Auteur/autrice : Éric

  • Report d’ef­fet dans le temps

    Le conseil consti­tu­tion­nel a fait sauté l’in­ter­dic­tion de perqui­si­tion de certains lieux impo­sée par l’exé­cu­tif au nom du secret défense ou de la sépa­ra­tion des pouvoirs. Il y a cepen­dant un report d’ef­fet dans le temps, de trois semaines.

    Il m’est diffi­cile de commen­ter sans para­phra­ser telle­ment, pour une fois, j’ai une vision simi­laire à celle de Samuel. Du coup je me contente de citer :

    « C’est la première fois que le Conseil consti­tu­tion­nel « aménage » ainsi une déci­sion d’in­cons­ti­tu­tion­na­lité, pour le confort du pouvoir poli­tique de manière aussi évidente. »

    « En repor­tant ainsi l’ef­fet dans le temps de sa déci­sion, le Conseil consti­tu­tion­nel se rend coupable de compli­cité de destruc­tion de preuves. »

    « Il y a encore du chemin pour que nous ayons une cour consti­tu­tion­nelle indé­pen­dante de l’exé­cu­tif, ou qui au moins, ait un mini­mum de digni­té… »

  • Une liseuse pour le livre numé­rique

    J’avais parlé il y a quelques temps de tablette et de liseuse pour le livre numé­rique. Mais fina­le­ment, qu’est ce que ça apporte une liseuse élec­tro­nique ?

    Tout d’abord le format : léger, fin, pratique

    Passer du papier à un machin élec­tro­nique est peu atti­rant mais c’est vrai­ment le jour et la nuit. Après quelques semaines vous trou­ve­rez le livre papier aussi pratiques que des rouleaux de parche­min.

    Trou­vez un livre grand format, par exemple le dernier Goncourt. Prenez-le en main.

    Imagi­nez qu’on vous propose un papier cinq fois plus léger, qui ne vous fati­guera pas ou ne vous obli­gera pas à repo­ser votre bras au bout de quelques minutes. Main­te­nant faites que vous n’ayez pas besoin de l’ou­vrir en deux avec cette tranche qu’il faut main­te­nir bien droite pour ne pas avoir l’im­pres­sion de lire dans un triangle, ou qu’il faut au contraire éviter de brusquer si vous ne voulez pas dété­rio­rer son aspect exté­rieur. Retaillez le format pour en faire un poche puis divi­sez alors l’épais­seur par cinq en ajou­tant un revê­te­ment doux et peu glis­sant à l’ar­rière pour une bonne prise en main. Enfin élimi­nez le concept de page en papier à tour­ner d’une seconde main, qui parfois se déchire, se salit, se corne, ou simple­ment jaunit. Voilà, vous avez une liseuse dans les mains. C’est quand même plus sympa non ?

    Ce qui change pour moi

    1. Je peux lire dans le métro et le bus : Ça se tient d’une seule main, c’est fin, léger et le plas­tique arrière ne glisse pas. Le livre de poche était accep­table mais c’était souvent peu pratique pour le tenir, garder ouvert, et tour­ner les pages.
    2. Je l’em­mène partout avec moi : La liseuse est assez fine et légère pour tenir dans la poche porte-feuille de mon manteau. Là aussi le format poche peut y arri­ver mais c’est suffi­sam­ment lourd et épais pour gêner, en plus de défor­mer le manteau si j’en fais une habi­tude.
    3. Je lis partout : Sortir un livre papier, l’ou­vrir, le ranger, c’était fina­le­ment une opéra­tion qui prenait un peu de temps, de place, et qui restait dissua­sive pour son côté peu pratique. Même si la diffé­rence est diffi­cile à mesu­rer, je peux sortir l’ap­pa­reil et lire immé­dia­te­ment, le ranger en 10 secondes sans avoir à marquer la page ou faire atten­tion en le rangeant. Fina­le­ment je le fais plus souvent et plus natu­rel­le­ment qu’a­vant.
    4. J’ai ma biblio­thèque avec moi : J’ai encore peu de livres dans ma liseuse, mais déjà j’ai appré­cié de ne pas avoir deux livres avec moi dans mon petit sac à dos lors de mes deux derniers grands trajets de train. Autre­fois je trim­ba­lais parfois un second livre pendant plus d’une dizaine de jours, parce qu’on ne sait pas quelle envie de lire on aura et quand est-ce qu’on finira le premier. Désor­mais c’est fini.
    5. Je lis ce qui me plait : J’ai dans ma biblio­thèque actuelle un bon livre de fantasy, « après le livre » de François Bon quand j’ai envie de réflé­chir, un livre tech­nique, et un vieil epub sur le jour­na­lisme de données que je n’avais encore pas lu. Je lis ce qui me plait suivant l’ins­tant. Je n’au­rai jamais pu le faire avant, quand je devais choi­sir à l’avance le livre que je prenais avec moi.

    Tout ça n’est que du confort, mais fina­le­ment, pour une acti­vité de plai­sir, n’est-ce pas ce que nous cher­chons ?

    Ce qui change pour les autres

    J’ai trouvé mes propres avan­tages mais il y a d’autres bonnes raisons de partir sur de l’élec­tro­nique :

    1. Pour ma grand mère, qui a toujours cher­ché un diction­naire et des livres en grands carac­tères et qui se retrou­vait avec un maigre choix, mal foutu, peu pratique. Ici elle pourra avoir la taille de carac­tères adap­tée, et varier suivant sa fatigue du jour.
    2. Pour l’étu­diant, qui pourra mettre une série de livres à étudier dans sa besace sans récu­pé­rer une scoliose, et dans quelques temps pour le scolaire qui, évitera le cartable de 15 Kg quand lui même en fait moins de 50.
    3. Pour l’ex­plo­ra­teur, qui peut s’ou­vrir à des quan­ti­tés de livres étran­gers sans avoir à faire une commande longue et prohi­bi­tive (à condi­tion de ne pas se lier à une liseuse qui l’em­pêche d’im­por­ter des livres de l’ex­té­rieur).
    4. Pour le curieux, qui peut s’ou­vrir à diffé­rents auteurs, alter­na­tifs, amateurs, ou simple­ment des nouveaux qui n’ont pas encore percé et qui peuvent publier plus faci­le­ment en numé­rique qu’a­vec un éditeur papier.
    5. Pour le barou­deur, qui pourra ache­ter des livres où qu’il soit ou presque, main­te­nant qu’on trouve du wifi partout, sans souf­frir d’ho­raires d’ou­ver­ture ou de vendeurs insis­tants : chez des amis, dans une gare, à la pause de midi, etc.

    Je suis certain que je n’ai pas pensé à la moitié des niches utili­sa­teur et nouveaux usages. Vous trou­ve­rez la votre.

    Ce qui ne change pas

    On appuie sur les avan­tages mais ce qui fait peur c’est ce qu’on perd ou qui devient plus complexe. Je n’ai pas vu grand chose de perdu dans mon passage au numé­rique :

    • La lecture est confor­table, autant qu’un livre, peut être meilleure qu’un vieux livre ou qu’un poche. Nous sommes sur un rendu qui est très proche du papier et qui n’a fran­che­ment rien à voir avec les écrans de type iPad ou PC.
    • On peut mettre un marque page (ou corner une page suivant vos habi­tudes), écrire une note dans la marge, lire le sommaire, connaitre le numéro de page courant, sauter plus loin dans le livre, reve­nir, etc.
    • Vous tour­ne­rez des pages, sur les tactiles vous pouvez même le faire avec le même geste que sur papier.

    Pour vous déstres­ser

    Mais comme chacun de nous, moi compris, a ses craintes quand on passe à de l’élec­tro­nique, il vaut mieux être expli­cite sur quelques sujets :

    • Il n’y a pas besoin de rechar­ger. L’écran ne consomme de la batte­rie que quand on change de page, pas pour l’af­fi­chage lui-même. Résul­tat, les batte­ries sont prévues pour un à deux mois d’uti­li­sa­tion.
    • La connec­tique est souvent stan­dard. On parle du même câble micro-usb que pour les télé­phones modernes. Il sert et pour char­ger et pour trans­fé­rer des fichiers.
    • On lit, et c’est tout. Ce qu’on a dans les mains c’est un outil plus proche de la télé­vi­sion que du PC. On clique sur le livre, on lit, on tourne les pages, et c’est tout. Pas d’in­ter­face tech­nique ou de manuel à apprendre. Vous devriez pouvoir le donner à votre grand-mère en lui faisant juste une démo rapide.

    Tout n’est pas parfait

    Des points néga­tifs il y en a. Person­nel­le­ment je passe au numé­rique sans états d’âme et je n’ai vrai­ment pas l’im­pres­sion de faire des compro­mis, mais il faut être conscient de quelques points :

    Tout d’abord on vous propose de lire des livres, et rien d’autre. La bande dessi­née est exclue, le format ne s’y prêtant pas et la couleur étant de toutes façons absente. Tout le reste est annexe : Si on vous propose un navi­ga­teur web, un lecteur mp3 et un système d’an­no­ta­tions, ne consi­dé­rez pas ça comme de réelles fonc­tion­na­li­tés du maté­riel. Ce sont des à-côtés, que vous ne trou­ve­rez pas satis­fai­sants si vous en atten­dez vrai­ment quelque chose.

    Ensuite le cata­logue est encore faible. On parle de 50 000 titres commer­ciaux de qualité quand le physique est de l’ordre du million. Cela se ressent beau­coup sur le vieux cata­logue commer­cial. Si vous trou­ve­rez une bonne partie des nouveau­tés et les derniers Twilight, oubliez l’idée de relire vos clas­siques encore sous droits comme la série des Asimov. Certains peuvent éven­tuel­le­ment être dispo­nibles en anglais, mais rare­ment en français. Même sur ce nombre, tous ne sont pas parfai­te­ment codés et c’est toujours agaçant de voir un signe de ponc­tua­tion passer à la ligne. Ensuite vient toute la série des livres libre de droit : Là vous aurez l’em­bar­ras du choix mais aussi souvent de bien mauvaise qualité.

    Enfin, comme tout maté­riel élec­tro­nique, parfois ça déraille. Parfois on tourne des pages par erreur, parfois plein de pages d’un coup. Ça arrive rare­ment mais ça arrive. En fait c’est à peu près aussi fréquent que perdre sa page suite à une maladresse avec un livre papier, ou tour­ner plusieurs pages d’un coup par erreur. La diffé­rence ici c’est que vous accu­se­rez la machine au lieu de vous en prendre à vous-même, et ça ça peut finir par géné­rer beau­coup de frus­tra­tion.

    Un marché qui se construit

    Vous vous trou­vez sur un marché en construc­tion, avec tous les défauts liés :

    Le marché est jeune, il va évoluer. Personne ne peut vous dire à quoi ça va ressem­bler dans deux ans et celui qui s’y aven­ture ne fait que de la voyance. Si vous êtes du genre à regret­ter vos inves­tis­se­ments précé­dents à chaque fois qu’il y a une nouveauté, atten­dez encore 6 mois.

    Nous avons déjà quelques acteurs domi­nants à tendance mono­po­lis­tiques, qui consi­dèrent les clients comme une source de valeur. Cela veut dire qu’ils auront tendance à créer des silos proprié­taires, fermés.  Choi­sis­sez votre opéra­teur en fonc­tion de ça. Si vous choi­sis­sez Kindle vous achè­te­rez Kindle, vous lirez des livres Kindle, dans un format Kindle, vous parta­ge­rez avec des amis Kindle, et vous aurez les usages approu­vés par Amazon. Les imports/exports risque­ront à tout moment d’être cassés si ce n’est pas dans le modèle de votre four­nis­seur. Choi­sis­sez en consé­quence.

    Enfin, les éditeurs sont encore dans la logique DRM des débuts de l’in­dus­trie musi­cale. Cela veut dire qu’une grande partie du cata­logue contrôle le nombre d’ins­tal­la­tion des fichiers, risque de vous faire perdre vos achats en cas de chan­ge­ment de format ou de faillite de l’en­seigne, cherche à vous empê­cher des copier/coller et rendra diffi­cile ou impos­sible la lecture avec des logi­ciels libres. Pire : Tous ces DRM ne sont pas compa­tibles entre eux. Apple a le sien, Amazon a le sien, l’es­sen­tiel des autres utilisent le DRM Adobe.

    Dans tous les cas la lecture numé­rique n’est pas pour l’ins­tant un inves­tis­se­ment finan­cier. Les livres ont un peu moins chers mais pas dans des propor­tions vrai­ment impor­tantes. Il arrive même que la version numé­rique soit plus chère que la version poche en papier (même si ça risque de chan­ger avec la baisse de la TVA numé­rique). Il faut être un très grand lecteur pour rembour­ser la liseuse élec­tro­nique avec le prix des livres, surtout qu’a­vec la faiblesse du cata­logue vous conti­nue­rez peut être à lire encore un peu sur papier en paral­lèle. Comp­tez plutôt le numé­rique comme un inves­tis­se­ment en confort et en prati­cité.

    Le choix

    J’en repar­le­rai ici avec des descrip­tions plus complètes mais pour faire court nous avons quatre liseuses de bonne qualité : le Kindle 4 (d’Ama­zon), le Kobo Touch (distri­bué par la FNAC), le Sony PRS-T1 (dans les Darty, Boulan­ger, et assez faci­le­ment en ligne), et le Cybook Odys­sey (la marque origi­nale est Bookeen, mais il est aussi distri­bué en marque blanche, à Virgin par exemple).

    Toutes sont à priori de bonnes liseuses. Si vous ne souhai­tez pas attendre de voir ce que je vous réserve pour plus tard, je vous recom­mande de d’abord un premier choix en fonc­tion du modèle : Accep­tez-vous de vous enchaî­ner à un distri­bu­teur dans un modèle proprié­taire et fermé ? Ou au contraire appré­ciez-vous ces envi­ron­ne­ments de confiance tout inté­grés et ne cher­che­rez-vous jamais plus loin que ce qui est proposé en interne ? Atten­tion, ce choix vous engage dans le temps parce qu’une fois dans un modèle fermé, ce que vous y aurez acheté ou fait y restera à vie.

    Le Kindle est le moins cher, à 99 €, mais il n’est pas tactile et a un modèle proprié­taire tota­le­ment fermé. Il existe des possi­bi­li­tés d’im­port/export mais c’est juste pénible et leur péren­nité n’est abso­lu­ment pas garan­tie.

    Kobo est plus cher, à 129 €, mais on attend encore de voir ce que ça donnera côté logi­ciel après l’in­té­gra­tion FNAC. Le modèle se veut plus ouvert, mais pour l’ins­tant c’est plus de la décla­ra­tion d’in­ten­tion. Tout au moins le Kobo supporte l’epub et les DRM Adobe, ce qui est une bonne chose..

    Derrière il y a le Sony PRS-T1, et la Bookeen Odys­sey, qui four­nit entre autres les librai­ries Virgin. Tous les deux entre 129 et 149 €, donc un peu plus cher mais aussi d’une géné­ra­tion plus récente. Ils sont surtout hors des silos des distri­bu­teurs, et donc auront proba­ble­ment les meilleures chances d’ou­ver­ture. D’un autre côté ils ont aussi leurs défauts, et auront forcé­ment moins de services logi­ciels du fait qu’ils ne font pas partie du silo proprié­taire créa­teur de valeur.

    Regar­dez aussi l’as­pect du produit, si c’est pour vivre avec il faut aussi avoir un peu d’af­fi­nité avec le design. Sinon, si vous n’êtes pas pres­sés, vous atten­dez que je vous dise sur quoi je travaille.

    Le ressenti

    Mais plus que des suites de points posi­tifs et points néga­tifs, l’im­por­tant c’est le ressenti. Le passage au numé­rique fait partie de mes projets person­nels et profes­sion­nels donc je ne peux me récla­mer objec­tif. Malgré tout ça je crai­gnais la tran­si­tion. Les chan­ge­ments d’ha­bi­tude sont diffi­ciles même quand la cible à atteindre repré­sente un progrès indé­niable.

    Ici la tran­si­tion n’a pas subi une once de regrets ou de diffi­cul­tés. Ça m’a même incité à lire plus, en y prenant plus de plai­sir. Je retiens surtout le poids et le côté pratique de la lecture par rapport à un livre papier. Seule la taille du cata­logue est pour moi un vrai défaut, mais cela n’ira qu’en s’amé­lio­rant.

    Et vous, vous y passez quand ?

  • Finan­ce­ment FTTH

    Je propose de faire la FTTH avec une taxe sur la produc­tion cultu­relle, musique et vidéo, parce que fina­le­ment ce sont eux qui l’uti­li­se­ront le plus.

    Ce serait un juste retour des choses non ?

  • Sécu­rité sur le web avec HTTPS ? des clous !

    Le problème commence à être connu et il est malheu­reu­se­ment non résolu : Tout le modèle de sécu­ri­sa­tion des sites web par HTTPS (chif­frage SSL/TLS) est à revoir.

    Il était déjà bancal dès le départ en instau­rant des auto­ri­tés de confiance qui n’ont qu’un rôle de rentier et qui taxent tous les utili­sa­teurs, mais leur multi­pli­ca­tion et leur manque de sécu­ri­sa­tion rend tota­le­ment vide de sens la sécu­rité du système.

    En fait c’est assez simple :

    • Nous avons au grand mini­mum une compro­mis­sion d’au­to­rité de certi­fi­ca­tion par mois, et chacune permet d’usur­per n’im­porte quel site auprès de n’im­porte quel navi­ga­teur.
    • Certaines auto­ri­tés sont contrô­lées par ou en colla­bo­ra­tion avec des états, y compris auto­ri­taires ou non démo­cra­tiques, ces états ayant alors la capa­cité d’es­pion­ner ou d’in­ter­cep­ter les commu­ni­ca­tions chif­frées vers n’im­porte quel site sans que cela ne se voit.
    • L’opa­cité totale des auto­ri­tés de certi­fi­ca­tion rend impos­sible de connaître la plupart des dégâts ou des risques en jeu.

    Il est d’ailleurs impor­tant de noter qu’on ne parle pas de ques­tions théo­riques mais de procé­dés concrets qui ont été mis en jeu. On parle de certi­fi­cats illé­gi­times au nom de Google, de Yahoo ou de banques qui ont été émis pour trom­per les navi­ga­teurs, et de maté­riels qui sont réali­sés pour inter­cep­ter et espion­ner les commu­ni­ca­tions TLS pour qui (états) a des certi­fi­cats maitres à sa dispo­si­tion.

    Le fait même d’avoir mis en place un système centra­lisé me semble avoir été une erreur énorme, mais il est temps d’ar­rê­ter les frais. Il est plus que temps de passer à un modèle décen­tra­lisé qui n’aura pas toutes les quali­tés théo­riques du modèle actuel, mais qui ne sera pas autant troué. Cela demande toute­fois que les états acceptent de ne plus être en capa­cité de contrô­ler ce qu’il se passe, même indi­rec­te­ment. Mon côté para­noïaque m’en fait douter.

    Entre temps, sur Mozilla Fire­fox vous permet d’ini­tier le mouve­ment à l’aide de quelques exten­sions.

  • Projet de loi copie privée : le député dési­gné rappor­teur est…

    Ce n’est pas la première fois que j’ai un problème avec la vision de leur rôle par certains élus, et parti­cu­liè­re­ment les dépu­tés. Dans la nomi­na­tion de Marie-Hélène Thora­val comme rappor­teur sur un projet de loi rapport à la copie privée, on sent bien qu’on cherche quelqu’un qui exécu­tera le projet et pas quelqu’un qui pensera la loi ou qui soupè­sera les enjeux.

    C’est toute­fois la dépu­tée elle-même en l’af­firme le mieux avec cette phrase à garder en mémoire : « C’est un honneur d’être choi­sie par ses collègues pour leur appor­ter un éclai­rage sur un projet de loi présenté par le Gouver­ne­ment, surtout pour moi qui suis là depuis moins d’un an. Les prochaines semaines promettent d’être parti­cu­liè­re­ment char­gées, mais le rôle du parle­men­taire est de faire voter la loi donc j’en­dosse cette respon­sa­bi­lité avec beau­coup d’en­thou­siasme et de sérieux  »

    Alors non, le rôle du parle­men­taire n’est pas de faire voter la loi, mais au contraire de déci­der ou non s’il y a lieu de voter un projet de loi, et de le discu­ter avant. Exprimé ainsi, et je n’ai aucun doute que ce soit bien l’état d’es­prit de la dépu­tée, on voit bien que pour certains le député est au service du gouver­ne­ment pour faire appliquer ce que le gouver­ne­ment a décidé.

    C’est d’au­tant plus étrange que, bien que le gouver­ne­ment soit à l’ori­gine des projets de loi, c’est au gouver­ne­ment de faire exécu­ter les lois discu­tées et votées par le parle­ment, et non au parle­ment d’en­re­gis­trer et acter les lois déci­dées par le gouver­ne­ment.

    Je sais que tout ce délire découle du système des partis, mais il serait plus que temps que nos godillots se réveillent et se rendent compte du rôle primor­dial qu’ils ont dans notre répu­blique. Ce qui arrive n’est pas la faute du gouver­ne­ment qui négo­cie les projets de loi et qui les enchaîne en urgence, mais bien la faute des dépu­tés qui n’as­sument pas leur rôle et font une simple chambre d’en­re­gis­tre­ment.

  • Surveillance du net : un député demande à Claude Guéant de s’ex­pliquer

    Encore un bon exemple de la société de surveillance dans laquelle nous nous enfonçons, et qui aurait fait peur à George Orwell : « Surveillance du net : un député demande à Claude Guéant de s’ex­pliquer ».

    Nous sommes le troi­sième pays au monde qui envoie le plus de demandes d’iden­ti­fi­ca­tion à Google, avec 1300 demandes sur le premier semestre 2011. Le plus agaçant est que nous parlons en volume et pas en propor­tion à la popu­la­tion : Notre petit pays est le troi­sième au monde ! Coco­rico !

    Diffi­cile d’ex­pliquer cela dans le cadre d’une société qui se veut démo­cra­tique, basée sur le droit et la liberté d’ex­pres­sion. Impos­sible de s’y trom­per puisque d’ailleurs Google affirme avoir répondu favo­ra­ble­ment à moins d’une requête sur deux (48%). Cela veut aussi dire que notre pays a fait plus de 52% de requêtes d’iden­ti­fi­ca­tions à priori illé­gi­times ou sans raison (% en hausse).

    À titre de compa­rai­son les États Unis sont à 93% de requêtes légi­times, l’Al­le­magne 67%. Il est évident qu’il y a un problème spéci­fique­ment français ici, et l’aug­men­ta­tion de 30% du nombre de requêtes sur une période de 6 mois montre sans état d’âme qu’il s’agit d’une poli­tique volon­taire du gouver­ne­ment actuel.

  • Ortho­graphe et acces­si­bi­lité

    Je ne suis certai­ne­ment par meilleur qu’un autre sur ce sujet, et mon niveau d’écrit a baissé consi­dé­ra­ble­ment depuis que je travaille sur le web. Toute­fois, si d’au­cuns doutaient de l’im­por­tance de l’or­tho­graphe, voici une raison concrète d’y faire atten­tion : Stéphane Deschamps nous parle de l’im­pact de l’or­tho­graphe sur l’ac­ces­si­bi­lité des conte­nus élec­tro­niques.

  • Le jour­na­lisme est-il à la hauteur ?

    À lire : Le jour­na­lisme est-il à la hauteur ?

    Fran­che­ment, j’ai trop souvent l’im­pres­sion de voir des atta­chés presse à la place des jour­na­listes poli­tiques en France. Côté télé­vi­sion je rejoins ce que je lis chez Philippe Bilger : Si nous avons parfois des jour­na­listes acides ou agres­sifs, le fond est creux. Nous ne voyons pas de jour­na­liste contes­tant les chiffres donnés, refu­sant les réponses qui tournent autour du pot, ou poin­tant avec préci­sion les inco­hé­rences. Les réponses sont accep­tées, comme si de rien n’était. Au mieux on relance une fois, et puis c’est bon. Il semble que le jour­na­liste consi­dère que son rôle s’ar­rête à poser les ques­tions, et pas à discu­ter du fond. Sur papier ce n’est guère mieux. Si nous avons des édito­riaux et des articles qui parlent du fond, la parole offi­cielle n’est pas vrai­ment mise en défaut, ou si peu.

    Pire, de nombreux articles sont plus ou moins le reflet des commu­niqués de presse et des conte­nus prémâ­chés des agences de commu­ni­ca­tion. On leur donne des images, l’angle d’ap­proche, la date à laquelle commu­niquer, et parfois même une demande de ne pas diffu­ser telle ou telle infor­ma­tion avant le futur point presse mis au bon moment. Si les contre­feux média­tiques fonc­tionnent si bien, c’est parce que trop de nos jour­na­listes ne sont que des rédac­teurs qui refor­mulent ce qu’on leur donne, ni plus ni moins. C’est au point ou l’UMP s’était même éner­vée une fois l’an­née dernière parce que la presse n’avait pas repris un de ses commu­niqués (qui n’ap­por­tait pour­tant rien de neuf). C’est dire à quel point d’au­to­ma­ti­sa­tion nous sommes.

    Heureu­se­ment nous avons des jour­na­listes comme à Media­part, mais d’ici à ce que ces derniers soient auto­ri­sés à inter­vie­wer nos poli­tiques, il risque de couler de l’eau sous les ponts.

  • La Cour des comptes révèle des contrats de com’ obscurs de Mati­gnon et du gouver­ne­ment

    Que les postes de pouvoirs soient détour­nés pour assu­rer la survi­vance de l’élu à ce poste, ou pour favo­ri­ser le parti et ses soutiens n’est même plus éton­nant. Que par contre on arrive à sortir des scan­dales de ce type, mis en lumière par une insti­tu­tion neutre et au dessus de tout soupçon, et que cela ne donne … rien, là ça me dépasse.

    Nous aurions déjà du avoir un scan­dale menant à plus qu’une démis­sion quand cela touchait l’Ély­sée mais le manque de détail et l’ab­sence d’enquête cumu­lée à un soupçon de bluff sur l’im­mu­nité de tout le person­nel lié au président pouvait encore expliquer que cela n’ait mené à rien. Ici il n’y a rien de tout cela et s’il n’y a enquête et éven­tuel­le­ment saisie de la Cour de justice de la Répu­blique, alors c’est que nos préten­tions d’État de droit sont bien loin. Si les montants sont bien faibles par rapport au budget de l’État, les présomp­tions sont graves, d’au­tant qu’elles ne sont pas nouvelles.

  • Archos est spon­sor du G20. La Société Géné­rale aussi.

    Faire une opéra­tion de commu­ni­ca­tion d’une prési­dence tour­nante d’un sommet poli­tique est déjà le comble de l’égo et une concep­tion très parti­cu­lière du « travailler en commun » et du « se mettre au service des autres ».

    Mais quand le sommet ou la prési­dence deviennent spon­so­ri­sés ouver­te­ment, Que doit-on en penser ? Ces enseignent ne sont pas philan­thropes et ne parti­cipent pas juste pour aider les finances publiques. Elles parti­cipent avec l’es­poir d’un retour sur inves­tis­se­ment. (suite…)