Auteur/autrice : Éric

  • Arrê­tez avec les open space

    J’aime bien les open space

    Je trouve utile de voir quand mes collègues sont tristes, agacés ou frus­trés pour leur appor­ter soutien. Je veux les avoir près de moi quand ils sont joyeux ou taquins pour profi­ter de la bonne humeur.

    Je trouve utile de voir quand un collègue bloque trop long­temps, de savoir qu’il met en produc­tion, de savoir qu’il y a un inci­dent, une discus­sion sur un sujet où j’ai peut-être quelque chose à dire.

    Je trouve essen­tiel de pouvoir régu­liè­re­ment échan­ger, travailler en commun derrière un écran ou un tableau blanc.

    Je trouve utile d’avoir un affi­chage commun dans la même pièce que l’équipe, visible de tout le monde et où tous les chan­ge­ments se font physique­ment devant tout le monde.

    Je suis certain que tout ou partie de ce qui précède peut être recréé arti­fi­ciel­le­ment autre­ment. Quand les gens sont sur place, toute­fois, je persiste à penser qu’un même espace apporte plus de posi­tif que de néga­tif.

    Il y a l’in­te­rac­tion de tous les jours, diffi­cile à défi­nir, celle qui créé juste­ment la cohé­sion et l’équipe. Celle-ci est quand même forcé­ment plus simple en face à face.

    En fait j’aime bien les grands bureaux

    Fina­le­ment ce dont j’ai parlé c’est d’un grand bureau. On y met cinq personnes, dix au maxi­mum. C’est aussi assez réduit pour que des usages propres à l’équipe se mettent en place.

    Mais surtout ce sont cinq ou dix personnes d’une même équipe. Ce sont des gens qui se connaissent bien, qui savent ce que font les autres et pourquoi, qui travaillent ensemble et sur la même chose au jour le jour, qui peuvent s’épau­ler, s’en­ri­chir.

    Si une discus­sion démarre dans le bureau et non dans une salle sépa­rée, il y a de bonnes chances qu’elle inté­resse tout le monde. Si une discus­sion d’équipe est néces­saire, elle peut se faire sur place, face à l’af­fi­chage commun, avec les outils de l’équipe, sans réser­ver quoi que ce soit.

    À côté de ce grand bureau il faut une salle de réunion dédiée à l’équipe et poten­tiel­le­ment une pièce ou un cais­son qui permette de travailler isolé ou de passer un coup de fil.

    Alors arrê­tez avec les open space

    Arrê­tez de mettre plusieurs équipes dans le même espace, peu importe la taille des équipes. Le moindre bruit déran­gera forcé­ment. La seule règle tenable est le silence absolu, tout le monde avec un casque anti-bruit sur les oreilles.

    Aucune inter­ac­tion sur place. Vous voulez aider un collègue sur son bureau ? Le plus souvent vous ne le ferez pas, ou alors unique­ment si c’est vrai­ment impor­tant au point de réser­ver une salle pour ça, et sans le confort du bureau. Si vous le faites quand même, c’est tout l’open space que vous déran­gez, des gens qui ne sont pas de votre équipes et que ça ne peut que déran­ger.

    Même sans faire de bruit, un grand open space c’est un bureau sans la moindre inti­mité, les écrans expo­sés à tout le monde et des gens derrière son dos voire du passage derrière sa chaise. J’ai connu très peu de collègues que ça ne déran­geait pas au jour le jour. Ça joue sur le confort, mais de façon assez forte pour que ce ne soit pas négli­geable.

    Mettre quelques cloi­sons prend un peu de place mais pas tant que ça. Sauf à gérer les colla­bo­ra­teurs comme des poulets en batte­rie, vous fini­rez de toutes façons par gérer des ilots avec un peu d’es­pace entre les équipes. Profi­tez-en pour mettre une cloi­son.

  • Tu feras le métier qu’on te dira de faire mon fils

    Aujourd’­hui l’Édu­ca­tion natio­nale nous dit qu’il n’y aura pas assez de place en 1ère et termi­nale scien­ti­fique pour répondre à la demande à la prochaine rentrée scolaire. On ne va pas en ouvrir plus. À la place on va tirer au sort un certain nombre de lycéens qui pour­ront aller dans cette filière.

    Les autres… n’ont qu’à aller ailleurs. Les plus aisés des malchan­ceux pour­ront aller dans le privé. Pour eux il y aura toujours une solu­tion.

    Ceux qui n’ont pas les moyens seront redi­ri­gés vers leur orien­ta­tion de second ou troi­sième choix s’ils souhaitent conti­nuer leurs études.

    Peut-être que ça ne corres­pon­dra pas du tout à leur souhait de forma­tion et de profes­sion, mais on leur propo­sera quelque chose dans une filière moins limi­tée. Ce seront des filières moins coûteuses, des filières qui pour­ront être renta­bi­li­sées via des parte­na­riats public-privés pour les travaux des étudiants, ou qui font plus appel à des stages qu’à des cours.

    Il n’est pas impos­sible qu’à terme on étende le tirage au sort à toutes les filières sous tension, c’est à dire aussi en 1ère et termi­nale écono­mique. Là demande y est aussi assez forte, et risque de s’ac­cen­tuer si tous les lycéens à sensi­bi­lité scien­ti­fique ne peuvent pas aller dans leur filière de prédi­lec­tion.

    On redi­ri­gera donc surtout les élèves vers des filières profes­sion­nelles. Bac pro et appren­tis­sage sont moins deman­dés et donc capables d’ac­cueillir les élèves en fonc­tion de leur second ou troi­sième choix de préfé­rence.

    * * *

    Sauf si tu es dans les chan­ceux tirés au sort, tu feras le métier qu’on te dira de faire mon fils, en fonc­tion des prévi­sions statis­tiques du minis­tère et du coût des forma­tions. Choi­sir son métier c’est une lubie d’idéa­liste socia­liste.

    * * *

    Je ne réalise pas une fiction. Le décret est offi­ciel­le­ment passé aujourd’­hui.

    La seule diffé­rence c’est qu’on parle de forma­tion supé­rieure en univer­sité et non de lycée. Visi­ble­ment ça choque moins les gens, je ne sais pas pourquoi.

    On recule. L’édu­ca­tion pour tous n’est plus l’objec­tif. La réforme des univer­si­tés après mai 68 risque de ne pas faire de vieux os.

    Oui, je sais, je suis un grand idéa­liste, mais à un moment le « il n’y a aura pas assez de place » ressemble beau­coup à « on souhaite que vous fassiez autre chose, surtout si en plus ça coute moins cher ».

    Si vous doutiez de l’im­pact de l’au­to­no­mie des univer­si­tés, et de leur obli­ga­tion de faire de la gestion en fonc­tion des coûts… nous y voilà.

  • Systèmes de vote alter­na­tifs : On vous prend pour des navets

    Je vois de plus en plus surgir d’ar­ticles sur des systèmes de vote alter­na­tifs. Je ne saurais en être plus heureux. On parle par exemple pas mal du vote par juge­ment majo­ri­taire depuis quelques temps. Il existe cepen­dant d’autres alter­na­tives.

    Le problème c’est qu’on présente souvent ces ques­tions sous l’angle tech­nique voire mathé­ma­tique, un peu comme s’il s’agis­sait de prou­ver quel système est le meilleur.

    Je suis désolé mais on vous prend pour des navets.

    On vous prend pour des navets parce qu’on vous propose d’ap­prou­ver la meilleure solu­tion tech­nique en choi­sis­sant à votre place toutes les ques­tions poli­tiques et les enjeux démo­cra­tiques.

    C’est un peu comme si à une élec­tion on vous deman­dait de confir­mer quel est le meilleur plan tech­nique pour gérer la fin de la sécu­rité sociale sans vous deman­der si à la base vous souhai­tez ou non la fin de la dite sécu­rité sociale. Gênant, non ?

    Par exemple, lors d’une élec­tion un candi­dat a la préfé­rence d’une majo­rité abso­lue de la popu­la­tion. Est-il forcé­ment celui qui doit gagner l’élec­tion ?

    Intui­ti­ve­ment ça peut sembler évident. En réalité ça ne l’est pas du tout. On peut même assez faci­le­ment défendre qu’é­ta­blir une telle règle serait contraire à un idéal démo­cra­tique.

    On pourra discu­ter de la ques­tion dans un autre billet mais entre temps rete­nez ceci : Si celui qui vous parle de systèmes de votes ne commence pas par débattre avec vous de ce type de sujet – et il y en a d’autres – c’est qu’il vous prend pour un navet. Il a juste décidé à votre place des réponses aux vrais enjeux et vous demande d’ava­li­ser le choix tech­nique qui en résulte.

    Se faire confisquer ainsi le choix poli­tique alors qu’on parle de déci­der d’un système de vote, moi ça me fait un peu mal. 

  • Je sais pour qui voter (seconde édition)

    Le climat aujourd’­hui est détes­table. Impos­sible de dire quoi que ce soit sans être agressé. Il y a un achar­ne­ment mili­tant jusqu’à l’over­dose. On en vient à espé­rer que les proches ne parlent pas poli­tique. 

    J’ai pensé ne pas publier ce billet, pour ne pas ajou­ter à la pola­ri­sa­tion mili­tante ambiante. Je me rends compte aujourd’­hui combien je trouve l’idée de l’auto-censure gênante, dange­reuse même. Il s’agit de lais­ser les into­lé­rants nous empê­cher de réflé­chir et d’échan­ger. Il s’agit de les lais­ser nous dicter quels sujets doivent leur être réser­vés, simple­ment par fatigue.

    Alors je publie tout de même. Je ne convain­crai certai­ne­ment personne mais ce n’est de toutes façons pas le but. Je publie pour moi, pour me libé­rer, pour réflé­chir à haute voix. Je publie pour parta­ger, pour contri­buer, pour enri­chir les réflexions des autres comme lire les autres enri­chit les miennes. Pas plus.

    Votez ce que vous voulez, ou ne votez pas si vous ne le voulez pas. Je ne dicte­rai pas vos choix. Je dis juste que le mien est fait.

    Je sais que je vais voter

    Je sais que je vais voter parce que le choix est restreint. Il n’est plus ques­tion de vote stra­té­gique ou de vote de confiance. Il n’est pas ques­tion de faire une sélec­tion. Il s’agit juste de savoir lequel des deux je préfère.

    Leurs choix sont si diffé­rents qu’il me parait inima­gi­nable de dire que « ça revien­dra au même ». Et si ça ne revient pas au même, alors je veux choi­sir.

    Ne pas assu­mer mon choix, me draper derrière une virgi­nité, dire que je laisse les autres assu­mer leurs choix de premier tour… j’au­rais l’im­pres­sion d’être lâche. Comment puis-je espé­rer construire quelque chose si je ne suis même pas capable de traver­ser une diffi­culté de vote entre deux candi­dats ?

    Les pauvres ou les étran­gers

    Il y a une sacré force dans le slogan et un fond de vérité quelque part.

    Les mots ne sont que des images, mais tout le monde voit bien ce qu’il y a derrière ces images là. On ne parle pas que des étran­gers, on parle des autres, ceux qui ne corres­pondent pas au stéréo­type valide blanc quaran­te­naire hété­ro­sexuel catho­lique parlant sans accent. Cela dit on ne parle pas non plus des pauvres, on parle aussi des non-favo­ri­sés, de ceux en diffi­culté, de ceux qui n’ont pas les moyens, pas le rela­tion­nel, pas la chance, pas la connais­sance ou simple­ment pas l’op­por­tu­nité.

    Parfois ces gens sont les mêmes, souvent, et ce n’est pas un hasard. Je ne crois pas que Marine Le Pen défen­dra parti­cu­liè­re­ment les pauvres si ce n’est pas pour les oppo­ser aux pauvres qui sont hors du stéréo­types. Cela dit je ne crois pas qu’Em­ma­nuel Macron défen­dra parti­cu­liè­re­ment les étran­gers si ce n’est pas au béné­fice du système écono­mique.

    Je ne crois pas ou je ne crois plus qu’ex­clure les uns soit mieux qu’ex­clure les autres. Aucun ne mérite plus ou ne mérite moins. Exclure, stig­ma­ti­ser et mettre au banc de la société peut dans les deux cas, en plus de l’im­pact sur les popu­la­tions concer­nées pendant le mandat lui-même, avoir des effets long terme très domma­geables pour la société, de l’ex­clu­sion à la haine.

    Je comprends que celui qui se sente plus pauvre puisse voir en Marine Le Pen une alter­na­tive moins drama­tique pour sa vie. De même que je comprends que celui qui se fait systé­ma­tique­ment renvoyer à son extra-terri­to­ria­lité poten­tielle ou sa mino­rité réelle ou suppo­sée puisse voir en Emma­nuel Macron une alter­na­tive moins dange­reuse pour sa vie, peut-être même un espoir de liberté.

    Ne vivant aucune des deux situa­tions, je serais bien illé­gi­time à le repro­cher à un quel­conque des deux.

    Et pour­tant je sais pour qui voter

    Je sais pour qui voter parce que l’un des deux agit contre les mino­ri­tés tandis que l’autre se contente de négli­ger ceux qui ne sont pas de sa caste préfé­rée. Je sais pour qui voter parce que l’un des deux cherche à ouvrir le pays et l’autre à le fermer. Je sais pour qui voter parce que la grada­tion des dommages n’a rien à voir.

    Je sais pour qui voter parce que, même si je pense qu’il est dans l’er­reur, l’un croit que son programme appor­tera un mieux à tout le monde tandis que l’autre cherche d’abord à exclure et à segmen­ter.

    Tout ça ne fait aucun doute pour moi. Je préfère celui qui ignore la souf­france des autres à celle qui distil­lera la haine.

    Certains disent que c’est choi­sir entre la peste et le choléra. D’une part je ne le crois pas. D’autre part, si on devait m’ino­cu­ler un des deux, la lecture des fiches wiki­pe­dia des deux mala­dies me laisse peu de doutes sur ma volonté de choi­sir. Oui, on peut choi­sir entre deux options dont aucune n’est idéale.

    Malgré tout ce que je reproche à la vision humaine et écono­mique d’Em­ma­nuel Macron, à son modèle de société, je n’ai aucun doute sur ce que je préfère.


    Je suis inté­ressé par ce que vous pour­riez penser sur le même sujet. Publiez, Je vous lirai avec inté­rêt si vous expliquez votre chemi­ne­ment et vos choix. 

    Excep­tion­nel­le­ment, cepen­dant, les commen­taires sont fermés et j’ai­me­rais que vous ne répon­diez pas direc­te­ment aux tweets ou toots annonçant le lien.

    Publiez, mais faites-le chez vous, de votre côté. Faites-le pour parta­ger et pas pour détrom­per, critiquer, poin­ter combien j’ai tort ou montrer à quel point je n’ai rien compris. Faites-le indé­pen­dam­ment de moi et de mon texte.

  • Des Lego pour mon fils

    Mon fils se met au lego et je cherche des caisses de Lego en vrac, genre achat au kilo. Je cherche régu­liè­re­ment sur les petites annonces en ligne mais sait-on jamais, peut-être touche­rai-je la bonne personne ici.

    Bref, si vous avez des kilo de Lego à vendre et que vous passez à moins d’une heure de Lyon ou Cham­béry, ça peut m’in­té­res­ser et faites-moi passer un message.

  • Le dépouille­ment

    J’ai incité quelques personnes à aller dépouiller et on m’a demandé de racon­ter l’ex­pé­rience. Voici donc.

    Je ne donne toute­fois que mon expé­rience person­nelle de multiples dépouille­ments. De ce que j’ai vu, les opéra­tions sont tout autant portées par les usages que par les textes règle­men­taires et les usages varient suivant les villes ou les bureaux de vote. Parfois les usages ne respectent même pas tout à fait les textes.

    Bref, si vous avez quelque chose à ajou­ter, faites le.

    Je me propose

    Les scru­ta­teurs sont théo­rique­ment dési­gnés par les délé­gués de chaque candi­dat parmi les élec­teurs présents à la ferme­ture du bureau de vote.

    En pratique on prend géné­ra­le­ment les premiers élec­teurs qui se proposent. Deman­dez simple­ment « avez-vous déjà suffi­sam­ment de monde pour le dépouille­ment ce soir ? » quand vous passez voter.

    En théo­rie on notera votre nom et date de nais­sance au moins une heure avant la clôture du bureau de vote. En pratique on ne m’a jamais demandé ma date de nais­sance avant le début du dépouille­ment. Par contre on m’a toujours demandé mon numéro de télé­phone pour m’ap­pe­ler si jamais je suis en retard au dépouille­ment (cela dit je n’ai jamais vu personne s’en servir même quand il y a eu des absents).

    Si vous arri­vez en fin de jour­née, il est possible que la liste soit déjà fina­li­sée. Si c’est le cas vous avez quand même le droit d’an­non­cer que vous restez en obser­va­teur.

    Pour mes amis sourds ou muets, vous ne pour­rez à ma connais­sance qu’ob­ser­ver. La procé­dure impose une commu­ni­ca­tion orale publique en plus de savoir lire et écrire.

    Je me présente sur place

    La seule règle est d’être présent à la ferme­ture du bureau de vote. Pour ne faire perdre de temps à personne, et parce que souvent la pièce est fermée une fois le vote clos, arri­vez dix minutes avant.

    À partir de là, restez neutre. Gardez pour vous vos avis sur les résul­tats ou sur les candi­dats ; mettez votre télé­phone sur vibreur et gardez-le dans votre poche. Il n’est pas inter­dit de parler voire de faire des blagues mais il est d’usage de rester concen­trés sur l’opé­ra­tion. Si quelqu’un gêne, le respon­sable du bureau de vote a l’au­to­rité pour le faire sortir.

    Détail pratique : La procé­dure peut durer plus d’une heure et ne pas commen­cer immé­dia­te­ment. Sur place vous ne pour­rez pas vous arrê­ter en plein milieu et vous n’au­rez pas forcé­ment de toilettes ou de point d’eau. Les rares sorties que j’ai consta­tées ont toujours été consi­dé­rées comme défi­ni­tives.

    Je compte les votes

    On commence par véri­fier les comptes. Tout d’abord on regarde le comp­teur situé sur l’urne. Il donne norma­le­ment le nombre d’en­ve­loppes dépo­sées. C’est habi­tuel­le­ment le président qui le fait et qui annonce le compte mais tout le monde peut deman­der à voir le comp­teur.

    Ensuite un des membres du bureau reprend la liste d’émar­ge­ment et compte le nombre de votants. En géné­ral il annonce le nombre d’émar­ge­ment page à page et deux personnes font les sommes en face sur un smart­phone. Là aussi, vous pouvez regar­der, ou même deman­der à revoir la liste d’émar­ge­ment (elle est publique) et recomp­ter.

    S’il y a une diffé­rence, il est probable qu’elle vienne d’une erreur de comp­tage dans la liste d’émar­ge­ment. Il suffit de recom­men­cer pour confir­mer ce qu’il en est .

    Tout doit être public. Rien ne doit se faire en dehors de votre vue. Vous avez le droit de regar­der, poser des ques­tions, et même véri­fier vous-même (lire le comp­teur de l’urne, véri­fier les émar­ge­ments, etc.) tant que vous ne gênez pas la procé­dure. Atten­tion à ne pas jouer l’em­mer­deur de service non plus. Personne n’a envie de rester 3 heures sur place à cause de vous.

    Je suis témoin d’un anoma­lie

    En cas d’ano­ma­lie, comme par exemple des comptes qui ne corres­pondent pas, on conti­nue tout de même la suite de la procé­dure. Il est toute­fois de votre respon­sa­bi­lité de véri­fier qu’on note ce qui a été fait et vu dans les docu­ments offi­ciels et non ce qu’on aurait du faire ou ce qu’on aura du voir. Toute anoma­lie doit être signa­lée dans dans le procès verbal.

    En aucun cas il n’est accep­table de corri­ger un résul­tat silen­cieu­se­ment ou d’igno­rer une erreur. Le rôle de tout le monde se borne à consta­ter. Ce qu’il sera fait du constat est hors du péri­mètre des gens présents.

    Si quoi que ce soit de sérieux vous gêne ou si vous croyez avoir vu quelque chose d’anor­mal, deman­dez à faire noter vos consta­ta­tions sur le procès verbal du vote. Si on vous le refuse malgré votre insis­tance – polie et respec­tueuse – allez au commis­sa­riat le lende­main.

    Je compte les enve­loppes

    Le président du bureau de vote ouvre l’urne et la renverse sur une table. On compte les enve­loppes, géné­ra­le­ment en faisant des paquets de 10, puis on les regroupe par centaines dans de grandes enve­loppes qui sont ensuite scel­lées et signées. Si tout va bien on obtient le même compte que les deux précé­dents.

    Une ou deux fois le comp­tage a été fait par les membres du bureau et non par les scru­ta­teurs mais dans tous les cas ça ne doit pas être fait derrière votre dos et vous ne devriez jamais être obli­gés de perdre de vue une seule enve­loppe.

    C’est peut-être le moment où échan­ger des enve­loppes est le plus simple. Rien d’autre ne doit être sur la table et les enve­loppes ne doivent pas quit­ter la table.

    Pour vous donner un exemple, j’ai fréquem­ment vu le président montrer ses manches comme un pres­ti­di­gi­ta­teur avant d’ou­vrir l’urne pour montrer qu’il n’y a pas embrouille. Hier il a demandé l’ap­pro­ba­tion de tout le monde avant de mettre sa main dans l’urne pour faire descendre les quelques enve­loppes collées au fond.

    J’ouvre les enve­loppes

    Ça se passe par table de 4 personnes. Une ouvre une enve­loppe, déplie le bulle­tin, le regarde et le passe à la personne d’en face. La seconde regarde à son tour le bulle­tin annonce à haute voix le nom inscrit et le range sur la pile corres­pon­dante.

    Les deux autres scru­ta­teurs ont une grande feuille avec une colonne par candi­dat. À chaque nom, ils mettent une barre dans la colonne corres­pon­dante.

    Tous les 10 bulle­tins du même nom, les deux qui notent devraient termi­ner une ligne sur leur feuille et l’an­noncent. La personne qui range les bulle­tins par pile compte et confirme à son tour qu’elle vient de termi­ner un paquet de dix.

    L’idée c’est qu’un bulle­tin est toujours visible par tout le monde et que chaque résul­tat est au moins constaté par deux personnes sur les quatre. Les véri­fi­ca­tions aux dizaines permettent de confir­mer qu’on est tous sur le même décompte.

    Je vois des blancs et des nuls.

    Les bulle­tins blancs et nuls sont eux aussi comp­tés dans leur propre case, avec la même procé­dure que les autres. La seule diffé­rence c’est que le président du bureau se déplace pour consta­ter chaque blanc et chaque nul. L’en­ve­loppe concer­née est signée et mise dans une grande enve­loppe à part. Je suppose, sans le savoir, que les nuls sont ensuite parfois inspec­tés par un minis­tère ou un service quel­conque pour faire des stats.

    Pour ceux qui ne savent pas, un vote blanc peut se faire soit avec un papier blanc propre­ment découpé, soit simple­ment avec une enve­loppe vide.

    Sont nuls tous les votes qui ne corres­pondent pas à un des bulle­tins propo­sés, ou qui ont une inscrip­tion quel­conque, ou qui sont recon­nais­sables d’une façon ou d’une autre, ou qui contiennent plusieurs bulle­tins diffé­rents (une enve­loppe avec plusieurs bulle­tins iden­tiques est bien affec­tée au candi­dat).

    J’en­chaîne les centaines

    Les enve­loppes sont ainsi ouvertes par centaines (les grandes enve­loppes qu’on a scel­lées et signées lors du comp­tage). Une seule grande enve­loppe est ouverte à la fois pour chaque table de dépouille­ment.

    Une fois la centaine termi­née, on fait le compte de chaque colonne (les candi­dats) et on véri­fie que la somme fait bien 100 (ou le nombre d’en­ve­loppes prévu si la centaine n’était pas complète).

    On remet ensuite tous les bulle­tins dans leur grande enve­loppe pour un éven­tuel recomp­tage plus tard et on passe à la centaine suivante. Géné­ra­le­ment les scru­ta­teurs changent de rôle sur leur table avant de passer à la suivante.

    Je fais les sommes

    Vous avez fini toutes les centaines, tout est rangé. Il suffit désor­mais d’ad­di­tion­ner les décomptes de chaque centaine. Les diffé­rentes feuilles de décompte d’en­ve­loppe sont ensuite signées par les scru­ta­teurs.

    Après une dernière véri­fi­ca­tion que les sommes de chaque candi­dat corres­pondent bien à la somme des bulle­tins ouverts, vous avez les résul­tats défi­ni­tifs de votre bureau de vote. Ce sont ces résul­tats, avec les enve­loppes, qui sont remon­tés ensuite à la ville puis au minis­tère (proba­ble­ment en passant par le dépar­te­ment puis la région, mais je n’en sais rien).

    Je suis garant

    Vous vous avez pu témoi­gner de chaque étape, véri­fier que personne n’a remplacé, supprimé ou ajouté de bulle­tin, que les chiffres trans­mis corres­pondent bien à ce qui a été ouvert, et qu’il n’y a rien eu de louche sur place.

    Faites-le, parce que sans ça nos élec­tions n’ont plus grande valeur. Le pire qui puisse arri­ver c’est que les bureaux de vote manquent de bonnes volon­tés et qu’on finissent tous avec des ordi­na­teurs de vote. Là plus personne ne pourra rien véri­fier.

    Je le fais

    Faites-le. Vous avez une occa­sion rêvée dans deux semaines. Comme il n’y aura que deux candi­dats, le comp­tage risque en plus d’être rapide. Encore mieux : Emme­nez vos parents ou vos enfants pour obser­ver.

    Vous n’avez pas besoin de rete­nir tout ce que j’ai dit ici. Sur place il y en a toujours une moitié qui n’ont jamais fait ça, et les membres du bureau de vote seront là pour tout expliquer.

  • [Poli­tique] Je sais pour qui voter

    Je pense que l’im­por­tant est dans l’hu­main, ses condi­tions de vie, à la démo­cra­tie, aux liber­tés civiles et à l’ou­ver­ture à l’autre plus que dans l’en­tre­prise, l’éco­no­mie, l’iden­tité natio­nale, l’ordre et la sécu­rité. Je crois qu’au­trui est aussi impor­tant que soi-même, et donc à l’im­por­tance du collec­tif. Je crois que l’éco­lo­gie est une urgence aujourd’­hui pour ne pas être un désastre demain.

    Il parait que ça s’ap­pelle être de gauche mais c’est plus complexe que ça.

    Même s’il est de droite côté écono­mique, j’ai des affi­ni­tés avec François Bayrou en ce qu’il a toujours placé l’hu­main au centre.

    Inver­se­ment je n’ai pas d’adhé­sion avec Manuel Valls et Emma­nuel Macron. Le premier fait passer l’ordre et la police avant les liber­tés civiles, le second l’ef­fi­ca­cité et l’éco­no­mie avant tout le reste en plus d’avoir une vision presque roya­liste des insti­tu­tions.

     

    * * *

    J’ai des affi­ni­tés fortes avec l’es­sen­tiel des points mis en avant dans le programme de Benoit Hamon. Je le vois avec les même prio­ri­tés que moi.

    Il ne semble y avoir aucune chance pour que Benoit Hamon soit élu mais au moins je vais voter pour ce que je crois, et montrer qu’il y a des gens qui veulent ce trip­tyque huma­nisme, écolo­gie et Europe.

    On se moque mais même s’il ne faisait que 7 ou 8%, c’est plus qu’é­nor­mé­ment de candi­dats de prési­den­tielles dans le passé, Jean-Luc Mélen­chon compris. Bref, moi ça ne me semble pas vain.

    J’ai hésité à voter utile. Pas contre Marine Le Pen – tous gagne­ront contre elle au second tour – mais juste­ment pour parti­ci­per à choi­sir qui sera éven­tuel­le­ment contre elle, et donc indi­rec­te­ment qui sera élu.

    J’ai hésité à voter utile avec Jean-Luc Mélen­chon. Ses chances ne sont pas nulles et ses prio­ri­tés corres­pondent assez bien à celles de mon premier para­graphes. Il est plus cultivé et intel­li­gent que ses discours parfois radi­caux ne le laissent voir. J’ai plein de points de diver­gences, par exemple son protec­tion­nisme, mais surtout je tiens trop à l’Eu­rope et à la paix qu’elle apporte. Ajouté à mon manque de confiance dans la personne elle-même et ce qu’il pour­rait faire… ça ne colle pas.

  • [Photo] Quelque chose de diffé­rent

    Ceux qui suivent le flux twit­ter ont remarqué que je redif­fuse presque un bon tiers de photos assez mini­ma­listes d’ar­chi­tec­ture, genre formes géomé­triques en noir et blanc très contras­tées.

    Je ne saurais dire quoi mais il y a quelque chose qui m’at­tire dans ce style, du coup j’ai voulu faire un essai. J’en ferai peut-être d’autres.

  • Un cade­nas pour mon vélo (2017)

    Je ressors mon vélo et j’ai perdu la chaîne que j’uti­li­sais. Je me suis donc rensei­gné par quoi la rempla­cer. Voilà mes résul­tats :

    Aucun cade­nas ne tient plus d’une grosse minute
    face à un voleur et un équi­pe­ment portable à 100 €

    Sérieu­se­ment. Même les gros U qui arrivent en tête des clas­se­ments indé­pen­dants sérieux comme ART ou Sold Secure. Un petit tour sur Youtube vous reti­rera toutes vos illu­sions.

    Bref, un gros anti­vol sérieux permet de tenir plusieurs heures en jour­née et dans un endroit passant, mais il s’agit essen­tiel­le­ment de parier que les vélo à côté seront plus faciles à voler. Si votre vélo est cher ou que le quar­tier est désert, vous êtes foutu de toutes façons.

    Comment on casse un anti­vol ?

    Le plus simple c’est avec une bonne pince. Les câbles cèdent immé­dia­te­ment. Les U et les chaînes de moins de 13mm ne tiennent pas forcé­ment beau­coup mieux, surtout les bas de gamme avec un métal non durci.

    Ensuite vient la barre à mine. On passe dans la barre dans l’an­ti­vol et on tourne pour faire levier / torsion. Tous les pliables et flexibles finissent par casser à ce petit jeu, à mains nues en quelques dizaines de secondes. L’Abus Bordo Granit X est nette­ment mieux noté que les autres mais il cède aussi.

    Même avec une bonne épais­seur, le bas de gamme cède en quelques dizaines de secondes tout au plus. Aucun n’uti­lise d’acier cémenté donc la découpe est aussi faisable même sur une grosse épais­seur. En réalité ça cède de toutes façons encore plus rapi­de­ment en forçant la serrure ou en tapant un gros coup sur le boitier après l’avoir gelé avec un spray à azote.

    Oh, et oubliez les trucs super inno­vants promu sur Kicks­tar­ter, genre le Lite­lok ou le Altor 560G. Sur les vidéos, ça cède en réalité plus faci­le­ment qu’un U milieu de gamme.

    Alors quoi ?

    Il reste les grosses chaînes à partir de 16mm d’épais­seur et les U haut de gamme en acier cémenté à partir de 13mm d’épais­seur. Ces derniers perdent en souplesse mais gagnent en légè­reté.

    Même si c’est contre-intui­tif, les versions « mini » sont plus sûres parce qu’elles laissent peu d’es­pace au voleur pour inter­ve­nir. En échange, forcé­ment, vous avez vous aussi moins de possi­bi­li­tés pour vous accro­cher à distance.

    Essen­tiel­le­ment on recom­mande partout l’Abus Granit X Plus 540 et le Kryp­to­nite New York Fahget­ta­bou­dit Mini. Oui, c’est déjà 70 €, je sais.

    Quasi tout tourne autour de ces deux marques mais, atten­tion, il y a aussi du très mauvais sur chacune. Jetez un œil aux certi­fi­ca­tions ART (il faut trois étoiles ou plus) et Sold Secure (il faut le niveau Gold).

    Cela dit, vu qu’il s’agit essen­tiel­le­ment d’avoir un anti­vol qui semble plus sérieux que le voisin, peut-être que n’im­porte quel anti­vol de ces deux marques connues avec suffi­sam­ment d’épais­seur suffira à ce que le voleur aille plus loin. À vous de voir.

    Et c’est solide ?

    Aucun anti­vol ne résiste si le voleur arrive avec une petite disqueuse portable à 100 € cachée sous la veste. Alors oui, ça fait du bruit et ça se voit mais le voleur sera reparti à vélo en moins d’une minute, peut-être une minute et demie.

    Si vous pensez que les passants vont faire le moindre geste ou que la police arri­vera avant la fin du forfait, vous vous leur­rez. Même en centre ville.

    Il s’agit essen­tiel­le­ment d’avoir une protec­tion plus solide que le vélo d’à côté. Même le haut de gamme ne sera d’au­cune utilité contre quelqu’un de motivé si votre vélo est le plus cher du coin ou si vous le lais­sez dans un endroit peu passant. Dans tous les cas on ne laisse pas le vélo la nuit, surtout s’il est souvent au même endroit.

    Même sans faire de bruit, un croche­teur expert a montré qu’il savait forcer les serrures des modèles haut de gamme. C’est silen­cieux, pas trop long, faisable en plein jour dans un endroit passant sans atti­rer l’at­ten­tion. Le seul point posi­tif c’est qu’un croche­teur avec ce niveau de compé­tence a plus rentable et moins risqué à faire que piquer des vélos dans la rue.

    Pour ceux qui veulent un tour complet, on parle aussi d’écar­teurs hydrau­liques et de cric pour forcer les U, ou d’acide pour les serrures. Comme on l’a vu, il y a déjà bien plus simple donc j’ima­gine que c’est essen­tiel­le­ment réservé aux énormes chaînes de moto et de scoo­ters.

    Et sinon…

    Les cyclistes n’ont pas manqué de me rappe­ler de reti­rer aussi les dispo­si­tifs d’ac­cès rapide pour la selle et les roues, et de les rempla­cer par des écrous anti­vols. À défaut d’un second U, un câble en plus pour proté­ger la roue de devant c’est toujours ça qui fera qu’on vole celle du vélo d’à côté.

    Tout ça vous semble cher et lourd. Moi aussi, mais on me confirme que mettre 15% du prix du vélo dans un anti­vol est un mini­mum. D’ailleurs il semble que même les vieux vélos tout pour­ris se fassent voler s’ils sont au mauvais endroit. Visi­ble­ment casser un anti­vol à 50 € pour voler un vélo qui en vaut moins que ça ne pose de problème à personne.

  • 41 milliards

    Oui la vidéo est parti­sane. Je m’ar­rête toute­fois sur le chiffre prin­ci­pal : 41 milliards par an pour le CICE / Pacte de respon­sa­bi­lité.

    41 milliards. C’est de quoi donner le revenu médian à plus de 1 million de personnes (1 800 € net par mois, soit 3 300 € coti­sa­tions sociales incluses).

    1 million de personnes. C’est pile 30% du nombre de chômeurs en caté­go­rie A. Oui, avec ça on aurait pu payer au revenu médian 30% de cette caté­go­rie de chômeurs, coti­sa­tions sociales incluses. Juste comme ça, en le déci­dant.

    Sachant que ces 30% vont juste­ment coti­ser à l’as­su­rance mala­die, à la retraite, au chôma­ge… donc soula­ger la tension pour le finan­ce­ment de ces caisses sociales. Encore mieux : Ces 30% de chômeurs le Pôle Emploi va arrê­ter de les indem­ni­ser, ce qui va endi­guer le besoin de réduire les pres­ta­tions.

    * * *

    À la place on a choi­sit de réduire le coût du travail pour les entre­prises. Le gouver­ne­ment commu­niquait sur un espoir de 500 000 emplois créés ou sauve­gar­dés. C’est déjà moitié moins. Après coup on pense qu’on aura eu entre 80 000 et 120 000 emplois créés ou sauve­gar­dés à fin 2016.

    Bref, 41 milliards pour 100  000 emplois… et pas forcé­ment payés 1 800 € nets par mois. Encore une fois, donner l’argent direc­te­ment aurait été litté­ra­le­ment 10 fois plus effi­cace. Rien que ça.

    Par pure coïn­ci­dence, s’il y a eu peu d’em­plois créés, les divi­dendes crèvent les plafonds en France ces dernières années, malgré la crise. Sure­ment un hasard.

    * * *

    1 million d’em­ploi. Outre le problème du chômage lui-même, imagi­nez ce que la collec­ti­vité pour­rait faire avec 1 millions de personnes en plus, même à mi-temps.

    Tout le monde ne peut pas être profes­seur, gref­fier ou person­nel soignant mais ce n’est pas comme s’il n’y avait rien d’autre à faire d’utile et que nos insti­tu­tions crou­laient sous la main d’œuvre.

    Le problème c’est que l’idéo­lo­gie courante nous inter­dit de faire ça. Elle nous dit que le finan­ce­ment public est inef­fi­cace, malsain, et met à bas l’éco­no­mie.

    Non, les programmes à droite prévoient de suppri­mer entre 100 000 (Macron) et 500 000 (Fillon) postes publics. En gros on annule exac­te­ment l’ef­fet posi­tif obtenu par le CICE et pacte de respon­sa­bi­lité. 41 millards partis en fumée.