Auteur/autrice : Éric

  • Stockage de fichiers dans le nuage — solu­tions

    J’aime bien faire des suites aussi rapides. J’ai publié ma problé­ma­tique de stockage de fichiers en ligne tout juste avant-hier et j’ai déjà des retours à faire.

    Mon choix va proba­ble­ment être entre Seafile et Trea­so­rit mais j’en liste d’autres en fin de billet.

    Les deux ont un chif­fre­ment côté client et des clients Mac, Windows, Android, iOS *et* Linux. Les deux savent synchro­ni­ser plusieurs réper­toires, faire de la syncho­ni­sa­tion sélec­tive (je veux le sous-réper­toire X du partage Y), monter un disque virtuel sans avoir besoin de tout synchro­ni­ser en local (dans ce cas on passe par le réseau à chaque accès) et faire des partages sur les fichiers stockés.

    Seafile

    Seafile c’est la partie open source. Il y a une version commu­nau­taire et une version « pro » payante à partir de trois utili­sa­teurs. J’ai testé la pro parce que la doc indique que c’est la seule à avoir de la synchro­ni­sa­tion sélec­tive, mais il parait que la commu­nau­taire le fait aussi. À tester.

    Il faut instal­ler un serveur maître, et donc avoir un disque à soi en ligne quelque part, avec suffi­sam­ment d’es­pace libre. Visi­ble­ment ça fonc­tionne sur mon NAS avec un ATOM mais c’est un peu lent. Je ne sais pas si ça ne va pas m’ex­plo­ser à la figure quand j’au­rais mon To dessus et je reste dubi­ta­tif sur la version Rasp­berry qu’ils proposent pour le serveur.

    L’ins­tal­la­tion du serveur est moche et pénible (j’ai l’im­pres­sion de reve­nir 20 ans en arrière) mais ça fonc­tionne. L’in­ter­face du client Mac n’est pas moche mais on a là l’exemple type du soft déve­loppé par des infor­ma­ti­ciens sans penser à l’UX. Je ne serais pas étonné que ce soit du Java en dessous.

    La synchro­ni­sa­tion sélec­tive permet de sélec­tion­ner un dossier précis dans un partage, et de le consi­dé­rer comme un partage à part entière. On est donc plus limi­tés qu’un Drop­box ou Google Drive (par exemple) qui eux permettent de cocher réper­toire par réper­toire ceux qui doivent être synchro­ni­sés ou non, mais ça reste accep­table si vous voulez juste prendre un truc précis dans un grand espace (ce qui est mon cas).

    Autre limi­ta­tion : Les partages à des tiers hors Seafile ne se font qu’en lecture, et ne sont pas possibles pour des réper­toires chif­frés.

    Pas top, mais ça fait le job, surtout que ça le fait sans coût mensuel.

    Treso­reit

    Conseillé par l’ami David, Treso­reit c’est la trou­vaille d’hier. Il y a tout et c’est bien fait.

    Par rapport à Seafile, je n’ai pas de serveur à instal­ler, l’UX est au top, ça réagit au quart de tour, la synchro­ni­sa­tion sélec­tive permet de gérer fine­ment dossier par dossier, et je peux faire les partages qu’il faut sans remettre en ques­tion le chif­fre­ment des fichiers.

    Seul défaut, le client Linux n’a pas d’in­ter­face en ligne de commande aujourd’­hui. Ils ont posté un message il y a moins d’un mois pour dire que ça vien­dra – sans dire quand – mais le client Linux a déjà plusieurs années et leurs promesses passées peuvent visi­ble­ment mettre des années à arri­ver. Je ne retiens pas mon souffle.

    En atten­dant certains proposent de passer par Xpra. Pas idéal mais je ne connais­sais pas l’ou­til et j’aime assez l’idée pour dire « pourquoi pas ».

    Pas de secret. On passe par un serveur chez l’édi­teur, il faudra donc aussi passer à la caisse, et c’est cher. On parle de 120 € TTC annuels pour 200 Go et de presque 290 € TTC annuels pour 2 To. En soi 0,3 € le Go annuel ce n’est pas cher payé, mais un parti­cu­lier le sentira passer quand même…

    Oui, je sais, il y a la mention « paten­ted encryp­tion » qui donne envie de fuir sur la page d’ac­cueil. En fouillant les docs, le chif­fre­ment des fichiers dépo­sés se fait sur des bases très clas­siques sans bidouille privée. Rien d’hor­rible.

    La mention de la page d’ac­cueil fait réfé­rence à un module option­nel qui permet de faire des partages de fichiers Office en y ajou­tant des DRM et sans rompre le chif­fre­ment côté client. Bref, un truc que je n’uti­li­se­rai de toutes façons pas, et qui est proba­ble­ment casse-gueule voire infai­sable à faire en totale sécu­rité. Ça ne remet pas en cause l’ou­til de synchro et son chif­fre­ment.

    Les autres

    Le troi­sième sérieux préten­dant c’est Sync. L’in­ter­face a l’air top, il semble avoir le niveau de Treso­rit pour un prix trois fois plus faible. De quoi donner envie. Malheu­reu­se­ment… pas de client Linux malgré les demandes depuis bien long­temps. Je doute donc que ça arrive à court terme et c’est disqua­li­fiant pour moi. Je ne suis pas allé beau­coup plus loin mais si Linux n’est pas un problème pour vous, c’est peut-être la bonne solu­tion à tester.

    J’ai aussi vu pCloud, qui a l’air plutôt bien et qui me faisait de l’oeil, surtout avec les promos et la sous­crip­tion « à vie » (grosso modo pour un an de treso­rit, on avait pcloud à vie avec le même espace disque). Malheu­reu­se­ment la synchro­ni­sa­tion sélec­tive est encore plus limi­tée que Seafile (on peut choi­sir unique­ment les réper­toires de premier niveau). Si ça ne vous gêne pas, jetez-y un oeil.

    Oui j’ai aussi regardé Owncloud, Next­cloud et les autres. Ceux qui ont du chif­fre­ment côté client l’ont sur un réper­toire seule­ment, distin­gué du reste, avec des accès limité. Pour moi c’est un point impor­tant si je veux sortir de Google ou Drop­box et ne pas trop m’inquié­ter.

    Quant à SpiderOak, l’in­ter­face était louche, pas pratique. On a l’im­pres­sion que la synchro est une fonc­tion­na­lité acces­soire de l’ou­til, et ça ne m’a pas donné confiance. Bref, pour l’ins­tant j’écarte.

     

     

  • Reprendre le contrôle de mes données

    La démarche est longue mais je veux passer un palier ces prochains mois. J’ai listé tout ce qui me gêne, quelques pistes, et j’es­père que vous m’ai­de­rez à complé­ter.

    Note : Je cherche à contrô­ler mes données et mes iden­ti­fiants, pas forcé­ment à m’auto-héber­ger. Au contraire, je privi­lé­gie plutôt les solu­tions externes tant qu’elles m’ap­portent les bonnes garan­ties. En échange, je suis prêt à payer.

    Email

    Ça va être le plus diffi­cile. Aujourd’­hui je profite tota­le­ment de Gmail. J’adore le système boite de récep­tion -> archive, sans clas­se­ment avec juste des étiquettes souples quand j’en ai besoin.

    Le résul­tat c’est que j’uti­lise énor­mé­ment la recherche. Il n’est pas rare que je fasse une recherche complexe de type « from:xxx (to:yyy OR to:zzz) has:atta­che­ment -label:toto -label:titi facture is:star­red ». Je ne retrou­ve­rai proba­ble­ment pas aussi bien mais il me faut une recherche évoluée et rapide.

    Le second point parti­cu­lier c’est que je fouille assez fréquem­ment sur ton mon histo­rique. Encore la semaine dernière j’ai recher­ché un email de 2007. Il me faut donc une recherche effi­cace, mais aussi un quota d’en­vi­ron 30 Go.

    Enfin, je veux accé­der à mes emails de partout, desk­top comme mobile, boite de récep­tion comme recherche dans les archives.

    Sauf à ce qu’on me montre quelque chose de vrai­ment top et clef en main, je ne veux pas auto-héber­ger mes emails. Trop de boulot et je ne veux pas d’in­ter­rup­tion de service.

    J’ai l’im­pres­sion que le seul qui corres­pond à peu près est Fast­mail. On m’a aussi proposé Proton­mail mais le prix pour 30 Go est trop dissua­sif.

    Fichiers

    Aujourd’­hui j’uti­lise un mix de Drop­box, Google Drive et d’un NAS perso. Il n’y a quasi que les télé­char­ge­ments et les fichiers tempo­raires qui sont en dehors de ces trois entre­pôt.

    Tous les fichiers courants sont sur le Drop­box, un peu moins de 10 Go. C’est acces­sible offline et ça synchro­nise tout seul quand ça peut. Pouvoir ajou­ter de nouveaux fichiers ou accé­der aux exis­tants en lecture depuis le web et depuis le télé­phone fait désor­mais partie de mon quoti­dien. Je n’uti­lise pas si fréquem­ment les fonc­tion­na­li­tés de partage par lien mais je pour­rais diffi­ci­le­ment m’en passer.

    Les archives et les gros fichiers sont sur le NAS. Je garde tout, et ça fait aujourd’­hui dans les 1.3 To. Aujourd’­hui je partage ça via CIFS, non acces­sible depuis Inter­net. La synchro­ni­sa­tion entre les fichiers en travail sur mon post et archi­vés sur le NAS est manuelle, avec des erreurs de temps en temps. Bref, très insa­tis­fai­sant. Le seul point posi­tif c’est que le NAS permet d’avoir un espace commun avec la famille tout en gardant d’autres espaces person­nels.

    Idéa­le­ment je veux un espace en ligne avec au moins 1.5 To de quota, choi­sir ce que je synchro­nise ou pas sur mon poste local, pouvoir parta­ger des liens à volonté (juste des liens, pas néces­sai­re­ment des accès authen­ti­fiés), un chif­fre­ment côté client des fichiers stockés en ligne, ainsi que des clients Android, Mac, Web et Linux.

    Si je n’ai pas cet idéal, je suis prêt à conti­nuer à divi­ser mes fichiers entre les fichiers en cours (10 à 20 Go) et les archives (1.5 To). Ça serait toute­fois top de pouvoir gérer les synchro entre les deux.

    Je suis prêt à m’auto-héber­ger pour ça. Ou à utili­ser une app ouverte au dessus d’un espace type S3. Ma seule contrainte est que pour la plupart des fichiers, j’im­pose un chif­fre­ment côté client s’ils sont sur un serveur ouvert sur Inter­net.

    Je vois Owncloud mais c’est sans chif­fre­ment côté client, ou Next­cloud qui permet de sélec­tion­ner quelques dossiers en chif­fre­ment côté client. J’ai toute­fois beau­coup de mal à m’ima­gi­ner confier mes fichiers, leur sécu­rité et la perfor­mance de tout ça à une webapp PHP.

    Docu­ments

    Je ne sais pas trop comment nommer ça, mais je fais un usage assez inten­sif de Google Doc et Google Spread­sheet. Ce sont mes espaces de travail et je n’uti­lise quasi­ment pas les outils hors ligne type Libreof­fice. L’in­te­rêt est de tout retrou­ver en lecture et édition depuis mon télé­phone, et de pouvoir parta­ger mes docu­ments en cours d’édi­tion.

    Je me moque que ce soit Google Doc, Office 365, Drop­box Paper ou un autre. Je suis toute­fois loin d’avoir un bon feed­back avec Ether­pad dès qu’il s’agit de poser plus que quelques notes textes (ne parlons même pas de Ether­sheet qui lui n’a pas le mini­mum requis).

    Peut-être que Drop­box Paper est moins inva­sif que Google Doc mais j’au­rais l’im­pres­sion de ne faire que margi­na­le­ment mieux. Bref, je sèche sur par quoi rempla­cer.

  • 86% des chômeurs

    La presse se fait écho des statis­tiques de contrôle au Pôle Emploi et de la réponse de notre gouver­ne­ment. On saura que 14% des contrô­lés auront été pris en faute (proba­ble­ment une inca­pa­cité à prou­ver des recherches suffi­santes).

    On est très loin du mythe du chômeur majo­ri­tai­re­ment frau­deur mais 14% ça n’est pas négli­geable non plus. Le gouver­ne­ment annonce vouloir inten­si­fier les contrôles, multi­plier par 5 les effec­tifs de contrô­leurs.

    Certains jour­naux donnent plus de détails et, là, le ridi­cule se pointe.

    * * *

    Parlons d’abord chiffres. Sur les 14% de sanc­tion­nés, seuls 40% sont en réalité indem­ni­sés par l’Une­dic.

    Oui, vous avez bien lu. Une part impor­tante des contrô­lés ne rece­vaient aucune indem­ni­sa­tion d’au­cune sorte.

    Au final les sanc­tion­nés rece­vant une indem­ni­sa­tion indue repré­sentent seule­ment 5,6% des contrô­lés. D’un coup le chiffre devient bien moins signi­fi­ca­tif. Ne trou­vez-vous pas ?

    Si en plus le ciblage a été fait sur des critères pas trop idiots, ça veut dire que le taux de frau­deurs indem­ni­sés doit commen­cer à être fran­che­ment réduit (surtout quand on a en tête le taux de non-recours aux pres­ta­tions sociales, un ordre de gran­deur supé­rieur)

    * * *

    Bref, pas de quoi justi­fier la multi­pli­ca­tion par cinq (!) des contrôles et des contrô­leurs qui a été annon­cée par le gouver­ne­ment.

    Faites le calcul : L’in­dem­ni­sa­tion moyenne est de 1159 euros. La sanc­tion est une radia­tion de 15 jours, soit donc 580 euros.

    Pour chaque personne indem­ni­sée sanc­tion­née on en contrôle manuel­le­ment 20, et on procède à 14 désins­crip­tions puis réins­crip­tions. Je ne connais pas le coût d’un contrôle ni celui des désins­crip­tions et réins­crip­tions, mais le gain finan­cier net ne doit pas être énorme.

    Avec seule­ment 5% de réus­site utile, il est plutôt urgent de travailler à mieux cibler les contrôles plutôt que les augmen­ter. Là on aurait de la bonne gestion et pas une opéra­tion de commu­ni­ca­tion poli­tique.

    * * *

    D’au­tant que je ne sais pas vous, mais si j’étais inscrit sans indem­ni­tés et que l’État avait l’ou­tre­cui­dance de me deman­der des comptes, il n’est pas certain que je joue­rais le jeu long­temps.

    Même pour ceux qui effec­ti­ve­ment n’avaient pas une recherche active suffi­sante, quel inté­rêt de les contrô­ler à part faire une opéra­tion de commu­ni­ca­tion sur les chiffres ?

    Qu’on en arrive à cibler ces gens là pour un contrôle montre qu’il y a fort à faire au niveau de l’ef­fi­ca­cité du ciblage.

    * * *

    Ou alors…

    Ou alors le but était juste­ment de faire une opéra­tion de commu­ni­ca­tion, de pouvoir présen­ter un chiffre de frau­deurs élevé et reje­ter socia­le­ment la faute sur les chômeurs. Ce serait vrai­ment malhon­nête, vrai­ment dégueu­lasse, vrai­ment…

    Le problème c’est qu’à part l’in­com­pé­tence crasse de toute la chaîne opéra­tion­nelle cumu­lée à celle de toute la chaîne déci­sion­nelle jusqu’au ministre qui a validé la réponse poli­tique à la publi­ca­tion de ce chif­fre… je ne vois pas d’autre alter­na­tive.

    Si j’étais cynique, la malhon­nê­teté et l’in­com­pé­tence ne sont pas des éven­tua­li­tés exclu­sives l’une de l’autre.

  • Il s’agit bien d’éva­sion

    Je n’ac­cepte pas qu’on corrige en « opti­mi­sa­tion fiscale » ces séries de socié­tés écran, de circuits complexes et de domi­ci­lia­tion arti­fi­cielles dans des para­dis fiscaux.

    Il ne s’agit pas simple­ment de bonne gestion d’en­tre­prise et donc d’op­ti­mi­sa­tion des ressources. Il s’agit de montages qui ont pour unique but de se sous­traire à ses obli­ga­tion, de ne pas contri­buer à la société.

    L’évasion fiscale traduit juste­ment ça : Fuir la fisca­lité locale natu­relle pour en cher­cher une autre (et le plus souvent une absence de).  Ce peut-être légal ou illé­gal. Dans la défi­ni­tion rien ne présup­pose l’illé­ga­lité.

    La ques­tion de la léga­lité est d’ailleurs une raison de plus d’évi­ter ici le terme d’op­ti­mi­sa­tion fiscale : On se doute bien qu’au moins partie de ces pratiques frise l’abus de droit fiscal, c’est à dire l’usage de montages à l’unique desti­na­tion de se sous­traire à l’es­prit de la loi et à l’in­ten­tion du légis­la­teur.

    Bref, utili­ser des des socié­tés écran et des montages avec domi­ci­lia­tion arti­fi­cielle dans des para­dis fiscaux, c’est bien de l’éva­sion fiscale, ni plus ni moins. C’en est même l’exemple type.

    Le terme ne vous plait pas parce qu’il a une conno­ta­tion néga­tive ? dans ce cas inter­ro­gez-vous sur les pratiques plus que sur les termes, parce qu’il me semble que le néga­tif vient surtout de là.

  • Lettre ouverte à Alti­mate

    Nous nous connais­sons un peu. J’ai déjà échangé à ce sujet avec Anaëlle, puis Céline, puis Alexandre, et je suppose d’autres dont je n’ai pas trace.

    Vous vendez des déve­lop­peurs comme d’autres vendent des petits pois. Je réprouve mais surtout je sature des envois non solli­ci­tés, des CV de nature person­nelle que vous envoyez aux quatre vents.

    J’ai plus d’une dizaine de SPAM du genre de votre part, certains en double à plusieurs adresses – nous en sommes là – et je suppose que bien d’autres ont été effa­cés ou filtrés avec raison par l’anti-spam.

    Malgré mes demandes de désins­crip­tion répé­tées – et parfois vos réponses à ce sujet – je note que rien n’est fait. Vous m’en­voyez toujours vos « profils » non solli­ci­tés.

    Bien entendu mes demandes d’in­for­ma­tion sur l’en­re­gis­tre­ment de votre fichier à la CNIL n’ob­tiennent pas plus satis­fac­tion. Il faut dire que l’ac­ti­vité est néces­sai­re­ment illé­gale : Il s’agit d’une adresse person­nelle de parti­cu­lier, sans nature profes­sion­nelle, et nous n’avons jamais eu aucune rela­tion de travail ou rela­tion person­nelle qui légi­time ces envois.

    Je ne sais plus quoi faire alors j’écris ici une lettre ouverte. Je vais de plus cette fois faire un signa­le­ment à la CNIL avec tous nos échanges passés sur ce même sujet, et la trace de tous vos SPAM que j’ai depuis deux ans.

    Cette fois je vais aussi écrire direc­te­ment aux déve­lop­peurs dont vous diffu­sez le CV et les infor­ma­tions person­nelles, pour leur signa­ler qu’ils sont vendus via des SPAM, en masse, aveu­glé­ment. Certains d’entre eux sont faci­le­ment iden­ti­fiables avec un mini­mum de recherche et cette histoire les concerne aussi.

    Croyez-vous vrai­ment que dans ces condi­tions on puisse vous faire confiance, en tant qu’em­ployeur ou en tant que déve­lop­peur ? Vos pros­pect seront-ils atti­rés par de telles pratiques aussi immo­rales qu’illé­gales ?

    Je crains que je n’au­rais pas plus de réponse construc­tive aujourd’­hui, mais au moins aurais-je une chance de vous mettre devant vos respon­sa­bi­li­tés.

    Au revoir Alti­mate.

  • Sécu­rité sociale et coti­sa­tions sala­riales

    Je suis gêné aux entour­nures à chaque fois que j’en­tends parler de la suppres­sion d’une partie des coti­sa­tions sala­riales (les fameuses « charges ») au profit de la CSG.

    Fonda­men­ta­le­ment c’est une bonne chose. C’est la prise en compte que notre société n’est plus celle de 1945. Non seule­ment on consi­dère désor­mais la santé et la protec­tion sociale comme des droits qui ne sont pas condi­tion­nés par un emploi, mais la propor­tion d’ac­tifs en emploi dans la popu­la­tion baisse de façon conti­nue et défi­ni­tive.

    Le couplage emploi ↔ couver­ture sociale dispa­rais­sant – encore une fois, c’est une bonne chose – il est logique que son finan­ce­ment change en consé­quence. Ne pas le faire serait risquer que l’uni­ver­sa­li­sa­tion de la couver­ture sociale finisse par explo­ser un jour.

    * * *

    L’équi­libre n’est cepen­dant pas forcé­ment simple à trou­ver. Avec les coti­sa­tions sociales on finance autant les frais de santé que les indem­ni­tés de perte de salaire. Il en va de même avec les retraites où on finance les mini­mum vieillesse comme les parties au delà qui sont en fonc­tion des coti­sa­tions person­nelles.

    Si on voulait être acadé­mique, il faudrait lais­ser sépa­rer ce qui dépend de la situa­tion person­nelle et ce qui relève d’un régime géné­ral. Une partie devrait rester sous contrôle des sala­riés, l’autre devrait être globa­li­sée.

    C’est faisable mais je n’ai pas lu de travaux en ce sens et ça me gêne beau­coup. Là on passe d’une situa­tion illé­gi­time à une autre.

    * * *

    Quand les fonde­ments sont bancals, il y a de quoi se méfier. Le chan­ge­ment n’est pas neutre et il faut le relier à l’idéo­lo­gie libé­rale de l’exé­cu­tif de ces dix dernières années : Dimi­nuer la dépense publique et délé­guer au privé une part crois­sante des couver­tures sociales.

    L’idée de rendre obli­ga­toire les mutuelles pour les sala­riés tient du génie à ce niveau. Ça passe pour une mesure sociale alors qu’il s’agit de fixer qu’une partie de la couver­ture indis­pen­sable est à gérer par le privé. C’est d’au­tant plus perni­cieux que ça ne se voit pas immé­dia­te­ment, et que c’est la mutuelle qui passera pour le méchant de service quand elle augmen­tera ses tarifs.

    Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que le trans­fert des coti­sa­tions sala­riales vers la CSG n’est dès aujourd’­hui pas prévu à budget constant. La diffé­rence se chiffre en milliards d’eu­ros. Rien que ça. L’hô­pi­tal étant déjà en sous-finan­ce­ment gigan­tesque, il faudra bien compen­ser ça par des augmen­ta­tion de couver­ture par le privé.

    Le gouver­ne­ment vient d’ailleurs d’an­non­cer une augmen­ta­tion de plus de 10% du forfait hospi­ta­lier, augmen­ta­tion qui sera assu­mée par les mutuelles privées et pas par la sécu­rité sociale publique. Facile main­te­nant que les mutuelles sont géné­ra­li­sées. Coïn­ci­dence ? diffi­cile d’y croire. Les mutuelles ont bien entendu annoncé qu’elles auront à augmen­ter leurs coti­sa­tions à l’ave­nir.

    * * *

    Malheu­reu­se­ment le trans­fert du finan­ce­ment des coti­sa­tions sala­riales vers la CSG nous retire aussi un levier pour éviter ça. Les coti­sa­tions sont gérées de manière pari­taire entre les orga­ni­sa­tions sala­riales et employeurs. La CSG est au mains de l’État. Le trans­fert est une bonne chose, le chan­ge­ment de contrôle est légi­time pour la même raison, mais il ne se fait pas à un moment de l’his­toire très favo­rable pour un service public univer­sel.

    Si la poli­tique de l’État conti­nue dans la direc­tion de ces dernières années – et ça semble plutôt s’ac­cé­lé­rer avec l’exé­cu­tif actuel – il y a des chances que le finan­ce­ment par la CSG baisse, au moins par rapport aux recettes et aux besoins, et que la part du privé augmente en consé­quence.

    De plus, la CSG étant impôt fixe et non-progres­sif et les mutuelles étant au contraire un système assu­ran­tiel basé sur les risques indi­vi­duels, nous allons de plus tout droit vers une augmen­ta­tion des inéga­li­tés et une indi­vi­dua­li­sa­tion de la santé. Ce n’est pas mon aspi­ra­tion et ça va coûter bien plus cher : La sécu­rité sociale ayant des frais de fonc­tion­ne­ment pas loin de quatre fois plus faibles que ceux des mutuelles.

    * * *

    On peut essayer de lutter contre tout cela mais j’ai peur que les syndi­cats sala­riés jettent aussi le bébé avec l’eau du bain, qu’ils cherchent à garder le contrôle sur la sécu­rité sociale, oubliant que ça ne concerne plus que les sala­riés.

  • [Commen­taire] La culture est-elle « struc­tu­rel­le­ment » un bien commun

    Je vous laisse lire le texte de Cali­maq – il est inté­res­sant en soi – mais je retiens l’idée de parler de droit d’usage et non d’ex­cep­tions au droit d’au­teur.

    Les usages, l’équi­libre entre le public et l’au­teur, c’est inhé­rent au droit d’au­teur. Ça n’est pas une excep­tion, ça en fait partie.

    Vouloir restreindre le droit d’au­teur à une simple propriété exclu­sive et sans restric­tions c’est effec­ti­ve­ment oublier les débats à son origine, mais aussi oublier que tous nos codes ne sont que des équi­libres entre les droits des uns et des autres. Quelqu’un oserait-il dire que le passage piéton est une excep­tion au droit de circu­la­tion des auto­mo­biles et qu’il faut arrê­ter d’en ajou­ter ?

    Bref, droit d’usage ça me parle bien, et c’est fina­le­ment ce que c’est. Je regrette juste que le domaine public ne soit pas appe­ler les droits du public. Il serait alors bien plus diffi­cile de soute­nir une vision maxi­ma­liste du droit d’au­teur.

    Je n’ou­blie pas. La langue est poli­tique.

  • [Retour sur vécu] Casino va permettre aux annon­ceurs de piocher dans ses 50 millions de profils cross-devices

    Plutôt discret jusque-là dans la bataille qui oppose les géants du retail français aux Gafa, le groupe Casino passe à l’of­fen­sive. Le groupe de distri­bu­tion français vient d’an­non­cer le lance­ment d’une plate­forme data bapti­sée rele­vanC dans laquelle les annon­ceurs pour­ront consul­ter « la base de données la plus massive, complète et quali­ta­tive sur les consom­ma­tions des Français, leurs inten­tions et compor­te­ments d’achat ». La plate­forme propo­sera à terme près de 50 millions de profils et 1 100 segments d’au­dience.

    Jour­nal Du Net

    Entre ça et Gravity, C’est un peu la course à « regarde, moi aussi je sais mettre fin en masse à la vie privée des gens ».

    Ça me rappelle des discus­sions avec des entre­pre­neurs dans des solu­tions marke­ting. Naïve­ment j’ai fait remarquer une ou deux fois que les données récol­tées leur permet­traient au mieux une analyse statis­tique sur des visites.

    On m’a répondu, sourire en coin, qu’il existe des services qui complètent les profils à partir de données incom­plètes ou anonymes. Il suffit d’une IP, d’un iden­ti­fiant de tracker web, parfois d’un nom avec une donnée supplé­men­taire. On vous renvoie un profil complet, souvent avec iden­tité et coor­don­nées, mais aussi les habi­tudes, les caté­go­ri­sa­tions, les inté­rêts person­nels.

    C’est visi­ble­ment un secret de poli­chi­nelle, et si j’ima­gine que ce n’est pas parfait, ça semble suffi­sant et assez fiable pour inves­tir dans du marke­ting.

    Parfois les coor­don­nées ne sont pas parta­gées : Il faut deman­der l’en­voi du mailing au déten­teur des données. Sur le papier c’est un peu mieux mais ça n’ap­porte en réalité aucune protec­tion. C’est unique­ment pour rester en inter­mé­diaire et moné­ti­ser plus long­temps vos données person­nelles.

    * * *

    Rien qu’en écri­vant ces souve­nirs, je me rappelle qu’une société pour laquelle je travaillais indi­rec­te­ment reven­dait les coor­don­nées de livrai­son, noms, adresse, âge et email de ses clients. Malaise quand je l’ai appris via une connais­sance et un spam du loueur de la base (coucou Loca­dresses).

    Quand je l’ai fait remon­ter naïve­ment, ils se sont préoc­cu­pés des pratiques de spam de leur loueur. Tel que je l’ai inter­prété, ils voulaient surtout éviter que n’im­porte qui reçoive en spam le fait qu’ils relouent les coor­don­nées de leurs clients. Revendre ces infor­ma­tions ne leur faisait par contre visi­ble­ment ni chaud ni froid.

  • [Lecture] Dette: la sonnette d’alarme est tirée

    Rien, en effet, n’ex­prime mieux la faillite de la gouver­nance mondiale que d’avoir aban­donné la gestion des consé­quences de la crise à ceux qui avaient contri­bué à en créer les condi­tions par une poli­tique moné­taire systé­ma­tique­ment biai­sée en faveur de l’injec­tion de monnaie.

    « Appren­tis sorciers », les diri­geants des prin­ci­pales banques centrales, à commen­cer par la Réserve fédé­rale des États-Unis, appa­raissent surtout comme des pompiers pyro­manes. Leur réponse à la crise d’un modèle de crois­sance fondé sur l’en­det­te­ment expo­nen­tiel des prin­ci­paux agents écono­miques, publics et privés, aura été de doubler ou tripler la mise, les préten­dus « gardiens de la monnaie » trans­for­mant en quelques années les bilans de leurs véné­rables insti­tu­tions en gigan­tesques fonds spécu­la­tifs, gorgés d’ac­tifs de qualité souvent douteuse (voir graphique ci-dessous). De 2007 à 2017, les actifs des banques centrales des pays du G7 ont bondi de 3 000 à près de 15 000 milliards de dollars. « La dimen­sion de la bulle créée par la poli­tique de taux d’in­té­rêts néga­tifs et d’as­sou­plis­se­ment quan­ti­ta­tif a conduit Bill Gross à compa­rer la situa­tion finan­cière actuelle à l’émer­gence d’une super­nova, l’ex­plo­sion massive qui se produit à la fin du cycle de vie d’une étoile », écrivent les auteurs.

    « La pompe à phynance » du G7. © yardeni.com

    Toute­fois, la dette n’est que virtuelle, de même que la valo­ri­sa­tion des actifs. Tout ça n’est que du papier.

    Notre société est riche. Riche en compé­tence, en savoir faire, mais  aussi en produc­tion et en ressources.

    La dette, fina­le­ment, c’est surtout une préoc­cu­pa­tion par peur de faire écla­ter le système en cours. Par quoi le rempla­ce­rait-on ? Qui y gagne­rait ? Il est certain que les plus riches et ceux qui maîtrisent actuel­le­ment la gouver­nance ont tout à y perdre. Il est évident que la tran­si­tion vers autre chose se fera dans la douleur pour tous, et peut-être encore plus pour les plus faibles.

    On peut tenter d’y réflé­chir, ou attendre d’être au pied du mur.

  • [Lecture] The impos­sible dream of USB-C

    I love the idea of USB-C: one port and one cable that can replace all other ports and cables. It sounds so simple, straight­for­ward, and unified. In prac­tice, it’s not even close.

    Marco Arment

    Pour faire court, il y a des câbles qui peuvent faire passer de la donnée et de la puis­sance, certains que de la donnée, certains que de la puis­sance. Même dans ce cas, ceux qui font passer de la donnée ne le font pas tous à la même vitesse, et ne supportent pas tous thun­der­blot. Ceux qui font passer de la puis­sance ne le font pas tous assez pour rechar­ger un laptop, ou pas n’im­porte quel laptop.

    C’est la même chose pour les appa­reils entre les câbles. Parfois le port usb sert à la fois pour la donnée et pour la puis­sance. Parfois c’est l’un, ou l’autre. Parfois la donnée ne supporte pas thun­der­bolt. Parfois la puis­sance peut aller dans les deux sens et parfois non. Parfois le même appa­reil a des spéci­fi­ca­tions diffé­rentes suivant le port qu’on utilise.

    Même quand on a un câble et des appa­reils qui trans­portent correc­te­ment la donnée ou la puis­sance, ça ne fonc­tion­nera plus si on les connecte dans un sens ou dans un ordre diffé­rent.

    Sauf à l’avoir noté préci­sé­ment lors de l’achat, vous n’au­rez aucun moyen de savoir ce que suppor­tera tel appa­reil ou tel câble avant d’es­sayer et d’échouer.

    Je ne sais si je dois confir­mer ma première impres­sion du délire USB-C ou espé­rer que tout ça se tassera avec le temps comme ça l’a fait avec l’USB-A.