru­lent : « main­te­nant bouge, casse toi ! ». H. lui indique que la voiture bloque la sienne et fait preuve, de son propre aveu, de mauvaise foi. 15 mn plus tard, le poli­cier revient vers lui.

    « Tu n’as plus que 5 pts sur ton permis ». H. en a pour­tant 12. Le poli­cier lui dit : « non tu en as 5. Tu viens d’en perdre 7 pour usage du télé­phone au volant » et relève deux autres « infrac­tions ». H. était garé sur son parking, à l’ar­rêt.

    H. conteste. Réponse : « ça sera ta parole contre la notre ». Sentant les choses mal tour­ner, le jeune homme sort son télé­phone pour tenter de filmer ou enre­gis­trer ce qu’il peut, sur snap­chat. Un autre véhi­cule est contrôlé à quelques mètres.

    Le troi­sième poli­cier s’ap­proche de la fenêtre de H. « Il surveillait ce que je faisais avec mon télé­phone. J’ai eu peur que ça tourne mal donc j’ai lâché mon télé­phone » me raconte ce jeune habi­tant d’Aul­nay.

    « Oh sale arabe, main­te­nant tu dégages ou je t’em­barque ». Les insultes racistes fusent. H. s’exé­cute. « Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de moi. J’étais leur pute » pour­suit H. Arrivé sur son lieu de travail, il en fait part à Santé Publique France.

    L’Agence natio­nale contes­tera l’amende de 135€. H. a déposé une pré plainte en ligne et va saisir l’IGPN.

    « Je me suis dis… ça existe encore ça en France ? » conclura H au télé­phone. Et oui, malheu­reu­se­ment ça existe encore. Et c’est drama­tique.

    Relayé par Brice Ivano­vic, le 28 mars 2020

    La victime a depuis témoi­gné en vidéo :

    Et aussi retracé sur le Bondy­blog le 2 avril 2020.

    Et ne grou­pez pas les motifs

    En venant consul­ter sa psychiatre, un patient au RSA écope d’une amende de 135 euros pour avoir « mal rempli » son attes­ta­tion de sortie. Témoi­gnage circons­tan­cié du méde­cin qui dénonce une police auto­ri­taire.

    […] Je me présente à l’agent, lui expliquant que je suis le méde­cin avec qui le jeune homme verba­lisé avait rendez-vous, souhai­tant ainsi attes­ter de sa bonne foi. Elle me répond : « Non mais vous avez vu comment elle est remplie son attes­ta­tion ? » Elle est manus­crite, et mon patient, par égare­ment, avait coché deux cases, la raison de santé et l’exer­cice physique. Je recon­nais tout cela et c’est le motif de ma présence, clari­fier et justi­fier le dépla­ce­ment, c’est-à-dire l’objet de l’at­tes­ta­tion. L’agent n’en a cure : « Si tout le monde commence à faire comme ça ! C’est bon, il suffit de cocher une case. » J’avais prévenu mon patient (« nous ferons profil bas de toute façon ») et j’ex­plique à l’agent qu’il s’agit d’un patient qui vient consul­ter un psychiatre, il est donc dans un moment de fragi­lité et il lui a été compliqué de remplir l’at­tes­ta­tion. Elle me rétorque : « Vous êtes en train de dire que les gens comme ça, qui vont voir un psychiatre, ne sont pas capables de remplir cette feuille ! »

    Libé­ra­tion, « La poli­cière, l’at­tes­ta­tion, et « les gens comme ça »  », 30 mars 2020

    Bon, ça dépend évidem­ment de qui vous êtes

    https://twit­ter.com/FlorianJu­dith/status/1243512676237664256

    On le voyait déjà venir les premiers jours. Quand les mêmes jour­naux montraient des quais de Seine intra-muros en prome­nade tranquille mais annonçaient en même temps fière­ment que 10% des amendes venaient de Seine Saint Denis, on voyait bien que la réac­tion des forces de l’ordre n’était pas la même partout.

    Plus il y a d’ar­bi­traire, plus les biais habi­tuels tendent à ressor­tir.

    Le thème du racisme et du focus sur des « jeunes de banlieue » ressort d’ailleurs bien sur certains témoi­gnages, surtout les plus violents.


    Les SDF aussi

    L’his­toire des SDF est plus complexe. Je préfère que vous lisiez l’enquête de CheckNews au complet plutôt que de faire des cita­tions diffi­ciles à comprendre.

    Dans les faits, ont été verba­li­sés :

    • Des familles « ne parlent pas forcé­ment la langue » trim­ba­lées d’hô­tels sociaux en hôtels sociaux tous les trois à quatre jours par le SAMU social, verba­li­sées en se déplaçant d’un lieu à l’autre.
    • Six personnes dans diffé­rents arron­dis­se­ments de la métro­pôle lyon­naise, qui se sont décla­rées SDF sur le PV mais dont la police pense qu’ils ne le sont pas. « Nous connais­sons les SDF de nos arron­dis­se­ments »
    • Au moins 1 SDF à Bayonne et 3 SDF atten­dant de se doucher devant l’ac­cueil de jour, tous quatre recon­nus comme tels mais verba­li­sés sous prétexte d’at­ti­tude viru­lente en réac­tion au contrôle d’at­tes­ta­tion.

    Je ne sais pas vous mais moi une famille que le SAMU social change deux fois d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence, j’ap­pelle bien ça des sans domi­cile fixe. Et au moins mora­le­ment, les verba­li­ser quand ils se déplacent pour joindre leur loge­ment suivant…

    Quand aux autres SDF, si je prends au mot les décla­ra­tions offi­cielles de la police, ils connaissent parfai­te­ment les SDF de leurs loca­lité mais… en contrôlent quand même les attes­ta­tion (puisque c’est lors des contrôles qu’il y a eu atti­tude agres­sive).

    Au mieux (ou au pire, suivant), nos forces de l’ordre détournent arbi­trai­re­ment l’amende pour défaut d’at­tes­ta­tion pour sanc­tion­ner une atti­tude viru­lente. On est bel et bien en plein dans les « PV arbi­traires ou abusifs, mora­le­ment ou léga­le­ment » que je liste ici.


    Des faux ? Pas impos­sible, mais n’en faisons pas un présup­posé

    Il n’est pas impos­sible qu’une partie des témoi­gnages soient montés de toute pièce. J’écarte toute­fois déjà les on-dit et les comptes qui semblent trop frais ou trop anonymes, et pour certain on a même des vidéos.

    Il n’est pas non plus impos­sible qu’une partie de ces gens aient été de vraies victimes d’ar­naques par de faux poli­ciers ou faux gendarmes. Pour certains on voit toute­fois des uniformes ou des voitures de fonc­tion dans la vidéo, pour d’autres ça trans­pa­raît dans le témoi­gnage. Atten­tion donc à ne pas y voir une expli­ca­tion trop facile.

    Dans tous les cas, ne payez rien sur place et atten­dez l’amende offi­cielle par cour­rier, à payer par des biais offi­ciels (ou à contes­ter le cas échéant).


    D’un point de vue légal

    Sur propo­si­tion de Me Fran­cis­cot, je relaie aussi l’ap­pel de Me Eolas qui cherche copie des PV reçus.


    Hors péri­mètre mais qui mérite d’être mentionné quand même :

    Au Royaume Uni aussi

    Dozens of people, inclu­ding those consi­de­red vulne­rable by the Govern­ment guide­lines, accu­sed the police of being over­zea­lous with their approach.

    [… ] « Serious breaches should attract fines, but news reports of over-enfor­ce­ment by police and public are deter­ring the timid from exer­ci­sing even the limi­ted free­doms they have. »

    […] « This is over­zea­lous enfor­ce­ment and a misrea­ding of the rules. »

    […] Mr Lowman added: « In the cases where offi­cers have chal­len­ged retai­lers and shop­pers in this way, it’s brought confu­sion, distrac­ted retai­lers in the busiest weeks of their lives, and increa­sed the inter­ac­tions between people at a time when the Govern­ment is trying to mini­mise them. »

    An ACS spokes­man said about four conve­nience stores repor­ted that they had been « wron­gly » told by coun­cil envi­ron­men­tal health offi­cers to stop selling certain items which they deemed as non-essen­tial.

    The Tele­graph, « ‘Over­zea­lous’ police use coro­na­vi­rus powers to charge shop­pers for buying ‘non-essen­tial items’ », 30 mars 2020

    La sortie d’hé­li­co­ptère

    Déci­dé­ment le délire sécu­ri­taire nantais ne s’ar­range pas. À l’heure où les hôpi­taux font des appels à dons publics, ils ont fait venir un héli­co­ptère de Rennes pour traquer les sortes sans attes­ta­tion. Le coût probable est de plusieurs milliers d’eu­ros.

    À la clef, trois personnes verba­li­sées pour une sortie en voiture, avec un scéna­rio qui ressemble à un mauvais film.

    Nantes Révol­tée le 20 mars 2020, relayé par David Dufresne, le tout recoupé avec Ouest France.

    L’ap­pel à dons

    Et puisqu’on parle des appels à dons…

    Je suis furieux. Ces gens sont juste­ment char­gés d’or­ga­ni­ser la redis­tri­bu­tion et l’ef­fort collec­tif, de tous en fonc­tion des moyens. En orga­ni­sant un appel aux dons pour un besoin primaire, en tant que ministre de l’ac­tion et des comptes public, il vient juste de démis­sion­ner de sa fonc­tion de base.

    Désor­mais l’idée est que les finances viennent de ceux qui se sentent concer­nés plutôt que de ceux qui en ont les moyens. La charité plutôt que l’im­pôt. La fin de la poli­tique publique choi­sie collec­ti­ve­ment par les citoyens et le règne de l’in­di­vi­duel.

    Surveillance numé­rique

    Le défen­seur des droits se dit, dans un entre­tien à « L’Obs », inquiet de l’uti­li­sa­tion de la géolo­ca­li­sa­tion pour lutter contre la pandé­mie de Covid-19, sans débat parle­men­taire.

    Le Monde, « Surveillance numé­rique contre le coro­na­vi­rus : Jacques Toubon s’inquiète de possibles dérives », 30 mars 2020, qui relaie l’Obs, « Jacques Toubon : « Géolo­ca­li­sa­tion, je dis : atten­tion ! »  » du 30 mars 2020 aussi.

    La dérive hongroise

    Je ne sais pas encore où on va, mais ça n’a pas l’air très tentant.


    À propos de l’es­pace de commen­taires qui suit : N’hé­si­tez pas à me donner des liens publics pour que je les intègre. Mes critères sont expli­ci­tés en préam­bule et je ne publie­rai donc pas les témoi­gnages rédi­gés direc­te­ment en commen­taire ici. Si vous jugez votre témoi­gnage essen­tiel au débat public, publiez les quelque part pour m’en donner le lien ou contac­tez un jour­na­liste profes­sion­nel qui saura respec­ter votre anony­mat.

    De même, cette page a été citée par David Dufresne et, forcé­ment, les trolls viennent. J’ai le privi­lège d’un espace person­nel. Comme d’ha­bi­tude ici, je ne publie donc que les commen­taires qui me semblent avoir un inté­rêt pour mes lecteurs. Si je ne publie pas vos opinions ou remarques, vous avez la liberté de les publier ailleurs.