Auteur/autrice : Éric

  • Mais pourquoi discutes-tu ?

    Si tu déva­lo­rises ton inter­lo­cu­teur sous prétexte que parfois il se range à tes idées en disant ne pas avoir compris/vu un problème avant la discus­sion… tu as des ques­tions à te poser. Pourquoi argu­mentes-tu ?

    C’est plutôt avec ceux qui jamais ne chan­ge­ront d’avis ou d’ad­met­tront avoir compris quelque chose en cours de discus­sion qu’il faut arrê­ter de discu­ter. Avec eux ça ne sert à rien à part trol­ler sans fin.

    Et tiens d’ailleurs, si tu déva­lo­rises la première caté­go­rie, est-ce donc à dire que tu te places toi-même dans la seconde ? Je dis ça je ne dis rien mais…

  • Une inscrip­tion obli­ga­toire en biblio­thèque

    « Une inscrip­tion obli­ga­toire en biblio­thèque est une démarche qui s’ins­crit dans la logique de droits cultu­rels. »

    Ques­tion de vision de la culture. Moi j’at­tends le contraire, qu’il n’y ait pas besoin d’ins­crip­tion préa­lable, que quiconque puisse emprun­ter dans une biblio­thèque de passage avec une simple carte d’iden­tité.

    Qu’on ne me parle pas de vol et de contrôle. Ce n’est pas comme si les preuves de domi­cile deman­dées lors des inscrip­tions étaient fiables. Ce n’est pas comme si les biblio­thèques enclen­chaient des procé­dures judi­ciaires pour récu­pé­rer les livres. Si besoin était – ce qui n’est pas aussi évident qu’il n’y parait – il suffi­rait d’un proces­sus natio­nal pour que les biblio­thèques puissent se retour­ner contre les usagers à partir de cette carte d’iden­tité.

  • Mon problème avec Masto­don

    Certains ont très bien expliqué ce que c’est. Bref, c’est décen­tra­lisé. Youpi !

    Sauf que bon, je réserve mon juge­ment défi­ni­tif pour plus tard mais à vue de nez c’est encore une réponse pure­ment tech­nique qui passe à côté des enjeux.

    * * *

    Si je veux jouer avec Masto­don il y a toutes les chances que je me retrouve sur masto­don.social et que je créé un compte là bas. Je me retrouve avec un outil simi­laire à Twit­ter, quelques bonnes idées en plus, la stabi­lité et les 150 clients et robots compa­tibles en moins mais surtout… sans tous les gens qui me suivent ni ceux que je suis.

    Comment est-ce que je tran­si­tionne si je ne peux pas forcer mes cama­rades de jeu ? Jabber a échoué face à MSN pour ça. Status.net a échoué face à Twit­ter pour ça. Je pour­rais parler aussi de Google+ et 50 autres.

    Status.net avait tenté la synchro­ni­sa­tion avec Twit­ter. Les clients pouvaient se connec­ter aux deux réseaux, y publier la même chose et inter­agir avec les rési­dents des deux côtés. Jabber avait le soutien de poids lourds comme Google, Face­book et des acteurs locaux comme Orange. Google+ a tenté de se rendre essen­tiel dans l’in­con­tour­nable Google.

    Rien de tout cela ici et je ne vois aucune stra­té­gie qui me permette d’y croire : pas de marke­ting agres­sif (on parle­rait en dizaines de millions d’eu­ros pour envi­sa­ger battre twit­ter), aucun acteur de poids, pas de parte­na­riat impor­tant avec des sources incon­tour­nables, pas de fonc­tion­na­lité impor­tante au point de me faire aban­don­ner le réseau exis­tant… rien.

    * * *

    Mais « c’est décen­tra­lisé ! » vous allez me dire. Outre que c’est un argu­ment qui ne convain­cra que les geeks, ma réponse sera surtout « ah bon ? ».

    90% des utili­sa­teurs ont créé un compte sur l’ins­tance prin­ci­pale masto­don.social. Autant dire que côté décen­tra­li­sa­tion… Le pire c’est que leur iden­ti­fiant est lié à la plate­forme donc ils devront aban­don­ner tous leurs contacts et leur histo­rique si d’aven­ture ils devaient chan­ger d’ins­tance.

    Vous pouvez aller voir ailleurs, mais déjà que le réseau est petit, il est bien diffi­cile de se dire qu’une petite instance sera là dans la durée. Si pour migrer je dois tout perdre, même moi je risque d’al­ler sur l’ins­tance prin­ci­pale et jeter l’idée de décen­tra­li­sa­tion.

    Pour jouer à ce jeu, il faut non seule­ment un système de délé­ga­tion ou d’in­di­rec­tion au niveau des iden­ti­fiants mais aussi aider les 90% des utili­sa­teurs à effec­ti­ve­ment l’uti­li­ser (non, implé­men­ter webfin­ger ne suffit pas).

    À défaut il faut prévoir dans le proto­cole un moyen d’an­non­cer aux clients qu’un utili­sa­teur a changé d’ins­tance, que les clients se mettent à jour à partir de là et que les serveurs sachent réim­por­ter l’his­to­rique d’un utili­sa­teur en migra­tion. C’est toujours possible de l’ajou­ter après coup mais qu’ils n’y aient pas pensé ne me rend pas opti­miste sur la compré­hen­sion des enjeux.

    * * *

    Bref, pour que j’y crois il aurait fallu une stra­té­gie pour faire migrer une masse critique d’uti­li­sa­teurs, plus une mise en œuvre autre­ment que théo­rique de la décen­tra­li­sa­tion.

    Je n’ai aucun des deux aujourd’­hui et ce n’est pas faute de l’es­pé­rer mais je ne crois pas une seconde que les quelques petites fonc­tion­na­li­tés tech­niques fassent la diffé­rence vis à vis d’un réseau qui est quasi­ment passé dans le langage courant, soutenu par une entre­prise qui peut mettre des dizaines millions sur la table du jour au lende­main.

    Il est temps d’ar­rê­ter de croire que tous les problèmes sont tech­niques et peuvent se résoudre avec des lignes de code. Faire un système de publi­ca­tion décen­tra­lisé c’est (rela­ti­ve­ment) simple. D’autres l’ont déjà fait et ce n’est pas ça qui bloque. L’enjeu pour sortir de la centra­li­sa­tion de Twit­ter se situe ailleurs.

  • Recom­man­da­tion pour équi­pe­ment lumière photo

    Aujourd’­hui je travaille avec un flash cobra déporté accom­pa­gné d’un petit diffu­seur de 20×20cm. Le tout est posé sur sabot ou sur un pied d’ap­pa­reil photo très bon marché, suivant le besoin.

    J’ai­me­rais jouer avec un peu de maté­riel pour voir, genre pouvoir déta­cher le sujet du fond avec un éclai­rage de contour, tester des lumières un peu moins dures et des sources posi­tion­nées bien plus hautes.

    * * *

    Je pense à deux pieds de 210cm et deux diffu­seurs pour aller avec. J’ima­gine que le plus simple sera deux para­pluies, d’au­tant qu’il me faut quelque chose qui soit pliable et rela­ti­ve­ment trans­por­table. Main­te­nant j’avoue que je suis curieux d’une grande octa­box avec un nid d’abeille et d’un strip de type 30×140cm.

    Bref, je suis ouvert à beau­coup de choses, ça dépen­dra de ce que je trouve. Avez-vous un site où trou­ver des kits vrai­ment pas chers pour un amateur ? Voire des choses à conseiller ou même à me prêter sur Lyon ?

    * * *

     

    Aujourd’­hui je contrôle la puis­sance et le déclen­che­ment du flash déporté à partir de mon boitier. Si je mets tout ça dans une boite à lumière je risque de devoir cher­cher un système radio. Je regarde les YN-622N-TX ou Godox X1N (je ne compte pas aban­don­ner la capa­cité de régler la puis­sance des flash à distance depuis le contrô­leur).

    Suivant le cas, le second flash cobra sera proba­ble­ment un YN685 ou un Godox TT685N (compa­tible Nikon, déclen­chable à distance, NG 50). L’avan­tage des deux est d’avoir le récep­teur radio inté­gré, même s’il est possible que je teste d’abord en optique avant de confir­mer le besoin et l’en­vie d’in­ves­tir dans la radio.

    Là j’ai déjà des réfé­rences précises donc je peux plus faci­le­ment cher­cher les bons prix mais j’ai­me­rais bien trou­ver des adresses pour du maté­riel d’oc­ca­sion. Vous avez ça ? (ou d’autres réfé­rences à conseiller)

    * * *

    Voilà, je cherche des commen­taires, recom­man­da­tions ou bonnes adresses. Vous avez ça pour m’ai­der ?

  • Évidem­ment, ce n’est pas la voiture qui s’est vengée

    Lot : après une dispute, une femme meurt écra­sée par la voiture de son mari
    Le Pari­sien

    Forcé­ment ça ironise. On se moque du titre avec la voiture possé­dée qui écrase seule la femme, par pure coïn­ci­dence après une dispute de couple.

    En réalité je trouve cette ironie assez moche.

    Évidem­ment, intui­ti­ve­ment on y lit qu’il y a eu une dispute et que la femme a ensuite été volon­tai­re­ment écra­sée par son mari.

    C’est intui­tif, probable, mais on n’en sait rien, pas à la simple lecture de l’ar­ticle.

    La police enquête et véri­fie. C’est son boulot de juste­ment ne pas se conten­ter de dire « c’est évident » sans savoir. Pas de fausse naïveté non plus puisqu’il est clai­re­ment dit que le mari est en garde à vue depuis hier. On peut se douter que la police a les mêmes présomp­tions intui­tives que chacun de nous.

    Entre temps, nous on ne sait rien, mais alors rien du tout. On n’a aucun témoi­gnage, aucun récit de l’évé­ne­ment. On ne sait pas comment la femme a été écra­sée. On ne sait même pas si le mari était au volant. En fait on ne sait même pas si quelqu’un était au volant ou si la voiture a été lâchée en roue libre sur une côte. C’est quand même peu pour prétendre l’évi­dence.

    Sauter aux conclu­sions c’est faire justice sur des stéréo­types ou les proba­bi­li­tés, et ça n’est à l’hon­neur de personne.

    * * *

    Pour une fois l’ar­ticle est au contraire très bien fait. On ne sait pas grand chose mais le jour­na­liste expose les faits sans détour. C’est à peu près tout ce qu’il peut faire en l’état.

    Aurait-il fallu qu’il titre « Il tue sa femme en l’écra­sant à cause d’une dispute » alors qu’il n’a aucun élément pour ça à part l’évi­dente suspi­cion que tout le monde verra de toutes façons ?

    Personne ne prétend que la voiture, possé­dée par je ne sais quel esprit, a sauté seule sur la victime. Le jour­na­liste pousse l’idée d’une culpa­bi­lité de l’homme dès la première phrase de l’ar­ticle, en hauteur double :

    Un homme d’une soixan­taine d’an­nées est en garde à vue depuis jeudi et la mort de sa femme à Prays­sac (Lot).

     

    Diffi­cile d’être plus expli­cite sur les faits sans confondre les proba­bi­li­tés avec la réalité. Pour une fois qu’un jour­na­liste présente un article comme il faut sans biais ni sur-inter­pré­ta­tion, n’al­lons pas lui repro­cher.

    * * *

    Il y a un vrai problème où la presse écarte trop souvent la respon­sa­bi­lité des atteintes aux femmes ou aux mino­ri­tés. Je fais toute­fois la diffé­rence entre celui qui excuse et celui qui ne sait pas.

    Je n’ai – malheu­reu­se­ment – pas la solu­tion au problème géné­ral mais je ne crois pas qu’ajou­ter des injus­tices en compense d’autres. Ce n’est que mon opinion, mais j’ai plutôt tendance à croire que les maux s’ajoutent entre eux.

  • Pour une sécu­rité sociale

    Je ne comprends pas comment on peut accep­ter d’in­di­vi­dua­li­ser les couver­tures santé.

    Par nature ça veut dire que certaines couver­tures ne rembour­se­ront que partiel­le­ment, ou pas tous les types de soins. Bien évidem­ment ce sont prin­ci­pa­le­ment les plus pauvres qui prennent ces couver­tures au rabais, voire qui s’en passent. Dans le meilleur des cas on augmente l’ex­po­si­tion aux risques de ceux qui pour­ront le moins en suppor­ter l’im­pact.

    Tout ce qu’on obtient c’est qu’ils renoncent aux soins :

    Ce système, à bout de souffle, conduit entre 21 et 36 % des Français à renon­cer aux soins pour des raisons finan­cières (pdf). Derrière ces statis­tiques, il y a des enfants sans lunettes alors qu’ils en auraient besoin (ce qui entraîne parfois un retard scolaire) ; des dents qu’on arrache au lieu de les soigner ; des bron­chites négli­gées qui dégé­nèrent, des personnes âgées qui s’isolent de plus en plus faute d’ap­pa­reil audi­tif …

    Le pire c’est que ça finit par coûter plus cher à la collec­ti­vité en plus d’être un désastre pour les concer­nés.

    On cherche juste à réduire les coûts, par idéo­lo­gie, ou en compa­rant les prélè­ve­ments avec des pays dont le système est payé direc­te­ment par les citoyens.

    Cela n’em­pêche ni M. Fillon ni M. Emma­nuel Macron (En marche !) de prévoir une baisse des dépenses de l’as­su­rance-mala­die : 20 milliards d’eu­ros d’éco­no­mies en cinq ans pour le premier ; 15 milliards pour le second. «  On ne peut avoir des dépenses de santé qui augmentent trois fois plus vite que la créa­tion de richesses  », professe M. Macron, pour­tant guère gêné de voir les distri­bu­tions de divi­dendes augmen­ter, elles, dix fois plus que les richesses produites.

    On a déjà réduit les crédits plus qu’il n’est possible, lais­sant les hôpi­taux dans un épui­se­ment humain et admi­nis­tra­tif, et sans aucune marge de manœuvre. La grippe annuelle arrive à épui­ser les lits dispo­nibles. Le moindre imprévu ne peut plus être géré parce que tout est fait pour suppri­mer tout ce qui semble super­flu par rapport au fonc­tion­ne­ment quoti­dien, et qu’on en a supprimé encore un peu plus pour forcer à faire des écono­mies.

    Il ne reste plus qu’à dimi­nuer les rembour­se­ments. On couvre moins de choses, ou en en rembour­sant une part plus faible. Ce faisant on en laisse plus aux mutuelles, dans un cercle vicieux qui laisse de côté les plus pauvres.

    Ce n’est même pas rentable écono­mique­ment :

    Sur 100 euros de coti­sa­tions reçues par les complé­men­taires, 15 à 19 % partent en frais de gestion (et de publi­cité) (pdf), contre 4 à 5 % pour la Sécu­rité sociale. Aucune «  ratio­na­lité écono­mique  » ne justi­fie donc que l’on préfère l’une à l’autre. Au contraire : un guichet public unique qui rembour­se­rait tout «  permet­trait de gagner 7 milliards d’eu­ros  », précise M. Noam Ambrou­rousi, spécia­liste de la santé et conseiller de M. Mélen­chon. Pour en mesu­rer l’im­por­tance, il faut se rappe­ler que le fameux «  trou  » de la Sécu­rité sociale s’élève à 4,7 milliards d’eu­ros.

    Et bien entendu, il s’agit surtout de segmen­ter. Les jeunes cadre ont beau jeu de mili­ter pour leur liberté de choix. Il s’agit surtout de segmen­ter. On segmente ceux qui peuvent payer et ceux qui ne peuvent pas, mais on segmente aussi les jeunes et les vieux, les handi­ca­pés lourds et les autres, ceux dont on sait qu’ils ont un ennui de santé sérieux et les autres.

    Forcé­ment, le jeune cadre en bonne santé paye moins cher à ce jeu… mais c’est au prix de la soli­da­rité avec les autres. C’est la logique écono­mique d’un assu­reur qui calcule le risque indi­vi­duel mais est-ce souhai­table socia­le­ment ?

    La logique de la sécu­rité sociale unique c’est juste­ment la frater­nité, et s’as­su­rer que personne ne doive renon­cer.

    Dans une tribune reten­tis­sante, ils ont réclamé une prise en charge des soins à 100 %, ainsi qu’une fusion de la Sécu­rité sociale et des complé­men­taires santé (Le Monde, 14 janvier 2017).

    C’est un des points où j’ai un problème avec Benoit Hamon et globa­le­ment le PS. On renonce à un point qui me semble essen­tiel socia­le­ment et qui a du sens même écono­mique­ment… juste parce que c’est diffi­cile poli­tique­ment.

    Oui, je veux une sécu­rité sociale univer­selle, qui rembourse tout le monde – pas que les sala­riés – à 100% pour tous les soins utiles. Ça comprend évidem­ment les trai­te­ments dentaires, ortho­don­tiques ou optiques, mais pas que. Ça comprend l’in­té­gra­lité du parcours hospi­ta­lier, repas compris.

    Oui ça coûte cher, mais pas plus que le système privé, proba­ble­ment même moins. La seule diffé­rence est de soigner aussi les pauvres. Du coup oui ça coûte plus cher que la situa­tion actuelle. Ques­tion de choix poli­tique.


    Les cita­tions viennent d’un article du Monde Diplo­ma­tique, dont je vous recom­mande très forte­ment la lecture.

  • La poli­tique ce n’est pas choi­sir le meilleur projet

    La poli­tique ce n’est pas choi­sir le meilleur projet de façon objec­tive. Un tel clas­se­ment n’a aucun sens. On n’élit pas des inten­dants, de simples gestion­naires.

    La poli­tique c’est faire des choix. Il n’y a pas de baguette magique. Il y a toujours un coût, un effort un four­nir, un pan de la popu­la­tion qui sera moins favo­risé, un risque que ça ne fonc­tionne pas…

    La poli­tique c’est faire un arbi­trage suivant ce qui nous parait le plus impor­tant en notre âme et conscience, suivant ce qu’on veut comme société. Il n’y a rien de plus subjec­tif que ça.

    Fuyez ceux qui pensent qu’il suffit d’ex­pliquer ou de se rensei­gner.

    De ceux là il y a ceux qui manquent de recul et qui ne perçoivent même pas qu’il puissent y avoir une autre vision de la société. De ceux là il y a aussi ceux dont l’idéo­lo­gie voilent toute réflexion et qui pensent avoir forcé­ment la vérité.

    Enfin de ceux là il y a aussi ceux qui n’en­vi­sagent que la vision tech­no­cra­tique du système. Ces derniers sont les plus dange­reux parce qu’ils nient le concept même de démo­cra­tie. Ils refusent la capa­cité de choi­sir en toute conscience une option moins effi­cace sur le papier mais qui parfois respecte des valeurs ou un modèle de société auquel on aspire.

    * * *

    Ne me dites pas « ceux qui sont contre n’ont pas lu le texte ou ne savent pas de quoi ils parlent ». C’est majo­ri­tai­re­ment vrai, mais ça l’est aussi de ceux qui sont pour. C’est par contre insul­tant pour ceux qui ont fait un choix conscient et informé, mais juste un choix diffé­rent du votre.

    Tout ce que ça montre c’est une absence d’ou­ver­ture ou une bien mauvaise consi­dé­ra­tion de la démo­cra­tie.

    Ça n’em­pêche bien évidem­ment pas d’in­ci­ter les gens à lire, à se rensei­gner, et d’es­sayer de convaincre, mais au moins on se posi­tionne sur le fond.

  • Du nom en capi­tales

    Je croise de plus en plus de textes où les noms de famille sont inscrits en capi­tales. Je n’ai plus le lien vers le texte qui a déclen­ché l’hu­meur du jour mais j’ai encore en tête un court texte du gouver­ne­ment où en moins de 5 lignes on avait le droit à trois Bernard CAZENEUVE dont la typo­gra­phie jurait à mes yeux.

    Rien de plus, même si j’ai du en profi­ter pour dire que je maudis de la même façon ceux qui prennent l’ha­bi­tude de mettre le nom de famille avant le prénom.

    * * *

    Je suis un peu d’ac­cord avec ça. Je ne serais pas étonné que l’usage se soit formé dans les registres et listes admi­nis­tra­tives. Je ne me rappelle pas ce type de typo­gra­phie dans les anciennes calli­gra­phies ou dans mes romans par exemple. Il en va de même pour l’usage du nom avant le prénom, qui dans notre culture me semble essen­tiel­le­ment d’ori­gine scolaire pour simpli­fier les listes d’ap­pel des profes­seurs.

    Je serais curieux de savoir si les registres de baptêmes ou d’état civil au 18e ou 19e siècle utili­saient des capi­tales pour les noms de famille. J’en doute.

    Mon impres­sion c’est que certains ont pris l’ha­bi­tude des formu­laires et de l’école et ont fait débor­der ces construc­tions de façon impropre dans les usages de tous les jours.

    L’ad­mi­nis­tra­tif prend le pas sur nos vies, et ceci n’en est qu’un exemple. Je mets ça dans la même case que ces poli­ciers avec un jargon tel qu’ils en deviennent inca­pables de parler de « voiture » plutôt que de « véhi­cule », quand bien même le terme ne pose aucun problème juri­dique ou de compré­hen­sion.

    Au final désor­mais l’ordre prénom/nom n’est plus garanti à 100%, et la mise en capi­tale en devient parfois néces­saire pour lever des ambi­guï­tés chez certains.

    * * *

    Il reste que plusieurs personnes m’ont exprimé des diffi­cul­tés person­nelles. Avoir un nom qui peut aussi passer pour un prénom est source de confu­sion, et une moti­va­tion pour le passer en capi­tales.

    Je pensais que l’ordre habi­tuel prénom/nom suffi­sait, mais ce n’est visi­ble­ment pas le cas. Bref, je comprends, surtout si c’est mis en signa­ture ou réfé­rence.

    Pour la prose, où fina­le­ment distin­guer ou pas le prénom n’est pas l’es­sen­tiel, je préfé­re­rais toute­fois qu’on s’abs­tienne de mettre un nom unique­ment en capi­tales. Ceci n’est bien sûr qu’une opinion pure­ment subjec­tive et person­nelle. Je trouve ça lourd à la lecture, simple­ment.

    * * *

    Oui, je sais que dans d’autres pays l’ordre nom/prénom peut être diffé­rent. Non ça n’a rien à voir avec l’usage de mettre les noms en capi­tales.

    Effec­ti­ve­ment, je ne saurais pas iden­ti­fier le prénom dans « Choi Min Sik » si on ne me met pas le nom en capi­tales. Pour autant je ne saurais pas mieux le faire si on me met le nom en capi­tales. Le reste est-il un seul prénom ? un prénom prin­ci­pal et un secon­daire ? un prénom et un nom de caste, de clan ou hérité d’une façon ou d’une autre ? un prénom et un titre ? et dans quel ordre ?

    Mettons que j’ar­rive à avoir un prénom, que vais-je bien pouvoir en faire ? Chez moi je sais quand utili­ser le nom et quand utili­ser le prénom. Je connais les usages de certains pays proches qui imposent l’usage des titres là où ici on peut s’en passer. Mais vu qu’on parle d’autres cultu­res… je suis un peu à sec. Ce qui m’in­té­res­sera c’est comment m’adres­ser à la personne, et indi­vi­dua­li­ser le nom ou le prénom ne sera pas vrai­ment mon problème.

    D’ailleurs les concepts de prénom et de capi­tales eux-même ne sont pas univer­sels. Même là où il y a des capi­tales, je ne jure­rais pas que le sens qui s’en dégage soit toujours le même qu’ici. Si vrai­ment il s’agis­sait d’avoir une conven­tion univer­selle, il faudrait juste­ment abso­lu­ment bannir la mise en capi­tale des noms de famille.

    Main­te­nant je parlais de typo­gra­phie. C’est quand même quelque chose de très local. Même avec nos voisins proches, nous ne parta­geons pas les mêmes usages à ce niveau.

    Mon humeur n’avait pas de portée autre que celle de la typo­gra­phie française. Savoir que d’autres cultures gèrent diffé­rem­ment les noms est un peu hors contexte. Si déjà on arri­vait à se mettre d’ac­cord chez nous pour les cas simples, ça serait pas mal.

    * * *

    Un point inté­res­sant : Pourquoi même aurais-je besoin d’in­di­vi­dua­li­ser le prénom ?

    Vu que juste­ment désor­mais on croise des personnes de culture diffé­rentes au coin du web, je ne peux avoir aucun préjugé sur comment utili­ser cette infor­ma­tion. Même si je reste aux usages français, je n’ai vrai­ment besoin d’in­di­vi­dua­li­ser le prénom que pour m’adres­ser direc­te­ment à quelqu’un de manière infor­melle.

  • La retraite à 60 ans

    Par une série de clics sur les sites publics, on vient de m’in­for­mer que j’au­rai les 172 trimestres néces­saires à ma retraite à taux plein quand j’au­rai 67 ans.

    Acces­soi­re­ment ça sera aussi le cas du BAC+5 moyen qui finit ses études à 23 ans et qui cotise quatre trimestres par an sans discon­ti­nuer.

    Elle est loin la retraite à 60 ans…

    Deux choses inté­res­santes :

    67 ans est l’âge pivot à partir duquel tout le monde a sa retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestre cotisé.  Ne crai­gnez pas trop la période d’inac­ti­vité : Si vous êtes dans mon cas ça ne chan­gera pas grand chose (et s’ils augmentent l’âge pivot d’ici là, il y a de bonnes chances qu’ils augmentent aussi le nombre de trimestres à coti­ser de toutes façons).

    Statis­tique­ment je serai mort ou en situa­tion de dépen­dance depuis plusieurs années. Dit autre­ment : Seule une mino­rité de BAC+5 profi­tera de sa retraite à taux plein.

    Plus que les calculs sur la pyra­mide géné­ra­tion­nelle ou la remise en cause du régime par répar­ti­tion, cette dernière statis­tique rend à elle seule drama­tique­ment crédible le « vous n’au­rez pas votre retraite ».

    La vérité c’est que pour la majo­rité d’entre-nous, nous ne serons plus capables de travailler avant d’at­teindre l’âge de la retraite. Recu­ler l’âge de départ ne sauve pas la retraite, on en est à un point où ça la supprime.

  • PIB, crois­sance, bonheur, mais surtout écolo­gie

    J’avais déjà abordé la ques­tion des gestion­naires. Aujourd’­hui je m’in­té­resse à deux critères au niveau poli­tique : Le bonheur des gens et l’éco­lo­gie. En fili­grane derrière je parle d’iné­ga­lité, de soli­da­rité, d’édu­ca­tion, de services publics, d’in­fra­struc­tures, de mutua­li­sa­tion, de règle­men­ta­tion dras­tiques sur la pollu­tion et de réduc­tion de la consom­ma­tion d’éner­gie.

    C’est certai­ne­ment ridi­cule et tota­le­ment naïf pour ceux qui promeuvent une vision écono­mique, mais je ne vois pas une seconde comment deman­der plus de travail à du person­nel soignant en hôpi­tal qui se dit épuisé et qui a déjà une duré de vie ampu­tée de 7 ans à cause de ça.

    J’ai deux vidéos à vous montrer. La première n’est qu’une intro­duc­tion mais est impor­tante. Dites-moi en sortant de la seconde comme vous pouvez ne pas tout centrer sur le bonheur et l’éco­lo­gie ?

    * * *

    Bref, en ce moment des candi­dats qui parlent bonheur et écolo­gie, il n’y en a pas 150 malheu­reu­se­ment. S’il n’y en a aucun de parfait, il y en a par contre plusieurs qui ne s’en préoc­cupent qu’à la marge, ou dont ce n’est pas la prio­rité assu­mée.