Auteur/autrice : Éric

  • En Argen­tine, fais sexe qu’il te plaît

    Quand en France on s’amuse à savoir si made­moi­selle est un terme discri­mi­nant ou pas, d’autres réflé­chissent plus loin. Fina­le­ment, est-il même vrai­ment perti­nent d’avoir à préci­ser son genre à chaque formu­laire ?

    Pourquoi les impôts ont-ils besoin de savoir si je suis un homme ou une femme ? Pourquoi mon employeur en a-t-il besoin ? Pourquoi chaque petit formu­laire admi­nis­tra­tif ou commer­cial impose une telle décla­ra­tion ?

    En Argen­tine, fais sexe qu’il te plais : Libre à chacun de choi­sir comment il se défi­nit. À vrai dire toute préci­sion liée à la nature biolo­gique ne peut être qu’une discri­mi­na­tion. S’il s’agit unique­ment de savoir quelle formule de poli­tesse est la plus adap­tée, ce doit être un champ libre, y compris sur les états civils et données admi­nis­tra­tives. Tu veux être femme ? et bien tu l’es.

    Ça me rappelle une initia­tive sur un chemin diffé­rent mais là aussi d’une ouver­ture d’es­prit que nous sommes loin d’avoir en France : L’Aus­tra­lie qui permet de ne pas préci­ser son genre sur son passe­port. Je suis plus mitigé dans le cas austra­lien parce que le genre biolo­gique est bien un signe distinc­tif au même titre que la couleur des yeux ou des cheveux. Impo­ser une photo­gra­phie et des champs pour les carac­té­ris­tiques physiques en igno­rant la ques­tion du sexe c’est un peu nier la réalité. Bref, c’est quelque chose que j’au­rai appré­cié quasi­ment partout *sauf* sur le passe­port.

    Et puis, pour ceux qui ne savent pas, xkcd montre très bien qu’outre le fait que la ques­tion n’a aucun sens, elle est quasi­ment impos­sible à trai­ter correc­te­ment en prenant en compte tous les cas réels. Comment trai­ter ceux qui ont ou vont chan­ger de sexe ? ceux qui sont en cours avec des attri­buts fémi­nins et mascu­lins ? ceux dont l’af­fi­chage n’est pas le même que le biolo­gique ? ceux qui ont un statut biolo­gique non binaire (et il y a pas mal de cas possibles).

  • Revente de licences logi­cielles

    Il y a des choses qui n’ont l’air de rien, mais avec le dernier juge­ment de la cour de justice de l’union euro­péenne, je me demande si on ne se dirige pas vers une auto­ri­sa­tion d’un marché de l’oc­ca­sion pour le livre numé­rique, au même titre que le papier.

    Il s’agit ni plus ni moins que d’af­fir­mer le droit de revente au déten­teur d’une licence logi­ciel. Or fina­le­ment, au niveau numé­rique, le livre n’est qu’une copie asso­ciée à une licence ou un droit de lecture.

    Un créa­teur de logi­ciels ne peut s’op­po­ser à la revente de ses licences « d’oc­ca­sion » permet­tant l’uti­li­sa­tion de ses programmes télé­char­gés via Inter­net.

    Le droit exclu­sif de distri­bu­tion d’une copie d’un programme d’or­di­na­teur couverte par une telle licence, s’épuise à sa première vente.

    Qu’en pensent ceux qui ont de véri­tables compé­tences juri­diques ?

  • EuroC­rise : OFCE vs Brain­wa­shing média­tique

    Au niveau des États tout le monde connait la bonne poli­tique : Être strict sur les budgets et finances en périodes normale et en faste, ne pas redis­tri­buer de recettes excep­tion­nelles, et être plus souple en période de crise pour soute­nir les plus faibles et relan­cer le système.

    Étran­ge­ment on trouve toujours une bonne raison de faire diffé­rem­ment et nous faisons actuel­le­ment exac­te­ment l’in­verse. Que ce virage soit justi­fié ou non, est-il vrai­ment légi­time de rogner tous les filets de sécu­rité, les équi­libres sociaux, et les pres­ta­tions au moment où juste­ment les gens en ont le plus besoin ? N’est-ce pas oublier que l’état est d’abord là pour les citoyens et pas pour « le système » et encore moins pour « l’éco­no­mie » ?

    Le mini­mum est donc de s’in­ter­ro­ger sur la perti­nence et du béné­fice attendu des choix que nous faisons, indé­pen­dam­ment des bonnes raisons qui semblent évidentes à tous.

    Nous détrui­sons beau­coup de choses en Europe, en allant des systèmes sociaux aux biens publics qui sont priva­ti­sés. Même si nous réus­sis­sons à sortir de cette « crise » perma­nente qui a bon dos, quel sera l’état de notre société à cette date ?

    EuroC­rise : OFCE vs Brain­wa­shing média­tique. Pas certain que la piste prise soit la meilleure, et en tout cas elle mérite d’être bien plus discu­tée et remise en cause qu’elle ne l’est actuel­le­ment. Dites, et si comme dans tout crime on se posait la ques­tion de qui a un mobile ?

  • Licence crea­tive commons et attri­bu­tions

    J’ai voulu cher­cher une illus­tra­tion sous Crea­tive Commons pour certains billets, en l’at­tri­buant correc­te­ment via une note en bas de page. Sur le billet précé­dent je suis tombé sur une ancienne publi­cité vintage scan­née ou prise en photo puis publiée sur Flickr et… j’ai décidé de ne faire ni attri­bu­tion ni mention de licence.

    Je me refuse à encou­ra­ger ou parti­ci­per à cette appro­pria­tion du bien commun et cette dérive du « tout sous droit d’au­teur ». Désor­mais j’ap­plique­rai stric­te­ment ce qui est prévu par la loi : Le droit protège une œuvre origi­nale et intel­lec­tuelle. Quand il n’y a aucun de ces deux quali­fi­ca­tifs, il n’y aucun droit asso­cié. Je n’ac­cepte pas que certains re-priva­tisent l’es­pace public et s’at­tri­buent des exclu­si­vi­tés ou des droits d’au­teur sans légi­ti­mité.

    C’est vrai pour un simple scan, pour une photo­gra­phie d’un objet cadré et gérée sans inten­tion ou travail intel­lec­tuel, mais aussi pour des photos de monu­ment, de vacances, et plus géné­ra­le­ment tout ce qui ne présente ni travail de l’es­prit ni origi­na­lité.

    Je relayais déjà un peu la ques­tion dans un ancien billet, mais je suis certain que S.I.Lex ou d’autres ont des billets plus précis sur la ques­tion. Si quelqu’un les retrouve, qu’il n’hé­site pas à les parta­ger en commen­taire.

    J’au­rai bien mis une illus­tra­tion de Capi­tain Copy­right en illus­tra­tion, mais je ne suis pas certain d’en avoir le droit… (ironie, quand tu nous tiens)

  • Garan­tie obli­ga­toire de deux ans

    Je stocke parce que je l’ai ecore recher­ché il y a peu : La garan­tie obli­ga­toire est de deux ans en Europe, et elle est à suppor­ter par le vendeur, pas par le construc­teur, peu importe les condi­tions mises en avant par le vendeur.

  • Tele­net qui freine offi­ciel­le­ment le P2P et la consom­ma­tion massive

    Si vous ne connais­sez pas encore plus.net, il faut faire un tour sur leur tableau de gestion de trafic en fonc­tion des offres. Heureu­se­ment nous n’en sommes pas encore là en Europe, mais ce qui se profile n’est pas forcé­ment meilleur.

    L’exemple de ce que je crains c’est Tele­net qui freine offi­ciel­le­ment le P2P et la consom­ma­tion massive. Ça n’a l’air de rien et à la première lecture on pense faci­le­ment que la mesure est sage tout en permet­tant à chacun de parta­ger les ressources en bonne intel­li­gence.

    Là où les choses prennent du relief c’est en reli­sant deux ou trois fois le dernier para­graphe : Tele­net nie avoir des problèmes de capa­cité. Pour­tant, l’objet même de la mesure c’est de /parta­ger/ une ressource limi­tée pour qu’elle soit utili­sable à tous. Ça n’a de sens que dans le cadre d’un four­nis­seur d’ac­cès qui sature.

    Facile de cibler les plus gros consom­ma­teurs et les offrir en pâture. Main­te­nant ne serait-il plutôt pas légi­time d’at­tendre que le four­nis­seur réalise les inves­tis­se­ments néces­saires ?

    On voit d’ailleurs bien que c’est une ques­tion pure­ment commer­ciale en ce qu’on peut indis­po­ser les autres avec plus de volume tant qu’on paye une offre plus chère.

    Le danger est encore plus fort quand on parle de filtrer par proto­cole ou par appli­ca­tion. Qui décide quel trafic est légi­time et quel trafic est de trop ? pourquoi ? selon quels critères ?

    Pourquoi le « P2P » est-il visé mais pas Skype qui en fait un usage des plus larges ? Pourquoi le P2P et pas la vidéo ? Pourquoi même juge-t-on le P2P illé­gi­time ? Des appli­ca­tions P2P audio concur­rentes à Skype seront-elles libres d’ac­cès ou l’ex­cep­tion est-elle propre à Skype ?

    Le passé nous a déjà amené des choses bien jolies, avec des opéra­teurs Inter­net mobile qui au nom d’une ressource limi­tée inter­disent la voix sur IP mais auto­risent hors quota l’ac­cès à la télé­vi­sion via 3G. Nous avons aussi des opéra­teurs qui ont nié pendant des années un bridage P2P et qui se sont fait condam­ner 6 ans après par la justice pour ce même bridage. Les mêmes ont une inter­con­nexion Youtube trop pour­rie pour regar­der une vidéo en qualité stan­dard mais qui diffusent de la HD avec une QoS bien réglée sur leur VOD. D’autres ont acheté le concur­rent de Youtube.

    Qui va dire quelle situa­tion est légi­time, où est la limite, qui décide quel inves­tis­se­ment est raison­nable et quel pour­ris­se­ment vient d’une volonté de favo­ri­ser ses propres services ?

    Cela ne résou­dra pas tout, mais nous avons plus que jamais besoin que l’Eu­rope mette quelque part une ligne rouge à ne pas fran­chir. Lais­ser l’opé­ra­teur déci­der quel proto­cole, quelle appli­ca­tion ou quel usage est légi­time, me paraît être bien au delà de la ligne rouge souhai­table.

  • Web Perfor­mance Daybook Volume 2

    J’ai le plai­sir de vous annon­cer la publi­ca­tion de Web Perfor­mance Daybook Volume 2 (aussi dispo­nible en France). Il s’agit d’un recueil d’ar­ticles de plus de 30 auteurs autour de la perfor­mance web, collec­tés par Stoyan Stefa­nov en fin d’an­née dernière et auquel j’ai eu le plai­sir de parti­ci­per.

    Certes, tout le contenu peut être trouvé par Inter­net mais les béné­fices sont inté­gra­le­ment rever­sés à la fonda­tion WPO, dont l’objec­tif est d’ai­der et finan­cer les projets open source et la recherche autour de la perfor­mance web.

    Bref, proba­ble­ment un geste utile autant qu’in­té­res­sant.

    Si ça fonc­tionne, nous verrons proba­ble­ment un volume 1 prendre la suite (avec des articles de l’an­née précé­dente, mais toujours inté­res­sants).

  • Les grottes de Gettys­burg, de Simon Auclair

    Et si je vous recom­man­dais un livre ?

    Je l’ai déjà fait avec Mira­dor. Les éditions ONLIT m’ont fait passé d’autres livres numé­riques depuis. Je vous avoue que sur les trois ouverts je me suis forcé à lire le premier jusqu’au bout mais j’ai aban­donné avant la fin sur les deux autres. Je n’ai simple­ment pas accro­ché. Diffi­cile d’ex­pliquer pourquoi, même si la nais­sance d’un mini-moi a du jouer dans mon inca­pa­cité à me mettre à ces lectures (j’in­cite tous ceux qui veulent avoir des enfants à s’ha­bi­tuer avant à dormir par tranches de quinze minutes).

    Toujours est-il que l’édi­teur a tout de même fait le suivi en me recom­man­dant Les grottes de Gettys­burg de Simon Auclair. Vous savez-quoi ? je le recom­mande à mon tour.

    Sur l’his­toire et le plai­sir de lire, parce que c’est ça l’im­por­tant

    Avec une centaine de pages c’est un de ces formats courts qu’on commence à trou­ver en numé­rique. Vous allez vous sentir frus­trés si vous atten­dez un roman bien épais mais – et j’es­père que l’au­teur pren­dra ça comme un compli­ment – c’est une lecture excel­lente pour un trajet de train.

    Cette impres­sion est renfor­cée par le contenu qui ne demande pas une atten­tion de chaque instant. Pas de néces­sité d’at­ten­tion mais on se laisse faci­le­ment trans­por­ter. C’est assez intem­po­rel, au point que je me deman­dais pendant long­temps si l’his­toire de situait de nos jours, dans le futur, ou en 1863.

    Peu de person­nages, une intrigue très réduite et qui ne change pas du début à la fin mais qui réus­sit tout de même à entre­te­nir ma curio­sité jusqu’au bout. On s’en­fonce l’air de rien dans la petite folie et les tour­ments des person­nages qui gran­dissent avec leur enfer­me­ment. Je dois être un handi­capé des fins, mais le seul vrai reproche sur le contenu est que j’au­rai peut être aimé une dernière page un peu plus claire et moins intel­lec­tuelle, en ligne avec la simpli­cité appa­rente de l’his­toire.

    J’ai toujours été plutôt réfrac­taire aux enri­chis­se­ments et autres illus­tra­tions mais du fait du format court et de l’am­biance, j’au­rais forte­ment appré­cié cinq à dix illus­tra­tions pleine page. Pendant ma lecture j’ai clai­re­ment eu à l’es­prit les Jules Verne rouge et or et ses gravures noir et blanc au fil des pages. J’au­rais voulu avoir ça dans le texte de Simon Auclair, et même en 16 niveaux de gris sur ma liseuse je suis certain que pour une fois ça aurait renforcé le texte et l’am­biance.

    Sur tout le reste, parce que ça l’est aussi

    Pour la taille, et consi­dé­rant qu’il a déjà eu une vie papier, vu qu’on trouve des romans au format long vers les 5 euros chez les éditeurs, j’au­rai préféré à prix à 2 €. À 2 € j’achète et je suis prêt à « essayer ». À 3 €, son prix réel, je m’y risque­rai plus diffi­ci­le­ment pour juste un trajet (mais avec les gravures propo­sées plus haut, je n’au­rai pas trouvé ça cher). Ça reste toute­fois dans les gammes de prix honnêtes et j’ap­pré­cie beau­coup le fait que l’édi­teur soit trans­pa­rent à l’avance dans ses fiches produits concer­nant la taille du texte en nombre de pages.

    Côté forme, j’ap­pré­cie forte­ment les couver­tures claires de ONLIT. On sait ce qu’on mani­pule sans avoir besoin d’une vignette à taille réelle et c’est un avan­tage certain sur liseuse élec­tro­nique. C’est le seul titre parmi la ving­taine actuel­le­ment sur ma liseuse que je peux iden­ti­fier immé­dia­te­ment dans la liste.

    Dernier point pour l’édi­teur s’il me lit : Ajou­ter une liste de livres ou de recom­man­da­tions en fin de lecture est une très bonne idée… à condi­tion de faire des liens vers chaque titre. Si j’étais exigeant j’in­ci­te­rais même à mettre une petite vignette de la couver­ture et une ou deux lignes de descrip­tion pour savoir de quoi ça parle (sujet, style et taille). Ça ne coûte pas grand chose et ça améliore beau­coup la qualité visible quand on referme le livre.

  • Docu­ment store à recom­man­der

    J’ai un modèle rela­tio­nel très complexe avec des règles métier des plus biscor­nues quand on souhaite relire quelque chose. Par exemple, pour récu­pé­rer le libellé d’un item il faut que je conca­tène plusieurs champs et que je fasse une ou deux condi­tions pour gérer des cas spéci­fiques.

    J’ai peur que ça devienne diffi­cile à gérer et que ça faci­lite énor­mé­ment les erreurs de trai­te­ment à l’ave­nir.

    J’ai envi­sagé les trois solu­tions clas­siques :

    • dénor­ma­li­ser le modèle en stockant à plat certaines données préca­lu­lées dans le SGBDR, mais il y a pas mal de choses où c’est vrai­ment déli­cat, par exemple quand un item contient une collec­tion de données
    • coder des vues complexes et des procé­dures stockées pour auto­ma­ti­ser certaines actions, mais j’ai l’im­pres­sion de dépor­ter mon métier là où ça sera le plus diffi­cile à main­te­nir et à déve­lop­per
    • ou utili­ser un bête stockage orienté docu­ment et lais­ser tomber le rela­tion­nel, qui de toutes façons me sert assez peu sur ces données

    À priori je suis plutôt parti sur la troi­sième solu­tion et j’ai besoin de vos lumières pour choi­sir le datas­tore le plus adapté.

    Voici mes contraintes :

    • Perfor­mant (c’est pour utili­ser en perma­nence au cœur de l’in­fra)
    • Acces­sible faci­le­ment en PHP
    • Stocke des données struc­tu­rées (type json) avec de la hiérar­chie (un docu­ment peut conte­nir une collec­tion par exemple)
    • Le modèle de chaque docu­ment doit être libre ou en tout cas très souple
    • Sait mani­pu­ler une collec­tion de plusieurs millions de docu­ments (d’où la néces­sité des index au point précé­dent)
    • Sur ces millions de doc je peux faire des requêtes de type « par date de mise à jour inverse, unique­ment ceux qui ont un attri­but ‘toto’ à 145 et un attri­but ‘tata’ à 567 » sans avoir à faire un scan de tous les docu­ments à la requête (ce qui implique proba­ble­ment des index)
    • Sait gérer de la haute dispo­ni­bi­lité (par exemple deux serveurs synchro­ni­sés en master-master)
    • Simple à utili­ser et admi­nis­trer
    • Stockage disque (donnée pérenne en cas de plan­tage)
    • Accès réseau (la base et l’ap­pli­ca­tif sont sur des serveurs diffé­rents)

    J’ai aussi des non contraintes :

    • Les écri­tures sont faites en batch, je n’ai pas besoin de tran­sac­tion ou de lock d’écri­ture
    • Je n’ai pas besoin de vali­da­tion, typage, ou contrainte d’in­té­grité
    • Je n’ai pas besoin de tran­sac­tions
    • En cas de plan­tage, j’ac­cepte de perdre quelques minutes de données non écrites (mais pas de plan­ter les anciennes données)
    • J’ac­cepte des latences jusqu’à quelques minutes entre les diffé­rents serveurs synchro­ni­sés
    • Je peux prévoir à l’avance les requêtes que je vais faire (et donc construire des index dédiés)

    Les bonus :

    • Consom­ma­tion mémoire pas trop déli­rante
    • Outil pour faire des dump/restore

    Cassan­dra, Volde­mort, MongoDB et autres joyeu­se­tés, je suis preneur de vos recom­man­da­tions avec expli­ca­tions, ou simple­ment des liens vers des billets qui peuvent m’éclai­rer.

    Merci à vous cher public (j’ai toujours rêvé de dire ça ;)

  • Do Not Track (enfin pas moi, les autres on peut)

    DNT c’est le nom d’une petite entête qui peut être envoyée par votre navi­ga­teur pour deman­der aux éditeurs de sites et services web de ne pas vous tracer et stocker vos données person­nelles. L’idée est sédui­sante, surtout si les éditeurs en ques­tion acceptent de respec­ter cette demande, et c’est bien toute la problé­ma­tique.

    L’im­po­ser à ceux qui n’en veulent pas

    Les éditeurs n’ont bien entendu aucune envie de se passer d’au­tant de données et de possi­bi­li­tés. En même temps ils savent que s’ils ne font rien, un jour le raz le bol pour­rait deve­nir suffi­sant pour qu’on leur mette des bâtons dans les roues de manière durable et plus stricte. Du coup ils acceptent géné­ra­le­ment des chartes ou des méca­nismes d’opt-out, comme autant de soupapes pour satis­faire les plus radi­caux et comme preuves de bonne foi vis à vis des poli­tiques.

    L’enjeu de DNT est là : Tant que le méca­nisme est confi­den­tiel, il sera accepté par certains éditeurs, comme une bonne soupape. Si le méca­nisme devient utilisé massi­ve­ment alors il sera vite mis au rebut car il tuerait toute l’ac­ti­vité. N’im­porte quel prétexte suffi­rait mais il n’y aura même pas besoin d’an­non­cer quoi que ce soit, il suffira de ne pas le respec­ter.

    Mozilla : opt-out

    Mozilla a choisi d’im­plé­men­ter DNT en le lais­sant désac­tivé par défaut pour ne pas déclen­cher cette bombe atomique et tout casser. Charge à chacun d’al­ler dans les préfé­rences pour l’ac­ti­ver manuel­le­ment. Seuls « ceux qui savent » (geeks et utili­sa­teurs avan­cés) iront modi­fier les confi­gu­ra­tions. Mozilla pourra dire que son navi­ga­teur implé­mente DNT alors que celui de Google ne le fait pas, les éditeurs de services auront leur soupape-prétexte pour éviter des risques plus impor­tants, et les geeks très au fait des ques­tions de vie privée auront leur option.

    Ce qui me gêne dans l’équa­tion de Mozilla c’est qu’elle est très bien pour les commu­niqués de presse de tout le monde, mais qu’elle laisse pour compte 95% des utili­sa­teurs du navi­ga­teur dont proba­ble­ment l’es­sen­tiel auraient demandé à ne pas être tracés si on leur avait posé la ques­tion (vous en connais­sez beau­coup qui souhaitent être tracés ?).

    Objec­tif à long terme

    Il y a paraît-il un scéna­rio long terme avec une mise en œuvre progres­sive, et peut être un support de la loi. Fran­che­ment je n’y crois pas une seconde. Les socié­tés de data mining sont un lobby suffi­sam­ment puis­sant et bien orga­nisé pour ne pas se lais­ser prendre dans une telle souri­cière, surtout si elle est publique. Il y aura une fronde dès que ça devien­dra trop poli­tique, et un arrêt du support s’il y a risque d’uti­li­sa­tion plus massive.

    Entre temps Mozilla aura simple­ment joué le jeu de ces socié­tés contre ses propres utili­sa­teurs, leur donnant simple­ment du temps avant le conflit ouvert qui ne pourra qu’ar­ri­ver si on conti­nue la pres­sion.

    Micro­soft : opt-in

    L’al­ter­na­tive n’est pas forcé­ment plus enga­geante. On peut poser la ques­tion à l’uti­li­sa­teur mais ce procédé atteint vite ses limites. C’est très désa­gréable pour l’uti­li­sa­teur et une fois qu’on commence on finit vite par lui deman­der de remplir un vrai formu­laire de police.

    Il ne reste donc qu’à acti­ver DNT par défaut (et lais­ser ceux qui le veulent vrai­ment le désac­ti­ver, mais personne ne le fera), déclen­cher une utili­sa­tion massive, et mettre les éditeurs de service au pied du mur. Il y a toutes les chances que ça signe la mort de DNT mais au moins les choses auront été claires.

    Mais alors ?

    Je serai plutôt parti­san d’échouer vite et bien, pour lais­ser la place à d’autres initia­tives. Ça ne chan­gera peut être rien au final par rapport à la situa­tion de Mozilla, mais nous n’au­rons pas donné aux éditeurs de quoi faire semblant et obte­nir des délais pendant encore deux ans.

    Je ne prétends pas que cette option est forcé­ment meilleure. Je trouve un peu hypo­crite le choix de Mozilla mais même si je n’y crois pas, je respecte leur choix d’es­sayer d’avan­cer par petits pas avec l’es­poir de mettre en place un plan sur le long terme, mais au moins elle a le mérite d’être honnête et d’avoir du sens. Par contre je me refuse à critiquer Micro­soft pour avoir eu le courage de choi­sir la voie directe.