Auteur/autrice : Éric

  • Comptes et combines au Conseil consti­tu­tion­nel

    Ce n’est pas la première fois qu’on parle des comptes et combines au Conseil consti­tu­tion­nel. On a déjà vu passer des affir­ma­tions sur des vali­da­tions de comptes de campagne liti­gieuses mais réali­sées quand même « pour le bien commun ». Il y a peu je me faisais l’écho d’une solu­tion large­ment contes­table de report d’ef­fet dans le temps qui semblait poli­tique.

    De plus en plus le Conseil Cons­ti­tu­tion­nel semble prendre des déci­sions juri­dique. C’est déjà gênant en soi mais dans ce que nous rapporte Jules, ici on serait allé jusqu’au faux alors que la néces­sité publique était plus que contes­table. Les faits, s’ils sont avérés, peuvent rele­ver de quinze ans de prison. Il ne s’agit pas que d’un simple laissé faire. Au final on a échangé la vrai­sem­blance d’un candi­dat à une élec­tion pour les soupçons sur le garant suprême de notre consti­tu­tion. Fran­che­ment je doute que la démo­cra­tie y ait gagné.

    Et le fait est que la justice rendue par le Conseil consti­tu­tion­nel a parfois pu donner des raisons de douter de son impar­tia­lité ; ou tout du moins, de son imper­méa­bi­lité à la contin­gence poli­tique.

    Que les raisons de douter soient fondées ou non, que les actes soient réels ou non, la simple accu­mu­la­tion de doutes face à des alertes et des déci­sions liti­gieuses est en soi un réel problème.

    Et puis ici, ce n’est pas une décla­ra­tion anonyme d’un sombre inconnu, on parle d’un profes­seur en droit, ancien membre du Conseil consti­tu­tion­nel. On ferait diffi­ci­le­ment mieux.

    La solu­tion est connue : il suffit de limi­ter le pouvoir des poli­tiques dans le proces­sus de nomi­na­tion des membres du Conseil. Mieux encore, d’as­su­rer leur inamo­vi­bi­lité, comme tout juge indé­pen­dant qui se respecte.

    J’ajou­te­rai : Qu’une instance telle que celle-ci se cache derrière le secret des déli­bé­ra­tions pour ne pas rapor­ter un tel acte (d’au­tant qu’il s’agit d’une obli­ga­tion spéci­fique pour les membres d’une auto­rité publique) me semble mora­le­ment très fragile. D’ailleurs Jacques Robert vient de casser ce secret, c’est bien qu’il juge qu’il en avait devoir si ce n’est le droit. L’obli­ga­tion de secret ayant léga­le­ment la même force aujourd’­hui qu’hier.

    Même si je sais qu’il est facile de juger après coup alors qu’on ne partage aucun des enjeux et aucune des contraintes qui furent et sont les siennes, cette décla­ra­tion il aurait du la faire à l’époque. Il y aurait eu scan­dale, mais le scan­dale aurait été ponc­tuel et événe­men­tiel. Là c’est l’hon­nê­teté et la confiance dans une insti­tu­tion indis­pen­sable qui s’ef­frite. Le danger est bien plus grave, même si moins visible.

  • Excep­tion cultu­relle française : liseuse, la catas­trophe lexi­cale

    J’ai commenté longue­ment mais fina­le­ment je me dis qu’un billet est bien plus adapté à propos de l’excep­tion cultu­relle française et du terme de liseuse, catas­trophe lexi­cale selon Nico­las.

    Lais­sons la langue vivre, profi­tons de l’an­glais

    Je déteste cette mode de tout fran­ci­ser et j’ai le cédé­rom en horreur. J’aime bien quelques ovnis comme le terme de cour­riel mais plus à regar­der de loin qu’à utili­ser.

    De nombreux mots qui nous reviennent d’outre atlan­tique sont en fait des mots français qui ont d’abord été impor­tés là bas avant de reve­nir défor­més ou avec une conno­ta­tion diffé­rente. Les langues sont perméables et c’est très bien ainsi, elles sont faites pour vivre.

    Plus que ça : Une langue est faite pour se comprendre et si on me comprend mieux avec un terme importé de l’an­glais, alors je l’uti­li­se­rai sans remord. Tout au plus je tente souvent de véri­fier si un terme adapté n’exis­te­rait pas chez nous, qui au final serait plus courant et compré­hen­sible malgré l’usage récent de l’an­glais dans tel ou tel jargon.

    Liseuse ? e-reader ? késaco ?

    Nico­las semble trou­ver le terme de liseuse peu signi­fi­ca­tif et moche à l’oreille. J’au­rai tendance à faire de même avec e-reader. La personne qui n’a pas touché au livre numé­rique ne saura pas plus ce qu’est un e-reader qu’une liseuse élec­tro­nique. E-book reader ou lecteur e-book ne sera pas mieux puisqu’on ne fait que repor­ter le problème sur « e-book », tout en reti­rant la diffé­ren­cia­tion entre les tablettes et les liseuses (la tablette aussi est un lecteur pour les e-book).

    Comme dit Nico­las, il nous faut un mot. Là où je ne le suis pas, c’est que, à terrain vierge, parler de liseuse n’est pas plus un entê­te­ment que de vouloir parler de e-Reader.

    L’Ita­lie n’est pas la France, s’il était besoin de le préci­ser (il y fait bien moins chaud)

    D’autres pays, d’autres usages. L’Al­le­magne et l’Ita­lie auraient gardé le terme anglais. Je ne connais pas les usages alle­mands mais l’Ita­lie embarque souvent des termes étran­gers d’une façon qui lui est propre. On y  dit « compu­ter » et « mouse » pour « ordi­na­teur » et « souris ». La pronon­cia­tion est anglaise mais il y a un je ne sais quoi sur la façon de pronon­cer qui fait un peu « italique dans le texte ». On retrouve un peu cela quand on entend parler arabe avec des morceaux français. Rien à voir avec un français qui utilise un mot anglais importé.

    Cet usage italien est un réel non-argu­ment pour le terme français. Ils utilisent d’ailleurs ailleurs des termes italiens là où nous avons importé de l’an­glais, preuve que ce n’est pas une ques­tion d’ex­cep­tion cultu­relle

    La langue se déter­mine par l’usage

    Le terme adapté est simple­ment le premier qui gagnera l’usage et qui sera retenu par les gens. Amazon et Kobo, à qui on peut diffi­ci­le­ment prêter l’in­ten­tion d’une fran­ci­sa­tion à tout prix, commu­niquent autour du terme de « liseuse ». Je suppose, j’es­père, qu’ils ont du tester un peu les termes avant de choi­sir.

    À en croire mes lectures et les commu­ni­ca­tions au grand public, c’est bien le terme de « liseuse » qui semble gagner cet usage … et c’est donc donc vouloir conti­nuer ou se battre avec « e-Reader » qui serait un entê­te­ment.

    Mais pour une fois le gagnant n’était pas si diffi­cile à devi­ner. Contrai­re­ment à quelques horreurs produites récem­ment par l’Aca­dé­mie, le terme de liseuse sonne bien français depuis long­temps et on l’uti­lise encore aujourd’­hui. Il désigne entre autres des fauteuils de lecture, des lampes de lecture, et pas mal de tableaux plus ou moins répu­tés comme celui de Frago­nard.

    Un terme français, court, simple à rete­nir parce que déjà connoté lecture, nul doute qu’il allait gagner face à un terme anglais qui ne se prononce pas du tout comme il s’écrit. Mieux, les e-bidule et autres i-machin ont en France une conno­ta­tion tech­nique asso­ciée à du maté­riel hi-tech voire complexe. Ici tout le monde cherche à appuyer le côté confort de lecture et simpli­cité. Ce serait tuer le discours que de cher­cher à expliquer à ma grand-mère ce qu’est un e-Reader. Tandis qu’une liseuse, fut-elle élec­tro­nique, là ça reste imagi­nable.

    Main­te­nant chacun fait comme il veut, juste évitons de nous faire dire qu’u­ti­li­ser le terme de liseuse est une ques­tion de refus de l’an­glais ou d’ex­cep­tion cultu­relle, ce serait juste­ment passer à côté d’une langue qui vit et qui ne fait pas que fusion­ner avec ses voisines.

  • Mes livres sont des désirs. Le numé­rique, c’est de la porno­gra­phie…

    Si les livres sont des désirs et le numé­rique de la porno­gra­phie, je saute de joie. Oui, tout simple­ment parce que ça implique que le marché du numé­rique va décol­ler encore plus vite que prévu.

    Plus sérieu­se­ment j’aime bien la réflexion et elle cache des choses inté­res­santes. Oui le livre enrobe la lecture et la trans­forme en un objet qu’on chérit et qu’on mani­pule en lui-même. Même quand la lecture est mauvaise, le livre conti­nue à être traité avec respect.

    À l’in­verse le livre numé­rique propose la lecture et unique­ment la lecture. Il ne cherche pas à masquer ou à l’en­ro­ber, il l’af­fiche et la met en avant. Pour moi c’est un grand pas dans la bonne direc­tion, parce que l’im­por­tant dans le livre ce n’est pas la couver­ture, c’est ce qu’il y a d’écrit sur les pages.

    Je fais très atten­tion à essayer de parler plus souvent de lecture numé­rique et moins souvent de livre numé­rique, parce que fina­le­ment l’enjeu est là : l’au­teur, le texte et le lecteur. Le reste n’est qu’ar­ti­fice. Le livre est un moyen et s’il devient un but c’est que nous nous sommes four­voyés.

    Je ne sais plus si j’ai entendu Karl Dubost ou François Bon le dire mais je suppose que les deux ont du le penser : Fina­le­ment le livre numé­rique n’est qu’une tran­si­tion, l’ave­nir c’est la lecture web. Et non, ça n’im­plique pas forcé­ment votre ordi­na­teur portable de 3 Kg avec son navi­ga­teur web avec plein de boutons et toute la complexité de l’in­for­ma­tique. C’est bien tout ça l’enjeu juste­ment : mettre en avant la lecture sans la faire entrer de force dans un outil.

  • Déci­sion de justice atten­due sur le plagiat univer­si­taire

    Si vous travaillez dans le domaine univer­si­taire, l’ar­ticle de Lucie Delo­porte dans Media­part, à propos d’une déci­sion de justice atten­due sur le plagiat univer­si­taire devrait être éclai­rante.

    On y trouve un maître de confé­rence à l’uni­ver­sité de Paris VIII qui fait des recherches sur le plagiat. Il se rend compte que de nombreux travaux sont partiel­le­ment et parfois entiè­re­ment consti­tués de copier-coller. Cela met en cause des étudiants, mais aussi des ensei­gnants.

    Il n’y a là rien de fina­le­ment très éton­nant. Ce qui l’est plus c’est la réac­tion du corps ensei­gnant et de l’ad­mi­nis­tra­tion. On y voit rapi­de­ment que personne ne souhaite que tout ça appa­raisse au grand jour, au risque de montrer au grand jour que le jury attri­bue des thèses avec féli­ci­ta­tions sur de grands copiés-collés, voire des reco­pies traduites avec un outil de traduc­tion auto­ma­tique. Plus que les étudiants, dont on attend bien qu’ils le tentent, c’est ce corps ensei­gnant qui risque d’être écla­boussé.

    Quand on connaît un peu le milieu ce n’est pas si éton­nant, mais si on commence à avoir des éléments indis­cu­tables tendant à prou­ver que les thèses sont attri­bués à des travaux qui n’ont rien d’ori­gi­naux et qui ne sont proba­ble­ment même pas lus (on vous a dit que des thèses de recherche de plusieurs centaines de pages sont parfois rendues au jury une semaine avant ? croyez-vous vrai­ment qu’elles sont lues en entier ? sans même parler d’être étudiées ?).

    Mais je crois que le plus amusant c’est l’ar­gu­ment du « sanc­tion­ner serait injuste par équité avec ceux qui ne se feraient pas prendre ». Il faudrait un bon coup dans la four­mi­lière et rien que pour ça j’es­père bien que ces travaux feront du bruit.

    Par contre je déteste cette réac­tion qui veut qu’on traite de déla­teur celui qui dénonce, comme s’il faisait là un acte des plus mauvais. Il y a un jour il faudra se rendre compte que celui qui dénonce un problème rend aux inté­rêts communs contre des inté­rêts parti­cu­liers. S’il le fait avec le bien commun en objec­tif c’est un acte qui mérite des féli­ci­ta­tions et non l’op­probre.

    Dernier rebon­dis­se­ment, le maitre de confé­rences en ques­tion vient d’être blan­chit d’une accu­sa­tion de diffa­ma­tion. Diffi­cile pour ses collègues de se faire poin­ter comme plagieurs, mais ils vont avoir désor­mais la vie encore plus diffi­cile main­te­nant que la justice a refusé de leur donner raison.

     

  • Mais… pourquoi des DRM ?

    On parle de petites maisons d’édi­tion avec les Éditions Métaillié, mais d’éditeurs qui voient juste. Il semble éton­nant que ce soit ces petites maisons d’édi­tion qui ont le plus à perdre et qui risquent toute la société qui avancent le plus rapi­de­ment pour jeter les DRM.

    Ça ne sert à … rien

    Mais en même temps, quand on nous parle de DRM on oublie trop que … ça ne sert à rien : Il faut cinq minutes montre en main pour cracker les DRM Adobe ou Amazon après une brève recherche sur Inter­net. Mieux, on trouve des modules inté­grables à Calibre, l’ou­til de gestion de biblio­thèque numé­rique person­nelle. Une fois instal­lés, on mani­pule les livres sous DRM comme s’ils étaient sans DRM. Le verrou étant retiré de façon trans­pa­rente quand on y touche la première fois.

    Autant dire que ça ne bloque pas les « pirates », ceux qui veulent faire de la contre­façon de masse par p2p ou megau­pload, ceux dont on nous parle à la télé­vi­sion pour nous faire peur.

    Mais alors on s’en moque ?

    Le problème c’est que si ça ne gêne en aucune façon les « pirates », les honnêtes gens souffrent, eux. On les empêche d’ex­traire les para­graphes qu’ils trouvent inté­res­sant, de lire leur contenu sur leur télé­vi­sion, de parta­ger un livre à leur fils ou leur parent, et, ce qui suffi­rait en soi, on rend la procé­dure d’ins­tal­la­tion horri­ble­ment complexe. Un part impor­tante des retours et des appels au support tech­nique des libraires numé­rique vient de là : Les DRM.

    Encore plus gênant et bien connu, on restreint les usages en anni­hi­lant toute péren­nité aux conte­nus.Si les DRM sont simples à suppri­mer aujourd’­hui pour les malhon­nêtes, il n’est pas dit que cela reste ainsi quand la ques­tion de la péren­nité se posera vrai­ment.

    Comme si cela ne suffi­sait pas, ces solu­tions coûtent plusieurs dizaines de milliers d’eu­ros unique­ment en mise en place, et ajoutent un surcoût à chaque livre supé­rieur à l’aug­men­ta­tion de TVA tant décriée sur le livre papier.

    Mais alors pourquoi ?

    Les pirates savent casser le système, les éditeurs savent qu’il n’offre aucune protec­tion, les auteurs savent que c’est une plaie pour les lecteurs, et ces derniers commencent à comprendre que tout cela se fait à leur détri­ment. Le tout est de comprendre pourquoi nous jouons toujours à ce jeu.

    Le problème c’est qu’il reste quelques acteurs pour faire perdu­rer le système, tout en affi­chant une commu­ni­ca­tion de façade anti-DRM légè­re­ment rési­gnée. Je parle là des deux gros acteurs domi­nants que sont Amazon et Apple.

    Ils sont les seuls à y gagner, et à encore faire perdu­rer le système. Il suffi­rait qu’A­ma­zon commence à faire payer la mise en place du DRM (comme Adobe le fait) afin de compen­ser les pertes de valeur, l’aug­men­ta­tion du coût du support tech­nique et simple­ment les inves­tis­se­ments de R&D corres­pon­dants, pour que d’un coup les éditeurs y réflé­chissent à deux fois. Il suffi­rait que l’un des deux fasse pres­sion comme ils l’ont fait sur la musique pour ne plus accep­ter que des formats ouverts, pour que les éditeurs finissent pas l’ac­cep­ter, même s’ils renâ­cle­raient quelques temps.

    À la place ils préfèrent spon­so­ri­ser le système en offrant le DRM en cadeau qu’on n’ose pas refu­ser (sinon n’im­porte quel pira­tage devien­dra la faute du respon­sable qui a pris cette déci­sion). Leur modèle est celui du client captif et le système du DRM ne fait qu’as­soir ce modèle.  Le DRM et l’in­com­pa­ti­bi­lité fait partie de leur valeur ajou­tée et de leur renta­bi­lité, au point qu’ils tentent d’im­po­ser les DRM l’air de rien tout en préten­dant lutter contre et offrir le choix.

    Main­te­nant vous savez.

    C’est dommage parce qu’au moins Amazon fait beau­coup pour le livre numé­rique, et y réus­sit très bien. Il suffi­rait qu’ils cherchent l’in­té­rêt du lecteur… mais pour l’ins­tant ce n’est pas leur propre inté­rêt.

  • La petite révo­lu­tion

    J’avais partagé ma propre expé­rience du livre numé­rique et des liseuses élec­tro­niques, mais fina­le­ment certains résument ça bien mieux que moi

    La petite révo­lu­tion :

    « Fina­le­ment, on a l’im­pres­sion de lire un livre même si on n’a plus la sensa­tion du papier entre les doigts […] pour lire en dépla­ce­ment ou en voyage ça doit être très pratique. Ça tient dans la poche. »

    Tout est dit, même si ça ne vous fait pas aban­don­ner le papier (et ce n’est pas l’objec­tif).

  • L’ave­nir des liseuses élec­tro­niques

    Quand on vous parle de liseuse élec­tro­nique et livre numé­rique, on parle de petits objets en noir et blanc avec des flash tous les quatre ou cinq chan­ge­ment de page. C’est génial pour lire, mais vrai­ment unique­ment pour ça.

    L’ave­nir le voilà : Kyobo Mira­sol (à ne pas confondre avec les liseuses Kobo, sans y) des écrans à encre élec­tro­nique couleur, sans flash et à réac­ti­vité correcte. Faites arri­ver le tout sous Android et on a la prochaine révo­lu­tion des tablettes.

    Comp­tez quand même encore un ou deux ans proba­ble­ment avant de voir ça arri­ver sur nos produits grand public.

  • « Je n’ai­me­rais pas être DRH »

    Il est diffi­cile de se mettre à la place de l’autre. En tant que sala­rié on voit faci­le­ment les excès des employeurs, et on prend un plai­sir à mettre le doigt dessus pour faire bouger les choses.

    Quand on a soi même la charge d’em­ployer des tiers la vision ne s’in­verse pas mais elle est forcé­ment plus complexe, et des fois, sans renier ses prin­cipes, le point de vue change assez pour qu’on oublie ce en quoi on croit.

    Clai­re­ment « Je n’ai­me­rais pas être DRH » moi non plus. L’ex­pé­rience est à lire, et à réflé­chir.

    Garder ses valeurs quand les enjeux changent, c’est un combat de tout les jours. Celui qui pense que c’est facile ou que chacun ne voit jamais que son propre inté­rêt est d’un mani­chéisme auquel je ne peux me ranger.

    Même votre employeur cherche souvent à être quelqu’un de bien et croit l’être. Il a simple­ment des contraintes et des points d’at­ten­tion diffé­rents, qui font qu’il oublie un point de vue et envi­sage les choses sous un autre angle. Personne n’a raison ni tort, personne n’est le grand méchant de James Bond. En colla­bo­rant on arrive souvent mieux à ses fins qu’en s’op­po­sant, juste­ment parce qu’au fond tout le monde aime­rait mieux aider les gens que de les enfon­cer.

  • Orange va expé­ri­men­ter du QoS data diffé­ren­ciée pour les entre­prises

    Reflets arrive souvent à voir pas mal de choses concer­nant les réseaux mais j’ai l’im­pres­sion qu’ils ont ici manqué la portée de ce qu’ils révèlent.

    Quand Orange expé­ri­mente du QoS data diffé­ren­ciée pour les entre­prises, on parle de réser­ver une bande passante à ceux qui payent plus cher. Le concept même est mauvais, et Reflets le pointe très bien.

    Cela mène à une situa­tion magique : non seule­ment cela dégrade la situa­tion de tous les autres, mais cette dégra­da­tion est au béné­fice de l’opé­ra­teur qui renforce ainsi l’in­té­rêt de l’offre premium. Bref, l’offre n’a pas à venir avec une amélio­ra­tion de la qualité ou du réseau en géné­ral, on se contente de créer de la rareté pour faire payer des surcoûts en plus. C’est même encore plus magique puisqu’il devient de l’in­té­rêt de l’opé­ra­teur de dégra­der l’offre stan­dard, ce qui fait écono­mi­ser des sous : on gagne sur les deux tableaux.

    Bref, du connu. Mais j’ai l’im­pres­sion que Reflets se laisse avoir par l’idée que c’est pour l’ins­tant unique­ment une offre pro. Main­te­nant n’ou­blions pas. S’il y a 10 personnes à 1 Mb/s sur la borne 3G et qu’on offre un accès prio­ri­taire au pro pour sa télé­con­fé­rence à 4 Mb/s, ce sont tous les autres qui perdent un tiers de leur bande passante.

    Comme il n’y a pas des bornes 3G pro et des bornes 3G parti­cu­liers, si l’offre est pour les pro, elle dégrade la situa­tion de tous les autres, qui sont majo­ri­tai­re­ment des parti­cu­liers. Ces derniers font bel et bien partie de l’ex­pé­ri­men­ta­tion, malgré eux et malgré les annonces.

    Neutra­lité du net ? visi­ble­ment c’est déjà perdu.

  • Quand NKM fait la manche dans les socié­tés contrô­lées par son minis­tère

    Un maire qui fait spon­so­ri­ser les actions publiques par des entre­prises privées ça me gêne déjà. Le G20 en était un bon exemple.

    Par contre quand un maire profite de son statut de ministre pour faire parti­ci­per des entre­prises sous son appar­te­nance qui n’ont rien à voir avec sa ville, là ça devient fran­che­ment un scan­dale.

    La ville de Longju­meau (Essonne) s’ap­prête à offrir à ses admi­nis­trés quatre semaines de glisse sur une pati­noire de plein air

    […] dans un cour­rier adressé à quelques entre­prises, Natha­lie Kosciusko-Mori­zet soutient l’ap­pel à la géné­ro­sité

    […]la singu­la­rité de la démarche de NKM réside dans le choix des entre­prises auxquelles elle a écrit : RATP, Aéro­ports de Paris (ADP) : des socié­tés sous la coupe… du minis­tère de l’Eco­lo­gie et des Tran­sports.

    Quand NKM fait la manche dans les socié­tés contrô­lées par son minis­tère, il est néces­saire de vrai­ment donner un coup de balai dans les pratiques de nos élus.