Auteur/autrice : Éric

  • Vous m’em­mer­dez (et pas que moi)

    Vous m’em­mer­dez à écar­ter les jambes comme si les sièges à gauche et à droite n’étaient que des repose-genoux.

    Vous emmer­dez tout le monde en fait.

    Vous emmer­dez tout le monde et vous me faites honte à prétex­ter que c’est justi­fié par votre sexe et votre anato­mie. Vous croyez que les autres hommes font comment ? oui, celui à votre gauche par exemple. Il est fait comme vous, comme moi. Non seule­ment il n’em­piète pas sur votre fauteuil mais en plus, à cause de vos excès, il ne tient que sur une partie du sien. S’il y arrive, vous le pouvez aussi.

    La seule diffé­rence entre vous et les autres c’est votre sans-gêne, la croyance que vous avez un droit plus fort que les autres. Vous, vous vous servez juste de votre sexe comme un prétexte pour emmer­der les autres, comme si avoir un sexe mascu­lin vous donnait ce droit. Bref rappel : ce n’est pas le cas.

    Écar­tez les jambes si ça vous amuse, mais respec­tez l’es­pace des gens à côté. Et si la femme à côté de vous serre ou croise ses jambes ce n’est nulle­ment une accep­ta­tion à vous voir poser votre genoux en face de son siège… quand ce n’est pas vous même qui lui impo­sez cette posture.

  • Je créé un mouve­ment citoyen trans­par­ti­san et apoli­tique

    « Je créé un mouve­ment citoyen trans­par­ti­san et apoli­tique »

    Non, c’est une fausse cita­tion mais enle­vez un seul des mots et je peux proba­ble­ment vous trou­ver un groupe qui s’en réclame.

    Si vous avez un avis sur un sujet de société, et encore plus si vous comp­tez peser dans le débat public, vous n’êtes pas apoli­tique. Vous êtes tout le contraire, par défi­ni­tion. Si en plus vous comp­tez vous présen­ter ou présen­ter des gens à une élec­tion, vous récla­mer apoli­tique c’est juste décla­rer que vous souhai­tez des emplois fictifs.

    Si vous comp­tez mili­ter pour une cause, des valeurs, une orien­ta­tion, une vision ou un programme, vous n’êtes pas trans­par­ti­san, vous êtes tout le contraire. Tout au plus vous êtes assez intel­li­gents pour recon­naitre les bonnes idées qui viennent d’ailleurs. Plus proba­ble­ment c’est simple­ment que vous souhai­tez voir les mili­tants des autres partis se rallier à votre mouve­ment. Je vais vous dire un secret : Tous les partis aime­raient que les autres se regroupent avec eux.

    Dans certains pays qui n’ont pas de plura­lisme ou qui sont contrô­lés par les mili­taires, la mention citoyen aurait un sens. Ici, sauf si vous montez un syndi­cat de mili­taires ou si vous êtes une auto­rité admi­nis­tra­tive offi­cielle, vous êtes effec­ti­ve­ment citoyens. Comme tous les autres groupes poli­tiques quoi.

    C’est vrai que mouve­ment ça fait plus cool et moderne que parti. On a même l’im­pres­sion d’un soulè­ve­ment popu­laire rien qu’a­vec la déno­mi­na­tion. Toute­fois, si vous comp­tez présen­ter ou regrou­per des candi­dats aux élec­tions, et encore plus s’il est prévu que les éven­tuels élus se rattachent à votre struc­ture dans le cadre des finan­ce­ments publics, j’ai la désa­gréable tâche de vous dire que vous quali­fiez à toutes les défi­ni­tions de parti poli­tique que j’ai pu trou­ver. Même si vous perdez, même si vous vous sentez diffé­rents. Oui, c’est triste. Main­te­nant rien ne vous empêche effec­ti­ve­ment de choi­sir le terme de mouve­ment pour vos publi­ci­tés, c’est vrai que ça en jette…

    * * *

    Fran­che­ment, vous serez plus crédibles à parler de renou­veau et à prétendre faire les choses diffé­rem­ment si déjà vous ne commen­cez pas à vouloir tordre la réalité à coup de voca­bu­laire.

    Assu­mez votre posi­tion­ne­ment. Il n’y a rien de honteux à former un parti poli­tique, parti­ci­per aux choix collec­tifs et souhai­ter chan­ger les choses. Il y a même de quoi être fier.

    En crachant sur le terme « poli­tique » et en déva­lo­ri­sant l’idée de former un parti, vous n’ai­dez pas les citoyens à se récon­ci­lier avec la démo­cra­tie, ou à enga­ger une réflexion collec­tive profonde.

    En Marche, France Insou­mise et quelques autres, je pense à vous et vous fais plein de bisous.

  • [Lecture] Les Français dépensent trop

    Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur Produit inté­rieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau rela­ti­ve­ment élevé de la dette cela ne peut pas fonc­tion­ner dans la durée

    — Juncker à Macron : « Les Français dépensent trop », Europe 1

    Calcu­ler la part des dépenses publiques dans le PIB c’est quand même un indi­ca­teur à la con… ou plutôt un biais idéo­lo­gique majeur.

    Ce que révèle la part des dépenses publiques dans le PIB, c’est le choix de la popu­la­tion d’in­di­vi­dua­li­ser ou de mutua­li­ser certaines dépenses.

    Priva­ti­sez l’édu­ca­tion supé­rieure, les retraites, nous dimi­nue­rons la part des dépenses publiques de plusieurs points de PIB mais ça nous coûtera plus cher, autant humai­ne­ment que finan­ciè­re­ment.

    Petit rappel : « sur 100 euros de coti­sa­tions reçues par les complé­men­taires, 15 à 19 % partent en frais de gestion, contre 4 à 5 % pour la Sécu­rité sociale. »

    Cet indi­ca­teur ne révèle qu’une seule chose : l’adhé­sion à la vision écono­mique libé­rale. C’est un indi­ca­teur pure­ment idéo­lo­gique.

    Déjà que comme indi­ca­teur le PIB lui-même est discu­table… Ne nous lais­sons pas berner.

  • [Photo] Éclai­rage continu ?

    Je fais suite à mes recherches sur l’éclai­rage photo. J’ai eu peu de retours donc je cherche encore.

    Je vois passer des setup avec des ampoules à écono­mie d’éner­gie à 5 5 500 K, souvent par blocs de 3 à 7(exemple), d’autres avec de gros projec­teurs. Quand on compte, on a l’équi­valent ampoule à fila­ment de 500 à 1000W, parfois plus.

    Et du coup… je me demande. Pouvoir regar­der le rendu direc­te­ment plutôt que d’avoir la surprise lors du déve­lop­pe­ment, c’est certai­ne­ment un avan­tage.

    Quelqu’un a essayé ? Ça vaut quoi par rapport à un très bon flash cobra ? J’ai du mal à compa­rer les puis­sances ou ce que ça veut dire.

  • Punir, une passion contem­po­raine

    Croisé sur le web :

    L’au­teur souligne égale­ment le phéno­mène de l’ag­gra­va­tion des sanc­tions. il est le résul­tat selon lui de l’ins­tau­ra­tion des peines plan­chers, du déve­lop­pe­ment du juge­ment en compa­ru­tion immé­diate, des pres­sions de l’opi­nion et du pouvoir sur les magis­trats qui se protègent en prononçant plus souvent des peines d’em­pri­son­ne­ment et en main­te­nant plus de déten­tions provi­soires. Et il rappelle que cela n’est en rien propre à la France mais présent dans de nombreux pays. Quand bien même la popu­la­tion pénale dimi­nue dans d’autres.

    Mais comme cela abou­tit à une explo­sion de la popu­la­tion pénale, Didier Fassin écrit que la solu­tion est devenu le problème. Autre­ment dit, alors que la sanc­tion doit être la solu­tion au problème de la trans­gres­sion d’une règle, la sanc­tion devient elle aussi un problème. A cause du nombre d’in­di­vi­dus mis à l’écart, du coût écono­mique et humain induit, de la produc­tion ou la repro­duc­tion d’iné­ga­li­tés, de l’in­sé­cu­rité géné­rée, le châti­ment appa­raît de plus en plus comme ce qui menace la société plus qu’il la protège.

    — Paroles de juge, Le blog de Michel Huyette

    Rien de neuf, mais c’est toujours inté­res­sant de réflé­chir. Quelqu’un a-t-il eu l’oc­ca­sion de lire ce livre parti­cu­lier ?

    Je ne saurais trop conseiller de mon côté l’ul­tra clas­sique Surveiller et punir de Michel Foucault. Je sais, ça manque d’images, mais ça fait bien réflé­chir sur le rôle de la prison dans la justice, et les dérives qui ne manquent pas de surve­nir.

  • Je veux une entre­prise où le produit est au centre

    Qu’est-ce qui fait avan­cer l’en­tre­prise ?

    On pour­rait aussi deman­der « qui dirige ? ».  En France j’ai surtout vu des socié­tés diri­gées par le dépar­te­ment commer­cial. Que ce soit un direc­teur ou tout une équipe de commer­ciaux, il s’agit d’es­sayer de vendre.

    On vend, puis on demande aux opéra­tion­nels de réali­ser ou d’exé­cu­ter ce qu’on a vendu. Dans ces struc­tures il y a géné­ra­le­ment une pyra­mide très forte, ceux qui décident au dessus, ceux qui font en dessous.

    Peu importe quoi, celui qui vend a raison. Dans les pires des cas les ventes se font avant même de savoir si c’est faisable, si c’est rentable, si les délais sont réalistes. Tout ça c’est le problème des opéra­tion­nels après tout : Qu’ils se débrouillent. Forcé­ment, ces struc­tures génèrent beau­coup de pres­sion, peu d’au­to­no­mie opéra­tion­nelle, peu d’in­no­va­tion, et une déva­lo­ri­sa­tion très forte de la plupart des métiers.

    J’ai l’im­pres­sion que penser d’abord ainsi est un biais très français, mais peut-être me trompe-je.

    * * *

    J’ai aussi vu des struc­tures diri­gées par le marke­ting, par la tech­nique, par le produit, ou par la commu­ni­ca­tion.

    Je crois que le plus fati­guant est celle diri­gée par la commu­ni­ca­tion. Quand on cherche plus à paraitre qu’à faire, les équipes courent après les chimères, les enga­ge­ments donnés et l’image qu’on pour­rait avoir si… Au bout d’un moment ça commence à ne plus être tenable en interne. Au mieux on s’es­souffle.

    Il n’y a pas de réponse idéale. Tout dépend de ce que vous voulez obte­nir, du contexte, et des valeurs que vous portez.

    Peut-être est-ce mon propre biais d’in­gé­nieur mais j’ai trouvé des envi­ron­ne­ments beau­coup plus humains quand ils étaient diri­gés par le produit ou la tech­nique (au sens large, je ne parle pas forcé­ment d’in­for­ma­tique ou d’in­gé­nie­rie). Ce sont les gens qui font qui sont au centre, et ça force à tenir compte des condi­tions de travail ou à voir long terme.

    Ce n’est pas parfait, il y a d’autres biais, mais si c’est ce que vous montez, je suis à votre écoute.

    C’est peut-être aussi ce qui fait que j’aime les star­tup malgré tous les défauts bien connus de ces enti­tés : Le plus souvent elles ont compris qu’il fallait mettre le produit au centre.

    * * *

    J’ai souvent eu la réponse « ça ne fonc­tionne pas comme ça, tout le monde est impor­tant, il faut tenir un équi­libre ». Ne vous leur­rez pas, c’est pareil chez tout le monde.

    Il y a toujours un biais, un groupe qui a ou qui a pris le pas sur les autres. Si vous croyez que vous êtes parfai­te­ment équi­li­brés c’est plutôt mauvais signe. Ça veut dire que vous n’en avez pas conscience, et donc que vous ne saurez pas y prêter atten­tion pour en compen­ser les défauts. Peut-être même que ça veut dire que vous combat­tez ceux qui soulèvent le problème en interne.

    Une petite cari­ca­ture pour vous aider :

    Est-ce que vous réali­sez ce que vous vendez/promet­tez ? ou est-ce que vous vendez/annon­cez ce que vous réali­sez ?

  • Sisi, c’est bien un parti

    On m’a dit « ce n’est pas un parti, c’est un mouve­ment ». Le marke­ting n’est pas l’ex­clu­si­vité d’Em­ma­nuel Macron. Il ne s’agit que d’un bel enro­bage de voca­bu­laire.

    Plutôt que de partir dans une grande démons­tra­tion, je propose d’al­ler sur le site offi­ciel de la France Insou­mise et de cliquer sur la rubrique « donner ». Je cite :

    Pour finan­cer les dépenses liées à l’or­ga­ni­sa­tion d’évé­ne­ments, aux campagnes prési­den­tielle et légis­la­tives, à l’achat de maté­riel, au fonc­tion­ne­ment de ce site, etc., nous avons besoin du soutien finan­cier de chacun.e d’entre vous.

    Moi une struc­ture juri­dique qui a dans son objet de finan­cer des campagnes aux élec­tions natio­nales, j’ap­pelle ça un parti poli­tique. Vous pouvez contes­ter la déno­mi­na­tion mais…

    Un reçu, édité par la CNCCFP, vous sera adressé et vous permet­tra de déduire cette somme de vos impôts dans les limites fixées par la loi.

    Pour rappel, la CNCCFP c’est la commis­sion natio­nale des comptes de campagne et des finan­ce­ments poli­tiques. Bref, l’ins­tance qui s’oc­cupe des comptes des partis poli­tiques.

    S’il fallait une dernière confir­ma­tion, les limites de la loi sont expli­ci­te­ment rappe­lée plus bas dans la page et ce sont bien celles des partis poli­tiques. Les règles géné­rales des asso­cia­tions à but non lucra­tif sont beau­coup plus souples :

    La loi n° 95–65 du 19 janvier 1995 précise que seules les personnes physiques sont auto­ri­sées à verser des dons et des coti­sa­tions à un parti ou grou­pe­ment poli­tique.
    Tout don de personne morale (entre­prise, asso­cia­tion, SCI, compte profes­sion­nel de profes­sions libé­rales ou de commerçants…) est donc inter­dit.
    Le montant cumulé des dons et des coti­sa­tions d’adhé­rent-e à une ou plusieurs forma­tions poli­tiques est plafonné à 7 500 euros par personne et par an depuis la loi n° 2013–907 du 11 octobre 2013
    La France Insou­mise ne peut accep­ter de dons que par l’in­ter­mé­diaire de son manda­taire finan­cier : l’As­so­cia­tion de Finan­ce­ment de La France Insou­mise (ALFI), agréée le 23/01/2017, n°1202, paru­tion au JO le 31/12/2016).
    Les dons et coti­sa­tions en espèces de plus de 150 € (cumu­lées sur un an) ne sont pas accep­tés et ne donnent pas droit à réduc­tion d’im­pôt.
    Les dons et les coti­sa­tions versés à l’AFLFI par chèque ou carte ou vire­ment donnent droit à une réduc­tion d’im­pôt de 66% des sommes versées dans la limite de 20% du revenu impo­sable et de 15 000 euros par an et par foyer fiscal.

    Bref, il y a deux asso­cia­tions, décla­rées en même temps, une pour l’ac­ti­vité poli­tique elle-même et une asso­cia­tion sœur, passage obligé pour tout finan­ce­ment. C’est comme ça que sont struc­tu­rés tous les partis que je connais, et je suppose que c’est tout simple­ment une obli­ga­tion légale.

    S’il en fallait plus, la charte pour les légis­la­tives demande aux candi­dats inves­tis de se ratta­cher à l’AFLFI pour ce qui est du finan­ce­ment poli­tique public, et de former un groupe à l’As­sem­blée Natio­nale qui soit au nom de la France Insou­mise.

    La France Insou­mise, via ses deux asso­cia­tions loi 1901, inves­tit des candi­dats, leur impose une ligne de conduite, créé un grou­pe­ment dédié dans l’exer­cice du pouvoir, et se destine à rece­voir un finan­ce­ment poli­tique public.

    Je prends la défi­ni­tion de Wiki­pe­dia, celles du TLFi et de l’Aca­dé­mie française étant encore plus larges :

    Un parti poli­tique est une orga­ni­sa­tion poli­tique qui cherche à influen­cer une poli­tique gouver­ne­men­tale, en nommant ses propres candi­dats et en tentant d’ob­te­nir des mandats poli­tiques.

    Plus géné­ra­le­ment, la notion de parti poli­tique possède deux défi­ni­tions. La première, d’ordre idéo­lo­gique, est presque syno­nyme de faction : il s’agit, pour reprendre les termes de Benja­min Cons­tant, d’une « réunion d’hommes qui professent la même doctrine poli­tique »1.

    La seconde, d’ordre insti­tu­tion­nel, le tient pour un élément essen­tiel du jeu démo­cra­tique : « elle consiste à saisir le parti poli­tique en tant que forme poli­tique, struc­ture d’or­ga­ni­sa­tion de la démo­cra­tie »2.

    En France, un parti poli­tique est une asso­cia­tion loi de 1901.

    Il va falloir argu­men­ter sévère pour affir­mer que ça ne corres­pond pas à la situa­tion, autant dans la défi­ni­tion géné­rale que dans les deux défi­ni­tions parti­cu­lières. Tout au plus la France Insou­mise peut dire qu’elle n’est pas un parti poli­tique mais un grou­pe­ment poli­tique. La diffé­rence est pure­ment litté­raire.

  • Contra­dic­tions inter­nes… vote blanc et absten­tion

    Il n’y ici aucune injonc­tion à quoi que ce soit. Mon choix est déjà fait. J’es­père forcé­ment que vous ferez le même mais ce n’est pas de ça dont on parlera ici. 


    France insou­mise a orga­nisé ces derniers jours une consul­ta­tion à propos du second tour de l’élec­tion prési­den­tielle. […] cette consul­ta­tion a permis l’ex­pres­sion de 243128 insou­mis.es et donne à voir des avis parta­gés :
    – 87818 insou­mis.es, soit 36,12%, pour un vote blanc ou nul;
    – 84682 insou­mis.es, soit 34,83%, pour un vote Emma­nuel Macron;
    – 70628 insou­mis.es, soit 29,05%, en faveur d’une absten­tion.

    D’après les réponses qu’on m’a faites, c’était une consul­ta­tion en ligne ouverte unique­ment aux adhé­rents et avec unique­ment ces trois options.

    Je trouve quand même très ironique qu’un partimouve­ment qui a à son programme la recon­nais­sance du vote blanc dans les suffrages expri­més… ne permette pas le vote banc dans sa propre consul­ta­tion interne.

    Rien de grave mais je m’au­to­rise à trou­ver ça amusant, ironique même.

    Fixer le droit de vote à 16 ans, instau­rer le vote obli­ga­toire et la recon­nais­sance du vote blanc comme suffrage exprimé et géné­ra­li­ser la repré­sen­ta­tion propor­tion­nelle

    Plus loin dans l’iro­nie, au programme de la France Insou­mise on trouve « instau­rer le vote obli­ga­toire » au chapitre de l’Ur­gence démo­cra­tique.

    Bref, je trouve aussi amusant de voir qu’on peut vouloir instau­rer le vote obli­ga­toire aux élec­tions mais soi-même souhai­ter s’y abste­nir. Ils sont quand même 29% à ne pas y voir de contra­dic­tion. Ce n’est pas une anec­dote.

    On pour­rait d’ailleurs penser que les mili­tants actifs qui promeuvent le vote obli­ga­toire seront plus volon­taires que la moyenne pour parti­ci­per aux consul­ta­tions internes de leur propre mouve­ment. La parti­ci­pa­tion est en réalité de seule­ment 55%, ce qui est plutôt très bas. Ironie quand tu nous tiens…

    * * *

    Les mauvaises langues diront que permettre le vote blanc à la consul­ta­tion aurait risqué de mettre en valeur le choix qui n’était pas proposé, celui de Marine Le Pen.

    Il faut dire que 20% des votants de Jean-Luc Mélen­chon prévoient de voter pour elle au second tour. Je sais que tous les votants ne sont pas des adhé­rents mais on peut suppo­ser que le chiffre n’au­rait pas été nul. 20% de votes blanc à une consul­ta­tion où le seul choix manquant était de voter FN, ça aurait été assez déran­geant.

    J’avoue que l’ab­sence de ce vote blanc est du coup une esquive un peu facile.

    Étant donné l’at­ta­che­ment profond de la France insou­mise aux prin­cipes d’éga­lité, de liberté et de frater­nité, le vote Front Natio­nal ne consti­tuait pas une option de la consul­ta­tion.

    Invoquer les valeurs du mouve­ment aurait pu être perti­nent… s’il n’y avait pas eu exac­te­ment la même contra­dic­tion en propo­sant l’abs­ten­tion au second tour. Là il y a une diffé­rence de trai­te­ment diffi­cile à expliquer.

    Et puis… propo­ser le choix de Marine Le Pen et montrer qu’il était non signi­fi­ca­tif aurait juste­ment eu une sacré classe qui aurait coupé la chique à tous ceux qui reprochent au mouve­ment de parti­ci­per à l’élec­tion du FN.

  • Vous avez choisi de me rendre encore plus riche

    Je ne sais plus qui, je ne sais plus où, mais je retrans­cris l’es­prit auquel j’adhère plei­ne­ment :

    Je me suis battu pour que les gens comme moi payent plus d’im­pôts afin qu’on augmente la soli­da­rité envers les moins aisés. À cette élec­tion vous avez choisi de vous serrer la cein­ture pour me rendre encore plus riche.

  • La refon­da­tion sociale

    Quand Ernest-Antoine Seillière a pris les rênes du Medef [de 1998 à 2005, ndlr], il a procédé à une « refon­da­tion sociale », c’est-à-dire une inver­sion de la théo­rie marxiste de la lutte des classes : les riches sont deve­nus des « créa­teurs de richesses ». Et les ouvriers, qui sont les créa­teurs de richesses et de plus-value selon la théo­rie marxiste, sont deve­nus des « charges » et des variables d’ajus­te­ment.
    Monique Pinçon-Char­lot, en inter­view

    Je n’ai pas de conscience poli­tique de ces dates là. Je sais juste qu’aujourd’­hui il devient juste évident qu’il faut allé­ger ces charges et aider les créa­teurs d’em­ploi plutôt que de soute­nir les plus faibles.