Auteur/autrice : Éric

  • [Photo] D’autres photos de mon chemin

    Réel
    J’avais publié quelques photos de mes premiers pas. J’en ai supprimé quelques unes, j’en ai retra­vaillé une ou deux. Il manquait surtout la seconde série, que je vais donc publier au fur et à mesure, en atten­dant de travailler avec quelqu’un d’autre.

    En voici la première (les autres ne seront proba­ble­ment pas annon­cées ici, et encore moins sur Twit­ter, pensez à vous abon­ner direc­te­ment là-bas).

    Comme précé­dem­ment, tout feed­back franc et appro­fondi qui me permet d’avan­cer sera plus qu’ap­pré­cié, qu’il soit ici, sur place ou par email.

    Sur Flickr, pensez à désac­ti­ver le Safe Search dans vos para­mètres pour voir plus que la première photo.

  • Non Amazon n’est pas moins cher (sur le livre)

    Je suis toujours profon­dé­ment frus­tré quand on me dit ache­ter ses livres sur Amazon « parce que c’est moins cher ».

    En France les livres sont vendus partout au même prix, celui fixé par l’édi­teur. Ce prix unique est garanti par la loi. Même les promo­tions, prix cassés et autres livres gratuits sont déci­dés par l’édi­teur et appli­cable chez tous les commerçants au même moment, sans excep­tion. Tout au plus les librai­ries peuvent appliquer une réduc­tion de 5%, ce qu’elles font quasi­ment toutes au moins sous forme de carte de fidé­lité mais qui ne paiera même pas une place de cinéma à la fin de l’an­née.

    Mais c’est certain que ce type de présen­ta­tion avec un « prix Amazon » est très trom­peur :

    Donc non, Amazon n’est pas moins cher que la FNAC, que votre super­mar­ché, ou que le site de votre libraire. Pas sur le livre français, ni papier ni numé­rique.

  • Faut-il éteindre la CNIL ?

    Sérieu­se­ment, on envi­sage de faire aujourd’­hui exac­te­ment ce qu’on voulait empê­cher en créant la CNIL : Croi­ser tous les fichiers publics, spéci­fique­ment ceux qui tracent des ques­tions sociales (retraite, famille, mala­die, emploi, mini­mums sociaux).

    On avait déjà croisé toute une série de fichiers poli­ciers, accepté d’avoir eu pendant des années nombre de fichiers poli­ciers offi­ciels non décla­rés, avec des infor­ma­tions obso­lètes et souvent fausses (STIC, je pense à toi), parfois tota­le­ment illé­gales (traçage des rom et gens du voyage). Au mieux on a fait passé des lois quelques années après pour les légi­ti­mer. Au mieux on a eu droit à un entre­fi­let dans la presse.

    Côté État, la CNIL n’a de toutes façons qu’un rôle consul­ta­tif dans nombre de cas. Le pire c’est quand son président vote au Sénat pour des projets que la CNIL réprouve. Joie.

    Côté collec­ti­vi­tés, la vidéo surveillance exces­sive qui ne respecte ni la propor­tion­na­lité ni la légis­la­tion sur les règles d’ex­ploi­ta­tion est plutôt la norme que l’ex­cep­tion, quand elle est décla­rée. Au pire on corri­gera quand on se fera taper sur les doigts.

    Côté privé le nombre de fichiers non décla­rés ou hors la loi est juste phéno­mé­nal. Le trai­te­ment des données person­nelles est fait quasi­ment sans limi­ta­tion ni précau­tions. Négli­gence fautive ? Fuite de données person­nelles ? Usage délic­tueux ? au pire il y a un rappel à la loi. Les sanc­tions sont excep­tion­nelles et abso­lu­ment pas dissua­sives.

    Notre CNIL produit de très belles recom­man­da­tions mais au final, elle sert à quoi ? Je suis volon­tai­re­ment provo­ca­teur, mais elle est à la fois stricte à la fois échoue à proté­ger les données du citoyen de l’état, des collec­ti­vi­tés publiques, et des entre­prises privées.

  • Timings en confé­rences

    Quelques retours pour les orga­ni­sa­teurs de confé­rences à propos des timings :

    Annon­cez que vous respec­te­rez les heures stric­te­ment, faites le.

    Respec­ter les timings c’est juste essen­tiel. Quoi qu’il se passe (ou presque), vous commen­cez à l’heure dite, vous finis­sez à l’heure dite. Si ça veut dire écour­ter la session d’un inter­ve­nant, faites le. Si ça veut dire couper un inter­ve­nant qui ne s’ar­rête pas, faites le. Si ça veut dire commen­cer avec une salle qui n’est pas encore complète, faites le.

    Si jamais vous avez du prendre du retard. Soit vous annon­cez expli­ci­te­ment partout un nouveau plan­ning en le placar­dant en gros partout, soit vous rattra­pez le retard immé­dia­te­ment (oui, l’in­ter­ve­nant en cours aura une session plus courte, tant pis).

    20% du temps pour les ques­tions

    Pour les sessions de plus de 20 minutes, prévoyez 20% du temps pour les ques­tions (10% est un strict mini­mum et jamais en dessous de 5 minutes).

    Annon­cez-le à l’avance à l’in­ter­ve­nant, sur place sur les plan­ning, mais surtout : Faites le respec­ter, même si ça veut dire couper l’in­ter­ve­nant.

    Dans tous les cas, prévoyez et annon­cez un moyen pour le public de discu­ter avec l’in­ter­ve­nant s’il reste des ques­tions en fin de timing.

    Gardez les pauses

    Pas moins d’1h30 pour déjeu­ner (bien plus si chacun part déjeu­ner à l’ex­té­rieur) et au moins une pause de 20 minutes mini­mum par demie-jour­née. Souve­nez-vous que les gens sont souvent aussi là pour discu­ter et pas que pour écou­ter comme devant une vidéo (sinon ils écou­te­raient des vidéos).

    Si vous avez plusieurs salles en paral­lèle, gardez au moins 10 minutes pour chan­ger de salles. Vous ne serez pas les premiers à tenter de mettre juste 5 minutes, pour plein de raisons qui vous semblent excel­lentes. Plein de gens l’ont fait avant vous, ils se sont tous toujours plan­tés.

    Lais­ser du temps aux inter­ve­nants

    5 minutes suffisent pour faire germer une idée, 20 minutes pour faire passer une émotion. Si vous devez expliquer, appro­fon­dir, faire de la tech­nique, le format de 45–50 minutes est essen­tiel. En dessous vous reste­rez à la surface.

    Pour des ateliers c’est 1h30 mini­mum mais je vous encou­rage à envi­sa­ger 2h comme format type.

    Commen­cer tôt, finir tôt

    Vous pouvez géné­ra­le­ment commen­cer tôt. Annon­cez au moins un accueil tôt le premier jour pour gérer les entrées (ça prend du temps, la plupart des déra­pages de plan­ning commencent à cause de ça).

    Par contre ne finis­sez pas après 18h, sinon une partie du public partira avant la fin. Une partie signi­fi­ca­tive du public partira même à 17h30 le dernier jour pour prendre un train ou un avion. Prévoyez votre plan­ning en fonc­tion.

  • Le coût du travail est désor­mais moins élevé en France qu’en Alle­magne

    Le coût du travail est désormais moins élevé en France qu'en AllemagneMoi je dis « enfin ! ».

    D’au­tant que c’est une vue tronquée parce que la France est aussi plus produc­tive que l’Al­le­magne par heure travaillée, d’en­vi­ron 2% d’après les chiffres OCDE. Au final la même produc­tion coûte­rait alors entre 6 et 7% de moins en France qu’en Alle­magne. C’est énorme !

    Je dis « enfin ! » parce qu’on va pouvoir montrer que ce n’est pas le problème, que ça ne va rien résoudre. Si ça résol­vait quelque chose, la Grèce ou l’Es­pagne seraient en plein boom.

    Main­te­nant, si ça ne résout rien, ça me fait mal quand même, comme à chaque fois qu’on se tire une balle dans le pied :

    On vient juste d’an­non­cer qu’on joue le dumping sur le coût du travail, la concur­rence à ce niveau avec notre voisin euro­péen prin­ci­pal. Avec ce genre de commu­ni­ca­tion on va bien ramer pour expliquer aux entre­prises qu’elles feraient mieux de rester chez nous plutôt qu’al­ler au Bangla­desh, en Rouma­nie ou même plus proche mais moins cher qu’en France.

    Si le but pour­suivi est de jouer le moins disant social pour dimi­nuer le coût, non seule­ment on ne pourra pas gagner mais ça va être un désastre humain.

    À force de consi­dé­rer que 99% de la popu­la­tion ne sont qu’un coût pour les 1% qui détiennent le capi­tal, on va vrai­ment faire explo­ser le modèle social…

  • Le droit du travail est un frein à l’em­bauche pour 92 % des TPE

    L’étude montre par ailleurs que le Pacte de respon­sa­bi­lité et de soli­da­rité, mis en place pour relan­cer l’ac­ti­vité écono­mique, a pu avoir un effet réces­sif en 2014, du moins pour ce qui concerne les créa­tions d’em­plois. […]  « Sur une base de 1 million d’en­tre­prises ayant au moins 1 sala­rié, si 22 % ont reporté une déci­sion d’em­bauche, ce sont 220.000 emplois qui n’ont pas été créés en 2014 »

    Et bien oui. On embauche parce qu’on en a besoin. Un allè­ge­ment peut faci­li­ter une nouvelle embauche dans une TPE ou éven­tuel­le­ment ajou­ter une personne de plus dans une embauche multiple de PME, mais c’est à la marge.

    Par contre le jeu fiscal se calcule très bien pour déci­der d’à partir de quand on va faire l’em­bauche. Si ça permet de gagner un peu, on va tirer sur la corde plus que prévu et retar­der l’em­bau­che… et poten­tiel­le­ment l’in­ves­tis­se­ment qui va avec. Bref, impact néga­tif.

    Le pire c’est qu’à la mise en oeuvre le gouver­ne­ment et les chefs d’en­tre­prise vont faire une jolie opéra­tion de commu­ni­ca­tion pour montrer que les aides fonc­tionnent : « Ça créé de l’em­ploi, il suffit de regar­der combien de nouvelles embauches il y a eu début 2015 par rapport à fin 2014 ». Malheu­reu­se­ment ça sera juste l’ef­fet d’em­bauches retar­dées, donc qui ont baissé les chiffres 2014 pour rele­ver d’au­tant les chiffres 2015. Tota­le­ment arti­fi­ciel quoi…

    Un chiffre à prendre avec précau­tion, car tous les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic seront exoné­rés de charges à partir de janvier 2015, et pas seule­ment les salaires des person­nels embau­chés à partir de cette date.

    Pas de petits profits. Si on promet que demain ça coûtera un peu moins cher, on va déca­ler l’in­ves­tis­se­ment, même si c’est juste pour gagner quelques centaines d’eu­ros pendant quelques mois. Oui, déca­ler l’in­ves­tis­se­ment, au niveau du pays, ça aura forcé­ment un impact néga­tif.

    Cita­tions des Échos, qu’on peut diffi­ci­le­ment accu­ser d’être commu­niste.

    Le plus magique en fait c’est le titre :

    Le droit du travail est un frein à l’em­bauche pour 92 % des TPE

    Bref, s’il n’y avait pas de règles, ça serait plus simple d’uti­li­ser des sala­riés. Pas très éton­nant, mais j’es­père qu’on ne va pas fonder une poli­tique sur ce prin­ci­pe…

  • Brea­king sécu

    Brea­king sécu

    Parler d’échap­per à la sécu au profit d’une assu­rance privée étran­gère moins chère, et aller se détendre le lende­main devant Brea­king Bad.

    Il faudrait prendre un peu de recul mes amis. Vu de haut tout ça n’a aucun sens.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par Hans-Jörg Aleff

  • Alpi­nisme cultu­rel

    Alpi­nisme cultu­rel

    L’in­dus­trie cultu­relle s’est enga­gée dans une esca­lade légale et morale qui ferait pâlir n’im­porte quel alpi­niste chevronné. L’ou­tillage utilisé commence à être grave­ment risqué sur le long terme au niveau des liber­tés et de la vie de tous les jours. Même pour l’in­dus­trie elle-même, le durcis­se­ment de l’en­vi­ron­ne­ment légal de la propriété intel­lec­tuelle devient une balle qu’on se tire dans le pied. Chaque jour l’en­vi­ron­ne­ment juri­dique devient de plus complexe et plus incer­tain, la capa­cité d’in­no­va­tion et de créa­tion s’écrasent. Seuls les copy­right-bot et copy­right-troll sont floris­sants.

    On conti­nue à esca­la­der pour rien, en pensant que chaque nouvel ajout permet­tra de reve­nir magique­ment des années en arrière, ou du moins de frei­ner la chute inexo­rable. Bien entendu, en plus d’être dange­reux pour tout le monde, le pire c’est que ça ne fonc­tionne simple­ment pas. Personne n’a rien à y gagner.

    Cette guerre est perdue. Les batailles dure­ront peut être encore un, trois, cinq, dix, vingt ans, peut-être même plus, mais l’is­sue est inexo­rable : Si on conti­nue la fuite en avant jusqu’à ce que toute la cordée décroche, on va juste s’écra­ser en bas et on n’aura plus rien. Pas même une mauvaise alter­na­tive. Rien.

    Il est encore temps de s’ar­rê­ter, d’ima­gi­ner autre chose. Peu importe que cette autre chose soit insa­tis­fai­sant ou mora­le­ment injuste. La ques­tion n’est pas là. Elle n’est plus là. Il faut accep­ter d’ar­rê­ter de grim­per, accep­ter de redes­cendre pour aller ailleurs, même si ça nous coûte énor­mé­ment, parce que c’est la seule solu­tion pour conti­nuer de vivre.

    Justi­fier l’es­ca­lade par la volonté de faire survivre le modèle est un manque de recul flagrant, mais le faire au nom de la légi­ti­mité de sa cause c’est juste être hors sujet. Le poids écono­mique de l’in­dus­trie cultu­relle garan­tit de tenir encore quelques temps, surtout renforcé par le poids de l’État. Ça ne sera au final que du poids en plus lors du décro­chage. Il serait telle­ment plus rentable de profi­ter de ce refuge tempo­raire pour commen­cer à descendre et chan­ger de chemin…

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-SA par cris­tian ruberti

  • Archi­ver le web

    Archi­ver le web

    J’adore le prin­cipe de la wayback machine de l’ini­tia­tive Inter­net Archive. Ils indexent le web et gardent une archive des versions rencon­trées. On peut revoir les conte­nus qui ont disparu du web, ou consul­ter des anciennes versions de conte­nus qui ont changé entre temps.

    Et si on réuti­li­sait l’ini­tia­tive à titre person­nel ? Pouvoir retrou­ver les conte­nus déjà visi­tés, même s’ils ont été reti­rés ou ont été amen­dés. Avec un peu de bidouille on pour­rait même recher­cher à travers nos archives.

    C’est ce que propose l’IIPC avec le projet open­way­back. Pour ceux qui ne veulent pas utili­ser pywb.

    Je pense de plus en plus à me consti­tuer mon archive : Au moins avec les pages que je mets en favori, celles que je lie à partir de mon blog, les liens que j’en­re­gistre dans Pocket, que je lis dans mon flux Twit­ter ou que j’y pose moi-même. Peut-être même que ça vaudrait le coup d’en­re­gis­trer tout ce qui passe dans mon histo­rique de navi­ga­tion.

    Pour l’ins­tant je n’ai jamais sauté le pas, mais est-ce si complexe ? pas certain. Il suffi­rait d’un peu de temps, d’un peu de code et de stockage en assez grande quan­tité. Rien d’in­fai­sable.

    Entre temps, d’autres se mettent en tête d’ar­chi­ver le web, tout le web. Rien que ça. L’In­ter­net Archive n’est qu’une compo­sante parmi d’autres reliées grâce à Memento. L’Archive Team fait un travail paral­lèle : Eux réus­sisent à archi­ver les conte­nus de quelques services en vue avant qu’ils ferment, les conte­nus des redi­rec­teurs d’URL, et même les conte­nus FTP.

    Le web gros­sit à une vitesse formi­dable mais les possi­bi­li­tés de stockage restent suffi­sam­ment impor­tantes pour qu’ar­chi­ver le web soit du domaine du possible.

    Photo d’en­tête sous licence CC BY-NC-ND par Pietro­mas­simo Pasqui

  • Suis-je dans la classe moyenne ?

    La classe moyenne a ça de bien que tout le monde croit y être. Il faut bien que certains se trompent.

    Alors petit calculs, à faire en cumu­lant sur toute la famille, adultes et enfants :

    • Prenez tous vos salaires nets de l’an­née, primes, heures supplé­men­taires et inté­res­se­ments compris, pas d’ex­cep­tion
    • Ajou­tez tous vos autres reve­nus et rentes : inté­rêts d’épargne, assu­rance chômage, retraite, indem­ni­tés d’élu, reve­nus loca­tifs, …
    • Ajou­tez encore toutes les pres­ta­tions sociales : Allo­ca­tions fami­liales, allo­ca­tions loge­ment, aides à la garde d’en­fants, …
    • Reti­rez ensuite les impôts directs : impôt sur le revenu, taxe d’ha­bi­ta­tion, CSG et CRDS si elles n’ont pas déjà été comp­tées autre­ment

    Voilà, vous avez le revenu dispo­nible de votre ménage.

    Ce revenu dispo­nible est à divi­ser par les unités de consom­ma­tion. Il faut comp­ter 1 pour le premier adulte, puis ajou­ter 0.5 par adulte ou enfant de plus de 14 ans, 0.3 par enfant de moins de 14 ans (atten­tion, contrai­re­ment aux impôts, le conjoint compte pour 0.5 et pas pour 1). Une famille de deux adultes avec un enfant de 16 ans et un de 12 ans aura donc 2,3 unités de consom­ma­tions.

    En sortie de divi­sion vous avez votre niveau de vie au sens de l’INSEE.

    La classe moyenne se situe grosso modo entre 15 500 et 28 500 € par an.

    Pour ceux qui veulent du détail, seuls les chiffres de 2011 sont dispo­nibles (j’ai donc fait une approxi­ma­tion au doigt mouillé à partir de là pour cadrer à plus récent). Le chiffre tout à droite est la borne supé­rieure du décile de décile, on consi­dère que sont dans la classe moyenne les déciles 4 à 7 (donc supé­rieur au chiffre de la ligne du D3 et infé­rieur au chiffre de la ligne du D7).