Auteur/autrice : Éric

  • Valse des étiquettes dans les grandes surfaces

    Rien de neuf dans la valse des étiquettes dans les grandes surfaces. Les prix augmentent régu­liè­re­ment. L’in­té­res­sant dans l’ar­ticle de France Info c’est la diffé­rence de point de vue entre les chiffres de l’INSEE et ceux de l’UFC.

    Les deux se basent sur des compa­rai­sons objec­tives et des chiffres concrets. Le tout est de savoir ce qu’on mesure.

    Pas la peine d’être un devin pour devi­ner que si on se contente d’aug­men­ter nos reve­nus et pres­ta­tions suivant les chiffres de l’INSEE, notre niveau de vie dimi­nuera chaque année.

    C’est en fait très simple, l’INSEE mesure à produits constants entre deux années. Si il y a une augmen­ta­tion de 10% en 10 ans (chiffre fictif), c’est qu’a­vec 10% de plus, nous pouvons ache­ter la même chose qu’il y a 10 ans. Sauf que personne n’achète la même chose qu’il y a 10 ans. Nous voulons des voitures plus sûres, des télé­vi­sions plus grandes, des télé­phones portables plus perfor­mants, ou un accès Inter­net plus rapide qu’il y a 10 ans.

    Mes exemples sont peut être mauvais. Certains pour­raient dire au contraire que désor­mais nous voulons des boites de mais en conserve sans sucre (oui, elles sont plus chères, oui, avant, et toujours main­te­nant, il y a du sucre dans la plupart) ou des légumes bio parce que nous savons que cela a des consé­quences sur la santé. D’une manière ou d’une autre la société évolue et nous évoluons avec.

    Du coup, forcé­ment, sauf à lais­ser la société évoluer seule et vivre comme il y a 20 ans ou plus, les chiffres d’aug­men­ta­tion des prix de l’INSEE sont assez peu repré­sen­ta­tifs de la réalité. Je ne parle même pas du problème de l’aug­men­ta­tion de la part des dépenses obli­ga­toires dans le budget qui, en lais­sant encore moins de choix dans nos finances, renforce encore l’im­pres­sion d’en avoir de moins en moins.

     

  • Free Mobile depuis l’étran­ger : ça douille

    Free Mobile sorti, je regarde de près, et ai bien l’in­ten­tion de m’ins­crire. Person­nel­le­ment ça ne me dérange pas trop vis à vis de mes usages mais il est bon de le savoir : De l’étran­ger, ça douille.

    Petite compa­rai­son avec l’Ita­lie (pays dans les moins chers pour Free Mobile) entre Free Mobile et Orange. Dans tous les cas je prends les options les plus avan­ta­geuses pour l’uti­li­sa­teur :

    Utili­sa­tion de la data depuis l’Ita­lie :

      200 Ko 1 Mo 10 Mo 50 Mo
    Free Mobile 1 € 5 € 50 € 250 €
    Orange 1 € 5 € 5 € (1) 15 € (2)
    35 € (3)
    • (1) Option « tarif jour connexion multi­mé­dia », déclen­ché auto­ma­tique­ment sans inter­ven­tion de l’uti­li­sa­teur (donc pas besoin de prévoir)
    • (2) Si consommé dans la jour­née, option « pass inter­net inter­na­tio­nal jour »
    • (3) Si consommé dans la semaine, option « pass inter­net inter­na­tio­nal 35 € »

    La chose se retrouve aussi sur la voix. Si on a un tarif simple côté Free, ça finit vite par douiller alors qu’O­range propose pas mal d’op­tions pour amor­tir la facture :

    Free Mobile Orange
    1h en récep­tion 7,80 € 5 € (et prix en émis­sions légè­re­ment réduits)
    15 min en émis­sion 6,30 € (17,60 € si on ajoute 10 SMS et 2Mo de data) 5 € (avec 10 SMS et 2Mo de data inclus)
    30 min en émis­sion 12,60 € (23,90 € si on ajoute 10 SMS et 2Mo de data) 9 € (avec 10 SMS et 2Mo de data inclus)
    60 min en émis­sion 25,20 € (38,50 € si on ajoute 10 SMS et 2Mo de data)  15 € (avec 10 SMS et 2Mo de data inclus)

    Est-ce impor­tant *pour vous* ?

    Pour l’es­sen­tiel des gens, l’ap­pel vers l’étran­ger sera bien plus probable que l’ap­pel depuis l’étran­ger, et dans ce premier cas la grille tari­faire Free contient beau­coup de « inclus » là où on fait du hors forfait assez cher avec Orange.

    Bref, pas forcé­ment gênant pour la plupart d’entre nous. Pour les fron­ta­liers ou ceux qui ne veulent pas se restreindre en vacances, ça peut par contre très vite faire une diffé­rence scan­da­leuse. Ça mérite d’être signalé à ces derniers.

    Si vous prenez Free Mobile et faites un voyage durable à l’étran­ger ou fréquent à l’étran­ger avec l’in­ten­tion de consom­mer de la data, ça vaut proba­ble­ment le coup de prendre une carte SIM ou un télé­phone jetable sur place.

    Manque de régu­la­tion

    En aparté, ces tarifs sont proba­ble­ment ceux deman­dés par les opéra­teurs étran­gers pour  mettre en place l’iti­né­rance, et pas souhai­tés par Free Mobile lui-même.

    Si vous regar­dez, 250 € pour trans­por­ter 50 Mo, même si c’est depuis une borne 3G, même s’il y a des frais pour comp­ter et tracer la consom­ma­tion d’un non-client, ça devient fran­che­ment scan­da­leux. L’iti­né­rance est vrai­ment une des vaches à lait des opéra­teurs.

    Je peux envi­sa­ger qu’ils fassent payer un fixe de 5 ou même 10 € par mois pour payer l’iti­né­rance elle-même, mais ensuite il est anor­mal que la data soit signi­fi­ca­ti­ve­ment plus chère que si elle était consom­mée depuis un forfait local. 50 Mo à l’étran­ger ça ne devrait pas coûter plus de 15 à 20 €, coût d’iti­né­rance/option compris. Orange est déjà plus proche des tarifs accep­tables (même si pour payer 15 € les 50 Mo ils imposent de les consom­mer dans la jour­née, à priori sans que les coûts ne le justi­fient).

    Ailleurs

    Je compare avec Orange, mais par curio­sité je suis allé voir Virgin Mobile depuis. Les tarifs data depuis l’étran­ger n’ont pas l’air vrai­ment diffé­rents de ceux de Free Mobile. Je n’ai pas l’im­pres­sion que Sosh fasse vrai­ment mieux (par contre Sosh propose tout de même l’op­tion à 5 € pour une heure de récep­tion depuis un pays euro­péen parti­cu­lier).

  • EDF sait-elle vrai­ment déman­te­ler ses centrales nucléaires ?

    Combien coûte une centrale ? Pour construire, pour exploi­ter, on commence à le savoir. Pour l’ar­rê­ter ou la déman­te­ler, c’est le flou le plus total. Il est d’ailleurs ahuris­sant qu’on consi­dère le nucléaire comme peu cher sans même chif­frer « l’après ». Comme vision court terme on fait diffi­ci­le­ment mieux.

    D’ailleurs, EDF sait-elle vrai­ment déman­te­ler ses centrales nucléaires ? Je ne peux me rete­nir de parta­ger un extrait :

    Sur les 10 réac­teurs arrê­tés [en France depuis le début du nucléaire], aucun n’a donc encore encore été complè­te­ment déman­telé. […] Seules 22 [petits réac­teurs et accé­lé­ra­teurs expé­ri­men­taux desti­nés à la recherche] ont été offi­ciel­le­ment déman­te­lées. Cepen­dant, aucune de ces instal­la­tions nucléaires civiles « n’a atteint le stade dit du « retour à l’herbe »

    Bref, nous n’avons pas déman­telé un seul réac­teur à usage réel pour l’ins­tant. Mais le meilleur c’est pour la fin, pour faire passer la ques­tion des retraites pour du pipi de chat :

    Pour déman­te­ler ses 68 réac­teurs, EDF a provi­sionné 10,8 milliards d’eu­ros. […] Au Royaume-Uni, le déman­tè­le­ment de 10 réac­teurs, et son lot de sites de stockage des déchets et de centres de retrai­te­ment, est estimé à 100 milliards d’eu­ros par l’au­to­rité en charge du déman­tè­le­ment (Nuclear Decom­mis­sio­ning Autho­rity).

    Je passe sur le fait que l’au­to­rité en charge a proba­ble­ment inté­rêt à sous-esti­mer un peu quitte à reve­nir à la charge plus tard, vu qu’elle est contrô­lée par le pouvoir poli­tique. Je me conten­te­rai d’une règle de trois :

    Avec l’es­ti­ma­tion du Royaume Uni, pour déman­te­ler nos 68 réac­teurs, il faudrait avoir provi­sionné 680 milliards d’eu­ros au lieu de 10,8. Nous sommes presque à deux ordres de gran­deur de diffé­rence. Avec de tels chiffres, il devient diffi­cile de croire qu’in­ves­tir quelques dizaines de milliards dans les éner­gies renou­ve­lables serait une mauvaise idée. Diffi­cile aussi d’ac­cep­ter la légende sur le fait qu’é­co­no­mique­ment le nucléaire est bien moins cher.

  • Les vœux amers des prési­dents de tribu­naux

    Les vœux amers des prési­dents de tribu­naux me font reve­nir à l’es­prit quelques billets lus chez Maitre Eolas il y a pas mal de temps à l’oc­ca­sion d’un raz le bol de quelques magis­trats ou gref­fiers. On y voyait la réalité, où certains espèrent des stylos pour écrire, du chauf­fage pour l’hi­ver, ou pouvoir payer les factures de l’an­née N-2 avec l’avance de budget de l’an­née N+1.

    La flemme de cher­cher la compa­rai­son du pour­cen­tage de PIB inves­tit dans la justice en France et à l’étran­ger, ou la compa­rai­son des délais de trai­te­ment des dossiers, mais un pays qui consi­dère la justice comme un domaine à lais­ser tout juste survivre peut diffi­ci­le­ment se récla­mer d’objec­tifs nobles.

    Quand les magis­trats parlent, eux qui ont parfois beau­coup de réserves, c’est que la situa­tion n’est pas bien heureuse. On ne parle pas de salaire, de condi­tion de travail ou d’ho­raires, ces espoirs là ne semblent même pas effleu­rer les récla­ma­tions. On parle simple­ment des moyens pour pouvoir faire correc­te­ment leur travail indis­pen­sable.

    Bien entendu le problème est finan­cier, mais pas que. Il y a un gros problème de gestion poli­tique, et ça c’est encore moins accep­table.

  • Une lote­rie pour gagner… un trai­te­ment vital

    Fran­che­ment, comment ne pas paraitre scan­da­lisé quand une clinique réalise une lote­rie pour gagner… un trai­te­ment vital. Celui qui gagne aura droit aux soins et pourra survivre. Les autres non.

    Ça se passe aux États-Unis, mais on aurait tort de critiquer trop rapi­de­ment. Du point de vue de la clinique qui réalise la lote­rie, c’est bien un acte de charité. Ces gens là ont déjà été reje­tés par les autres hôpi­taux. Il s’agit de faire un don à quelqu’un, tous prio­ri­taires et néces­si­teux. La lote­rie peut paraitre inhu­maine mais fina­le­ment croire choi­sir entre 100 personnes en risque vital, c’est aussi assez inhu­main.

    Bref, fina­le­ment on peut aussi voir ça comme un acte de frater­nité et d’aide désin­té­ressé. Tout dépend si on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide.

    Le problème n’est pas celui de la lote­rie ou de la clinique, mais celui du système qui accepte que des hommes et des femmes puissent être lais­sés pour compte faute de pouvoir se payer des soins vitaux. Nous jugeons tous ça inac­cep­table, mais contri­buons à un système qui le permet.

    Je me permets de dire « nous » parce que si cet exemple est aux États Unis, en France nous dérem­bour­sons de plus en plus. Nous augmen­tons en même temps les parti­ci­pa­tions symbo­liques et fran­chises, tout en plafon­nant les prises en charge. Au final, la dernière étude confirme que plus d’un français sur trois renonce à des soins pour des raisons finan­cières.

    Nous parlons dans l’étude française de tous les soins, mais il serait éton­nant qu’il en soit diffé­rem­ment pour quelqu’un qui doit commen­cer un trai­te­ment lourd sur le long terme. Mourir coûte moins cher, et évite d’en­det­ter la famille.

    Je ne sais pas si c’est la société que nous souhai­tons, mais sous couvert de réduc­tion des défi­cits et de ratio­na­li­sa­tions, c’est la société que nous créons.

  • Lire, Écrire, Exécu­ter le Oueb

    En plus d’avoir un thème que je trouve très agréable à l’œil, Clochix a repéré et traduit quelques phrases de Michelle Levesque, de Mozilla. Ça parle de rwx pour lire, écrire et exécu­ter le web. Même si la réfé­rence est très geek, la pensée derrière a beau­coup d’echo chez moi.

    Ça m’a fait repen­ser à l’app-ifica­tion du web. J’es­père que nous arri­ve­rons à promou­voir des appli­ca­tions mobiles pures web à l’ave­nir, sinon nous risquons sérieu­se­ment de voir des gens renon­cer à un site web au profit d’une appli­ca­tion iPad, Android ou Face­book. Ce serait bien dommage.

  • Are Greeks Lazy?

    Les alle­mands sont travailleurs, les grecs sont-ils fainéants ? Il parait que ça explique la réus­site de l’éco­no­mie alle­mande mais … et si fina­le­ment c’était l’in­verse ?

    On the natio­nal level the reverse happens—the richer Germans get, the less they work.

    On entre­voit pas mal de légendes sur le fait que la pauvreté vient du manque de travail, ou que les français ne travaillent pas assez par rapport à leurs voisins. Dans la réalité les alle­mands travaillent moins que les autres, et les français plutôt plus.

    The truth is that coun­tries aren’t rich because their people work hard. When people are poor, that’s when they work hard.

  • The Dumbest Idea In The World: Maxi­mi­zing Share­hol­der Value

    Je ne saurai faire mieux que de citer le titre pour vous invi­ter à lire.

    The Dumbest Idea In The World: Maxi­mi­zing Share­hol­der Value.

    Bien intro­duit, avec une petite histoire, on suit l’au­teur dans l’ar­gu­men­ta­tion. Pour ceux qui voient encore dans le capi­ta­lisme une façon d’équi­li­brer toute la société, voilà un peu de lumière.

  • Créer une copie virtuelle de Windows pour proté­ger votre ordi­na­teur

    Créer une copie virtuelle de Windows pour proté­ger votre ordi­na­teur, c’est telle­ment génial que personne n’y avait pensé. La seule alter­na­tive, pour les geeks, c’était d’uti­li­ser des machines virtuelles : pénible et coûteux en perfor­mance.

    Time Freeze propose ni plus ni moins que la possi­bi­lité de jouer avec n’im­porte quel programme trouvé sur Inter­net et choi­sir après coup si vous gardez ou si vous jetez les chan­ge­ments qu’il a fait sur votre système.

    Comme outil de sécu­rité pour conti­nuer à exécu­ter tous les power­point et programmes marrants qu’on vous envoie, ça devrait être carré­ment vendu avec l’OS.

    Je suis certain qu’à coup de snap­shot btrfs on pour­rait faire la même chose avec un GNU/Linux mais j’at­tends celui qui propo­sera une jolie inter­face autour de ça.

  • Les éditeurs sans DRM sur Eden Livres

    Les éditeurs sans DRM sur Eden Livres sont de plus en plus nombreux, et tant mieux. Vous remarque­rez toute­fois faci­le­ment que les plus gros, qui ont dix à cent fois plus de publi­ca­tions que les autres, conti­nuent avec des DRM. Le combat est donc loin d’être gagné.

    C’est d’ailleurs étrange, quand on publie dix livres dans l’an­née, le pira­tage est forcé­ment un risque bien plus impor­tant qu’a­vec un mate­las derrière soi. Que ce soient les petits qui aban­donnent le plus faci­le­ment les DRM est un double signe : 1– Ça ne sert vrai­ment à rien et 2– Les grands éditeurs risquent de se faire détrô­ner s’ils conti­nuent à lutter contre le courant.