Auteur/autrice : Éric

  • Contrôles au faciès: un ticket pour véri­fier les pratiques poli­cières

    Je sais que les articles Media­part sont payants, mais vous devriez vrai­ment vous abon­ner. Cette fois ci on parle des contrôles de police au faciès, sous un angle inté­res­sant, pas unique­ment pour s’en plaindre.

    On nous raconte l’ex­pé­rience espa­gnole, où la police remet désor­mais une fiche à chaque personne contrô­lée. Dessus on trouve l’iden­tité du contrôlé, l’iden­ti­fi­ca­tion du poli­cier, mais aussi la raison du contrôle. Le Royaume Uni a d’ailleurs des docu­ments simi­laires.

    Rue89 a aussi publié un article sur les contrôles au faciès, montrant bien l’am­pleur du problème. On y parle d’ailleurs du même type de solu­tion, mais du point de vue de la rue et du milieu asso­cia­tif.

    Contrôle au faciès, une réalité

    Le contrôle au faciès est une réalité. On l’a prouvé par étude en France, et l’ex­pé­rience espa­gnole leur a permis de voir qu’un maro­cain avait presque dix fois plus de chances de se faire contrô­ler qu’un espa­gnol. Savoir et se rendre compte c’est l’es­sen­tiel pour ensuite corri­ger.

    Pour couper court à ceux qui pensent que les pré-jugés sont justi­fiés et qu’il vaut mieux contrô­ler un nord-afri­cain qu’un euro­péen parce qu’il est plus souvent coupable, voilà la statis­tique espa­gnole : le maro­cain était contrôlé 9,7 fois plus mais le taux d’in­frac­tion relevé suite au contrôle était 2,4 fois plus faible.

    Le biais est connu : À partir de pré-jugés souvent incons­cients on contrôle plus tel compor­te­ment, tel aspect exté­rieur, telle couleur de peau. Plus on inten­si­fie les contrôles sur une mino­rité, plus on trouve de choses, c’est mathé­ma­tique. Plus on trouve de choses, plus on inten­si­fie les contrôles et on justi­fie, cette fois ci consciem­ment, de se concen­trer sur certaines mino­ri­tés. Pour­tant une fois les chiffres objec­tifs établis, le taux d’in­frac­tion par contrôle n’est pas plus élevé (et si on inten­si­fie les contrôles, il devient même forcé­ment plus faible que la moyenne).

    Mais surtout, en intro­dui­sant un juge­ment arbi­traire sur l’as­pect exté­rieur ou l’ap­par­te­nance à une origine sociale, une origine géogra­phique, une ethnie parti­cu­lière, on renforce le senti­ment de persé­cu­tion et on casse le peu de respect ou de confiance qu’il pour­rait y avoir. Le poli­cier devient un ennemi.

    Le docu­ment espa­gnol

    Trois effets immé­diats : 1– le contrôlé connait la raison de son contrôle, ce qui parait tout de suite moins arbi­traire, 2– le poli­cier doit expliquer son contrôle et aura tendance à ne pas le faire unique­ment au faciès, 3– désor­mais il y aura des traces et on ne se basera pas que sur un ressenti s’il y a lieu de se plaindre (ce qui est béné­fique et contre les faux ressen­tis des contrô­lés et contre les faux ressen­tis des contrô­leurs).

    Les résul­tats sont posi­tifs en Espagne. La police a pu voir que ses contrôles étaient effec­ti­ve­ment problé­ma­tiques, et les biais ont dimi­nué avec le temps (même s’ils existent toujours). Les maro­cains qui avaient 9,6 plus de chances de se faire contrô­ler, avec pour­tant une effi­ca­cité moindre, n’en ont plus main­te­nant que 3,4 fois plus de chances. C’est impar­fait mais déjà nette­ment mieux.

    Mais surtout c’est le nombre total de contrôles qui a baissé, puisque le poli­cier a devoir désor­mais de justi­fier le contrôle. Le nombre a été divisé par plus de trois. En se concen­trant sur de réels éléments au lieu de contrôles au pré-jugés, le nombre d’in­frac­tions consta­tés lors des contrôles a lui bondi de 6 à 17%. On contrôle moins, avec moins de racisme, et avec de meilleurs résul­tats.

    Réac­tion française

    Là où je pleure sur nos insti­tu­tions c’est avec la réac­tion des français à l’ex­posé espa­gnol :

    On apprend par l’ar­ticle que la réac­tion des poli­ciers français a été globa­le­ment un fort inté­rêt pour le fichier des contrôles et son utili­sa­tion en base de données centra­li­sée pour savoir qui était avec qui, où et quand. Non seule­ment ils passent tota­le­ment à côté du message, mais en plus arrivent à perver­tir l’ou­til pour en faire une gigan­tesque base de recou­pe­ments de surveillance et de contrôle.

    Seconde réac­tion : Ça va poser problème avec les chiffres de résul­tat qu’on leur impose. Je ne sais mieux vous citer une brève de l’ar­ticle :

    Si on nous demande de faire de l’in­frac­tion à la légis­la­tion sur les étran­gers, on est obligé de se tour­ner vers des gens appar­te­nant aux mino­ri­tés. Même s’il n’y a pas de direc­tives franches, on fonc­tionne clai­re­ment sur des critères ethniques. Les jeunes poli­ciers de mon service ont tendance à faire se désha­biller des Réunion­nais, juste du fait de leur couleur et alors qu’ils sont français ! Le dialogue est vrai­ment rompu avec les blacks et les beurs, car ils ont l’im­pres­sion qu’on fait une fixa­tion sur eux, alors que nous ne faisons plutôt une fixa­tion que sur une poli­tique.

    Là où ça devient grave c’est que c’est conscient et accepté. Ils font quelque chose d’illé­gal, en sachant que leur action raciste (désolé, c’est le mot) a des consé­quences sociales et sur les mino­ri­tés, mais ils l’ac­ceptent. Là pour moi il y a un réel problème. La police rejette la respon­sa­bi­lité sur la poli­tique mais l’exé­cu­tion vient bien d’eux, les moda­li­tés aussi. Il serait temps qu’ils se réveillent et qu’ils sont autant coupables que celui qui vole pour son grand frère « parce qu’on lui a demandé ». Ils sont sensés proté­ger et repré­sen­ter l’ordre, et à la place sont la source d’un racisme et d’une oppres­sion insti­tu­tion­na­li­sée, qui tourne à l’hu­mi­lia­tion.

    La suite n’est pas mieux et on voit qu’il n’y a aucune remise en cause : L’un dit que c’est impos­sible de remplir ça avec ses 60 contrôles d’iden­tité quoti­diens, sans juste­ment comprendre que le nombre exces­sif de contrôles faisait partie du problème.

    Je doute qu’on voit arri­ver ce formu­laire chez nous. Nous aurions trop peur de voir ce qui en sorti­rait. Surtout que visi­ble­ment le problème est visi­ble­ment conscient et assumé.

    À titre de rappel : Les contrôles en France ne sont léga­le­ment pas faits au hasard. Ils doivent être le fruits de soupçons justi­fiés, ou d’une opéra­tion limi­tée dans le temps et dans l’es­pace, comman­dée par le préfet. On doit avoir une bonne raison pour faire un contrôle d’iden­tité, sinon ça devient un pouvoir arbi­traire.

  • HTML5 Cross Brow­ser Poly­fills

    Ah, le graal de pouvoir utili­ser sur tous les navi­ga­teurs les dernières fonc­tion­na­li­tés qui sont encore en projet ou qui ne sont arri­vés que sur les toutes dernières versions…

    Javas­cript permet toute­fois de combler pas mal de manques, pour peu qu’un génie ait passé quelques semaines à réim­plé­men­ter tout à la main.

    Voici une belle liste de ce qu’on appelle les Poly­fills, pour juste­ment utili­ser les dernières nouveau­tés sur des navi­ga­teurs qui n’ont pas été prévus pour.

    Atten­tion, les perfor­mances ne sont pas toujours au rendez-vous.

  • Twit­ter doit four­nir aux USA les données d’une dépu­tée islan­daise

    Ne soyons pas naïfs, les États Unis n’avaient pas besoin d’une déci­sion de justice pour obte­nir des infor­ma­tions person­nelles sur une dépu­tée islan­daise. Non seule­ment ils les avaient certai­ne­ment déjà mais ils les auraient prises même sans déci­sion. Ne crions pas, nous faisons pareil, et l’Is­lande aussi. Tout au plus eux ont des moyens plus impor­tants. La déci­sion de justice est juste ça : une déci­sion de justice.

    Par contre cela donne une bonne vue des dangers d’avoir des socié­tés sous contrôle quasi exclu­si­ve­ment US. Les États Unis ont un pouvoir sur nos données et sur notre société. Notre souve­rai­neté est fina­le­ment un peu dégra­dée sur les côtés, puisque soumise en partie aux lois améri­caines et aux inté­rêts de ce pays.

    Parce que fina­le­ment, ce qu’a fait Wiki­leaks est certai­ne­ment légal chez nous et en Islande, et qu’une dépu­tée, proba­ble­ment proté­gée par une immu­nité juri­dique néces­saire et légi­time, se retrouve soumise à une loi étran­gère sur son propre pays.

    Ça peut paraît rien, mais c’est fina­le­ment assez inquié­tant. Ce qui m’inquiète encore plus c’est que l’Eu­rope ne fait rien pour chan­ger cet état de fait. Tech­nique­ment il serait possible d’im­po­ser aux entre­prises four­nis­sant un service en Europe d’avoir une antenne juri­dique en Europe, d’en faire dépendre les données et services euro­péens, et de les faire soumettre aux lois euro­péennes et non aux lois améri­caines. Bon, ce n’est pas aussi simple et effi­cace que ça mais il y a des pas qui pour­raient être faits, et qui ne le sont pas.

  • Passons nous des DRM dans le livre numé­rique

    Jiminy Panoz nous fait un très bon résumé des DRM sur le livre numé­rique et leur inter­opé­ra­bi­lité. On y parle des diffé­rents formats, de leur DRM, et des compa­ti­bi­li­tés entre écosys­tèmes.

    C’est un indis­pen­sable à lire mais Jiminy parle essen­tiel­le­ment de migra­tion entre écosys­tèmes. J’ai­me­rai tant appuyer sur son second para­graphe. Le passage est mis en gras mais cela ne suffit vrai­sem­bla­ble­ment pas :

    Les DRM ne font pas que restreindre l’in­te­ro­pé­ra­bi­lité. Ils restreignent aussi les usages possibles. Pire : Ils vous forcent à aban­don­ner toute idée de péren­nité.

    Et cela, même si vous consi­dé­rez qu’A­ma­zon et les appli­ca­tions Kindle vous permettent d’ac­cé­der à vos conte­nus partout, que l’in­te­ro­pé­ra­bi­lité n’est pas une grande contrainte dans votre cas, vous allez en souf­frir.

    Tôt ou tard vous voudrez faire quelque chose de non prévu comme faire une anno­ta­tion sur plusieurs pages, extraire une ou deux pages pour les travailler sous votre trai­te­ment de texte, expor­ter vos anno­ta­tions pour les retra­vailler dans votre thèse, lire votre livre sur votre télé­vi­sion, lier vos lectures à un site de partage social, échan­ger avec un ami, prêter votre lecture à un parent, etc. Malheu­reu­se­ment la DRM ne vous permet­tra de faire que ce qui non seule­ment est permis, mais qui en plus en plus est prévu. Coincé, il n’y a pas d’autre mot.

    Mais en plus, tôt ou tard votre liseuse ou le format de vos livres devien­dront obso­lètes, non suppor­tés. Peut être même que votre distri­bu­teur mourra, ou sera racheté. Cela ne posera aucun problème si le format est ouvert : Vous pour­rez utili­ser un autre appa­reil ou logi­ciel, ou simple­ment conver­tir vos anciens conte­nus. Avec le DRM vous serez bloqués. Soit on vous l’a permis et vous l’avez fait à temps, soit votre contenu est défi­ni­ti­ve­ment perdu.

    Votre distri­bu­teur va mourir un jour, vos conte­nus et notre culture avec.

    Dans la musique, il est arrivé plusieurs fois que le distri­bu­teur meure, ou change, et vos conte­nus avec. Parfois on vous propo­sait de trans­fé­rer vos données, il fallait le faire dans une fenêtre d’un mois ou moins, sinon tout était perdu.

    Ne vous cachez pas derrière l’im­por­tance de la société derrière, des produits Yahoo! ou Google son arrê­tés tous les mois. C’est déjà arrivé et ça arri­vera de nouveau, qu’on s’ap­pelle Adobe, Amazon, Google ou Apple n’y change rien si ce n’est le nombre de personnes touchées.

    Le web commer­cial tel qu’on le connaît aujourd’­hui a à peine 15 ans, il serait illu­soire de croire que ce qu’on connaît aujourd’­hui sera encore là à la fin de notre vie, et encore plus pour celle de nos petits enfants. Que lais­se­rons nous derrière-nous comme culture et comme histoire avec nos fichiers verrouillés et proté­gés ?

    Travailler pour un avenir sans DRM

    Quand l’édi­teur impose une DRM, le distri­bu­teur n’a pas de choix que de l’ac­cep­ter ou de créer un marché de niche avec unique­ment les conte­nus ouverts et stan­dard. Il n’y a pas de solu­tion unique. En bon psycho­ri­gide j’ai une atti­rance vers la seconde, mais ces conte­nus sous DRM les gens les veulent tout de même, et il n’est pas illé­gi­time de leur y donner accès. Il nous appar­tient par contre de travailler avec les lecteurs et les auteurs pour mettre fin au plus vite à cette situa­tion détes­table.

    Voilà ce que nous pouvons faire pour avan­cer :

    • Refu­ser d’ache­ter, recom­man­der, lier ou propa­ger des liens vers des livres sous DRM, sauf avec une mise en garde expli­cite sur les consé­quences de ce système, et écrire aux auteurs corres­pon­dants pour les infor­mer.
    • Refu­ser de conver­ser avec ceux, éditeurs, distri­bu­teurs ou sites litté­raires, qui ne font pas expli­ci­te­ment mention des restric­tions d’usage quand ils lient ou parlent d’un livre numé­rique sous DRM, et leur écrire pour les infor­mer.
    • Infor­mer et inci­ter les tiers à faire de même.

    C’est peu mais c’est déjà beau­coup.

    Pour ceux qui ont déjà mis la main dans l’en­gre­nage la seule solu­tion serait de casser les DRM de vos fichiers pendant que c’est encore possible. Il est en effet loin d’être certain que cette capa­cité persis­tera avec le temps. Malheu­reu­se­ment, même si la procé­dure est facile à trou­ver sur Inter­net et quand bien même ce serait pour des usages légaux, c’est inter­dit en France. Là ce sont nos poli­tiques qu’il faut contac­ter.

  • Si Copé n’exis­tait pas, faudrait-il l’in­ven­ter ?

    Si Copé n’exis­tait pas, faudrait-il l’in­ven­ter ? Je passe le fond de l’ar­ticle, même si je colle assez bien au contenu : Une ques­tion qui se discute au premier sujet de plusieurs 20h d’af­filé peut diffi­ci­le­ment être quali­fiée de non-démo­cra­tique dans notre système actuel. Elle l’est même bien plus que la plupart des autres, donc la dernière augmen­ta­tion de TVA annon­cée alors que personne n’en avait discuté aupa­ra­vant en public.

    Bon, nous sommes dans le jeu poli­tique et J.F. Copé a visi­ble­ment accepté de se griller person­nel­le­ment pour faire passer tous les messages qu’on lui dirait de faire passer pour le bien du parti. Le fond est peu impor­tant ici.

    Au nom de la France

    Par contre sur la forme, le « au nom de la France » est ce qui me choque. Il y a de plus en plus une confu­sion entre le parti majo­ri­taire et le pouvoir, comme si ce dernier repré­sen­tait lui-même la France. C’est une dérive des plus dange­reuses pour la repré­sen­ta­ti­vité et le prin­cipe même de démo­cra­tie où tout le monde à sa voix, et pas que ceux du parti majo­ri­taire.

    Non, l’UMP ne parle pas « au nom de la France ».

  • Peut-on filmer un poli­cier ?

    Je n’aime pas le copwatch-idf, dont les propos sont insul­tants, irres­pec­tueux, et font la promo­tion de valeurs qui ne sont pas les miennes. Pour autant le fond est juste. Il est impor­tant que le citoyen puisse contrô­ler la force publique, et qu’elle puisse au mini­mum témoi­gner des inter­ven­tions sur la voie publique.

    La ques­tion était : Peut-on filmer un poli­cier ? Pour l’ins­tant certains avancent des ques­tions de vie privée et de sécu­rité pour les poli­ciers en couver­ture mais c’est taper à côté.

    Le poli­cier en inter­ven­tion a un rôle public et n’est plus en sphère privée. Mieux : Les gens ne filment qu’à cause de la fonc­tion. L’as­pect public de la chose n’est pas vrai­ment contes­table. C’est d’au­tant plus vrai que dès qu’il y a inter­ven­tion il y a un fait d’ac­tua­lité public, et c’est juste­ment celui ci qui motive l’en­re­gis­tre­ment. D’au­cuns parlent de flou­ter les visages et de masquer les noms mais cela revient à dire qu’il faudrait aussi masquer le visage et le nom de nos élus, ou des préve­nus.

    Quant aux poli­ciers en couver­ture, s’ils sont réel­le­ment en couver­ture on n’en connait pas le nom, on ne sait pas qu’ils sont poli­ciers, et en tout état de cause ils ne se retrou­ve­ront pas en opéra­tion publique. De toutes façons, ne nous leur­rons pas, dans tout ça on parle bien de contrôles d’iden­tité, de disper­sion publique dans des mani­fes­ta­tions, d’ar­res­ta­tions pour vol ou pour des faits de rue, pas d’ar­res­ta­tion de boss d’un trafic de drogue.

    Mais plus que Copwatch, permettre au citoyen d’en­re­gis­trer c’est lui permettre de surveiller et remettre en ques­tion une inter­ven­tion de la force publique, ce qui est sain. La seule condi­tion est de ne pas inter­fé­rer avec la dite inter­ven­tion. L’al­ter­na­tive serait de consi­dé­rer que la force publique doit agir en secret et échap­per à toute possi­bi­lité de contes­ta­tion (faute d’en­re­gis­tre­ment). Ce ne serait pas ma démo­cra­tie.

    Main­te­nant n’ou­blions pas : Si les video-surveillances ont pu parfois démon­ter le discours de la police, c’est certai­ne­ment extrê­me­ment mino­ri­taire.

  • Supreme Court Sees Shades of 1984 in Unche­cked GPS Tracking

    Les États Unis n’ont pas la même vision de la vie privée que nous. Nos mouve­ments sur la voie publique sont consi­dé­rés comme publics mais quand la police installe sans auto­ri­sa­tion des GPS pour tracer les moindres mouve­ments de quelqu’un, la justice se demande où se situe la limite.

    “sounds like 1984.”

    On ne saurait mieux dire.

  • DRM m’a tuer – signé le livre numé­rique légal

    Si nous conti­nuons avec cette poli­tique de lutte contre la contre­façon, nous risquons de réel­le­ment foncer dans le mur. D’au­cuns diront que c’est une oppor­tu­nité de repar­tir sur d’autres bases mais entre temps la situa­tion est réel­le­ment détes­table.

    DRM m’a tuer – signé le livre numé­rique légal. La contre­façon litté­raire est encore anec­do­tique et personne n’y pense vrai­ment en ache­tant des livres. Pour l’ins­tant.

    Si nous conti­nuons nos bêtises et rejouons le même scéna­rio que pour la musique, la contre­façon va réel­le­ment s’ins­tal­ler, et une fois qu’elle est là c’est à jamais. La musique en sait quelque chose. Elle a fini par se passer des DRM, mais trop tard, le mal était fait.

  • Blocage et filtrage du net : Quand le gouver­ne­ment améri­cain tente de léga­li­ser sa guerre contre Wiki­leaks

    On assiste depuis pas mal de temps à une suren­chère des moyens de bloquer les sites web gênants : Filtrage IP, mais aussi blocage DNS, gel des avoirs dans les banques, refus des consor­tium de paie­ment en ligne, blocage des régies de publi­cité en ligne, etc.

    La suren­chère est déjà dange­reuse mais pas nouvelle. Le blocage de tout paie­ment en ligne a déjà été opéré contre Wiki­leaks ou Allofmp3. On notera d’ailleurs que dans les deux cas la base légale est assez contes­table et qu’il s’agit plus d’une volonté de l’État ou des lobbies que d’une ques­tion judi­ciaire objec­tive trai­tée comme une autre.

    Ce qui fait peur dans tout cela c’est le pouvoir qu’ont les États Unis sur tout Inter­net s’ils le décident vrai­ment, et qu’une déci­sion de la justice ou de l’État améri­cain ne vaut pas pour tous les pays.

    Avec un tel projet de loi, on risque gros pour notre avenir si demain X ou Y est pris en grippe par les États Unis ou réalise une acti­vité légale ici et inter­dite là bas. Ce n’est pas qu’une ques­tion de Wiki­leaks, mais bien un risque majeur en cas de déra­page (ce qui finit toujours par arri­ver).

  • DVD Pirate vs DVD légal

    Rien de neuf, vous avez certai­ne­ment tous vu cette image qui met en paral­lèle la lecture d’un DVD tout à fait légal et celle de la lecture d’une copie illé­gale.

    Le problème c’est qu’on reprend ce système complè­te­ment idiot sur tous les conte­nus soumis à droit d’au­teur. Parfois c’est lié à des DRM, parfois à des aver­tis­se­ments légaux.

    Ce qui est certain c’est que tant que la lutte contre la contre­façon passera par rendre plus diffi­cile ou plus agaçant l’usage des gens qui ont léga­le­ment acheté le contenu, on ne fera que creu­ser l’écart avec une copie illé­gale, et renfor­cer l’in­té­rêt de cette dernière.

    Nous en sommes au point où il devient fréquent de télé­char­ger une copie illé­gale de conte­nus qu’on a effec­ti­ve­ment acheté pour pouvoir le lire tranquille­ment. Il faut être sacré­ment motivé pour ensuite aller encore ache­ter le contenu et rester dans la léga­lité.

    Oui, il y a peu j’ai eu du mal à lire des bluray sur les deux ordi­na­teurs du foyer, sur deux OS diffé­rents. Ce n’était pas un problème tech­nique, juste la protec­tion anti-copie qui m’em­pê­chait de lire un contenu léga­le­ment acheté. J’au­rai eu plus vite fait de télé­char­ger une copie illé­gale (parce que bien entendu ça ne les a pas empê­ché de copier le film, eux).