Auteur/autrice : Éric

  • On instaure litté­ra­le­ment un crime de pensée

    « Aux seules fin de préve­nir la commis­sion d’actes de terro­risme, toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son compor­te­ment consti­tue une menace d’une parti­cu­lière gravité pour la sécu­rité et l’ordre publics et qui soit entre en rela­tion de manière habi­tuelle avec des personnes ou des orga­ni­sa­tions inci­tant, faci­li­tant ou parti­ci­pant à des actes de terro­risme, soit soutient, diffuse ou adhère à des thèses inci­tant à la commis­sion d’actes de terro­risme ou faisant l’apo­lo­gie de tels actes peut se voir pres­crire par le ministre de l’in­té­rieur les obli­ga­tions prévues au présent chapitre. »

    La phrase est pleine d’al­ter­na­tives alors je vais clari­fier : Il suffit d’adhé­rer à des thèses parlant posi­ti­ve­ment d’actes de terro­risme. Adhé­rer à des thèses. Pas besoin d’actes ni d’in­ten­tion future, pas même d’apo­lo­gie publique.

    On instaure litté­ra­le­ment un crime de pensée.

    Je ne sais pas si tout le monde se rend compte qu’on est en train de fran­chir grave­ment la ligne jaune.

    Les petits malins diront qu’il faut en plus qu’il existe des raisons sérieuses de penser que le compor­te­ment consti­tue une menace d’une parti­cu­lière gravité. Cela dit on a vu avec les assi­gna­tions à rési­dence passées que les juges étaient assez ouvert à l’ar­bi­traire total de la formule « des raisons sérieuses de penser ». D’au­tant que quelqu’un qui adhère à des thèses qui peuvent inci­ter à la commis­sion d’actes de terro­risme, ça laisse forcé­ment des raisons sérieuses de penser, vous ne trou­vez pas ? C’est même la raison d’être de cet article.

    À force de vouloir arrê­ter le crime avant qu’il ne devienne réalité, on crimi­na­lise le risque, l’opi­nion et la proxi­mité rela­tion­nelle. Tout ça me fait peur, parce qu’une fois cette ligne fran­chie, je ne vois pas où on va s’ar­rê­ter.

  • On nous prend pour des imbé­ciles

    Marlène Schiappa, au 7–9 de France Inter ce matin : « fait confiance aux parte­naires sociaux pour ne pas remettre en cause les congés mater­ni­tés dans les entre­prises ».

    Le gouver­ne­ment auto­rise désor­mais les entre­prises à négo­cier des durées et condi­tions de congés mater­ni­tés plus défa­vo­rables que les conven­tions collec­tives.

    Dire ensuite qu’on fait confiance aux parte­naires pour ne pas s’en servir, c’est de la pure mauvaise foi. La seule fina­lité possible de cette ouver­ture aux accords défa­vo­rables sur le sujet, c’est bien d’es­pé­rer que certaines entre­prises en profi­te­ront, sinon autant ne pas la mettre en place.

    Bref… on nous prend pour des imbé­ciles.

    D’au­cuns me diront que ça permet aussi certaines avan­cées posi­tives pour les femmes enceintes. C’est vrai, mais il n’y avait pour cela nulle besoin d’au­to­ri­ser des condi­tions plus défa­vo­rables.

    D’ailleurs ça se pour­suit ensuite

    On vient d’ou­vrir la possi­bi­lité d’ac­cords au niveau de l’en­tre­prise, donc par défi­ni­tion d’avoir des condi­tions diffé­rentes partout. Et en réac­tion à cette nouvelle notre secré­taire d’État nous annonce qu’ils sont en train d’ho­mo­gé­néi­ser les condi­tions des congés mater­nité.

    Oui messieurs-dames, parce que plus c’est gros plus ça passe. L’im­por­tant est ce qu’on dit, même si c’est en déca­lage total avec les faits, et qu’ils le savent très bien.

    La commu­ni­ca­tion passe large­ment devant l’hon­nê­teté intel­lec­tuelle.

  • Les petits utili­taires : 1– Le gestion­naire de mots de passe

    Il y a toute une série de petits utili­taires indis­pen­sables avec lesquels je ne suis pas satis­fait. Je me dis qu’en mettant ici mon usage, peut-être que ça ouvrira des portes.

    Bref, j’ai­me­rais un logi­ciel pour gérer mes mots de passe et les stocker de façon sécu­ri­sée.

    • Je veux y avoir accès aussi bien sur Mac, que sur Linux et sur mon mobile Android, y compris hors-ligne. Ce serait top s’il y avait un client web mais ce n’est pas indis­pen­sable.
    • Le stockage et l’ac­cès doivent être sécu­ri­sées. Rien ne doit être acces­sible sans mot de passe maître, et ce dernier ne doit être stocké nul part.
    • L’app mobile doit pouvoir avoir un verrouillage soft (via un pin, un schéma ou une empreinte digi­tale) quand le télé­phone passe en veille (ou à défaut quand je bascule sur une autre app).
    • Tous les clients (app mobile, desk­top, navi­ga­teur) doivent de rever­rouiller au bout d’un certain temps d’ac­ti­vité et néces­si­ter la saisie du mot de passe maître pour être réou­verts.
    • Je dois avoir une exten­sion du navi­ga­teur pour auto-complé­ter les formu­laires de login, autant sur desk­top que sur mobile. Idéa­le­ment l’auto-complé­tion n’injecte pas plein de trucs auto­ma­tique­ment dans chaque page web et n’agit que sur ma demande via un bouton dans la barre d’ou­til.
    • La même exten­sion du navi­ga­teur doit savoir créer une entrée dans les mots de passe enre­gis­trés à partir d’un formu­laire de login sur une page web.
    • Il existe un moyen simple et rapide de faire une recherche dans la base de mots de passe.
    • L’ou­til embarque un géné­ra­teur de mots de passe.
    • Ça serait top de pouvoir parta­ger des mots de passe, en lecture et/ou en écri­ture, à une personne ou à un groupe.

    Parce que je suis geek :

    • Il existe un accès en ligne de commande ou un moyen de bidouiller l’en­semble
    • Il est possible de sauve­gar­der faci­le­ment et auto­ma­tique­ment ma base de mots de passe quelque part (que tout ne repose pas sur un pres­ta­taire)
    • Le fonc­tion­ne­ment (API, chif­fre­ment) est docu­menté, idéa­le­ment open source
    • Ça serait top que ça gère aussi direc­te­ment l’agent pour mes clefs SSH
    Dash­lane

    J’ai exploré par mal de choses. Pour l’ins­tant Dash­lane coche la plupart des cases mais l’ex­ten­sion navi­ga­teur me gêne. Il s’agit d’une coquille vide qui s’oc­cupe des auto-comple­tion et qui inter­agit avec l’ap­pli­ca­tion Dash­lane native sur le système.

    Je trou­vais le système assez smart mais en réalité non seule­ment je ne vois pas ce que ça m’ap­porte mais je vois même en quoi ça peut dimi­nuer légè­re­ment la sécu­rité.

    Dans tous les cas, l’injec­tion de scripts dans toutes les pages à formu­laire est fran­che­ment gênante. Fire­fox me signa­lait régu­liè­re­ment des ralen­tis­se­ment dû à Dash­lane mais en plus l’UX de gestion de l’auto-comple­tion me gêne plus souvent qu’elle me faci­lite la vie, surtout sur un petit écran mobile (sans comp­ter que sur mobile ça m’oblige à utili­ser Chrome plutôt que Fire­fox).

    Enfin, ça veut dire faire confiance. J’ai confiance dans la crypto de base mais quand j’ai posé des ques­tions sur les inter­ac­tions entre le navi­ga­teur et l’ap­pli­ca­tion native j’ai eu des demies réponses sans détails tech­niques. J’ai l’im­pres­sion que cette partie de l’ar­chi­tec­ture repose plutôt sur l’obs­cu­rité. Non seule­ment ça me gêne, mais je doute encore plus de voir arri­ver autre chose que ce que l’équipe a prévu et a le temps de faire.

    Bref, beau­coup de bons points mais j’ai peur que ça ne coche jamais les cases restantes.

    Enpass

    Ça couvre beau­coup moins de choses mais j’aime bien l’idée de fichiers qu’on peut synchro­ni­ser sans serveur via un disque en ligne quel­conque genre Drop­box ou Google Drive. Ça me permet aussi de gérer les sauve­gardes tout en me rassu­rant sur la péren­nité.

    Pass­bolt

    J’en ai encore moins de cases cochées mais là j’ai de l’open­source, donc quitte à bidouiller ça peut être que ça peut faire une base de départ ?

    Là où je suis étonné c’est de ne pas voir plus de projets open source que ça, et pas plus abou­tis. Le cœur logi­ciel est pour­tant assez faci­le­ment acces­sible pour deux ou trois dev moti­vés et le besoin est géné­ral au moins au niveau des geeks.

  • On vient de tuer le CDD (expli­ca­tions)

    Rien de moins. Ou est-ce le CDI qu’on a tué ? Je ne sais pas bien…

    Petit calcul pour une entre­prise de plus de 11 sala­riés

    Si vous prenez quelqu’un en CDI pour le licen­cier arbi­trai­re­ment quand vous voulez (illé­ga­le­ment donc) vous risquez de payer jusqu’à 1 mois de salaire par année d’an­cien­neté. Tout compris. En gros c’est une prime de 8,3% de salaire pour compen­ser l’abus de licen­cie­ment.

    Si vous prenez quelqu’un en CDD et que le contrat va léga­le­ment jusqu’à sa fin, vous devez lui verser en fin de période une prime de préca­rité de 10% de son salaire sur la période.

    À la place de l’em­ployeur vous feriez quoi ?

    * * *

    Oui, ce petit calcul n’est vrai que si on licen­cie au bout d’un an ou deux ans pile. Ça reste inté­res­sant dans les deux à trois mois avant la date anni­ver­saire, beau­coup moins sinon.

    Main­te­nant, consi­dé­rant que les deux premiers mois (au moins) sont couverts par la période d’es­sai et son renou­vel­le­ment, et qu’en échange vous n’avez aucune contrainte de renou­vel­le­ment, de durée fixe, de moti­va­tion à donner pour employer en CDD… et que cette prime couvre tout ce qui peut se passer : Au pire vous licen­ciez plus tôt que prévu, sans être tenu à quoi que ce soit.

    J’ai aussi pris le cas margi­nal. Dans la réalité tous les sala­riés n’ose­ront pas ou n’au­ront pas la force d’al­ler aux Prud’­hommes. Tous n’ob­tien­dront pas non plus le montant maxi­mum, surtout s’ils ne sont pas au maxi­mum d’an­cien­neté de la case qui s’ap­plique à eux, ou si l’em­ployeur arrive à moti­ver un prétexte qui atté­nue l’ar­bi­traire du licen­cie­ment. La moyenne réelle sera certai­ne­ment bien en dessous de ce maxi­mum, qui reste­rait toute­fois inté­res­sant pour l’em­ployeur.

    Sérieu­se­ment, sauf pour des contrats courts, autant prendre un CDI et licen­cier sans cause réelle ni sérieuse.

    On vient de tuer le CDD… et le CDI par la même occa­sion.

  • Et si on impri­mait des photos ?

    Une modèle veut impri­mer deux des photos que je lui ai proposé – une noir et blanc et une couleur. Pour l’ins­tant je me suis contenté de viser l’écran et je crains un peu.

    D’une part je crains que mes trai­te­ments ne soient pas assez quali­ta­tifs et que la défi­ni­tion des photos soit trop pauvres. Auriez-vous des recom­man­da­tions sur les choses à véri­fier et pièges à éviter lors d’un passage écran -> papier ?

    Une fois le fichier à peu près prêt, auriez-vous des intro­duc­tions sur les types de papier et types d’im­pres­sions, ce que ça veut dire, ce qu’il faut en penser, ou une quel­conque autre recom­man­da­tion ?

    Je prends tout, même le plus basique. Consi­dé­rez moi plus que tota­le­ment igno­rant sur le sujet et j’ai­me­rais faire bien.

     

  • Demain ce sera backup day !

    Crash­plan arrête les offres pour parti­cu­liers. C’est bien dommage parce que je vais devoir trou­ver un remplaçant. Au niveau de la famille j’ai :

    • Deux laptop mac, essen­tiel­le­ment pour les docu­ments (pas la config)
    • Un NAS Linux avec plus de 1 To mais des docu­ments qui bougent peu
    • Un serveur Linux avec des services web (bdd, données, config…)
    • Peut-être un ou deux PC Windows pour les grands parents

    Au total il doit y avoir de l’ordre de 1.5 à 2 To (photos, vidéos, archives diverses). J’ai­me­rais pouvoir accé­der aux anciennes versions sur de longues périodes mais il y a globa­le­ment peu de modi­fi­ca­tions.

    À priori je cherche plutôt un démon qui surveille les modi­fi­ca­tions disque. Une explo­ra­tion quoti­dienne ne sera ni adap­tée pour les laptops (allu­més par épisodes, jamais la nuit ou hors acti­vité) ni pour le NAS (le disque lent dans un boitier sans ventilla­teurs ne sont adap­tés à une explo­ra­tion de plus de 1 To ni côté perfor­mance ni côté chaleur)

    Il faut aussi proba­ble­ment que le système accepte des comptes sépa­rés (pour que les utili­sa­teurs d’un poste n’aient pas forcé­ment accès aux autres) ou au moins un compte admi­nis­tra­teur qui verrouille l’ac­cès aux fichiers sauve­gar­dés en ligne.

    Qui saurait me conseiller un set-up ?

    J’ai­me­rais éviter toutes les solu­tions brico­lées qu’il faut surveiller régu­liè­re­ment ou qui néces­sitent beau­coup de boulot pour récu­pé­rer un petit fichier suite à une fausse manip, les scripts à main­te­nir à la main, etc.

  • Et si on faisait un système d’abon­ne­ment pour les ebooks ?

    Ça fait plusieurs fois qu’on m’en parle alors je vais faire une réponse.

    TL;DR: C’est compliqué, et pas forcé­ment une bonne idée

    Pour avoir étudié la chose dans ma vie profes­sion­nelle passée, j’en sors très dubi­ta­tif sur la perti­nence du modèle.

    Pico­rer de la musique

    Nous avons tous en tête le modèle de la musique. Celui là a du sens. On explore et surtout on laisse le strea­ming en tâche de fond. Si l’ou­til sait nous faire des recom­man­da­tions perti­nentes, on va prendre plai­sir à décou­vrir de nouvelles choses. On picore aussi pas mal, en fonc­tion des liens que nous donnent les proches ou de ce qu’on entend ailleurs, des envies.

    Bref, la musique est un domaine où le temps d’en­ga­ge­ment d’une décou­verte est de quelques minutes, et où on accède a énor­mé­ment d’œuvres diffé­rentes. L’abon­ne­ment prend tout son sens, il permet d’ac­cé­der à un cata­logue très large instan­ta­né­ment, sans la barrière de l’achat.

    Même dans ce contexte favo­rable, l’équa­tion est diffi­cile à réali­ser. À ma connais­sance tous les services d’abon­ne­ment et strea­ming musi­caux sont défi­ci­taires. Sound­cloud a failli fermer il y a quelques jours.

    Un usage diffé­rent pour le livre

    Le livre, à l’in­verse, même sur une recom­man­da­tion, on prend le temps de lire le descrip­tif, on choi­sit. Peu de gens sont prêts à lais­ser la machine prendre la main et ouvrir en aveugle une recom­man­da­tion. Les trois clics néces­saires à un achat ne sont pas vrai­ment un frein dans un enga­ge­ment de lecture qui se chiffre souvent en semaines.

    Il faut bien garder à l’es­prit que la plupart des gens lisent moins de 10 livres par an. À 25 livres on est déjà dans les grands lecteurs. Est-ce que vrai­ment l’abon­ne­ment a du sens pour s’évi­ter de choi­sir et ache­ter 25 livres ? ce que j’ai sondé me fait croire que non.

    La ques­tion du prix

    Ou plutôt si. Ce serait top, parce qu’un forfait de 10 euros par mois ce n’est pas grand chose pour un grand lecteur. Mais en même temps les éditeurs ne sont pas fous. Pourquoi donne­raient-ils accès à un forfait à 10 euros mensuels quand une nouveauté en coûte déjà le double à l’achat et qu’on parle de leur cœur de cible qui achè­te­ront de toutes façons des livres ?

    Dire qu’ils sont frileux n’est pas un secret, et je les comprends.

    Pensez aussi qu’en France les livres ont un prix fixé par l’édi­teur et qu’il n’est pas légal de le contour­ner. Certains éditeurs auto­risent un prix à la page pour du strea­ming, mais ça veut dire impo­ser des limites au lecteur. On n’est plus vrai­ment dans l’illi­mité. Cher et pas illi­mité donc.

    Mais il existe des solu­tions

    Kindle propose par exemple Kindle Unli­mi­ted, mais le cata­logue français est limité à 25 000 titres (c’est *très* petit pour du livre), très proba­ble­ment essen­tiel­le­ment de l’auto-édition Kindle. De mémoire même Brage­lonne et Imma­te­riel en sont partis, alors qu’ils sont bien plus ouverts au numé­rique que le reste de la profes­sion. Je doute de l’in­té­rêt pour le lecteur, et l’offre française sert surtout à occu­per le terrain si jamais un jour l’auto-édition y explose comme de l’autre côté de l’At­lan­tique.

    Il y a aussi Youboox, qui eux proposent beau­coup de fond de cata­logue. On trouve des livres qui ne se vendent plus vrai­ment, des petits éditeurs qui n’ont rien à perdre, ou des premiers tomes de séries à succès. Ça a plus de sens d’es­sayer pour l’édi­teur parce qu’il n’y a quasi­ment aucun risque de phago­cy­ter leurs ventes habi­tuelles. Ça vient en plus. Ils ont d’ailleurs choisi un modèle free­mium, qui cadre bien avec leur cata­logue.

    Enfin il existe les sites de strea­ming de bande dessi­nées. Là il y a du sens. Les usages font qu’on picore plus, que l’en­ga­ge­ment de lecture se chiffre en heure et pas en semaine comme pour un roman. Malheu­reu­se­ment les éditeurs font des clans et les quelques services se divisent un cata­logue à base d’ex­clu­si­vi­tés.

    Et les biblio­thèques

    La seule vraie solu­tion vient des biblio­thèques. À force de lobbying, et proba­ble­ment pour éviter qu’ils finissent par avoir le droit de prêter les livres numé­riques aussi faci­le­ment que les livres papier, les éditeurs ont fini par céder.

    En papier il faut se rendre à la biblio­thèque, se conten­ter d’un cata­logue limité et attendre long­temps la dispo­ni­bi­lité de la nouveauté qu’on cherche. Pour ceux qui ont les finances, la biblio­thèque ne remplace pas les achats en librai­rie (et les autres n’au­raient de toutes façons pas acheté).

    En numé­rique on peut télé­char­ger le livre depuis son canapé et la biblio­thèque n’est pas limi­tée par le nombre d’exem­plaires qu’elle peut prêter. Les éditeurs ont donc imposé des limites :

    Les biblio­thèques achètent donc des licences qui leur donnent le droit de prêter un nombre de fois défini le livre qu’ils ont choisi. C’est cher, et c’est donc payé à l’acte. Les prix pratiqués me font douter que ce soit très pérenne mais comme je disais plus haut : Les éditeurs ne sont pas fous.

    Entre temps, pour ceux qui cherchent de l’abon­ne­ment avec un cata­logue pas trop mauvais (bien que très limité), la biblio­thèque est proba­ble­ment la meilleure option. C’est aussi la seule qui vous permet­tra d’im­por­ter les epubs sur vos liseuses élec­tro­niques.

    Mais avec des DRM

    Si on parle d’abon­ne­ment on parle de prêt, et donc de DRM.

    Pour Kindle, Youboox ou les abon­ne­ments de BD, ça veut dire rester dans la plate­forme d’ori­gine, avec les appli­ca­tions mobiles de la plate­forme en ques­tion. Certaines imposent même une connexion inter­net pour tour­ner les pages.

    Dans le meilleur cas, sur les bilbio­thèques, vous avez des EPUB avec une DRM Adobe que vous pour­rez utili­ser sur une liseuse ouverte (TEA, Pocket­book, Bookeen, …). Dans tous les cas, sauf à ce que la biblio­thèque ait décidé d’in­té­grer les livres libres de droit (Maupas­sant, Jules Verne et plein d’autres), le DRM sera incon­tour­nable.

    TL;DR

    Votre meilleure option c’est la biblio­thèque muni­ci­pale. L’abon­ne­ment sera au plus de quelques dizaines d’eu­ros annuels, et vous pour­rez télé­char­ger les livres sur n’im­porte quelle liseuse élec­tro­nique un peu ouverte. Le cata­logue sera limité mais contien­dra à priori des nouveau­tés et des titres parmi ceux que vous trou­ve­rez en librai­rie.

    Au delà, sauf à avoir envie de décou­vrir des auto-édités et des auteurs hors cata­logue, il ne vous restera que l’achat à l’acte, simple­ment parce que ça ne serait pas inté­res­sant finan­ciè­re­ment pour les éditeurs de vous propo­ser autre chose.

  • Archives et bases de données Twit­ter

    L’API dit « on ne peut pas remon­ter plus de 3200 tweets dans la time­line d’une personne« .

    En réalité c’est plus complexe. Suppri­mez les 3200 premiers, vous ne pour­rez pas forcé­ment pour autant remon­ter aux précé­dents.

    De ce que je comprends il y a deux bases de données distinctes du côté de Twit­ter : Une qui permet d’ac­cé­der à n’im­porte quel message par son iden­ti­fiant, et une qui sert à construire les time­lines.

    Celle qui sert à construire les time­lines est volon­tai­re­ment restreinte, proba­ble­ment à la fois pour des contraintes de perfor­mance et pour des contraintes de taille. Twit­ter peut à tout moment y suppri­mer ce qui dépasse des 3200 premiers tweets. Ils ne reste­ront alors visibles que via la base prin­ci­pale, à condi­tion d’en connaitre leur adresse ou leur iden­ti­fiant.

    Après c’est au petit bonheur la chance. Parfois vous ne remon­tez que les 3200 premiers mais les autres sont toujours là. Il suffit d’en suppri­mer un peu pour les voir remon­ter dans votre histo­rique. Parfois les plus anciens sont suppri­més de la seconde base de données et vous n’avez plus qu’une solu­tion pour les lister : aller dans les préfé­rences de votre compte et deman­der le télé­char­ge­ment de votre archive.

  • App multi-compte Masto­don (et Twit­ter)

    Je cherche une app web ou desk­top (mac) qui sache se connec­ter à plusieurs comptes Masto­don simul­ta­né­ment (gros bonus s’il sait faire Masto­don *et* Twit­ter).

    Auriez-vous ça quelque part ?

    Je parle de gérer plusieurs comptes simul­ta­né­ment dans l’in­ter­face, pas de pouvoir bascu­ler d’un compte à l’autre à la demande :

    Si j’in­te­ra­gis avec un message d’une time­line ou un message qui m’est adressé, l’app utilise par défaut le compte source corres­pon­dant. Dans tous les cas, je peux manuel­le­ment sélec­tion­ner le compte à utili­ser pour chaque action, voire envoyer un même message par plusieurs comptes.

    Pour l’ins­tant je ne connais que Tweet­deck et Twidere qui implé­mentent ça. Le premier ne sait gérer que Twit­ter. Le second gère les deux proto­coles mais ne fonc­tionne que sur Android.

    (Twidere a toute­fois la mauvaise idée de présen­ter les messages privés en prove­nance de Masto­don dans les mentions plutôt que dans la colonne des messages privés. Je comprends pourquoi mais si on pouvait éviter ça serait mieux).

    Tweet­deck est assez évolué et me permet en plus de créer autant de colonnes que je veux pour des listes, des recherches avan­cées, des hash­tag. Je peux ouvrir une colonne pour la time­line ou les mentions d’un compte ou au contraire en ouvrir qui fusionnent tous mes comptes à la fois.

    Si l’app que vous me conseillez savait faire ça, ça serait top.

    Le client web de Masto­don le fait pour les hash­tag mais la zone de détail est forcé­ment tout à droite et celle de rédac­tion forcé­ment tout à gauche. Comme l’in­ter­face ne sait pas me montrer plus de quatre colonnes simul­ta­né­ment, c’est inuti­li­sable dès que je pin une colonne.

    Quitte à faire une liste au Père Noël, il y a quelques trucs faisables dans une app cliente qui seraient sympa :

    • Iden­ti­fier que j’ai déjà déplié un CW dans Masto­don et déplier auto­ma­tique­ment tous les futurs messages qui viennent du même fil (ou tous qui ont le même texte de CW, si c’est plus simple). Inver­se­ment si je replis un message qui contient un CW ;
    • Permettre de faire une recherche par hash­tag sur plusieurs serveurs à la fois (genre 2 à 5 expli­ci­te­ment nommés par l’uti­li­sa­teur, ou alors ceux des diffé­rents comptes de l’uti­li­sa­teur, je ne demande pas de faire un ping sur la moitié des serveurs du réseau). Aujourd’­hui, sauf à faire des robots qui vont faire des inter­ac­tions ou des abon­ne­ments arti­fi­ciels, on est vite segmenté ;
    • Option­nel­le­ment, iden­ti­fier les diffé­rents comptes via des couleurs (Twidere le fait et c’est juste essen­tiel, mais peut-être est-ce du à l’in­ter­face mobile parce que ça ne me manque pas parti­cu­liè­re­ment sur Tweet­deck) ;
    • Sur demande, envoyer de longs messages Twit­ter en créant auto­ma­tique­ment un fil de réponses chaî­nées.

    Oui. Je sais. Il suffi­rait que je le fasse. Mais bon… Je doute que ma frus­tra­tion soit assez impor­tante pour me lancer dans un tel projet comme ça.

  • Un système de classes sociales tout à fait arti­fi­ciel

    Je soupire quand je vois des recherches de CTO sur Paris pour 35 K€ bruts annuels. Je ne discute pas du chiffre en valeur absolu (je sais qu’il est élevé) mais la moyenne pour un ingé­nieur logi­ciel jeune diplômé pari­sien est plutôt dans les 37 K€ brut.

    On me dit « si c’est trop bas ils ne trou­ve­ront pas et ils augmen­te­ront ». Oui, peut-être, mais atten­tion à ne pas croire à la légende du marché ration­nel qui module les rému­né­ra­tions en fonc­tion de l’offre et de la demande.

    * * *

    Peu importe combien de postu­lants tout à fait formés vous trou­ve­rez sur une posi­tion de cadre. Peu importe le manque persis­tant d’as­sis­tantes mater­nelles partout en France. Les premiers seront toujours bien payés et les secondes mal payées, avec une fausse justi­fi­ca­tion de « c’est le marché », parce que « c’est normal ».

    Les rému­né­ra­tions sont globa­le­ment beau­coup plus dépen­dantes de la répu­ta­tion sociale d’un métier et des logiques de classes. On a admis une hiérar­chie dans les métiers et dans les rému­né­ra­tions, et cette hiérar­chie posée compte beau­coup plus que tout le reste.

    C’est telle­ment ancré qu’on repro­chera le trop plein de certains cadres haute­ment diplô­més à un problème d’orien­ta­tion à l’uni­ver­sité et qu’on repro­chera le manque de person­nel pour la petite enfance à un défaut de l’État. Personne ne songera que, peut-être, on pour­rait faire évoluer notre balance de rému­né­ra­tions.

    Le fait que ce soient ceux qui sont les mieux payés qui décident des rému­né­ra­tions des autres n’est pas tota­le­ment un hasard non plus.

    * * *

    « C’est le marché » parce que ceux qui en décident l’ont décidé ainsi, avec tous leurs biais idéo­lo­giques, pas unique­ment pour une ques­tion d’offre et de demande.

    Si la logique de l’offre et de la demande fonc­tion­nait, l’as­sis­tante mater­nelle ne serait pas payée une misère. L’agent de propreté, l’éboueur et l’ou­vrier en situa­tion pénible seraient bien plus proches de la médiane natio­nale.

    * * *

    Je ne reproche pas à ceux qui sont bien payés de l’être. Le marché le leur permet et s’ils s’y refusent ça n’ira certai­ne­ment pas pour autant dans la poche des moins favo­ri­sés.

    Ça n’em­pêche pas d’être conscient de la situa­tion. Oui les compé­tences et la personne jouent (heureu­se­ment) mais les équi­libres tiennent aussi énor­mé­ment à un système de classes sociales tout à fait arti­fi­ciel.