Auteur/autrice : Éric

  • Recom­man­da­tions pour une liseuse à Noël 2014

    Recom­man­da­tions pour une liseuse à Noël 2014

    Une liseuse pour Noël ? oui mais laquelle ?

    –> Allez plutôt voir la nouvelle recom­man­da­tion pour l’hi­ver 2015 – 2016 <–

    Lire partout, souvent

    Votre amour lit des romans, des nouvelles, des séries, essen­tiel­le­ment du texte. Le numé­rique lui permet­tra de lire dans les trans­ports, dans la salle d’at­tente de votre méde­cin, sur un banc public, ou chez lui sur votre canapé et dans votre lit.

    pb_sense_kenzoIl lui faut quelque chose qui tient dans la poche, avec un écran qui reste lisible en pleine lumière et une auto­no­mie longue sans rechar­ger. L’encre élec­tro­nique est indis­pen­sable, oubliez les tablettes LCD.

    Le cadeau sympa est la Pocket­book Sense. Elle est vendue dans une édition limi­tée siglée Kenzo, accom­pa­gnée d’une couver­ture inté­grée avec un rendu façon cuir croco­dile fran­che­ment sympa. En alter­na­tive vous aurez les Aura et Aura H2O de chez Kobo.

    Laquelle ?

    Les trois sont de bonnes liseuses, avec les mêmes clas­siques : design sympa, tactiles,  bon contraste de lecture, possi­bi­lité de sur-éclai­rage, ouver­ture des livres au format epub avec ou sans drm, un diction­naire inté­gré, et librai­rie embarquée qui donne accès à l’in­té­gra­lité du cata­logue français dispo­nible.

    La Sense est ma préfé­rée, l’édi­tion limi­tée Kenzo est superbe pour un cadeau : la couver­ture est sympa, la griffe Kenzo discrète, et la couver­ture vrai­ment collée à la liseuse au lieu de rajou­ter une sorte de sur-embal­lage comme partout ailleurs. La Sense a aussi l’avan­tage de garder des boutons physiques pour tour­ner les pages en plus de l’écran tactile. Ça rassure au départ pour ceux qui viennent du papier et ça permet de fonc­tion­ner l’hi­ver avec des gants pendant les trans­ports. Les plus tech­no­philes y trou­ve­ront une synchro­ni­sa­tion des livres avec leur compte Drop­box : appré­ciable même si pas indis­pen­sable.

    La Aura simple est très proche de la Sense, même format compact malgré l’écran clas­sique de 6″. Une superbe promo­tion pour Noël la met à 100 €, mais une fois que vous ajou­tez la couver­ture – indis­pen­sable – vous remon­tez au même prix que la Sense by Kenzo sans avoir le côté « inté­gré » de la couver­ture. Le choix Aura se révè­lera surtout perti­nent si ache­ter des livres en anglais direc­te­ment depuis la liseuse est indis­pen­sable pour vous (sinon vous pour­rez toujours le faire depuis le web).

    Quant à la Aura H2O, on monte signi­fi­ca­ti­ve­ment en gamme. Ça se ressent à la lecture, mais aussi sur le porte­feuille : Plus de 200 € si on ajoute la couver­ture – et à ce prix, qui a envie de risquer une rayure ? Elle a aussi un format un peu plus grand, inté­res­sant pour lire, mais qui devient trop large pour pas mal de poches. Plus quali­ta­tive, mais du coup un peu moins mobile.

    Et le reste ?

    Je décon­seille les liseuses bas de gamme premier prix. On sacri­fie la qualité de l’écran, le sur-éclai­rage, et l’ex­pé­rience de lecture s’en ressent. Au final ça aura tendance à rester sur l’éta­gère, voire à faire reje­ter la lecture numé­rique.

    Évitez aussi les Kindle. Même si la Paperw­hite est un excellent maté­riel, vous entrez dans un envi­ron­ne­ment qui s’ap­pa­rente à une prison dorée : Vous ne pour­rez pas sortir vos livres de l’en­vi­ron­ne­ment Kindle, ni impor­ter la plupart des livres ache­tés ailleurs. Le jour où vous voudrez sortir de l’éco­sys­tème Amazon, vous devrez aban­don­ner tous vos achats. Inac­cep­table.

    Litté­ra­ture, dans le lit et le canapé

    Votre amour lit à domi­cile, sur le canapé ou dans le lit. Pas vrai­ment besoin de se dépla­cer avec la liseuse en poche. Vous pouvez garder la recom­man­da­tion précé­dente – qui restent très bien – ou inves­tir un peu plus pour des modèles plus grand format et plus quali­ta­tifs.

    0190000007374577-photo-pocketbook-inkpad (1)Celle que je vous conseille est la Pocket­book Inkpad. Elle a une très haute réso­lu­tion (250 point par pouce, c’est à dire mieux que les liseuses « haute défi­ni­tion » habi­tuelles) et une surface d’af­fi­chage équi­va­lente à un livre grand format (8″). Bref, elle avance là où c’est le plus impor­tant : la qualité de lecture. Elle aura sinon tous les avan­tages de la Sense citée plus haut, plus la sortie audio qui permet entre autres les mp3 et la synthèse vocale (text to speech).

    La seule autre que je recom­mande est la Kobo Aura H2O : écran à fort contraste et très haute défi­ni­tion, elle gagne aussi une résis­tance à l’eau (notez le signe « H2O », sans ce dernier il s’agit de modèles de taille ou de géné­ra­tion/qualité diffé­rente). Elle est par contre d’une taille plus réduite (6,8″ pour la H2O contre 8″ pour la Inkpad). À vous de voir si vous privi­lé­giez la surface de lecture ou la taille pour le range­ment.

    Et le reste ?

    Les grands formats sont encore rares, et le choix plus que limité. La seule alter­na­tive crédible est la Cybook Ocean. C’est une 8″, mais avec un écran basse densité produit par un concur­rent de e-ink (l’usine qui four­nit l’en­semble des écrans à encre élec­tro­nique haute qualité, sur toutes les liseuses citées jusqu’à présent). Elle n’est pas vrai­ment moins chère de toutes façons.

    N’hé­si­tez toute­fois pas à jeter un oeil aux formats 6″ clas­siques décrits plus haut. La lecture y reste tout à fait confor­table. Pour lire dans le lit j’au­rais même tendance à conseiller un format 6″ qui tient faci­le­ment en main (taille d’un livre de poche).

    Bandes dessi­nées, jeunesse, et hors litté­ra­ture (cuisine, photo)

    Pour les illus­trés il vous faudra quit­ter les liseuses à encre élec­tro­nique. Il y a bien eu de l’encre élec­tro­nique couleur chez Pocket­book mais vous n’au­rez pas l’éclat attendu pour appré­cier la lecture.

    Vous pouvez cher­cher dans les tablettes LCD clas­siques, pas forcé­ment spéci­fiques au livre. Privi­lé­giez un écran de très bonne qualité et haute réso­lu­tion. N10_Overview_bottom-1200 (1)

    Pour de la BD belge clas­sique, préfé­rez une tablette 9 ou 10″ qui aura la surface utile pour ne pas avoir à zommer sur chaque case.  La Nexus 9 a de loin le meilleur rapport qualité/prix. Oui, ça fait presque 400€ mais ça les vaut. Plus petit ça sera diffi­cile pour tout ce qui n’est pas litté­ra­ture.

    Côté concur­rence il y a les les iPad, mais ça vaut encore plus cher. Fuyez les tablettes premier prix (disons celles qui valent moins de 60/50% des prix que je vous donne) et faites atten­tion aux autres (le prix ou une marque connue ne sont pas toujours révé­la­teurs d’un contenu de qualité).


    Si vous le souhai­tez, vous pouvez aussi vous aider du compa­ra­tif auto­ma­tisé : Il vous construit une recom­man­da­tion à partir de vos propres critères

    Rappel : J’ai un emploi partie prenante dans le domaine de la distri­bu­tion de livre numé­rique. Je ne prétends donc pas être objec­tif, mais je ne fais que des conseils que je soutiens person­nel­le­ment, pas de la publi­cité. À vrai dire c’est juste­ment parce que je crois en une solu­tion que je travaille avec, pas l’in­verse. Ces recom­man­da­tions sont données à titre pure­ment person­nel, juste­ment parce que j’ai eu la chance de tester moi-même les diffé­rents modèles que je recom­mande.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-ND par Saad Sarfraz Sheikh

  • Raising capi­tal in the US vs EU: a biased compa­ra­tive study

    Raising capi­tal in the US vs EU: a biased compa­ra­tive study

    Si vous enten­dez de gros chiffres à propos de star­tup, sauf événe­ment excep­tion­nel, ça se passe ailleurs qu’en France, voire qu’en Europe.

    US funds invest in case your company succeeds, whereas in Europe, they invest because your company succee­ded.

    Another way to phrase this? The biggest fear for a US inves­tor is to miss out on a big hit. When Peter Thiel was asked what his worst invest­ment was, he replied “not (doing) the Series B round of Face­book”. See the diffe­rence? Instead of going over the many invest­ments he made that turned out to be failures, he’s blaming himself for a risk not taken.

    Et ça cadre très bien avec ce que j’ai pu voir. Ici on inves­tit à minima, pour alimen­ter un busi­ness qui a déjà prouvé son fonc­tion­ne­ment, ou pas loin, avec des busi­ness plan à 3 ans. Là bas ils analysent plutôt la capa­cité de l’équipe à créer quelque chose, et la soli­dité du projet.

    At the seed stage, US inves­tors know that spen­ding weeks analy­zing the ‘total addres­sable market’ (or TAM) is a waste of time. The most inter­es­ting compa­nies are those that expand their TAM as they go. For example, before Google came along, the market for PPC SERP ads was non-existent; today it’s a multi-billion dollar market with a clear leader.

    But that doesn’t deter Euro­pean inves­tors from reques­ting a full deck, inclu­ding a three-year busi­ness plan as a prerequi­site to any form of conver­sa­tion. If your path to profi­ta­bi­lity is not already proven, you will have a hard time getting as much as a phone call.

    Diffé­rence de culture, mais pas que. Le reste du billet vaut aussi la lecture.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA à partir d’un travail de Marc Thur­man

  • Le jardin ferme, il n’était pas ouvert

    Le jardin ferme, il n’était pas ouvert

    J’ai parfois du mal à faire passer l’in­for­ma­tion qu’a­che­ter du livre numé­rique sur Kindle est aber­rant. Micro­soft (via Nokia) vient de nous donner un excellent exemple :

    Les lecteurs qui ont encore l’ap­pli­ca­tion Nokia Reader sur leur télé­phone ont 45 jours pour télé­char­ger leurs livres en local sur l’ap­pli­ca­tion. Si le stockage du télé­phone est déjà plein, il faudra faire des choix, effa­cer des choses.

    Ensuite ils pour­ront lire… jusqu’à ce que le télé­phone soit hors d’usage, remplacé, ou simple­ment mis à jour vers une version d’OS incom­pa­tible avec l’ap­pli­ca­tion de lecture. Ensuite les livres ache­tés seront défi­ni­ti­ve­ment perdus, sans recours.

    Les autres ? ceux qui ont tempo­rai­re­ment désins­tallé l’ap­pli­ca­tion, ceux qui n’ont plus de place sur le stockage du télé­phone, ceux qui ne verront pas l’email reçu dans la boite à spam, ceux qui utilisent au jour le jour autre chose que leur Lumia pour lire ? Ils ont déjà tout perdu. Tant pis.

    Une ques­tion d’en­vi­ron­ne­ment fermé

    À cause d’une DRM spéci­fique à Nokia, les livres ne pour­ront pas être trans­fé­rés ailleurs. Le tout est verrouillé. C’est typique­ment le problème que je reproche à l’en­vi­ron­ne­ment Kindle.

    Samsung, Sony, Micro­soft sont des gros acteurs, qui aurait prédit l’ar­rêt de leurs solu­tions ebook ? À son époque, Yahoo! avait aussi arrêté son service de musique en ligne. Quand j’étais en école Google n’exis­tait pas et personne n’ima­gi­nait la fin d’Al­ta­vista, d’ICQ, d’AOL ou de Yahoo!

    Nook (un des services phare de livres numé­riques aux États Unis) est lui même dans une situa­tion diffi­cile à prévoir. Micro­soft a préféré recom­man­der Kindle comme alter­na­tive à Nokia Reader alors qu’il détient 300 M$ dans la solu­tion Nook, pour­tant large­ment quali­ta­tive.

    Parier que le livre numé­rique sera toujours stra­té­gique chez Amazon c’est s’en­ga­ger sur un terrain abso­lu­ment impré­vi­sible. Quand le jour tant redouté arri­vera, tout sera perdu. Pas parce qu’A­ma­zon est une mauvaise société – leur service est même excep­tion­nel – mais unique­ment parce qu’ils verrouillent tout dans un envi­ron­ne­ment proprié­taire fermé.

    D’ailleurs il n’y a aucun besoin d’ima­gi­ner le pire. Il suffira qu’un jour vous ayez envie d’al­ler à la concur­ren­ce… Vous ne pour­rez y trans­fé­rer aucun livre sous DRM Kindle.

    Une prison dorée, c’est pratique, agréable, mais c’est une prison quand même. Plus on y reste, plus il est coûteux d’en sortir.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA à partir d’un travail de Antoine Walter

  • Usure mentale de la non-qualité

    Usure mentale de la non-qualité

    Vous pouvez argu­men­ter à propos du retour sur inves­tis­se­ment de haus­ser un peu le niveau de qualité – je l’ai fait aussi – mais il faut avouer que sauf à connaitre le futur, ces chiffres auront la même fiabi­lité et la même préci­sion que l’ho­ro­scope de l’an­née dernière.

    Tout au plus peut-on tracer une ligne en dessous de laquelle le manque de qualité rend vrai­ment le travail diffi­cile, mais en réalité nous cher­chons tous à mettre la barre bien plus haut.

    Le coût de non-qualité est en fait bien plus basique. Il se cache dans la fatigue mentale, l’épui­se­ment, mais aussi la baisse d’en­vie, de moti­va­tion, de résis­tance à la frus­tra­tion ou de celle aux petits accrocs trop fréquents du quoti­diens…

    Le terme anglais est burn-out, et c’est bien plus une ques­tion de qualité et de bien-être que de temps de travail ou de pres­sion.

    C’est Nico­las qui le forma­lise le mieux :

    Ces petites erreurs aux grandes consé­quences font de plus en plus mal. Autant sur les personnes (le moral, l’es­time de soi, la frus­tra­tion) que sur le busi­ness (image, etc.). […] Je crois que ces galères de coûts de non-qualité et l’usure sur nos corps et nos esprits sont trop souvent sous-esti­mées.

    La ques­tion est : Où avez-vous envie de travailler ? Où vos colla­bo­ra­teurs ont-ils envie de travailler ? Combien de temps tien­dront-ils avant d’être usés et rési­gnés, sans moti­va­tion ni initia­tive ? Qui voulez-vous atti­rer ?

    Cet aspect est trop souvent oublié dans la logique produc­ti­viste du retour sur inves­tis­se­ment, pour­tant ce sont les ques­tions essen­tielles : À côté de l’im­por­tance du dyna­misme de l’équipe, tout gain de produc­ti­vité lié à une baisse des exigences revient à travailler à la bougie pour écono­mi­ser l’élec­tri­cité.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY par Intan­gi­bleArts

  • Malgré-moi

    Malgré-moi

    Je sais que j’ai parfois le regard qui plonge, malgré-moi. Je suis conscient que ça peut être gênant pour la personne en face, et du coup ça l’est proba­ble­ment au moins autant pour moi.

    En être conscient n’aide pas tant que ça. Essayer acti­ve­ment d’évi­ter quelque chose sous la vue, c’est comme essayer de ne pas penser à une idée. Plus on essaye, moins on y arrive. À force l’es­prit ou le regard finissent par faire des aller-retours et l’es­prit n’est plus occupé que par ça. Bref, quand je m’en rends compte, non seule­ment ça n’ar­range rien mais en plus ça rend diffi­cile de suivre quoi que ce soit d’autre.

    Ça ne veut pas dire que je n’es­saye pas de corri­ger, mais je sais mes résul­tats large­ment impar­faits. Ce d’au­tant que je ne m’en rends parfois simple­ment pas compte.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-SA par Madi2i

  • [Photo] D’autres photos de mon chemin

    Réel
    J’avais publié quelques photos de mes premiers pas. J’en ai supprimé quelques unes, j’en ai retra­vaillé une ou deux. Il manquait surtout la seconde série, que je vais donc publier au fur et à mesure, en atten­dant de travailler avec quelqu’un d’autre.

    En voici la première (les autres ne seront proba­ble­ment pas annon­cées ici, et encore moins sur Twit­ter, pensez à vous abon­ner direc­te­ment là-bas).

    Comme précé­dem­ment, tout feed­back franc et appro­fondi qui me permet d’avan­cer sera plus qu’ap­pré­cié, qu’il soit ici, sur place ou par email.

    Sur Flickr, pensez à désac­ti­ver le Safe Search dans vos para­mètres pour voir plus que la première photo.

  • Non Amazon n’est pas moins cher (sur le livre)

    Je suis toujours profon­dé­ment frus­tré quand on me dit ache­ter ses livres sur Amazon « parce que c’est moins cher ».

    En France les livres sont vendus partout au même prix, celui fixé par l’édi­teur. Ce prix unique est garanti par la loi. Même les promo­tions, prix cassés et autres livres gratuits sont déci­dés par l’édi­teur et appli­cable chez tous les commerçants au même moment, sans excep­tion. Tout au plus les librai­ries peuvent appliquer une réduc­tion de 5%, ce qu’elles font quasi­ment toutes au moins sous forme de carte de fidé­lité mais qui ne paiera même pas une place de cinéma à la fin de l’an­née.

    Mais c’est certain que ce type de présen­ta­tion avec un « prix Amazon » est très trom­peur :

    Donc non, Amazon n’est pas moins cher que la FNAC, que votre super­mar­ché, ou que le site de votre libraire. Pas sur le livre français, ni papier ni numé­rique.

  • Faut-il éteindre la CNIL ?

    Sérieu­se­ment, on envi­sage de faire aujourd’­hui exac­te­ment ce qu’on voulait empê­cher en créant la CNIL : Croi­ser tous les fichiers publics, spéci­fique­ment ceux qui tracent des ques­tions sociales (retraite, famille, mala­die, emploi, mini­mums sociaux).

    On avait déjà croisé toute une série de fichiers poli­ciers, accepté d’avoir eu pendant des années nombre de fichiers poli­ciers offi­ciels non décla­rés, avec des infor­ma­tions obso­lètes et souvent fausses (STIC, je pense à toi), parfois tota­le­ment illé­gales (traçage des rom et gens du voyage). Au mieux on a fait passé des lois quelques années après pour les légi­ti­mer. Au mieux on a eu droit à un entre­fi­let dans la presse.

    Côté État, la CNIL n’a de toutes façons qu’un rôle consul­ta­tif dans nombre de cas. Le pire c’est quand son président vote au Sénat pour des projets que la CNIL réprouve. Joie.

    Côté collec­ti­vi­tés, la vidéo surveillance exces­sive qui ne respecte ni la propor­tion­na­lité ni la légis­la­tion sur les règles d’ex­ploi­ta­tion est plutôt la norme que l’ex­cep­tion, quand elle est décla­rée. Au pire on corri­gera quand on se fera taper sur les doigts.

    Côté privé le nombre de fichiers non décla­rés ou hors la loi est juste phéno­mé­nal. Le trai­te­ment des données person­nelles est fait quasi­ment sans limi­ta­tion ni précau­tions. Négli­gence fautive ? Fuite de données person­nelles ? Usage délic­tueux ? au pire il y a un rappel à la loi. Les sanc­tions sont excep­tion­nelles et abso­lu­ment pas dissua­sives.

    Notre CNIL produit de très belles recom­man­da­tions mais au final, elle sert à quoi ? Je suis volon­tai­re­ment provo­ca­teur, mais elle est à la fois stricte à la fois échoue à proté­ger les données du citoyen de l’état, des collec­ti­vi­tés publiques, et des entre­prises privées.

  • Timings en confé­rences

    Quelques retours pour les orga­ni­sa­teurs de confé­rences à propos des timings :

    Annon­cez que vous respec­te­rez les heures stric­te­ment, faites le.

    Respec­ter les timings c’est juste essen­tiel. Quoi qu’il se passe (ou presque), vous commen­cez à l’heure dite, vous finis­sez à l’heure dite. Si ça veut dire écour­ter la session d’un inter­ve­nant, faites le. Si ça veut dire couper un inter­ve­nant qui ne s’ar­rête pas, faites le. Si ça veut dire commen­cer avec une salle qui n’est pas encore complète, faites le.

    Si jamais vous avez du prendre du retard. Soit vous annon­cez expli­ci­te­ment partout un nouveau plan­ning en le placar­dant en gros partout, soit vous rattra­pez le retard immé­dia­te­ment (oui, l’in­ter­ve­nant en cours aura une session plus courte, tant pis).

    20% du temps pour les ques­tions

    Pour les sessions de plus de 20 minutes, prévoyez 20% du temps pour les ques­tions (10% est un strict mini­mum et jamais en dessous de 5 minutes).

    Annon­cez-le à l’avance à l’in­ter­ve­nant, sur place sur les plan­ning, mais surtout : Faites le respec­ter, même si ça veut dire couper l’in­ter­ve­nant.

    Dans tous les cas, prévoyez et annon­cez un moyen pour le public de discu­ter avec l’in­ter­ve­nant s’il reste des ques­tions en fin de timing.

    Gardez les pauses

    Pas moins d’1h30 pour déjeu­ner (bien plus si chacun part déjeu­ner à l’ex­té­rieur) et au moins une pause de 20 minutes mini­mum par demie-jour­née. Souve­nez-vous que les gens sont souvent aussi là pour discu­ter et pas que pour écou­ter comme devant une vidéo (sinon ils écou­te­raient des vidéos).

    Si vous avez plusieurs salles en paral­lèle, gardez au moins 10 minutes pour chan­ger de salles. Vous ne serez pas les premiers à tenter de mettre juste 5 minutes, pour plein de raisons qui vous semblent excel­lentes. Plein de gens l’ont fait avant vous, ils se sont tous toujours plan­tés.

    Lais­ser du temps aux inter­ve­nants

    5 minutes suffisent pour faire germer une idée, 20 minutes pour faire passer une émotion. Si vous devez expliquer, appro­fon­dir, faire de la tech­nique, le format de 45–50 minutes est essen­tiel. En dessous vous reste­rez à la surface.

    Pour des ateliers c’est 1h30 mini­mum mais je vous encou­rage à envi­sa­ger 2h comme format type.

    Commen­cer tôt, finir tôt

    Vous pouvez géné­ra­le­ment commen­cer tôt. Annon­cez au moins un accueil tôt le premier jour pour gérer les entrées (ça prend du temps, la plupart des déra­pages de plan­ning commencent à cause de ça).

    Par contre ne finis­sez pas après 18h, sinon une partie du public partira avant la fin. Une partie signi­fi­ca­tive du public partira même à 17h30 le dernier jour pour prendre un train ou un avion. Prévoyez votre plan­ning en fonc­tion.

  • Le coût du travail est désor­mais moins élevé en France qu’en Alle­magne

    Le coût du travail est désormais moins élevé en France qu'en AllemagneMoi je dis « enfin ! ».

    D’au­tant que c’est une vue tronquée parce que la France est aussi plus produc­tive que l’Al­le­magne par heure travaillée, d’en­vi­ron 2% d’après les chiffres OCDE. Au final la même produc­tion coûte­rait alors entre 6 et 7% de moins en France qu’en Alle­magne. C’est énorme !

    Je dis « enfin ! » parce qu’on va pouvoir montrer que ce n’est pas le problème, que ça ne va rien résoudre. Si ça résol­vait quelque chose, la Grèce ou l’Es­pagne seraient en plein boom.

    Main­te­nant, si ça ne résout rien, ça me fait mal quand même, comme à chaque fois qu’on se tire une balle dans le pied :

    On vient juste d’an­non­cer qu’on joue le dumping sur le coût du travail, la concur­rence à ce niveau avec notre voisin euro­péen prin­ci­pal. Avec ce genre de commu­ni­ca­tion on va bien ramer pour expliquer aux entre­prises qu’elles feraient mieux de rester chez nous plutôt qu’al­ler au Bangla­desh, en Rouma­nie ou même plus proche mais moins cher qu’en France.

    Si le but pour­suivi est de jouer le moins disant social pour dimi­nuer le coût, non seule­ment on ne pourra pas gagner mais ça va être un désastre humain.

    À force de consi­dé­rer que 99% de la popu­la­tion ne sont qu’un coût pour les 1% qui détiennent le capi­tal, on va vrai­ment faire explo­ser le modèle social…