Auteur/autrice : Éric

  • OVH, ADSL, et VDSL

    Si vous suiviez mes inter­ro­ga­tions, j’ai fini par choi­sir une ligne ADSL Free.fr. Il s’agit pour moi d’évi­ter les problèmes qu’on m’a rapporté avec la Live­box d’Orange et d’es­pé­rer avoir une fibre par SFR ou Free avant un an. C’est l’en­ga­ge­ment d’un an obli­ga­toire pour l’offre Orange qui a emporté le choix : Impos­sible de tester et chan­ger d’opé­ra­teur ensuite, ou impos­sible de bascu­ler si besoin vers Free.fr quand l’offre Free Mobile sera là. Là je me réserve la possi­bi­lité de chan­ger d’avis, quand je le souhaite.

    Éligi­bi­lité, le modèle OVH

    Aujourd’­hui j’ai pu tester l’éli­gi­bi­lité OVH. Fran­che­ment la page de détails tech­nique est un modèle du genre :

    Déjà on me redonne mon adresse exacte, étage et cage d’es­ca­lier comprise. Ça n’a l’air de rien mais vu que j’em­mé­nage, avoir confir­ma­tion que je donne bien le numéro des anciens loca­taires et pas celui d’un voisin, c’est indis­pen­sable. Cette infor­ma­tion m’a manquée dans mon inscrip­tion Free.fr.

    Ensuite on ne me promet pas 24Mb/s théo­riques, on me donne mon débit estimé pour ma ligne, calculé à partir de la distance au NRA. Mieux, on me donne le down­load mais aussi l’upload, le tout avec des latences esti­mées pour diverses desti­na­tions. Sans rire, quand je demande une connexion Inter­net, pourquoi tous les FAI ne me donnent pas tout ça ? C’est pour­tant ce que j’achète.

    Comme on reste sur des détails geeks, tout ça est joli­ment présenté. En plus des détails d’at­té­nua­tion, distance, section des câbles, j’ai des graphiques de débit en fonc­tion de la distance et de la tech­no­lo­gie, des cartes où sont repré­sen­tés les chemins ente mon domi­cile et le NRA, entre le NRA et le POP OVH, et un schéma réca­pi­tu­lant les distances en jeu. Peut être inutile mais j’ai l’im­pres­sion d’avoir en face de moi quelqu’un de trans­pa­rent sur ce qu’il fait et ce qu’il vend. C’est indé­nia­ble­ment posi­tif.

    Fran­che­ment, allez-voir. Je ne comprend pas pourquoi les FAI se sont éver­tués à faire dispa­raître les débits réels esti­més au lieu d’en­ri­chir ces infor­ma­tions comme le fait OVH.

    Et en VDSL2 ?

    Bon, après on me donne mon débit théo­rique VDSL2+ et là ça met une bonne claque. J’ai beau­coup entendu dire que même si l’in­ves­tis­se­ment était faible, ça risquait d’in­ci­ter les FAI à s’en conten­ter et frei­ner leurs inves­tis­se­ments fibre.

    OVH m’in­dique que le débit VDSL2 serait de 80 Mb/s en descente et 31 Mb/s en montée. Autant dire que c’est plus inté­res­sant l’offre fibre Orange actuelle (100/10, avec un fair use).  Seule la latence risque de rester nette­ment moins bonne qu’a­vec la fibre.

    Certes, une fibre ça peut aller bien plus loin, mais soyons francs, l’offre Orange ne risque pas de sortir des débits actuels avant un bout de temps. Nous parlons d’an­nées. Entre temps, sur la distance qui est la mienne, le VDSL est tout aussi inté­res­sant.

    Et du coup j’ai du mal à comprendre, si ça permet aux opéra­teurs de réali­ser le fibrage tranquille­ment, avec une prio­rité aux longues distances, est-ce si mal de penser au VDSL2 sur les petites distances en atten­dant le fibrage complet ?

  • Un peu d’élec­tri­cité

    J’ai acheté un table de cuis­son à induc­tion. Fran­che­ment le confort est appré­ciable, c’est indé­niable. J’ai toute­fois quelques tracas élec­triques.

    Inver­ser les fusibles au tableau élec­trique

    La docu­men­ta­tion me demande un fusible de 32 Ampères, ce qui est confirmé par la puis­sance de la table (7 kW / 230 V = 30 A). Au tableau j’ai un fusible de 16 A, et un porte fusible trop petit pour y insé­rer un fusible de 32 A. Le fait que le bran­che­ment se fasse via une prise de force me laisse à penser que les fils pour­raient suppor­ter ces 32 Ampères (je véri­fie­rai quand même que la section au mur fait bien 6mm avant de faire les bran­che­ments) et que c’est juste une histoire de mettre le bon fusible en face.

    À l’in­verse je me suis rendu compte que d’autres prises vers la cuisine ont un fusible de 32A pour y bran­cher des appa­reils plus stan­dards. De mémoire c’est dange­reux parce que le fusible risque de ne pas sauter avant de déclen­cher un incen­die en cas de court circuit.

    Du coup, puis-je ouvrir le tableau élec­trique et inver­ser quelle prise va vers quel fusible / porte fusible pour faire arri­ver la table de cuis­son vers le 32A et les appa­reils stan­dards vers les 16A ou 20A ? Quelles sont les pré-requis à véri­fier ? Puis-je me conten­ter d’in­ver­ser les fils ?

    Conver­tir une prise de force en prise stan­dard

    J’ai une autre prise de force dans la pièce atte­nante. J’ai­me­rai pouvoir y bran­cher des appa­reils stan­dard (un réfri­gé­ra­teur).

    Ce n’est pas du triphasé à priori (vu que la prise n’a que 2 pôles + terre) mais j’ai­me­rai quand même véri­fier que ce n’est pas du 380/400V. Comment faire ?

    Pour la trans­for­mer en prise stan­dard, me suffit-il de mettre un fusible plus faible au tableau élec­trique et de chan­ger le plas­tique au mur ? Dois-je forcé­ment mettre un porte-fusible plus petit aussi ?

    Si vous pouviez m’ai­der

    J’au­rai bien fait tout ça (inver­ser les connexions fils <-> porte-fusible en ouvrant le tableau et chan­ger le plas­tique de l’autre pour la trans­for­mer en prise stan­dard) mais ça reste des choses qui dans mon esprit peuvent être dange­reuses si c’est mal fait. Du coup je cherche :

    • soit confir­ma­tion que mes idées sont correctes et que je ne prends pas de risques sérieux (qu’il n’y a rien d’idiot ou dange­reux, qu’il ne manque aucune bonne pratique dans ce que j’ex­pose) ou qu’on contraire il me faut passer par un pro
    • soit quelqu’un de sympa sur Lyon qui s’y connait assez pour me confir­mer les choses sur place un soir (quitte à fina­le­ment me dire « je ne sais pas »)
    • soit les coor­don­nées d’un élec­tri­cien honnête qu’on pour­rait me conseiller sur Lyon si jamais il faut faire faire ça par un pro
    • Vu que dans les commen­taires on me dit que d’après les photos suivantes mon tableau pour­rait ne pas être aux normes (dans le sens « il y a obli­ga­tion pour le bailleur de mettre à jour », pas dans le sens « les règles des nouvelles instal­la­tions sont plus strictes »), pouvez-vous me le confir­mer (ou infir­mer) avec certi­tude ? Ça voudrait dire que de toutes façons il faudra faire venir un élec­tri­cien aux frais du proprié­taire, ce qui résout mes problèmes
    Quelques photos du tableau :
  • Déclen­cher le cache appli­ca­tif HTML 5 par javas­cript

    Parfois je me pose des ques­tions exis­ten­tielles. Hier c’était de savoir si le cache appli­ca­tif de HTML 5 pouvait être activé dyna­mique­ment par javas­cript lors de l’exé­cu­tion de la page, au lieu d’être déclaré de façon statique dans le code HTML.

    L’idée derrière cette inter­ro­ga­tion est que le cache appli­ca­tif ne soit activé que sur certains critères (compa­ti­bi­lité du navi­ga­teur avec le code javas­cript utilisé, requête spéci­fique de l’uti­li­sa­teur, etc.).

    Petit test :

    <!DOCTYPE html><html>
    <head><meta charset=utf8><title>TEST offline</title></head>
    <body><script>
    document.documentElement.setAttribute("manifest", "cache.manifest") ;
    window.applicationCache.update() ;
    </script><body>
    </html>

    J’ai été agréa­ble­ment surpris par Mozilla Fire­fox, qui accepte le tout sans bron­cher. La décon­nexion permet de véri­fier que le cache appli­ca­tif fonc­tionne sans heurs.

    Mes espoirs se sont arrê­tés là, Chrome déclenche une excep­tion sur la mise à jour à seconde ligne de script. Il faut décla­rer le cache de façon statique dans le HTML. Pas le choix, dommage.

  • Formats de livres numé­riques avec DRM

    Parce que ça peut servir à d’autres :

    Nom Editeur Formats Utilisé par Commen­taires
    Adept Adobe ePub, pdf, ascm Majo­rité, Kobo, B&N, Sony, Google DRM stan­dard utilisé partout. Il peut s’at­ta­cher au maté­riel ou à un compte Adobe indé­pen­dant.
    Micro­soft Micro­soft lit Micro­soft Aban­donné
    Kepub (Adept) Kobo (Adobe) kepub Kobo Il s’agit d’un ePub avec quelques données en plus. Les fichiers peuvent être télé­char­gés au format ePub + DRM Adobe stan­dard
    Topaz Amazon azw, tpz Amazon Nouveau format Amazon, basé sur son précé­dent format Mobi­po­cket
    Mobi­po­cket Amazon mobi Amazon (ancien) Format créé par Mobi­po­cket (racheté par Amazon). Fonc­tionne avec un système de PID (clef unique par maté­riel)
    Ignoble (basé sur adept) B&N (Adobe) B&N Exten­sion du DRM ADEPT d’Adobe où on utilise nom et numéro de CB comme clef (pour dissua­der de parta­ger)
    eRea­der B&N pdb, pml B&N (ancien), Palm Ancien format B&N, qui utilise lui aussi le nom et le numéro de CB comme clef pour frein social au partage
    FairP­lay Apple Apple Interne à Apple, pas de recherche de faille à ce jour
    BBeB Sony lrx, lrs Sony Aban­donné

    Hormis Apple Fair­play, tous les formats non aban­don­nés sont actuel­le­ment cassés. Le jeu du chat et de la souris est clai­re­ment en faveur de la souris depuis deux ans que le jeu à commen­cer. Vu le faible niveau d’ob­fus­ca­tion, on peut même penser qu’il n’y a pas vrai­ment de volonté de rendre ces systèmes de DRM vrai­ment effi­caces. Vu le coût finan­cier et utili­sa­teur d’une mise à jour fréquente du système, ils n’ont d’ailleurs pas tout à fait tort.

    Il reste qu’en une recherche simple sur Google, on tombe sur des archives zip qu’il suffit de faire manger à Calibre pour d’un coup pouvoir impor­ter et conver­tir les fichiers proté­gés de manière trans­pa­rente. C’est d’une simpli­cité telle que je me vois même plus faci­le­ment expliquer comme cracker le DRM que d’ex­pliquer comment gérer sa biblio­thèque avec les DRM.

    La musique a fini par aban­don­ner ces systèmes, on ne peut qu’es­pé­rer la même chose pour l’édi­tion. Entre temps je cherche des argu­ments pour accé­lé­rer la suite.

  • Député, ce mandat natio­nal

    J’ai­me­rai pouvoir faire passer une instance disci­pli­naire à chaque fois que j’en­tends un député-maire affir­mer que son mandat de député lui permet d’agir au mieux pour sa circons­crip­tion.

    Du site de l’As­sem­blée natio­nale :

    Chaque député, bien qu’élu  dans un cadre géogra­phique déter­miné, est le repré­sen­tant de la Nation tout entière. Ainsi, à l’As­sem­blée natio­nale et dans sa circons­crip­tion, chaque député agit et parle au nom de l’in­té­rêt géné­ral et non pas au nom d’un parti poli­tique, d’un groupe d’in­té­rêt ou d’une région.

    Un député est élu par une circons­crip­tion parti­cu­lière, mais n’est au service que de la France. S’il use parti­cu­liè­re­ment de son mandat dans l’op­tique d’en faire profi­ter sa circons­crip­tion, il réalise un détour­ne­ment de son mandat à la limite de l’abus de confiance. Si de plus il est maire ou élu local, on pour­rait même parler d’abus de bien sociaux en consi­dé­rant que l’élu souhaite en tirer un avan­tage person­nel pour sa réélec­tion.

    Quand vous enten­dez un député affir­mer que son double mandat lui permet d’être plus effi­cace au niveau local, vous savez main­te­nant quoi en penser.

  • Cachez moi ce sein que je ne saurai voir

    J’ai dit à @Bortz­meyer que je tente­rai d’ex­pliquer ma posi­tion sur le vote actuel de la WikiMe­dia Funda­tion. Twit­ter est un peu petit, et le sujet est diffi­cile. C’est long, vous pouvez passer direc­te­ment à la conclu­sion si vous êtes fainéants.

    De quoi parle-t-on ?

    Début 2010 Fox « découvre » qu’il existe des images de nu sur Wiki­pe­dia. Plus que de nu, Fox parle de porno­gra­phie ou de pédo­por­no­gra­phie. La direc­tion de Wiki­me­dia s’af­fole, ce qui me semble assez rare, et de nombreuses images sont pure­ment dépu­bliées, ce qui me semble plus qu’ex­cep­tion­nel.

    Vu de l’ex­té­rieur ça ressemble beau­coup à une prise de panique sous la pres­sion média­tique. Sont dépu­bliées quasi­ment toutes les illus­tra­tions liées au sexe. On y trouve des œuvres d’art comme des photo­gra­phies ou des dessins illus­tra­tifs liés aux articles sur le sexe (bref, une photo de sexe fémi­nin sur un article sur le sexe fémi­nin).

    Tout cela est caché rapi­de­ment, sans ména­ge­ment, sans concer­ta­tion (ce qui est grave et rare dans la commu­nauté Wiki­pe­dia). Il a fallu un bon moment avec beau­coup de récla­ma­tion pour voir reve­nir certaines œuvres d’art mondia­le­ment connues.

    À ma connais­sance, certains ont trouvé quelques images illus­tra­tives qui ne semblaient pas stric­te­ment néces­saires à la compré­hen­sion de la page ency­clo­pé­dique (comme sur tous les autres sujets, ce n’était pas du tout spéci­fique au sexe) mais aucune héber­ge­ment gratuit de porno­gra­phie et encore moins de pédo­por­no­gra­phie.

    Le vote actuel n’est que la suite de ces actions, après concer­ta­tion et conclu­sions.

    Que vote-t-on ?

    On vote la confir­ma­tion des conclu­sions et des solu­tions élabo­rées pour le problème relevé en 2010. Globa­le­ment la solu­tion rete­nue est de label­li­ser les images. Chacun, iden­ti­fié ou non, pour­rait chan­ger les préfé­rences de sa navi­ga­tion pour cacher ou montrer chaque caté­go­rie d’image sujette à contro­verse. Si ce n’est pas dit expli­ci­te­ment, il est entendu que certaines caté­go­ries d’images seront cachées par défaut.

    Voici donc les affir­ma­tions soumises au vote :

    • Il est impor­tant que les projets Wiki­me­dia offrent cette fonc­tion­na­lité aux lecteurs
    • Il est impor­tant que la fonc­tion­na­lité soit utili­sable à la fois par les lecteurs connec­tés et ceux non connec­tés
    • Il est impor­tant de pouvoir dé-cacher une image : les lecteurs doivent pouvoir chan­ger d’opi­nion rela­ti­ve­ment faci­le­ment.
    • Il est impor­tant que les gens puissent rappor­ter ou tagger des images qui leur semblent contro­ver­sées, lorsqu’elles n’ont pas été caté­go­ri­sées comme telles.
    • Il est impor­tant que cette fonc­tion­na­lité permette aux lecteurs de choi­sir rapi­de­ment et faci­le­ment quels types d’images ils veulent cacher (par exemple 5–10 caté­go­ries), ainsi les gens pour­ront choi­sir par exemple de cacher les images sexuelles mais pas les images violentes.
    • Il est impor­tant que la fonc­tion­na­lité soit cultu­rel­le­ment neutre : autant que possible, elle doit pouvoir reflé­ter une vue globale ou multi-cultu­relle des images poten­tiel­le­ment contro­ver­sées.

    Diffu­ser le savoir

    Le rôle de l’en­cy­clo­pé­die Wiki­pe­dia est de diffu­ser la connais­sance et de la rendre acces­sible à tous. Je sais que j’en­fonce des portes ouvertes, mais c’est fina­le­ment un point qui emporte mon avis sans même prendre en compte le reste.

    Cacher du contenu, image ou texte, en assu­mant une auto-censure sur le sujets sensibles, c’est à l’op­posé total de la raison d’être de Wiki­pe­dia. Son objec­tif devrait au contraire consis­ter à mettre d’au­tant plus en avant les sujets et les conte­nus contre versés ou qui sont habi­tuel­le­ment cachés par ailleurs.

    C’est d’au­tant plus vrai qu’un contenu sujet sensible, caché par défaut, sera d’au­tant moins surveillé, enri­chit, sujet à l’amé­lio­ra­tion de la commu­nauté. Ce sont pour­tant eux qui méri­te­raient le plus ce travail.

    Chut ! moins fort, on va nous entendre

    Mais un des points qui me fait le plus peur dans cette histoire est surtout celui de la confi­gu­ra­tion par défaut. Si certaines images sont cachées par défaut, les ré-affi­cher devient une action expli­cite, qui peut même être subver­sive. Tentez de reti­rer le filtre « safe search » de Google devant vos connais­sances, ou d’ex­pliquez pourquoi vous avez voulu voir tant de photos expli­cites dans vos résul­tats. Au mieux on rica­nera dans votre dos.

    Imagi­nez alors notre adoles­cent qui veut voir s’il est fait comme les autres, ou comment est fait le sexe opposé. Imagi­nez un homme ou une femme qui désac­tive le filtre pour regar­der les images d’une infec­tion dont il commence à souf­frir, ou qui faisait des recherches artis­tiques sur des œuvres compor­tant du nu. Imagi­nez-les justi­fier main­te­nant auprès de leur conjoint, parent, hiérar­chie, biblio­thèque, admi­nis­tra­tion, pourquoi donc ils ont été pervers au point de deman­der expli­ci­te­ment des images à carac­tères sexuelles ou violentes ?

    Oh, les adoles­cents ont de tout temps fait passé des photos ou des maga­zines sous le manteau. À vrai dire tout le monde préfère qu’ils aillent voir dans une ency­clo­pé­die plutôt qu’un site moins modéré. Mais reste qu’on leur repro­chera je ne sais quelle perver­sité qu’on n’au­rait pas eu l’idée d’in­voquer s’il n’y avait de de filtre au départ.

    L’auto-censure est vicieuse en ce qu’elle inverse les rôles. C’est celui qui veut s’en échap­per qui doit se justi­fier, et  subir les mauvaises inter­pré­ta­tions d’au­trui. On verra fleu­rir les régle­men­ta­tion en école, en biblio­thèque, en entre­prise, que la navi­ga­tion devra être « non porno­gra­phique ». Désac­tiv­ter le filtre des images sexuelles sur wiki­pe­dia… infrac­tion mon bon monsieur.

    On voit d’ailleurs d’au­tant mieux le tabou qu’il était un moment ques­tion d’au­to­ri­ser les dessins mais pas les photos pour certains sujets. Le problème n’est plus la perti­nence de l’illus­tra­tion ou la violence de la repré­sen­ta­tion, mais la pres­sion cultu­relle.

    En ajou­tant un filtre par défaut, on ne fait pas que subir les tabous des uns et des autres : on parti­cipe à leur diffu­sion et leur établis­se­ment dans les règles communes. Le rôle de l’en­cy­clo­pé­die n’est-il pas au contraire d’ap­puyer d’au­tant plus la diffu­sion de la connais­sance qu’elle ferait partie des tabous ou des connais­sances cachées ?

    Héré­sie !

    Même si nous pouvions, que cache­rions nous ? Un nu ? impli­cite ? expli­cite ? dans une rubrique méde­cine ? dans une rubrique amour ? dans une rubrique art ?

    Rien que l’ap­pel au vote parle de cinq à dix caté­go­ries et les essais d’in­ter­face laissent appa­raître des caté­go­ries sexe et violence mais aussi « méde­cine » ou « autres sujets à contre­verses ».

    Fina­le­ment, dans la vie, certaines ques­tions poli­tiques, certains faits histo­riques, certains partis pris reli­gieux ont bien plus de reten­tis­se­ment et de violence que le sexe ou le sang. On lance des guerres pour des cari­ca­tures et des héré­sies, pas pour des seins et des fesses.

    On risque de vite s’en rendre compte, poli­tique et reli­gion peuvent choquer, gêner, et bien plus. Dès lors, il va falloir justi­fier pourquoi on ne les filtre pas par défaut. Allons plus loin, pourquoi le texte ne serait pas choquant lui-même ? passé la surprise, la violence de la théo­rie de l’évo­lu­tion pour quelqu’un a qui on a ensei­gné la créa­tion est extrê­me­ment forte, idem pour une critique du chris­tia­nisme, une descrip­tion de la Shoah pour qui ne la connaît pas, ou un réca­pi­tu­la­tif des versets sata­niques.

    Fina­le­ment la connais­sance elle-même est juste­ment un sujet gênant voire choquant. C’est sa propre exis­tence que l’en­cy­clo­pé­die cherche à cacher si elle part dans cette voie là. Son rôle devrait au contraire être de braver ces inter­dits moraux ou cultu­rels pour diffu­ser la connais­sance.

    Montrez-moi votre cheville

    Mais ça ne s’ar­rête pas là puisque ces filtres de bien­séance dont on fait la promo­tion sont haute­ment cultu­rels. La défiance du nu n’est-elle pas forte­ment liée à notre civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne ? Est-ce que des tribus afri­caines ou indiennes, austra­liennes ont cette même peur ?

    N’ou­blions pas qu’il y a encore un passé récent à l’échelle de la civi­li­sa­tion, les poitrines n’étaient pas tant taboues que les chevilles. Voir une cheville ? honte à toi. Ce que nous refu­sons aujourd’­hui est cultu­rel. Cela dépend de notre époque, mais aussi de nos racines cultu­relles. Placer des défauts par caté­go­ries  sans impo­ser la vision occi­den­tales, voire améri­caine, relè­vera du défi. J’ose prétendre que c’est stric­te­ment impos­sible, même avec la mondia­li­sa­tion de la culture occi­den­tale sur le web.

    Il va falloir batailler dur pour oser dire que le nu est plus choquant ou problé­ma­tique que tout le reste, et que ça ne vient pas simple­ment de la vision améri­caine qui se moque des versets sata­nique mais qui n’ose pas voir un téton.

    Think of the chil­dren

    Le problème c’est que comme toute censure moderne, on commence par la justi­fier avec l’ar­gu­ment de la pédo­por­no­gra­phie, ou la protec­tion de nos chéru­bins.

    Quel manque de vision ! Je ne parle même pas de l’idée qu’un enfant choqué par la repré­sen­ta­tion d’un nu n’est proba­ble­ment pas en âge de navi­guer seul sur le web. Je pars simple­ment du fait que celui-ci trou­vera bien d’autres sources pour sa curio­sité natu­relle et qu’à la limite c’est peut être sur Wiki­pé­dia qu’il vaudrait le mieux qu’il l’étanche.

    Je conçois qu’il s’agit là d’une opinion person­nelle forte­ment teinté de mes racines cultu­relles, mais croyez-vous que cet enfant ait besoin de Wiki­pe­dia pour tomber sur du nu dans notre société ? Tout au plus cela retire la « surprise », mais croire qu’il y aura surprise quand on va voir un article d’ana­to­mie, d’art ou qu’on suit un titre « cuni­lin­gus » c’est se faire des illu­sions.

    Pire, puisque si, comme il est proposé, chacun peut fina­le­ment affi­cher les images sur simple clic, ce ne sera même pas une protec­tion. On ne va proté­ger que l’en­fant qui navigue seul sur le web alors qu’il n’y est pas prêt, qui clique sur un lien dont il ne comprend pas le sujet, sujet qui affiche une illus­tra­tion de nature sexuelle ou violente assez forte pour choquer sérieu­se­ment vis à vis de tout ce qu’on voit ailleurs dans nos socié­tés. Pour ça, on est prêt à sacri­fier beau­coup de ce qu’est Wiki­pe­dia et à promou­voir un ordre moral propre à une culture parti­cu­lière.

    Si vrai­ment c’était une ques­tion propre aux enfants, on aurait un sous-site wiki­pe­dia spéci­fique aux enfants, genre *.child.wiki­pe­dia.org, qui présente le même contenu mais avec ce filtre par défaut et éven­tuel­le­ment des bandeaux d’aver­tis­se­ments et quelques mises en contexte plus adap­tées. Le travail initial est celui qu’on se propose de faire dans le vote, ni plus ni moins, mais on s’as­sure au moins qu’on ne cible que les gens qu’on cherche à proté­ger, que les effets de bord ne sont pas globaux.

    Sur la propo­si­tion

    Alors, j’ai répondu quoi ?

    J’ai un gros 0 sur le premier point. Non seule­ment la propo­si­tion ne me paraît pas impor­tante mais elle me paraît extrê­me­ment nocive. Pour le reste, si vrai­ment on doit avoir un filtre par défaut, alors effec­ti­ve­ment pas mal de points ont une impor­tance plus ou moins grande, mais c’est vrai­ment « parce que j’y suis obligé ». Je n’ai pas su répondre au dernier point, j’ai mis que je trou­vais cela très impor­tant mais je ne vois aucune solu­tion qui permette d’as­su­rer cette trans-cultu­ra­lité.

    La zone de texte est utile, elle m’a permis de réaf­fir­mer les dangers que je voyais à cette poli­tique, et d’amor­cer deux pistes si vrai­ment on doit aller sur ce terrain :

    • Que la caté­go­rie d’une même image puisse être diffé­rente suivant la langue utili­sée. Ce qui est choquant dans la culture fran­co­phone ne l’est pas forcé­ment au Japon. C’est malheu­reux de croire que « fran­co­phone » repré­sente une culture unique, mais c’est déjà mieux que de croire à une vérité globale.
    • Que les filtres acti­vés par défaut puissent être diffé­rents suivant la langue, pour la même raison, et avec le même regret de ne pouvoir cibler une culture plus préci­sé­ment.
    • Que les images filtrées soient télé­char­gées quand bien même elles seraient masquées, afin que jamais ce qui est là contre les mauvaises surprises ne puisse se retour­ner en outil de censure contre la connais­sance, donc qu’on ne puisse pas savoir (faci­le­ment) si j’ai effec­ti­ve­ment affi­ché l’image ou pas en consul­tant la page de la circon­ci­sion.
    • Que dans l’idéal on puisse réser­ver un sous-site spéci­fique aux enfants afin que ces filtres leurs y soient dédiés, qu’on puisse les « lais­ser navi­guer » sur cet envi­ron­ne­ment « moins dange­reux » sans dété­rio­rer cet outil de connais­sance qu’est le wiki­pe­dia prin­ci­pal. Pour le même prix ce wiki­pe­dia pour enfant peut cacher par défaut les liens externes (afin qu’on ne sorte pas inopi­né­ment de cette navi­ga­tion « sûre ») et ne pas propo­ser d’édi­tion (les conte­nus sont extraits du wiki­pe­dia prin­ci­pal et édités là bas).
  • Free ADSL ou Orange Fibre

    J’em­mé­nage bien­tôt. On me propose une connexion fibrée avec Orange, ou de l’ADSL en condi­tions presque idéales (et dans ce cas mon choix se porte sur Free).

    Je place ici mes notes. Vous êtes invi­tés à discu­ter de ce que je dis, à contes­ter ou complé­ter mais n’ou­bliez pas : Ces notes n’ont pas préten­tion à être objec­tives ou à dépas­ser le contexte de mon propre cas, avec mes propres besoins et aspi­ra­tions.

    Débit

    J’uti­lise Inter­net inten­si­ve­ment. Il s’agit majo­ri­tai­re­ment de surf mais je mani­pule aussi de gros volumes de photos, quelques télé­char­ge­ments de code source, un peu de skype (audio seule­ment) et des trans­ferts de backup.

    Je pour­rai me conten­ter de ma connexion ADSL actuelle de 12ou 15 Mb/s pour les télé­char­ge­ments. Si cela ne m’ar­rive pas tous les jours, j’ai par contre des grandes frus­tra­tions dès qu’il s’agit d’en­voyer quelque chose vers Inter­net. Le débit montant est pour moi un critère de choix, celui de la fibre me fait envie.

      Fibre Orange ADSL Free
    Débit descen­dant 100 Mb/s théo­rique envi­ron 20 Mb/s
    Débit montant 10 Mb/s théo­rique envi­ron 1 Mb/s

    ADSL : 700 mètres du central, atté­nua­tion 10dB, les débits indiqués prennent en compte cette atté­nua­tion.

    Connexion inter­net

    La box qui connecte à Inter­net a aussi son impact. La Live­box 2 d’Orange est connue pour être fran­che­ment impar­faite. Elle aurait des fuites de mémoire (source interne) et un redé­mar­rage de temps en temps peut amélio­rer la connec­ti­vité. J’ai vu aussi des rapports sur des problèmes quand il y a beau­coup de connexions simul­ta­nées vers l’ex­té­rieur ou des ralen­tis­se­ments notables si le fire­wall est activé.

    Il semble de plus y avoir consen­sus sur le fait que le WiFi de la Live­box 2 est globa­le­ment fonc­tion­nel mais mauvais (débit perfec­tible et ne tient pas dès qu’il y a plus de quelques appa­reils connec­tés). Ce qui est certain c’est que le wifi N est simple bande, la bande des 5 Ghz n’était pas acces­sible.

    Orange ne me propose pas non plus d’adresse IP fixe par défaut (et l’op­tion semble hors de prix à plus de 17 € par mois) et réalise une décon­nexion quoti­dienne. Je suis preneur de vos retours sur la durée et l’heure de cette décon­nexion, ainsi que sur la fréquence de chan­ge­ment d’adresse IP.

    Même s’il est diffi­cile de quan­ti­fier l’im­por­tance des problèmes, il s’agit d’un vrai point néga­tif parce que ça peut vite tour­ner en agace­ment quoti­dien irrai­sonné ou en suspi­cion perma­nente.

      Fibre Orange ADSL Free
    *box Live­box avec bugs
    Un réde­mar­rage améliore souvent la connec­ti­vité
    R.A.S.
    WiFi Débit moyen
    Wifi N simple bande
    Limité en nombre de connecté
    Débit OK
    Adresse IP Dyna­mique
    Recon­nexion quoti­dienne
    IP Fixe

    Services TV

    Je n’uti­lise les flux TV de mon FAI que dans le cadre de l’en­re­gis­tre­ment des programmes, essen­tiel­le­ment sur des chaînes « stan­dard » présentes partout. La taille du disque sur lequel enre­gis­trer pour­rait être un critère mais fina­le­ment les 40 Go que j’ai actuel­le­ment n’ont pas été vrai­ment limi­ta­tifs.

    L’er­go­no­mie je l’ai souf­fert sur la Free­box v5 : menus lents, aucune cohé­rence sur le rôle des diffé­rents boutons suivant les menus, listes d’items présen­tés avec un mode page à page fran­che­ment inadapté au lieu d’un défi­le­ment, etc. Le must est sur le replay de M6 : lent, et une navi­ga­tion anti-ergo­no­mique qui me retient parfois d’y aller.

    Il semble qu’une majo­rité de ces problèmes soient réglés dans la v6, mais je suis preneur de vos retours. Je n’ai aucune infor­ma­tion sur le replay de M6 par exemple : a-t-il changé ?

    Inver­se­ment un utili­sa­teur m’a décrit un problème de qualité sur l’en­tre­la­ce­ment propre à la v6, avec preuve à l’ap­pui, mais les autres n’ont pas confirmé. On me dit aussi que l’ac­cès aux programmes et quelques menus du même genre sont toujours très peu acces­sibles. Qu’en est-il ?

    Enfin, si c’est mieux qu’a­vec la v5, les retours sur la télé­com­mande v6 sont mauvais. Les boutons sont mal placés, trop de fonc­tions de base sont encore en seconde posi­tion sur certains boutons, et Free a utilisé un système de commu­ni­ca­tion non stan­dard qui empêche de passer par une télé­com­mande univer­selle pour mutua­li­ser les diffé­rents appa­reils.

    Côté Orange on me décrit une inter­face pous­sive et des limi­ta­tions assez agaçantes. Par exemple si j’ai déclen­ché un enre­gis­tre­ment sur la 6 je peux regar­der la 1 mais si je veux zapper sur la 2 il faut que je repasse sur la 6 (enre­gis­tre­ment en cours) avant de repas­ser sur la 2. Les retours sont globa­le­ment néga­tifs mais sans rien poin­ter de spéci­fique à part ces deux points.

    La qualité semble être la même chez Free et chez Orange. On utilise pour les deux les flux ADSL de 6 Mb/s pour le HD.  J’ai vu des expé­ri­men­ta­tions Orange pour des flux 12 Mb/s mais je ne compte pas vrai­ment dessus.

      Fibre Orange ADSL Free
    Qualité TV Sans plus, 6 Mb/s Sans plus, 6 Mb/s
    Problème d’en­tre­la­ce­ment ?
    Enre­gis­tre­ment 40 Go par défaut 250 Go
    parta­gés avec le NAS
    Ergo­no­mie Mauvaise réac­ti­vité
    Mauvais zapping en enre­gis­tre­ment
    (ergo M6 replay incon­nue)
    Ergo moyenne du logi­ciel
    Pas de télé­com­mande univer­selle
    Ergo de la télé­com­mande perfec­tible
    (ergo M6 replay incon­nue)
    Plus Films en VOD gratuit
    (vieux mais nombreux)
     

    Je ne note pas les chaînes dispo ou non, la VOD payante ou les packs addi­tion­nels, simple­ment parce qu’ils ne m’in­té­ressent pas.

    Le prix

    Le prix n’est pas mon premier critère, mais ça reste forcé­ment impor­tant. Nos FAI empruntent un peu trop aux opéra­teurs mobiles sur ce côté.

    Free est à 29,99 € mais il faut rajou­ter 5,99 € pour l’offre v6 et oh surprise, encore 1,99€ pour la TV (bien que ce ne soit pas expli­cite à la prise de commande). Au final on en est à 37,97 € par mois. Il faut ajou­ter 49 € de frais de rési­lia­tion.

    La fibre Star Orange lui montre 39,90€ mais la loca­tion de la Live­box est obli­ga­toire, à 3 € par mois, ce qui donne 42,90 € par mois. S’il n’y a pas de frais d’ins­tal­la­tion ou de rési­lia­tion, il y a un enga­ge­ment d’un an. J’au­rai par contre le droit à 160 € de rembour­se­ment en arri­vant (100 parce que je suis client mobile, 60 parce que je suis engagé ailleurs).

    L’en­ga­ge­ment est une vraie ques­tion pour moi, c’est proba­ble­ment ce qui me bloque le plus, d’au­tant que Free risque de venir pertur­ber le jeu côté mobile et que mon enga­ge­ment à ce niveau prend fin. Je risque donc d’avoir envie d’être chez Free à ce moment .

      Fibre Orange ADSL Free
    Prix fixe – 160 € (rembour­sés) 49 €
    Abon­ne­ment 42,99 € 37,97 €
    Enga­ge­ment 1 an aucun

     

    Le reste

    Sur le reste, les deux offrent les appels vers les télé­phones mobiles.

    Je ne compte pas le bluray et le NAS vu qu’ils font doublon chez moi. Ce peut être un bonus inté­res­sant mais ça ne sera pas un critère de choix.

    Reste tout de même les adap­ta­teurs CPL qui sont payants chez Orange (mais partiel­le­ment rembour­sés, il reste 10 € à charge), et Free qui fait plus de mises à jour (donc laisse l’es­poir que les problèmes peuvent être réso­lus).

      Fibre Orange ADSL Free
    CPL 10 € Fourni par défaut
    Mises à jour Rares Fréquentes
    blog de déve­lop­pe­ment
  • 22 v’la les flics

    Ce qui me paraît le plus signi­fi­ca­tif dans les articles sur les émeutes londo­niennes c’est le demi soutien de la popu­la­tion aux acteurs de l’émeute. Seules les consé­quences sur les (petits) commerces semblent faire barrage.

    Je retrouve ce que j’avais vécu lors des émeutes de Gare du Nord en 2007 : Le parti pris par défaut des gens n’est pas pour les émeu­tiers, mais clai­re­ment contre les forces de l’ordre. Tout ce qui peut être fait par ces derniers est forcé­ment vu comme anor­mal, inac­cep­table, abusif. Tout ce qui peut leur arri­ver est vu comme mérité, voire soutenu.

    La défiance n’est pas d’hier

    Il y a toujours eu une défiance entre les indi­vi­dus et les repré­sen­tants de l’ordre, elle fait même partie du rôle dissua­sif de la force publique. Elle atteint toute­fois depuis quelques temps une posi­tion consen­suelle dange­reuse.

    J’ai peur de ce qui peut arri­ver dans une société où la popu­la­tion se sent instinc­ti­ve­ment contre ceux qui sont censés la proté­ger. Je ne me permets pas ici de porter un juge­ment sur la posi­tion de chacun. Je me contente de consta­ter que cet état ne peut qu’en­cou­ra­ger chaque événe­ment un peu fort à faire boule de neige et termi­ner en situa­tion grave.

    Nos forces de l’ordre ont le choix entre l’ex­cès et l’inac­tion. L’ex­cès car si l’in­ter­ven­tion provoque en elle-même une oppo­si­tion, elle doit être renfor­cée en consé­quence, et finir plus violente qu’il ne serait néces­saire. L’al­ter­na­tive est l’inac­tion, en espé­rant que la situa­tion se résolve d’elle-même. Les deux alter­na­tives mènent à une dégra­da­tion sur le long terme, qui s’auto-alimente au fur et à mesure.

    N’es­pé­rons pas le point de rupture

    Si ce n’est une évolu­tion des menta­li­tés, quelle sortie a-t-on si ce n’est subir en atten­dant le point de rupture ? Le terme de révo­lu­tion est malheu­reu­se­ment idéa­lisé dans nos livres scolaires, au point qu’on en oublie qu’il est quasi­ment toujours asso­cié à la notion de guerre, civile qui plus est.

    Même pour ceux qui attendent cette révo­lu­tion, nous avons bien des moyens de la faire venir sans encou­ra­ger la montée de la violence poli­cière cumu­lée à un laissé faire doma­geable à la société. N’ou­blions pas que si nous permet­tons à une situa­tion apai­sée de s’ins­tal­ler, il n’ap­par­tien­dra qu’à nous d’uti­li­ser les poli­tiques pour leur impo­ser une société diffé­rente.

    Pensez-y quand vous dépré­ciez l’ac­ti­vité géné­rale de la police et pas seule­ment un fait parti­cu­lier, quand vous contri­buez à géolo­ca­li­ser les radars, quand vous utili­ser une appli­ca­tion qui piste le chemin des contrô­leurs du métro, …. Si indi­vi­duel­le­ment tout ceci est mineur, c’est ainsi qu’on sépare le peuple et ceux qui sont à son service. Rien de bien ne peut en sortir.

  • Dépu­tés, la polé­mique sur les statis­tiques d’ab­sen­téisme est de votre faute

    Les statis­tiques de nosde­putes.fr montrent des problèmes clairs de repré­sen­ta­tion démo­cra­tique et de fonc­tion­ne­ment du parle­ment. Pour autant la réac­tion des dépu­tés est à la néga­tion, et ça ne date pas d’aujourd’­hui.

    Alors oui, la sanc­tion finan­cière en cas d’ab­sence répé­tée dans les commis­sions perma­nentes du mercredi matin est inap­pro­priée : Le problème n’est pas finan­cier à la base. Le seul objet de la sanc­tion est de symbo­li­ser le problème en le mettant en lumière. Une visi­bi­lité publique effi­cace fait large­ment le même travail.

    Mais en même temps tout ceci est bien de votre faute messieurs les dépu­tés. Je cite Alain Néri : « Ne sommes-nous pas arri­vés à cette situa­tion parce que certains de nos collègues sont deve­nus plus assi­dus à la salle des quatre colonnes, et devant les camé­ras de télé­vi­sion, que dans les salles de commis­sions, se faisant par les complices de la statis­tique ? »

    L’élu rend compte aux citoyens, dont il est le repré­sen­tant

    Il est légi­time pour le citoyen de deman­der des comptes à ses repré­sen­tants. Le vote doit se baser sur ces éléments, pas les rempla­cer en une sorte de plébis­cite ou de vali­da­tion morale.

    Dès lors, à défaut d’autre chose, le citoyen faut avec ce qu’il a : des statis­tiques tronquées, incom­plètes, et qui ne donnent qu’un aperçu gros­sier ou faussé de votre travail. Il fera aussi pres­sion pour que soient prises des mesures sur la base des faibles statis­tiques qu’il a, quitte à ce que ces sanc­tions soient aveugles et peu perti­nentes. Il fera pres­sion à chaque fait divers et vous devrez un jour les accep­ter quand le fait divers coïn­cide mal avec l’agenda poli­tique ou élec­to­ral.

    La balle est dans votre camp

    C’est ce qu’il s’est passé, ni plus, ni moins. Mais ne l’ou­bliez pas, vous avez encore la possi­bi­lité de corri­ger le tir. En prenant des mesures coura­geuses contre les excès et en publiant sous un format clair et exploi­table tout ce qui est néces­saire pour un contrôle citoyen, vous auriez la lati­tude de défi­nir vous-même ce qui est un excès et comment y remé­dier. Vous pour­riez mettre en avant ce qui est d’après vous repré­sen­ta­tif de votre travail et de vos actions. Bref, vous auriez la main pour donner l’image du parle­ment, de son travail et de ses élus qui vous semble la plus perti­nente.

    Au lieu de ça, tant que vous lutte­rez contre ces « révé­la­tions », tant que vous tente­rez de frei­ner, limi­ter ou empê­cher la trans­pa­rence et le regard des citoyen sur votre acti­vité, vous ne pour­rez que subir ces statis­tiques, et déplo­rer de mauvaise foi qu’elles sont fran­che­ment biai­sées et peu repré­sen­ta­tives.

    Nous n’at­ten­dons que vous

    Bref, tout ceci est de votre faute, mais vous avez la main. Sinon nous ferons sans vous et malgré vous, parce que c’est ça la démo­cra­tie. Ça pren­dra juste plus de temps et ça sera fran­che­ment désa­gréable pour tout le monde en atten­dant.

  • Comment les dépu­tés voient les règles contre l’ab­sen­téisme en commis­sion

    Les statis­tiques de nosde­putes.fr ont le mérite d’avoir déclen­ché des discus­sions. C’est d’ailleurs l’objec­tif assumé au départ et rien que pour ça, leur article mérite d’avoir été publié et diffusé. L’at­ti­tude de certains de nos dépu­tés reste à mes yeux incom­pré­hen­sible ou inac­cep­table, c’est suivant.

    Pour mieux comprendre le déca­lage entre la vision des citoyens et celle des dépu­tés sur le sujet, le mieux est d’al­ler lire les minutes de la séance du 21 octobre 2009. Quel que soit votre avis sur la perti­nence des statis­tiques d’ab­sen­téisme, la lecture est primor­diale.

    Quelques cita­tions

    Pour Jean-Claude Guibal « Nous [deputes] n’avons pas à rendre des comptes aux média », ce qui m’ap­pa­rait person­nel­le­ment une drôle de concep­tion de la notion de repré­sen­tant du peuple, ou de celle des medias don’t le rôle est de collec­ter et diffu­ser l’in­for­ma­tion.

    D’autres comme Jean-Michel Bouche­ron militent tout simple­ment pour que moins d’in­for­ma­tions soient publiées, par exemple que « la mention du nombre des ques­tions posées par chacun des dépu­tés dispa­raisse ». Pour­tant la publi­cité du travail d’un élu est la base même du système repré­sen­ta­tif, sinon on ne peut pas juger de ce travail et cela devient un simple concours de publi­cité le temps de chaque l’élec­tion.

    Pour André Schnei­der tout cela est très dange­reux : « Déjà, certains s’in­té­ressent à nos dépenses ». La séance date pour­tant d’à peine quelques mois après le scan­dale des notes de frais du parle­ment du Royaume Uni. L’im­por­tance pour les citoyens de contrô­ler les finances et les dépenses aurait du sauter aux yeux. Vu les récents déboires actuels au Sénat, on voit bien que la France n’a pas une fron­tière magique contre les déra­pages.

    Henriette Marti­nez va même jusqu’à trou­ver logique, si on sanc­tionne les absences du mercredi matin, d’ « attri­buer un bonus lorsqu[‘ils] assistent à des réunions hors mercredi matin ». Je n’ose penser qu’elle croit être payée pour une demi-jour­née et que les réunions du reste de la semaine compensent ou justi­fient les absences aux commis­sions perma­nentes du mercredi matin.

    Le plus bel exemple du problème vient d’Alain Cousin qui note « Je suis président du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion d’Ubi­france, charge que j’es­saie de remplir le plus conscien­cieu­se­ment possible, mais qui m’amène à être souvent occupé les mercredi matins [pour les commis­sions parle­men­taires perma­nentes où il faut émar­ger] ».  S’il fallait une illus­tra­tion de l’en­ga­ge­ment de nos dépu­tés et de leurs prio­ri­tés, je crois que c’est désor­mais chose faite. Je me demande quelle serait la réponse de cet admi­nis­tra­teur si les employés faisaient absence tous les mercre­dis pour remplir d’autres enga­ge­ments privés, ou pour leur cours hebdo­ma­daire de piscine.

    L’exemple précé­dent a toute­fois la concur­rence de Henri Pagnol qui note que « Sinon [si la mesure de sanc­tions en cas d’ab­sence est appliquée], je ne vois plus l’in­té­rêt d’être député. » Que ceux qui comprennent que le mandat de député n’a d’in­té­rêt que parce qu’on n’a aucun compte à rendre sur son travail et qu’on peut y être absent lèvent la main. Les autres peuvent utili­ser les commen­taires pour m’ex­pliquer ce qu’ils en ont compris.

    Des problèmes et des solu­tions

    Clai­re­ment, il y a un agace­ment de tout ce monde d’être surveillé. Il s’agit là d’un gros problème de démo­cra­tie. Que le repré­sen­tant souhaite une opacité sur ses actions est inima­gi­nable, et pour­tant c’est bien ce qui arrive ici.

    Plusieurs dépu­tés vivent mal la possi­bi­lité d’être pris en faute « à cause des excès de certains ». Mais en même temps, vu que le parle­ment a la totale maîtrise de son fonc­tion­ne­ment et de ses règle­ments, pourquoi ne pas avoir agit plutôt si ces excès sont connus de tous ? Et en quoi les excès de certains justi­fient-ils les liber­tés moins impor­tantes des autres ?

    Enfin, il y a ceux qui discutent de la non-perti­nence de la statis­tique, qui ne prend en compte que le mercredi matin, qui ne montre pas le travail effec­tué, ou qui pour­rait comp­ter les inter­ven­tions sans en noter l’uti­lité. Malheu­reu­se­ment la solu­tion de nos dépu­tés semble être de vouloir cacher les infor­ma­tions au lieu de les détailler pour permettre au citoyen de faire une réelle analyse plus sérieuse.

    Il est peut être temps de faire avan­cer les menta­li­tés : Dépu­tés, ces sanc­tions stupides sont de votre faute. Vous avez encore la main mais si vous n’avan­cez pas, nous le ferons sans vous.