Auteur/autrice : Éric

  • Biblio­thèque publique, abon­ne­ment, loca­tion, achat et livre numé­rique

    Le numé­rique vendu plus cher que le papier à la biblio­thèque. Et fina­le­ment, c’est plutôt normal.

    La biblio­thèque publique c’est en même temps génial et en même temps mons­trueu­se­ment contrai­gnant. Il faut se dépla­cer dans les heures et jours d’ou­ver­ture, choi­sir ce qu’il y a sur place, faire la queue pour emprun­ter, se rete­nir d’an­no­ter, et penser à bien le rame­ner, en faisant atten­tion à ne pas lais­ser courir le dernier samedi de libre sinon on passe à l’amende.

    Ce qu’ap­porte l’achat person­nel ce n’est pas tant la propriété ou la capa­cité de relire, que la souplesse d’uti­li­sa­tion et l’ac­cès à un cata­logue plus complet ou récent. Je ne crois pas avoir jamais entendu dire quelqu’un qu’il retient un achat pour fina­le­ment aller à la biblio­thèque. Les publics sont en partie diffé­rents, les livres dispo­nibles aussi

    Mais fina­le­ment, la biblio­thèque publique a-t-elle du sens avec la déma­té­ria­li­sa­tion ? Tout le modèle est basé sur la contrainte de l’objet physique qu’on ne peut pas parta­ger, qui met du temps à arri­ver dans les rayons, et qu’il faut aller cher­cher puis rappor­ter sans pouvoir écrire dessus. Toutes ces choses n’ont plus de sens en numé­rique.

    De plus si je peux prendre un livre à distance, le rendre auto­ma­tique­ment, l’an­no­ter à côté sans risques, accé­der à un grand cata­logue qui peut même conte­nir des nouveau­tés, là je vais réel­le­ment empié­ter sur les ventes normales.

    Les éditeurs ne s’y trompent pas quand le numé­rique est vendu plus cher que le papier à la biblio­thèque.

    Fina­le­ment, pour du numé­rique, quelle est la diffé­rence entre une biblio­thèque publique et un système d’abon­ne­ment à la Spotify ? C’est tout le concept de biblio­thèque publique qui perd son sens et qui est remplaçable par des nouveaux modèles de distri­bu­tion.

    D’ailleurs, pour aller plus loin, tout le modèle d’achat et de propriété perd aussi partiel­le­ment son sens. Ce qu’on achète devient plus un droit de lecture qu’une propriété sur un objet. Tout ce qui m’in­té­resse est donc de savoir si je vais pouvoir réac­cé­der à mes anciens livres quand je le souhaite, et combien ça me coûte. Comme je relis rare­ment mes livres, et que j’ai plutôt envie d’en lire de nouveaux, la notion d’abon­ne­ment dans un très large cata­logue a bien plus de sens pour moi que la notion d’achat d’un fichier précis.

    L’idéal étant peut être entre les deux : un abon­ne­ment où je peux garder à vie les fichiers lus. Publie.net le fait, mais le cata­logue leur est limité.

     

     

     

  • Les maladresses d’une inter­view sur un nouveau média

    Petite polé­mique entre Rue89 et Alain Lipietz. Le premier publie un article après un déjeu­ner en tête à tête avec le second. Alain Lipietz réagit en consi­dé­rant qu’on a trahit ses propos et manqué de déon­to­lo­gie. Le rédac chef s’ex­prime à son tour pour défendre le papier publié.

    Je vous conseille de lire les deux derniers. Le premier article n’a lui-même que peu d’in­té­rêt dans l’his­toire. Person­nel­le­ment c’est le dernier qui me fait réagir.

    Il est diffi­cile de pouvoir juger quoi que ce soit, faute d’avoir été présent au déjeu­ner, d’avoir vu les notes de la jour­na­liste, ou d’avoir lu la version envoyée avant publi­ca­tion à Alain Lipietz. Toute­fois, dans la réponse du rédac chef, je vois trop de choses contes­tables pour accep­ter la posi­tion de Rue89. (suite…)

  • Publi­ca­tion numé­rique des oeuvres indis­po­nibles

    Le Sénat a voté ces dernies jours une propo­si­tion de loi sur l’édi­tion sous forme numé­rique des livres dits « indis­po­nibles », c’est à dire de ceux qui n’ont pas fait l’objet d’ex­ploi­ta­tion commer­ciale par un éditeur, et dont la publi­ca­tion date d’avant 2001.

    Un des problèmes prin­ci­paux de la tran­si­tion vers le numé­rique c’est que le cata­logue est trop faible. Les anciens contrats ne compre­naient pas de clause en rapport avec le numé­rique. Il faut trou­ver et recon­tac­ter les ayants droits, donc certains ne sont plus trou­vables, puis négo­cier les droits numé­riques.

    Bref, l’in­ten­tion est louable mais la faisa­bi­lité reste discu­table, et la propo­si­tion contes­table. (atten­tion, c’est long) (suite…)

  • Prêt d’ebooks : ça ressemble à un prêt…

    Une des portes de sortie pour le finan­ce­ment des conte­nus déma­té­ria­li­sés c’est l’abon­ne­ment et la loca­tion. L’achat n’est pas toujours perti­nent, et se retrouve basé sur une démarche de propriété du contenu acheté qui n’a plus lieu d’être (surtout avec les notions de DRM).

    L’in­dus­trie du livre n’y est proba­ble­ment pas prête, en tout cas elle fonc­tionne à l’en­vers ces temps ci. Les enjeux du numé­rique ne sont compris que par l’angle commer­cial, sans aper­ce­voir la révo­lu­tion dans les usages et dans ce que les gens sont prêts à accep­ter ou non. Les acteurs y vont à recu­lons ou avec des vieux réflexes, et ça donne ça. Prêt d’ebooks : ça ressemble à un prêt…

    On y va à grands renforts de logo, d’in­ci­ta­tion à l’achat, de rappels commer­ciaux par email, alors que ce qui est attendu avec le numé­rique c’est juste­ment cette distance et cette indé­pen­dance.

    Nous nous tirons une balle dans le pied. Avec l’ex­pé­rience comp­tée, qui croit que le lecteur hési­tera long­temps face aux circuits de contre­façons qui four­nissent le contenu, tout le contenu mais rien que le contenu : neutre, simple, auto­nome et sans contrainte ?

    Côté livre nous avons encore l’oc­ca­sion d’ame­ner une offre et un cata­logue avant que les gens prennent l’ha­bi­tude de la contre­façon. Si nous y arri­vons le combat sera proba­ble­ment gagné parce que ceux qu’on veut rete­nir sont ceux qui piratent par raz le bol ou par simpli­cité. Les autres ne sont pas prin­cipe de toutes façons pas ceux qui assurent la rému­né­ra­tion des créa­teurs et distri­bu­teurs. J’ai toute­fois peur qu’on échoue, vu comme c’est parti.

     

  • France : Google privé du statut d’hé­ber­geur pour ses liens Adwords

    Le statut d’hé­ber­geur est un réel flou en France. Il permet norma­le­ment à un héber­geur ou inter­mé­diaire tech­nique d’être exonéré de respon­sa­bi­lité pour des conte­nus illé­gaux à certaines condi­tions, mais savoir qui peut en profi­ter semble faire conti­nuel­le­ment sujet à débat.

    Par le passé on l’a refusé à l’un parce qu’il avait de la publi­cité, à l’autre parce qu’il avait une caté­go­ri­sa­tion des actua­li­tés postées par les visi­teurs, à un troi­sième parce qu’il y avait une modé­ra­tion… Pas mal de ces déci­sions sont souvent jugées contes­tables par les gens du métier, moi le premier.

    Ici Google est privé du statut d’hé­ber­geur pour ses liens Adwords, parce qu’il prévoit que les demandes doivent être lancées plusieurs jours avant la prise d’ef­fet pour permettre à Google de faire des obser­va­tions, des modi­fi­ca­tions, ou des refus. Parti de là, c’est qu’il y a une revue de prévue à priori, et donc qu’il y a travail édito­rial et publi­ca­tion en connais­sance de cause, du moins telle semble être l’in­ter­pré­ta­tion du juge. On peut simple­ment dire comme dans l’ar­ticle que Google est pris à son propre jeu juri­dique, mais je serai tenté de dire que pour une fois l’in­ter­pré­ta­tion est intel­li­gente. On ne peut pas et récla­mer ne pas pouvoir vali­der les conte­nus, et impo­ser un délai préa­lable destiné à juste­ment les vali­der (ce qui n’im­plique pas que c’est fait, mais au moins qu’il est prévu que ce puisse être fait). C’est une histoire de cohé­rence et de réci­pro­cité.

  • Respon­sive image

    Il y a eu des centaines d’ar­ticles tech­niques détaillés et plus ou moins smart sur la possi­bi­lité de télé­char­ger une image plus ou moins grosse suivant la taille d’af­fi­chage, afin de ne pas utili­ser une énorme image sur mobile ou une ridi­cu­le­ment petite sur un écran 24″.

    Si vous ne devez en lire qu’un

    Le dernier pour comprendre où en sont les réflexions, c’est proba­ble­ment l’ar­ticle de Bruce Lawson. Il faut aussi lire les commen­taires.

    Tout d’abord oubliez les astuces à base de javas­cript et de noscript. Il existe des machins horribles qui résistent à peu près à tout, mais ça reste fran­che­ment bancal. Oubliez encore plus les scripts à base de cookie, qui de toutes façons ne pour­ront jamais répondre à plus du tiers de la problé­ma­tique, et encore, avec des effets de bords.

    Bruce part d’une solu­tion unique­ment basée sur des CSS, qui de plus à la bonne idée d’être théo­rique­ment déjà fonc­tion­nelle. Il suffi­rait d’amé­lio­rer le support CSS 3 des navi­ga­teurs pour que cela ne se pose plus. Pour l’ins­tant cela n’est possible qu’a­vec Opera et Chrome, et les opti­mi­sa­tions de perfor­mance de ces navi­ga­teurs risquent de faire télé­char­ger deux images au lieu d’une seule (ce qui est un peu l’op­posé du but recher­ché).

    Il propose ensuite un marquage HTML pour arri­ver au même résul­tat. C’est rétro-compa­tible avec les navi­ga­teurs actuels, et ne devrait pas être impos­sible à implé­men­ter.

    Main­te­nant ça ne me plait pas

    Tout d’abord le marquage HTML me semble le mauvais endroit pour résoudre la problé­ma­tique. On parle de répondre à des tailles d’af­fi­chage, et ça c’est typique­ment une ques­tion de présen­ta­tion, donc de CSS. Certai­ne­ment il y a des fois où un marquage HTML aura du sens, mais selon moi ce sera un cas parti­cu­lier du cas géné­ral, et utili­ser HTML est prendre le problème par le mauvais sens.

    Ensuite il y a des problé­ma­tiques qui marquent un manque de recul (pas de la personne, mais bien en rapport avec les besoins réels et les capa­ci­tés des navi­ga­teurs). Filtrer sur le fait que l’uti­li­sa­teur est en 3G est seule­ment impos­sible pour beau­coup de situa­tions (le navi­ga­teur n’a pas l’in­for­ma­tion), mais aussi n’a aucun sens. Pour une même connexion 3G je peux être à des vitesses réelles qui font presque passer mon ancien 56K pour une alter­na­tive accep­table (par exemple à cause des pertes de paquets à gogo), soit être à 7Mb/s et crâner devant la majo­rité des liai­sons ADSL de mon pays (qui est pour­tant très bien connecté). De toutes façons la vitesse de connexion sur mon propre accès est un très mauvais révé­la­teur de la vitesse réel­le­ment dispo­nible pour joindre le serveur d’en face. Le réseau peut être encom­bré chez moi, chez mon FAI, sur le serveur d’en face, ou n’im­porte où au milieu.

    Je seconde le commen­taire numéro 8 : s’il fallait vrai­ment tailler le contenu de manière fixe en fonc­tion unique­ment de taille d’écran et de vitesse de connexion, une décla­ra­tion dans les entêtes de la requête et une négo­cia­tion HTTP seraient bien plus effi­caces. L’op­tion a de plus l’avan­tage de ne poser aucun problème de compa­ti­bi­lité arrière.

    La problé­ma­tique de base

    Toute­fois, on revient au problème initial. À force de discu­ter certains ont oublié la problé­ma­tique de base : choi­sir une image en fonc­tion de la taille à affi­cher. Le méca­nisme éven­tuel ne doit prévoir que ça : permettre de spéci­fier diffé­rentes adresses (ou diffé­rents suffixes) en fonc­tion de diffé­rentes hauteurs ou largeurs.

    Charge à vous d’uti­li­ser une entête ou l’adresse IP côté serveur pour véri­fier si c’est de l’ADSL ou de la 3G (ça me semble une mauvaise idée mais vous pouvez déjà le faire). Charge à vous d’uti­li­ser des @media pour propo­ser plusieurs versions en fonc­tion de la taille de l’écran ou de son orien­ta­tion, ou de contraindre cette taille en fonc­tion. En combi­nant tout cela vous devriez pouvoir faire tout ce qui vous amuse, mais la problé­ma­tique qui nous manque c’est unique­ment celle de four­nir plusieurs URLs en fonc­tion de la taille prévue pour l’af­fi­chage. De toutes façons on ne trou­vera jamais de solu­tion qui fait le café.

    Je n’ai pas « la » solu­tion, mais selon moi (et je rejoins beau­coup le commen­taire 15) :

    • La réponse prin­ci­pale doit être côté CSS (quitte à avoir d’autres types de réponses ailleurs pour des cas niches)
    • Elle ne doit s’oc­cu­per que de propo­ser des images alter­na­tives en fonc­tion de la largeur ou hauteur prévue pour affi­cher l’image (et non de la taille du view­port ou d’autres para­mètres tiers)
    • Elle ne doit pas provoquer de double télé­char­ge­ment sur les navi­ga­teurs non compa­tibles
    • Elle doit avoir un fall­back accep­table sur les navi­ga­teurs non compa­tibles

    Le reste se fait avec les outils exis­tants, pas en les remplaçant.

    Le jeu de « ma solu­tion à moi »

    Si vrai­ment je devais créer quelque chose à chaud (ce qui se révè­lera forcé­ment une erreur), j’au­rai quelque chose comme ça :

    img.intro {
      content: content-if(attr(data-big), width > 300px),
               content-if(attr(data-small), height < 50),
               attr(src) ;
    }
    @media all and (max-width:600px) {
      img.intro {
        width: 300px ;
        height: 200px ;
      }
    }
    @media all and (max-width:320px) {
      img#thingy {
        width: 50px ;
        height : 30px ;
      }
    }

    Bon, le pseudo langage sur la condi­tion n’est proba­ble­ment pas celui qu’il faut rete­nir mais il est volon­tai­re­ment basé sur un jeu de mot clefs limité et des contraintes qui le sont tout autant (hauteur et largeur dispo­nibles, c’est tout). On peut tout à fait envi­sa­ger que cela ne fonc­tionne que si les tailles width ou height sont déter­mi­nées expli­ci­te­ment dans la CSS, histoire de ne pas rendre l’im­plé­men­ta­tion irréa­li­sable. Autre avan­tage : c’est à priori compa­tible avec l’exis­tant puisqu’au pire si content-if n’est pas supporté, c’est toute la règle qui est igno­rée. Reste au navi­ga­teur qui supporte ça de prendre la première version qui corres­pond.

  • Appel à orateurs − Sud Web 2012

    Après Paris Web, c’est le tour de Sud Web. La précé­dente édition étant un succès, ils remettent ça les 25 et 26 mai 2012 à Toulouse. À vous de propo­ser des sujets via le formu­laire de l’appel à orateurs. Si vous voulez parler de concep­tion web, c’est un des événe­ments à suivre.

  • Boulan­ger : modèle Essen­tiel B à 99€

    Preuve que la lecture numé­rique devient grand public : On voit arri­ver des modèles « no name » réali­sés sous des marques premier prix comme ici Boulan­ger avec la liseuse Essen­tiel B à 99 €. Pas de wifi ni de tactile, et aspect un peu sovié­tique. L’offre est peu inté­res­sante par rapport à la concur­rence mais sa seule exis­tence est un signe.

  • Le Nook Tablet n’oc­troie qu’un seul 1 Go aux fichiers venus d’ailleurs

    Je vous parle de modèle fermé pour le Kindle en abor­dant les ques­tions d’ex­port des anno­ta­tions, de format de fichier ou de péren­nité des achats. Parfois c’est vague alors mieux vaut un bon exemple qu’un mauvais discours.

    Ici il s’agit de Barnes & Nobble plutôt que d’Ama­zon mais l’exemple reste éclai­rant sur le prin­cipe même de travailler contre le lecteur là où ça n’a pour­tant aucun sens : Le Nook Tablet n’oc­troie qu’un seul 1 Go aux fichiers venus d’ailleurs, sur les 16 au total. Si vous pensiez pouvoir y mettre vos mp3 et vidéos, vous voilà fort marri. L’idée étant bien de profi­ter du client pour l’en­fer­mer et le forcer à consom­mer dans la chaîne fermée.

    L’in­ci­ta­tion est compré­hen­sible et même peut être souhai­table, l’obli­ga­tion par une contrainte arti­fi­cielle est contre mes valeurs, le faire comme ici sur un critère qui ne sera pas vrai­ment visible de l’ache­teur est d’au­tant plus problé­ma­tique.

  • L’étude affli­geante d’Ernst & Young sur la propriété intel­lec­tuelle

    Bon, des études sur la propriété intel­lec­tuelle il y en a pour tous les gouts. Il est habi­tuel de voir simple­ment un agré­gat de posi­tions choi­sies par avance par le comman­di­taire ou par le contexte. L’étude affli­geante d’Ernst & Young sur le propriété intel­lec­tuelle a l’air de celles là.

    Je ne peux me rete­nir de vous donner la meilleure cita­tion de l’an­née :

    les entre­prises dans l’in­ca­pa­cité de vendre un même contenu aux consom­ma­teurs plusieurs fois (pour diffé­rents supports, plate­formes) risquent d’ac­cu­ser des pertes de chiffres d’af­faires

    Où on voit que les offres « dans les nuages » sont un danger parce qu’ils empêchent les gentils distri­bu­teurs de vendre plusieurs fois le même contenu au même utili­sa­teur, afin qu’il puisse le lire sur ses diffé­rents appa­reil. Que je puisse lire ma vidéo et sur pc et sur télé­phone et sur tv c’est, pour E&Y, une perte de chiffre d’af­faire. C’est certain qu’en voyant les choses sous cet angle, la contre­façon n’est pas prête de s’ar­rê­ter.

    Le plus navrant c’est que ce rapport arrive au moment où on redis­cute de la rému­né­ra­tion liée à la copie privée. Nous payons depuis main­te­nant des années une taxe rela­ti­ve­ment lourde sur tous les stockages numé­riques, de la clef USB à la carte mémoire de votre appa­reil photo en passant par votre GPS. Cette taxe est à desti­na­tion des socié­tés de collecte des droits d’au­teurs, pour compen­ser *jus­te­ment* le droit de copier un contenu d’un appa­reil vers un autre. Nous payons ce droit exagé­ré­ment cher, souvent sans possi­bi­lité de le mettre en oeuvre à cause des DRM, et voilà que de l’autre côté on nous dit que l’im­pos­si­bi­lité de nous vendre plusieurs fois le contenu pour cela serait une perte gênante de chiffre d’af­faire.

    Tous ces gens se tirent une balle dans le pied. L’Al­le­magne commence à faire gros­sir son parti pirate qui a désor­mais des dépu­tés aux assem­blées régio­nales. S’il est diffi­cile de trans­po­ser cela en France, il est clair qu’un mouve­ment finira forcé­ment par écla­ter ici aussi. À force d’ex­cès, le retour de bâton sera violent et c’est tout le droit d’au­teur qui risque d’être secoué voire mis à terre. Tant va la cruche à l’eau qu’à un moment …