Auteur/autrice : Éric

  • Combien j’au­rais aimé un mana­ger

    J’ai du mal avec la détes­ta­tion française du mana­ger.

    Vous ne pouvez pas savoir combien j’au­rai bien aimé, moi avoir quelqu’un a qui remon­ter mes diffi­cul­tés, qui puisse m’y conseiller, m’orien­ter. À qui parler équi­libre pro et perso ou évolu­tion long terme dans mon métier. Quelqu’un qui sache me dire ce qui ne va pas mais dans une optique d’amé­lio­ra­tion plutôt que dans une optique de reproche.

    Vous pouvez appe­ler ça senior, mentor, réfé­rent ou ce que vous voulez. Je l’ap­pelle juste mana­ger. Ça m’a telle­ment manqué que j’ai voulu le faire pour les autres.

    J’ai parfois l’im­pres­sion qu’en confon­dant le mana­ger et le mauvais capo­ral, certains font une prophé­tie auto-réali­sa­trice.

  • Chan­ger de flash

    Il parait que je fais du stro­bisme. Joli nom, n’est-ce pas ? Essen­tiel­le­ment j’ai un flash déporté avec un pied et un diffu­seur.

    Je suis passé à Sony pour le boîtier et mon ancien maté­riel n’est plus compa­tible. Je vous partage mes notes et retours en vue du rempla­ce­ment.

    Trans­mis­sion

    Mon vieux boîtier Nikon avait un mini flash embarqué. C’était moche même pour débou­cher les ombres mais ça savait envoyer des pré-flash pour contrô­ler un dispo­si­tif externe. Pour peu que l’ex­terne gérait le bon proto­cole, je pouvais régler puis­sance, zoom et groupe à distance depuis le boîtier. Même le TTL pouvait fonc­tion­ner en déporté.

    J’avoue, je suis très frus­tré, les boîtiers hybrides Sony n’ont rien de tout ça. À défaut de mini flash sur la boîtier, je m’at­ten­dais à avoir un dispo­si­tif radio équi­valent. Malgré le prix, rien, nada. Il faut ajou­ter un gros contrô­leur disgra­cieux sur la griffe porte-acces­soires.

    Il y a grosso modo trois proto­coles envi­sa­geables pour Sony : Sony, Cactus ou Godox. Le premier est hors de prix, à exclure d’of­fice. Les deux autres savent pilo­ter plusieurs groupes en puis­sance, zoom, et même TTL.

    Récep­tion

    Récep­teur dédié

    Un récep­teur c’est 40 à 60 €, à placer sous le flash.

    • Cactus V6 II : envi­ron 60 €
    • Godox X1 : envi­ron 40 €

    Cactus est un peu plus cher mais sait faire commu­niquer des boîtiers et flash de marque diffé­rentes. Si vous avez tout un système de flash d’une ancienne marque que vous ne voulez pas revendre, c’est la seule solu­tion.

    Flash compa­tible

    S’il faut ache­ter un flash, ou si c’est l’oc­ca­sion d’en adjoindre un second (*), Cactus et Godox proposent tous deux un flash cobra puis­sant qui sait commu­niquer direc­te­ment sans récep­teur addi­tion­nel. Au final c’est moins cher et plus léger à trans­por­ter.
    Note : Si ces flash sont décli­nés par marque, c’est pour la compa­ti­bi­lité au niveau de la griffe. En mode déporté vous pour­rez connec­ter n’im­porte lequel à n’im­porte quel émet­teur.

    • Cactus RF-60X : envi­ron 165 €
    • Godox V860-II : envi­ron 190 €
    • Godox V1-S : envi­ron 330 €

    La puis­sance est parmi les plus hautes pour des cobra de cette taille. La diffé­rence de prix vient surtout de l’au­to­no­mie. Le Godox fonc­tionne avec une batte­rie qui lui donne 4 fois plus d’au­to­no­mie et des temps de rechar­ge­ment au moins 2 fois plus courts. Rien que pour ne me trim­bal­ler des piles de rechanges, pour moi il n’y a pas photo.

    Le Godox V1 est censé être la Rolls. Il n’est cepen­dant pas plus puis­sant mais a une tête ronde censée donner quelque chose de plus sympa une fois projeté.

    Émet­teur

    Côté Cactus il n’y a que le V6 II-S, qui fait tout ce qu’on peut attendre, y compris pilo­ter des récep­teurs compa­tibles avec des marques de flash diffé­rentes du boîter. C’est le même boîtier qui fait émeteur et récep­teur, il faut juste en ache­ter deux.

    Côté Godox il y a trois modèles, X1T-S, Xpro-S et X2T-S.

    • Cactus V6-II-S : envi­ron 60 €
    • Godox X1T-S : envi­ron 40 €
    • Godox X2T-S : envi­ron 60 €
    • Godox XPro : envi­ron 65 €

    Le X1T-S est le moins cher mais avec une ergo­no­mie répu­tée comme discu­table. Le XPro est la version LCD, donc plus pratique, et permet le réglage à distance du zoom de chaque groupe de flash là où les X*T n’offrent qu’un réglage unique global.

    Le X2T-S est le succes­seur du X1T-S. L’er­go­no­mie a été légè­re­ment revue, on a une bague de serrage rapide plutôt qu’une vis à l’an­cienne et on gagne la capa­cité de pilo­ter le tout depuis un smart­phone via blue­tooth.


    Choix

    Je me suis dit que mon ancien flash risquait de rendre l’âme et que je n’avais pas utilité d’en avoir deux (j’uti­lise de moins en moins celui que j’ai et il est inima­gi­nable de me trim­bal­ler deux pieds, deux diffu­seurs et deux flash dans la valise quand je suis hors de chez moi).

    Je suis donc parti pour rempla­cer l’an­cien et je me suis dit la compa­ti­bi­lité inter-marques de Cactus ne m’ap­por­tait rien, que l’au­to­no­mie du Godox V860-II m’était plus utile.

    Je ne sais toujours pas si c’était forcé­ment le meilleur calcul. La dernière fois j’ai effec­ti­ve­ment utilisé les deux flash, en asser­vis­sant l’an­cien flash sur l’éclair du Godox plutôt que par un récep­teur dédié. Ça fonc­tionne, je perds juste la capa­cité de régler à distance la puis­sance de l’an­cien flash, mais c’est accep­table pour un secon­daire. Un mal pour un bien peut-être (*)

    Retours d’uti­li­sa­tion

    Le flash Godox V860-II s’est révélé une très bonne surprise. Il est légè­re­ment plus épais et plus long que mon ancien Metz 50 AF-1, mais rien d’exa­géré. Il vient avec un sabot, une housse qui donne confiance, et son char­geur.

    J’ai fait la dernière séance photo avec mon Metz et le Godox, j’ai du chan­ger les piles du Metz en plein milieu. Rien de grave mais ça veut dire prévoir et embarquer des rechanges avec soi. Ça me conforte dans le fait de ne pas avoir pris le Cactus à piles.

    Un ami m’a prêté le Godox V1. J’ai pu confir­mer ce que j’ai vu dans les compa­ra­tifs vidéos : La puis­sance est simi­laire, et si l’éclai­rage direct d’un mur n’a vrai­ment rien à voir, je suis beau­coup plus dubi­ta­tif sur la diffé­rence de rendu une fois passé au travers d’un diffu­seur. Je préfère utili­ser les 140 € de diffé­rence ailleurs.

    Je suis moins enthou­siaste à propos de l’émet­teur. Je n’ai pas de vraie critique mais le choix entre le X2T et le XPro ne me semble pas évident. J’ai pris le premier en le pensant bien plus petit. En pratique ce n’est pas le cas. La seule diffé­rence est que le X2T est à plat alors que le XPro est à 60°. J’y gagne le blue­tooth mais ça me semble un peu gadget.

  • Vieux déve­lop­peur, pas mana­ger

    J’en­tends trop souvent des déve­lop­peurs se plaindre d’être forcés de passer dans le mana­ge­ment pour progres­ser en salaire.

    Déjà ça ne reflète pas la réalité. On est dans un métier où le salaire peut doubler avec l’an­cien­neté. Je doute que ce soit vrai pour tant de métiers que ça dans le privé, pas sans chan­ger tota­le­ment de rôle voire de métier.


    L’enjeu est cepen­dant que, effec­ti­ve­ment, la produc­ti­vité indi­vi­duelle n’est pas propor­tion­nelle avec l’an­cien­neté. On progresse souvent bien plus les premières années que les suivantes.

    À péri­mètre iden­tique, on voit plus faci­le­ment la diffé­rence entre deux déve­lop­peurs avec 2 et 5 ans d’ex­pé­rience qu’entre deux déve­lop­peurs avec 10 et 13 ans d’ex­pé­rience.

    Rien d’anor­mal, donc, que la progres­sion sala­riale le reflète.

    Ce n’est pas « la France qui est en retard sur ces ques­tions », c’est juste l’ap­pli­ca­tion du système de marché. Le salaire dépend de ce que vous appor­tez, pas de votre ancien­neté.


    L’avan­tage c’est qu’a­vec l’ex­pé­rience, norma­le­ment, vous pouvez appor­ter plus que votre code. Le péri­mètre n’a aucune raison d’être iden­tique avec les années.

    Vous pouvez former les plus jeunes et les faire progres­ser. Vous pouvez commu­niquer avec le busi­ness, avec la commu­ni­ca­tion, avec le légal, faire l’in­ter­face, comprendre les enjeux de chacun et propo­ser des solu­tions. Vous pouvez parler coût, main­te­nance et stra­té­gie. Vous pouvez iden­ti­fier les problèmes et les solu­tions, amélio­rer l’or­ga­ni­sa­tion de l’équipe. Etc.

    L’idée c’est de lever la tête de son code et commen­cer à embras­ser un péri­mètre plus large. Vous avez de la chance : Contrai­re­ment à beau­coup d’autres domaines, vous pouvez faire ça sans chan­ger de métier (et sans forcé­ment deve­nir mana­ger).

    Pour ma part j’uti­lise ces termes :

    • Senior : Il va guider, orga­ni­ser, former, servir de mentor ou de sage. Ce n’est pas forcé­ment le plus expert, ni même celui qui a le plus d’an­cien­neté, mais c’est lui qui va faire progres­ser tout le monde ou s’as­su­rer qu’on ne parte pas n’im­porte où. Il est souvent mana­ger mais pas forcé­ment, par contre il y a toujours un aspect de mentor et donc donc pas très loin de l’en­ca­dre­ment.
    • Expert : C’est lui le plus pointu mais pas forcé­ment le plus expé­ri­menté. Parfois il est même rela­ti­ve­ment jeune par rapport aux autres. Il n’y a pas forcé­ment besoin d’ex­pert dans toutes les équipes donc ce n’est pas forcé­ment un débou­ché facile.
    • Lead : Souvent avec du bagage tech­nique signi­fi­ca­tif mais pas forcé­ment un expert. Souvent assez expé­ri­menté mais pas forcé­ment le senior non plus. Souvent avec une dose d’en­ca­dre­ment mais pas forcé­ment non plus. J’at­tends de lui qu’il dirige l’équipe, l’or­ga­nise, donne l’im­pul­sion, comprenne et appré­hende les enjeux, y compris les équi­libres busi­ness, plan­ning, main­te­nance, etc. C’est souvent lui qui s’en­gage et prend les respon­sa­bi­li­tés, et qui sait parler avec tout le monde et a tendance a être suivi par tout le monde.

    Les étiquettes sont forcé­ment limi­ta­tives. Ce ne sont pas les seules façons de voir les choses mais ça permet de mettre des nom sur des rôles et des attentes.

    Un déve­lop­peur avec beau­coup d’an­cien­neté est juste un déve­lop­peur avec beau­coup d’an­cien­neté. S’il n’agit pas comme tel, son ancien­neté ne le trans­forme pas de fait en senior, en expert ou en lead.

    Se conten­ter de ne se préoc­cu­per que de son code person­nel tout en ayant 5 ou 10 ans d’ex­pé­rience est tout à fait respec­table, mais si on ne progresse que peu le salaire en fera autant.


    Ce qui précède est démul­ti­plié par un effet de levier.

    Si vous impac­tez plusieurs personnes, vous pouvez géné­rer une valeur supé­rieure à ce que vous pour­riez obte­nir isolé­ment. Amélio­rez les condi­tions de travail d’une équipe, les dix personnes concer­nées n’aug­men­te­ront peut-être leur produc­ti­vité que 5 % chacun, mais cumulé c’est aussi perti­nent qu’aug­men­ter votre effi­ca­cité person­nelle de 50 %… et bien plus facile.

    Quand l’amé­lio­ra­tion de produc­ti­vité indi­vi­duelle baisse, agir sur le collec­tif a un meilleur retour sur inves­tis­se­ment. Dans mes rôles plus haut, c’est ce que font le senior et le lead.

    L’ex­pert, non seule­ment plus rare, est aussi un rôle plus diffi­cile parce que son effet de levier est beau­coup plus complexe à obte­nir (et à quan­ti­fier). Or, quand les déve­lop­peurs parlent d’une progres­sion de carrière « sans mana­ge­ment », ils ont tendance à imagi­ner un expert.

    Je pense que le mythe du « il faut faire mana­ger » vient en partie de là. Un déve­lop­peur avec beau­coup d’ex­pé­rience qui ne perçoit pas son rôle collec­tif a besoin de faire une sacré diffé­rence de produc­tion indi­vi­duelle par rapport aux plus jeunes pour justi­fier son salaire. Au bout d’un moment ça n’est plus viable et le salaire stagne. Le problème n’est pas de faire du mana­ge­ment ou pas, mais de lever un peu la tête pour voir ce qu’on peut appor­ter, où et comment.


    Post-scrip­tum : On vous intro­ni­sera parfois expli­ci­te­ment comme lead alors que vous ne l’étiez pas aupa­ra­vant, plus rare­ment comme expert. Ça n’ar­ri­vera quasi­ment jamais comme senior. De mon expé­rience dire à quelqu’un « désor­mais tu es senior » n’a jamais fonc­tionné. C’est quand on l’est et qu’on agit comme tel qu’on peut ensuite s’y faire recon­naître.

  • « Ce n’est pas une ques­tion, c’est une remarque »

    J’ai encore vu une moque­rie sur le « ce n’est pas une ques­tion, c’est une remarque » en confé­rences.

    Chacun fait comme il veut mais je l’écris ici au moins pour les fois où je serai sur scène à l’ave­nir : Surtout faites des remarques.

    Que quelqu’un corrige une erreur ou complète ce que je dis est bien le mieux qui puisse arri­ver. Je préfère ceux qui donnent une infor­ma­tion utile à tous que ceux qui posent une ques­tion pour leur propre compré­hen­sion ou pour leur propre besoin. Ça on peut le faire en privé par la suite.

    Je m’abs­tiens de faire des remarques parce que la majo­rité ne le souhaite pas, et je le respecte. Par contre s’il vous plait, faites-le avec moi.

    L’exer­cice de pures ques­tions est en plus d’un égo mons­trueux. Certes j’amène un sujet, que je connais et que j’ai réflé­chi, mais je suis rare­ment le seul à le maitri­ser dans l’au­dience, et en tout cas jamais le seul à avoir quelque chose à en dire. Quelques minutes pour que les tiers puissent ajou­ter le petit truc en plus qui aurait manqué à chacun, c’est vrai­ment top.

  • Forts et faibles, vie privée et vie publique

    Le débat à propos des pseu­do­nymes sur les réseaux sociaux n’est qu’une facette de l’op­po­si­tion entre les forts et les faibles. Certains pour­raient même dire de la lutte des classes.

    Non, je ne rigole pas.

    Les puis­sants et privi­lé­giés sont proté­gés par leur statut ou leurs rela­tions. Tout ça est intrin­sèque­ment lié à leur iden­tité. C’est en s’en récla­mant qu’ils peuvent avoir toute la protec­tion de leur posi­tion, de leurs privi­lèges et de leur pouvoir. Deve­nir anonyme c’est à la fois perdre cette protec­tion mais aussi perdre l’im­pact qu’ils ont quand ils s’ex­priment.

    On voit quoti­dien­ne­ment des poli­tiques, des chefs de grandes entre­prises, des artistes connus ou des chro­niqueurs TV avoir des propos into­lé­rables ou d’un mépris que peu de gens pour­raient se permettre publique­ment. C’est leur célé­brité et leur posi­tion qui les protège.


    Pour les autres, c’est le rela­tif anony­mat qui les met à l’abri. C’est ce qui permet…

    • … à Emma, ado, de se cher­cher et discu­ter sexua­lité sans craindre l’in­to­lé­rance de ses parents ou le harcè­le­ment de ses cama­rades de classe ;
    • … à Gabriel de se rensei­gner sur le droit du travail face à ce qu’il vit sans forcé­ment subir une mise au placard de la part de son employeur ;
    • … à Jade de parler de sa séro­po­si­ti­vité sans craindre de voir ses connais­sances s’écar­ter par peur et igno­rance ;
    • … à Raphaël de pratiquer liber­ti­nage ou rela­tions libres via inter­net sans deve­nir la cible des quoli­bets au travail ;
    • … à Louise de discu­ter de possible gros­sesse sans perdre espoir pour son renou­vel­le­ment de CDD par son employeur ;
    • … à Léo d’échan­ger à propos de son mal-être de couple voire de sépa­ra­tion sans que tous les amis soient au courant ;
    • … à Alice, travaillant dans le public d’ex­pri­mer une opinion poli­tique forte et parti­ci­per à la démo­cra­tie de son pays sans qu’on ne lui reproche un manque de neutra­lité ;
    • … à Louis de cher­cher un psy sans que son concierge ne le quali­fie de malade mental et ne lance plein de rumeurs à son sujet ;
    • … à Chloé de parler avor­te­ment avec des gens qui sont passés par là sans que son futur enfant ne lise tout ça 10 ans plus tard et n’en tire de mauvaises conclu­sions qui le pour­sui­vront toute sa vie ;
    • … à Lucas, avocat, de s’ex­pri­mer léga­le­ment sur son métier même s’il ne donne aucun cas concret ;
    • … à Lina, de simple­ment discu­ter de tout et de rien sans être surveillée par son ex et le voir inter­ve­nir partout ;
    • … à Arthur, méde­cin, d’avoir une vie privée sans forcé­ment mettre ses patients au courant de tout et en gardant une certaine distance profes­sion­nelle ;
    • … à Léa, en dépres­sion ou burn out, de vider son sac, oser s’épan­cher et obte­nir de l’aide sans forcé­ment arrê­ter de main­te­nir une façade qui la protège le reste du temps ;
    • … à Adam, qui s’ap­pelle en réalité Moha­med, de pouvoir parti­ci­per à la vie poli­tique sur les réseaux sans être systé­ma­tique­ment renvoyé à l’ori­gine suppo­sée de son prénom, au terro­risme, à l’is­la­misme, ou disqua­li­fié sans son expres­sion à cause de ça ;
    • … à Rose de réflé­chir à une recon­ver­sion profes­sion­nelle ou un chan­ge­ment de travail avec des personnes qui l’ont déjà fait sans que ça ne soit un choix défi­ni­tif qui lui bloque toute oppor­tu­nité à son emploi actuel ;
    • … à Jules d’ex­pri­mer des posi­tions rela­ti­ve­ment accep­tables socia­le­ment aujourd’­hui mais qui pour­raient lui porter tort dans un futur inconnu 5 ou 10 ans plus tard, surtout si elles sont reprises ou comprises sans le contexte d’ori­gine, ou simple­ment s’il a évolué depuis ;
    • … à Anne, trans, de ne pas subir les assauts de tiers qui vont jusqu’à son domi­cile, contac­ter ses proches, essayer de la faire licen­cier auprès de son employeur ;
    • … à Hugo de commu­niquer sur des faits délic­tueux ou problé­ma­tiques qu’il a vu sans se mettre lui-même en danger ou sans avoir à forcé­ment « assu­mer » en cham­bou­lant toute sa vie ;
    • … à Mila d’avoir des contacts dans plusieurs milieux distincts, pouvoir parler macra­més dans ses loisirs sans forcé­ment qu’on lui parle de ses enga­ge­ments poli­tiques ou de ses problé­ma­tiques profes­sion­nelles, et inver­se­ment ;
    • … à Maël de recom­men­cer sa vie sans aban­don­ner toute vie sociale en ligne ni que son passé ne refasse systé­ma­tique­ment surface à chaque échange.

    (je vais m’ar­rê­ter là, vous avez compris le prin­cipe)

    Alors oui, certains font le choix de s’ex­pri­mer à leur nom, parfois ou tout le temps. C’est respec­table et légi­time mais ça doit rester un choix person­nel, aucu­ne­ment un attendu parti­cu­lier de la part de tiers.

    Le pseu­do­nyme est un des éléments primor­diaux à la fois pour proté­ger la liberté d’ex­pres­sion et pour éviter le repli des personnes les plus vulné­rables. S’en couper c’est mettre à risque à la fois la vie démo­cra­tique et celle des indi­vi­dus.


    En réalité, même si elles l’ou­blient faci­le­ment, les person­na­li­tés publiques tiennent elles aussi beau­coup à l’ano­ny­mat et aux pseu­do­nymes.

    Ils sont tous exclus de l’an­nuaire, avec le masquage du numéro sur télé­phone portable, et des pseu­do­nymes et noms de scène quand ils peuvent se le permettre pour garder une iden­tité civile privée. On a eu des litiges pour savoir s’il était raison­nables de publier le vrai nom de certains artistes dans la presse ou sur Wiki­pe­dia.

    S’ils consi­dèrent les pseu­do­nymes sur les réseaux sociaux diffé­rem­ment, c’est que pour eux le réseau social est un espace publi­ci­taire, pas un espace de vie. Ils n’y conçoivent donc que leur vie publique et appliquent aveu­glé­ment le même prin­cipe aux autres. Tant qu’on reste bloqué sur un schéma d’in­ter­net très verti­cal et dédié à la vie publique, c’est certain qu’on ne peut qu’en tirer de mauvaises conclu­sions.

    Pour autant, même pour ceux qui assument leur iden­tité publique, il ne vien­drait à l’es­prit de personne d’em­pê­cher leurs enfants d’uti­li­ser un pseu­do­nyme ou le nom du conjoint sur les réseaux sociaux, pour se disso­cier d’un parent trop connu et reconnu.


    Reve­nons à la ques­tion de lutte entre les forts et les faibles. L’idée de base c’est qu’on a simple­ment un inté­rêt opposé entre la mino­rité publique ou privi­lé­giée et les autres.

    Si la ques­tion semble faire rela­tif consen­sus auprès des person­na­li­tés publiques et personnes déte­nant un peu de pouvoir, de noto­riété ou d’au­to­rité, ce n’est pas qu’il y a consen­sus tout court mais unique­ment qu’ils partagent un contexte commun. Ils militent simple­ment avec un angle de vue qui leur est propre.

    Ils sont pour la levée de l’ano­ny­mat parce qu’ils croient ne pas en avoir besoin — ils sont plus proté­gés par leur statut et leur iden­tité publique — mais aussi parfois parce qu’im­po­ser l’iden­tité publique aux autres qui n’en profitent pas permet de les brider (pas dans le sens « éviter les abus » mais dans le sens « ferme ta gueule sinon… », même si c’est parfois incons­cient).

    Oui c’est une lutte, essen­tiel­le­ment celle des forts contre les faibles. Quand les uns et les autres parlent de proté­ger la vie privée, ils ne parlent simple­ment pas de la même chose, et ne protègent pas les mêmes inté­rêts.


    Oui mais au moins ça mettra fin à l’agres­si­vité sur les réseaux sociaux ?

    Même pas.

    L’in­tui­tion laisse croire que l’iden­tité civile respon­sa­bi­lise, et qu’im­pli­ci­te­ment autrui n’ose­rait pas assu­mer la haine s’il devait commu­niquer en son nom réel. En réalité la haine n’a jamais attendu les pseu­do­nymes.

    Il y a eu des études de faites. Le phéno­mène fonc­tionne en fait dans l’autre sens. Les commen­taires avec un nom public sont même légè­re­ment plus agres­sifs que les commen­taires anonymes. (résumé, anglais, étude, confir­ma­tion par seconde étude)

    Rien d’éton­nant quand on prend un peu de recul. Le pseu­do­nyme est une vraie protec­tion pour sa propre vie privée mais n’est d’au­cune aide quand il s’agit d’at­taquer les autres. La justice saura de toutes façons remon­ter à l’au­teur des propos quand elle le souhaite.

    À l’op­posé, les propos agres­sifs qui ont de la force sont ceux qui sont crédibles et/ou diffu­sés massi­ve­ment. Pour ça avoir une iden­tité publique est un outil, l’ano­ny­mat un boulet.

    Nous avons d’ailleurs des prêcheurs de haine bien iden­ti­fiés qui offi­cient quoti­dien­ne­ment chez nos élus, nos intel­lec­tuels et nos chro­niqueurs TV. Assu­mer leur iden­tité ne leur pose aucun problème, c’est même ça qui donne de la force à leur propos et leur permet de vivre.

    Une autre façon de voir les choses c’est que l’agres­si­vité est souvent là pour attaquer ce qui sort de la norme sociale ou de l’his­to­rique social. Il n’y a pas de crainte à avoir pour soi quand on défend la norme ou ce qu’on croit être la norme, quand on pense être dans le camps des forts et des nombreux.

    Ceux qui ont besoin de la protec­tion du pseu­do­nyme ce sont ceux qui sont en posi­tion de faiblesse ou de mino­rité, ou qui ont le senti­ment de pouvoir l’être un jour. Eux sont par nature prin­ci­pa­le­ment les cibles.

    Forts ou faibles, puis­sants ou gens qui ne sont rien, le combat se situe encore et toujours là. Lais­sons les uns utili­ser leur iden­tité publique et les autres ne pas le faire, à leur choix, tout simple­ment.

  • Signez avec votre sang

    Je vois tout le monde autour de moi signer ses contrats de travail les yeux fermés en véri­fiant juste le salaire.

    Je vois mes contrats mais je conseille aussi souvent des tiers sur le sujet. Je suis effaré des pratiques des dépar­te­ments RH.

    Tout y est fait à sens unique, pour contraindre le sala­rié et proté­ger l’en­tre­prise. Je ne vois pas comment on peut avoir envie de travailler avec un employeur après avoir lu le contrat de travail et vu à quel point il est déséqui­li­bré, faisant porter tous les risques sur le sala­rié.

    On parle de confiance et de colla­bo­ra­tion mais le texte dit tout l’op­posé.


    Les réponses que j’ai, que ce soit de la part des employés ou des employeurs, reviennent en géné­ral à dire « oui mais c’est appliqué intel­li­gem­ment », « c’est unique­ment en cas de problème » ou « l’ap­pli­ca­tion litté­rale ne passe­rait pas les Prud’­hommes de toutes façons » voire « ce serait trop complexe à décrire » ou « si ça pose problème on pourra toujours démis­sion­ner ».

    Mais alors juste­ment, si on sait qu’on ne va pas appliquer le texte, pourquoi ne pas cher­cher une formu­la­tion perti­nente dès le départ ? sauf si l’in­ten­tion est bien de réser­ver la possi­bi­lité de s’en servir un jour, soit comme menace soit comme outil de pres­sion.

    Les effets ne sont pas théo­riques. Il s’agit de se retrou­ver en insé­cu­rité au moindre problème ou dès que la confiance n’est plus là. De façon géné­rale, il s’agit de se retrou­ver dans un rapport de force défa­vo­rable qui va inci­ter à accep­ter, subir ou renon­cer des choses qu’on n’au­rait pas accepté, subie ou renoncé si faci­le­ment. Dans les cas les plus forts ça peut se finir en un licen­cie­ment non souhaité ou dans des condi­tions peu enviables, voire dans des demandes de dommages et inté­rêts aux Prud’­hommes.

    Alors quoi ?

    Je sais bien qu’on n’a pas toujours les moyens de se battre, ni l’en­vie, ni la compé­tence, ni le rapport de force pour ça. Moi aussi j’ac­cepte des clauses que je trouve illé­gi­times et sacré­ment problé­ma­tiques dans mes contrats de travail.

    Il y en a d’autres que parfois — souvent — j’ar­rive à faire évoluer. Certaines que je refuse de signer.

    Ce que j’ima­gine c’est un site, peut-être un forum, où on peut glis­ser certaines clauses types, lais­ser chacun copier la sienne, permettre de voir les formu­la­tions problé­ma­tiques et exces­sives, mais aussi avoir des armes pour prendre exemples sur les formu­la­tions plus équi­li­brées qu’ont certains pairs.

    Bref, j’ai­me­rais outiller le rapport de force contrac­tuel.


    De quoi parle-je ?

    De la clause de mobi­lité « France entière » alors que vous n’êtes en rien un VRP ou amené à bouger autre­ment que ponc­tuel­le­ment dans le poste qui est prévu. Quelles condi­tions aurez-vous s’ils ferment le bureau de Bordeaux ? Saurez-vous prou­ver que la demande de vous trans­fé­rer à Paris n’entre pas dans un rapport de force pour vous faire taire, vous punir ou vous forcer à la démis­sion ?

    De la clause de confi­den­tia­lité qui s’étend sur à peu près tout jusqu’à la façon de travailler, au contenu des produits et services, et au menu de la cantine, alors qu’on vous demande en paral­lèle de colla­bo­rer avec des clients, des parte­naires, des candi­dats au recru­te­ment voir à du public. Bien évidem­ment vous aurez à parler de ce que vous faites mais tout pourra arbi­trai­re­ment vous êtes repro­ché ensuite, au bon vouloir de l’em­ployeur et suivant ses propres critères. Saurez-vous prou­ver que le licen­cie­ment est un prétexte pour autre chose de tout à fait légi­time ? Avez-vous la garan­tie qu’un chan­ge­ment de contexte, de direc­tion ou de stra­té­gie ne risque pas de vous repro­cher une prise de parole passée vu qu’en théo­rie tout était déjà inter­dit à l’époque ? Saurez-vous résis­ter à la pres­sion d’éven­tuelles demandes de dommages et inté­rêts, fussent-elles illé­gi­times, basées sur le péri­mètre large de la clause ?

    De la clause de non concur­rence, telle­ment impré­cise ou large que l’em­ployeur pour­rait vous repro­cher n’im­porte quel nouvel employeur après coup suivant des critères arbi­traires et chan­geants ? Comment faites-vous pour éviter de faire concur­rence à une société qui dit « inter­agir avec des données commer­ciales » ?

    Toujours de la clause de non concur­rence, où l’em­ployeur se réserve parfois la possi­bi­lité d’y renon­cer plusieurs mois après la rupture, empê­chant de fait de répondre aux solli­ci­ta­tions mais sans jamais avoir la compen­sa­tion finan­cière corres­pon­dante. Et l’in­dem­nité, est-ce qu’elle doit être à 40% ? 30 % ? 20% ? Peut-elle inclure les autres indem­ni­tés de licen­cie­ment et de congés payés ?

    De la clause d’ex­clu­si­vité qui peut empê­cher d’écrire, de colla­bo­rer à une asso­cia­tion même de façon béné­vole, d’écrire du logi­ciel open source ou d’y contri­buer sur son temps libre, de se faire payer pour quoi que ce soit à côté.

    De…


    « oui mais c’est appliqué intel­li­gem­ment »

    La version alter­na­tive est « fais-nous confiance ». Je trouve ça hypo­crite.

    Si la démarche est de bonne foi (et je suis convaincu qu’en géné­ral elle l’est), alors tentons une formu­la­tion intel­li­gente équi­li­brée dès le départ, et faisons effec­ti­ve­ment confiance pour que l’es­prit en soit respecté sans cher­cher tous les cas limite.

    Il n’y a pas de secret : Souvent c’est « pour se couvrir » parce que juste­ment il n’y a pas de confiance. Ce n’est ni illo­gique ni illé­gi­time. On ne sait pas quelle sera la rela­tion dans le futur et il se peut que la confiance casse. C’est d’ailleurs pour ça qu’on fait un écrit.

    Main­te­nant si l’in­ten­tion est là, il faut le lire des deux côtés : Il est anor­mal et illé­gi­time de deman­der à l’em­ployé de faire confiance sur une clause déséqui­li­brée et déme­su­rée si elle est juste­ment prévue pour le cas où la confiance est rompue. C’est unique­ment en cas de problè­me…

    « c’est unique­ment en cas de problème »

    Parce que, bien évidem­ment les textes sont là unique­ment en cas de problème. Là où il n’y a pas de problème il n’y a pas besoin de se réfé­rer au contrat.

    C’est juste­ment parce que ça sert en condi­tion de problème et de conflit qu’a­voir une clause équi­li­brée et précise est impor­tant.

    Ce qu’on dit c’est que, au moindre problème, l’em­ployé est pieds et poings liés. Est-ce ça le message qu’on veut envoyer ?

    Géné­ra­le­ment ça veut aussi dire qu’en cas de problème tiers, pas forcé­ment lié à la clause discu­tée, l’em­ployeur va pouvoir arbi­trai­re­ment piocher à volonté dans le contrat de travail pour trou­ver plein de contraintes et viola­tions. Il s’y donne des outils arbi­traires de pres­sion et de rétor­sion. Même quand ce n’est pas l’in­ten­tion de départ – et je veux bien croire que ça l’est rare­ment – j’ai vu plusieurs cas où ça a été utilisé ainsi au final.

    « ce serait trop complexe à décrire »

    Et pour­tant, il va bien falloir l’ap­pliquer cette clause dont la formu­la­tion est exagé­ré­ment large. Il y a quelqu’un qui va devoir l’in­ter­pré­ter pour savoir ce qui est fina­le­ment possible ou non. Dans les mauvais scéna­rios il y aura des conseillers prud’­ho­maux qui vont devoir décrire les limites et équi­libres.

    S’il est effec­ti­ve­ment infai­sable de décrire ce qui est en réalité possible ou non, on a un problème là, dès main­te­nant. Je ne vois pas comment on peut attendre que le sala­rié sache de lui-même ce qu’il faut réel­le­ment respec­ter si le respon­sable légal de l’en­tre­prise est lui-même inca­pable de l’ex­pli­ci­ter par écrit.

    Si en réalité il est possible de décrire les choses correc­te­ment (bien entendu que c’est possible), alors insé­rer une formu­la­tion exagé­ré­ment large sert surtout à faire peur à l’em­ployé, à espé­rer qu’il se retien­dra plus que néces­saire, ou à pouvoir arbi­trai­re­ment lui repro­cher ce dont on jugera gênant après-coup.

    « l’ap­pli­ca­tion litté­rale ne passe­rait pas les Prud’­hommes de toutes façons »

    Si les deux premières réponses peuvent être de bonne foi, Cette réponse passe dans ma caté­go­rie « malveillance ».

    Si on sait que c’est inap­pli­cable, il n’y a aucune bonne raison de l’écrire. Si on sait que l’in­ter­pré­ta­tion légale sera restric­tive, il n’y a aucune bonne raison de ne pas rete­nir la formu­la­tion restric­tive dès le départ.

    Non ça ne revient pas au même. Ça veut dire que l’em­ployeur a une base pour faire pres­sion, pour se battre aux Prud’­hommes, et pour mettre une insé­cu­rité signi­fi­ca­tive sur l’em­ployé en cas de problème futur.

    Et puis, « inap­pli­cable » revient souvent à dire « illé­gal ». L’em­ployeur est en train de dire qu’il est prêt à inscrire des choses illé­gales, qu’il sait comme telles et dont il sait qu’elles ne seront donc pas appli­cables, et ce à votre détri­ment soit pour s’en servir quand même soit parce qu’il consi­dère que les droits du sala­rié sont de peu d’in­té­rêt face à son proces­sus d’en­tre­prise. Est-ce vrai­ment la rela­tion qui mérite d’être initiée ?

    Même ce qui ne passe pas les Prud’­hommes, je vous assure qu’être ou pas en viola­tion formelle d’une clause du contrat change tout pour le sala­rié, que ce soit nerveu­se­ment ou sur le rapport de force.

  • 10% d’al­ter­nants

    Parmi ces enga­ge­ments, 7 500 alter­nants en 2021 essen­tiel­le­ment sur des métiers tech­niques, soit 10% des effec­tifs français (77 000 sala­riés) de l’in­dus­triel éner­gé­tique, contre 7% en 2019. Cela repré­sen­tera un double­ment de la propor­tion d’al­ter­nants par rapport à 2016 (4,5%). « Après leur alter­nance, nous nous enga­geons à recru­ter la moitié de ces jeunes en CDI, déclare Pierre Deheu­nynck, mais le problème est d’ac­cé­der à eux. »

    http://voila-le-travail.fr/engie-veut-10-dalter­nants-en-2021-paru-dans-centre-inffo-le-29–01–2020/

    10 % ? Ça en dit long sur l’em­ploi des seniors.

    Pour en avoir 10 %, que fait-on des alter­nants quand ils prennent de l’ex­pé­rience ?

    Parce que dans la vie d’un sala­rié passé par l’al­ter­nance, cette alter­nance repré­sente entre 4 et 7 % de la vie profes­sion­nelle (2 à 3 ans d’al­ter­nance puis 42 à 45 ans de travail post alter­nance). Même en consi­dé­rant que tout le monde fait 3 ans d’al­ter­nance – ce qui est évidem­ment faux – et que le gouver­ne­ment renonce à l’âge pivot – pas de commen­taire – on ne devrait pas dépas­ser les 7 %.

    Arri­ver à 10 %, surtout si on promet les embauches, veut dire ne pas garder les plus vieux et trou­ver un moyen de s’en débar­ras­ser.

    Comp­tant que de plus on est très loin d’avoir 100% de parcours en alter­nance en France, ça veut clai­re­ment dire un énorme déséqui­libre où les plus vieux n’ont pas d’exis­tence.

    À un moment il va falloir qu’on fasse des choix de société, savoir si on veut faire travailler les gens plus vieux ou pas.

  • 117 milliards d’eu­ros

    — La fortune de Bernard Arnault est esti­mée à 117 milliards. Vous vous rendez compte de combien ça fait ? Ça permet de redis­tri­buer […] euros à […] pendant […] ans !

    — Ça n’est pas compa­rable ! Ça ne permet pas de manger. On ne mange pas des actions !

    Diable ! Bien sûr que ça se compare. C’est même tout le prin­cipe de la monnaie.

    Non on ne mange pas les actions, pas plus qu’on ne mange les billets et les pièces (enfin pas moi). On est juste en train de défi­nir une valeur d’échange commune qui permet­tra ensuite d’ob­te­nir de la bouffe (ou autre chose).

    C’est un peu comme la fameuse compa­rai­son de 1 kg de plomb à 1 kg de plumes. Certes ça fait beau­coup de plumes, mais on peut bien compa­rer les deux et ça pèse bien autant.

    Ici c’est la même chose. La monnaie c’est la mesure pivot. Si on a pour 117 milliards d’eu­ros d’ac­tions, ça « vaut » par défi­ni­tion autant que 117 milliards d’eu­ros de petits pois ou 117 milliards d’eu­ros en rési­dences secon­daires. C’est exac­te­ment ce que ça veut dire.

    Tant qu’il y a à la fois des gens qui veulent vos actions et des gens qui veulent se sépa­rer de bouffe, réfri­gé­ra­teurs, machines à laver & co, l’éco­no­mie permet d’échan­ger tout ça.

    — Ce sont des titres, pas des espèces ! Ça n’a rien à voir !

    Je crois que c’est la réponse la plus WTF qu’on m’ait faite.

    Nous payons avec des titres tous les jours, pour ache­ter le pain à la boulan­ge­rie ou nos légumes au marché.

    Ça fait long­temps que la mani­pu­la­tion d’es­pèces n’est plus le seul moyen de paie­ment. Aujourd’­hui on utilise massi­ve­ment des CB, encore un peu des chèques, mais aussi des tickets restau­rants, des bons d’achat, des cartes prépayées, etc.

    Tout ça est lié à des comptes en banques, qui eux même ne sont pas des gros coffres avec la même valeur en billets et en pièces.

    Et d’ailleurs, même quand on paye avec des billets et des pièces, ce n’est plus la valeur du papier ou du métal qui compte, mais ce qu’il y a écrit dessus. Oui, on a bien un titre, qui peut être échangé ailleurs contre autre chose.

    Refu­ser de consi­dé­rer la valeur des titres dans notre société moderne, c’est vrai­ment un argu­ment insensé. On peut éven­tuel­le­ment appliquer une décote liée l’ab­sence de liqui­dité mais on parle là unique­ment d’un coef­fi­cient sur la valeur qu’on attri­bue au patri­moine, ça ne remet nulle­ment en ques­tion le prin­cipe.

    — On ne peut pas ache­ter du pain et du fromage avec !

    Non, on ne peut pas, ou pas faci­le­ment. L’époque du troc est termi­née depuis long­temps.

    Par contre on peut vendre une action à quelqu’un qui veut l’ache­ter, et ache­ter du pain et du fromage avec ce qu’on a eu en échange. La monnaie et l’éco­no­mie moderne c’est exac­te­ment ça.

    Est-ce qu’on peut vendre 117 milliards d’eu­ros d’ac­tions ? Le volume d’échange trimes­triel est bien au-delà de 30 000 milliards d’eu­ros. Ça passe inaperçu.

    Est-ce qu’on peut vendre les 117 milliards d’eu­ros d’ac­tions LVMH de Bernard Arnault ? En consi­dé­rant que tout est en actions LVMH, ce qui est proba­ble­ment faux, ça repré­sente la 50% de la société. En une fois ça parait impos­sible.

    Il s’échange toute­fois 60 milliards d’eu­ros d’ac­tions LVHM chaque année. Mettons qu’on peut augmen­ter les échanges de 5% sans provoquer une panique, on peut tout solder en 40 ans. Évidem­ment on peut aller plus vite si on accepte d’avoir une influence notable sur les cours (certai­ne­ment à la baisse).

    Main­te­nant, si on veut s’ache­ter du pain et du fromage, on peut aussi se conten­ter des divi­dendes. De 2012 à 2018 LVMH a distri­bué des divi­dendes chaque année, pour une somme repré­sen­tant quelque chose comme 3,5% de la valeur moyenne de l’ac­tion sur l’an­née (je n’ai pas le chiffre exact, j’ai un ordre de gran­deur moyen calculé au jugé à partir de courbes).

    Sur 117 milliards ça fait 4 milliards par an, en espèces sonnantes et trébu­chantes cette fois ci. Un sacré plateau de fromages.

    — Mais c’est vola­tile, ça peut ne rien valoir demain !

    Les inves­tis­seurs n’étant pas fous, ils tiennent compte de ça dans la valo­ri­sa­tion qui fonde leurs inten­tions d’achat et vente, donc dans le cours de bourse. Bref, c’est déjà inté­gré dans le calcul (en même temps que les espoirs de gains, parce qu’en ce moment LVMH semble plutôt au contraire croitre vite).

    Mais, surtout, allez dire ça aux fonc­tion­naires qui voient leur point d’in­dice gelé. Ils vous explique­ront que même les euros n’ont pas une valeur si constante que ça en vue d’une conver­sion en pains et fromages.

    Allez aussi voir les Espa­gnols, qui vous explique­ront la varia­tion de la valeur de leur maison. Allez voir les Chypriotes, qui ont vu une ponc­tion massive sur tous leurs comptes en banque pour éviter la faillite de ces dernières. Tiens, parlez aussi aux grecs (d’un peu tout).

    Bref, oui, les valeurs asso­ciées aux choses changent avec le temps. La bourse est plus vola­tile que certains autres biens ou services mais ce n’est pas comme si le reste était stable. Les proba­bi­li­tés sont diffé­rentes mais les espoirs aussi. Comme nous disions, la valo­ri­sa­tion tient déjà compte de tout cela.

    Et bon, on parle de vendre, donc les risques futurs concernent surtout les ache­teurs, pas le vendeur. Si vrai­ment ça ne valait rien, je suppose que de toutes façons Bernard Arnault n’au­rait pas de quoi se plaindre si on l’en spoliait ;-)


    Note : Bien entendu qu’on ne propose concrè­te­ment pas de spolier Bernard Arnaud et liqui­der arbi­trai­re­ment son patri­moine de 117 milliards d’eu­ros là comme ça de but en blanc. La cita­tion géné­rique d’ori­gine permet de prendre conscience de ce que repré­sentent les nombres, puis discu­ter de répar­ti­tion et accu­mu­la­tion des richesses, de mérite indi­vi­duel, et du modèle de société que nous voulons.

  • « Infra­s­truc­­ture vélo » – L’évo­lu­tion

    Vous rappe­lez-vous le premier billet sur l’in­fra­struc­ture vélo à côté de chez moi ?

    Ça fait depuis fin août que ça dure. Oh, ça évolue, mais c’est pire à chaque étape, de plus en plus dange­reux. Petite rétros­pec­tive pour rire (ou pas) :

    1er septembre – Celui de droite débouche sans préve­nir à contre­sens au milieu d’une voie de circu­la­tion auto­mo­bile 😱
    11 septembre : On connait désor­mais l’in­ten­tion de l’ur­ba­niste. Le cycliste de droite doit bel et bien faire 10 mètres à contre­sens au milieu de la circu­la­tion puis tour­ner pour prendre le passage piéton afin de traver­ser les rails et rejoindre l’autre sens de circu­la­tion 😱, sans signa­li­sa­tion 😱
    26 novembre : Il y a eu deux étapes.
    1/ Ajou­ter un joli poteau au milieu de la piste, dont la couleur se confond tota­le­ment avec les noir et blanc du bitume 😱
    2/ Prolon­ger le sépa­ra­teur de la voie de droite pour la couper sans préve­nir et avec un marquage qui incite à se le prendre en plein avec le risque de tomber sous les roues de la voiture en face 😱😱
    2 décembre : La voie de gauche n’était pas assez dange­reuse alors on a déplacé le poteau en plein milieu, toujours aussi invi­sible 😱😱
    Main­te­nant il y a égalité, on risque l’ac­ci­dent grave quel que soit le sens de circu­la­tion 😱
    6 décembre : Ce long sépa­ra­teur sans terre-plein était dange­reux aussi pour les voitures alors eux on leur a mis une signa­li­sa­tion. Ce n’est malheu­reu­se­ment pas une solu­tion pour les cyclistes, quand bien même on le verrait sur fond de passage piéton.

    Entre trois et quatre mois pour ça… Oui les collec­ti­vi­tés et le respon­sable des travaux ont été aler­tés. On voit d’ailleurs bien qu’ils agissent.

    Cela dit, comme ils réus­sissent à faire de plus en plus dange­reux à chaque étape, j’en viens presque à me deman­der s’il n’est pas mieux de tout lais­ser en l’état.

  • Usage des données person­­­nelles par France Info et France Télé­vi­sion

    En pour­sui­vant votre navi­ga­tion sur ce site, vous accep­tez l’uti­li­sa­tion de cookies pour vous permettre de parta­ger du contenu via les boutons de partage de réseaux sociaux, pour vous propo­ser des publi­ci­tés ciblées adap­tées à vos centres d’in­té­rêts et pour nous permettre de mesu­rer l’au­dience.

    Bandeau en haut de page sur meta-media.fr

    Pardon ? Ai-je bien lu ?

    Alors j’ai fouillé et ce n’est pas beau à voir. Chaque point est à ma connais­sance une viola­tion du RGPD.

    Les fautes sont graves et massives. Elles néces­sitent proba­ble­ment au moins de suppri­mer toutes les données dont on ne peut pas prou­ver qu’elles ont été obte­nues sans vice de consen­te­ment. Il est aussi possible que consi­dé­rant l’am­pleur des données concer­nées, un signa­le­ment offi­ciel de l’ano­ma­lie à la CNIL soit néces­saire de la part du respon­sable de trai­te­ment.

    Ce qui suit concerne France Info et France Tele­vi­sion, et proba­ble­ment une majo­rité des sites du même groupe.

    1/ Manque de consen­te­ment préa­lable

    Lors de l’ac­cès à la page d’ac­cueil de France Info, sans réali­ser aucune inter­ac­tion clavier ni aucune inter­ac­tion souris (pas de clic, pas de dépla­ce­ment de souris au dessus d’élé­ments, pas de défi­le­ment de la page), le site fait des appels à xiti, chart­beat, urba­nair, et face­book avec des iden­ti­fiants uniques.

    Cela veut dire qu’ils opèrent au mini­mum des collectes et trai­te­ments de mesures d’au­dience (et proba­ble­ment des collectes en vue de person­na­li­sa­tion futures) avant d’avoir un quel­conque consen­te­ment, qu’il soit impli­cite ou expli­cite.

    Depuis mai 2018, le RGPD impose pour­tant un consen­te­ment préa­lable avant tout trai­te­ment de données person­nelles, hors certains cas légi­times qui ne peuvent pas inclure la mesure d’au­dience ou la person­na­li­sa­tion de conte­nus, ni la parti­ci­pa­tion à du pistage par des tiers (Face­book).

    Je ne prends pas en compte ici les appels aux régies de publi­cité et autres bases de données de rela­tion client. Il est possible (voire probable) que ces services fassent du pistage et/ou de la person­na­li­sa­tion mais je ne peux pas m’en assu­rer.

    2/ Manque de consen­te­ment expli­cite

    Un bandeau appa­rait à la première visite avec l’in­for­ma­tion suivante :

    « En pour­sui­vant votre navi­ga­tion sur ce site de France Télé­vi­sions, vous accep­tez l’uti­li­sa­tion de cookies et traceurs servant à mesu­rer l’au­dience, à person­na­li­ser votre expé­rience et vous consen­tez à rece­voir de la publi­cité et des offres adap­tées à votre profil. »

    Sur meta-media.fr j’ai un message simi­laire :

    « En pour­sui­vant votre navi­ga­tion sur ce site, vous accep­tez l’uti­li­sa­tion de cookies pour vous permettre de parta­ger du contenu via les boutons de partage de réseaux sociaux, pour vous propo­ser des publi­ci­tés ciblées adap­tées à vos centres d’in­té­rêts et pour nous permettre de mesu­rer l’au­dience. »

    Tout ou partie des usages décrits néces­sitent un consen­te­ment expli­cite et éclairé de la part des personnes concer­nées depuis la mise en place du RGPD en mai 2018.

    La pour­suite de navi­ga­tion ne peut être consi­dé­rée comme un consen­te­ment expli­cite et éclairé suivant les termes du RGPD. Les collectes corres­pon­dantes sont donc viciées.

    3/ Impos­si­bi­lité de refus de consen­te­ment

    Quand on souhaite confi­gu­rer ses consen­te­ments, l’ou­til proposé n’offre pas de refus possible pour la caté­go­rie « réseaux sociaux », quand bien même ils sont « suscep­tibles d’iden­ti­fier les données de connexion et de navi­ga­tion de l’in­ter­naute ».

    Cette infor­ma­tion a été confir­mée par les conseillers gérant le compte twit­ter :

    Cette impos­si­bi­lité de refu­ser des trai­te­ments annexes les met là aussi très certai­ne­ment en viola­tion du RGPD mais ce n’est pas tout :

    4/ Faux à l’en­re­gis­tre­ment des consen­te­ments

    Si l’uti­li­sa­teur ne se voit pas propo­ser d’op­tion pour refu­ser le consen­te­ment, cette option est bien présente. Elle est juste cachée.

    Comme elle est acti­vée par défaut, la vali­da­tion de la page de consen­te­ment, même pour ceux qui ont conscien­cieu­se­ment tout désac­tivé, enverra un consen­te­ment posi­tif expli­cite au registre des consen­te­ment.

    Plus qu’une absence de choix expli­cite, France Tele­vi­sion produit un faux consen­te­ment posi­tif. On dépasse à mon sens les erreurs d’im­plé­men­ta­tions. Il y a là trom­pe­rie et produc­tion de faux.

    5/ Absence d’in­for­ma­tion

    Vous ne pouvez pas vous oppo­ser au trai­te­ment des réseaux sociaux dans l’ou­til, il enre­gis­trera tout de même un consen­te­ment posi­tif expli­cite alors que vous ne l’avez pas donné, mais il y a une infor­ma­tion qu’on pour­rait s’op­po­ser à certains de ces cookies sur la page « poli­tique de gestion des cookies et sdk ».

    Sur cette longue page, on voit effec­ti­ve­ment en défi­lant qu’il existe un « sdk » pour Twit­ter. Aucun lien ou procé­dure n’est toute­fois donné pour s’y oppo­ser.

    Ce défaut d’in­for­ma­tion est d’au­tant plus gênant que les équipes connaissent ces liens et savent les donner quand une personne sait que c’est un problème et le signale :

    6/ Collecte et trai­te­ment malgré refus de consen­te­ment

    Après avoir refusé expli­ci­te­ment tous les consen­te­ments sur les inter­faces, France Info et France Tele­vi­sion conti­nuent pour­tant la collecte et le trai­te­ment des données.

    Ainsi, bien que les mesures d’au­dience soient expli­ci­te­ment refu­sées, des appels partent encore à Xiti, New Relic (la partie audience et mesures), Global Stats coun­ter, Outbrain et Google Tag.

    Ici encore, je ne prétends pas faire une liste exhaus­tive et je ne prends pas en compte plusieurs pres­ta­taires du domaine publi­ci­taire dont il m’est impos­sible de confir­mer s’ils font ou pas du pistage par iden­ti­fiant unique et/ou de la person­na­li­sa­tion (même si c’est probable).


    Le DPO de France Tele­vi­sion a été informé par email.

    Mouais… Pauvre Benoît Pelle­tier… Il y a un peu de diffé­rence entre l’au­to­pro­mo­tion et la réalité.

    Réponse de France Tele­vi­sion

    J’ai eu une réponse le 14 février. Je ne vais pas dire que c’est rapide, mais j’ai telle­ment de réponses qui prennent parfois 2 mois quand je parle données person­nelles, que j’en viens presque à trou­ver ça posi­tif.

    La réponse l’est moins. Extrait :

    Les déca­lages obser­vés dans la gestion des cookies et autres traceurs sur les sites visés (meta-media.frfran­cet­vinfo.frfran­ce­te­le­vi­sions.fr) par rapport aux nouvelles lignes direc­trices de la CNIL en la matière ont bien été iden­ti­fiés, et les correc­tions néces­saires inté­grées à notre plan de mise en confor­mité dans les délais requis par la CNIL.

    Lors de la présen­ta­tion de son plan d’ac­tion sur le ciblage publi­ci­taire pour l’an­née 2019–2020, la CNIL a en effet indiqué que son ancienne recom­man­da­tion du 5 décembre 2013 rela­tive aux cookies et autres traceurs était deve­nue obso­lète suite à l’en­trée en appli­ca­tion du RGPD, en ce qu’elle permet­tait le recueil du consen­te­ment de l’uti­li­sa­teur via la simple pour­suite de sa navi­ga­tion. Sa déli­bé­ra­tion du 4 juillet 2019 prévoit ainsi la fin de la pour­suite de la navi­ga­tion comme moyen d’ex­pres­sion du consen­te­ment. Afin toute­fois de lais­ser aux éditeurs de sites le temps néces­saire à l’adap­ta­tion tech­nique de leurs sites, la CNIL prévoit une période de mise en confor­mité à ses nouvelles règles, qui pren­dra fin à l’ex­pi­ra­tion d’un délai de six mois suivant l’adop­tion défi­ni­tive de sa recom­man­da­tion sur les moda­li­tés pratiques de recueil du consen­te­ment, dont le projet est actuel­le­ment soumis à consul­ta­tion publique jusqu’au 25 février 2020.

    Cette posi­tion de la CNIL est un vrai problème. Elle n’a aucun pouvoir ni légis­la­tif ni judi­ciaire et son pouvoir admi­nis­tra­tif ne l’au­to­rise en rien à donner un sauf-conduit sur l’ap­pli­ca­tion de la loi française ou euro­péenne (et donc du RGPD qui est appli­cable depuis mai 2018 au niveau euro­péen et enté­riné dans la loi française en juin 2018).

    Ce qui est en viola­tion du RGPD reste illé­gal et punis­sable auprès des tribu­naux, quand bien même la CNIL renon­ce­rait à faire dili­gence sur sa propre mission admi­nis­tra­tive.

    Malheu­reu­se­ment les éditeurs se servent des lenteurs de la CNIL et d’un texte de 2013, pré-RGPD, comme paravent pour s’exo­né­rer de leurs obli­ga­tions. Ces fumis­te­ries doivent prendre fin très rapi­de­ment !

    Je ne compte même pas la mauvaise foi :

    Dans cet inter­valle, nous conti­nuons à travailler sur l’amé­lio­ra­tion de la gestion des traceurs utili­sés sur nos sites. Celle-ci se heurte à certaines contraintes tech­niques impo­sées par des tiers comme Face­book, dont les cookies font l’objet d’une infor­ma­tion des utili­sa­teurs sur les moyens de s’op­po­ser à leur utili­sa­tion via les liens présents dans notre poli­tique de gestion des cookies, et non direc­te­ment dans notre gestion­naire de cookies.

    Je tiens aussi à vous infor­mer que pour remé­dier à certaines de ces diffi­cul­tés, et proté­ger davan­tage les données person­nelles de nos utili­sa­teurs, nous avons pris la déci­sion de mettre un terme à l’usage du « social login » (le dispo­si­tif permet­tant de créer un compte utili­sa­teur via son compte de réseau social) avec Face­book et Google sur les sites fran­cet­vinfo.fr et france.tv.

    Il y a peu de chances que le retrait des créa­tion de compte via un four­nis­seur d’iden­tité tiers (Face­book, Google) ait été motivé pour limi­ter la collecte de données person­nelles. En tout cas reti­rer une fonc­tion­na­lité qui ne peut être que ponc­tuelle, volon­taire et expli­cite de la part du visi­teur et en paral­lèle lais­ser les traceurs invi­sibles de la même source sans donner de moyen simple de s’y oppo­ser… j’ap­pelle ça être hypo­crite.