Auteur/autrice : Éric

  • La moitié de ce que je gagne

    « On me prend la moitié de ce que je gagne »

    Ben je vais vous dire : Pour avoir l’as­su­rance santé, les aides si jamais vous tombez trop bas, l’école, les infra­struc­tures, la sécu­rité, la justice, et tout ce qu’on ne voit pas direc­te­ment … Ce n’est pas cher payé.


    Ça ne règle pas tout. Ça ne dit pas que la situa­tion des plus pauvres est soute­nable ou juste. Ça ne dit pas que la répar­ti­tion des prélè­ve­ment est la bonne. Ça ne dit pas que l’uti­li­sa­tion des prélè­ve­ments est opti­male. Ça ne dit pas que les services eux-mêmes sont effi­caces ou de qualité.

    Pour autant, malgré tout ce qui précède, aujourd’­hui en France, ça n’est pas cher payé, que ce soit pour les plus pauvres (qui ont un niveau de service bien plus impor­tant que ce qu’ils en payent) ou les plus riches (qui profitent large­ment de ce niveau de service acces­sible à tous et qui ont un taux de prélè­ve­ment au final plus faible que les plus pauvres).

  • Statis­tique géné­rale et cas parti­cu­lier

    Rappel impor­tant : Les statis­tiques géné­rales ne permettent pas de conclure ou d’af­fir­mer quoi que ce soit sur des cas indi­vi­duels.

    Oui, ça rend la réalité très complexe à décrire : devoir accep­ter 100 fois qu’on ne peut rien conclure, pas même une présomp­tion, tout en sachant que statis­tique­ment ça penche à 80, 90 ou 97% dans un cas plutôt que dans l’autre.

  • Conflits d’usage de la voie publique

    Je ne comprends pas que des enfants avec leurs parents prennent ces routes et ces carre­fours dange­reux les parents sont incons­cients du moment qu’ils fassent du vélo ils sont capables de tout il y a des limites à ne pas fran­chir pourquoi pas la concorde aux heures de pointe

    Au-delà du troll qu’est l’au­teur qui a rédigé cette phrase, je la retrouve fréquem­ment sous une forme ou une autre : Les parents seraient incons­cients de faire circu­ler à vélo des enfants dans la circu­la­tion.

    Le point inté­res­sant c’est que c’est dit par des auto­mo­bi­listes qui sont la circu­la­tion et le danger en ques­tion.

    À quel point alors ne sont-ce pas les auto­mo­bi­listes qui sont incons­cients de prendre la voiture et créer ainsi du danger pour les enfants qui sont eux aussi usagers des mêmes voies ?

    Derrière ces phrases se cache un parti pris : Pour ces auto­mo­bi­listes, les voitures sont légi­times. Le danger qu’elles repré­sentent aussi. Les voies publiques leurs appar­tiennent et les tiers n’ont qu’à déga­ger.

    Parfois on oublie un peu vite que les vélos, y compris conduits par des enfants, étaient présents sur les voies publiques bien avant les voitures.

  • Méri­to­cra­tie

    Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas faci­le… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur !

    Coluche

    Dire que nous ne sommes pas en méri­to­cra­tie c’est un peu enfon­cer les portes ouvertes. Si nous travaillons à l’éga­lité des chances, si ce travail est indis­pen­sable et utile, ce n’est qu’un petit panse­ment sur une jambe de bois.

    Nous sommes très loin de compen­ser les inéga­li­tés géogra­phiques, patri­mo­niales, cultu­relles, sociales, ou les discri­mi­na­tions diverses et variées. La réalité c’est que le critère premier de la réus­site est la chance.

    Mon problème avec la méri­to­cra­tie est toute­fois plus profond.

    Méri­to­cra­tie : Hiérar­chie sociale fondée sur le mérite indi­vi­duel.

    Diction­naire Le Robert

    On nous vend la méri­to­cra­tie comme une recherche de société juste et morale fondée sur le mérite indi­vi­duel mais notre appli­ca­tion du concept n’est fondée ni sur le mérite ni ce qui est juste, même théo­rie.


    L’ou­vrier à l’usine en condi­tions diffi­cile « mérite »-t-il moins que le cadre supé­rieur stan­dard ?

    La personne avec un handi­cap mental « mérite »-t-elle moins que le génie avec des compé­tences intel­lec­tuelles supé­rieures ?

    Celle qui a du veiller sur ses proches depuis le collège, y passer des jours et ces week-ends, subve­nir à leurs besoins tôt, « mérite »-t-elle moins que celle qui a pu inves­tir dans des études et déve­lop­per son capi­tal intel­lec­tuel/cultu­rel ?

    La personne en chaise roulante depuis qu’elle a été renver­sée sur la route ou le spor­tif qui s’est cassé quelque chose à l’en­trai­ne­ment « méritent »-t-ils moins que ceux qui conti­nuent leur carrière ?

    La personne qui par voca­tion a choisi d’être infir­mier pour soigner en dispen­saire ou prof en école primaire pour ensei­gner à ceux qui sont en zone diffi­cile, « mérite »-t-elle moins que celle qui a choisi de deve­nir chirur­gien ou profes­seur d’uni­ver­sité ? ou que celle qui a choisi de deve­nir trader en banque, haut fonc­tion­naire, député, chef d’en­tre­prise ou cadre supé­rieur ?

    Celle qui a vécu une mésa­ven­ture amou­reuse ou a simple­ment merdé une année au niveau entre lycée et le début des études supé­rieures « mérite »-t-elle moins que celle qui l’a vécu 10 ans après une fois le chemin de carrière pris ?

    La personne qui a erré entre 10 et 30 ans « mérite »-t-elle moins que celle qui errera entre 50 et 70 ans ?


    Croire dans le mérite permet de mieux dormir le soir en se disant qu’on est là où on en est parce qu’on le mérite, qu’on a fourni des efforts pour ça. Impli­ci­te­ment, si quelqu’un galère c’est en fait un peu sa faute quand même ; s’il le voulait il pour­rait réus­sir à s’en sortir en faisant des efforts et en le méri­tant.

    Bon, ça permet de dormir la nuit si effec­ti­ve­ment vous êtes en bonne posi­tion dans la société, sinon c’est tout le contraire — mais sinon c’est de votre faute et vous n’avez qu’à lâcher cet écran et aller bosser à l’usine pour vous en sortir, vous suivez ?


    Tout au plus pour­rait-on tendre en théo­rie vers une compé­tenço­cra­tie ou une produc­ti­vo­cra­tie, ce qui n’a déjà rien a voir mais qui n’est même pas forcé­ment souhai­table mora­le­ment et encore moins attei­gnable en pratique.

    Et même alors, s’il y a trois places sur le podium, le quatrième ne méri­te­rait-il pas lui aussi d’avoir une place, fut-elle plus basse ?

    Dit autre­ment : Notre société se base sur une hiérar­chie. Être celui qui mérite le moins ne veut pas dire qu’on mérite de galé­rer dans la vie. Ce serait mélan­ger la valeur abso­lue avec la valeur rela­tive. Le concept même de méri­to­cra­tie invi­si­bi­lise ce problème en faisant croire que la hiérar­chie justi­fie la condi­tion déplo­rable de ceux qui sont en bas. Rien n’est moins évident.

    Dire à quelqu’un qu’il peut s’en sortir par le mérite ne répond pas à ça puisque c’est juste­ment une hiérar­chie. On peut méri­ter plus que le voisin, et donc passer au-dessus. Dans ce cas c’est le voisin passera en-dessous. Peu importe les efforts et le mérite, notre hiérar­chie en lais­sera quand même au fond du trou.

    Vouloir une méri­to­cra­tie c’est vouloir une hiérar­chie sociale. Est-ce que je veux vrai­ment une hiérar­chie sociale ? Est-ce que je crois que certains doivent ou méritent d’être au-dessous des autres ?

  • Varia­tions du serment d’Hip­po­crate

    « Je donne­rai mes soins à l’in­di­gent et à quiconque me les deman­dera. »

    Serment de l’ordre des méde­cins, depuis au moins 1996

    et

    « Je donne­rai mes soins gratuits à l’in­di­gent et n’exi­ge­rai jamais un salaire au-dessus de mon travail. »

    Serments en cours dans plusieurs univer­si­tés

    La phrase, quelle que soit sa forme, ne semble avoir aucune corres­pon­dance dans le serment d’ori­gine.

  • Tarifs de santé conven­tion­nés pour les non-affi­liés CPAM

    Je lis des méde­cins parler de faire payer les étran­gers bien plus cher que les locaux et j’en ai été étonné. Véri­fi­ca­tion faite, les dispo­si­tions de la conven­tion entre les méde­cins et la CPAM ne vaut que pour les affi­liés à la CPAM.

    « En outre, la conven­tion médi­cale béné­fi­cie à toutes celles et ceux dont les risques sont garan­tis par les régimes d’as­su­rance mala­die obli­ga­toire, y compris le régime de la couver­ture mala­die univer­selle et celui des acci­dents du travail et des mala­dies profes­sion­nelles. »

    Conven­tion médi­cale 2016

    Les méde­cins peuvent donc effec­ti­ve­ment faire payer plus cher les patients non couverts par la sécu­rité sociale.


    Quid de l’hô­pi­tal ? Outre les dispo­si­tions de rembour­se­ment et de tiers payant, les non-affi­liés reçoivent-ils une facture d’un montant diffé­rent des affi­liés ? Dans quelle propor­tion ?

  • La peine ou la réac­tion à un problème doit être juste, néces­saire et propor­tion­née

    Je tiens au « juste, néces­saire et propor­tion­née » plutôt que « juste, néces­saire ou propor­tion­née ».

    On ne peut pas justi­fier quelque chose unique­ment parce qu’« il le mérite », « c’est sa faute » ou « il n’avait qu’à pas […] » et autres « il fallait y penser avant ».

    On ne devrait pas plus justi­fier la réac­tion par l’éven­tuelle douleur d’une victime ou par le préju­dice créé initia­le­ment. Faire le mal ne répa­rera jamais le passé. Les maux s’ad­di­tionnent et ne s’an­nulent pas l’un l’autre.

    Si ce n’est pas néces­saire ou que ce n’est pas propor­tionné, c’est juste un problème supplé­men­taire. Rappel lié : Quand on parle de personnes, de leurs actions ou de leur travail, on juge sur les inten­tions ainsi que les efforts ou les moyens déployés, pas sur les résul­tats.

  • Dis tonton, c’est quoi le chif­fre­ment au repos, en tran­sit, et de bout en bout ?

    Ben oui, c’est bien joli de dire que les données sont sécu­ri­sées parce que chif­frées, mais ça veut tout et rien dire.

    Petite analo­gie avec des bijoux et un coffre-fort qu’on va consi­dé­rer invio­lable pour l’exer­cice.

    Chif­fre­ment au repos

    La banque vous offre un coffre-fort person­nel pour vos bijoux à la banque. Ils sont super sécu­ri­sés, personne ne peut forcer le coffre.

    Bon, par contre c’est le person­nel de la banque qui a la clef de tous les coffres, le votre aussi. Ce sont eux qui vont cher­cher vos bijoux, accé­der à la salle des coffres, ouvrir le coffre, et vous les rame­ner au guichet à chaque vous que vous voulez y accé­der.

    La banque sait exac­te­ment ce que vous stockez et comment vous y accé­der. En fait c’est même elle qui stocke et qui accède. Elle peut voler ou copier le contenu. Un sala­rié de la banque peut accé­der à ce même contenu ou le voler s’il arrive à mettre la main en interne sur la clef du coffre. Un voleur tiers pour­rait réus­sir à profi­ter d’une faille dans les procé­dures de la banque et faire un braquage qui lui permet d’ac­cé­der à la fois aux clefs et aux coffres, et voler ou copier vos bijoux. Enfin, peut-être que la banque ou un de ses pres­ta­taire seront négli­gents, et lais­se­ront traî­ner n’im­porte où la clef, ou un double de celle-ci, ou même vos bijoux avant de vous les remettre.

    Bref, c’est mieux que rien (il y a un coffre), mais tout repose dans la confiance en la banque, en sa sécu­rité, en ses employés.

    Chif­fre­ment en tran­sit

    Quand la banque vous donne accès aux bijoux, elle vous les livre chez vous. Pour ça elle utilise un petit coffre-fort dont vous avez échangé les clefs à l’avance. La banque en a une copie, la seconde est entre vos mains. Personne d’autre ne peut ouvrir le coffre en l’état actuel des tech­no­lo­gies pour peu que ni vous ni la banque ne laisse traî­ner les clefs.

    Vos bijoux restent acces­sibles à la banque. La banque sait ce qu’elle vous envoie. Elle peut les exami­ner à loisir, voire les voler ou les copier à ce moment là. Plusieurs employés de la banque peuvent faire de même, pour plein de raisons légi­times diffé­rentes. Certains pour­raient profi­ter de failles dans les proces­sus internes pour y accé­der de façon illé­gi­time. Un braqueur pour­rait toujours avoir accès à vos bijoux s’il braque la banque.

    Enfin, peut-être que la banque ou un de ses pres­ta­taire seront négli­gents, et lais­se­ront traî­ner n’im­porte où la clef, ou un double de celle-ci, ou même vos bijoux avant de vous les remettre. Peut-être que vous-même aurez laissé votre exem­plaire de votre clef dans votre appar­te­ment privé non sécu­risé et que quelqu’un pourra y accé­der.

    Bref, c’est indis­pen­sable (on ne va pas vous envoyer vos bijoux dans un carton stan­dard par La Poste) mais ça ne « sécu­rise » pas tota­le­ment vos bijoux pour autant.

    Chif­fre­ment au repos et en tran­sit

    Bien évidem­ment votre banque est sérieuse, elle s’oc­cupe donc du stockage et du tran­sit.

    Sauf qu’au final c’est quand même la banque qui va accé­der et ouvrir votre coffre à la banque, prendre les bijoux, puis les stocker dans le coffre qui sert à l’en­voi. Au passage elle les mani­pule direc­te­ment sans protec­tion, par exemple pour les nettoyer.

    La banque a toujours total accès à vos bijoux, pour savoir lesquels est-ce, les copier, les dégra­der ou les voler si elle n’est pas de bonne foi. Plusieurs employés de la banque ont accès direc­te­ment ou indi­rec­te­ment à ces bijoux, pour des raisons légi­times. Certains pour­raient être de mauvaise foi. D’autres employés pour­raient abuser certaines faiblesses dans les procé­dures de sécu­rité pour y accé­der mali­cieu­se­ment aussi. Un braqueur pour­rait accé­der à la banque et récu­pé­rer les bijoux ou les clefs, ou les deux à la fois. Des pres­ta­taires pour­raient avoir une copie des clefs, ou les lais­ser trai­ner. Des employés pour­raient être négli­gents.

    Bref, on protège avec des coffres mais le prin­ci­pal reste : Il faut faire confiance à la banque, à ses employés, à ses pres­ta­taires, à la robus­tesse des procé­dures de sécu­rité.

    Chif­fre­ment de bout en bout

    Vous avez un coffre, que vous avez acheté dans une boutique de confiance ou construit de vos propres mains. La boutique de confiance peut être votre banque mais pour­rait aussi être un tiers, ou une banque concur­rente.

    Seul vous en avez les clefs. Vous stockez vos bijoux dedans, donnez le coffre fermé au trans­por­teur. La banque stocke votre coffre tel quel, sans pouvoir l’ou­vrir, en inspec­ter le contenu, le copier ou le voler. Quand vous voulez accé­der à vos bijoux, on vous rend votre coffre et c’est à vous de l’ou­vrir. Personne n’a pu voir vos bijoux, ou même savoir si ce sont vrai­ment des bijoux.

    La banque n’a plus accès à rien. Vous n’avez pas besoin de lui faire confiance. Tout au plus elle peut perdre votre coffre mais personne ne pourra accé­der au contenu tant que vous n’en perdez pas les clefs (*). C’est par contre à vous de vous assu­rer de garder les clefs dans un endroit sûr, et d’ache­ter le coffre à un tiers de confiance qui n’en garde pas les doubles.

    Pour accé­der à vos bijoux il faudra cepen­dant vous braquer vous (ou que le vendeur du coffre ait été fautif au point de garder un double des clefs et qu’il se fasse braquer lui) et ensuite aller braquer la banque pour accé­der au coffre. C’est possible mais ça commence à être bien plus limité.

    Bien évidem­ment, vous êtes toujours sujet à un braquage chez vous, une fois le coffre ouvert, mais ça la banque n’y pourra jamais rien.

    (*) Point sensible : Si le coffre est invio­lable et que vous perdez vos clefs, plus personne ne pourra vous aider à récu­pé­rer vos bijoux. Ils seront perdus à jamais pour tout le monde. La sécu­rité complète c’est à double tran­chant. Il y a des solu­tion à ce problème, des bonnes et des mauvaises, mais c’est un sujet à part entière.

  • Un cade­nas pour mon vélo (2022)

    J’avais déjà un peu écrit en 2017, et tout ce qui y était est toujours vrai : Mis à part le futur HipLock D1000, aucun anti­vol ne résiste plus de quelques dizaines de secondes à une disqueuse portable.

    La solu­tion ultime

    Oui, elle semble exis­ter. Le HipLock D1000 est un anti­vol U qui semble résis­tant aux disqueuses. Les tests en ligne montrent qu’il faut plusieurs dizaines de minutes avec de nombreux disques diamants pour décou­per l’an­ti­vol à la disqueuse dans de bonnes condi­tions en atelier. Autant dire que le voleur aura proba­ble­ment aban­donné avant.

    Même avec ça, la sécu­rité sera toujours du même niveau que son maillon le plus faible. Tous les points d’at­tache ne résis­te­ront pas à une disqueuse et un voleur pourra souvent quand même récu­pé­rer votre vélo dans une camion­nette pour décou­per l’an­ti­vol plus tard chez lui.

    Person­nel­le­ment je n’aime pas les solu­tions ultimes. N’im­porte quel gamin pourra mettre un chewing-gum dans la serrure par jeu ou par malice et je ne pour­rai plus moi non plus récu­pé­rer mon vélo. Gênant…

    Le lieu sécu­risé

    La solu­tion plus réaliste pour moi c’est d’at­ta­cher le vélo dans un lieu où la découpe d’un anti­vol U risque de faire inter­ve­nir des tiers pour l’em­pê­cher de repar­tir avec le vélo.

    Il faut un anti­vol U haut de gamme, ceux qui mettent au moins 30 secondes à être décou­pés.

    Pour le lieu, la pleine rue ne fonc­tionne malheu­reu­se­ment pas. Les passants n’in­ter­vien­dront proba­ble­ment pas, la police n’aura pas le temps d’ar­ri­ver jusque là même si elle était à deux blocs de là.

    Il faut un lieu privé, avec des personnes qu’on connait, ou une commu­nauté à laquelle on appar­tient. Un parking privé peut aussi faire l’af­faire si un vigile est juste devant (il peut inter­ve­nir en moins de 30 secondes) ou s’il peut bloquer les sorties.

    Les fameux parkings sécu­ri­sés avec juste des camé­ras ou plusieurs sorties libres ne servent pas à grand chose. On aura une vidéo d’un homme avec une capuche ou une casquette, mais plus de vélo.

    Deux anti­vols plutôt qu’un

    Parce que deux c’est toujours mieux qu’un mais aussi parce que deux U haut de gamme c’est autant à décou­per. Si le temps est un facteur impor­tant et que mon vélo n’est pas hors de prix, le voleur préfé­rera prendre celui d’à côté. L’autre avan­tage c’est aussi que ça permet de sécu­ri­ser les deux roues du vélo.

    Un anti­vol de cadre peut aussi être un bon anti­vol secon­daire à côté du U haut de gamme. Ça demande un peu plus de préci­sion à la disqueuse, proba­ble­ment trop pour que ce soit inté­res­sant. Il faut un gros coupe boulon à côté et ça met de côté les vols rapides avec un seul outil.

    Pour la même raison, un anti­vol à câble en plus du U est poten­tiel­le­ment une bonne idée. Ça ne sert à rien seul — ça se coupe instan­ta­né­ment — mais ça demande un outil diffé­rent de la disqueuse. Ça ne coûte (et ne pèse) rien à ajou­ter.

    La seule option qui me fait un peut douter, c’est le second U de faible section. Celui qui coupe un U haut de gamme aura déjà une disqueuse avec des disques adap­tés et un mauvais U lui pren­dra à peine 10 secondes de plus. Si le vélo vaut le coup, ça ne le gênera pas vrai­ment plus qu’un câble (et peut-être moins s’il n’a qu’une disqueuse à sa dispo­si­tion).

    Un anti­vol U haut de gamme

    À défaut, s’il n’y a qu’un seul anti­vol, le U de meilleure sécu­rité de n’im­porte quelle bonne marque connue devrait faire l’af­faire. Ce n’est pas le meilleur en résis­tance mais le Elops U 900 de Décath­lon a proba­ble­ment le meilleur rapport qualité/prix.

    Certaines assu­rances ne couvri­ront le dommage qu’a­vec une facture nomi­na­tive pour l’achat d’un U certi­fié 2 * par l’ART, 2 roues par la FUB, ou Gold par SoldSe­cure.

    Il faut juste penser à reti­rer les attaches rapides sur les roues si on ne peut pas sécu­ri­ser les deux. Un axe anti­vol est encore mieux. Certains attachent d’ailleurs un câble à leur U pour aller sécu­ri­ser la seconde roue. C’est une option peu chère aussi.

    Un anti­vol autre qu’un U haut de gamme

    « U » ne veut pas dire magique. Un mauvais U ou une mauvaise chaîne ne sont pas beau­coup mieux qu’un gros câble.

    Et, juste­ment, les anti­vols à câble ou les petites chaînes ne valent pas grand chose. Ça se découpe instan­ta­né­ment avec le bon outil.

    Les anti­vols plats pliants type Bordo ont la répu­ta­tion de se faire casser rela­ti­ve­ment faci­le­ment sans outils bien qu’A­bus en note certains à 15/15 en résis­tance. Par prin­cipe de précau­tion, je les mets dans la case « à éviter ».

    Et des acces­soires

    En plus des axes anti­vol, on peut aussi reti­rer l’at­tache rapide pour la selle. Tout ce qui s’at­tache avec une vis sur le cadre peut aussi proba­ble­ment être sécu­risé avec un bête serflex. Tout ça permet­tra au moins d’évi­ter les vols d’op­por­tu­ni­tés par quelqu’un de non équipé.

    Et le bicy­code

    Il est là d’of­fice sur les vélos de 2022 mais parfois il s’agit d’une bête étiquette. Un passage à la gravure opère poten­tiel­le­ment une meilleure dissua­sion chez ceux qui ne sont pas des profes­sion­nels du vol (oui, juste une dissua­sion, ça n’em­pêche pas le vol, ça rend juste légè­re­ment moins facile la revente des vélos de qualité).

    Faites graver vos anciens vélos. Pour 5€, ça serait dommage de se priver.