On a du se plan­ter quelque part

Un simple tweet de JL Mélen­chon suite aux annonces de couvre feu du gouver­ne­ment.

Je ne discute pas le fond. Il est un des leaders de l’op­po­si­tion, et est tota­le­ment fondé à dire ce qu’il pense des déci­sions poli­tiques, qu’on soit d’ac­cord ou pas avec lui. Il a même le droit de dire des bêtises.


S’en suit un article de France Inter qui contre­dit le chiffre. Ce ne sont pas 60% des conta­mi­na­tions mais 60% des conta­mi­na­tions dans des clus­ters iden­ti­fiés, ce qui repré­sente en réalité une très faible part des conta­mi­na­tions totales. Vrai problème : On n’a pas d’in­di­ca­teurs sur les autres.

Les déco­deurs du Monde font pareil moins d’une demie-heure ensuite. Leur article est déjà un peu plus déran­geant parce que les deux para­graphes de conclu­sion se basent sur des « le gouver­ne­ment estime désor­mais perti­nent de … » et « le chef de l’Etat a par ailleurs reven­diqué l’objec­tif de … », donnant un poids aux déci­sions poli­tiques juste­ment contes­tées par JL Mélen­chon, mais sans les justi­fier par un quel­conque chiffre de meilleure qualité que ceux avan­cés par JL Mélen­chon.

Je suis assez gêné parce qu’entre un oppo­sant qui sur-inter­prête le seul chiffre dispo­nible et un gouver­ne­ment qui n’en donne aucun… on vient de sacra­li­ser la posi­tion poli­tique du gouver­ne­ment et de décla­rer l’op­po­sant comme un trublion qui ne se base pas sur les faits.

Ces jour­naux sont dans leur plein rôle à remettre de l’ordre dans des affir­ma­tions trop rapides. Pour autant, les remises en contexte ont elles aussi un impact poli­tique à ne pas négli­ger. Le choix de ce qu’on dit ou ne dit pas n’est pas neutre.


Ce qui me gêne vrai­ment je l’ai vu ensuite. Quelqu’un a repu­blié les dires de JL Mélen­chon en capture d’écran sur Insta­gram.

Et là on saute dans une autre dimen­sion. La parole de l’op­po­sant poli­tique, légi­time à défaut d’être juste, se fait remettre en contexte par… un lien vers le site du gouver­ne­ment.

J’ai un peu mal. La ques­tion n’est pas qui a raison et qui dit des bêtises, mais comment on présente et contex­tua­lise tout ça.

Ce n’est pas comme ça que devrait se passer le débat poli­tique public. On a du se plan­ter quelque part.


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