https://twitter.com/edasfr/status/1247068173163266051
Auteur/autrice : Éric
-
Vrac du 5 avril 2020
Arts et culture
Politique et société
Hôpital et moyens adaptés
Confiance
C’est déjà cité dans un vrac précédent et le sujet est tout sauf neuf même indépendamment de la crise actuelle, mais j’ai un vrai problème de confiance qui ne fait que grandir.
Ils considèrent que l’image d’un gouvernement fort et assuré de son cap doit primer sur la vérité. Je ne sais pas s’ils mesurent qu’on finira par ne plus croire en rien, et là leur marge de manœuvre politique deviendra quasi inexistante.
On n’en est déjà plus si loin. Ce qui caractérise une partie de LFI, du RN ou de EELV c’est déjà la défiance à l’égard de la parole officielle.
Comment accepter un gouvernement collectif quand on est entraîné à ne pas croire ou à être trompé ?
Choix politiques
Discriminations
Si je retire les contrôles aux frontières (la frontière suisse est ma kryptonite, j’y suis arrêté à chaque fois, mon record est de quatre contrôles dont une fouille sur un même passage de frontière), je n’ai jamais été contrôlé que deux fois : un contrôle routier aléatoire et un vigile en supermarché qui cherchait quelque chose de très spécifique (je suppose sur description d’un vigile de surveillance, en me confondant avec quelqu’un).
Le reste du temps non seulement je ne suis pas contrôlé mais il m’arrive d’être sorti de la file de contrôle systématique pour me faire passer sans contrôle.
Je relis les cas les plus violents de mon inventaire de verbalisations de confinement, tous ou presque sont des racisés de quartiers dits « difficiles ». La logique shadok : Si on veut faire le moins de mécontents, on tape toujours sur les mêmes.
Rien de neuf, non, mais c’est peut-être ça le problème, justement.
Esprit startup nation
Je suis certain que vous vous souvenez de ce délire des hacker house où on profite du fantasme des startup pour faire cravacher des jeunes jour et nuit dimanche inclus. Voilà la suite :
« Aujourd’hui c’est la deuxième fois que l’on me refuse une direction de thèse en me mentionnant cet article. Et c’est dur à vivre, surtout en ce moment, et ça me colle à la peau.
Ça dérape rapidement, montrant le visage du bonhomme avec une jolie menace en post-scriptum (toujours le même auteur, le fondateur de ces hackers house).
« Vous êtes un grosse merde humaine alors. A l’instar des outils pourris que vous proposez. Demain un blog néonazi powered par dotclear ne sera pas retiré par vous. Pathétique boutonneux raté.
Cordialement.
PS : pour information l’article parle des hackers houses en France. Vous risquez d’avoir du travail de sécu a faire sous peu 🧡
Enchaîne ensuite
« Transmettez le a qui de droit, en hacking on ne donne pas d’ordre, des personnes libres réagissent a des actes qu’ils jugent immoraux. Je vais simplement transmettre cette discussion a ce type de personnes, et ce n’est pas une menace, bien évidemment.
Mais il y a sûrement d’autres voies, des coups de fil a des amis de la CNIL pour bien vérifier que tout est parfait, ou autres. La moindre faille je la trouverai (et là j’en donne l’ordre en interne).
« Esprit startup nation », 5 avril 2020Il y a des gens qui ne savent pas masquer leur façon d’être plus de quelques lignes.
Surveillance
Capitalisme
Santé
Bd en trois parties, la dernière fait vraiment mal;
Détente
Volley
Dentelle
Humour
Technique
Node.js
--enable-source-maps
Added in: v12.12.0
Enable experimental Source Map V3 support for stack traces.
Node.js v13.12.0 Documentation -
Vrac du 4 avril 2020
Politique et Société
Économie
Communication
Éducation
Impact de la (non) continuité éducative
Je ne mets que des extraits mais c’est à lire en entier. Arrêtons la vision apocalyptique.
Valeur des diplômes
Une note rédigée par les économistes Eric Maurin et Sandra McNally sur « les bénéfices de long terme de 1968 » démontre que la simplification et la désorganisation des examens après la crise ont permis à un nombre important de jeunes d’intégrer l’Université, alors qu’ils n’y seraient jamais parvenus dans des conditions normales. Ces miraculés de Mai ont eu une carrière professionnelle et des revenus largement supérieurs à ce qu’ils pouvaient attendre. Et, près de quarante ans plus tard, il apparaît que leurs enfants ont moins redoublé à l’école.
Le Monde, « Le destin inespéré des « miraculés » de Mai 68 », 29 mars 2005Santé
Inégalités
« Ici plein de gens ne savent même pas envoyer un e-mail, alors vous imaginez télécharger et imprimer une, puis deux attestations ? Certains préfèrent sortir sans, au risque de prendre une amende. Mais jamais ils ne vous diront : je suis bloqué, je n’y arrive pas, je n’ai pas d’ordinateur »
[…]
« Alors que communiquer via Internet paraît quasi incontournable dans le monde professionnel et personnel, un peu plus de 21 % de la population [de plus de 15 ans] ne dispose pas de cette capacité », relevait une enquête de l’Insee en 2019.
Le Monde, « « Plein de gens ne savent pas envoyer un e-mail, vous imaginez télécharger une attestation ? » : la fracture numérique aggravée par le confinement », le 4 avril 2020Repris d’un compte privé : « Combien de telles personnes parmi les sanctionnés et ce chiffre dont se gargarise le gouvernement ? »
Culture, Arts et créations
Délirant et poétique
Supercopter
Paris Première ressort les épisodes de supercopter. Je ne me souvenais pas que c’était mal joué à ce point. Sérieusement, c’est inimaginable. La musique est par contre toujours aussi entraînante.
-
Vrac du 3 avril 2020
Politique et société
Économie
L’image animée est à regarder jusqu’au bout.
Fiscalité
Notez bien ce qu’il dit pour « des limites à ne pas dépasser ». Il parle de ne pas être imposé du tout sur ce qu’il gagne (les royalties) pendant 10 ans. Rien que ça…
Choix politiques
Parole officielle
C’est un vieux sujet. On se moque de l’équipe de Trump mais on a une porte-parole qui affirme ne pas hésiter à mentir pour protéger le président, et qui n’est toujours pas exclue par la presse.
Le règne de la vérité alternative c’est aussi chez nous quand le ministre affirme que non il n’y a pas eu pénurie de masques alors que hôpitaux, ehpad et médecins indépendants se plaignent de pénurie.
Le problème c’est que c’est sur tout, même ce qui est évident. Affirmer avec suffisamment de force et de répétition suffit. Par contre on casse totalement la confiance dans la parole, et ça c’est très dangereux sur long terme, surtout en cas de crise.
Si vous vous demandiez pourquoi autant de gens cherchent un sauveur en Raoult malgré un consensus assez large, c’est justement parce que la parole officielle n’a aucune valeur, voire parfois une valeur négative.
On se moque du ministre Blanquer qui à chaque annonce avait déclaré avec aplomb explicitement l’opposé une dizaine d’heures avant, mais c’est le même problème.
Comment accepter une situation et des décisions quand on n’a plus confiance dans la parole officielle ?
Libertés
https://mamot.fr/@cerveauxnondisponibles/103934076408431459Pénurie
Police
La tendance autoritaire du préfet de police qui se voit dans un camp opposé aux manifestant n’est pas neuve. Là on atteint des records. Je ne comprends déjà pas qu’on l’ait mis à un tel poste, mais encore moins qu’on l’y maintienne.
Justice
Éducation
Je n’ai pas mieux à proposer mais jouer son bac sur les notes en classe sur la première moitié de l’année, c’est assez moche. Je ne comprends pas non plus comment on peut maintenir l’oral mais pas l’écrit. Soit on annule tout, soit on laisse tout, quitte à adapter le contenu.
On a beau parler de jurys d’harmonisation, les différences entre lycées vont aussi jouer à plein.
Le bac transitionne de plus en plus d’une épreuve de niveau à un concours qui ne dit pas son nom avec un quota où les X premiers % d’une classe d’âge doivent obtenir le diplôme.
Égalité
Technique
Crypto
Langages informatique
Technos web
-
Et la suite ?
J’avais initialement privilégié une simple page web pour Verbalisé (parce que). Il y a la simplicité de publication et, pour des non-tech, me joindre par commentaire ou sur twitter était certainement plus simple que je ne sais quelle machinerie.
La page commence à devenir trop longue pour être facile à lire, surtout avec le préambule obligatoire. On m’interpelle avec des questions sensées et des invectives qui le sont moins.
Ça me force a expliciter le pourquoi je retiens tel ou tel témoignage, pourquoi j’exclus tel ou tel autre. C’est en soi une bonne chose mais je n’ai pas l’espace adéquat pour ça.
Il n’y a pas non plus d’identifiant, pas de moyen de consulter l’historique, peu de suivi pour voir les changements et nouveautés, et la zone de commentaires est illisible.
À côté de ça ça prend aussi du temps de recevoir, lire, trier, répondre, argumenter. C’est assez mortifère et je n’ai pas envie de baigner dedans toutes mes journées et soirées.
Bref, je commence à toucher les limites de l’exercice tel que je l’ai conçu au début.
J’entrevois plusieurs pistes, par ordre de préférence :
1/ Un journaliste ou un groupe de professionnels reprennent l’inventaire. Ils s’engagent à en faire un vrai travail journalistique, avec prises de contact des auteurs, vérifications et recroisements, mis en contexte, etc.
Ce serait top. Si c’est le cas je laisserai probablement quelques anecdotes de mon choix et reridigerai avec plaisir vers la page de contact qu’ils me donneraient en attendant qu’ils publient quelque chose.
2/ Un groupe motivé tente d’industrialiser un peu ce que je fais à la main, avec moi ou sans moi. Ça veut dire un peu d’outillage, une façon de gérer les données un peu plus sérieuses, de pouvoir y recevoir des critiques et des discussions sur chaque histoire indépendamment, etc.
Ça peut être avec moi ou sans moi, mais je ne ferai de redirection vers quelque chose que je ne contrôle pas que si ça me semble sérieux.
Idéalement ça serait même top s’il y avait un journaliste et/ou un membre des forces de l’ordre dans le groupe, pour avoir un débat un peu plus riche que ma subjectivité à moi tout seul, mais j’en demande peut-être un peu trop et ça n’empêche pas d’avoir une personne ou un tout petit groupe qui tranche au final pour garder une ligne de conduite cohérente.
3/ Je continue comme aujourd’hui mais en faisant un blog dédié, un billet par témoignage, avec sa zone de commentaire dédiée, des catégories pour s’y retrouver, etc.
Ce n’est pas forcément une mauvaise idée mais c’est un peu de boulot et je ne sais pas si j’aurai le courage d’initialiser ça seul.
4/ Je gèle la chose, je continue potentiellement d’inclure ce qui m’intéresse mais je nettoie pour ne garder qu’une sélection. Tant pis pour l’inventaire.
Ça me gêne un peu parce que l’inventaire a une force en soi, mais le message est aussi déjà passé et ce qui est listé illustre déjà pleinement la situation.
Vous avez des avis ?
-
La véracité du récit
Quand vous écrivez à propos d’un fait vécu, il y a le contexte tel que vous l’avez vécu, l’intention que vous aviez dans ce contexte, le contexte perçu par votre interlocuteur, l’intention perçue par votre interlocuteur dans ce contexte, comment votre interlocuteur l’interprète, sa propre intention, ce qu’il veut en dire, ce qu’il en dit, ce que vous entendez, ce que vous en comprenez, comment vous l’interprétez, comment vous vous en souvenez, ce que vous voulez en dire et pourquoi, comment vous le retranscrivez, ce que les lecteurs en comprendront, ce qu’ils interpréteront, etc.
Il y a non seulement de la perte à chaque étape — vous avez déjà joué au jeu du téléphone à plusieurs quand vous étiez enfant ? essayez quand en plus vous êtes sous le coup d’une forte émotion — mais aussi de l’humain.
Parfois quelqu’un en rajoute pour appuyer son propos, parfois inconsciemment, parfois sans forcément avoir l’intention de tromper pour autant.
Ces erreurs ne démentent pas forcément le propos et le message qu’il porte. Pour ne rien gâcher, il y a l’angle de vue, et des histoires totalement différentes peuvent être aussi vraies en même temps.
-
Ce soir je porte le deuil
Non, personne n’est mort, ou plutôt si mais pas dans mes proches.
En bon privilégié, j’ai le loisir de me préoccuper de choses qui semblent plus immatérielles. Cela dit ça risque de ne pas être immatériel si longtemps. Les conséquences de tout ça sont tout ce qu’il y a de plus concret.
Aujourd’hui la Hongrie vient de démissionner de la démocratie.
Ce soir la France vient d’abandonner l’idée même de politique publique budgétaire et y préférer l’arbitraire individuel de la charité.
Je crois que si nous ne profitons pas de tout ça pour reconstruire « autre chose » nous-même, on court au désastre. La direction n’était pas déjà bonne, mais là on vient en plus de se mettre en courir en se bandant les yeux.
-
Verbalisé (parce que)
Préambule : J’inclus dans cet inventaire des PV arbitraires ou abusifs, moralement ou légalement. Au delà de la subjectivité dans l’appréciation, ce n’est qu’une collection de liens publics, qui ne se veut même pas exhaustive. Je me contente d’éviter ce qui me parait contestable ou litigieux. Mes critères de base sont soit une citation dans la presse de métier, soit un message en ligne public par un témoin direct en son nom propre et via une identité établie (donc pas de propos rapportés, pas de comptes de réseaux sociaux créés il y a deux semaines ou sans interactions personnelles solides).
Pour autant, cela ne constitue pas un travail de journaliste et ne doit pas être considéré comme tel. Entre autres, je ne contacte pas les personnes concernées ou les autorités, et ne recherche pas d’éventuels témoins. Vous êtes donc invités à garder votre esprit critique et faire vous-même les vérifications si vous les jugez importantes.
Vous êtes plus que les bienvenus à m’aider en me proposant d’autres liens à inclure (nouveaux témoignages publics, confirmations ou correctifs par des journalistes, etc.).
Comme je vois des gens qui me citent avec un message politique que je ne soutiens pas forcément : J’ai forcément des opinions sur tout ça, je m’autorise des commentaires d’humeur, mais ne me prêtez aucune intention ni aucun message politique que je n’aurais moi-même explicitement exprimé. En particulier, cet inventaire n’est *pas* un appel à mettre fin au confinement, à lutter contre la police, à braver les règles, ou à quoi que ce soit d’autre (ni tout ça ni l’opposé de tout ça).
Le droit de faire les courses, mais pas d’y inclure des paquets de gâteaux
Même si votre déplacement est motivé, on risque de fouiller vos courses pour déterminer ce qui semble pertinent ou pas comme achat de nourriture…
Précisions :
Le coca-cola non plus
Non, le chariot ne contient pas que du coca-cola.
Les serviettes hygiéniques non plus
Je n’ai pas l’information, mais on parie combien que le policier était un homme qui aurait considéré le savon ou le gel hydroalcoolique comme de nécessité ?
La baguette ok, mais uniquement par deux
A Sanary-sur-Mer, comme le racontait notre correspondante dans le Var, c’est deux baguettes sinon… un PV. Le maire a en effet pris un arrêté obligeant ses concitoyens à restreindre leurs déplacements chez le boulanger. « Toute personne sortant d’une boulangerie avec une seule baguette sera verbalisée », prévenait [le maire] Ferdinand Bernhard.
Le Parisien « Confinement : ces PV contestés par les Français », 24 mars 2020Bon, en fait non, pas la boulangerie
Elle est ouverte, mais il ne faut pas y aller
A Parmain (Val-d’Oise), un habitant pourtant muni de son attestation a justement pris une amende alors qu’il se rendait à la boulangerie, comme il le rapportait au Parisien. « J’avais coché la deuxième case du formulaire : déplacement pour effectuer des achats », précisait Jean-François, auquel un gendarme aurait rétorqué qu’il ne s’agissait pas d’un motif d’urgence, dressant un PV que Jean-François entend bien contester.
Le Parisien « Confinement : ces PV contestés par les Français », 24 mars 2020 ; aussi raconté le 22 mars dans « Confinement : un habitant du Val-d’Oise verbalisé après être allé acheter une baguette de pain »Et gardez bien le ticket de caisse
Parce qu’évidemment si on revient sur le trajet du supermarché le coffre plein de courses et une auto-attestation qui dit « je suis parti faire les courses », ça ne prouve rien.
A Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), Pierre a été verbalisé vendredi en rentrant de Lidl, où il venait de faire ses courses. C’est sa mère qui raconte pour lui. Pierre est handicapé mental. « Asperger, précise Michelle, sa maman. Il a des capacités pour certaines choses, pas pour d’autres. Excusez-moi de le dire, mais ça se voit… » Les gendarmes de la brigade locale ne l’auraient pas vu. « En poste sur un rond-point, ils lui ont demandé son motif de déplacement. Constatant les provisions dans le coffre, ils ont alors exigé le ticket de caisse, que dans l’affolement mon fils n’a pas été capable de produire… » Là encore : 135 € pour Pierre ainsi que pour son amie.
Le Parisien « Confinement : ces PV contestés par les Français », 24 mars 2020Et pas dans la ville à côté
Le drive, c’est trois jours d’attente pour la commande et il y a beaucoup de produits manquants. Et je ne voulais pas non plus m’engouffrer au Leclerc, que je savais encore bondé. J’ai donc estimé plus prudent de me rendre à l’Intermarché de Kerfichant, à Lorient, que je sais plus calme et où j’ai également mes habitudes […]
Ses courses terminées, Cyrille Le Meur a repris la voiture en direction de son domicile. Au niveau de la gare, il tombe sur un contrôle de police. « À la vue de ma domiciliation, les policiers lorientais m’ont dressé une contravention de 135 €
Le télégramme, « Une amende de 135 € pour avoir fait ses courses à Lorient plutôt qu’à Lanester », 26 mars 2020À ceux qui se demandent, la distance entre les deux supermarchés est de moins de 5 km d’après Google Maps ; la gare est à la moitié du chemin, donc 2,5 km. C’est littéralement « de l’autre côté du pont ». Visiblement à Lorient c’est « pas d’étrangers chez nous ».
Pas plus d’un kilomètre en fait
J’habite à Plougastel Daoulas, je mets exactement 4 min en voiture pour aller à Picard de chez moi (4km). Je ne croise personne. Je tombe sur un contrôle de police à la sortie du pont de Plougastel. Je ne m’inquiète pas. Je suis en règle.
Et là … je prends une contravention ! Mais pourquoi ?
Le policier me dit que je ne suis pas à 1 km de chez moi. Mais j’avais lu que cela concernait que les promeneurs de chien et les joggeurs ! Pas les courses. Je n’ai rien à 1km de chez moi à part la boulangerie et le tabac et j’imagine que nous sommes beaucoup dans cette situation d’ailleurs.
« Attestation de déplacement dérogatoire et abus de pouvoir….l’inhumanité pointe son nez », 25 mars 2020
Et j’ai vérifié partout sur le net et je n’ai vu nulle part que cette nouvelle règle concernait les courses. Puis bon je n’ai pas fait 20 bornes non plus quoi.J’ai vérifié. Le premier commerce alimentaire de proximité est à pile 950 mètres de chez moi. Je l’ai échappé belle… (et non, les décrets ne précisent de distance que pour l’exercice physique).
Et pas à vélo s’il vous plait
C’est vrai quoi, on ne va pas laisser ces trucs d’écolo-gauchistes s’installer.
Définitivement, pas de vélo, même utilitaire
Le vélo c’est mal, la voiture c’est tellement moins risqué… ou pas. On a une logique pro-voiture dans notre société que j’ai toujours du mal à comprendre. Ce n’est pertinent ni écologiquement, ni économiquement, ni même d’un point de vue sanitaire…
Et attention à l’heure
Il y a d’ailleurs un vrai sujet entre les injonctions données dans les discours, celles écrites sur le site du ministère de l’intérieur, et ce qu’il y a dans les décrets. Problème : Les policiers vont se baser sur ce qu’ils entendent et interprètent, pas sur les décrets.
Et laissez les bébés dans la voiture
Je reste sans voix…
Puisqu’on vous dit de laisser les enfants seuls !
« À chaque fois que je veux faire un drive, l’application ne fonctionne pas, le site est saturé […] ça faisait quatre jours que j’essayais sans succès, je n’avais pas d’autre choix que de me déplacer » […]
Pour cette sortie, sa fille âgée de quatre ans et demi l’accompagne, « je n’ai aucun moyen de la faire garder pendant le confinement », affirme la mère célibataire. Lundi 23 mars au matin, munie de son papier, obligatoire pour chaque sortie, la jeune maman se rend donc dans l’hypermarché le plus proche de chez elle, soit le Leclerc de Jonchery-sur-Vesle.
[…] À son retour, le vigile confirme : « il n’y a pas le droit aux enfants. Le directeur accepte exceptionnellement juste pour aujourd’hui de vous laisser passer, mais ça ne sert à rien de revenir, car c’est la seule et unique fois », cite Mathilde. « Le vigile m’a dit la prochaine fois ce sera non », raconte-t-elle d’un ton las.
France 3 régions, « En allant faire des courses accompagnée de sa fille de 4 ans, une mère célibataire a été informée qu’elle ne pourrait plus revenir dans l’hypermarché de sa commune. La raison : les mesures prises par le magasin dans le cadre de la crise du covid-19, limitant l’accès à une personne maximum. », 24 mars 2020L’appel de la rédaction de France 3 a permis à la direction du magasin d’assouplir sa politique.
On a dit pas d’hygiène
C’est tellement surfait quand on parle de lutter contre la maladie. Le fait que la laverie soit un des cas explicitement autorisés par le site du ministère de l’intérieur n’y change rien.
Un trentenaire de Pontivy (Morbihan) s’est fait verbaliser devant une laverie, malgré son attestation de déplacement. Il n’a pas de lave-linge chez lui et laver ses vêtements est une nécessité professionnelle : il est agent d’entretien. Il a interpellé la préfecture du Morbihan et le gouvernement.
[…] J’avais une attestation de sortie sur moi. Je l’ai montrée aux gendarmes, je leur ai expliqué ma situation : je n’ai pas de machine à laver chez moi, je vis dans un petit logement de 20 m2. Comment font les gens qui ont ni les moyens d’avoir un lave-linge ni la place chez eux pour en avoir un ?
[…] Je travaille dans le nettoyage, je dois donc laver mes vêtements très régulièrement. Mon métier exige une bonne hygiène personnelle, encore plus avec le coronavirus : je nettoie des bureaux occupés par des personnes qui évidemment ne souhaitent pas être en contact avec le virus inutilement. Vu le contexte actuel, la bonne hygiène semble vraiment essentielle. Je ne comprends pas que l’on puisse me donner une contravention…
« Sans machine à laver chez lui, il est verbalisé en allant à la laverie à Pontivy », 25 mars 2020Le test de grossesse ce n’est pas essentiel
À ranger dans la même case « moi je n’en ai pas besoin donc ça doit être inutile »…
Les courriers administratifs urgents peuvent attendre
Même si on fait pourtant venir les postiers pour ça
Le coup de colère du jour nous vient des bords du lac d’Annecy, d’un habitant de Veyrier-du-Lac verbalisé par la gendarmerie, samedi 21 mars au matin, sur le retour du bureau de poste où il était allé déposer des courriers urgents, attestation en poche.
[…] « J’ai été contrôlé devant la mairie par un jeune gendarme qui ne connaissait pas Veyrier, j’ai présenté mon attestation et je lui ai dit que j’habitais à 700 mètres mais il n’a pas voulu me croire […] Il m’a dit que j’étais à plus de 500 mètres
« Je vais produire les copies des courriers que j’ai envoyés pour le compte de deux familles, adressées à la Caisse d’allocations familiales (CAF), des lettres urgentes découlant d’une erreur commise par l’organisme. Je n’ai pas grand espoir mais je veux prouver ma bonne foi et qui sait… »
Le Dauphiné, « Haute-Savoie : verbalisé à 700 mètres de chez lui après avoir posté des courriers urgents », le 24 mars 2020Pas deux dans la même voiture
Ce matin, je me rends en courses au supermarché à côté de chez moi. J’ai mon attestation dûment remplie et signée, mes papiers d’identité.
Ma femme m’accompagne parce qu’elle doit faire les courses pour ses parents de 88 ans. Elle a son attestation et ses papiers, comme moi.
La règle dans le supermarché : 1 personne = 1 caddie. Normal. Donc nous allons faire nos courses à 2.Contrôle de gendarmerie : je me suis fait sanctionner parce que je ne respecterais pas les consignes de confinement !
Patrice V, Facebook, 26 mars 2020
Eh oui, le gendarme a décidé que nous devions être seuls chacun dans une voiture… ou alors il a entendu trop de fake news.Le site officiel du gouvernement indique pourtant explicitement l’autorisation de prendre la voiture à plusieurs, et même de faire du co-voiturage.
Le droit à l’exercice physique mais uniquement si on court
Parce que ça change tout (ou pas) à la contagion, au fait de se dégourdir les jambes quand on habite dans un petit studio. Les mauvaises langues diront que la même chose dans les beaux quartiers plutôt qu’à Ménilmontant aurait probablement mené à une autre issue.
Et on ne court pas en jean !
Repris par David Dufresne dans son signalement 904.
Et pas de pause hein…
Parce que même à 78 ans, l’exercice, pourtant indispensable, doit se faire d’une traite. On ne sait jamais.
La presse ? celle qui suit les manifs ? ah non ! (foutu crayon de papier)
Ce matin, le téléphone sonne. Ô joie ! Une commande pour un magazine. Ce genre d’appel est devenu, à l’instar du pangolin, une espèce en voie de disparition… J’enfourche mon vélo et rejoins les abords de l’hôpital Saint-Antoine à Paris pour photographier une charmante épidémiologiste.
[…]
Moi : Oui, mais la carte de presse suffit vous savez….
Lui : J’m’en fous, je veux l’attestation et votre pièce d’identité
Moi, en bon petit soldat (et oui, on est en guerre qu’il a dit le chef) j’ai prévu l’attestation dérogatoire ET une lettre de mission du journal.
Moi : Voici l’attestation.
[…]
Lui : Ah les journalistes… Vous faites quoi là d’ailleurs ?
Je lui explique et ajoute, avec toute ma compassion, que c’est compliqué pour tous ceux qui doivent continuer à faire leur travail dans ces conditions.
Lui : Ouais, comme quand vous venez faire des photos en manif, hein, ça vous savez faire, surtout pour faire des photos des policiers.
[…]
Lui : Je vais vous verbaliser
Seb Lelan, Facebook, 30 mars 2020
Moi : Pardon ? Et pour quel motif ?
Lui : La date, sur votre attestation dérogatoire est écrite au crayon de papier
Moi : Monsieur, la carte de presse suffit à justifier mon déplacement comme je vous l’ai déjà indiqué, l’attestation est simplement accessoire, je l’ai imprimée car on me l’a déjà demandée lors de contrôle et que cela accélère le processus.Aller, sur demande des pompiers, récupérer quelqu’un ayant eu un accident n’est pas un motif valable
Qu’elle rentre à pied après son accident ! (et en courant, parce que sinon ils alignent aussi, mais moins de 1 km parce que sinon…)
Ce jeudi encore, il était aux alentours de 14 heures lorsque, circulant sur l’autoroute A86 à hauteur d’Alfortville (Val-de-Marne), Lena, 19 ans, percute un autre véhicule. Le sien est réduit à l’état d’épave. Elle n’est que légèrement blessée. « Les pompiers m’ont dit d’appeler un proche pour qu’il vienne me chercher, raconte la jeune femme. J’ai téléphoné à mon copain, qui est venu avec son frère. »
Le Parisien « Confinement : ces PV contestés par les Français », 24 mars 2020
Les deux jeunes prennent soin de se munir au préalable de leur attestation. Pas suffisant aux yeux des policiers, qui sont arrivés entre-temps sur le lieu de l’accident. « Les CRS leur ont demandé ce qu’ils faisaient là. Leurs explications n’ont pas suffi. Ils ont écopé chacun de 135 € », soupire Lena, dépitée. Elle-même rentrait de son travail. Léna est hôtesse de caisse dans un supermarché Leclerc.Gérer les animaux, mais pas donner à boire aux chevaux
Au Pouliguen (Côtes-d’Armor), une adolescente de 16 ans a été verbalisée jeudi alors qu’elle transportait, selon sa mère, plusieurs bidons d’eau pour abreuver ses chevaux, situés à 500 m de chez elle. « Les fonctionnaires, dans une voiture bleue, lui ont expliqué que ce n’était pas vital », a dénoncé la maman dans Ouest-France, avant que les policiers de La Baule démentent ce mardi soir toute verbalisation. « Qui, alors, l’a verbalisé ? » interrogeait en retour le quotidien.
Le Parisien « Confinement : ces PV contestés par les Français », 24 mars 2020
Au pire on vous donnera un motif d’aller à l’hôpital
il est dans les environs de 16 h lorsqu’elle sort faire des courses près de son domicile à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). […] Sur le chemin du retour, alors qu’elle ne se trouve plus qu’à quelques mètres de chez elle, une patrouille de police décide de contrôler son attestation de dérogation de sortie, dans le cadre du confinement lié à la propagation du coronavirus Covid-19.
« Coronavirus en Seine-Saint-Denis. Elle est tasée et frappée pour ne pas avoir montré son attestation », 24 mars 2020
A la suite de ce contrôle musclé, la jeune femme se voit prescrire cinq jours d’incapacité temporaire totale (ITT).Revenir avec les courses c’est sortir pour un bon motif. Tout ce qu’on peut reprocher c’est un défaut de papier. Même s’il y avait altercation, cinq jours d’ITT est-ce bien raisonnable comme proportion pour une sortie motivée mais potentiellement un défaut administratif ?
Oh, c’est la Seine Saint Denis, elle est noire et voilée. Oui je le précise parce que c’est loin d’être neutre dans les explications possibles.
Non, on ne rigole pas
Même durée mais il ne s’agit pas du même cas qu’au-dessus. Je n’ai mis que ces deux là car les autres vidéos soit ne sont pas datables facilement soit on ne sait pas si ça parle d’attestation de sortie, mais il y a d’autres cas qui tournent
Vraiment… c’est dangereux
L’histoire est aussi racontée illustrée. Je ne recopie pas tout ici et je vous laisse suivre le lien :
Ne courrez pas (enfin si, mais pas ici)
Besoin d’en parler : je viens d’être témoin de ma première violence policière (gendarmière en fait) et ça fait vraiment bizarre… 🥺
Un groupe de gendarmes contrôlaient les gens qui marchaient dans ma rue sous mon balcon, tout se passait « normalement ».
Plus grand monde dans la rue, ils repartent dans le fourgon, font 50 m et sortent le mégaphone pour crier à un type qui marchait dans l’autre sens sur le trottoir opposé : « gendarmerie nationale, arrétez-vous, présentez votre attestation ».
Le gars hésite un instant, hausse les épaules et se mets à marcher plus vite. 5 gendarmes sortent du fourgon en courant, il se mets alors à courir, mais pas très vite.
L’un deux arrive vite à son niveau et le projette très violemment contre la vitre d’un restaurant, à tel point que la vitre se casse. Le gars est par terre, ne bouge pas, ne se débat pas, ils se jettent sur lui à 4 avec une grande violence pour le mettre face contre terre. (Objectivement, je crois que c’est cette partie qui m’a le plus choqué car certains gestes me paraissaient vraiment gratuits, pire qu’au cinéma et le gars avait vraiment l’air « normal » et ne protestait pas, ne se débattait pas.)
Il ne bouge plus, il est blessé, il leur dit dit qu’il n’avait juste pas d’attestation et pas envie de payer 135€. Ils s’éloignent de lui, appelent le samu qui après l’avoir examiné sors le brancard, lui mets une minerve, lui déchire le jean pour lui mettre bandages et immobilisation aux jambes.
Et en route pour l’hôpital sur un brancard. Voilà.
Au-delà de la disproportion de la violence de l’arrestation qui m’a enfin fait voir ce qu’on a entendu dans les manifestations de ces deux dernières années, je suis choqué de voir qu’une ambulance et des services hospitaliers soient mobilisés pour ça en ce moment…
Cyril R., message Facebook du 22 mars 2020
Et la vitre du restaurant va coûter plus que 135€.Toujours les mêmes ciblés
On y voit Ramatoulaye, 19 ans, entourée de six policiers, avec un chariot de courses pas loin. Elle raconte qu’elle allait “faire les courses pour [son] enfant de 7 mois, accompagnée de [son] petit frère ». « Je marquais un arrêt parce que mon caddie était lourd »,
[…]
On y entend Ramatoulaye crier, dans un mouvement de recul, provoqué selon elle par « un coup de taser ». Elle est ensuite mise à terre.
La vidéo cesse sans que l’on puisse constater ce qu’il s’est produit par la suite. Elle raconte avoir été “jetée dans le fourgon”. À partir de là, “ça a été encore pire”, soupire Ramatoulaye. « En pleurs », elle aurait été « giflée plusieurs fois » et un policier aurait tenu des propos racistes.
[…]
Sur le certificat d’incapacité émis par les services d’urgences médico-chirurgicales qui nous a été transmis, cinq jours d’interruption de travail
[…]
une plainte pour « violences volontaires ayant entraîné une ITT inférieure à dix jours, en réunion, avec arme, par personnes dépositaires de l’autorité publique, et violence en présence d’un mineur de moins de 15 ans ».
France Inter, « Confinement : plusieurs personnes affirment avoir été brutalisées et insultées lors de contrôles de police », 5 avril 2020
L’important c’est le papier
Parce qu’on n’est pas la France pour rien. Que le motif soit bon, s’il n’y a qu’un seul papier le prouvant sans ambiguité et pas en plus une auto-attestation, mieux vaut mettre 2x 135€. D’autant plus aux soignants qui se déplacent vu les conditions d’exercice en ce moment…
En colère, Christophe Blondel, secrétaire du syndicat CGT au sein du centre hospitalier Béthune-Beuvry : « Deux collègues ont été verbalisés ce matin. Une patrouille de police les a contrôlés. Ils avaient leur justificatif de déplacement professionnel, mais avaient oublié de remplir l’attestation de déplacement dérogatoire ! C’est ridicule ! Ils avaient leur justificatif d’employeur pour la santé ! » L’infirmière et le personnel soignant ont donc reçu une amende de 135 euros.
L’avenir de l’Artois, « Béthune : deux personnels soignants verbalisés pour leur attestation de déplacement », 19 mars 2020Vraiment… il faut ce papier
Et ce n’est pas une exception, il y a d’autres témoignages similaires.
Et imprimé s’il vous plaît
Et l’attestation pour aller au taxiphone alors ? On ne me retirera pas facilement de l’esprit que cette situation n’aurait jamais eu lieu dans un beau quartier (d’autant que les taxiphones n’y sont pas légion).
Faut dire qu’à la main il ne faut rien oublier
Ce qui est non seulement idiot, inutile, mais aussi contraire aux instructions officielles qui disent qu’on peut se contenter de la ligne utile.
Recopiez tout on vous dit !
Pas même la date de naissance
L’histoire qui suit est relayée par un journaliste professionnel qui dit avoir fait les vérifications nécessaires.
H. travaille pour Santé Publique France dans le 94. En mission #COVID19, il peut être appelé à n’importe quelle heure. Un laissez-passer lui a été délivré par employeur pour rejoindre le centre à n’importe quelle heure. Jeudi soir, H. est appelé en urgence dans la nuit.
Au moment de quitter son domicile en voiture, une patrouille le klaxonne. Contrôle. « Rien ne te dérange ? Tu fous quoi dehors ? » lui lance un policier avant de lui demander son attestation. H. lui présente donc son attestation et le laissez-passer de son employeur
Le policier regarde le laissez-passer avant de lui jeter à travers la fenêtre. Dans l’urgence, H. a oublié de mettre son année de naissance sur l’attestation mais celle-ci était inscrite sur l’autre doc. Le policier lui lance : « t’es con, t’as pas mis ton année de naissance »
« Il l’a même pas regardé mon laissez-passer » me dira H, hier soir au téléphone, encore sous le choc.
Il était alors à peine plus de minuit, basculant donc à vendredi. Le policier poursuit : « ton attestation est pas bonne, elle date d’hier ». Il décide de le verbaliser. La voiture de police bloque la voiture de H. sur sa place de parking.
Le policier devient alors virulent : « maintenant bouge, casse toi ! ». H. lui indique que la voiture bloque la sienne et fait preuve, de son propre aveu, de mauvaise foi. 15 mn plus tard, le policier revient vers lui.
« Tu n’as plus que 5 pts sur ton permis ». H. en a pourtant 12. Le policier lui dit : « non tu en as 5. Tu viens d’en perdre 7 pour usage du téléphone au volant » et relève deux autres « infractions ». H. était garé sur son parking, à l’arrêt.
H. conteste. Réponse : « ça sera ta parole contre la notre ». Sentant les choses mal tourner, le jeune homme sort son téléphone pour tenter de filmer ou enregistrer ce qu’il peut, sur snapchat. Un autre véhicule est contrôlé à quelques mètres.
Le troisième policier s’approche de la fenêtre de H. « Il surveillait ce que je faisais avec mon téléphone. J’ai eu peur que ça tourne mal donc j’ai lâché mon téléphone » me raconte ce jeune habitant d’Aulnay.
« Oh sale arabe, maintenant tu dégages ou je t’embarque ». Les insultes racistes fusent. H. s’exécute. « Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient de moi. J’étais leur pute » poursuit H. Arrivé sur son lieu de travail, il en fait part à Santé Publique France.
L’Agence nationale contestera l’amende de 135€. H. a déposé une pré plainte en ligne et va saisir l’IGPN.
« Je me suis dis… ça existe encore ça en France ? » conclura H au téléphone. Et oui, malheureusement ça existe encore. Et c’est dramatique.
Relayé par Brice Ivanovic, le 28 mars 2020La victime a depuis témoigné en vidéo :
Et aussi retracé sur le Bondyblog le 2 avril 2020.
Et ne groupez pas les motifs
En venant consulter sa psychiatre, un patient au RSA écope d’une amende de 135 euros pour avoir « mal rempli » son attestation de sortie. Témoignage circonstancié du médecin qui dénonce une police autoritaire.
[…] Je me présente à l’agent, lui expliquant que je suis le médecin avec qui le jeune homme verbalisé avait rendez-vous, souhaitant ainsi attester de sa bonne foi. Elle me répond : « Non mais vous avez vu comment elle est remplie son attestation ? » Elle est manuscrite, et mon patient, par égarement, avait coché deux cases, la raison de santé et l’exercice physique. Je reconnais tout cela et c’est le motif de ma présence, clarifier et justifier le déplacement, c’est-à-dire l’objet de l’attestation. L’agent n’en a cure : « Si tout le monde commence à faire comme ça ! C’est bon, il suffit de cocher une case. » J’avais prévenu mon patient (« nous ferons profil bas de toute façon ») et j’explique à l’agent qu’il s’agit d’un patient qui vient consulter un psychiatre, il est donc dans un moment de fragilité et il lui a été compliqué de remplir l’attestation. Elle me rétorque : « Vous êtes en train de dire que les gens comme ça, qui vont voir un psychiatre, ne sont pas capables de remplir cette feuille ! »
Libération, « La policière, l’attestation, et « les gens comme ça » », 30 mars 2020
Bon, ça dépend évidemment de qui vous êtes
On le voyait déjà venir les premiers jours. Quand les mêmes journaux montraient des quais de Seine intra-muros en promenade tranquille mais annonçaient en même temps fièrement que 10% des amendes venaient de Seine Saint Denis, on voyait bien que la réaction des forces de l’ordre n’était pas la même partout.
Plus il y a d’arbitraire, plus les biais habituels tendent à ressortir.
Le thème du racisme et du focus sur des « jeunes de banlieue » ressort d’ailleurs bien sur certains témoignages, surtout les plus violents.
Les SDF aussi
L’histoire des SDF est plus complexe. Je préfère que vous lisiez l’enquête de CheckNews au complet plutôt que de faire des citations difficiles à comprendre.
Dans les faits, ont été verbalisés :
- Des familles « ne parlent pas forcément la langue » trimbalées d’hôtels sociaux en hôtels sociaux tous les trois à quatre jours par le SAMU social, verbalisées en se déplaçant d’un lieu à l’autre.
- Six personnes dans différents arrondissements de la métropôle lyonnaise, qui se sont déclarées SDF sur le PV mais dont la police pense qu’ils ne le sont pas. « Nous connaissons les SDF de nos arrondissements »
- Au moins 1 SDF à Bayonne et 3 SDF attendant de se doucher devant l’accueil de jour, tous quatre reconnus comme tels mais verbalisés sous prétexte d’attitude virulente en réaction au contrôle d’attestation.
Je ne sais pas vous mais moi une famille que le SAMU social change deux fois d’hébergement d’urgence, j’appelle bien ça des sans domicile fixe. Et au moins moralement, les verbaliser quand ils se déplacent pour joindre leur logement suivant…
Quand aux autres SDF, si je prends au mot les déclarations officielles de la police, ils connaissent parfaitement les SDF de leurs localité mais… en contrôlent quand même les attestation (puisque c’est lors des contrôles qu’il y a eu attitude agressive).
Au mieux (ou au pire, suivant), nos forces de l’ordre détournent arbitrairement l’amende pour défaut d’attestation pour sanctionner une attitude virulente. On est bel et bien en plein dans les « PV arbitraires ou abusifs, moralement ou légalement » que je liste ici.
Des faux ? Pas impossible, mais n’en faisons pas un présupposé
Il n’est pas impossible qu’une partie des témoignages soient montés de toute pièce. J’écarte toutefois déjà les on-dit et les comptes qui semblent trop frais ou trop anonymes, et pour certain on a même des vidéos.
Il n’est pas non plus impossible qu’une partie de ces gens aient été de vraies victimes d’arnaques par de faux policiers ou faux gendarmes. Pour certains on voit toutefois des uniformes ou des voitures de fonction dans la vidéo, pour d’autres ça transparaît dans le témoignage. Attention donc à ne pas y voir une explication trop facile.
Dans tous les cas, ne payez rien sur place et attendez l’amende officielle par courrier, à payer par des biais officiels (ou à contester le cas échéant).
D’un point de vue légal
Sur proposition de Me Franciscot, je relaie aussi l’appel de Me Eolas qui cherche copie des PV reçus.
Hors périmètre mais qui mérite d’être mentionné quand même :
Au Royaume Uni aussi
Dozens of people, including those considered vulnerable by the Government guidelines, accused the police of being overzealous with their approach.
[… ] « Serious breaches should attract fines, but news reports of over-enforcement by police and public are deterring the timid from exercising even the limited freedoms they have. »
[…] « This is overzealous enforcement and a misreading of the rules. »
[…] Mr Lowman added: « In the cases where officers have challenged retailers and shoppers in this way, it’s brought confusion, distracted retailers in the busiest weeks of their lives, and increased the interactions between people at a time when the Government is trying to minimise them. »
An ACS spokesman said about four convenience stores reported that they had been « wrongly » told by council environmental health officers to stop selling certain items which they deemed as non-essential.
The Telegraph, « ‘Overzealous’ police use coronavirus powers to charge shoppers for buying ‘non-essential items’ », 30 mars 2020La sortie d’hélicoptère
Décidément le délire sécuritaire nantais ne s’arrange pas. À l’heure où les hôpitaux font des appels à dons publics, ils ont fait venir un hélicoptère de Rennes pour traquer les sortes sans attestation. Le coût probable est de plusieurs milliers d’euros.
À la clef, trois personnes verbalisées pour une sortie en voiture, avec un scénario qui ressemble à un mauvais film.
Nantes Révoltée le 20 mars 2020, relayé par David Dufresne, le tout recoupé avec Ouest France.
L’appel à dons
Et puisqu’on parle des appels à dons…
Je suis furieux. Ces gens sont justement chargés d’organiser la redistribution et l’effort collectif, de tous en fonction des moyens. En organisant un appel aux dons pour un besoin primaire, en tant que ministre de l’action et des comptes public, il vient juste de démissionner de sa fonction de base.
Désormais l’idée est que les finances viennent de ceux qui se sentent concernés plutôt que de ceux qui en ont les moyens. La charité plutôt que l’impôt. La fin de la politique publique choisie collectivement par les citoyens et le règne de l’individuel.
Surveillance numérique
Le défenseur des droits se dit, dans un entretien à « L’Obs », inquiet de l’utilisation de la géolocalisation pour lutter contre la pandémie de Covid-19, sans débat parlementaire.
Le Monde, « Surveillance numérique contre le coronavirus : Jacques Toubon s’inquiète de possibles dérives », 30 mars 2020, qui relaie l’Obs, « Jacques Toubon : « Géolocalisation, je dis : attention ! » » du 30 mars 2020 aussi.La dérive hongroise
Je ne sais pas encore où on va, mais ça n’a pas l’air très tentant.
À propos de l’espace de commentaires qui suit : N’hésitez pas à me donner des liens publics pour que je les intègre. Mes critères sont explicités en préambule et je ne publierai donc pas les témoignages rédigés directement en commentaire ici. Si vous jugez votre témoignage essentiel au débat public, publiez les quelque part pour m’en donner le lien ou contactez un journaliste professionnel qui saura respecter votre anonymat.
De même, cette page a été citée par David Dufresne et, forcément, les trolls viennent. J’ai le privilège d’un espace personnel. Comme d’habitude ici, je ne publie donc que les commentaires qui me semblent avoir un intérêt pour mes lecteurs. Si je ne publie pas vos opinions ou remarques, vous avez la liberté de les publier ailleurs.
-
Peut-on arrêter de se battre ?
On est en train de tout changer, radicalement, de façon abrupte, de façon rarement vue dans notre monde occidental moderne.
Bien entendu qu’il y a et aura de la résistance, des explications à répéter et répéter, et une prise de conscience qui ne se fera pas dans l’instant. C’est vrai pour tout changement, celui là comme un autre. Encore plus celui là, vu l’importance du changement et le court délai sans vraie préparation.
Ce n’est pas que (et probablement pas majoritairement) de la mauvaise foi et des gens qui s’en foutent.
Et si ce sont simplement des gens qui n’ont pas le même niveau d’information, de prise de conscience ou de compréhension : insulter, moquer et mépriser n’apportera rien sauf se déchirer entre nous.
Commencer ainsi n’a aucun sens. On ne créera pas de solidarité sur ces bases.
Ça ne veut pas dire laisser faire, mais un peu de bienveillance dans l’approche ne fera pas de mal.
Accessoirement, on peut reprocher aux parisiens de faire la fête dans les bars le vendredi 13 au soir avant la fermeture, mais sans oublier que deux jours avant, le 11 mars, notre président a fait de grandes phrases sur la France qui « [ne renonce pas] aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soirs d’été ». On beau savoir que c’était dans le cadre d’un événement commémoratif, quand on sait que quatre jours jours encore avant, le 7 mars, il fait une opération de communication pour inciter les gens à sortir le soir malgré la situation, forcément, ça solidifie la résistance.
Bref, plutôt que chercher qui est idiot, on pourrait être un peu plus constructif.
Quelque part le gouvernement, en étalant les paliers sur quelques jours, me semble avoir bien compris la problématique du changement.