Auteur/autrice : Éric

  • [Lecture] Good Mana­ger, Bad Mana­ger: Us Versus Them, Team Player

    Extraits de The Mana­ger’s Path

    In-groups tend to be resis­tant to ideas that do not come from those within the group. […] Because they believe they’re in the best group but they still find them­selves bored, they don’t appre­ciate the growth they could find just by swit­ching to a new team.

    On parle souvent des archi­tectes dans leur tour d’ivoire mais pour moi l’ef­fet prin­ci­pal n’est pas la décon­nexion : C’est la croyance d’être supé­rieur aux autres au point de ne pas avoir à inté­grer ce qui vient de l’ex­té­rieur, de ne pas avoir de choses à apprendre des autres, de ne pas vouloir se mêler aux autres.

    C’est un compor­te­ment toxique pour l’équipe en ques­tion mais aussi pour celles autour. Le voyant rouge appa­rait dès qu’il y a senti­ment de supé­rio­rité. Il est l’in­di­ca­teur qu’on se voit en « nous vs les autres » plutôt qu’une large équipe pleine de collègues diffé­rents à laquelle on parti­cipe tous.

    Ce n’est pas toujours facile mais la seule solu­tion que je connais c’est de faire explo­ser l’équipe qui se sent supé­rieure pour la répar­tir dans toutes les autres. Il y aura des départs mais je n’ai pas vu d’al­ter­na­tives fonc­tion­ner quand on en est arrivé là.

    When they go too far, this iden­tity is used to make the team feel super­ior to the rest of the company

    As a mana­ger, be care­ful about focu­sing on your teams to the exclu­sion of the wider group

    Tout ça est aussi vrai pour le dépar­te­ment tech par rapport au reste de l’en­tre­prise ou du produit. Ça empêche la colla­bo­ra­tion, de consi­dé­rer les autres personnes et leurs propres connais­sances, leur propre point de vue, comme des éléments de valeur permet­tant d’en­ri­chir l’en­semble de l’en­tre­prise.

    In-group teams tend to be very fragile to the loss of their leader. When you hire a mana­ger who builds a clique, that clique is likely to dissolve and leave the company if the mana­ger leaves the company

    Et votre rôle en tant que leader ou mana­ger, c’est d’un jour deve­nir inutile, que l’équipe fonc­tionne sans vous. Si l’équipe prend la direc­tion contraire, il y a une action immé­diate à prendre.

  • Chalon – Lyon à vélo

    Ça fait long­temps que je veux emme­ner le fils de 10 ans en rando à vélo. On avait fait un petit test avec un aller retour entre Lyon et la grotte de La Balme avec une nuit de camping cet été. Il était temps de trans­for­mer un peu.

    Nous voilà, deux familles, 3 adultes et 4 enfants entre 7 et 12 ans, à descendre de Chalon-sur-Saone à Lyon en trois jours.

    Départ en train

    Petit trajet d’une demie-heure en ville de nuit pour rejoindre la gare Part Dieu et y attendre le TER.

    Prévoir une bonne demie-heure d’avance parce qu’une fois le train annoncé c’est la course. Deux places de vélo par voiture dans les premières et les dernières voitures. À 7 vélos nous sommes entrés dans les deux voitures de queue en forçant un peu mais il vaut mieux être dans les premiers. Même mi-novembre à 9h du matin, c’est pris d’as­saut et ce serait dommage de rester sur le quai. Partir plus tôt aurait été une bonne idée mais le 7h était complet quand nous nous avons voulu réser­ver.

    À noter que certains TER Bour­gogne ont une réser­va­tion vélo obli­ga­toire. Elle ne peut pas être prise depuis SCNF Connect (ce serait trop simple) et doit être prise direc­te­ment dans la section « voya­ger avec son vélo » du TER Bour­gogne.

    Tous les trains ne sont pas à réser­va­tion vélo mais ça n’a pas empê­ché le contrô­leur de nous le deman­der alors que notre train n’y était pas soumis. Si le votre y est soumis ou qu’il est un peu chargé, on vous le deman­dera forcé­ment. Notez que la réser­va­tion demande une procé­dure assez incom­pré­hen­sible donc lisez bien tout le texte en bas de la page concer­née.

    Arri­vée à Chalon-sur-Saone à 10h40, on a du partir vers 11h seule­ment et handi­ca­per une bonne partie de la jour­née.

    Point météo

    La tempé­ra­ture de 10° est plutôt clémente pour mi-novembre mais nous aurons un temps humide et brumeux quasi­ment tout le trajet. L’hu­mi­dité s’in­filtre assez bien et les haltes aux cafés après le pic-nique du midi n’étaient pas malve­nues.

    Le petit a bien tenu avec un petit tour de cou en tissu simple, un tshirt ther­mique damart, une grosse polaire, et sur la seconde moitié un petit pull fin en couche inter­mé­diaire. Les gants vélo hiver ont été trouvé au dernier moment mais ils étaient indis­pen­sables (atten­tion, les gants Décath­lon enfant taillent vrai­ment vrai­ment petit au niveau largeur).

    De mon côté ça a été un peu plus diffi­cile. J’avais un tour de cou en tissu simple, un sous-vête­ment ther­mique vélo, un tshirt tech­nique inter­mé­diaire, géné­ra­le­ment un petit pull fin en meri­nos sur la couche inter­mé­diaire, une polaire respi­rante au-dessus, et une paire de gants vélo hiver. Peut-être parce que l’ef­fort était faible mais dans l’en­semble l’hu­mi­dité m’a fait ressen­tir le froid.

    J’ai bien tenté d’ajou­ter le kway plusieurs fois mais la fois où je l’ai gardé trop long­temps il a fini trempé à l’in­té­rieur. Peut-être qu’une vraie veste n’au­rait pas été de trop.

    Le trajet

    Le trajet théo­rique c’est essen­tiel­le­ment de la piste proté­gée de Chalon jusque Lyon, avec quelques passages de route accep­tables. Le problème c’est que la pratique diffère parfois signi­fi­ca­ti­ve­ment de la théo­rie.

    Le second jour nous avons enchaîné les coupures de voie verte à cause de travaux, et donc les détours par la route ou par des voies cham­pêtres.

    On s’en sort, et peut-être que tout ça était indiqué sur un site web quel­conque, mais sur place à vélo c’est vrai­ment mal foutu. Et surtout, il est peu probable qu’on aurait traité le réseau routier de la façon dont on a traité le chemin cyclable. On a des progrès à faire en France sur la façon dont on consi­dère les voies vélo.

    J’ima­gine que les travaux se font la mauvaise saison pour libé­rer les pistes en été et que tout ça ne serait pas arrivé entre juin et août.

    Le trajet en novembre s’est donc révélé plus long, pénible voire dange­reux quand on passe sur des dépar­te­men­tales ou natio­nales, et vrai­ment pas top dans les champs en novembre. Le tunnel du bois clair fermé, nous avons même du monter par le petit col.

    La nuit tombe avant 17h30 et nous voilà à faire plusieurs heures de nuit tous les soirs à cause des détours. Le second jours nous avons pataugé dans des chemins boueux plus d’une heure de nuit avec les enfants, les vélos qui n’avancent plus telle­ment ils patinent ou quand la boue bloque les roues.

    Le dernier jour, pour éviter le stabi­lisé plein de flaques et de nids de poule, nous voilà sur le réseau routier. C’est à l’en­trée de Lyon que j’ai quand même croisé l’in­fra­struc­ture vélo la plus dange­reuse du trajet : Une piste bidi­rec­tion­nelle qui passe de droite à gauche d’une natio­nale, en traver­sant sans feu ni signa­li­sa­tion, à un endroit où les voitures sortent de l’au­to­route à toute allure. Je ne sais pas s’il y a eu des morts mais il y en aura.

    J’in­siste toute­fois, en été ça aurait proba­ble­ment été du protégé du début à la fin, sans diffi­cul­tés (et les extras auraient été moins pénibles au soleil qu’en pleine nuit).

    Les haltes

    Nous avons eu les haltes au café après le pic-nique du midi, le restau­rant le soir qui lui aussi permet de reprendre des forces, et la nuit en dur, une fois dans des dortoirs privés à Cluny, une fois chez l’ha­bi­tant à Mont­merle.

    Notre hôte du second jour est même venu cher­cher les enfants en remorque pour les 10 derniers kilo­mètres à 21 heures après un long parcours de nuit et dans la boue. Grâce lui soit rendue.

    Là aussi, en été je suppose que le camping aurait été une solu­tion plus facile. Il faut juste ajou­ter la tente, les duvets, les mate­las et le maté­riel de cuisine en plus sur les sacoches.

    L’ef­fort, les enfants

    Entre 160 et 175 km au total suivant d’où on part dans Lyon, ça fait quand même dans les 55 km par jour. Ça se fait mais en novembre il n’en fallait je pense pas plus pour les enfants.

    Il reste qu’entre 7 et 12 ans, il y en a toujours un pour dire qu’il n’en peut plus, qu’il veut arrê­ter le vélo, ou pas mettre un gant, une veste, etc. … chacun à tour de rôle.

    L’été la jour­née plus longue aurait permis plus de pauses sans débor­der sur la nuit et peut-être de mieux répar­tir l’ef­fort.

    Pour être complet toute­fois, j’ai retiré dès le premier jour la seule sacoche de mon fils. 2 kg quand on manque d’en­trai­ne­ment et qu’on peine dans les montées, même si le vrai problème c’est qu’il ne sait pas encore bien gérer ses passages de vitesses, ça reste 2 kg.

    Les vélos

    Honnê­te­ment, tant que ça roule, ça va bien. On avait deux vélos de trek­king, un gravel, un route, deux vtt, un vélo d’en­fant, et tout a tenu.

    Sur le vélo de mon fils le porte-bagage n’était pas fixé avec assez de force et est parti en vrac lors du passage dans les champs le second jour. Un réglage de la selle de quelques centi­mètres vers l’ar­rière a aussi tota­le­ment fait dispa­raitre son « j’ai mal aux fesses » (si j’avais su plus tôt…).

    De mon côté je ne regrette pas le VSF trek­king, la cour­roie, la dynamo (surtout avec les parties de nuit, les moyeux dynamo me semblent encore plus indis­pen­sables qu’a­vant). Je suis toujours mitigé sur l’Al­fine 11 pour les vitesses (ma seconde glisse régu­liè­re­ment) mais le Rohloff est hors de prix pour mon usage.

    Le char­ge­ment

    Le vrai poids ce sont les anti­vols. Pour le reste (en comp­tant ce qu’on a sur nous) :

    • Vête­ments : 1 panta­lon + 1 rechange, 1 sweat ou pull fin, 1 polaire, 1 tshirt ther­mique, kway ou veste imper­méable, sous-vête­ments, pyjama, serviette de bain, trousse de toilette, lunettes de soleil, bonnet ou sous-casque hiver, gants de vélo hiver, tour de cou léger.
    • Maté­riel : Chambre à air de rechange, mouchoirs, anti­vols, gilets réflé­chis­sants, gourdes, lumières avant et arrière bien rechar­gées et câbles de recharge, char­geur de télé­phone et câble, kit rustine, multi­tool, constat d’ac­ci­dent, stylo, pompe vélo, sac poubelles, attaches diverses (rouleau de scratch), phar­ma­cie, écou­teurs pour de la musique, support pour le télé­phone sur le guidon.
    • Qui n’a pas servi mais que je ne regrette pas d’avoir amené : Assiette et vais­selle plas­tique, livre pour les pauses, paire de gants vélo légers, jeu de carte pour les enfants, lunettes de soleil, batte­rie de voyage, panta­lons de pluie vélo.

    Je note d’ailleurs que j’au­rais bien aimé mais je n’ai pas pu rechar­ger les lumières de mon fils sur la batte­rie de voyage. Ça ne tire pas assez de courant et la batte­rie coupe après quelques minutes.

    J’au­rais bien troqué les Kway contre des vestes plus tech­niques et respi­rantes, et trouvé un moyen d’avoir moi une couche inter­mé­diaire plus chaude.

    Je n’étais pas celui qui guide, sinon un gps vélo qui tient la jour­née n’au­rait pas été de trop pour suivre la trace.

    En été j’au­rais pu allé­ger les vête­ments mais le camping m’au­rait fait ajou­ter la tente, le duvet, le mate­las, une lampe torche ou fron­tale, une paire de tongs, un réchaud et du maté­riel de cuisine, de quoi nétoyer la vais­selle.

  • [Lecture] Measu­ring the Health of Your Deve­lop­ment Team

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    Frequency of Releases

    Je trouve toujours ça très dur de mesu­rer la santé des équipes de déve­lop­pe­ment avec des indi­ca­teurs chif­frés. Il y a bien plus de moyen de mal inter­pré­ter et mal utili­ser ces indi­ca­teurs que de manière de bien le faire.

    Je ne suis pas en train de promou­voir l’ab­sence de chiffre, mais mon indi­ca­teur premier reste le juge­ment subjec­tif du mana­ger qui travaille avec l’équipe. L’in­di­ca­teur n’est là qu’é­ven­tuel­le­ment pour l’aler­ter si jamais il n’a pas vu quelque chose.

    La fréquence de déploie­ment me semble un bon indi­ca­teur à mesu­rer, car proche de l’uti­li­sa­teur final. Il reste que parfois ça peut augmen­ter et être mauvais signe (plein de correc­tifs) ou dimi­nuer et être bon signe.

    Dans tous les cas, je propose de ne jamais lier ces indi­ca­teurs à un système de récom­pense ou d’éva­lua­tion. C’est le meilleur moyen de se retrou­ver à faire un effet cobra. De manière géné­rale, la fixa­tion d’objec­tifs par les indi­ca­teurs me parait assez nocive, parti­cu­liè­re­ment dans les métiers de réflexion.

    Une façon de faire ça, c’est déjà de ne faire que des mesures collec­tives, pas de mesures indi­vi­duelles.

    Frequency of Code Check-ins

    J’ai plus de mal à voir cette mesure là. Si l’idée est d’être en déploie­ment continu, sur des chan­ge­ments les plus petits possibles, un déploie­ment et un check-in c’est quasi­ment la même chose.

    Frequency of Inci­dents

    Mesu­rer les inci­dents parait une évidence mais j’ai un nombre absolu bien trop faible pour en tirer quoi que ce soit. Si j’ai trois inci­dents cette semaine, est-ce un coup de pas de chance ? que j’ai plus d’in­gé­nieurs sur le pont ? qu’on a livré des choses majeures derniè­re­ment ? qu’ils s’at­tachent aux sujets de fond plutôt qu’à des travaux simples en surface ?

    Ça se mesure, mais ça se décompte sur plusieurs mois donc ça n’est pas super utile pour réagir si la perfor­mance s’ef­fondre.

  • [Lecture] Tech­ni­cal Elements Beyond Code

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    Assu­ming that the job at this level becomes essen­tially nontech­ni­cal is a mistake.

    Je ne sais toujours pas où me situer.

    Quelque part, ce que je fais demande de la connais­sance et compé­tence tech­nique. Il y a une part de légi­ti­mité auprès des équipes mais aussi de savoir ce que les choses veulent dire, comprendre les problèmes, y avoir été confronté, pouvoir aider à les résoudre, soupe­ser les enjeux…

    Je ne comprends pas ces étudiants de grandes écoles qu’on place trop tôt en situa­tion de direc­tion décon­nec­tés d’une réalité qu’ils n’ont jamais connu.

    J’ai besoin de solides compé­tences tech­niques, de pouvoir prendre le poste des diffé­rents membres de l’équipe, mais mon job est lui assez peu tech­nique. Mon job c’est de l’hu­main, du pilo­tage, de la progres­sion person­nelle, de la stra­té­gie, de l’ad­mi­nis­tra­tif, et plein de trucs mais le code et la tech­nique n’en sont pas des éléments impor­tants.

  • [Lecture] Chal­len­ging Situa­tions: Stra­té­gies for Saying No

    Extraits de The Mana­ger’s Path

    But to create this envi­ron­ment, she some­times must say no. She must say no to the team. She must say no to her peers. She must even say no to her boss.

    Ce chapitre me rappelle les livres d’aide aux parents. Il faut savoir dire non, mais le faire d’une façon qu’il soit compris et partagé, voire avec un « oui à condi­tion que […] ». En remplaçant « équipe » par « famille », on pour­rait vrai­ment échan­ger les livres.

    Ce ressenti mis à part, dire non est effec­ti­ve­ment toujours diffi­cile. C’est une limite qu’on pose et une auto­rité qu’on impose. Plus je dis non, plus je tue l’ini­tia­tive et prends le risque qu’on me propose moins.

    Parfois c’est pénible, surtout pour les mana­gers débu­tants.

    « Yes, we can do that project, and all we will need to do is delay the start of this other project that is currently on the road­map. »

    J’aime bien cette façon de faire, le « oui à condi­tion que […] ». L’au­teure le voit comme un arti­fice.

    Moi je le vois comme une façon de ne pas discu­ter les faits (on ne peut pas tout faire) et de redi­ri­ger la conver­sa­tion vers les choix stra­té­giques plutôt que vers un clas­sique « comment peut-on faire pour faire travailler plus ».

    C’est là que les conver­sa­tions inté­res­santes commencent. Parfois on se rend compte qu’il faut déga­ger la table et lever des contraintes ou des évidences qui n’en sont pas.

    D’autres fois ça permet d’ali­gner les membres de l’équipe parce que le non dit c’est le choix stra­té­gique en amont. Quand il y a une frus­tra­tion de ne pas pouvoir réécrire telle ou telle partie de code, en réalité c’est d’abord qu’il n’y a pas d’ali­gne­ment sur quels sont les besoins aujourd’­hui de l’en­tre­prise, et quelles sont ses prio­ri­tés stra­té­giques. Une fois qu’on partage la même vision, on fait très souvent les mêmes choix.

    “Help me say yes” means you ask ques­tions and dig in on the elements that seem so ques­tio­nable to you. Often, this line of ques­tio­ning helps people come to the reali­za­tion them­selves that their plan isn’t a good idea, but some­times they’ll surprise you with their line of thin­king.

    C’est fina­le­ment une déri­vée de la précé­dente mais c’est celle que j’em­ploie plus avec mes mana­gers. L’objec­tif c’est leur donner les enjeux et m’as­su­rer qu’ils feront eux mêmes les bons choix par la suite.

    Je suis aussi alignée avec l’au­teure : C’est aussi permettre à quelqu’un de montrer que c’est lui qui a raison au final, que lui a inté­gré un enjeu de plus que nous, ou une idée qui n’avait pas été pensée jusqu’a­lors.

    You won’t have the luxury to care­fully inves­ti­gate and analyze every deci­sion, so prac­tice getting comfor­table with the quick no (and the quick yes!) for low-risk, low-impact deci­sions.

    C’est la fin de section qui me gêne.

    Si c’est sans risque, sans impact, ne serait-il pas mieux de ne simple­ment pas faire de vali­da­tion et lais­ser les équipes faire leurs propres choix ?

    C’est déjà vrai plus globa­le­ment. Les deux tech­niques plus haut sont une façon de refaire le chemin ensemble pour arri­ver aux mêmes conclu­sions. Dans une certaine mesure je suis là pour coacher et faire en sorte que les personnes prennent les bonnes déci­sions, pas pour les prendre moi.

    Si c’est un petit impact et un petit risque, plus qu’être confor­table à dire oui ou non rapi­de­ment, j’ai plus inté­rêt à ne pas choi­sir moi et lais­ser faire les concer­nés.

  • [Lecture] Deci­sions and Dele­ga­tion

    Extrait de The Mana­ger’s Path

    A friend of mine recently became a direc­tor of engi­nee­ring, and she had to start having an assis­tant order her lunch because she disco­ve­red that she would forget to eat — and had no energy to decide what to eat when she reali­zed she needed food.

    Sans en arri­ver à cet extrême, qui n’est évidem­ment sain ni pour la direc­trice ni pour l’or­ga­ni­sa­tion, je me pose toujours la ques­tion de l’as­sis­tant — ou du bras droit, suivant comment on l’ap­pelle.

    Il était fréquent dans les anciennes orga­ni­sa­tions d’avoir des assis­tants et des secré­taires. C’est une vision qu’on consi­dère souvent dépas­sée dans les nouvelles orga­ni­sa­tions qui se veulent très à plat. Je m’in­ter­roge encore du pourquoi.

    Sans bras droit, je me retrouve à faire des tâches à peu de valeur ajou­tée. Je peux délé­guer mais ce sont des tâches qui n’entrent pas forcé­ment dans le péri­mètre de mes mana­gers qui ont leurs propres missions, ou qui ne sont pas valo­ri­santes pour eux non plus.

    As tasks come at you, ask your­self: do I need to be the person who completes this work?

    Mon problème, encore non résolu est plutôt le « à qui délé­guer cette tâche ». Si c’est une tâche complexe et longue, je n’ai personne avec assez de liberté pour le sortir de ses autres missions. Si ce sont des tâches à vrai­ment très faible valeur ajou­tée, c’est diffi­cile de les reba­lan­cer à mes leads d’équipe, surtout si la trans­mettre prend déjà du temps.

    Ça fait daté mais cette dispa­ri­tion des secré­taires et des assis­tants me semble globa­le­ment une erreur.

    This is also why I stron­gly advise you main­tain your prac­tice of regu­lar, reliable 1–1 meetings with everyone who reports directly to you.

    Je fais un peu de coaching et je discute avec d’autres direc­teurs tech­niques ou mana­gers. Je suis toujours étonné de voir à quel point on consi­dère les 1–1 comme une contrainte qu’on veut dimi­nuer le plus possible.

    Faites vos 1–1 toutes les semaines, même si ça ne dure que 5 ou 10 minutes. L’es­pace est là, il servira le jour où il y en aura besoin. Il vous permet­tra aussi de détec­ter des choses qui ne se verraient pas sinon.

    Il nous arrive d’en annu­ler un de temps en temps, excep­tion­nel­le­ment deux de suite, mais je prends géné­ra­le­ment au moins 40 minutes par semaine à mon CEO pour discu­ter de ce que je fais et de ce que je ne fais pas.

  • Compa­rai­sons de patri­moine

    Les micro­cosmes nous donnent parfois une percep­tion trom­peuse.

    Le patri­moine net médian des ménages français est de 117 000 €

    Patri­moine net des ménages

    Patri­moine net : C’est à dire une fois déduis les emprunts privés et profes­sion­nels. Si vous ache­tez une voiture en la payant à moitié à crédit, elle ne comp­tera au départ qu’à moitié dans votre patri­moine.

    Médiane : C’est le point d’équi­libre où la moitié des personnes a plus et la moitié des personnes a moins. La médiane diffère de la moyenne par cette blague « si un milliar­daire entre dans un bar, en moyenne tous les présents sont multi­mil­lion­naires ». La médiane ne change pas, elle.

    Ménage : C’est le foyer, adultes et enfants. L’INSEE ne donne que la statis­tique par ménage, pas par indi­vidu. Comme une majo­rité de ménages comporte au moins deux adultes, le patri­moine indi­vi­duel est forcé­ment signi­fi­ca­ti­ve­ment infé­rieur


    Dit autre­ment : Si ton patri­moine net total dépasse 120 000 € — épargne, voiture et habi­ta­tion inclus — tu détiens plus que la moitié de la popu­la­tion.

    « Oui mais Éric, tu triches, ça varie avec le temps. C’est diffé­rent pour les retrai­tés. »

    Oui, forcé­ment, mais c’est le jeu de la médiane. Si tu es riche par rapport aux autres, tu l’es, peu importe que ce soit à cause de l’âge ou d’autres facteurs.

    Toute­fois, même ainsi, à l’âge où le patri­moine net est le plus impor­tant (entre 60 à 69 ans), la médiane reste infé­rieure à 200 000 €.

    Si ton patri­moine net total est supé­rieur à ça, tu détiens plus que la moitié de la popu­la­tion au moment où ils seront le plus riches de leur vie.

    « Oui mais bon, les prix de l’im­mo­bi­lier s’en­volent. Ils font x4 en quelques décen­nies. C’est quand même facile de se retrou­ver à déte­nir une maison qui vaut 500 000 € voire 1 000 000 €.

    La limite de patri­moine net total du 9ème décile est de moins de 550 000 €.

    Dit autre­ment, si ton patri­moine net est d’au moins cette somme, tu fais partie des 10 % les plus riches. On est très loin du cas courant.

    On peut même aller plus loin. La limite du patri­moine net total du 9ème décile à l’âge où le patri­moine est le plus impor­tant est de 627 000 €.

    Au-delà, tu es au-dessus de ce que les 10 % les plus riches détien­dront au moment le plus riche de leur vie.

    « À Paris c’est tout le monde ! Il faut bien se loger »

    À Paris le patri­moine net médian est nette­ment plus faible que dans le reste de la France (84 000 € vs 117 000 €). Ce sont juste les 10 % les plus riches qui s’en­volent haut, pas la majo­rité des gens.

    Même là, la limite du 9ème décile est à 759 000 €. Les patri­moines à 1 000 000 € sont élevés même parmi les 10 % les plus riches à Paris.

  • M12

    Désolé de la redite pour ceux qui savent mais j’ai encore croisé une vidéo d’un cycliste avec bien une centaine de « oui mais tu as grillé le feu ».

    Il y a parfois un petit panneau trian­gu­laire inversé au feu rouge avec dedans un vélo jaune et une flèche de direc­tion.

    Atten­tion, il est vrai­ment petit.

    Il auto­rise les vélos à passer au feu rouge et a le consi­dé­rer comme un céder le passage.

    Photo d'un carrefour. Sur le côté droit, un feu tricolore avec au-dessus un tout petit panneau triangulaire inversé avec dedans un vélo jaune et une flèche de direction.

    Le code de ce panneau est le M12, aussi appelé « céder le passage cycliste ».

    Si vous pensez qu’un cycliste a grillé le feu, regar­dez bien. Il est fort possible qu’en fait il soit passé tout a fait légi­ti­me­ment, grâce à ce petit panneau.

    Le passage du feu rouge est auto­risé dans la ou les direc­tions indiquées par les flèches jaunes du panneau.

    Le plus fréquent permet de tour­ner à droite mais toutes les variantes existent, y compris qui auto­risent toutes les direc­tions.

    Différents panneaux M12, tous triangulaires, pointe vers le bas, avec un vélo jaune sur fond blanc et le triangle entouré en rouge. Sous le vélo jaune, une flèche jaune qui peut être vers la gauche (M12g) vers la droite (M12d), vers l'avant (M12f), en face et à droite (M12fd), en face et à gauche (M12gf), dans les trois directions (M12gfd) ou à droite et à gauche (M12gd)

    C’est la mairie qui peut poser ces panneaux, en fonc­tion de la visi­bi­lité, de la circu­la­tion, et de la situa­tion eu carre­four.

    Ils faci­litent la circu­la­tion à vélo mis c’est aussi une ques­tion de sécu­rité. S’ar­rê­ter au feu rouge est parfois plus dange­reux que de passer.

  • Rente et capi­tal

    Je ne comprends pas la concep­tion du capi­tal en France. On a l’im­pres­sion qu’il ne doit que croitre, indé­fi­ni­ment, et qu’il ne faut vivre que de la rente.

    Du coup on imagine des personnes qui vivront pauvres mais lais­se­ront derrière elles un patri­moine de million­naire.

    Permet­tez-moi : Ça n’a aucun sens.


    Je n’ai jamais caché mon désa­mour pour l’hé­ri­tage de montants impor­tants. Ça joue forcé­ment.

    Cepen­dant, si je meurs à 85 ans, mon fils en aura plus 50. Quel sens cela aurait-il de lui léguer un gros patri­moine alors qu’il aura déjà consti­tué le sien, tout ça pour qu’il repro­duise le schéma à son tour ?

    Le patri­moine et l’épargne sont faits pour être utili­sés, pas pour accu­mu­ler et enter­rer dans le jardin. Il ne me parait pas anor­mal qu’on les consti­tue quand on a des reve­nus impor­tants et qu’on prenne dedans quand ces reve­nus baissent et deviennent insuf­fi­sants.

  • En défense des longs entre­tiens de recru­te­ment

    5h d’en­tre­tien mini­mum ? C’est pour la nasa ? Tu diriges une centrale nucléaire ? Un porte­feuille de plusieurs milliards ?

    Je vois ces excla­ma­tions de temps en temps, souvent dans le milieu tech.

    Je vais sortir du consen­sus : Ça ne me parait pas gigan­tesque.

    Dans le proces­sus on fait démis­sion­ner la personne d’en face et on s’en­gage idéa­le­ment pour des années de colla­bo­ra­tion. Du côté employeur c’est aussi un inves­tis­se­ment qui se compte en semaines ou en mois le temps d’être plei­ne­ment effi­cace et inté­gré, avec un coût majeur si fina­le­ment on doit se sépa­rer puis repar­tir en recherche.

    Même ensuite, en comp­tant le salaire, les coti­sa­tions, les frais divers, un ingé­nieur infor­ma­tique en ce moment c’est très faci­le­ment entre 60 000 et 120 000 euros annuels.

    Juger une personne qui arrive avec un discours préparé, pour un enga­ge­ment de cet ordre, ça prend un peu de temps.

    Je ne dis pas qu’il faut abso­lu­ment prendre 5 heures mais, au regard de ces enjeux, inves­tir 5 heures pour savoir chacun de son côté si c’est la bonne personne, le bon poste et la bonne entre­prise, ça ne me parait pas impen­sable.


    Mais tu fais quoi en 5 heures ?

    Alors mon process ne fait pas 5 heures mais ça ne me parait pas déli­rant.

    Mettons 20 minutes de discus­sion initiale avec le recru­teur pour véri­fier que le projet corres­pond, que l’ex­pé­rience est celle qu’on recherche, que la façon d’être fonc­tionne avec la boite.

    Mettons ensuite 1h30 d’en­tre­tien tech­nique pour vali­der les compé­tences, 10 minutes de debrief avec le recru­teur au télé­phone pour confir­mer qu’il y a un GO des deux côtés, puis 1 heure de vali­da­tion avec le direc­teur respon­sable ou les RH.

    Dis, ça fait 3 heures ton truc, pas 5 !

    Oui, 3 heures mais le scéna­rio décrit me semble la partie mini­mum.

    Il suffit d’avoir besoin d’en­tre­tiens avec des tiers, par exemple avec un respon­sable métier ou un respon­sable produit, et/ou de faire une séance de ques­tions/réponses inver­sées, et/ou de faire faire un test tech­nique, pour arri­ver à atteindre les 5 heures en ques­tion.

    Si le candi­dat passe par un recru­teur tiers, on peut ajou­ter une bonne heure à tout ça.

    Je ne peux pas prendre 5 heures avec tout le monde !

    Non, et juste­ment, l’objec­tif n’est pas de prendre 5 heures avec tout le monde. La plupart des proces­sus s’ar­rê­te­ront avant, à l’ini­tia­tive de l’une ou l’autre des parties.

    En fait si quelqu’un fait 5 heures avec plusieurs entre­prises c’est plutôt la preuve que c’est utile.

    Si ce sont plusieurs proces­sus de 5 heures qui sont allés jusqu’à la propo­si­tion, c’est que le candi­dat n’avait pas les éléments pour faire son choix et faire patien­ter un des deux proces­sus au bout de 3 heures. C’est donc le candi­dat qui avait besoin de ces 5 heures.

    Si au contraire certains proces­sus ont mené à un refus au bout des 5 heures, ça veut dire qu’ils étaient toujours posi­tifs au bout de 3 heures. S’ils s’étaient arrê­tés là, il y aurait eu embauche et rupture pendant la période d’es­sai. Je ne crois pas que ce soit mieux.



    J’ai dit que mon process ne faisait pas 5 heures mais il a bien varié suivant les périodes.

    Le premier process dont j’étais respon­sable, de mémoire c’était 15 minutes de mise en rela­tion avec moi + 1h à 1h30 de discus­sions tech­niques + 30 minutes de vali­da­tion avec le CEO. Total : 1h45 à 2h15.
    Au fur et à mesure j’ai délé­gué une partie tech­nique à l’équipe et réduit mon inter­ven­tion, mais ça a au final augmenté le temps de bien 30 minutes. On a ajouté aussi un test tech­nique, mettons 2 heures à ajou­ter encore. Total : 4h15 à 4h45.

    La boite d’après il y avait 15 minutes de mise en rela­tion avec le recru­teur + 30 à 45 minutes avec moi sur le CV, l’ex­pé­rience et la personne + 2 à 4 heures de pair program­ming ou échanges tech­niques libres avec un déve­lop­peur et le code source de la société + 30 minutes à 1 heure avec le CEO en vali­da­tion + 15 minutes pour présen­ter l’offre et répondre aux dernières ques­tions. Total : 3h30 à 6 heures pour qui va jusqu’au bout.

    La suivante était un peu parti­cu­lière parce qu’on travaillait en open source. Une des étapes était « tu peux explo­rer notre code et nos PRs pour nous dire toi-même si tu te sens d’in­ter­ve­nir dessus plutôt qu’on te fasse un test tech­nique ». Je ne sais pas esti­mer le temps mais une personne sérieuse (on recru­tait des personnes sérieuses) devait bien y passer 1h, peut-être plus. En plus de ça il devait y avoir 30 minutes à 1 heure avec moi + 1 bonne heure avec un déve­lop­peur + 30 minutes à 1 heure avec le CEO + 30 minutes entre les appels inter­mé­diaires, la présen­ta­tion initiale et la présen­ta­tion de l’offre. Total : 2h30 à 4 heures.

    Aujourd’­hui j’ai une première prise de connais­sance du recru­teur, mettons 30 minutes à 1 heure + un test tech­nique à faire chez soi de 2 à 4 heures suivant l’ex­pé­rience + une correc­tion par l’équipe + un debrief ensemble en mode « revue de code sur ton test » de 1 heure à 1h30 + un entre­tien inversé de 30 minutes + un entre­tien avec les fonda­teurs de 30 minutes. En comp­tant les appels du recru­teur entre les étapes et la présen­ta­tion de l’offre, on peut proba­ble­ment comp­ter 30 minutes. Total : 5 heures à 8 heures.

    Je ne prétends pas que mes proces­sus soient des exemples, surtout le dernier. Ce n’est pas tant la durée totale qui me gêne que le fait d’avoir un bloc de 2 à 4 heures conti­nues tôt dans le process (et donc que la durée mini­male soit très élevée sans décou­page possible). Ça évoluera.