Auteur/autrice : Éric

  • [Lecture] Listen Care­fully

    Extraits de The Mana­­­­­ger’s Path

    Liste­ning is the first and most basic skill of mana­ging people. Liste­ning is a precur­sor to empa­thy, which is one of the core skills of a quality mana­ger.

    Je dis à mes mana­gers qu’ils sont d’abord là pour écou­ter. J’ai une vision du mana­ger comme faci­li­ta­teur et on ne peut pas faci­li­ter sans entendre les problèmes qu’ont les personnes (par oppo­si­tion aux problèmes qu’on pense qu’ils ont, voire aux problèmes que nous on a).

    Sans l’écoute on tombe sur du repor­ting et un mana­ger qui est là pour ajou­ter de la pertur­ba­tion plutôt que résoudre des problèmes.

    Je trouve inté­res­sant que l’au­teure voie aussi ça sous l’angle de l’exem­pla­rité. Effec­ti­ve­ment, on veut des équipes qui s’écoutent et commu­niquent.

    When you’re face to face with another person, you also have to inter­pret his body language and the way he’s saying those words. Is he looking you in the eye? Is he smiling? Frow­ning? Sighing? These small signals give you a clue as to whether he feels unders­tood or not.

    Je me tire un peu une balle dans le pied en disant ça parce que je dis aussi que le mana­ge­ment en distan­ciel peut fonc­tion­ner mais, si vous le pouvez, faites vos 1–1 en face à face et pas en visio. S’il y a un jour de présence toutes les deux semaines, faites en sorte de l’avoir en commun et de program­mer le 1–1 à ce moment là.

    Le reste du temps, la webcam est indis­pen­sable, avec une bonne qualité et de la lumière.

    Il commence à y avoir des tensions dans une équipe ? Commen­cez par leur ache­ter de bonnes webcam, des lampes de bureau et des micros de bonne qualité pour chez eux. Ça ne résou­dra pas tout mais c’est un inves­tis­se­ment très rapi­de­ment rentable.

    Be prepa­red to say anything complex a few times, in different ways. »

    Aussi appelé le « tout répé­ter 7 fois ».

    J’ai souvent eu cet échange avec les leads et les staffs. Oui, tu l’as dit. Oui ça n’a pas fonc­tionné. Ce n’est pas que tu es impuis­sant ou que les personnes sont de mauvaises volonté. Ce n’est même pas un échec. C’est qu’il va falloir le répé­ter, le répé­ter, et le répé­ter encore.

    Comme pour les parents, la base du chan­ge­ment de culture et de réflexe c’est la répé­ti­tion. (oui, c’est frus­trant).


    Écou­ter. Répé­ter.

    Je n’aime pas les paral­lèle entre mana­ge­ment et paren­ta­lité, c’est une façon de voir le mana­ge­ment très… infan­ti­li­sante et qui ne me convient pas.

    Pour autant, des fois les leit­mo­tiv sont les mêmes.

  • Les personnes ne sont pas plus agres­sives sur les réseaux sociaux. Ils rendent juste visibles ceux qui le sont.

    We found that people are not more hostile online than offline; that hostile indi­vi­duals do not prefe­ren­tially select into online (vs. offline) poli­ti­cal discus­sions

    Online Trolls Actually Just Assholes All the Time, Study Finds, Gizmodo, 2021

    et

    New research suggests that the inter­net is not respon­sible for making people become more aggres­sive when enga­ging in poli­ti­cal discus­sions online, but rather makes the beha­viour of more aggres­sive people more visible.

    Inter­net shown to amplify and expose real-life trolls, but not create them, Insti­tu­tion of Engi­nee­ring and Tech­no­logy, 2021

    Qui sont des vulga­ri­sa­tions de l’étude suivante :

    we test the mismatch hypo­the­sis but only find evidence for limi­ted selec­tion effects. Instead, hostile poli­ti­cal discus­sions are the result of status-driven indi­vi­duals who are drawn to poli­tics and are equally hostile both online and offline. Finally, we offer initial evidence that online discus­sions feel more hostile, in part, because the beha­vior of such indi­vi­duals is more visible online than offline.

    The Psycho­logy of Online Poli­ti­cal Hosti­lity: A Compre­hen­sive, Cross-Natio­nal Test of the Mismatch Hypo­the­sis, 2021 [preprint]

  • Néces­site et respect des lois

    Je suis convaincu qu’on peut justi­fier des torts et des actes illé­gaux par l’ur­gence et/ou l’im­por­tance de notre objec­tif. C’est d’ailleurs le prin­cipe même de l’état de néces­sité et de la légi­time défense dans notre droit.

    Ça se retrouve aussi dans la notion de lanceur d’alerte, ou dans la légi­ti­mité de la presse à publier une infor­ma­tion qui peut faire du tort quand elle a un inté­rêt public suffi­sant.

    Je ne vois pas pourquoi il en serait autre­ment pour les actions mili­tantes. Je me vois très bien braver la loi pour porter aide à des réfu­giés, ou soute­nir ceux qui le font. Je suis convaincu que l’ur­gence clima­tique est telle qu’il faille bous­cu­ler l’ordre établi si besoin.


    Pour autant, je suis toujours prudent et souvent critique vis à vis des actions mili­tantes qui se justi­fient ainsi. Où est la limite si chacun peut s’au­to­ri­ser ce qu’il veut tant qu’il juge en son âme et conscience que sa fina­lité justi­fie les torts causés ?

    Collec­ti­ve­ment, les limites que nous nous fixons c’est juste­ment ce que nous codi­fions dans la loi. C’est vrai autant pour les prin­cipes géné­raux que pour les cas spéci­fiques.

    Il y a toujours possi­bi­lité d’ou­tre­pas­ser ce cadre mais il me parait essen­tiel que la néces­sité de la fina­lité soit d’un bon ordre de gran­deur supé­rieure aux torts causés, et surtout qu’il n’y ait pas moyen d’agir autre­ment. Souvent c’est sur ce dernier critère que le bât blesse.

    À trop faci­le­ment parler d’ur­gence, de néces­sité, de déso­béis­sance civile, nous risque­rions de simple­ment dire que la loi est option­nelle, et qui quiconque peut bien faire ce qu’il veut tant que lui le trouve justi­fié. Je doute que nous y serions gagnants.

  • Rumeurs et analystes Apple

    Je me marre une fois sur deux quand je regarde les rumeurs Apple données par de grands analystes (ou présen­tés comme tels).

    Une fois sur deux mon fils de 10 ans ferait aussi bien.

    Oui, 8 mois après avoir sorti leur nouvelle puce M1, il semble­rait que Apple planche sur une nouvelle version qu’on appel­le­rait M2 (oh… ah…).

    Oui, main­te­nant qu’on a déjà sorti les M2 depuis un peu, il est probable que Apple aban­donne l’idée de sortir un Mac Mini avec un M1 Pro et se recentre plutôt sur un futur Mac Mini M2 (tout le monde est surpris !)

    Oui, proba­ble­ment, les prochaines versions auront des écrans de meilleure qualité, des proces­seurs plus puis­sants ou plus économes (on ne sait pas encore bien mais ça sera un des deux, promis), des compo­sants avec de meilleures carac­té­ris­tiques tech­niques. Bon, on ne sait pas encore quand (on imagine quand même avec grande pers­pi­ca­cité que ça se fera proba­ble­ment aux dates habi­tuelles) mais ça finira par arri­ver, un peu comme le beau temps après la pluie.

  • Usage de jet privé et vie privée

    Pour reprendre une polé­mique récente, les ✅ ok ou ❌ ko pour moi :
    (les exemples sont fictifs)

    ok ✅ Notre premier ministre est actuel­le­ment en dépla­ce­ment à Munich, il a pris un jet privé pour faire l’al­ler-retour dans la jour­née.

    ok ✅ Qui dans les 10 célé­bri­tés les plus atten­dues a pris un jet privée pour venir monter les marches au festi­val de Cannes ?

    ok ✅ Les 10 plus grandes fortunes de France rejettent en moyenne chacun en un mois unique­ment avec leurs jets privés autant qu’un français moyen en 40 ans.

    ok ✅ 40% des PDG du CAC 40 utilisent leur jet privé pour des trajets de moins d’une heure.

    ok ✅ Sur les célé­bri­tés que nous avons étudié, nous avons même iden­tité des trajets en jet pour voir sa femme une nuit, et un aller-retour pour cher­cher une glace sur la côte à 300 km de là.

    ok ✅ Le jet privé du PDG de Geen­peace a été utilisé pour des trajets courts qui ont une alter­na­tive en train à grande vitesse.

    ko ❌ Léon Zitrone utilise deux fois plus son jet privé que l’abbé Pierre, avec deux usages par semaine.

    ko ❌ Voici les dépla­ce­ments récents du jet privé de Léon Zitrone, il est actuel­le­ment à Rodez où vit juste­ment sa fille.

    ko ❌ Léo Zitrone a fait un aller-retour de 300 km en jet privé pour manger une glace au glacier bien connu de Toulouse.


    Dans mes réflexions :

    • Est-ce une personne publique dans le cadre d’un dépla­ce­ment public ou une personne privée dans le cadre d’un dépla­ce­ment privé ou lié à une entre­prise privée ?
    • Si on est dans le domaine privée, l’in­for­ma­tion pose-t-elle un problème de respect de la vie privé ?
    • Si oui, l’in­for­ma­tion a-t-elle un inté­rêt tel dans le débat public, avec ce niveau de détail et l’iden­ti­fi­ca­tion nomi­na­tive, que ça renverse le besoin de vie privée ?

    Il n’y a pas de réponse toute faite, mais si l’idée est que ces usages de jet privé sont néfastes et à empê­cher (ce avec quoi je ne suis pas forcé­ment en désac­cord, il faut juste s’ac­cor­der sur un péri­mètre), c’est dans la loi qu’il faut agir et pas via un lynchage public extra­lé­gal.


    Le premier cas concerne une personne publique dans l’exer­cice d’un mandat public. Le second cas des célé­bri­tés avec une vie publique et une vie privée, dans le cadre d’un événe­ment qui fait partie de leur vie publique.

    Les trois cas suivants obtiennent à mon avis le même impact que les derniers au niveau du débat public (y compris celui de cibler certaines caté­go­ries de personnes) sans avoir besoin de donner des noms ou d’in­di­vi­dua­li­ser qui a fait quoi.

    Le 6ème est nomi­na­tif, précis, mais l’enjeu public me semble suffi­sant rapport au fait qu’on parle d’une asso­cia­tion qui aurait (exemple fictif) un discours contraire aux actes et qui a une place impor­tante dans ce débat public précis.

    Les trois derniers je ne vois pas ce qu’ap­porte de plus le nom ou la loca­li­sa­tion. On pour­rait obte­nir le chan­ge­ment de compor­te­ment indi­vi­duel de x ou de y quant à l’uti­li­sa­tion de leur jet privé mais même en nommant les 20 pires on aurait un impact insi­gni­fiant vis à vis du chan­ge­ment clima­tique lui-même. Le béné­fice d’in­di­vi­dua­li­ser ne me semble donc pas présent au point de géné­rer un préju­dice indi­vi­duel.

    Sauf à vouloir faire justice soi-même (ce que je ne cautionne pas), l’enjeu reste un enjeu collec­tif de chan­ge­ment des compor­te­ments ou des poli­tiques publiques et, même si on souhaite viser spéci­fique­ment les ultra-riches du fait de leur compor­te­ment exces­si­ve­ment toxique par rapport à la moyenne, ça peut être obtenu aussi bien avec des statis­tiques non nomi­na­tives.

  • Même pour les mépri­sables

    Le respect des droits de chacun vaut même pour les personnes détes­tables

    Pas que d’eux, évidem­ment, mais aussi d’eux. Parce que les maux ne s’an­nulent pas, ils s’ad­di­tionnent, mais aussi parce que si on s’au­to­rise à ne pas respec­ter les droits du voisin en jugeant qu’il ne le mérite pas, je m’ex­pose à ce qu’on ne respecte pas les miens le jour où quelqu’un jugera que je ne le mérite pas.

    Ne pas dire « oui mais de toutes façons c’est un salaud » est ce qui diffé­ren­cie l’État de droit de la vengeance arbi­traire et du lynchage public.

  • Donnée acces­sible dans l’es­pace public

    Une donnée acces­sible dans l’es­pace public n’est pas une donnée libre d’uti­li­sa­tion

    Il y a le droit d’au­teur, le droit des bases de données, les règles d’uti­li­sa­tion des données person­nelles, le cas spéci­fique des infor­ma­tions appar­te­nant à l’État, et proba­ble­ment bien d’autres choses.

    La licéité de l’in­for­ma­tion ou de certains usages de l’in­for­ma­tion n’en­traine pas celle d’un autre usage de cette même infor­ma­tion

    C’est parti­cu­liè­re­ment vrai pour tout ce qui est données person­nelles, où chaque trai­te­ment et chaque fina­lité est indé­pen­dante des autres.

    C’est vrai aussi de manière géné­rale : Que la donnée soit utili­sable dans certains cas n’im­plique pas que tout ce que vous en ferez sera forcé­ment légi­time, ni mora­le­ment ni léga­le­ment.

  • [Lecture] Mento­ring an Intern

    Extraits de The Mana­­­­­ger’s Path

    Je ne sais pas trop quoi tirer de ce sous-chapitre, en partie parce que je n’ai pas d’ex­pé­rience sur des stages courts et que sur les longs je suis très raccord avec l’avant-dernier para­graphe :

    The inter­n’s first few days will be simi­lar to those of any new hire: onboar­ding, getting used to the office, meeting people, lear­ning the systems. Sit with him as much as possible these first few days. Get him star­ted instal­ling the IDE and checking out the code. Touch base seve­ral times a day to make sure he’s not feeling lost or overw­hel­med by the volume of new infor­ma­tion. In the mean­time, prepare your­self for his project.


    Sur un autre registre, le sous-chapi­trage est inté­res­sant. Chaque partie fait quelques para­graphes, au plus quelques pages. Chacune a un titre clair qui permet de s’y retrou­ver.

    Je peux décou­per ma lecture sans me sentir perdu. Je vois bien quel est le point en cours et où l’au­teure veut en venir. Je peux aussi suivre les titres pour suivre le déroulé et retrou­ver le passage qui m’in­té­resse rapi­de­ment.

    Le seul point néga­tif est peut-être dans l’exer­cice que je suis en train de faire : Essayer de trou­ver dans chaque sous partie le ou les points inté­res­sants. Plus c’est petit, plus l’exer­cice risque de deve­nir arti­fi­ciel par moments. Je me dis que quand l’exer­cice est arti­fi­ciel c’est aussi qu’il me force à réflé­chir et prendre du recul.

  • [Lecture] Being a mentor

    Extraits de The Mana­­­­­ger’s Path

    Great talent is some­times squan­de­red by weak mentors who do little but ignore their charges, waste their time with trivial projects, or, worst of all, inti­mi­date and belit­tle them out of ever wanting to join the orga­ni­za­tion.

    Je prends beau­coup de temps pour défi­nir le proces­sus d’on­boar­ding aussi à cause de ça. Je n’ai pas trouvé la recette sur le mento­rat mais j’ai vu la démul­ti­pli­ca­tion que peut avoir un bon onboar­ding ou un bon mento­rat.

    Le process est là pour assu­rer la base si jamais le reste n’est pas au niveau, en plus de simpli­fier le travail du mentor.

    Les premières semaines défi­nissent beau­coup la façon dont on va réagir de la nouvelle struc­ture. Avoir un mentor bien­veillant et dispo­nible c’est proba­ble­ment partir sur ces valeurs. Avoir à l’es­prit l’uti­li­sa­teur et le produit permet de comprendre qu’on va s’at­ta­cher à ça et d’évi­ter de partir dans la tech­nique pour la tech­nique. Suivre des objec­tifs courts termes qui sont ensuite mesu­rés et affi­chés permet d’en­trer dans la logique.

    Outre le senti­ment posi­tif qu’on peut créer, les inves­tis­se­ments sur les 4 à 12 premières semaines ont un impact sur plusieurs années. Le retour sur inves­tis­se­ment est imbat­table. Et pour­tant, on ne forme personne à ça, du moins autour de moi. Que manque-t-on ?

  • [Lecture] The Impor­tance of Mento­ring to Junior Team Members

    Extraits de The Mana­­­­­ger’s Path

    Other times the mentor is a senior engi­neer who can act as a tech­ni­cal mentor in addi­tion to helping the new hire get up to speed on the process. In a heal­thy orga­ni­za­tion, this onboar­ding mentor­ship role is used as an oppor­tu­nity for both parties. The mentor gets the chance to see what it is like to have respon­si­bi­lity for another person, and the mentee gets an over­seer who is focu­sed on him alone, without other reports clamo­ring for his mentor’s atten­tion.

    C’est un autre point sur lequel je n’ai pas encore réussi.

    Dans mes équipes je n’ai pour l’ins­tant réussi à créer un mento­rat que sous l’angle tech­nique : Mettre en place l’en­vi­ron­ne­ment, comprendre l’ar­chi­tec­ture, apprendre les bases du métier et du produit.

    Au final j’ai l’im­pres­sion qu’on passe à côté de toute la dimen­sion sociale et de « comment t’in­sé­rer dans la société », avoir de la visi­bi­lité, intro­duire aux bonnes personnes, savoir gran­dir, etc.

    Bref, le mentor comme un apprenti mana­ger sans la posi­tion hiérar­chique.

    Et vous ? à quoi ressemble votre mento­rat interne ?