Catégorie : Vie professionnelle

  • Dis tonton, pourquoi est-ce si cher un indé­­pen­­dant ? – v2

    La précé­dente grille datait de 2013. Elle tourne encore mais elle me gêne. Certains chiffres étaient esti­més à la hache. Rien que la fisca­lité était appro­chée avec un 46% non justi­fié.

    Depuis j’ai refait mes grilles quand je me suis lancé, puis les ai amélio­rées suite à mon bilan l’an­née dernière. Je ne peux pas les parta­ger vu la quan­tité d’in­for­ma­tions person­nelles mais j’ai tenté d’en extraire une version plus neutre.

    La voici donc.


    Il y a trop de para­mètres pour pouvoir tout résu­mer mais voici quelques points notables :

    Le free­lance ne compte pas toujours son loge­ment mais c’est un point signi­fi­ca­tif dans le calcul. Un espace de co-working peut vite monter à 250 ou 300 € par mois. Ceux qui travaillent de chez eux occupent une pièce. Au début on pense que ça ne coûte rien mais quand on démé­nage on compte bien une pièce dédiée en plus pour ça, à laquelle il faut ajou­ter la quote-part de charges, d’élec­tri­cité et de chauf­fage.

    Le statut d’auto-entre­pre­neur est vite super inté­res­sant même quand on se paye du maté­riel et du mobi­lier. Sur les autres statuts il faut factu­rer bien plus cher pour avoir la même chose à la fin du mois.

    Rogner sur le maté­riel et les frais ne change pas la donne. Même 1 000 € , quand c’est amorti sur plusieurs années et donc dans les 500 jours factu­rés, ça n’est pas signi­fi­ca­tif. Ne mégo­tez pas sur votre confort.

  • La moitié de l’abon­ne­ment de trans­port — deux ans après

    Le pire est le « on rembourse la moitié de votre abon­­ne­­ment de trans­­port ». Presque élimi­­na­­toire. Si respec­­ter le mini­­mum légal est vu comme un avan­­tage propre à être mentionné, je ne suis pas certain d’avoir envie d’en­­tendre le reste. […]

    La moitié de l’abon­ne­ment de trans­port

    Ce billet a deux ans et je n’ai pas grand chose à y chan­ger. C’est lui qui guide mes offres aujourd’­hui, le fait de décrire le travail et le contexte plutôt qu’une liste de tech­nos.

    Le milieu a lui un peu changé. On trouve toujours ses mêmes recru­teurs qui cherchent « un déve­lop­peur pour un éditeur logi­ciel » mais qui refusent de te dire qui avant de te faire dérou­ler ton CV, et qui à la place se vantent d’avoir un baby­foot une mutuelle ou une sortie annuelle.

    Les espaces commu­nau­taires commencent par contre à mettre des règles un peu plus strictes. Préci­sion obli­ga­toire du salaire, de l’en­tre­prise, de la présence ou non de télé­tra­vail, etc.

    On a aussi quelques recru­teurs qui fonc­tionnent diffé­rem­ment. J’ai au moins Shir­ley Almosni Chiche en tête. On y voit des annonces claires avec des noms et des chiffres, sans détours, du détail sur le fonc­tion­ne­ment interne des équipes et sur les condi­tions de travail. J’ai­me­rais bien que d’autres prennent exemple.

    C’est proba­ble­ment elle qui m’a décidé à mettre moi aussi en avant le nom de l’en­tre­prise d’ac­cueil. Je suis agacé quand les autres ne le font pas, il est normal que j’en tire moi-même les consé­quences. Bref, merci.


    J’ai juste­ment une propo­si­tion en cours un peu hors des habi­tudes, avec un « bring your own team ». Profi­tez-en !

  • Je recrute une équipe

    Parfois j’aide au recru­te­ment pour des amis ou des boites que j’ap­pré­cie. Ici c’est pour rejoindre un respon­sable produit avec qui j’ai travaillé par le passé et que j’ap­pré­cie je cautionne.

    Cette annonce ci j’y tiens aussi parce qu’elle me permet de faire ce que je n’ai pas vu ailleurs : Recru­ter une équipe et des gens qui se connaissent déjà.

    Bref, je recrute 3 déve­lop­peurs ou déve­lop­peuses, dont un ou une lead.

    Vous pouvez évide­ment venir seul·e mais profi­tez-en si vous avez envie de postu­ler ensemble avec des anciens collègues avec qui vous vous enten­dez bien, ou des amis avec qui vous parlez de travailler ensemble un jour depuis long­temps. C’est l’oc­ca­sion.

    Le second point dans la créa­tion d’une équipe c’est que c’est à vous de mettre en place les orga­ni­sa­tions et l’ADN qui vous semble perti­nents. Il y a une feuille blanche et si vous savez ce que vous voulez et pourquoi, on vous écou­tera. Profi­tez-en.


    📑 : La refonte complète d’un outil de GED exis­tant qui a des utili­sa­teurs dans le public et dans le privé.

    🗺 : Lyon sud, sur les trans­ports en commun, mais une équipe en télé­tra­vail complet hors de Lyon est aussi envi­sa­geable.

    🏢 : Une PME de 70 personnes, établie depuis des années sur son domaine.

    👥 : Pour consti­tuer une équipe de 5 à 7 avec un respon­sable produit (personne super avec qui j’ai déjà travaillé), une respon­sable UX, et poten­tiel­le­ment un alter­nant dans le futur.

    🔧 : Serveur d’API en PHP – Symfony. Appli­ca­tion cliente en Types­cript – Angu­lar. Héber­ge­ment Azure.

    💶 : C’est toujours évidem­ment adap­table suivant qui candi­date mais les four­chettes imagi­nées sont respec­ti­ve­ment de 35 à 45 k€ pour un·e dev confir­mé·e, envi­ron 3 ans d’ex­pé­rience, et 45 à 55 k€ pour un·e lead.

    La descrip­tion plus complète est sur E3D5.

    Vous m’ai­de­riez en faisant circu­ler autour de vous (je valo­rise forte­ment les personnes dans mon réseau de confiance ou recom­man­dées par quelqu’un de mon réseau de confiance).

    N’hé­si­tez pas à me contac­ter pour plus d’in­for­ma­tions.

  • Respon­sa­bi­lité d’équipe

    De ton point de vue, le bien être de l’équipe c’est la respon­sa­bi­lité du tech lead ou c’est une respon­sa­bi­lité partagé ?

    Les deux mon capi­taine. Ça peut être à la fois le rôle de quelqu’un de précis dans l’équipe ou hors de l’équipe, et la respon­sa­bi­lité collec­tive de l’en­semble de l’équipe.


    Le rôle c’est celui du CTO, du VP of Engi­nee­ring, d’un Engi­nee­ring Mana­ger ou de l’Of­fice Mana­ger. Ça peut aussi être une personne dési­gnée dans l’équipe elle-même.

    Est-ce que ça peut-être le tech lead ? Pourquoi pas. J’ai tendance à réser­ver cette étiquette pour des rôles liés à l’exé­cu­tion tech­nique plus qu’à l’or­ga­ni­sa­tion et à l’hu­main mais chacun met bien ce qu’il veut derrière les termes.


    L’as­tuce c’est que j’ai parlé de rôle, pas de respon­sa­bi­lité.

    Un rôle c’est quelqu’un qui est chargé de réflé­chir, de dédier du temps, de réali­ser certaines actions, éven­tuel­le­ment d’avoir ou construire une exper­tise. Ça s’ar­rête là.

    Ma vision de l’équipe c’est un grou­pe­ment de personnes avec des rôles diffé­rents mais qui colla­borent à un objec­tif.

    La respon­sa­bi­lité, quel que soit le sujet, elle est collec­tive.

    N’im­porte quel membre de l’équipe est en droit et même en devoir de contri­buer à n’im­porte quel sujet à partir du moment où il a quelque chose de perti­nent à appor­ter.

    C’est aussi vrai concer­nant le bien-être de l’équipe. C’est surtout vrai concer­nant le bien-être de l’équipe.


    Je ne voudrais certai­ne­ment pas travailler avec quelqu’un qui pour­rait colla­bo­rer au bien-être du groupe et qui s’en abstient parce que « ce n’est pas son boulot ».

    Au mini­mum, il lève le sujet à une réunion de synchro ou à une rétros­pec­tive et, collec­ti­ve­ment, l’équipe consi­dère que son temps est mieux utilisé autre­ment. En ce cas il y a forcé­ment aussi une discus­sion de ce qui doit être fait et une autre personne s’est proposé de s’en char­ger.

    Si ça ne fonc­tionne pas, quelqu’un lèvera la main à une autre réunion de synchro ou une autre rétros­pec­tive, et on en tirera les leçons. Proba­ble­ment qu’on chan­gera de personne pour s’en char­ger.

    Dans tous les cas, même lever la main est une action. Personne ne s’en désin­té­resse, personne ne se désim­plique, personne ne se dit que ce n’est pas sa respon­sa­bi­lité.

    Dans une équipe il y a des rôles diffé­rents mais la respon­sa­bi­lité est collec­tive.


    Pour que ça fonc­tionne il faut que l’équipe soit auto­nome. Il faut qu’elle soit libre de son orga­ni­sa­tion interne, avec des moyens adap­tés et un peu de temps libre pour faire ce qui lui semble néces­saire.

    Si l’équipe est dépen­dante de tiers, qu’elle n’a pas les moyens adéquats ou qu’elle n’a aucune liberté d’ac­tion, ça ne fonc­tion­nera pas.

    Si l’équipe rejette la respon­sa­bi­lité du bien-être sur le tech lead, c’est proba­ble­ment qu’un de ces points là n’est pas en place, ou n’a pas été expli­cité avec assez de clarté.

    Après il y a aussi des déve­lop­peurs qui expli­ci­te­ment souhaitent rester dans une posture d’exé­cu­tion, sans prendre de respon­sa­bi­li­tés. C’est tout à fait respec­table, mais ce n’est pas ce que je cherche dans mes recru­te­ments.


    E3;D5 — venez en discu­ter

  • Si quelqu’un dans votre réseau…

    Ça fait long­temps que poster dans un site d’an­nonce ne suffit plus à recru­ter les bonnes personnes pour des postes tech­niques dans l’in­for­ma­tique.

    On fonc­tionne par réseau et par recom­man­da­tions. Trou­ver la bonne personne demande d’avoir construit et main­tenu un réseau de qualité, d’avoir l’ex­per­tise tech­nique et humaine pour cibler la bonne personne, et d’avoir la répu­ta­tion qui permet d’être crédible en démar­chant ce poten­tiel candi­dat pour qu’il se dise prêt à sauter le pas.

    Il y a des gens dont c’est le métier. Un recru­teur payé au succès — je ne croise quasi­ment plus que ça — facture géné­ra­le­ment 20 à 25% de la rému­né­ra­tion brute annuelle de la personne recru­tée, parfois assorti d’une rému­né­ra­tion fixe supplé­men­taire quand il faut aider à défi­nir et forma­li­ser l’offre.


    La recherche et la quali­fi­ca­tion initiale sont chro­no­phages. Cons­ti­tuer un réseau et le solli­ci­ter de façon perti­nente est ines­ti­mable.

    Quand vous, recru­teurs, me deman­dez de solli­ci­ter mon propre réseau profes­sion­nel pour vous faire passer des noms de candi­dats perti­nents, vous êtes en train de vous adres­ser à un profes­sion­nel pour lui deman­der de faire une partie de votre métier.

    Faites-moi une offre commer­ciale que vous pren­driez vous-même au sérieux si un collègue vous la trans­met­tait, avec donc un partage légi­time de la rému­né­ra­tion atten­due pour ce recru­te­ment.

    C’est aussi simple que cela. Si vous trou­ve­riez insul­tant qu’un collègue vous propose 250 € ou 500 € de bons d’achats pour une recherche réus­sie, je risque de ne pas le perce­voir diffé­rem­ment (surtout si je ne vous connais ni d’Ève ni d’Adam et que vous m’avez trouvé avec une simple recherche de mots clefs).


    Dans l’im­mo­bi­lier l’usage est de rému­né­rer à 50/50 entre l’agence qui trouve l’ache­teur et celle qui trouve le vendeur, mais c’est un marché où l’offre est plus rare que la demande.

    Pour les recru­te­ment tech, la pres­ta­tion est diffé­rente mais la demande est aussi plus rare que l’offre et il s’agit de travailler en solli­ci­tant un réseau person­nel plutôt que par de simples annonces. On peut imagi­ner plusieurs choses, mais le gratuit ou le rému­néré au mieux quelques centaines d’eu­ros en bons d’achat, c’est insul­tant.

  • Les petits avan­tages

    Je vois que certaines entre­prises tentent d’at­ti­rer les déve­lop­peurs en offrant des abon­ne­ments Spotify ou des accès à la salle de sport.

    J’avoue ne pas comprendre.

    Un déve­lop­peur c’est 2 000 à 4 000 € nets mensuels. Pensez-vous vrai­ment qu’il va choi­sir votre entre­prise à cause d’un abon­ne­ment qui lui coûtera moins de 10 € alors qu’à ce moment là il a encore des incer­ti­tudes de plusieurs centaines d’eu­ros sur ce que sera son salaire ?

    Je ne sais pas quel est le senti­ment des déve­lop­peurs ciblés, mais moi ça me donne­rait l’im­pres­sion d’être acheté avec des caca­huètes.

    Pire, je ne voudrais pas travailler avec des déve­lop­peurs qui prennent des déci­sions impor­tantes sur une base aussi peu perti­nente. C’est assez mauvais signe sur leur sérieux et sur la qualité de l’or­ga­ni­sa­tion qui en décou­lera.


    Abon­ne­ment Spotify, salle de sport, même les tickets restau­rants, la prise en charge de la mutuelle par l’en­tre­prise ou l’exis­tence d’un inté­res­se­ment sont sans inté­rêt à ce niveau.

    Je ne dis pas que ce n’est pas inté­res­sant en soi, mais un avan­tage finan­cier n’a de sens qu’au regard du salaire pour calcu­ler une rému­né­ra­tion globale. Repar­lez-en quand vous ferez une offre chif­frée.


    Il serait peut-être temps de reve­nir à des bases saines. Les déve­lop­peurs sont peut-être passion­nés mais s’ils viennent travailler pour vous c’est pour obte­nir un salaire.

    Offrez leur une vraie rela­tion profes­sion­nelle. Parlez-leur de rému­né­ra­tion, de missions, de condi­tions de travail et de temps de travail.

    Non, ce ne sont pas des concepts dépas­sés, c’est simple­ment la base de l’em­ploi que vous propo­sez.


    Si vos employés ont des enfants ou risquent d’en avoir dans les années qui viennent, ils seront proba­ble­ment inté­res­sés pour connaitre le nombre de jours de congés et de RTT. Ça permet de savoir s’il faut faire garder le petit pendant les vacances scolaires, ou si on peut parfois le faire soi-même.

    Dites aussi si leurs horaires sont flexibles pour aller amener le petit chez le méde­cin, assis­ter à la fête de l’école, ou rentrer plus tôt à la maison le jour où le conjoint a un empê­che­ment.

    Et d’ailleurs, c’est quoi les horaires habi­tuels ? Sera-t-il possible d’ame­ner le petit à l’école avant d’al­ler au travail ou de le prendre à l’école après le travail ? Une heure de garde chaque soir ça chiffre bien plus que votre abon­ne­ment Spotify à 10 €.

    Tout ça est infi­ni­ment plus impor­tant que tous vos petits avan­tages, même si c’est pour fina­le­ment dire que vous n’of­frez pas de congés et qu’il faut s’at­tendre à ne pas comp­ter ses heures ou avoir de conve­nances person­nelles. Au moins les choses sont claires dès l’an­nonce et tout le monde évitera de perdre du temps.


    Vous ne voulez pas parler salaire, ni congés, ni temps de travail ? Parlez au moins des condi­tions de travail.

    Il y a mille ques­tions possibles. Vous ne pouvez pas tout dire, ce n’est qu’une annonce, mais il y a forcé­ment quelques points posi­tifs à mettre en avant.

    Voilà quelques idées :

    Est-ce qu’on travaille dans un grand open space ou dans des petits bureaux ? De quel espace dispose chacun ? Est-ce qu’il y a des salles de réunion en nombre suffi­sant ?

    Est-ce que les postes sont du haut de gamme ou des vieux trom­blons pas chers ? A-t-on le choix entre windows, mac et linux ? Est-ce des postes portables ou fixes ? A-t-on un écran secon­daire ? peut-être deux ? De quelle qualité ? Est-ce une chaise de bureau pas cher ou un fauteuil ergo­no­mique ?

    Qui prend les déci­sions tech­niques ? Comment sont fait les arbi­trages fonc­tion­nels ? Est-ce que le déve­lop­peur inter­vient en bout de chaîne ou est-il impliqué dans la concep­tion ?

    Quel est le plan de forma­tion ? Il y en a-t-il un ? Est-ce que l’en­tre­prise permet ou incite à assis­ter à des confé­rences ? En orga­nise-t-elle ?

    Quelle est la rela­tion avec l’open source ? Est-ce que les codes sont rever­sés ? Selon quels critères ? Au nom de l’en­tre­prise ou au nom du déve­lop­peur ?

    Quel seront les évolu­tions de poste possible ? Comment le plan de carrière est-il suivi ? Par qui ?


    Bon, après si vous ne pouvez pas annon­cer de salaire, que vous ne voulez pas parler de temps de travail et que vos condi­tions de travail sont à peine passa­bles… vous avez un sérieux problème.

    Oui, bon, dans ce cas tentez d’of­frir un abon­ne­ment Spotify ou à la salle de sport. On ne sait jamais, sur un malen­ten­du…

  • La chaise de bureau

    J’ai fait un retour sur le bureau assis-debout. En même temps j’ai acheté une vraie chaise ergo­no­mique.

    Le retour est beau­coup plus mitigé.

    Forcé­ment c’est mieux que ma chaise de cuisine en bois. Indé­niable. Rien que pouvoir la régler à la bonne hauteur et avoir un peu de mousse sous les fesses est un vrai plus. Au delà… je ne sais pas. Peut-être n’ai-je simple­ment pas trouvé la bonne.


    J’ai longue­ment cher­ché, plutôt regardé sur du haut de gamme : Steel­case Think, Steel­case Please, HermanMiller Embody, Auto­no­mous ErgoC­hair. L’idée c’est qu’un haut de gamme d’oc­ca­sion vaut mieux qu’un milieu de gamme ou qu’un bas de gamme neuf. On peut trou­ver des chaises allant de 20 à 40% du prix neuf, en bon état.

    J’ai testé, trouvé quelque chose qui semblait me conve­nir avec une RH Logic 400, 2ndhnd la propo­sait à un prix raison­nable. Le support lombaire tota­le­ment réglable m’a plu.

    À l’usage je suis plus mitigé. La chaise est formi­dable, mais pas forcé­ment ce que je cher­chais. Il est diffi­cile en peu de temps de se faire une vraie idée lors des tests de comment on va se sentir sur le long terme. Aujourd’­hui je ne sais au point où je ne suis pas forcé­ment convaincu d’une diffé­rence signi­fi­ca­tive par rapport à des chaises de bureau milieu de gamme ailleurs.

    La frus­tra­tion est d’au­tant plus grande que j’ai eu l’oc­ca­sion de passer sur une chaise qui m’a beau­coup plu dans un bureau à parta­ger récem­ment. L’ar­rière de l’as­sise montait en même temps qu’on appuyait sur le dossier. Ça donnait une assise dyna­mique qui pendant deux jours m’a semblé très agréable (mais peut-être que là aussi, ça serait très diffé­rent sur le long terme).


    Pas de conclu­sion. Je reste convaincu qu’in­ves­tir dans un vrai fauteuil de bureau ergo­no­mique reste indis­pen­sable. Je n’ai pas forcé­ment trouvé la bonne, à voir si j’es­saie de la revendre pour en trou­ver une plus à mon goût.

  • Le bureau assis-debout

    J’ai craqué il y a deux mois.

    C’est diffi­cile à traduire. Je le lève très peu et ça m’est indis­pen­sable. Disons que je le lève 1 à 2 fois par semaine, souvent les fins d’après-midi sur les jour­nées fati­gants à base de réunions en visio. C’est peu et je ne sais même pas mesu­rer ce que ça m’ap­porte objec­ti­ve­ment en confort de travail.

    Je ne revien­drais pas dessus pour autant. Peut-être qu’il y a un effet « j’ai envie de jouer avec mon nouveau gadget » cumulé à un peu d’ef­fet placébo, mais au final je sais que je peux le monter quand j’ai besoin de chan­ge­ment, et ça fonc­tionne.

    Parfois un petit rien permet parfois de faire la diffé­rence entre une jour­née qui se termine en simple fatigue et une jour­née qui se termine en agace­ment, frus­tra­tion et ras le bol. J’ai l’im­pres­sion que ça a pu jouer ce rôle une ou deux fois en deux mois. Même si ce n’était que ça, ça mérite pour moi l’in­ves­tis­se­ment.

    Bon, il y a aussi un effet très mesu­rable de pouvoir mettre le bureau à la bonne hauteur (au lieu de régler la chaise en fonc­tion et se trou­ver dans une posi­tion qui fatigue à la longue) mais c’est plus un bonus : On trouve aussi des bureaux réglables sans la posi­tion debout.


    Il y a assez peu de choix sur les bureaux assis-debout. Je n’ai vu que trois critères perti­nents :

    • Un moteur élec­trique
    • Une fonc­tion pour mémo­ri­ser les hauteurs
    • Une bonne stabi­lité en posi­tion haute

    Je sais que le moteur et la mémo­ri­sa­tion semblent un truc de fainéant mais c’est juste indis­pen­sable. Je ne lève pas le bureau en fonc­tion d’un certain type d’ac­ti­vité qui me le rend néces­saire, je le fais pour des petits rien qui sont diffi­ciles à mesu­rer ou à perce­voir. Si lever le bureau n’avait pas un coût nul, je ne le ferais proba­ble­ment pas.

    J’in­siste d’au­tant plus faci­le­ment que c’est le retour quasi unique et géné­ral de tous ceux qui m’ont conseillé avant que je n’achète le mien. S’il est manuel ou sans mémo­ri­sa­tion, il risque de ne pas être utilisé.


    On trouve de tout et c’est cher. La struc­ture Ikea est vrai­ment très chère, et pas meilleure qu’ailleurs. De mon coté j’ai pris une struc­ture chez Flexis­pot. On la trouve parfois en promo­tion chez Amazon. J’y ai ajouté un plateau Ikea Linn­mon clair 150×75 et ça colle parfai­te­ment.

    310 € TTC l’en­semble, c’est large­ment abor­dable pour un free­lance qui ne paiera pas de TVA, d’IS, d’IR ou de coti­sa­tions sociales dessus. C’est forcé­ment un peu plus déli­cat pour un parti­cu­lier ou pour un auto-entre­pre­neur mais ça reste envi­sa­geable si c’est pour travailler plus de 40h par semaine dessus.

  • Service ou produit

    Vendre ce qu’on réalise ou réali­ser ce qu’on vend.

    Oui, c’est binaire et cari­ca­tu­ral, mais ça repré­sente tout de même quelque chose à mes yeux. C’est faire la diffé­rence entre du service et du produit.


    Sur ce critère les belles paroles ne comptent pas. Ce qui importe c’est le compor­te­ment sous la pres­sion, quand le choix est contraint.

    L’équi­libre est parfois déli­cat mais si on promet trop, si les équipes courent après les promesses, si on suit plus les demandes du clients que ses besoins, si le plan­ning est plus dicté par le client que par l’in­terne, si on parle plus de dead­lines que de solu­tions, alors on a proba­ble­ment basculé dans le service.


    Parfois il est diffi­cile de garder son cap. On finit par se perdre, ou simple­ment de ne pas réali­ser qu’on a changé de route.

    Pas de juge­ment de valeur ni de reproche, mais il est essen­tiel de savoir dans quelle direc­tion on travaille, pour qui ou pour quoi. Je sais que le terme de mission est galvaudé, mais on parle bien de ça.

  • Modèle d’or­ga­ni­sa­tion

    Et si on mettait des squads ?

    Le modèle d’or­ga­ni­sa­tion à la Spotify semble être l’apha et l’omega des équipes tech­niques.

    Oui, c’est aussi ce que j’ai tendance à mettre partout mais vous voulez que je vous dise ? Je ne le trouve pas si perti­nent pour la plupart des cas que j’ai rencon­tré.

    Modèle clas­sique Spotify

    Dans les struc­tures françaises que j’ai vu ça revient à isoler les équipes avec chacune leur propre product owner. Ça a certai­ne­ment énor­mé­ment de sens pour des socié­tés struc­tu­rées avec des groupes produit vrai­ment distincts qui peuvent avan­cer rela­ti­ve­ment isolé­ment, chacune sur un unique enjeu ou un unique produit dédié.

    Pour des star­tup et socié­tés de taille raison­nable, je vois plus de dérives que de béné­fices. Certaines ressources sont parta­gées ou sous-dimen­sion­nées, il y a plus de produits à gérer que d’équipes dispo­nibles et les enjeux qui arrivent sont répar­tis sur chaque équipe en fonc­tion des dispo­ni­bi­li­tés.

    Cette orga­ni­sa­tion matri­cielle revient rapi­de­ment à guider chaque équipe via sa propre road­map et faire du puzzle dans les back­log pour remplir chaque itéra­tion. Les équipes se marchent sur les pieds, les ressources centrales sont surchar­gées, les product owners bataille­ment pour avoir la prio­rité — ou pour comprendre laquelle est-ce — et chacun est écar­telé entre plusieurs demandes contra­dic­toires dont aucune ne cadre parfois avec sa valeur ajou­tée person­nelle.

    Vous connais­sez le « ce projet est prio­ri­taire, mais n’ou­bliez pas que [l’autre] est tout aussi urgent et qu’on ne peut pas manquer la date de [celui dont on parlait la semaine dernière] ou arrê­ter de travailler sur [la tâche de fond] pour autant » ? Tout est prio­ri­taire, parce que tout est sur une road­map d’une des équipes ou d’un des grands enjeux, ou un sujet d’at­ten­tion de tel ou tel direc­teur, et qu’on s’est entraî­nés à ne pas prio­ri­ser les sujets entre eux.

    Souvent ça se traduit par lancer plein de projets en paral­lèle à l’in­té­rieur même de chaque équipe, puis les lais­ser en sommeil avant de les finir.

    Là dedans les projets trans­ver­saux sont à élimi­ner parce qu’ils occupent les ressources des diffé­rentes road­map. On a à la fois l’im­pres­sion de ne pas assez inves­tir et d’y passer trop de temps, parce que les équipes tentent de faire tout à la fois, parfois en sous-marin.


    Mon modèle idéal ne ressemble pas à celui de Spotify, du moins pas quand l’en­vi­ron­ne­ment ne repré­sente qu’une poignée d’équipes et qu’elles jonglent chacune avec plusieurs projets et produits. J’ima­gine, à l’ins­tar des tribes de Spotify, que sur des envi­ron­ne­ments plus impor­tants il suffit géné­ra­le­ment de décou­per en mini socié­tés mais je n’ai pas envie de trop m’avan­cer sur ce point.

    Dans chaque société où je suis passé, le moment le mieux vécu à la fois par la direc­tion et par les sala­riés, de très loin, est celui où tout le monde a travaillé en même temps sur la même prio­rité.

    Tout le monde. Réel­le­ment, équipes support, marke­ting et direc­tion inclus. Je ne parle pas ici que de la R&D.

    Mon modèle c’est un gros kanban, idéa­le­ment avec un mini­mum de colonnes — souvent trois suffisent. S’il fallait cari­ca­tu­rer, je préfère faire un kanban de kanban qu’un tableau de kanban à plusieurs dimen­sions

    Graphique de John Cutler, sur twit­ter

    Le kanban global c’est une prio­ri­sa­tion commune, c’est permettre à quelqu’un de travailler sur le sujet le plus impor­tant où il appor­tera quelque chose plutôt que là où c’est indiqué dans le joli puzzle construit de façon macro.

    Tout le monde n’est pas perti­nent sur tous les sujets, mais chacun connait l’or­don­nan­ce­ment des sujets. Chacun sait qui est prio­ri­taire s’il y a un coup de main à donner ou une ressource à mono­po­li­ser. Chacun peut visua­li­ser où il est le plus perti­nent sans se repo­ser sur des comi­tés de pilo­tage et autres respon­sables projet pour faire proxy.


    On reprend les clas­siques. Une file de grands et petits enjeux, prio­ri­sés sans jamais deux projets au même niveau. Oui c’est compliqué, d’au­tant plus qu’il va falloir prio­ri­ser entre eux des enjeux marke­ting et des enjeux R&D, mais ne pas le faire c’est juste se bander les yeux. Avan­cer c’est choi­sir.

    Pas besoin de lancer des études sur ces sujets, pas besoin d’es­ti­ma­tions détaillée de charges ou de délais. On n’en fait que le strict néces­saire à savoir les prio­ri­ser.

    Je n’ai même pas besoin de savoir si quelque chose est faisable pour le prio­ri­ser. S’il s’avère que ce n’est pas faisable et bien on réagira quand on le saura, soit en reti­rant l’enjeu soit en prio­ri­sant une recherche d’al­ter­na­tive. Entre temps avan­cer dessus est ou n’est pas la prio­rité.


    Sur chaque sujet ouvert, on a un joli petit kanban habi­tuel limité aux inter­ve­nants qui permet de suivre et pilo­ter le projet.

    L’idée c’est de gérer le nombre d’enjeux en gardant un degré de liberté suffi­sant. Il faut que le nombre de sujets ouverts soit trop restreint pour que tout le monde ait une affec­ta­tion effi­cace.

    Les quelques uns qui ne sont pas sur un des sujets en cours feront avan­cer les tâches de fond, le support, la docu­men­ta­tion, les explo­ra­tions, les réso­lu­tions d’ano­ma­lie, l’ad­mi­nis­tra­tif… tout ce qui est essen­tiel mais qui ne se forma­lise pas en tant que tel.

    C’est ce qui va permettre aux gens de ne pas être quelque part par besoin mais parce que c’est là qu’ils sont le plus perti­nent. C’est aussi ce qui va permettre que l’équipe d’un projet qui se ferme ne soit pas forcé­ment la même que celle du sujet qui s’ouvre pour le rempla­cer.

    Enfin, comme dans toute gestion de back­log, c’est la limite qui va forcer les gens à avan­cer, à colla­bo­rer et à clôtu­rer les sujets.


    Mais alors pourquoi est-ce j’ai dit mettre encore partout ce vieux modèle Spotify ?

    Parfois ça reste ce qui est adapté aux besoins mais souvent c’est surtout que pour mettre en place le grand Kanban il faut que les gens soient prêts.

    Il faut que les colla­bo­ra­teurs soient prêts à aban­don­ner leurs habi­tudes, à s’im­pliquer là où ils sont néces­saires même si ça ne les botte pas toujours sans qu’on ne vienne les cher­cher. Il faut que tout le monde soit impliqué à prendre des respon­sa­bi­li­tés.

    Mais surtout il faut que la direc­tion soit prête à lâcher les road­map puzzle, à assu­rer son rôle de prio­ri­sa­tion. Il faut qu’elle soit prêt à lâcher le côté rassu­rant des plan­nings détaillés et des affec­ta­tions de ressources pour passer sur un pilo­tage par le produit et les besoins.

    Pire, il faut que le mana­ge­ment soit prêt à lâcher le contrôle et faire confiance. Toute l’or­ga­ni­sa­tion se base sur l’idée que chacun va choi­sir où aller en fonc­tion des besoins et de la colla­bo­ra­tion. Il faut tuer dans l’œuf toute idée de chef d’or­chestre qui va bouger ses pions avec suffi­sam­ment d’agi­lité.

    Bref, il faut que tout le monde soit prêt à chan­ger radi­ca­le­ment. Quand tout va bien on ne voit pas trop l’in­té­rêt (à raison). Quand ça commence à aller mal on prend rare­ment le risque, d’au­tant que la confiance néces­saire est souvent en perdi­tion à ce moment là.

    Au mini­mum il faut un mandat pour tout chan­ger, et la confiance qui va avec.