Je partage peu de trucs idiots et insolites, mais ce mot d’un parent dans un carnet de correspondance vaut son pesant de cacahouètes (il faut cliquer sur le lien pour accéder à l’image)
Auteur/autrice : Éric
-
Colonoscopies, cold water and pain: How our memory works and how this relates to web performance
Si vous vous intéressez à la performance des sites web, Colonoscopies, cold water and pain: How our memory works and how this relates to web performance, est indispensable à lire.
On y parle de la différence entre la perception et la réalité. C’est là que les lenteurs des tunnels de commande prennent tout leur sens.
-
Copé dément trouver « minables » les parlementaires « qui se contentent de 5000€ »
« Tu comprends si on n’a que des gens ici qui se contentent de 5000 euros par mois, on n’aura que des minables. »
Jean François Copé dément trouver « minables » les parlementaires « qui se contentent de 5000€ », mais la citation est le reflet bien trop criant de la façon dont on perçoit la relation de nos représentants avec les salaires et le patrimoine.
C’est loin d’être la première fois qu’on ressent ce décalage énorme entre la réalité de la population et le sentiment de nos représentant. Bien peu d’entre eux seraient même capable d’imaginer vivre avec moins de trois fois le smic. Forcément, ce qui va de soi pour eux, ce qui leur semble important ou pas, prend forcément des tournures différentes. Comment voulons-nous qu’ils comprennent la gravité d’un gréviste qui demande une augmentation de 50 euros par mois ? Forcément, quand on gagne 5 000 fois ça par mois, on peut avoir l’impression que la grève est juste pour le plaisir.
Mise en perspective : En 2009 le dernier décile est à 35 000 euros par an, soit 2 900 euros par mois. Seuls 10 % des gens gagnaient plus que ça. Autant dire qu’il est peu probable que ceux qui se contentent de 5 000 soient tous des minables, même quand ils ont les compétences pour être à très haut niveau.
-
Marianne se serait-elle faite enfumer ?
Désormais c’est automatique. Plusieurs documents ont fuité ces dernières années montrant que c’est une politique volontaire de la part de notre gouvernement : Quand une actualité risque d’être dérangeante, on la noie avec un contrefeu.
Corolaire : Quand une actualité débile ou une petite phrase fait la une pendant des jours, ou quand un titre de la presse sort un scandale qui se révèle trop facilement être du vent, il faut imaginer qu’ils ont allumé malgré eux un contrefeu pour éviter le vrai problème.
Du coup Daniel demande, Marianne se serait-elle faite enfumer ?
Pas impossible. En tout cas la chronologie serait exactement la bonne pour un contrefeu, le sujet aussi. Et si un jour nous ne nous laissions pas avoir ?
-
Livret A, l’entourloupe!
Je ne connais pas assez les tenants et aboutissants du livret A pour avoir un avis sur le fond de l’augmentation ou non des taux d’intérêts. Par contre, en lisant livret A, l’entourloupe, je suis encore une fois agacé par la propension du pouvoir actuel, de considérer qu’ils sont finalement au dessus des lois et des règlements et que leur sentiment doit prendre le pas sur leurs obligations légales. Un peu comme si finalement la loi était là pour protéger le pouvoir du peuple, et pas pour gérer la société au nom du peuple.
N’oublions pas : Ce qui fonde une dictature ce n’est pas l’absence d’élections ou la malveillance des dirigeants. Des dictateurs éclairés ou des dictateurs élus il y en a eu et il y en aura encore. Le propre de la dictature par rapport à la démocratie c’est l’absence de respect de la volonté du peuple via le renoncement aux règles, lois et principes fondateurs souhaités par le peuple pour sa société.
-
Transformer Prime buyers believe unlocked bootloader is an inalienable right
La problématique des logiciels d’amorçages verrouillés sur les tablettes et les téléphones n’est pas neuve. On a même failli la voir apparaitre sur nos micro-ordinateurs. C’est ce qui empêche un possesseur de téléphone ou de tablette de changer l’OS Android installé, de le personnalisé ou d’installer des modules supplémentaires au coeur du système.
Transformer Prime buyers believe unlocked bootloader is an inalienable right : On se bat, régulièrement. La reconnaissance du « jailbreak » des iPhones est un pas, mais franchement pas un aboutissement. Côté Android c’est guère mieux et les constructeurs font leur possible pour que les clients ne puissent changer le logiciel présent sur leurs téléphones.
Le danger c’est que si on avance, très doucement, sur le côté téléphone, les verrouillages risquent de s’accélérer vertigineusement. De plus en plus des appareils sont vendus à bas coûts, mais liés à un fournisseur de contenu. Dans le modèle de rentabilité, le bénéfice vient plus de la vente des contenus que de la vente du matériel. Un peu comme les consoles et les jeux vidéos, ou les téléphones quasi gratuits pour vendre des forfaits. Ça arrive sur les tablettes pour vendre de la musique, des films et des livres. C’est plus ou moins le modèle des Kindle Fire et Nook Tablet. Bref, nous n’avons pas fini de nous battre.
-
Face à l’hypocrisie puritaine, défendons les « arts du lit » !
Partagé sans commentaire, parce que je renonce à tenter d’expliciter ce que j’en pense. Le risque d’être compris partiellement est trop important et le sujet trop polémique.
Face à l’hypocrisie puritaine, défendons les « arts du lit » !
-
Bande de fainéants
J’avais déjà sorti des chiffres pour tordre le cou à cette formidable idée reçue mais la une du Figaro me donne l’occasion de remettre le couvert : D’après une superbe étude, les français travailleraient l’équivalent de six semaines de moins que les allemands, 1674 heures contre 1904.
En réalité le problème est inversé : D’après les communistes de l’OCDE le français travaille en moyenne 1554 heures en 2009 (chiffre OCDE repris de l’INSEE) alors que l’allemand a travaillé 1390 heures sur la même année. 2009 n’a rien d’exceptionnel, le français travaillait déjà plus que l’allemand en 2000. Si je reprend le lissage idiot du Figaro, d’après l’OCDE, c’est l’allemand qui travaille 6 semaines de moins que le français (et en plus nous sommes plus productifs que les allemands par heure de travail).
Ils travaillent de moins en moins
En fait l’écart entre la France et l’Allemagne n’a fait que s’agrandir depuis au moins 2000 (je n’ai pas les données antérieures), en passant de 8% en 2000 à presque 12% en 2009. L’arrivée des 35h en France n’a pas réduit et encore moins inversé cet écart.
C’est même encore plus intéressant puisque l’OFCE indique que si en France il s’agit majoritairement d’une baisse légale, en Allemagne il s’agit d’un passage à du temps partiel subi. Je vous laisse choisir mais la méthode française, qui de plus a visiblement permis de moins baisser la durée du travail qu’en Allemagne, a ma préférence.
Même quand COE-Rexecode note que le taux d’emploi est meilleur en Allemagne, l’OFCE conteste la conclusion qui en est faite (il faut privilégier le temps partiel) en rappelant que sur la même période la France a créé plus d’emploi et a moins réduit sont temps de travail moyen que l’Allemagne.
Bidouilles et ajustements
Tiens d’ailleurs, l’étude de COE-Rexecode ne prend en compte que les salariés à plein temps. Comme on l’a vu, l’ajustement en Allemagne est justement passé par du temps forcé de plus en plus fréquent. Tout ça n’apparait pas alors que la baisse du temps de travail par les 35h est elle bien visible sur les plein temps. Tout dépend ce que l’on mesure mais là c’est franchement biaisé.
En fait même limité aux plein temps, tout ça est une bataille de chiffres. L’étude du Figaro vient de COE-Rexecode, qui lui-même se base sur des chiffres d’Eurostat, mais en les tripatouillant beaucoup. Ils sont partis du nombre d’heures par semaine, puis ont retiré les congés payés, les fériés, les périodes de formation, les congés maladie, deuil et grossesse, et même les déménagements. Au total 9 semaines et demies … pour le français. Pour le travailleur allemand étrangement COE-Rexecode n’a retiré que 5 semaines et 1 jour, soit moins que le nombre de jours officiellement chômés (non seulement il n’est jamais malade, en formation ou en grossess, mais en plus il travaille pendant ses congés payés). Quand on sait que les congés maternité et paternité sont bien plus long en Allemagne, ça fait sourire.
COE-Rexecode parle aussi de la baisse énorme du temps de travail en France entre 1999 et 2010. Mais là ils se font encore reprendre, par l’INSEE cette fois, qui indique que la méthode de calcul a changé en 2003, et que justement ce changement de méthode introduit une baisse artificielle importante. En gros ils comparent des choux et des carottes.
Alors ?
Bref, l’étude est d’un sérieux à toute épreuve. Vous vous en serez doutés, COE-Rexecode est un institut privé détenu par des grandes entreprises françaises et sans contrôle public. On s’en moque, le Figaro a pris parti depuis longtemps, et personne ne discute plus son objectivité.
Ceci dit, il y a quand même une information : Pour Eurostat, on travaille effectivement un peu plus en Allemagne qu’en France. Rien à voir avec une différence de six semaines ceci dit.
-
From the Mailbag
Notre société est malade de procédures et de règlements. On demande des choses sans se poser la question du bon sens, sans prendre du recul, sans s’autoriser à faire des exceptions.
Réfléchir est dangereux, parce qu’une mauvaise décision serait implacablement réprimée et reprochée. Du coup trop de gens jouent la stratégie du parapluie et appliquent la procédure, bêtement. Il y a des conséquences, mais pour les autres, et tant pis si tout le monde y perd, « ce n’est pas ma faute ».
En plus de déresponsabiliser tout le monde, ce qui forcément joue dans le bien être global et dans la valorisation qu’on ressent de son travail, c’est une très bonne façon de ne pas pouvoir arriver à un niveau de qualité correct et pour détruire toute capacité d’amélioration ou d’innovation.
La solution : Une petite structure, où les procédures sont encore inexistante ou faibles parce qu’il n’y en a pas encore besoin … ou le droit à l’échec, voire la valorisation de celui qui essaie et prend des initiatives indépendamment de la réussite. Ce qui importe c’est d’essayer et que les motivations, réflexions et choix soient faits selon des bases sensées. Le reste ça fait partie du risque inhérent à chaque prise de décision.
Si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réussir.
Dit autrement, en reprenant une formule bien connus :
Si vous pensez qu’essayer et se tromper est cher, regardez combien coûte de ne pas le faire.
Ah, et du coup je n’ai même pas partagé mon lien insolite du jour qui motive cette réflexion: From the Mailbag
-
Le calme à 1€
Nos responsables marketing sont formidables. On pourrait donner des leçons de commerce aux américains.
Le voyage en train est parfois pénible, bruyant. c’est encore plus vrai depuis que les téléphones portables sont banalisés. Bien sûr la SNCF a tenté de faire un peu de communication pour améliorer la situation, mais en vain. Le problème ce n’est pas la SNCF, c’est le voyageur, et celui là on le changera difficilement.
Si le service est mauvais que peut-on faire ? et bien on peut lui offrir le calme à 1 €, en option. Bref, fournir un mauvais service devient un argument pour faire payer des options. Plus le service est mauvais, plus l’option deviendra attirante et donc fera entrer des sous dans les caisses. Génial. En plus on ne peut plus râler puisque derrière ça sera « vous n’aviez qu’à prendre l’option, 1 € ce n’est pas grand chose ».
Bien entendu en fait l’option c’est juste pour se retrouver avec d’autres qui ont pris l’option. Rien ne garantit qu’ils seront silencieux, et si beaucoup finissent par prendre l’option, on peut prédire que certains ne seront pas si silencieux au final. Pas grave : se retrouver avec les quelques uns qui ont choisit de ne pas prendre l’option et donc qui seraient consciemment bruyants serait encore pire.
Ça ne peut que fonctionner, sauf si on passe le point du raz le bol.