Catégorie : Politique et société

  • Why meta­data matters

    Mais ce ne sont que des méta­don­nées…

  • Le droit de grève : un ébran­le­ment géné­ral

    Depuis la loi Le Chape­lier en 1792, la grève est formel­le­ment inter­dite. Alors, tant qu’à être hors-la-loi, pourquoi l’être à moitié ? En cette aube indus­trielle, les prolé­taires s’arment aussi­tôt de bâtons, de pioches, de pierres. Les grèves sont alors brusques, brèves, violentes : elles éclatent, comme un éclair de révolte, dans une nuit de rési­gna­tion. Malgré les fusils, malgré l’ar­res­ta­tion des « meneurs », le mouve­ment ouvrier croît. Et huit ans plus tard, en 1852, le procu­reur de Lyon, toujours, lui rend presque hommage, à l’oc­ca­sion d’une grève dans la peluche, à Tarare (Rhône) : les grévistes « s’en­tre­te­naient au moyen de secours envoyés par les caisses ouvrières de Lyon. On a ainsi une nouvelle preuve de l’es­prit de soli­da­rité et de l’ef­fort d’or­ga­ni­sa­tion qui existe chez nos popu­la­tions ouvrières malgré la diffé­rence des indus­tries et sur la base unique d’une commu­nauté d’in­té­rêts de classe

    Petite histoire de la grève et de sa présence en France. Je n’en regrette pas la lecture.

  • Une affaire d’es­pion­nage fait tomber le gouver­ne­ment

    La cheffe du gouver­ne­ment péru­vien Ana Jara a été renver­sée après des révé­la­tions sur l’es­pion­nage de parle­men­taires, jour­na­listes, hommes d’af­faires par les services de rensei­gne­ment.

    — 24 heures

    Nous allons voter ces jours ci une loi qui donne des outils jamais vus à notre service de rensei­gne­ment, avec un contrôle quasi­ment inexis­tant.

    À l’ex­té­rieur les exemples se multi­plient pour montrer combien il est évident que ce sera non seule­ment inef­fi­cace mais aussi extrê­me­ment dange­reux.

    Avez-vous confiance dans votre service de rensei­gne­ment ? dans les élus et admi­nis­tra­tions qui le dirigent ? Sur quelles garan­ties est basée cette confiance sachant qu’ils opèrent actuel­le­ment illé­ga­le­ment ?

    Ce sont autant d’ou­tils que nous donnons pour les élus de demain, sans savoir qui ils seront, ni nous rendre capables de les contrô­ler ou de les limi­ter. Il n’y a aucune raison objec­tive pour croire que ces dérives ne pour­ront pas avoir lieu chez nous, ou que les contrôles prévus les limi­te­ront en quoi que ce soit. Aucune.

    Nous sommes fous.

  • The Austra­lian govern­ment can’t safe­guard Putin’s data

    Guar­dian Austra­lia broke the news that the immi­gra­tion depart­ment had inad­ver­tently disclo­sed the perso­nal infor­ma­tion, inclu­ding passport and visa numbers, of 31 world leaders in Austra­lia for the G20. Among the leaders whose details were leaked were Barack Obama, Vladi­mir Putin and Angela Merkel.

    S’ils ne sont pas capables de garder confi­den­tielles ces données là, comment pouvons nous espé­rer qu’ils garde­ront confi­den­tielles les données de tout un chacun, moins critiques et auxquelles plus de monde a accès, sans contrôle ?

    Ce n’est pas une ques­tion théo­rique, puisque les actua­li­tés se téles­copent :

    This is the same depart­ment that posted the disclo­sure of perso­nal details of nearly 10,000 adults and chil­dren, inclu­ding a third of all asylum seekers, a breach that could quite genui­nely have put lives at risk.

    — The Guar­dian

    Nous sommes sur le point, en France, d’au­to­ri­ser la surveillance de masse de tout ce qui est élec­tro­nique (et un peu plus), tout ce qu’on repro­chait hier à la NSA en se scan­da­li­sant. Nous savons déjà que c’est inac­cep­table du point de vue éthique, inef­fi­cace du point de vue pratique, et sacré­ment risqué.

  • La faute à Ève

    Et puis ils ont montré la même scène, avec le gamin noir.
    Et là, vrai­ment, SINCÈREMENT, je vous jure, ça rendait pas pareil. Là mon bide a crié : « Aaaah, oui, là ok, oui ! Là on dirait un voleur ! », avant que j’aie eu le temps de réagir.

    [….]

    C’était la télé, c’était les films, les clichés un peu trop vus mais telle­ment faciles et presque rassu­rants, c’était le discours ambiant, c’était les préju­gés idiots qu’on entend en n’étant pas d’ac­cord au fond en théo­rie mais qu’on entend quand même huit fois, dix fois, quatre-vingt-seize fois par jour et qui filtrent, petit à petit, et qui laissent une humi­dité à peine visible mais qui se trans­forme quand même en moisis­sure.

    […]

    Et j’ai réalisé d’un coup.[ …] j’ai réalisé des années après que c’est pas PARCE QUE les garçons aiment le foot qu’on parle de foot aux garçons, mais peut-être bien l’in­verse.
    J’ai touché du doigt à quel point ce sont les putains de petits cailloux qui font les putains de grandes rivières.

    […]

    J’ai avalé la pilule rouge, sans préavis.
    J’ai revu les livres pour enfants, les cartables roses, les stylos pour filles, les dégui­se­ments d’in­fir­mières et les dégui­se­ments de méde­cins, les espionnes en talons aiguilles de mes séries, les profs qui demandent aux mecs ce qu’ils ont pensé du match, les cases made­moi­selle et madame, et je les ai lus autre­ment.
    J’ai compris, enfin, l’his­toire de ma mère qui, quand je lui avais raconté mon exas­pé­ra­tion du débat du made­moi­selle, m’avait raconté sa concierge qui s’était mise à la regar­der dans les yeux et à lui sourire quand ma mère avait enfin pu troquer son made­moi­selle en madame, quand elle avait enfin cessé de vivre dans le péché.

    Parce que c’est impor­tant, et que je n’ai moi aussi réalisé ça que récem­ment, mais que je sais que je suis très loin de m’en être sorti, que malgré toute la bonne volonté c’est un combat de tous les jours pour s’ex­traire de l’image qu’on se construit incons­ciem­ment pendant des années.

    Vrai­ment à lire, parce que c’est bien expliqué : La faute à Éve, par Jaddo. Nos petits actes ont tous des consé­quences, et nous sommes bien moins imper­méables à tout cela que nous le pensons. Le danger est juste­ment là, dans cette perméa­bi­lité invo­lon­taire et incons­ciente.

  • Au moins, dans un système tota­li­taire, on sait à quoi on a affaire

    L’idée qu’il y a des trajec­toires normales sur Inter­net et d’autres, anor­males. C’est ce qu’on appelle le « nomi­na­lisme dyna­mique » : les indi­vi­dus, à partir du moment où ils savent qu’ils sont clas­si­fiés, même s’ils ne savent pas quels sont les critères de clas­si­fi­ca­tion, vont adap­ter leur compor­te­ment à ce qu’ils pensent qu’on attend d’eux.

    Et ce n’est pas rien. Les États qui tendent dans le tota­li­taire n’ont pas forcé­ment des millions d’op­po­sants en prison. Ils ont surtout des millions de citoyens qui ont peur, peur de sortir des normes, d’avoir un compor­te­ment analysé comme déviant.

    L’auto-censure est un réel enjeu, autant que la censure elle-même. C’est vers ça que nous mènent la traque des terro­ristes via des algo­rithmes en boite noire, qui analysent tous nos compor­te­ments sur Inter­net. La peur est d’au­tant plus raison­nable quand on voit la démarche impla­cable et aveugle que peut avoir l’anti-terro­risme dans l’af­faire de Tarnac.

    Ça me pose ques­tion sur les droits et liber­tés fonda­men­taux. Parce qu’il me semble qu’ils ne sont pas là pour proté­ger les formes de vie, d’ex­pres­sion, de compor­te­ments, banales, normales, stan­dar­di­sées… Au contraire, ils sont là pour proté­ger les prises de posi­tion qui, sans être jugées illé­gales, sont jugées déviantes, malsaines, voyeu­ris­tes…

    Les droits de l’homme jouent le rôle d’auto-subver­sion de la norme juri­dique par elle-même.

    J’ai un peu peur que ce type de projet de loi érode progres­si­ve­ment, sans qu’on s’en rende compte, cette signi­fi­ca­tion fonda­men­ta­le­ment anti-tota­li­taire des droits et liber­tés fonda­men­taux.

    Parce que ces algo­rithmes ne peuvent faire que poin­ter les compor­te­ments a-normaux (ceux qui n’agissent pas comme tout le monde) ou faire des amala­games (ceux qui agissent comme d’autres suspects).

    Celui qui n’agit que dans la norme majo­ri­taire n’a pas besoin de protec­tion parti­cu­lière, son compor­te­ment n’est pas spécia­le­ment en danger. Ces compor­te­ments anor­maux ou mino­ri­taires sont juste­ment et exac­te­ment ceux que l’État de droit et les droits de l’Homme doivent proté­ger.

    En instau­rant ce filet d’al­go­rithme on nie tota­le­ment notre droit et nos valeurs fonda­men­tales. Rien que ça.

    Et comme dit plus loin dans l’ar­ticle, la présomp­tion sera forte. Pour qu’un juge, un fonc­tion­naire ou un poli­tique ose contre­dire un algo­rithme qu’il ne connait pas et qu’il ne comprend pas, il va lui falloir un sacré courage. S’il se trom­pe… autant dire que la présomp­tion ne sera plus à l’in­no­cence une fois qu’on sort de la case prévue par l’al­go­rithme.

    Je m’ex­plique : on croit avoir accès à des caté­go­ries non-biai­sées, mais on ne se soucie plus du tout des causes. Un algo­rithme qui aide à la déci­sion d’em­bauche, par exemple, pour­rait évin­cer auto­ma­tique­ment des candi­dats venant d’une certaine partie d’une ville, parce que statis­tique­ment, ces gens-là restent moins long­temps embau­chés que les autres… Ça paraît parfai­te­ment objec­tif.

    Sauf qu’il se peut que les raisons pour lesquelles ces indi­vi­dus restent moins long­temps embau­chés tiennent à des préju­gés raciaux de la part des employeurs, et que ces indi­vi­dus sont en majo­rité d’ori­gine nord-afri­caine. Donc il y a une sorte de masquage des réali­tés socio-écono­miques et cultu­relles par le chiffre.

    Là est le danger de toute dicta­ture par les chiffres. Même les humains les plus malins ont du mal à déga­ger la cause de la consé­quence. L’al­go­rithme lui ne le pourra jamais. Il ne regarde que ce qui est. Et à regar­der ce qui est, on peut surtout renfor­cer les injus­tices, les discri­mi­na­tions, les stéréo­types et conti­nuer à brimer les plus faibles. Il y a un vrai danger, bien au delà du débat de la lutte contre le terro­risme.

    Il n’est pas anodin que la plupart des infor­ma­ti­ciens ont peur de ces systèmes, et que seuls ceux qui n’y comprennent goute cherchent à les appliquer.

    À lire en entier sur Rue89, par Xavier de La Porte et Andréa Fradin.

  • « Aujourd’­hui, le pire a atteint son paroxysme »

    En 2015, Inter­net offre le visage d’un espace sans foi ni loi, permet­tant la diffu­sion du pire de ce que l’hu­ma­nité a pu produire. Inter­net favo­rise l’ex­pres­sion de tous peu importe leur opinion et leur croyance. Aujourd’­hui, le pire a atteint son paroxysme

    […]

    En France, des mesures pour bloquer des sites inter­net faisant l’apo­lo­gie du terro­risme ont été adop­tées, et je m’en réjouis. C’est un signe fort envoyé à nos conci­toyens mais aussi aux terro­ristes. (…) Il n’est pas envi­sa­geable qu’une publi­ca­tion de l’État Isla­mique traduite en langue française puisse être à la portée de tous

    Il s’agit d’un discours de Pierre Charon (video), séna­teur de Paris et ancien conseiller à l’Ély­sée du président précé­dent, au sein d’un débat sur Inter­net et les liber­tés de la presse (ça ne s’in­vente pas).

    Suis-je le seul à avoir peur ?

    Pour nos élus, au plus haut niveau, que tous puissent s’ex­pri­mer peu importe leur opinion et leur croyance est quelque chose de grave qu’il faut combattre.

    Pour nos élus, au plus haut niveau, que n’im­porte quel citoyen puisse accé­der aux éléments d’in­for­ma­tion (on parle de liber­tés de la presse, et indi­rec­te­ment de censure d’un site de presse) et à leur source, dans une langue qu’il comprend, est grave et inen­vi­sa­geable.

    Nous ne pouvons nous abri­ter derrière la liberté de la presse pour justi­fier notre passi­vité. (…) Donner aux terro­ristes l’ac­cès à cette liberté, ce n’est plus défendre la liberté. C’est la confier à des fossoyeurs.

    J’ai mon avis sur qui est le fossoyeur de la liberté dans ce discours. Pour eux la notion de liberté n’est qu’un paravent dont on ne doit plus s’en­com­brer.

    La classe poli­tique (via l’exé­cu­tif) doit être capable de déci­der à qui elle accepte de donner des liber­tés et dans quelles condi­tions. Au moins c’est clair.

    Quand je lis ça, je suis à deux doigts de soute­nir une révo­lu­tion. J’ai conscience de la violence du terme et de ce qu’il implique, mais qu’un tel discours ne provoque pas un tsunami d’op­po­si­tion en dit long sur le partage de telles opinions chez nos élus.

    Il y a urgence. Vrai­ment.

  • Travail illé­gal: Bouygues voit sa défense taillée en pièces

    Les ouvriers roumains sont embau­chés par Elco et les polo­nais sont recru­tés par Atlanco, boîte d’in­té­rim au siège irlan­dais qui passe par des bureaux fictifs à Chypre. Cette nouvelle forme de commerce trian­gu­laire vise à profi­ter des meilleurs taux d’im­po­si­tion euro­péens. Comme le notent les enquê­teurs, les paie­ments des pres­ta­tions d’At­lanco par Bouygues passent par Chypre mais sont encais­sés dans une banque irlan­daise à Northamp­ton. Rappe­lons égale­ment que l’un des respon­sables d’At­lanco en France n’est autre qu’un ancien cadre Bouy­gues…

    […] Pour l’Urs­saf et les impôts : plus de 22 millions d’eu­ros de pertes entre 2009 et 2012. Pour les ouvriers déta­chés : pas de couver­ture sociale, pas de congés payés, un dumping social devenu une règle euro­péenne pour ces métiers. Mais, pour Bouygues, une main-d’œuvre flexible à bas coûts.

    […]

    L’amende requise pour Bouygues est de 150 000 euros, en deçà du maxi­mum légal de 225 000 euros, qui reste de toute de façon une amende de paco­tille pour le géant du BTP. […] le procu­reur a tenu à préci­ser du bout des lèvres et sans aucune expli­ca­tion qu’il ne deman­dait pas une exclu­sion du groupe, même tempo­raire, des marchés publics. Au vu de l’am­pleur de la fraude et de la mise en cause de la respon­sa­bi­lité du groupe, cette exclu­sion serait la seule peine de nature à rappe­ler à l’ordre Bouygues et l’en­semble des multi­na­tio­nales du BTP.

    — Media­part

    Allez comprendre pourquoi ces grandes entre­prises n’hé­sitent pas… Moi j’ai ma petite idée. Tout ça n’est pas prêt de chan­ger.

     

  • Ils inter­ceptent nos lettres

    Ils inter­ceptent nos lettres. Par respect pour votre vie privée ils ne regardent pas le contenu même de la lettre. Par contre ils notent dans un cahier la date, l’ex­pé­di­teur et le desti­na­taire, ainsi que le poids de la lettre, sa forme, et le bureau de poste utilisé pour l’en­voi. Tout ça est noté, classé, sauve­gardé, offi­ciel­le­ment pour 5 ans.

    Pour être complet ils font aussi de même avec les livres que nous lisons, les jour­naux que nous ouvrons, la musique que nous écou­tons, les programmes télé­vi­sion que nous regar­dons, les discus­sions que nous avons avec nos amis, nos dossiers profes­sion­nels et nos conver­sa­tions télé­pho­niques.

    Tout ça est de plus analysé par une équipe dite « boite noire ». Elle est char­gée de tout croi­ser et de remon­ter les compor­te­ments qui lui semblent les plus suspects.

    On ne connait pas les critères pour être suspect, afin que personne ne sache comment les contour­ner. Peut-être est-ce de lire un contenu qui semble lui-même suspect selon l’opi­nion de l’équipe. Peut-être est-ce simple­ment de parler à quelqu’un qui est lui-même lié direc­te­ment ou indi­rec­te­ment à un suspect. Peut-être est-ce expri­mer une opinion posi­tive d’un évène­ment qu’on est sensé juger néga­ti­ve­ment. Peut-être est-ce plus compliqué, ou plus arbi­traire.

    On sait juste que si nous sommes quali­fiés suspects, là ils auront aussi le droit d’ou­vrir les lettres, d’en­re­gis­trer le télé­phone et d’écou­ter nos conver­sa­tions. Ils auront même le droit d’en­re­gis­trer tout ce que nous écri­vons, peu importe où. Ils écoutent, lisent, mais aussi archivent pour cinq ans – ou plus si vous utili­sez une langue qu’ils ne savent pas déco­der.

    Et si un livre, un tract, un jour­nal, une musique ou un programme télé diffuse des infor­ma­tions vrai­ment gênantes d’après eux, il pourra être mis à l’in­dex, et banni de toute diffu­sion publique pour éviter qu’on ne puisse y accé­der.

    Après tout c’est pour notre bien.


    Non, ce n’est ni un délire para­noïaque ni de la science fiction à la Orwell dans 1984. C’est ce qu’on est effec­ti­ve­ment en train de faire voter en France, aujourd’­hui, offi­ciel­le­ment.

    On parle juste de le faire pour tout ce qui tran­site par Inter­net. Juste. Alors qu’aujourd’­hui Inter­net devient le média qu’on utilise pour quasi­ment tout : livres, presse, diver­tis­se­ment, conver­sa­tions publiques ou privées, échanges et docu­ments profes­sion­nels, et même les discus­sions télé­pho­niques (dont skype et assi­mi­lés).

    Bon, rassu­rez-vous ils ont prévu d’in­clure aussi les télé­phones portables clas­siques et, si vous êtes suspect, de pouvoir entre chez vous poser micros et traceurs GPS. Ainsi ils ne se limitent quand même pas à Inter­net.

    Et on est en train d’ac­cep­ter ça.

    Après tout c’est pour notre bien, non ?

    Quand c’est qu’on se rebelle ?

    (Traduc­tion de Martin Weulerssse en alle­mand)

  • Un Insta­gram de Fleur Pelle­rin et le musée d’Or­say auto­rise enfin les photos

    Le musée inter­dit les photo­gra­phie. La ministre prend une photo­gra­phie. Le musée change de poli­tique suite à la polé­mique. Inin­té­res­sant… sauf la fin :

    « A la demande de la ministre de la Culture et de la Commu­ni­ca­tion, le président des musées d’Or­say et de l’Oran­ge­rie a pris la déci­sion de lever l’in­ter­dic­tion de photo­gra­phier dans les espaces des deux musées. Cette déci­sion est appli­cable immé­dia­te­ment.

    L’usage du flash, des perches à selfies et des trépieds reste cepen­dant pros­crit. Des restric­tions peuvent aussi être prévues dans les expo­si­tions tempo­raires à la demande des prêteurs. »

    Sauf que cette dernière restric­tion est juste­ment l’objet du débat. La loi précise expli­ci­te­ment que l[e droit d]’auteur ne saurait inter­dire les copies à usage privée du copiste, dont les photo­gra­phies.

    Quand l’in­ter­dic­tion est moti­vée par d’éven­tuelles ques­tions pratiques (occu­pa­tion de l’es­pace, circu­la­tion, etc.) il y a débat, mais inter­dire les photos parce que le déten­teur souhaite en garder le mono­pole, c’est typique­ment un abus du droit d’au­teur, un copy­fraud, avec la béné­dic­tion des musées publics qui ont théo­rique­ment pour rôle la diffu­sion de la culture.

    Il y a défi­ni­ti­ve­ment du chemin à faire…