Auteur/autrice : Éric

  • Donnée confi­den­tielle dans une session de navi­ga­tion.

    Je partage, ça peut servir à d’autres. Je cher­chais à garder confi­den­tiel une infor­ma­tion confi­den­tielle le temps d’une session de navi­ga­tion. En gros je cher­chais un genre de cookie de session mais qui reste côté client sans jamais tran­si­ter sur le réseau.

    Le localS­to­rage est top mais il persiste au delà de la session de navi­ga­tion. Le sessionS­to­rage est top mais il n’est pas partagé entre les onglets.

    Visi­ble­ment certains se sont penchés sur la ques­tion il y a quelques années et sont reve­nus avec une solu­tion toute bête mais effi­cace : Faire dialo­guer les diffé­rents sessionS­to­rage en surveillant les écri­tures dans le localS­to­rage.

    C’est tout con, ça prend juste 20 lignes, mais il fallait y penser.

    Merci Rik

  • Un espace de publi­ca­tion chif­fré côté client

    Je ne veux plus gérer de serveur en ligne. Je me sens de moins en moins capable d’as­su­rer la sécu­rité d’un tel envi­ron­ne­ment 24/7 seul et sur mon temps person­nel. Je n’en ai pas la moti­va­tion, ne souhaite pas y inves­tir le temps néces­saire. Ne parlons même pas de la possi­bi­lité de prendre des congés deux semaines hors de France sans connexion Inter­net ni veille sécu­rité. Rien qu’a­voir ce blog sous word­press me gêne.

    Je vais dépla­cer mes services sur un envi­ron­ne­ment mutua­lisé, géré par des profes­sion­nels qui ont les moyens, le temps et les compé­tences. Je vais en profi­ter pour passer à peu près tout en fichiers HTML statiques. Publier des fichiers html, css et images sur un espace à 2€, ça limite pas mal la main­te­nance.

    * * *

    Mon problème c’est que j’ai aussi des parties de site à accès restreint, avec des docu­ments qui ne doivent pas sortir n’im­porte où.

    Je peux faci­le­ment trou­ver un héber­ge­ment mutua­lisé qui me permet de faire des accès restreints par authen­ti­fi­ca­tion HTTP ou avec un bout de PHP en façade, mais j’ai une confiance limi­tée dans la confi­den­tia­lité des fichiers que je peux poser sur un héber­geur mutua­lisé.

    Du coup j’ima­gine utili­ser du chif­fre­ment côté client, avec un croi­se­ment entre Jekyll/Peli­can et 0bin/cryp­to­pad. Je chiffre les conte­nus lors de la géné­ra­tion et je les envoie chif­frés sur l’hé­ber­ge­ment. Les conte­nus sont déchif­frés dans le navi­ga­teur du client avec un gros bout de JS, en utili­sant un dérivé de mot de passe ou une clef cachée dans l’URL.

    Le seul défaut que je vois c’est inter­dire l’ac­cès à ceux qui désac­tivent volon­tai­re­ment Javas­cript, et impo­ser un peu d’at­tente aux autres pour déver­rouiller les conte­nus : Pas idéal, pas perti­nent pour tous les usages, mais ici ça me semble accep­table.

    * * *

    Il y a 0bin et Cryp­to­pad (ainsi que d’autres) qui fonc­tionnent un peu sur ce prin­cipe, mais bran­cher ça dans Jekyll ou Peli­can me semble néces­si­ter un peu de travail, surtout si je veux avoir plus que du texte et que je veux présen­ter à l’uti­li­sa­teur unique­ment les liens auxquels il a accès.

    Si vous connais­sez un CMS à publi­ca­tion statique qui a envi­sagé quelque chose du genre, je suis preneur.

  • Du temps de pape­rasse

    On m’avait dit « ne sous-estimes pas le temps admi­nis­tra­tif ».

    Fran­che­ment je n’ai quasi­ment rien. J’ai un seul client, qui me paye dans les 30 jours sans que j’ai besoin de le relan­cer. Pas de commer­cial à faire.

    J’ai un comp­table qui s’oc­cupe de toutes les décla­ra­tions. Il me propose un logi­ciel bien fait où je peux quali­fier chaque dépense profes­sion­nelle et enre­gis­trer chaque frais person­nel que je veux me faire rembour­ser.

    Sur ce même logi­ciel je peux anno­ter les quelques entrées / sorties de mon compte en banque pour véri­fier ce qu’il se passe. Je vois en même temps mes factures être payées.

    Et bien avec ce scéna­rio idéal, je passe une demi-jour­née par mois sur l’ad­mi­nis­tra­tif, rien que pour la gestion courante.

    * * *

    Une facture c’est comp­ter mon temps, éditer un gaba­rit pour créer le docu­ment, véri­fier le résul­tat, contre-véri­fier (oui, je sais), puis l’en­voyer, véri­fier qu’elle est payée… et avec le bon montant.

    Une bête note de restau­rant ou de ticket de trans­port c’est penser à la garder dans le porte­feuille, une fois par mois toutes les sortir, les clas­ser. Sur chacune saisir la date, le montant, la tva et sa raison d’être — et parfois déco­der un ticket à moitié effacé prend un petit moment. Puis on scanne, parce que juste­ment ça a tendance à s’ef­fa­cer tout seul assez rapi­de­ment, on agrafe et on classe. Même chose avec les factures en ligne. Pas besoin de scan mais il faut aller cher­cher la facture, parfois pas immé­dia­te­ment dispo­nible. Dans les deux cas le fichier numé­rique doit ensuite être nommé avec une nomen­cla­ture qu’on retrou­vera, puis archivé.

    Une fois par mois il faut poin­ter les entrées-sorties bancaires, asso­cier les justi­fi­ca­tifs aux dépenses ou aux recettes.

    Et puis il y a tout l’ac­ces­soire : La mutuelle, les décla­ra­tions faites par le comp­table, la banque, etc.

    Tout ça n’est pas grand chose mais on y passe bien une demie-jour­née par mois. Si vous avez du commer­cial ou plusieurs clients à gérer en paral­lèle, des relances à faire pour les paie­ments, beau­coup de frais, des décla­ra­tions légales à faire vous-même, un logi­ciel par pratique, comp­tez faci­le­ment le double.

    Si je dois ajou­ter l’ad­mi­nis­tra­tif pour étudier et choi­sir les statuts de l’en­tre­prise, les rendez-vous avec le comp­table pour la créa­tion, les rendez-vous à la banque pour créer le compte, étudier et choi­sir la mutuelle puis y sous­cri­re… j’ai peut-être passé deux semaines rien que sur l’ex­cep­tion­nel.

  • Combien coûte un déve­lop­peur en interne ?

    J’ai eu plein de réponses éton­nées quand j’ai dit qu’il valait mieux payer 1500 € de pres­ta­tion que 5 jours perdus en interne. Alors voilà, ça coûte combien une jour­née de déve­lop­peur en interne ?

    TL;DR : Dans les 400 € la jour­née en moyenne aux salaires pari­siens, proba­ble­ment pas moins de 300 € même hors Paris.


    On peut discu­ter de chaque chiffre indi­vi­duel­le­ment. Si vous êtes sur Paris vous aurez peut-être un loyer plus cher mais moins de dépla­ce­ment. Si vous êtes en province vous n’au­rez peut-être pas de ticket resto mais le moindre dépla­ce­ment pari­sien coûtera beau­coup plus cher. On ne vous paie peut-être pas de confé­rence mais peut-être êtes-vous dans une petite boite où vous prenez bien plus de temps à la struc­ture, ou dans une grande boite où vous avez un gros CE et d’autres avan­tages. Bref,  l’idée c’est de faire un ordre de gran­deur réaliste.

    Je pars du salaire brut. J’ajoute 1,5% pour la prévoyance et 42% pour les coti­sa­tions sociales patro­nales.

    Là dessus il faut ajou­ter les frais : Je compte 6 m² à 180 € / an le m² loyer + communs asso­ciés + entre­tien ; un amor­tis­se­ment d’en­vi­ron 500 € par an d’équi­pe­ment infor­ma­tique, entre­tien et assu­rance inclus ; 100 € divers en amor­tis­se­ment mobi­lier, communs inclus ; 100 € de four­ni­tures et consom­mables, travaux d’im­pres­sions inclus ; 1 000 € de coûts de support (service de paie, DSI, RH, etc.), oui ça semble beau­coup mais ça ne repré­sente fina­le­ment que quelques jours annuels ; une moyenne annuelle de 500 € de confé­rences ou forma­tion, frais de dépla­ce­ment, restau­ra­tion et loge­ment inclus ; 200 € de licences et services, dont tous les github, trel­los, jira, slack, google docs, asana & co ainsi que les éven­tuelles licences webs­torm/phps­torm ; 500 € de mutuelle payée par l’em­ployeur ; 25 € mensuels d’abon­ne­ment trans­port remboursé par l’em­ployeur ; et des tickets resto avec 4 € de part employeur. J’ai quasi­ment 5 500 € unique­ment avec ce qui est listé.

    J’ajoute aussi l’oc­cu­pa­tion à 5% du temps de son mana­ger ou direc­teur, en consi­dé­rant arbi­trai­re­ment que ce dernier coûte 20% de plus que lui.

    Déve­lop­peur cadre syntec, on part sur 218 jours forfai­taires par an. J’en­lève la jour­née de soli­da­rité, 2 jours par an de all hands / sémi­naire, 5 jours de forma­tion ou auto-forma­tion, 1/2 jour­née de réunion hors projets par mois (les démo, les réunion d’équipe, les suivis mana­ger, etc.), 1 jour par an de RH et admi­nis­tra­tif, 2 jours de confé­rence, un arbi­traire de 3 jours « non produc­tif mais présent quand même » genre l’em­ployé malade qui n’a pas pris son congé mala­die ou quand vous le faites partir une demie-jour­née plus tôt parce qu’il est crevé ou qu’on est la veille de Noël. Bref, 198 jours effec­tifs par an (et ça me parait large­ment sur-évalué).

    Le résul­tat c’est qu’un déve­lop­peur à 35 000 € bruts annuels — primes, avan­tages et inté­res­se­ment compris — coûte déjà au mini­mum 300 € par jour. À Paris on commence à embau­cher les jeunes diplô­més plus chers que ça.

    J’ai tendance à être moins opti­miste sur les jours de travail effec­tifs et à arri­ver à une moyenne de 400 € par jour pour une équipe d’ex­pé­rience mixte au salaire pari­sien, donc plutôt 500 € par jour si je parle de lead ou de seniors. Si les SSII et free­lance facturent faci­le­ment 500 € ou plus, ce n’est pas que parce qu’ils s’en mettent plein les poches, c’est aussi qu’il y a un vrai coût derrière.

    Si on compte les risques et les inves­tis­se­ments néces­saires, j’échange assez faci­le­ment jusqu’à 500 € pour éviter une jour­née gâchée dont je ne retire rien.

    Hors Paris on peut proba­ble­ment reti­rer 25% à mes chiffres finaux. Atten­tion toute­fois, si vous êtes larges sur les dépla­ce­ments vers des bureaux ou des confé­rences hors de votre ville, ça compense assez vite une partie de ce que vous gagnez sur le salaire et les locaux.


    Et comme on me l’a demandé, en comp­tant au plus juste pour un travailleur smic sans aucun avan­tage, on arrive quand même déjà à 105 € par jour :

    On a un coût employeur de 1750 € mensuels coti­sa­tions sociales incluses, soit 21 000 € annuels, 22 250 € avec l’en­ca­dre­ment, auxquels on ajoute 1 000 euros de frais divers, dont mini­mum la moitié en mutuelle et rembour­se­ment d’abon­ne­ment de trans­port. 227 jours travaillés hors jour­née de soli­da­rité pour quelqu’un sans RTT, auxquels on retire une demie jour­née par mois entre les réunions, forma­tions, et présence non effi­cace.

    En étant plus réaliste sur les coûts, on passe faci­le­ment à un coût employeur tout compris proche des 120 € par jour de travail.

  • [Aide] Commu­ni­ca­tion entre une page et une exten­sion navi­ga­teur

    J’ai une page qui fait des trai­te­ments javas­cripts basés sur des appels XHR authen­ti­fiés vers son origine et sur des commu­ni­ca­tions en window.postMes­sage avec des <iframe>. Elle n’a besoin d’au­cune permis­sion privi­lé­giée, c’est juste une page web avec une origine normale.

    J’ai­me­rais pouvoir inter­ro­ger cette page depuis une exten­sion Fire­fox et qu’elle me commu­nique le résul­tat de ses trai­te­ments, mais sans que ça n’af­fiche la page à l’uti­li­sa­teur.

    Au départ j’ima­gi­nais que l’ex­ten­sion pouvait lancer une <iframe> cachée et discu­ter avec elle en postMes­sage. On me dit que ce n’est pas possible.

    Embarquer direc­te­ment le code de la page dans l’ex­ten­sion n’est pas envi­sa­geable pour des raisons de sécu­rité (et on ne ferait que repor­ter le problème vu que cette page lance elle-même des iframes pour commu­niquer avec elles).

    Dis, public, est-ce que tu aurais une sugges­tion ou une piste à explo­rer ?

  • La retraite des chemi­nots à 50 ans, ou 52, ou 57 en réalité, ou…

    Puisque ça trau­ma­tise les gens…

    On va parler de Pierre, Paul et Jacques, embau­chés aujourd’­hui comme chemi­nots, et regar­der leur âge réel de départ à la retraite :

    Pierre

    Pierre est embau­ché après ses 31 ans. Il béné­fi­cie des mêmes règles que le régime géné­ral. C’est un âge légal de départ à la retraite à 62 ans pour 172 trimestres, et un taux plein garanti à 67 ans.

    Paul

    Paul est un chemi­not séden­taire, comme 90% des chemi­nots.

    Il a un avan­tage scan­da­leux : Son âge légal de départ à la retraite sera de 57 ans au lieu de 62 ans. C’est 5 ans de mieux… en théo­rie.

    En théo­rie parce qu’il devra quand même coti­ser 172 trimestres, comme le régime géné­ral. Pour partir à 57 ans il faudrait qu’il travaille de façon inin­ter­rom­pue depuis ses 14 ans. Voyons donc son âge de départ à la retraite en fonc­tion de son âge d’em­bauche :

    Travail depuis ses 14 ans : Non sérieu­se­ment, il est inter­dit de travailler à cet âge. Les parents et l’em­ployeur iraient en prison. Paul ne peut pas prendre sa retraite à taux plein à 57 ans, même en théo­rie.

    Ou plutôt si, il peut, s’il a commencé à travailler plus tard mais qu’il souffre à 57 ans d’un handi­cap signi­fi­ca­tif ou d’une mala­die grave.

    Si quelqu’un pensait se lever pour faire cesser cet avan­tage indu, j’es­père qu’il est déjà rouge de honte.

    Oui, sur le régime géné­ral il faudra attendre 60 ans malgré cette situa­tion de santé, mais c’est peut-être ça qu’il faut chan­ger, non ? En tout cas on n’est dans un cas à la marge qui reste ultra-mino­ri­taire.

    Bon, Paul peut partir bien entendu avant d’avoir ses trimestres mais dans ce cas il aura une pension réduite d’au­tant *et* une décote supplé­men­taire. Le calcul est le même que le régime géné­ral et ça peut vite faire mal.

    Travail depuis ses 15 ans : Oui, si Paul travaille depuis ses 15 ans via l’ap­pren­tis­sage, qu’il ne s’in­ter­rom­pra jamais, il pourra prendre sa retraite à taux plein à 58 ans, soit 4 ans de mieux que la règle géné­rale.

    Je vous vois, envieux de ce gosse qui travaille déjà à temps plein alors que les autres sont encore au lycée. Rassu­rez-vous, son espé­rance de vie fait qu’il profi­tera proba­ble­ment moins de sa retraite que vous.

    Cela dit il n’y a là nul avan­tage. Si vous êtes sala­riés du régime géné­ral vous béné­fi­ciez du régime « carrières longues » qui permet à ceux qui ont commencé le travail avant leurs 16 ans de partir à la retraite à… 58 ans.

    Comme quoi, l’avan­tage n’en est pas toujours un.

    Travail depuis ses 17 ans : Même chose, si Paul commence deux ans plus tard, à un âge où beau­coup n’ont même pas encore le BAC, il pourra prendre sa retraite à taux plein deux ans plus tard, soit 60 ans.

    Le dispo­si­tif carrière longue du régime géné­ral instaure la même excep­tion pour ceux qui ont commencé à travailler avant leurs 20 ans : départ possible à 60 ans.

    Début de travail à 19 ans : Si Paul commence à 19 ans, travailler 172 trimestres en commençant à 19 ans ça nous mène à… 62 ans.

    Bref, si Paul commence à travailler à 19 ans, il aura le même âge réel de départ à la retraite que n’im­porte quoi. Oh avan­tage indu…

    Début de travail après ses 20 ans : Ah, le voilà le vrai avan­tage. Il y a l’âge légal et l’âge de départ à taux plein. L’âge de départ à taux plein est bien 5 ans plus tôt, à 62 ans.

    Notre chemi­not partira à la retraite à taux plein à 62 ans là où un sala­rié du privé ayant fait des études longues devra subir une décote de ses pensions.

    Bref, si vous cher­chez un avan­tage scan­da­leux, le voilà. Il existe, mais il s’agit de partir à la retraite à 62 ans, loin des cari­ca­tures.

    Main­te­nant si vous voulez être francs il faudra prendre en compte que le chemi­not aura payé toute sa vie 11% de plus sur ses coti­sa­tions retraite. Ça ne parait rien mais cumulé sur 40 ans ça commence à faire quand même. Ça ne compense pas 5 ans de retraite mais ça peut en compen­ser une bonne année quand même, plus s’il y a des taux d’in­té­rêt élevés.

    Jacques

    On m’avait pour­tant rabâ­ché que les chemi­not partent à la retraite à 50 ans !

    En fait les roulants partent bien 5 ans plus tôt que les séden­taires. Ils repré­sentent 10% des chemi­nots. On est loin du cas géné­ral.

    Pour un nouvel embau­ché roulant, le départ à la retraite pourra donc théo­rique­ment se faire dès 52 ans (et pas 50 ans), mais ceux qui ont déjà lu le reste du billet ont compris que c’était un chiffre qui est surtout là pour faire joli sur le papier tant qu’on n’a pas ses trimestres. Aucun chemi­not embau­ché aujourd’­hui ne pourra jamais prendre sa retraite à taux plein à cet âge.

    Il reste que cette mino­rité de chemi­nots roulants a bel et bien un départ à la retraite réel signi­fi­ca­ti­ve­ment plus tôt que le régime géné­ral, à condi­tion d’avoir été embau­chés à la SNCF avant leurs 31 ans. C’est vrai aussi pour quelques autres profes­sions dites « pénibles » en France, à tort ou à raison.

    On peut se dire qu’il y a d’autres travailleurs en France qui ont des horaires inte­nables et qui vivent une partie du temps hors de leur maison, et que ce n’est pas forcé­ment le cas de tous les roulants. C’est vrai. À vous de voir si ce ne sont pas les autres qui méri­te­raient eux-aussi un avan­tage plutôt que de l’en­le­ver aux roulants.

    En tout état de cause, on parle de 10% des chemi­nots, et les règles pour les embauches actuelles ne mènent pas du tout à une retraite réelle à 50 ans, ou même à 52, même dans le meilleur des cas.


    J’ai fait de mon mieux pour regar­der des sources offi­cielles mais je suis peut-être passé à côté de certains cas, n’hé­si­tez pas à complé­ter.

    Il y a plein de cas plus complexes ou plus avan­ta­geux pour des gens qui ont embau­ché il y a plusieurs années. Je ne les décris pas parce que personne n’a même soulevé l’idée de chan­ger leur statut à eux, et que les gens ont tendance à compa­rer le régime géné­ral futur avec le régime SNCF passé, ce qui est forcé­ment biaisé dès le départ.

    Je ne prends en compte que les règles à partir d’aujourd’­hui, et c’est déjà pas mal. « Le passé c’est le passé Darling, ça para­site le présent. »

  • La base de travail pour 2018

    Une progres­sive web app prévue d’abord pour mobile, fonc­tion­nant tota­le­ment hors ligne avec une synchro à la prochaine recon­nexion et des données chif­frées côté client.

    Oui, votre besoin a peut-être des usages ou des contraintes qui ne cadrent pas avec ce stéréo­type mais ça mérite proba­ble­ment d’y réflé­chir deux fois avant d’écar­ter un des éléments.

    Quand je vois nombre de projets sans chif­fre­ment des données ou quasi­ment inutiles une fois hors ligne, j’ai l’im­pres­sion de retrou­ver les projets d’il y a quelques années qui consi­dé­raient le mobile comme acces­soire.

  • NAS chif­fré, saisie de pass­phrase à distance

    J’ai un petite UC sous Linux qui me sert de NAS. Je vais y stocker toutes mes données, certaines confi­den­tielles et j’ai­me­rais y chif­frer mes disques pour éviter que ces données partent dans la nature en cas de cambrio­lage.

    Logique­ment ça va me deman­der une pass­phrase au démar­rage mais je n’ai ni clavier ni écran (et je risque de devoir relan­cer le NAS assez souvent pour ne pas avoir envie de trim­bal­ler les péri­phé­riques juste pour ça).

    Je me dis que je ne dois pas être le premier. Qu’existe-t-il comme méca­nisme dans Grub ou UEFI pour permettre de saisir la pass­phrase à distance via un portable sur le même réseau ?

  • Reprendre contrôle de mes données : point d’étape

    Merci à ceux qui m’ont aidé dans les épisodes précé­dents. Je commence à avoir un plan qui tient la route.

    Idéa­le­ment je veux reprendre le contrôle sur mes données, c’est à dire assu­rer leur confi­den­tia­lité et leur péren­nité.

    Par sécu­rité, tout ce qui est hébergé sur un service direc­te­ment acces­sible d’In­ter­net doit être chif­fré côté client. Par manque de temps et de moti­va­tion, idéa­le­ment j’ai­me­rais ne pas auto-héber­ger moi-même (mais je veux bien payer des tiers sérieux pour cela). Pour assu­rer la péren­nité, j’ai­me­rais garder le contrôle de tous les iden­ti­fiants et de toutes les adresses, en les liant à mon nom de domaine person­nel. Enfin, tout ce que je gère doit être sauve­gardé pour résis­ter en cas d’er­reur de mani­pu­la­tion, de casse maté­rielle, de vol ou d’in­cen­die. À vue de nez j’ai entre 1 et 1,5 To de données.

    Je cher­chais à me baser d’abord sur le laptop en consi­dé­rant le NAS unique­ment comme un gros disque pour étendre mon stockage. Bascu­ler pour consi­dé­rer le NAS comme système prin­ci­pal et le laptop comme une simple dépen­dance de travail a débloqué pas mal de choses.

    Le NAS

    Il a un gros disque de 2 To et c’est sur lui que je compte pour avoir une copie de tout. Vrai­ment tout.

    J’ai aban­donné l’idée de tout chif­frer côté client à partir du laptop, faute de trou­ver des solu­tions satis­fai­santes. Du coup, comme j’y stocke toute ma vie en clair, ce NAS ne sera *pas* direc­te­ment acces­sible depuis Inter­net. Je ne me sens nulle­ment de garan­tir la sécu­rité et ma réac­ti­vité à ce point. Je vais juste chif­frer les disques au cas où quelqu’un débarque chez moi et embarque le boitier lors d’un cambrio­lage.

    Par contre je compte bien récu­pé­rer sur le NAS tout ce qui traine ou qui est produit à mon nom sur le web, donc lui pourra accé­der à Inter­net. Il y a un risque si j’ai une faille sur ma box *et* une faille sur mon NAS, mais ce ne sera jamais parfait de toutes façons.

    Aujourd’­hui j’ai juste un getmail qui tourne pour synchro­ni­ser mes emails. Je vise à ajou­ter pas mal de connec­teurs pour tout le reste (les données des réseaux sociaux, mon agenda, mes contacts, les factures dispo­nibles en ligne, pourquoi pas des rele­vés bancaires, etc.) mais ça va proba­ble­ment prendre du temps.

    Ce NAS c’est un petit XS35 sous Debian et un disque de 2 To. Si ça sature j’y enlè­ve­rai les quelques films et séries pour gagner de la place. J’avoue ne pas envier les Syno­logy et autres boitiers tout inté­gré : J’aime la liberté que me donne un Linux x86 non bridé, et le confort sonore d’un boitier sans venti­la­teur.

    Pour tout ça j’ai juste besoin d’un backup chif­fré qui supporte Linux et un gros quota disque. Par défaut ce sera proba­ble­ment un Crash­plan à 10 € par mois. Je suis preneur d’autres alter­na­tives mais j’ai envie d’évi­ter les brico­lages trop custom (je veux par exemple éviter le « oh mais le backup ne tour­nait plus depuis des mois et je n’ai eu aucune alerte ») et les prix de stockage explosent vite dès qu’on parle en To.

    Le laptop

    C’est l’es­pace de travail. L’idée c’est de consi­dé­rer que tout ce qui est dessus est à priori vola­tile. Je synchro­nise avec le NAS dès que je suis à la maison.

    La synchro elle-même ce sera proba­ble­ment Next­cloud ou Cozy Cloud. Pas besoin de chif­fre­ment vu que ça se passera en local hors d’In­ter­net.  Je suis preneur d’autres sugges­tions mais il me faut une synchro­ni­sa­tion trans­pa­rente (pas besoin de la lancer manuel­le­ment ou de le lais­ser allumé à une certaine heure program­mée), progres­sive (pas besoin de le lais­ser ouvert assez long­temps pour finir un snap­shot complet) et sélec­tive (je veux pouvoir choi­sir quels réper­toires synchro­ni­ser, et chan­ger régu­liè­re­ment).

    J’hé­site à y mettre une sauve­garde vu que tout ce que j’y fais est amené à être synchro­nisé sur le NAS, et sauve­gardé à partir de là. Un serveur Time Machine sur le NAS ne m’ap­por­tera par exemple stric­te­ment aucune garan­tie supplé­men­taire.

    Tout au plus je peux perdre une semaine de travail si je suis en dépla­ce­ment, ou quelques semaines si je suis l’été hors de chez moi. Rien de grave vu que je fais quasi tout en ligne de toutes façons.

    Les photos de la semaine sont les seules données dont je crain­drais vrai­ment la perte. Si je veux me proté­ger contre ça il me faut une sauve­garde en ligne. Si j’ai du Crash­plan sur le NAS, ce sera proba­ble­ment aussi du Crash­plan sur le laptop, quitte à ce que ça coûte un peu cher. Pour l’ins­tant j’hé­site, je ferai peut-être sans.

    Les emails

    Je n’ai pas trouvé de solu­tion parfaite. J’au­rais adoré une solu­tion qui chiffre d’of­fice avec une clef publique tous les emails reçus en entrée, et des clients qui déchiffrent puis indexent tout ça côté client pour que ce soit utili­sable au jour le jour.

    C’est ProtonMail qui s’en rapproche le plus mais ils ne chiffre pas le sujet de l’email, les dates et les parti­ci­pants. Je comprends pourquoi mais au final ça laisse beau­coup de choses utiles en clair. Ajouté à ça, les clients offi­ciels ne font pas de recherche dans le contenu des messages et le quota serveur n’est pas énorme.

    Si je pars là dessus je vais peut-être utili­ser leur pont IMAP/SMTP avec Thun­der­bird ou le Mail.app d’Apple pour les emails récents, et une archive locale pour les mails plus vieux. C’est un peu bancal mais je n’ai pas mieux.

    L’al­ter­na­tive c’est utili­ser Fast­mail. Là j’ai un quota qui me permet d’y impor­ter et gérer tout mon histo­rique et je peux y accé­der depuis n’im­porte où avec une recherche complète. Par contre je fais une croix sur le chif­fre­ment. J’hé­site encore.

    Dans tous les cas il y aura une récu­pé­ra­tion locale sur le NAS, pour archive.

    Calen­drier et contacts

    Je ne peux pas imagi­ner baser contacts et calen­drier sur un Next­cloud ou une solu­tion perso sur le NAS. Je vais avoir besoin de la synchro­ni­sa­tion entre le laptop et le smart­phone lors des dépla­ce­ments.

    Ça veut à priori dire utili­ser une plate­forme en ligne, et je n’en connais aucune qui propose un système avec chif­fre­ment côté client. Je vais devoir lais­ser trai­ner ces données en clair et ça m’agace parce que ce sont des données sensibles.

    ProtonMail propose bien un système de contacts chif­frés mais il ne chiffre ni le nom ni l’email, et si je ne devais chif­frer que deux éléments se sont bien ces deux là. Pire, vu qu’il n’y a pas de pont card­dav, je ne pour­rai pas utili­ser mes contacts ProtonMail depuis Mail.app ou Thun­der­bird. Si je les édite depuis mon smart­phone je perds les données chif­frées (igno­rées par leur synchro Android). Bref, pas une solu­tion.

    Fast­mail propose calen­drier et contacts. À défaut de mieux, j’irai peut-être là bas… et ça me déci­dera peut-être à le faire pour les emails aussi (sinon je n’y aurai pas accès depuis les appli­ca­tions ProtonMail).

    Sérieu­se­ment ProtonMail, il y a là quelque chose à travailler. C’est un vrai gros point faible incom­pré­hen­sible.

    Partages

    Autre­fois j’uti­li­sais pas mal Drop­box et Google Drive. Je n’ai pas trouvé de solu­tion alter­na­tive gratuite (et rappel: Il est exclu d’ex­po­ser le NAS sur Inter­net avec un service type Next­cloud).

    Ce sera proba­ble­ment toujours Drop­box et Google Drive. Faire autre­ment deman­de­rait de toutes façons aux tiers d’ins­tal­ler des logi­ciels prévus pour, et ils ne le feront pas.

    Si je craque, je pren­drai peut-être la version premium de Treso­rit, qui sait gérer partage et chif­fre­ment côté client. Pour le même prix ça peut gérer la péren­nité de mes données en cas de perte du laptop et faire solu­tion de sauve­garde de fortune à ce niveau.

    Édition colla­bo­ra­tive en ligne

    Le second point faible du plan : Les docu­ments en édition parta­gée en ligne. Il y a quelques trucs qui gèrent le chif­fre­ment côté client mais en géné­ral c’est du texte simple au kilo­mètre.

    Si on accepte de tout lais­ser en clair sur des plate­formes tierces il y a OnlyOf­fice et Colla­bora. Les deux sont assez lourds, sans client mobile, et pas vrai­ment au niveau de Google docs, Google sprea­sheets et Drop­box Paper côté simpli­cité. Vu qu’en plus c’est vite cher si on veut colla­bo­rer en lecture/écri­ture avec des tiers, je n’ima­gine pas vrai­ment réus­sir à embarquer mes connais­sances là dessus.

    Bref, quitte à tout lais­ser en clair, je vais peut-être garder aussi tout ce qui demande de l’édi­tion évoluée chez Google et Drop­box. Ça me fait mal mais je n’ai rien de mieux à propo­ser.

    Tout au plus je vais faire atten­tion à tout expor­ter régu­liè­re­ment sur mon NAS pour en garder des archives locales.

    Dépôt de code

    La seule solu­tion de dépôt git chif­fré que je connaisse est celle de Keybase.

    Cela dit les seuls codes sources privés que je gère sont liés au contexte profes­sion­nel (et là non seule­ment je n’ai pas le choix du pres­ta­taire, mais les pull request et autres systèmes de revue de code me semblent trop essen­tiels pour que j’ima­gine utili­ser la solu­tion de Keybase) ou sont pure­ment privés (et là je peux très bien pous­ser mes codes sur le NAS une fois de temps en temps, puis voir le tout sauve­gardé à partir de là).

    Bref, je n’ai person­nel­le­ment pas vrai­ment de cas d’usage pour un dépôt de code chif­fré.

    Blogs et photo

    Tout ce qui est dans cette caté­go­rie est public, ou semi-public.

    Tout ce que je faisais sur mon serveur en ligne est déjà couvert par une solu­tion ci-dessus. Il ne reste que le word­press.

    Je vais donc à priori le rempla­cer et passer vers de la publi­ca­tion statique à quelques euros par an (juste de quoi mettre mon domaine perso).

    À terme peut-être que je ferai des systèmes évolués avec chif­fre­ment pour les sections et publi­ca­tions privées, mais je ne suis même pas certain d’avoir envie d’al­ler jusque là.

    Adresse, domaine et iden­ti­fiants

    J’ai mon nom de domaine et donc le contrôle de mes iden­ti­fiants pour l’email et les publi­ca­tions en ligne.

    Il me manque le contrôle d’un xmpp et celui de l’iden­ti­fiant masto­don. Je ne veux pas monter et main­te­nir moi-même des serveurs en ligne pour ça. Si quelqu’un sait qui offre un service avec nom de domaine person­na­lisé pour ça, je suis preneur.

    Vidéo

    Je fais des vidéo-confé­rences essen­tiel­le­ment au niveau profes­sion­nel mais j’avoue que ça passe toujours par zoom, skype, hangout et autres appear.in. Il y a-t-il des solu­tions chif­frées de bout en bout ? qui permettent de contrô­ler son iden­ti­fiant ?

  • « Comment ça va ? »

    La ques­tion est telle­ment dans l’usage que le « bien et toi ? » en devient auto­ma­tique, il sort avant même que j’ai réalisé la ques­tion.

    On répond « oui » quand ça va. On répond « oui » aussi quand ça ne va pas. La seule alter­na­tive c’est quand ça va mais qu’on a un petit tracas du quoti­dien, le « pas trop je suis enrhumé » ou le « j’ai mal dormi hier ». Et encore, ne le faites pas trop souvent faute de vous voir repro­cher de casser l’am­biance. Ne le faites pas avec un mauvais mana­ger au boulot si vous ne voulez pas qu’on vous déleste de la confiance qu’on a en vous.

    Quand est la dernière fois qu’on vous a répondu sérieu­se­ment « non, ça ne va pas » sans que la personne ne soit déjà au fond du trou avec 10 mètres de terre bien tassées au dessus ? Même pour dire « ma famille est morte hier » on se sent obligé de rajou­ter « mais je vais bien ».

    Et quand parfois, quand on a quelqu’un en qui on a confiance, on s’ou­blie et on répond. La personne en face n’est pas prête, ne comprend pas, ne s’y attend pas, ne sait pas, n’a pas le contexte. Rien de bon n’en sort.

    S’il vous plait, rempla­cez votre « ça va ? » par un « ça va ». Venez prendre des nouvelles. Dites que vous vous allez bien, si c’est vrai­ment le cas. N’obli­gez pas votre inter­lo­cu­teur à dire comment il va s’il n’en a pas l’in­ten­tion, à vous mentir poli­ment si fina­le­ment tout ne va pas. S’il le veut, s’il le peut, peut-être vous le dira-t-il de lui-même, mais ce sera choisi.

    Je suis certain que pour les amis la ques­tion part d’un bon senti­ment, que vous voulez être là. Ce n’est pas un reproche, les bonnes inten­tions ne se reprochent pas, mais la ques­tion est aussi toxique quand juste­ment ça ne va pas.

    Être obligé de répondre « ça va », à la longue, faire semblant d’avoir la joie de vivre, faire des sourires forcés, ce sont autant de poisons qui s’in­si­nuent douce­ment et pèsent chaque jour un peu plus sur les épaules. Non seule­ment ça ne va pas mais il faut faire semblant.

    * * *

    Toi, ça va ?

    Et je revois le jeu de l’amie Delphine il y a quelques années. Pour me défi­nir, il n’y avait rien de mieux qu’un « toi, ça va ? ». Il faut que je change mes habi­tudes moi aussi. Ça ne va pas être simple.