Au-delà de la caricature de l’image, il y a quelque chose d’intéressant là dedans.
J’ai suivi une filière scientifique, j’exerce un métier technique. Je devrais considérer mon enseignement de façon forte mais avec le recul ce ne sont pas les math, la physique ou globalement les sciences qui m’ont marquées.
Ce qui m’a beaucoup servi c’est la communication, la philo, les bases de l’économie, le français, l’anglais, l’éducation civique sur nos institutions. De la filière scientifique, outre les fondamentaux de collège, j’attache beaucoup d’importance à la compréhension de ce qu’est la démarche scientifique et expérimentale ainsi qu’à la compréhension des statistiques et des pièges associés.
Tout ça m’a servi pour comprendre le monde, y participer, y être indépendant, et apprendre ce qui m’a manqué. Ça a eu infiniment plus de valeur que de savoir faire une intégrale ou un calcul matriciel. Mis à part le français et l’anglais, c’était pourtant tout considéré comme des disciplines accessoires, voire inutiles.
Rétrospectivement je regrette de ne pas avoir prêté plus d’attention à l’histoire pendant mes années collège et lycées. J’échangerais avec peu d’hésitation une grande partie de ce que j’ai appris en math, physique et svt contre de la communication, du droit, le fonctionnement de nos institutions, des bases politiques, de l’analyse des média, de la philo, de la dynamique de groupe, quelques bases d’économie, quelques bases de négociation, de la socio et du développement personnel.
Même pour exercer mon métier technique, ça aurait eu beaucoup plus de valeur.
Si j’osais j’ajouterais même des bases pratiques sur nos administrations et services (type caf, sécu, fiscalité, légifrance, etc.) ainsi que des travaux manuels type plomberie, travail du bois, mécanique, électricité, etc. J’ai eu une partie manuelle pendant mes classes préparatoires math sup et spé (tour à métaux et soudure à l’arc) mais ce fut tard et très spécialisé.
Ça fait beaucoup et il n’est évidemment pas question d’abandonner le 7×8 ni aucun des fondamentaux (bon, par contre je ne suis pas certain que savoir ce que H2O signifie en fait vraiment partie). Il y a plein de compromis à faire, pas assez d’heures, déjà trop de temps scolaire. Je réfléchis à haute voix mais n’ai pas la prétention de dire ce que doit être le programme scolaire en détail.
Un autre point est que je valorise justement beaucoup ce sur quoi je n’ai pas eu d’évaluation.
J’ai réfléchi en philo quand on a eu des cours d’épistémologie en école d’ingénieur, peut-être parce que je l’ai abordé autrement que scolairement dans une optique d’examen.
J’ai vraiment commencé à pouvoir pratiquer l’anglais dans les études supérieures, quand la prof avait pour objectif de nous faire nous exprimer et échanger plutôt que noter ma compréhension de telle ou telle règle, de telle ou telle formule, de tel ou tel vocabulaire.
J’ai osé parlé quand on m’a montré que la communication c’était aussi quelque chose qui s’apprend et qui s’exerce et pas uniquement une question de caractère.
J’ai apprécié les sciences éco et l’instruction civique parce qu’il n’y avait littéralement aucun enjeu scolaire pour moi dans ces matières et j’ai écouté plutôt que cherché à réussir.
J’ai compris des choses sur les groupes et j’ai profité de ces mêmes groupes quand j’ai été mis dans un contexte où il fallait collaborer sans interdiction de copier et sans chercher une évaluation individuelle.
J’ai été pertinent quand on m’a autorisé à faire des recherches, à collaborer, à lire, à comprendre, à me renseigner, plutôt à vérifier si j’avais bien appris ma leçon.
Là dessus je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays mais il y a vraiment un truc cassé dans notre système scolaire jusqu’à BAC ou BAC+2.
Mon corps commence à me le crier assez fort : Il me faut un vrai fauteuil de bureau.
Je suis preneur de vos retours sur le top 5 suivant, et encore plus si vous êtes sur Lyon pour me permettre de les essayer :
RH New Logic 220
RH Logic 400
BMA Axia
Herman Miller Embody
Kinnarps 9000
HÅG Capisco
À défaut je veux bien d’autres suggestions :
Je cherche un fauteuil haut de gamme pour un usage bureautique 8 à 12h par jour, avec un bon maintien et une assise dynamique (pas juste un dossier qui se relève). Je fais particulièrement attention au maintien lombaire et cocix.
Idéalement j’aimerais aussi que le dossier ou l’assise sachent m’accompagner quand je me penche vers l’avant, même si c’est juste de quelques degrés. Tous les sièges ne savent pas le faire.
Le budget est dans l’idéal de l’ordre de 500 € HT (donc à priori de l’occasion, parce que mes références coûtent bien plus cher que ça neuves) mais ce ne sera pas le critère décisif. Je peux même envisager de mettre 3x ça si je suis convaincu que c’est la bonne chaise et qu’elle me durera 10 à 15 ans. 150 € par an payé par ma boite perso c’est finalement peu cher pour ce que ça achète.
Note : Je ne veux pas de fauteuil gamer. Ce n’est pas une question de style, c’est que ce sont généralement juste des fauteuils baquet très rembourrés. C’est confortable sur le moment mais ça ne fait pas le même boulot qu’un vrai fauteuil ergonomique.
Pour l’histoire, je suis sur une chaise de table droite en bois type Ikea, avec juste trois assises en mousse peu dense de faible épaisseur. Oui, on fait difficilement pire.
J’ai un bureau assis-debout que j’utilise anecdotiquement pour des réunions mais ça ne fait pas tout. Il me faut aussi une assise correcte.
Je suis déjà passé par un fauteuil. Je m’étais payé à RH Logic 400 d’occasion il y a quelques mais il y avait trop de choses qui fonctionnaient mal et j’ai du le renvoyer.
J’ai procrastiné, trop longtemps, et me revoilà à la case départ.
Dans ma liste, j’ai eu l’occasion de tester le RH logic 400 et il semble avoir tous les réglages qu’il me faut. Je ne l’ai pas trouvé miraculeusement confortable mais comme mon modèle ayant été dysfonctionnel, mon état d’esprit n’était pas le bon et je ne veux pas me montrer trop affirmatif. Par contre la poire externe me gêne, c’est un coup à ce que le chat joue avec et la casse. Je me rappelle aussi qu’en étendant l’assise vers l’avant, la bascule n’est alors pas totalement décentrée et les pieds perdent légèrement contact avec le sol quand on penche à l’arrière.
Le RH New Logic 220 règle au moins la question de la poire en l’intégrant dans le dossier, et a je crois une assise plus longue (donc à priori moins de raison de l’étendre vers l’avant) mais je n’ai pas trouvé de retours et il risque d’être impossible d’en trouver d’occasion.
Le Kinnarps 9000 a un mécanisme asynchrone pour les bascules (l’assise et le dossier bougent indépendamment). C’est à priori vraiment ce que je cherche et c’est rare. Dans les commentaires plusieurs notent malheureusement un faible soutien dans le dos et ça mériterait d’être testé.
L’Herman Miller Embody semble pas mal, mais un peu en dessous des précédents, avec un mécanisme synchrone plus classique et un soutien lombaire moins bon que le RH. Il a par contre le bon gout d’avoir un filet dans le dos et ça peut être un gros avantage l’été.
Le BMA Axia semble bon dans toutes les revues que je lis, et pourtant il est peu mentionné et vu comme plus rustique. Bref, là aussi ça demande des retours.
Le HÅG Capisco est le seul différent ou original. On est sur un siège dynamique fait pour bouger mais à basculement simple. Ça a l’avantage d’avoir aussi une position haute utilisable, un presque debout. Disons que j’ai peur de passer à des choses originales sans essayer avant.
J’ai pour l’instant cru lire les Steelcase Please et Leap comme étant un cran en dessous. Il semble au moins qu’ils ne savent pas accompagner vers l’avant.
L’Autonomous ErgoChair 2 n’a pas des revues géniales quand on lit des comparaisons avec tout le reste. J’ai l’impression d’un fauteuil milieu de gamme qui a su faire un bon marketing en se comparant avec des mauvais fauteuil ou en ciblant des gens qui venaient de mauvais fauteuils.
Les Ikea ou similaire avec juste un dossier inclinable ne sont à priori pas du tout ce que je cherche (même si probablement bien plus confortables que ma chaise droite en bois, si j’investis ce sera pour un vrai siège ergonomique)
Vous êtes bien entendu les bienvenus à me faire changer d’avis.
Je lis des docs qui parlent de renouvellement de matériel pour la 5G et j’ai l’impression de retrouver les analyses fumeuses des cabinets de stratégie qui se sont toujours plantés dans mon corps de métier.
Ils sont tous d’accord sur trois points :
En France, aujourd’hui le renouvellement des téléphones se fait tous les 22 à 24 mois en moyenne (et j’avoue que j’aurais plutôt parié sur 36 mois pour ma part).
Le marché des téléphones tend à croitre de moins en moins vite, voire à décroître.
On commence à toucher 70 à 85% de la population âgée de 12 ans et plus (on ne se limite même pas aux adultes là).
Alors jouons à un jeu.
Mettons que la 5G s’activera partout au premier semestre ou second semestre 2021, ce qui est une hypothèse très favorable à la théorie d’une augmentation du renouvellement.
Mettons que ceux qui sont de nature à renouveler leur matériel pour profiter de la 5G ne sont pas plus technophiles que la moyenne et renouvellent tous les 22 mois en moyenne. Ici aussi l’hypothèse est favorable au point de ne pas en être crédible.
Enfin, on trouve des téléphones compatibles 5G dès avril 2020. Une seconde vague arrive en juillet. Pour simplifier je considère leur disponibilité en juillet, même si c’est là aussi assez favorable. Tout n’est pas compatible 5G à cette date, mais celui qui veut un compatible 5G le trouvera.
5G dispo entre janvier et juin 2021
5G dispo entre juillet et décembre 2021
Aurait naturellement renouvelé entre juillet et décembre 2020
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Aurait naturellement renouvelé entre janvier et juin 2021
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Aurait naturellement renouvelé entre juillet et décembre 2021
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Aurait naturellement renouvelé entre janvier et avril 2022
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On voit que même en se limitant à ceux qui vont effectivement changer leur téléphone uniquement pour accéder à la compatibilité 5G (ce qui ne concerne évidemment pas tout le monde) et même avec des hypothèses démesurément favorable, ça va ne va concerner que trois cases dans mon tableau.
Petit calcul : Si tous les utilisateurs sont répartis équitablement, les utilisateurs qui auront la 5G dès le premier semestre 2021 mais qui auraient renouvelé au naturellement au second semestre représentent environ 14% de la population cible, et ils avanceront leur renouvellement de 27%. Les deux dernières cases représentent chacune 9% de la population. Celle de la première colonne avancera son renouvellement de 50%. Celle de la seconde colonne avancera son renouvellement de 23%. 0.14 × 0.27 + 0.09 x (0.5 + 0.23) = 10%
On obtient donc une augmentation de 10% de la production de smartphones sur une période de 22 mois pour la population qui serait de nature à changer de téléphone uniquement pour avoir la 5G.
Pas rien, mais pas la fin du monde non plus, même avec des hypothèses démesurément favorables à la théorie du renouvellement anticipé.
Maintenant cherchons des hypothèses un peu plus réalistes.
Ceux qui sont de nature à changer leur smartphone uniquement pour avoir la 5G sont probablement en bonne partie des technophiles. Il est donc logique de penser qu’ils ont un renouvellement plus fréquent que la moyenne (mamie change peu son téléphone, et ne va certainement pas changer son téléphone pour la 5G). Mettons qu’ils renouvellent en moyenne 20% plus vite (estimation au doigt mouillé) ça nous donne 18 mois plutôt que 22.
On peut aussi penser qu’une partie de la population, surtout hors zone urbaine, ne sera pas couverte avec une 5G en haut débit dès 2021. Les plans de déploiement sont plus long que ça. Ajoutons donc une colonne pour faire dériver au premier semestre 2022. Là aussi, c’est raisonnable, je peux parier que les déploiements ne seront pas finis à cette date.
5G jan. à juin 2021
5G juil. à déc. 2021
5G jan à juin 2021
Aurait naturellement renouvelé entre juillet et décembre 2020
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Aurait naturellement renouvelé entre janvier et juin 2021
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Aurait naturellement renouvelé entre juillet et décembre 2021
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Ça fait moins peur d’un coup, hein ?
Notre 10% de tout à l’heure arrive dans les 4%. Ajoutons que tout le monde n’est pas de nature à changer son téléphone pour de la 5G, on arrive dans les 2 à 3%.
Avec des hypothèses plus réalistes, la 5G pourrait entrainer une augmentation de consommation de smartphone de l’ordre d’au mieux 2 à 3% pendant 18 mois, puis plus rien ensuite (le parc étant alors à son renouvellement normal).
Ce ne sont pas des estimations, ce sont des ordres de grandeur pour donner une idée.
Vous n’y croyez pas ? Pourtant les projections de croissance des constructeurs de smartphone correspondent à ces résultats. L’histoire de la 4G aussi.
L’argument anti-5G qui consiste à dire que cela aboutit à une croissance des ventes est tout simplement infondé. Le phénomène avait déjà été observé lors du passage de la 3 à la 4g (à la différence qu’à l’époque le marché était encore en forte croissance). pic.twitter.com/GFaoUPeg0r
En même temps avec une fréquence de renouvellement déjà très élevée et un marché occupé dans les 80%, imaginer un bonus de croissance gigantesque est juste mathématiquement impossible. Ce n’est pas pour rien que la croissance du marché s’est arrêtée.
Pour y arriver il faudrait convaincre d’un coup tous ceux qui habituellement ne renouvellent pas ou peu leur smartphone. Problème, ce sont justement les moins technophiles, ceux qui ne se laisseront pas facilement convaincre de faire un renouvellement inutile sous prétexte de 5G. Il faudrait leur couper 3G et 4G pour les forcer, mais ça n’arrivera pas.
Ok, mais alors comment des études arrivent à parler d’effet majeur ? Il suffit de les lire.
Celles que j’ai croisé regardent les projections de vente de téléphones en 5G (qui vont effectivement croissantes) et le fait que c’est un argument de vente et de marketing de la part des opérateurs ou des constructeurs, et en tirent que ça va augmenter les ventes. Là vu qu’on parle d’augmentation on tire au doigt mouillé un scénario bas, un scénario moyen et un scénario haut. Rien de plus.
Les plus délirantes vont compter une explosion de la réalité virtuelle et de casques VR dans l’équation, parce que tel ou tel forum a fait il y a quelques années une projection sur ce que serait l’avenir 10 ou 20 ans après. Il suffit de regarder celles d’il y a 10 ans pour voir ce que ça vaut (et même si c’était vrai, imputer la VR à la 5G c’est assez osé).
Bien évidemment tout ceci est partiel. Il y aura aussi des usages que nous n’aurions pas eu sans 5G, et probablement du matériel pour ça. Il y aura bien une augmentation. Elle est juste totalement impossible à prévoir.
Dire « il y aura effet rebond » n’est pour l’instant basé sur rien de tangible, même pas l’histoire.
C’est d’autant moins vrai que ces nouveaux usages, cette nouvelle bande passante voire ces nouveaux matériels vont aussi permettre des choses différentes.
On a par exemple moins de consommation sur les antennes. On peut imaginer (à long terme) plus de visio, de télésurveillance et de télérelevés et donc moins de déplacement. On peut aussi imaginer la 5G dans les transports, donc plus d’automatisation et moins de consommation d’énergie.
On peut imaginer plein de choses. C’est un peu plus étayé par l’histoire et les besoins d’aujourd’hui que les hypothèses d’effet rebond, mais ce n’est pas plus chiffrable. Je vais donc m’en abstenir.
Peut-être que le solde CO2 de la 5G sera mauvais, mais ça reste encore franchement difficile à autrement qu’en boule de cristal. Possible aussi qu’il se révèle très bon. Ce qui est probable, par contre, c’est que le renouvellement des smartphones ne jouera qu’un effet très mineur dans tout ça.
Je vous remercie d’éviter tous les délires sur « dans ce cas on ne fait rien ? », « pffff, encore un qui croit au solutionisme technologique » ou au contraire « pfff ces écologistes rétrogrades ». Si vous voulez faire de l’idéologie binaire, faites-le sans moi.
Je vais quand même ajouter : Vous voulez faire quelque chose ?
Imposez une garantie matérielle sur 3 ans
Imposez un suivi logiciel actif sur 5 ans
Interdisez le verrouillage d’Apple qui empêche les réparateurs tiers ou les pièces compatibles
Imposez un remplacement de la batterie aisé et les spécifications nécessaires
Arrêtez d’obliger à fournir des oreillettes par défaut
Interdisez de fournir le chargeur avec le smartphone
Imposez l’utilisation d’un mécanisme de charge rapide standardisé plutôt que l’usage de blocs de charge propriétaires
Il y a bien plus à proposer mais rien que ça aura bien plus d’effet que dire oui ou non à la 5G.
Comme l’a relevé avec sagacité notre confrère belge des éditions Vies parallèles, le fait de ne pas mettre le code-barre à l’extérieur du livre le rend inexploitable par (les robots d’) Amazon. Zones sensibles a donc décidé de placer ce code-barre en deuxième de couverture, au bas du colophon qui se trouve sur cette page, et ce à partir de notre prochaine parution, Généalogie de la morale économique de Sylvain Piron, prévue pour le 20 novembre. Il en sera de même pour tous nos ouvrages à venir. Cette simple et élégante solution — qui permet par ailleurs d’éviter de ruiner le graphisme de certaines couvertures en raison de l’inélégance du code-barre — fait que nos ouvrages ne seront donc plus commercialisés par Amazon.
J’ai la désagréable impression qu’on se trompe de combat. Ce n’est pas contre Amazon qu’on se bat en déplaçant le code barre, c’est contre l’automatisation.
On rend plus complexe cette automatisation. On va devoir utiliser des humains plutôt que des robots, et prendre plus de temps aux humains là où ils opèrent déjà.
Ça va impacter les robots d’Amazon comme ceux de n’importe quel entrepôt automatisé, y compris ceux que gèrent quelques gros libraires. Ça va même impacter le petit libraire de quartier qui va galérer un peu plus à trouver ce code barre et perdre du temps à ouvrir le livre au final.
Depuis quand occuper du temps inutilement à des humains est-il une victoire ? Qu’avons-nous fait pour mériter ça ? Nous marchons sur la tête. Nous devrions au contraire nous féliciter de chaque bride d’automatisation, de chaque travail épargné.
Le pire c’est que comme l’article le dit si bien, ça ne va pas faire une grande différence pour Amazon. Il y a deux catégories de personnes qui seront vraiment emmerdées : le lecteur (qui ne trouvera pas le livre là où il le pensait) et le libraire (qui en a aussi besoin de ce foutu code barre, que ce soit lors de la réception ou lors de la vente).
La problématique est plus large. C’est devenu une habitude de dire qu’on refuse les caisses automatiques pour sauvegarder l’emploi. Qu’on en vienne à considérer comme une solution positive de volontairement alourdir le travail des humains est juste hallucinant. L’autoflagélation a de beaux jours devant elle.
Il y a bien des débats à avoir et des révolutions à mener. Elles sont au niveau du partage des richesses au sein d’une société qui n’est plus basée sur le plein emploi. Il y a plein de choses à imaginer, plein de choses à créer, mais ce devrait être une source de réjouissance.
Pour ça il faut investir le terrain politique. Le seul candidat en 2017 à parler de la révolution de l’emploi dans un monde automatisé s’est retrouvé bien seul. C’est certain que c’est plus facile de déplacer un code barre, mais est-ce vraiment ça qu’on souhaite ?
J’écris à la place de mon beau père. Il paye actuellement 5 € pour un forfait mobile 2 h + 100 Mo.
En réalité il paye bien plus, parce que vous faites quand même payer 50c les 10 Mo hors forfait. Oui, rien que ça est un scandale en 2020. Ça s’appelle exploiter les plus pauvres.
Soit, on va changer d’offre. Sauf que… ben toutes les offres sont des offres spéciales qu’il ne peut pas souscrire vu qu’il est déjà abonné. Du coup on appelle, ou plutôt on écrit vu que tout se passe par chat.
Et là, on lui propose de passer à une offre à 9,99 €. Ok, pourquoi pas mais j’ai la présence d’esprit de demander ce que contient l’offre et oh, elle contient… 100 Mo.
Oui, la même chose, pour deux fois le prix actuel, c’est l’offre qu’on lui fait. Bon, il y a des communications illimitées mais ce n’est pas là dessus qu’il y a du hors forfait. C’était moi au clavier, heureusement. Mon beau père se serait peut-être laissé avoir à accepter la proposition et payer le double pour aucun changement.
Ok, on recommence, quelles offres possibles ? Aucune. Il y a plein d’offres en cours mais toutes sont réservées aux nouveaux abonnés.
Une seule solution : Une option à 5 € pour 2 Go, donc 10 € au total Pour 2,1 Go. Oui, vous avez bien lu. C’est l’unique proposition, l’unique possibilité.
Je ne cherche pas forcément à avoir les promotions en cours, pas même un truc au niveau de la concurrence, juste une offre standard un minimum honnête. Non, même pas.
Est-ce parce que la date de naissance de mon beau père est dans les années 50 que vous cherchez à l’arnaquer ainsi ? Je n’ose le penser mais je n’ai pas d’autres explications.
Je n’aime pas la polarisation autour du télétravail.
C’est facile de se moquer et de traiter d’idiots tous ceux qui ne lâchent pas toutes les vannes. La réalité est, comme toujours, bien plus complexe.
Il y a des sociétés qui ne veulent pas de télétravail autrement que ponctuel, et c’est tout à fait respectable.
Parfois c’est juste un choix. Certains préfèrent sortir le soir avec les collègues, faire des jeux de société, ou être sur place ensemble. Ça ne dit pas que le télétravail est mal, juste tout le monde ne souhaite pas vivre ainsi.
Vouloir compléter une équipe hors du télétravail n’est pas plus illégitime que compléter une équipe en télétravail.
Parfois les entreprises ne savent simplement pas encore tout, et en ont conscience. Passer du présentiel au télétravail c’est quand même une sacré révolution.
Elles peuvent préférer y aller par étapes, se confronter aux problèmes au fur et à mesure avec un impact limité.
Il y a la stratégie de commencer par du télétravail partiel et celle de limiter le télétravail total à certains salariés plus autonomes, voire qui ont déjà une première expérience dans une entreprise précédente.
J’ai parfois dit à des candidats « ici le télétravail on connait déjà, ce n’est pas improvisé », parce qu’ils prennent bien moins de risques ainsi. Ça ne m’étonne pas que des entreprises aient la même politique dans l’autre sens, et préfèrent commencer avec des salariés qui savent déjà.
Vous pouvez penser que c’est de la défiance, j’y vois de la sagesse. Celles qui me font peur sont plutôt celles qui se lancent sans savoir, sans réfléchir, sans comprendre. Ce sont ces dernières qu’il faut éviter de rejoindre.
Il ne suffit pas de dire « ok, à partir de demain on fait du télétravail ». Ce serait aussi simpliste que dangereux.
Du point de vue de l’entreprise on parle de risques psychosociaux. Comment évite-t-on que quelqu’un ressente de l’isolement ? Comment évite-t-on qu’il se mette de lui-même la pression ? Comment l’aide-t-on à gérer la séparation pro-perso quand il travaille de chez lui ? Comment détecter les prémisses d’un burn-out ?
Comment communiquer dans cette nouvelle organisation ? Avec quel outil ? quelles pratiques ? Quelle gestion des notifications ? Comment sait-on à quel moment on peut interagir avec une personne et à quel moment on risque d’empiéter sur sa vie perso quand on ne peut plus se baser sur la présence au bureau ?
Comment former les managers à une nouvelle approche et de nouveaux réflexes ? Comment gère-t-on la relation avec son manager en visio et par écrit ? Comment faciliter l’intégration des nouveaux ? L’organisation est-elle identique pour les salariés autonomes et ceux qui font de l’exécution ? La culture informatique est-elle suffisante dans tous les départements ? Comment les départements basés sur l’émulation locale vont-il changer de culture ? Comment évite-t-on de tout faire exploser si certains groupes n’avancent pas vers le télétravail à la même vitesse et génèrent des jalousies ou des frustrations ?
Comment assurer une installation correcte au salarié ? Faut-il financer écran, fauteuil et bureau ? si oui comment ? avec quelle politique d’utilisation personnelle vu que le salarié ne voudra pas forcément tout dupliquer chez lui ? quelle politique si c’est une utilisation personnelle qui casse quelque chose ? Faut-il imposer un débit de connexion minimum ? une pièce séparée des enfants le mercredi après-midi ? Faut-il financer des espaces de coworking ?
Comment gère-t-on les rencontres une fois de temps en temps dans l’année ? Avec quel budget pour les déplacements ? Faut-il pour cela imposer un temps de trajet maximum pour faciliter ces déplacements ?
Administrativement, se limite-t-on à la France ? Sinon quelles sont les règles et les impacts ? Un français peut-il télétravailler ponctuellement depuis ailleurs que chez lui ? depuis l’étranger ? qu’en dit l’assurance ?
Que fait-on si un salarié vit finalement mal le télétravail ? Faut-il un bureau local pour ceux-là ? Que faire avec ceux qui ne s’adaptent pas au télétravail des autres ? Comment évite-t-on de faire des groupes étanches entre ceux en télétravail et ceux en local ? Comment est-ce qu’on qualifie l’adaptation au télétravail d’un nouveau collaborateur lors de sa période d’essai ?
Et du point de vue du salarié, comment gérer les livraisons de colis qui interrompent une réunion importante ? Comment gérer l’enfant qui pleure ou qui sollicite sur les horaires de travail ? Faut-il d’ailleurs imposer quelques heures de présence communes ou être plus souple ? Que fait-on si la connexion saute ? Sait-il régler son débit pour éviter que l’adolescent à côté ne prenne toute la bande passante ?
Honnêtement il y a des réponses à tout ça. Il ne s’agit pas de dire que ce sont des problèmes bloquants ou que le télétravail est fondamentalement plus problématique que la présence.
Ce sont par contre des enjeux qui ne s’ignorent pas, ou qui ne devraient pas s’ignorer dans la transition.
Malheureusement ça ne s’invente pas forcément. Une partie des réponses dépend de choix très subjectifs et on ne peut ni ne doit se contenter de suivre un livre ou un consultant.
Bref, critiquer les entreprises qui ne font pas leur révolution en un claquement de doigts c’est espérer que ces entreprises jouent aux apprentis sorciers.
S’il y a des entreprises à éviter ce ne sont pas celles qui y vont avec prudence mais réelle ouverture, ce sont celles qui y vont sans réfléchir, avec un big bang naïf.
Ça peut très bien se passer et tomber en marche sans trop y penser, surtout dans une petite structure, mais ça peut aussi merder gravement avec des conséquences irréparables autant pour l’entreprise que pour les salariés. Les entreprises recommandables chercheront à anticiper un peu.
L’histoire le montre : le comportement des policiers dépend largement des ordres qui leur sont donnés, de la fermeté des rappels aux procédures et au droit, de l’impunité promise ou non. « Vous serez couverts », déclarait aux policiers parisiens le préfet Maurice Papon quelques jours avant le massacre de manifestants algériens le 17 octobre 1961. A l’inverse, on sait ce que l’absence de drame pendant les émeutes de Mai 1968 doit aux consignes du préfet Maurice Grimaud : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. »
Or, lundi, à Paris, dans un tout autre contexte, c’est un commissaire divisionnaire, haut gradé de la brigade anticriminalité de Seine-Saint-Denis, qui fait un croche-pied à un manifestant. C’est le préfet Lallement qui couvre une opération où des hommes entraînés pour courir après des délinquants sont chargés d’évacuer des migrants installés dans des tentes et au cours de laquelle un journaliste est molesté. En juillet, devant les députés, c’est Gérald Darmanin qui déclare : « Quand j’entends le mot violences policières, personnellement, je m’étouffe », reprenant le verbe utilisé à sept reprises, au cours de son agonie, par Cédric Chouviat, ce livreur mort en janvier, à la suite d’un contrôle policier.
J’aime bien l’application de l’effet Dunning Kruger à la gestion des dépendances externes dans la programmation.
On commence par inclure un peu tout et n’importe quoi sans trop y réfléchir avant. Avec l’expérience on réalise les risques et on se prend quelques méchants murs. À cette étape les plus techos finissent vite avec un « je refais tout moi-même, après tout il n’y a rien de magique et je sais faire ».
Cette phase de crise est appelée « vallée de l’humilité » dans les graphiques de l’effet Dunning Kruger. À propos de la gestion des dépendances c’est tout le contraire : une crise d’égo. On se croit meilleur que tout le monde. On croit pouvoir tout faire soi-même, et que ce sera mieux.
La sagesse vient de se rendre compte qu’on va faire moins bien, pour avoir au final les mêmes problèmes, mais après avoir dépensé tout son temps pour rien. Là on commence alors à réutiliser de nouveau des briques tierces. On fait juste plus attention à quoi, quand, comment, et surtout au cycle de vie de ce qu’on intègre.
Oui vous savez faire, mais vous ne ferez probablement pas aussi bien, faute de temps, faute de relecteurs, faute d’expérience. Vous ferez des erreurs. Vous oublierez des cas. Vous ne verrez pas certains problèmes de sécurité. Vous n’implémenterez pas toutes les fonctions utiles.
Ce n’est pas que l’auteur de la bibliothèque de code trouvée sur internet est meilleur que vous, c’est qu’il a choisi de se concentrer sur un ou deux problèmes là où vous en avez bien d’autres à gérer. Ce n’est pas qu’il fera moins d’erreurs, c’est qu’il bénéficiera des corrections de tiers. Ce n’est pas qu’il a plus de temps ou plus de connaissances, c’est que lui ne sera pas tout seul.
Ce n’est pas forcément vrai aujourd’hui, mais avec le temps les projets communs gagnent forcément sur les projets individuels, pour ces raisons. Et si vous pensez avoir le temps et l’expertise pour faire mieux ou pour corriger le code déjà en ligne, contribuez afin d’enrichir pour les autres. Ayez juste l’humilité de voir que vous ne pouvez le faire que sur un nombre limité d’items. Sur le reste il sera préférable de réutiliser ce que d’autres auront réalisé.
Je voulais voir depuis un moment comment faire interagir mon site photo ou mon compte Mastodon photo avec Pixelfed.
TL;DR: Ça communique, mais ça reste deux espaces distincts. Mastodon sera le seul à avoir les messages pur texte, Pixelfed le seul à avoir les story.
Par rapport à Instagram
Les story sont limitées à une photo telle quelle. Il n’y a pas de widgets à ajouter, pas de possibilité d’y mettre du texte, pas de possibilité de référencer une publication existante ou un compte existant.
De la même façon, il n’y a pas de « publication à la une » permettant de donner une pérennité à certaines story. Il semble aussi que la suppression manuelle des story avant leur expiration ne soit pas encore implémentée.
Sur le fond, sinon, au moins du point de vue des publications du flux standard, ça semble très similaire.
Accéder aux contenus Mastodon
Je peux, depuis Pixelfed, m’abonner à des comptes Mastodon. Je verrai alors dans mon flux toutes les nouvelles images publiques qui seront publiées depuis l’abonnement.
Je vois aussi les réponses publiques faites depuis Mastodon, qu’elles soient faites à des publication Mastodon ou des publications Pixelfed.
Enfin, je vois les messages privés qui me sont envoyés depuis Mastodon, et peux y répondre.
Je ne vois cependant pas les messages texte publics des comptes Mastodon. Je ne vois non plus aucun contenu « réservé aux abonnés » publié sur un compte Mastodon, même si j’y suis abonné. Enfin, je ne vois pas les like faits pas des comptes Mastodon sur les publications Mastodon. Plus étonnant, Pixelfed ne voit même pas les photos de profils des comptes Mastodon.
Accès depuis Mastodon
Ça fonctionne aussi dans l’autre sens.
Depuis Mastodon je peux m’abonner à un compte Pixelfed, y voir les publications du flux standard et les réponses qui y sont faites. Je peux aussi voir les réponses ou likes de Pixelfed sur mes propres contenus, ainsi que les messages privés qui me sont envoyés.
Je ne vois cependant pas les story publiées. Je m’attendais à les voir sous forme de message effacé au bout de 24h.
Et alors ?
Alors, sauf à utiliser les story, je vois mal l’intérêt de Pixelfed pour celui qui publie. Mieux vaut se laisser toutes les possibilités ouvertes par Mastodon, et une compatibilité agrandie quant aux intéractions. Ce serait dommage de louper un utilisateur Mastodon qui nous interpelle en public, l’interface Pixelfed n’en montrera rien.
Je vois par contre l’intérêt de l’interface Pixelfed pour la lecture de tiers avec une navigation purement photo, surtout pour un habitué d’Instagram.
Je me demande pourquoi Pixelfed n’a pas été conçu comme un front-end aux serveurs Mastodon existants, plutôt qu’en réimplémentant un serveur moins complet à côté.
Tumblr, Facebook, Twitter, Instagram, 500px et autres. Les conditions changent, les comptes sont supprimés parfois arbitrairement, le modèle économique devient un peu trop pesant. Ça a déjà eu lieu, et ça recommencera. Le problème n’est pas celui de choisir la bonne plateforme, mais de s’en rendre dépendant.
L’idée c’est d’avoir un espace à vous, pérenne, où vous êtes totalement libre. Quoi qu’il se passe, c’est votre point de référence.
D’un point de vue technique c’est une adresse, un espace et un contenu :
L’adresse web c’est ce que vous tapez dans la barre d’adresse du navigateur, l’équivalent de « instagram.com ». On trouve des noms de domaine (c’est ainsi que ça s’appelle) pour entre 3 et 15 euros par an.
L’espace c’est le serveur et le disque. Les coûts sont variables suivant ce dont vous avez besoin. Ça va du gratuit, parfois inclut avec le nom de domaine, jusqu’à quelques dizaines d’euros par an.
Pour gérer votre contenu le choix est vaste. Il y a plein de possibilités gratuites comme Piwigo ou Wordpress, et les payantes ne sont pas forcément meilleures.
Tout ça est un peu technique mais vous trouverez des prestataires avec des solutions tout-en-un pour quelques dizaines d’euros par an. Le cas échéant il y a souvent un ami informaticien qui sera prêt à vous aider dans ce type de démarche de prise d’indépendance plutôt que de vous réinstaller une énième fois votre imprimante.
Vérifiez juste que le nom de domaine vous appartient et que vous pourrez le rediriger ailleurs si un jour vous souhaitez changer de prestataire.
Sur votre tout nouveau site il n’y a qu’une seule chose indispensable : Le flux RSS. C’est un protocole qui permet à des tiers de s’abonner à votre site et de suivre ce que vous y publiez, souvent associé à une petite icône orange. Wordpress et quasiment tous les logiciels de gestion de contenu en ont un. Si un ami vous fait votre site à la main, demandez-lui d’en faire un.
Mettez en avant l’adresse de ce flux RSS pour que les gens suivent votre fil pérenne plutôt que les comptes volatiles que vous avez sur les plateformes.
Je laisse les lecteurs proposer des prestataires en commentaire.
Diffusez partout
On est d’accord, votre site web ne suffira probablement pas. Il n’y a rien de mal à chercher une présence sur les différentes plateformes.
L’idée est juste de considérer que ce que vous postez n’est qu’un lien vers la page correspondante de votre site, éventuellement avec une image ou une copie du contenu pour s’intégrer à la plateforme.
On vous supprime un contenu ou un compte sur une plateforme ? Tout le monde a déjà le lien vers votre site web, partout. Ils pourront éventuellement retrouver votre nouveau compte à partir de là. Certains vous suivront déjà par votre site et ne verront même pas la différence.
Profitez des plateformes décentralisées
Si vous cherchez à diminuer la main mise des plateformes tout en cherchant une alternative « sociale », je vous encourage à trouver une instance Pixelfed. C’est un réseau similaire à Instagram mais décentralisé. Vous avez aussi Mastodon, en alternative à Twitter.
Si un serveur se met à avoir un comportement qui ne vous correspond pas, il suffira d’en changer. Vous pourrez toujours interagir, like commentaires et repartages, avec les gens situés sur d’autres serveurs.
Ok, il faudra reconstruire un réseau d’abonnés et ces plateformes ont globalement moins d’inscrits, et pas forcément qui vous cherchez, mais on ne sortira pas de la dépendance aux plateformes centralisées sans faire un effort.
Si vous suivez le principe de POSSE il ne s’agit pas d’abandonner les anciennes plateformes, juste de faire l’effort de fournir une alternative pour amorcer la pompe. Votre effort compte aussi.