Auteur/autrice : Éric

  • Il est temps d’en parler

    J’ai du mal parce qu’on parle encore de Aulnay et de Théo. Oui, Théo s’en sort avec 60 jours d’ITT et une perfo­ra­tion anale faite à l’aide d’une matraque par un dépo­si­taire de l’ordre public et c’est gravis­sime. Cepen­dant parler de cet homme fait croire qu’il s’agit juste d’une bavure et d’une poignée de personnes impliquées.

    Sauf que non. Le même commis­saire en charge aujourd’­hui avait déjà fait l’objet d’une condam­na­tion il y a moins de 10 ans pour absten­tion volon­taire à empê­cher un crime ou délit dans une affaire ou un subor­donné avait menacé de sodo­mie en glis­sant un enjo­li­veur dans les fesses d’un chauf­fard.

    Vous allez me dire que 10 ans c’est beau­coup, mais à Drancy deux semaines avant, se tenait le procès d’un poli­cier muni­ci­pal pour… une perfo­ra­tion anale de 10cm faite avec une matraque enfon­cée à l’ho­ri­zon­tale sur une personne menot­tée et 10 jours d’ITT. Ça ne vous rappelle rien ? Pascal (c’est son prénom) n’a pas eu autant d’im­pact média­tique et les faits ont été requa­li­fiés de viol à violences aggra­vées avec l’ex­cuse du « je ne me l’ex­plique pas, si la matraque a ripé c’était invo­lon­taire ». Six mois de prison avec sursis ont été requis.

    Ne parlons même pas de la mort d’Adama Traoré où, au mini­mum, il y a eu empê­che­ment des secours et maquillage. Là aussi ce n’est pas le premier cas, même si heureu­se­ment c’est rare.

    * * *

    Non ce ne sont pas des cas isolés. Ces cas font surface à cause d’en­re­gis­tre­ments vidéos et/ou de bles­sures impos­sible à attri­buer à autre chose. Ce n’est pas pour rien que depuis un an les forces de l’ordre font la chasse à ceux qui sortent leur smart­phone pour enre­gis­trer, menacent de casser l’ap­pa­reil ou forcent illé­ga­le­ment à effa­cer les images. Même les photo­graphes de presse offi­ciels s’en plaignent.

    Le problème n’est pas que tous les poli­ciers agissent ainsi, c’est qu’il y a une vraie impu­nité et une violence qui n’est pas anec­do­tique. Ce qui est gravis­sime c’est qu’il n’y a pas de remise en cause géné­ra­li­sée, que nos poli­tiques cantonnent tout ça à un fait divers de temps en temps, le seul qui a crevé le plafond média­tique. Même celui là est parfois contesté ou nié.

    * * *

    Il n’y a pas besoin de cher­cher bien loin pour avoir souve­nir de ces images pendant les mani­fes­ta­tions de 2016, avec des forces de l’ordre qui donnent des coups puis­sants sur des mani­fes­tants à terre ou tenus par des collègues, avec des tirs tendus de flash ball qui font perdre des yeux, avec des gens à terre en sang qui sont gazés à bout portant… sans réac­tion poli­tique à part un soutien aux forces de l’ordre et du bout des lèvres une compas­sion pour les quelques cas les plus graves qui ont fait la une des jour­naux plus de quelques jours d’af­filé à cause d’en­re­gis­tre­ments vidéo.

    Même sans parler de ces cas graves, discu­tez avec des gens de banlieue pour comprendre les insultes, les brimades volon­taires, parfois les coups et passages à tabac. Non ce n’est pas que dans les films.

    Je me rappelle, toujours 2016, où quelques jeunes ont échoué à faire recon­naitre au tribu­nal qu’ils étaient contrô­lés tous les jours au même endroit, parfois 10 fois par jour.

    * * *

    Le pire c’est que les poli­ciers se défendent en mettant en accu­sa­tion leurs victimes d’ou­trage et rébel­lion. Leur parole n’est que très diffi­ci­le­ment mise en doute. Vu qu’on ne croit pas les victimes, ce sont les poli­ciers qui le racontent le mieux :c4xgtexw8ae1y7e

    Si vous préfé­rez des faits jugés, il y a ceux de 2010 juste­ment dans la cité de Théo, où une voiture de la BAC renverse et blesse un autre poli­cier. Les sept poli­ciers s’étaient mis d’ac­cord sur une fausse version accu­sant le fuyard de tenta­tive d’ho­mi­cide. Ils s’en sortent avec du sursis.

    Encore une fois, sans prétendre que tous les poli­ciers fautent, il ne s’agit pas d’in­ci­dent isolés mais bien d’un problème struc­tu­rel.

    * * *

    Alors oui, moi aussi je condamne les violences, les voitures brûlées ou les vitrines cassées. Main­te­nant vous m’ac­cor­de­rez aussi que c’est le seul moyen pour qu’on parle un mini­mum de ce qu’il se passe. Et même là quasi­ment personne ne lève le problème global.

    Si j’osais, tant que nos élus ne prennent pas la dimen­sion du problème et n’an­noncent pas publique­ment un vrai plan de reca­drage des forces de l’ordre, moi j’ai l’im­pres­sion que les mani­fes­tants ne font au contraire pas assez de bruit. Et oui, du bruit violent parce que sinon ça ne fera même pas un entre­fi­let dans le jour­nal.

    Vous avez une autre solu­tion ? Propo­sez, mais les violences subies semblent aller gran­dis­santes et nous ne sommes même pas capables d’im­po­ser aux poli­ciers de respec­ter leur obli­ga­tion d’af­fi­cher un équi­valent de matri­cule sur eux.

    Diffi­cile pour un candi­dat en pleine campagne de remettre en cause les forces de l’ordre et se mettre à dos toute la droite dure et la gauche auto­ri­taire. En même temps, avec les affaires Fillon qui commencent à fati­guer, il y a juste­ment un espace à prendre. Ce n’est pas si irréa­li­sable.

  • Proté­ger les droits d’au­teurs ? « Oh non… » ? Expli­ca­tions

    Quelqu’un m’ex­plique pourquoi je lis des « Oh non ! … » sur le web lorsque quelqu’un parle de proté­ger les droits d’au­teurs ? C’est plutôt une bonne chose, non ?

    Comme sur les statuts Face­book, la vraie réponse est « c’est compliqué ». Instal­lez-vous. Je vous raconte mais c’est un peu long.

    Tout d’abord un rapide rappel sur le droit d’au­teur.

    Le prin­cipe géné­ral est celui du domaine public. Les idées, les concepts, la culture et plus large­ment les créa­tions intel­lec­tuelles circulent libre­ment. Le droit d’au­teur n’est défini que comme une excep­tion limi­tée à ce prin­cipe géné­ral. Cette hiérar­chie est réaf­fir­mée régu­liè­re­ment dans l’his­toire du droit d’au­teur moderne.

    Pour résu­mer, on parle plus exac­te­ment de deux excep­tions à la libre circu­la­tion des créa­tions intel­lec­tuelles : 1– on ne peut pas s’at­tri­buer ou déna­tu­rer vos œuvres (le droit moral) et 2– pendant un temps donné, toute utili­sa­tion doit se faire avec votre accord expli­cite (le mono­pole d’ex­ploi­ta­tion, dit droit patri­mo­nial ou droit pécu­niaire vu qu’il se négo­cie habi­tuel­le­ment contre finances).

    Il y a bien entendu d’autres détails, et des limites à ces deux excep­tions, mais lais­sons ça de côté pour l’ins­tant.

    Quand on parle de droit d’au­teur on parle donc d’un équi­libre entre l’in­té­rêt du public et celui des ayants droit (oui, je ne parle pas des auteurs, on verra pourquoi). Durcir la protec­tion du droit d’au­teur c’est affai­blir le domaine public au profit des ayants droit, et inver­se­ment.

    Avant de prétendre discu­ter de cet équi­libre, il faut voir d’où on vient et où on en est.

    Un mono­pole de plus en plus long

    Aux États-Unis, le droit d’au­teur moderne remonte à 1790. Il instaure alors un mono­pole de 14 ans au profit de l’au­teur, renou­ve­lable une fois si l’au­teur est toujours vivant.

    En France, à cette même époque,  on vient d’abo­lir les privi­lèges royaux, c’est à dire les mono­poles au profit des éditeurs. Nous allons déjà bien plus loin que les États-Unis en instau­rant en 1791 un mono­pole à vie en faveur de l’au­teur, suivi encore 5 ans après sa mort.

    Oui, le droit d’au­teur moderne est si récent que ça, à peine plus de deux siècles.  Avant ça il y avait quand même de la créa­tion, et de la copie.

    *

    Il ne faudra que deux années pour doubler cette durée à 10 ans post-mortem. En 1866 on décu­plera la durée initiale en éten­dant le mono­pole à 50 ans après la mort de l’au­teur. Ça ne s’ar­rê­tera pas là.

    Le lecteur atten­tif notera dans un coin que l’au­teur étant par défi­ni­tion mort à ce moment là, l’ex­plo­sion des durées post-mortem du mono­pole profite en réalité aux éditeurs et aux héri­tiers. On en repar­lera.

    Ce qui se dessine clai­re­ment dès le début c’est que ces ayants droit feront tout ce qu’il faut pour étendre la durée de leur mono­pole de façon à ce qu’il n’ex­pire jamais.

    Aux États-Unis, la loi qui étend à 120 ans la protec­tion des œuvres collec­tives d’en­tre­prise s’ap­pelle loi Mickey Mouse suite au mili­tan­tisme très actif de Disney dont les tout premiers dessins de Mickey allaient passer dans domaine public.

    *

    En France on en est aujourd’­hui à 70 ans après la mort de l’au­teur, plus jusqu’à 14–15 ans pour proro­ga­tion de guerre le cas échéant. Le livre que j’ai écrit à 25 ans sera ainsi mono­po­lisé quelque chose comme 130 ans. Mon arrière-arrière-arrière-petit-fils en profi­tera encore. C’est le fils de mon fils de mon fils de mon fils de mon fils (non il n’y a pas d’er­reur). Du coup je l’ai appelé Bob.

    La répar­ti­tion des livres en vente par année de publi­ca­tion montre des livres récents, des livres très anciens, et… un énorme trou entre les deux. On appelle ça les indis­po­nibles du XXe siècle. Des conte­nus qui ne sont plus acti­ve­ment exploi­tés mais qui sont encore sous mono­pole donc inac­ces­sibles au public. Ça devrait inci­ter à réflexion.

    *

    Le mono­pole d’ex­ploi­ta­tion ne concerne d’ailleurs pas que les auteurs. Les produc­teurs d’en­re­gis­tre­ments musi­caux, par exemple, ont ce qu’on appelle un droit voisin sur l’œuvre et son exploi­ta­tion. J’en parle parce qu’on y a encore ajouté 20 ans tout récem­ment, en 2011.

    Des rede­vances et paie­ments indi­rects

    Il n’y a de toute façon pas que la durée de ce mono­pole d’ex­ploi­ta­tion qui est en jeu. On parle aussi par exemple des rede­vances et gestions collec­tives diverses.

    L’exemple le plus connu est proba­ble­ment l’ex­ploi­ta­tion des œuvres musi­cales. C’est par exemple ce que paye une radio pour pouvoir diffu­ser de la musique mais on entend aussi souvent parler des factures envoyées aux écoles pour des spec­tacles de fin d’an­née ou quand les élèves ont chanté un au-revoir à un enca­drant qui part à la retraite. Oh, en Alle­magne on veut même faire payer les chorales d’écoles mater­nelles parce qu’elles exploitent les chan­sons. Oui je suis sérieux (et ils ne font qu’ap­pliquer stric­te­ment les lois, rien de plus).

    *

    Très connue aussi on a la rede­vance pour la copie privée. Vous avez acheté un mp3 sur votre ordi­na­teur ? Le mettre sur votre disque externe, sur votre bala­deur, sur votre platine de salon ou sur votre smart­phone est une copie. Si vous copiez, même de votre PC à votre bala­deur, vous devez payer pour compen­ser l’en­torse au mono­pole de l’au­teur.

    Oui, je suis sérieux. Vous le payez sans le savoir à chaque fois que vous avez un appa­reil qui enre­gistre, un disque ou un espace mémoire quel­conque. C’est 20€ de plus sur la facture pour un disque dur externe, 15 € sur votre smart­phone, 25 € sur la capa­cité d’en­re­gis­tre­ment de votre box Inter­net, 15 à 30 € sur votre bala­deur mp3…

    L’édi­teur ou le produc­teur mettent des verrous qui empêchent les copies ? vous n’en­re­gis­trez que des conte­nus libres de droits ou vos photos de vacances ? peu importe, vous payez quand même.

    *

    Il y en a d’autres. Les biblio­thèques payent pour avoir le droit de vous prêter des livres. Les écoles payent pour que le profes­seur ait le droit de photo­co­pier des extraits très réduits de certaines revues (qui se rappelle la campagne le photo­co­pillage tue le livre et son superbe logo ?). Les maga­sins de photo­co­pies payent d’ailleurs aussi. J’en oublie proba­ble­ment des dizaines et je ne parle même pas des contri­bu­tions obli­ga­toires au cinéma ou à la créa­tion que payent certains acteurs comme les chaînes de télé­vi­sion.

    Une dernière que j’aime bien : Certains types d’œuvres d’art ont même un droit de suite, élargi en 2007. À chaque revente de l’œuvre par un profes­sion­nel, on prélève une partie des fonds pour la rever­ser aux ayants droit.

    Malgré tous ces paie­ments indi­rects, il n’est toujours pas légal pour autant de parta­ger sur Face­book une photo avec votre petit ami devant la Tour Eiffel éclai­rée (l’éclai­rage est soumis au droit d’au­teur), ni de prêter à ce même petit ami votre livre numé­rique favori ou votre dernier mp3 acheté hier (pira­tage ! honte à vous !).

    La lutte contre le pira­tage

    Et puis il y a juste­ment… la lutte contre le pira­tage. Ce n’est pas neuf, on en parlait déjà lors des lois de 1791/93. Les ayants droit ont hurlé à la fin du droit d’au­teur à l’ar­ri­vée de la radio, à l’ar­ri­vée des K7 audio, à celle des photo­co­pieurs, à celle des magné­to­scopes et des K7 vidéo, à celle des graveurs CD et des graveurs DVD, tout autant à l’ar­ri­vée des bala­deurs mp3 qui auto­ri­saient la copie, et même plus récem­ment à l’ar­ri­vée des box inter­net qui enre­gis­traient la TV (même si tout le monde le faisait déjà avec les magné­to­scopes).

    Les rede­vances dont j’ai parlé plus haut viennent de là. Aujourd’­hui on a peur des smart­phones, d’In­ter­net, des moteurs de recherche et des liens hyper­textes. Atten­dez-vous à payer.

    Contre le pira­tage on a pour­tant un arse­nal digne de la lutte contre le grand bandi­tisme. Depuis 2016, la contre­façon (c’est le vrai nom du pira­tage) expose à des peines allant jusqu’à 5 ans de prison (7 ans de prison et 750 000 euros d’amende dans le cas d’une bande orga­ni­sée), plus les dommages civils qui peuvent se comp­ter au prix d’achat de tout ce qui est échangé. C’est plus que le vol ou la destruc­tion de biens physiques, ou même que la provo­ca­tion au suicide ayant entraîné la mort. Allez compren­dre…

    *

    Ce qui est vrai­ment gênant c’est que depuis quelques années on tente de contour­ner le système judi­ciaire jugé trop laxiste ou trop poin­tilleux et d’auto­ma­ti­ser les actions.

    On incite les éditeurs de sites à signer des chartes qui les engagent à suppri­mer les conte­nus sous droit d’au­teur, voire effec­tuer une surveillance et détec­tion auto­ma­ti­sée à leurs propres frais.

    Souvent ces robots sont incon­trô­lables. Ça touche la vidéo de votre fille de 3 ans qui danse sur une musique de fond. On a vu des vidéos suppri­mées parce qu’il y avait un chant d’oi­seau et qu’un CD de chant d’oi­seau présente des simi­li­tudes. Ça touche aussi les paro­dies ou les événe­ments poli­tiques retrans­mis en direct, et donc la liberté d’ex­pres­sion. Ironique­ment ça touche même parfois ceux qui ont payé les droits de diffu­sion ou les ayants droit eux-même.

    On incite de la même façon les pres­ta­taires de paie­ment à signer des chartes qui les engagent à refu­ser les paie­ment sur et vers certains sites recon­nus comme source de pira­tage. La liste n’a aucune exis­tence juri­dique et ne permet donc aucun recours concret. On l’a vue utili­sée contre des sites légaux dans leur pays mais qui gênent les autres pays.

    On est en train d’in­ci­ter les four­nis­seurs d’ac­cès à signer eux aussi des chartes pour être proac­tif dans la lutte contre le pira­tage.

    On pense aussi à la Hadopi. Si les millions d’eu­ros consom­més pour une poignée de condam­na­tions peuvent prêter à sourire, il s’agit surtout d’un passage très offi­ciel à une justice admi­nis­tra­tive aux mains de l’exé­cu­tif et sous impul­sion des indus­tries cultu­relles elles-mêmes, sous couvert d’être plus effi­cace. L’exemple est français mais le mouve­ment est mondial.

    *

    L’en­vers du décor c’est aussi le droit d’au­teur utilisé comme menace, voire comme arme. Il est utilisé pour faire dépu­blier des conte­nus qui ne plaisent pas. Il suffit que quelqu’un se présente comme un ayant droit sur un contenu pour deman­der à faire reti­rer des conte­nus du web.

    Théo­rique­ment l’hé­ber­geur doit analy­ser la requête. Théo­rique­ment les faux signa­le­ments sont punis par la loi. En réalité les retraits auto­ma­ti­sés se font souvent dans le cadre de chartes et accords privés, et tout le monde s’en lave bien les mains. On a vu des cas très concrets où des majors ont fait reti­rer des conte­nus critiques et tout le monde s’en laver les mains ensuite.

    Et les auteurs dans tout ça ?

    Le plus navrant c’est que ça ne protège pas les auteurs, et c’est bien pour ça que je parle d’ayant droit depuis le début.

    Le président du CNL (Centre natio­nal du livre) estime à moins d’une centaine le nombre d’au­teurs qui vivent de leur œuvre. Factuel­le­ment ils sont moins de 3500 à être inscrits à l’Agessa (les auteurs profes­sion­nels), c’est à dire à avoir gagné d’une façon ou d’une autre au moins 8 500 € dans l’an­née, la moitié d’un SMIC brut. On compte là dedans ceux qui ont eu une bourse.

    L’his­toire n’est pas très diffé­rente dans les autres arts. On entend les musi­ciens et chan­teurs dire que les CD ne leur apportent que de la visi­bi­lité pour faire payer des pres­ta­tions live.

    La réalité c’est que seuls quelques très rares auteurs vivant gagnent énor­mé­ment. On pour­rait presque les lister ici. Tous les autres ne prétendent même pas en vivre, et n’en vivront jamais.

    Le jack­pot est surtout touché par les grands éditeurs, les produc­teurs, et les héri­tiers des quelques auteurs gagnants. Ce sont ces ayants droit qui profitent des durées à rallonge, des droits annexes et des durcis­se­ments du droit d’au­teur.

    Les auteurs et leur pauvreté n’en sont plus que le prétexte. Les lois succes­sives n’ont d’ailleurs pas changé grand chose à cette situa­tion.

    Ce que veut dire « renfor­cer le droit d’au­teur » aujourd’­hui

    Vous croyez désor­mais comprendre la raison du « Oh non ! » quand on parle de durcir le droit d’au­teur ? Naïfs…

    Le présent n’est rien à côté de ce qu’on nous prépare. Je ne vais pas tout détailler alors je pose en vrac, sans être exhaus­tif :

    • Rendre payant l’ex­ploi­ta­tion du domaine public
    • Impo­ser une rede­vance pour faire un lien vers un contenu sous droit d’au­teur sur le web, pour affi­cher une vignette ou quelques lignes de résumé, ou simple­ment pour indexer le web
    • Étendre les droits voisins, ceux qui profitent aux éditeurs, aux produc­teurs, et à tous ceux qui gravitent autour des auteurs
    • Renfor­cer les moyens de lutte extra-judi­ciaire contre le pira­tage
    • Taxer les abon­ne­ments à Inter­net ou les entre­prises du secteur pour finan­cer les ayants droit
    • Permettre que la numé­ri­sa­tion des œuvres du domaine public fasse courir un nouveau droit d’au­teur ou droit voisin
    • Inter­dire la copie ou l’ex­ploi­ta­tion d’œuvres dans le domaine public déte­nues par l’État (par exemple dans les musées)

    Pour donner un exemple de bataille perdue : Pendant ces dernières années et jusqu’à une déci­sion contraire de la cour de justice euro­péenne, l’édi­teur a pu s’ac­ca­pa­rer le droit d’ex­ploi­ter la version numé­rique d’un livre du XXe siècle sans accord de l’au­teur, et même sans l’en infor­mer. Quand il l’a fait il a en même temps empê­ché quiconque de faire pareil, y compris l’au­teur lui-même.

    *

    Le droit d’au­teur n’est nulle­ment en danger, il se durcit même assez sale­ment au fur et à mesure. Quand les ayants droit parlent de « proté­ger le droit d’au­teur », voilà ce qu’ils entendent.

    On ne parle pas que de finan­cier. Affai­blir le domaine public c’est aussi affai­blir la créa­tion. Personne ne créé à partir de rien. Les œuvres s’ins­pirent des précé­dentes, s’ins­crivent dans un cadre cultu­rel, réuti­lise et trans­forment l’exis­tant. Étudiez n’im­porte quelle œuvre et vous trou­ve­rez d’où elle vient. Réduire le domaine public c’est direc­te­ment réduire la liberté de créer.

    Cette direc­tion ne profite fina­le­ment qu’aux actuels ayants droit, qui pour­ront faire étendre et entre­te­nir leur rente au détri­ment du public mais aussi des créa­teurs à venir.

    Se battre pour les communs

    À côté de ça certains se battent pour faire recon­naître le domaine public dans les textes, et pas unique­ment en creux du droit d’au­teur. Cela permet­trait d’em­pê­cher son affai­blis­se­ment progres­sif.

    On se bat aussi pour faire recon­naître des excep­tions de bon sens comme permettre d’adap­ter les conte­nus pour les rendre acces­sibles aux personnes avec un handi­cap mais il y en a d’autres :

    • Permettre le droit de prêt sur les conte­nus numé­riques dans les biblio­thèques
    • Permettre le prêt et la copie à titre privé de livres musique et vidéo avec des proches
    • Permettre un droit de pano­rama (prendre en photo les monu­ments visibles dans la rue et de les publier sur un site genre Face­book)
    • Permettre la numé­ri­sa­tion des conte­nus sous droit d’au­teur
    • Permettre de contour­ner les dispo­si­tifs anti-pira­tage pour des usages expli­ci­te­ment garan­tis par la loi (oui, c’est inter­dit même dans ce cas)
    • Éviter que l’édi­teur d’un livre puisse à la fois exploi­ter la version numé­rique sans l’ac­cord de l’au­teur et empê­cher qu’un tiers fasse de même (cette bataille on l’a perdue)
    • Reti­rer les bridages géogra­phiques (par exemple l’im­pos­si­bi­lité d’ache­ter de nombreux livres français depuis l’Ita­lie, ou de visua­li­ser une vidéo qui est diffu­sée dans un autre pays)

    Les travaux de la député euro­péenne Julia Reda sont un bon commen­ce­ment si le sujet vous inté­resse.

    *

    Je pour­rais parler de la réduc­tion de la durée du mono­pole d’ex­ploi­ta­tion mais plus personne n’y croit à moyen terme. Il faudrait rené­go­cier des conven­tions inter­na­tio­nales qui sont aujourd’­hui quasi­ment impos­sible à faire bouger en ce sens (par contre rien n’in­ter­dit d’al­lon­ger les durées, voyez où est le piège).

    Ça se fera peut être un jour, pourquoi pas reve­nir à 10 ans après publi­ca­tion renou­ve­lables une fois (les œuvres qui rapportent signi­fi­ca­ti­ve­ment au delà de 20 ans sont quasi toujours déjà des œuvres à Jack­pot sur les 20 premières années), mais ça ne se fera proba­ble­ment pas de notre vivant à vous et moi. Ça deman­dera une vraie lame de fond dans l’opi­nion publique inter­na­tio­nale. Tout ce que nous pouvons faire c’est amor­cer la réflexion et faire prendre conscience des enjeux.

    *

    En réalité nous avons parfois quelques micro avan­cées comme la possi­bi­lité de prendre des photos dans les musées natio­naux (oui, des trucs si bêtes que ça) mais nous sommes bien loin de faire bouger les lignes. Nous avons déjà toutes les peines du monde à empê­cher l’es­ca­lade infi­nie vers le durcis­se­ment du droit d’au­teur. C’est déjà bien quand on arrive à frei­ner un peu.

    L’idée même d’un wiki­pe­dia ouvert donne des boutons à tous ces ayants droits. À les entendre c’est l’ar­ché­type du mal. Voilà où nous en sommes.

  • Passeur d’er­reurs – @Pas­seurS­ciences

    Je vais le faire plutôt ici.

    Je résume pour ceux qui découvrent : Vous avez créé une page Wiki­pe­dia sur un sujet obscur maitrisé par une poignée de personnes et qui n’en inté­resse proba­ble­ment pas beau­coup plus. Dans cette page, vous avez mêlé du vrai et du (très) faux . Il s’est passé quelques semaines sans que le faux n’ait été détecté et corrigé.

    Il est facile de se faire passer pour un cher­cheur qui publie un résul­tat qui gêne. En réalité vous avez surtout répété ce qui a déjà été fait vingt fois et ce dont, surprise, la plupart des utili­sa­teurs de wiki­pe­dia auraient pu vous révé­ler le résul­tat à l’avance.

    Bref, rien de neuf, d’in­connu, ni même de surpre­nant. Le problème n’est pas là.

    * * *

    J’ai un premier problème pour quelqu’un qui prétend avoir une démarche scien­ti­fique : Que comp­tiez-vous démon­trer ?

    Vous auriez pu choi­sir un sujet d’ac­tua­lité ou qui prête à débat public, ce qui aurait collé avec le contexte des fake news que vous invoquez. François Fillon, Donald Trump, l’évo­lu­tion du climat… il y avait le choix. Rien de tout cela ici.

    Pour que le sujet ait un quel­conque inté­rêt, il aurait fallu en prendre un avec un mini­mum d’au­dience. Si la page n’est pas lue, vous géné­rez des résul­tats qui n’ont d’im­pact que sur vous-même. Forcé­ment, ce n’est pas vrai­ment impor­tant et, comme expé­rience scien­ti­fique, ça se pose là.

    Combien de lecteurs qui réel­le­ment souhai­taient s’in­for­mer ? Sur ceux là, combien qui se sont inté­res­sés à la section avec de fausses infor­ma­tions ? Sur ceux là, combien ont réel­le­ment été trom­pés au final ? Voilà le chiffre qui aurait pu être inté­res­sant.

    Ici vous dites vous-même qu’il y aurait eu quelques dizaines de lecteurs en cinq semaines. Sur Wiki­pe­dia ça se traduit quasi­ment par zéro. Outre qu’on se demande sérieu­se­ment quel a été l’ou­til de mesure de l’au­dience, quelques dizaines c’est ce que j’au­rais estimé pour ceux qui surveillent les nouvelles créa­tions ou qui suivent les liens sortants des pages annexes qui ont été modi­fiées. On parle juste­ment de modi­fi­ca­tions de forme sans toucher au fond.

    Bref, le scéna­rio choisi n’avait quasi­ment aucune chance d’ap­por­ter quelque chose faute d’avoir pris un sujet perti­nent.

    Non seule­ment le résul­tat était connu à l’avance mais vous avez choisi une expé­rience où il n’avait en plus aucun inté­rêt. Chapeau.

    * * *

    Main­te­nant le vrai problème que j’ai avec votre démarche, outre qu’elle était inutile et sans inté­rêt, c’est qu’elle s’at­taque à des tiers.

    Vous êtes jour­na­liste au Monde. Avez-vous tenté de faire des erreurs volon­taires dans un sujet obscur destiné au jour­nal papier ? sur le jour­nal en ligne ? Avez-vous même tenté de faire un faux sur votre blog et voir s’il serait détecté ?

    Je doute que ce soit bien vu. Il s’en trou­vera pour dire que ça montre les failles d’un jour­nal qui se veut sérieux, ou que vous trans­for­mez après coup le contenu erroné en fausse expé­rience, ou qu’à tout le moins ils ne pour­ront pas se fier au contenu à l’ave­nir faute de savoir si c’est une nouvelle expé­rience. Ne parlons même pas du risque d’un mauvais buzz où les gens n’en­tendent parler que de l’er­reur mais pas de l’ex­pli­ca­tion qui suit.

    Mon problème est là. Vous êtes jour­na­liste profes­sion­nel. Vous savez que l’in­for­ma­tion a un impact, et que cet impact n’est pas neutre. Combien, même sans n’avoir rien appris de neuf et même si votre expé­rience ne montre pas cela, ne feront que renfor­cer l’image que Wiki­pe­dia n’est pas fiable sur les sujets d’im­por­tance ?

    Et ça s’est fait pour quoi ? pour savoir qu’un contenu lu par personne sur un sujet connu par pas grand monde pouvait conte­nir des erreurs intro­duites volon­tai­re­ment et qui ne seraient pas corri­gées en quelques semaines.

    La ratio dommage / béné­fice m’hor­ri­fie. En tant que jour­na­liste comme en tant que scien­ti­fique, c’est une donnée qui aurait du vous préoc­cu­per.

    * * *

    Person­nel­le­ment je retiens une chose : C’est la personne qui prétend étudier les fake news qui en est juste­ment à l’ori­gine. Ça permet de réflé­chir et il n’y a pas de quoi être fier.

    Pour rire, sur le Deco­dex, à propos de lemonde.fr, faut-il ajou­ter « publie de fausses infor­ma­tions sur les autres sites » ?

  • Logi­ciel de mot de passe

    Ça faisait long­temps que je voulais passer à un gestion­naire de mot de passe un peu évolué.

    J’ai tenté par deux fois de me mettre à Last­pass. Je ne saurais dire pourquoi mais les deux fois j’ai fini par peu l’uti­li­ser, le lais­ser dans un coin et reve­nir à mes habi­tudes.

    Depuis peu de temps j’ai tenté avec Dash­lane. Il n’y a pas de client Linux, l’in­ter­face web et en lecture seule mais son gros avan­tage est de pouvoir fonc­tion­ner tota­le­ment offline. Mieux : C’est une entre­prise française. Même si le chif­fre­ment fait que mes données sont théo­rique­ment illi­sibles par le pres­ta­taire, j’ai un peu plus confiance que dans une société US.

    Peut-être est-ce l’er­go­no­mie mais cette fois la sauce a pris. J’ap­pré­cie le login auto­ma­tique sur le navi­ga­teur. J’aime le fonc­tion­ne­ment de l’app mobile qui se contente de l’em­preinte digi­tale si l’app a déjà été déver­rouillée récem­ment par le mot de passe maître.

    Pour le même prix il m’a signalé les sites où mon mot de passe était trop faible ou obso­lète (genre le mot de passe Yahoo qui n’a pas changé depuis les failles) et a su le chan­ger d’un simple bouton sans me deman­der d’al­ler faire les mani­pu­la­tions moi-même sur les diffé­rents sites.

    Il me reste la fonc­tion­na­lité de partage que je n’ai pas testée mais j’ai bon espoir que ça résolve nos diffi­cul­tés de comptes commun avec ma femme.

    Enfin la bonne surprise c’est le mode urgence : Permettre à un tiers iden­ti­fié de récu­pé­rer ma base de mots de passe si je ne décline pas sa requête après un certain nombre de jours. Quelque part ça peut faire office de testa­ment numé­rique, même si ça n’est pas parfait.

    Depuis on m’a pointé vers le récent Enpass, qui ne demande que 10 € pour l’achat à vie de l’app mobile (contre 40 € par an pour le premium Dash­lane). Il a le support Linux, le offline, sa synchro­ni­sa­tion se fait par des pres­ta­taires de cloud habi­tuels, mais il n’y a pour l’ins­tant pas de partage possible. Ça vaut peut-être le coup de commen­cer par Enpass si vous n’avez pas besoin de cette dernière fonc­tion­na­lité.

  • Samsung A5 2017

    J’ai cédé et j’ai acheté un nouveau smart­phone. Ça faisait 9 mois que le tiers supé­rieur de la dalle tactile du précé­dent ne fonc­tion­nait plus et que je le tour­nais dans tous les sens pour faire la moindre action.

    Bref, le Samsung A5 2017 est sorti, avec des réduc­tion tempo­raires qui le font tomber à 310 €, ce qui semble raison­nable pour un dessus de moyen de gamme.

    Étanche, auto­no­mie qui semble plus impor­tante que feu mon Z3 compact, pour­tant connu pour en avoir une excep­tion­nelle. Le Always On remplace parfai­te­ment son seul défaut : l’ab­sence d’une LED pour les noti­fi­ca­tions. Pour l’ins­tant je recom­mande sans hési­ta­tion.

    Quitte à jouer les recom­man­da­tions, la coque souple anti­choc Spigen est parfaite et ne coûte pas grand chose.

  • Antar­tica au musée des confluences

    Le musée des confluences de Lyon m’a impres­sionné. Je le voyais toujours comme un gros machin moche de l’ex­té­rieur. À l’in­té­rieur ce sont de multiples expo­si­tions, pas trop longues mais extrê­me­ment bien mises en valeur.

    L’ex­po­si­tion tempo­raire Antar­tica n’a quasi­ment rien à part des extraits vidéos et un scaphandre à l’en­trée mais elle est juste excep­tion­nelle, pour les grands et les petits. Et puis fran­che­ment, voir les manchots sortir de l’eau comme un boulet de canon, ça vaut le coup :-)

    Le pass annuel vaut 30 euros, gratuits pour les plus petits, ce serait dommage de se priver.

  • Empreinte digi­tale et sécu­rité

    Nouveau télé­phone avec un capteur d’em­preinte digi­tale. Il n’y a pas à dire, c’est super pratique et le compro­mis de sécu­rité est plutôt bien adapté au cas d’usage.

    Compro­mis ? C’est évident pour les geeks sécu­rité alors je m’adresse aux autres. Tout est histoire de compro­mis entre la faci­lité d’uti­li­sa­tion et le niveau de sécu­rité recher­ché.

    L’em­preinte digi­tale est facile à utili­ser mais assure un assez mauvais niveau de sécu­rité.

    Security - xkcd 358
    Secu­rity – xkcd 538

    Donc, qu’est prêt à faire celui qui veut accé­der à vos données ?

    Si vous ne vous cachez pas sérieu­se­ment à chaque fois que vous déver­rouillez votre télé­phone, le code PIN ou le schéma à la Android ne sécu­risent que contre le vol à l’ar­ra­chée, quand le voleur ne vous connait pas et ne peut rien obte­nir de vous.

    Si votre voleur est prêt à fouiller votre télé­phone sans votre accord, il est certai­ne­ment prêt à loucher par dessus votre épaule pour voir votre PIN ou votre schéma quand vous le tracez. Pour un schéma il peut même parfois se conten­ter des traces de doigts sur l’écran pour peu que vous ayez oublié de les effa­cer.

    C’est *là* que l’em­preinte digi­tale est inté­res­sante. Elle est est simple à utili­ser mais ne peut pas être repro­duite sans un mini­mum d’ef­forts.

    * * *

    Si par contre votre attaquant est prêt à être… méchant, alors l’em­preinte digi­tale est la pire des solu­tions.

    Le plus simple : Même un grin­ga­let peut vous prendre par surprise et retour­ner votre poignet dans votre dos pour vous faire déver­rouiller le télé­phone par la contrainte.

    Le plus discret : Récu­pé­rer une de vos empreintes quelque part où vous la lais­sez – c’est à dire partout, tout au long de la jour­née – et créer une fausse empreinte propre à leur­rer le capteur permis­sif du télé­phone. N’im­porte qui en est capable avec assez de volonté.

    Contre quelqu’un prêt à faire un mini­mum d’ef­forts il ne reste qu’un mot de passe ou un schéma suffi­sam­ment complexe que vous gardez confi­den­tiel. Rien ne battra même un bête code PIN si l’ap­pa­reil limite le nombre de tenta­tives.

    Le problème c’est que tour­ner le dos à vos proches à chaque déver­rouillage de télé­phone puis s’as­su­rer de ne pas lais­ser de traces sur l’écran, ce n’est pas neutre au jour le jour. Bien entendu, si vous allez dans cette direc­tion, il faut que le disque du télé­phone soit chif­fré, que le télé­phone se verrouille immé­dia­te­ment quand vous le lais­sez sur une table, et que l’éven­tuel schéma à tracer soit très complexe. Sinon autant reve­nir à l’em­preinte digi­tale.

     

  • Je rêve de domo­tique

    Je rêve que mes pièces puissent être chauf­fées à la bonne tempé­ra­ture quand elles en ont besoin et couper le chauf­fage le reste du temps. Je n’ai besoin du bureau que les jours où je travaille de la maison. Je n’ai besoin du chauf­fage dans la cuisine que proche des heures de repas, et idéa­le­ment en détec­tant quand je suis ou pas à la maison pour déjeu­ner. Bien entendu les tempé­ra­tures de vie, de repos et de travail ne sont pas les mêmes.

    Quitte à y aller, je veux des volets qui se ferment seuls la nuit en hiver pour préser­ver le chauf­fage, avec une excep­tion si je suis sur le balcon (ou pour faire simple si la porte-fenêtre est ouverte). À l’in­verse je veux qu’ils se ferment aux trois quarts en été dès que la tempé­ra­ture dépasse les 25°.

    Quitte à rêver je veux que les lumières s’al­lument seules en fonc­tion de la lumi­no­sité et de ma présence. Idéa­le­ment celle des toilettes pour­rait s’al­lu­mer à 50% de leur puis­sance seule­ment quand c’est la pleine nuit pour ne pas m’em­pê­cher de me rendor­mir.

    Je veux même une porte qui se déver­rouille seule quand c’est un membre de la famille qui approche de l’ex­té­rieur, sans avoir besoin de sortir les clefs, et qui se verrouille seule quand on sort.

    * * *

    Si j’osais je commen­ce­rais par le chauf­fage, qui est ce qu’on touche le moins et qu’on subit le plus. Je suis en chauf­fage central, radia­teur à eau. Dans le meilleur des cas ça veut dire insé­rer une tête sans-fil sur six radia­teurs, ajou­ter autant de capteurs de tempé­ra­ture dans les pièces, et relier ça avec un Pi et un module z-wave.

    C’est un coup à faci­le­ment dépas­ser les 500 € en maté­riel sans même parler du coût d’ins­tal­la­tion des têtes de radia­teurs (et ça…).

    Si j’ajoute le rempla­ce­ment des inter­rup­teurs (le contrôle des lumières et des volets c’est top mais il faut garder la main), les capteurs qui vont avec et une ou deux serrures qui peuvent se pilo­ter à distance en plus d’une clef clas­sique, même en brico­lant moi-même ça va vite donner un budget peu ration­nel.

    C’est ridi­cule, je sais. Je cherche une excuse pour me lancer. Ce n’est pas un vrai besoin et pas rentable finan­ciè­re­ment. Même écolo­gique­ment il y a bien mieux à faire avant. Il y a une ques­tion de confort mais surtout une envie de jouer au geek.

    Au cas où, qui a mené un parcours simi­laire ? (sur un appar­te­ment où pas grand chose n’est acces­sible, pas dans une maison récente ou à construire)

  • Payer plus les poli­tiques

    Dire ça c’est un peu accep­ter que les gens fraudent pour se rembour­ser du salaire qu’ils pensent devoir avoir. C’est juste inac­cep­table et que ce type de réflexion soit répan­due dans l’éco­sys­tème poli­tique en dit long sur la corrup­tion en France.


    Main­te­nant j’es­père tout de même qu’un jour l’em­ploi public rému­né­rera mieux que le privé, avec de meilleures condi­tions, que la concur­rence sera rude pour y accé­der et que ce sera la filière d’élite, que les meilleurs seront au service de la nation.

    On en est loin. On fait même exac­te­ment l’op­posé. Les condi­tions dans l’édu­ca­tion, dans les hôpi­taux, dans la police ou dans la justice sont indignes et ne seraient d’ailleurs même pas légales dans le privé. Ne parlons pas des rému­né­ra­tions.

    À force d’éco­no­mies, d’al­lè­ge­ments d’im­pôts, de jalou­sie du statut de fonc­tion­naire, de volonté de faire payer ceux qui dirigent, on se tire une balle dans le pieds. On renforce un modèle social complè­te­ment idiot.


    Alors non, au regard des rému­né­ra­tions des gens extrê­me­ment compé­tents dans le privé, il ne serait pas inap­pro­prié de rele­ver sérieu­se­ment les indem­ni­tés de certains élus, dont les dépu­tés. En échange par contre les frais doivent être justi­fiés, l’uti­li­sa­tion des crédits doit être contrô­lée, le temps doit être dédié au mandat et non au parti ou à la carrière et à la réélec­tion.

    Si on réforme vrai­ment tout ce qu’il y a autour, une indem­nité de base à 10_000 euros suivie de crédits qui permettent d’en­ga­ger les meilleurs juristes et de faire du travail de fond ne me choquera abso­lu­ment pas.

    Ça n’em­pê­chera pas les malhon­nêtes de conti­nuer à abuser du système, mais ça atti­rera aussi d’autres personnes.


    Par contre qu’on ne s’ar­rête pas aux poli­tiques, parce que ce sont loin d’être les cas les plus liti­gieux dans ceux rému­né­rés au service de l’État.

  • De la repré­sen­ta­tion graphique de données

    Petite disser­ta­tion sur la repré­sen­ta­tion graphique qui va ravir les plus geeks d’entre nous.

    Ce graphique est-il honnête ? L’axe des abscisses est tout sauf linéaire. Est-ce trom­per ou faus­ser ? Arthur Char­pen­tier nous montre avec brio que la repré­sen­ta­tion est un choix.

    On part du graphique suivant (Landais, Piketty et Saez)

    revol-fiscale

    Pour arri­ver à ces deux là

    pik6pik8