Je stocke parce que je l’ai ecore recherché il y a peu : La garantie obligatoire est de deux ans en Europe, et elle est à supporter par le vendeur, pas par le constructeur, peu importe les conditions mises en avant par le vendeur.
Auteur/autrice : Éric
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Garantie obligatoire de deux ans
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Telenet qui freine officiellement le P2P et la consommation massive
Si vous ne connaissez pas encore plus.net, il faut faire un tour sur leur tableau de gestion de trafic en fonction des offres. Heureusement nous n’en sommes pas encore là en Europe, mais ce qui se profile n’est pas forcément meilleur.
L’exemple de ce que je crains c’est Telenet qui freine officiellement le P2P et la consommation massive. Ça n’a l’air de rien et à la première lecture on pense facilement que la mesure est sage tout en permettant à chacun de partager les ressources en bonne intelligence.
Là où les choses prennent du relief c’est en relisant deux ou trois fois le dernier paragraphe : Telenet nie avoir des problèmes de capacité. Pourtant, l’objet même de la mesure c’est de /partager/ une ressource limitée pour qu’elle soit utilisable à tous. Ça n’a de sens que dans le cadre d’un fournisseur d’accès qui sature.
Facile de cibler les plus gros consommateurs et les offrir en pâture. Maintenant ne serait-il plutôt pas légitime d’attendre que le fournisseur réalise les investissements nécessaires ?
On voit d’ailleurs bien que c’est une question purement commerciale en ce qu’on peut indisposer les autres avec plus de volume tant qu’on paye une offre plus chère.
Le danger est encore plus fort quand on parle de filtrer par protocole ou par application. Qui décide quel trafic est légitime et quel trafic est de trop ? pourquoi ? selon quels critères ?
Pourquoi le « P2P » est-il visé mais pas Skype qui en fait un usage des plus larges ? Pourquoi le P2P et pas la vidéo ? Pourquoi même juge-t-on le P2P illégitime ? Des applications P2P audio concurrentes à Skype seront-elles libres d’accès ou l’exception est-elle propre à Skype ?
Le passé nous a déjà amené des choses bien jolies, avec des opérateurs Internet mobile qui au nom d’une ressource limitée interdisent la voix sur IP mais autorisent hors quota l’accès à la télévision via 3G. Nous avons aussi des opérateurs qui ont nié pendant des années un bridage P2P et qui se sont fait condamner 6 ans après par la justice pour ce même bridage. Les mêmes ont une interconnexion Youtube trop pourrie pour regarder une vidéo en qualité standard mais qui diffusent de la HD avec une QoS bien réglée sur leur VOD. D’autres ont acheté le concurrent de Youtube.
Qui va dire quelle situation est légitime, où est la limite, qui décide quel investissement est raisonnable et quel pourrissement vient d’une volonté de favoriser ses propres services ?
Cela ne résoudra pas tout, mais nous avons plus que jamais besoin que l’Europe mette quelque part une ligne rouge à ne pas franchir. Laisser l’opérateur décider quel protocole, quelle application ou quel usage est légitime, me paraît être bien au delà de la ligne rouge souhaitable.
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Web Performance Daybook Volume 2
J’ai le plaisir de vous annoncer la publication de Web Performance Daybook Volume 2 (aussi disponible en France). Il s’agit d’un recueil d’articles de plus de 30 auteurs autour de la performance web, collectés par Stoyan Stefanov en fin d’année dernière et auquel j’ai eu le plaisir de participer.
Certes, tout le contenu peut être trouvé par Internet mais les bénéfices sont intégralement reversés à la fondation WPO, dont l’objectif est d’aider et financer les projets open source et la recherche autour de la performance web.
Bref, probablement un geste utile autant qu’intéressant.
Si ça fonctionne, nous verrons probablement un volume 1 prendre la suite (avec des articles de l’année précédente, mais toujours intéressants).
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Les grottes de Gettysburg, de Simon Auclair
Et si je vous recommandais un livre ?
Je l’ai déjà fait avec Mirador. Les éditions ONLIT m’ont fait passé d’autres livres numériques depuis. Je vous avoue que sur les trois ouverts je me suis forcé à lire le premier jusqu’au bout mais j’ai abandonné avant la fin sur les deux autres. Je n’ai simplement pas accroché. Difficile d’expliquer pourquoi, même si la naissance d’un mini-moi a du jouer dans mon incapacité à me mettre à ces lectures (j’incite tous ceux qui veulent avoir des enfants à s’habituer avant à dormir par tranches de quinze minutes).
Toujours est-il que l’éditeur a tout de même fait le suivi en me recommandant Les grottes de Gettysburg de Simon Auclair. Vous savez-quoi ? je le recommande à mon tour.
Sur l’histoire et le plaisir de lire, parce que c’est ça l’important
Avec une centaine de pages c’est un de ces formats courts qu’on commence à trouver en numérique. Vous allez vous sentir frustrés si vous attendez un roman bien épais mais – et j’espère que l’auteur prendra ça comme un compliment – c’est une lecture excellente pour un trajet de train.
Cette impression est renforcée par le contenu qui ne demande pas une attention de chaque instant. Pas de nécessité d’attention mais on se laisse facilement transporter. C’est assez intemporel, au point que je me demandais pendant longtemps si l’histoire de situait de nos jours, dans le futur, ou en 1863.
Peu de personnages, une intrigue très réduite et qui ne change pas du début à la fin mais qui réussit tout de même à entretenir ma curiosité jusqu’au bout. On s’enfonce l’air de rien dans la petite folie et les tourments des personnages qui grandissent avec leur enfermement. Je dois être un handicapé des fins, mais le seul vrai reproche sur le contenu est que j’aurai peut être aimé une dernière page un peu plus claire et moins intellectuelle, en ligne avec la simplicité apparente de l’histoire.
J’ai toujours été plutôt réfractaire aux enrichissements et autres illustrations mais du fait du format court et de l’ambiance, j’aurais fortement apprécié cinq à dix illustrations pleine page. Pendant ma lecture j’ai clairement eu à l’esprit les Jules Verne rouge et or et ses gravures noir et blanc au fil des pages. J’aurais voulu avoir ça dans le texte de Simon Auclair, et même en 16 niveaux de gris sur ma liseuse je suis certain que pour une fois ça aurait renforcé le texte et l’ambiance.
Sur tout le reste, parce que ça l’est aussi
Pour la taille, et considérant qu’il a déjà eu une vie papier, vu qu’on trouve des romans au format long vers les 5 euros chez les éditeurs, j’aurai préféré à prix à 2 €. À 2 € j’achète et je suis prêt à « essayer ». À 3 €, son prix réel, je m’y risquerai plus difficilement pour juste un trajet (mais avec les gravures proposées plus haut, je n’aurai pas trouvé ça cher). Ça reste toutefois dans les gammes de prix honnêtes et j’apprécie beaucoup le fait que l’éditeur soit transparent à l’avance dans ses fiches produits concernant la taille du texte en nombre de pages.
Côté forme, j’apprécie fortement les couvertures claires de ONLIT. On sait ce qu’on manipule sans avoir besoin d’une vignette à taille réelle et c’est un avantage certain sur liseuse électronique. C’est le seul titre parmi la vingtaine actuellement sur ma liseuse que je peux identifier immédiatement dans la liste.
Dernier point pour l’éditeur s’il me lit : Ajouter une liste de livres ou de recommandations en fin de lecture est une très bonne idée… à condition de faire des liens vers chaque titre. Si j’étais exigeant j’inciterais même à mettre une petite vignette de la couverture et une ou deux lignes de description pour savoir de quoi ça parle (sujet, style et taille). Ça ne coûte pas grand chose et ça améliore beaucoup la qualité visible quand on referme le livre.
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Document store à recommander
J’ai un modèle relationel très complexe avec des règles métier des plus biscornues quand on souhaite relire quelque chose. Par exemple, pour récupérer le libellé d’un item il faut que je concatène plusieurs champs et que je fasse une ou deux conditions pour gérer des cas spécifiques.
J’ai peur que ça devienne difficile à gérer et que ça facilite énormément les erreurs de traitement à l’avenir.
J’ai envisagé les trois solutions classiques :
- dénormaliser le modèle en stockant à plat certaines données précalulées dans le SGBDR, mais il y a pas mal de choses où c’est vraiment délicat, par exemple quand un item contient une collection de données
- coder des vues complexes et des procédures stockées pour automatiser certaines actions, mais j’ai l’impression de déporter mon métier là où ça sera le plus difficile à maintenir et à développer
- ou utiliser un bête stockage orienté document et laisser tomber le relationnel, qui de toutes façons me sert assez peu sur ces données
À priori je suis plutôt parti sur la troisième solution et j’ai besoin de vos lumières pour choisir le datastore le plus adapté.
Voici mes contraintes :
- Performant (c’est pour utiliser en permanence au cœur de l’infra)
- Accessible facilement en PHP
- Stocke des données structurées (type json) avec de la hiérarchie (un document peut contenir une collection par exemple)
- Le modèle de chaque document doit être libre ou en tout cas très souple
- Sait manipuler une collection de plusieurs millions de documents (d’où la nécessité des index au point précédent)
- Sur ces millions de doc je peux faire des requêtes de type « par date de mise à jour inverse, uniquement ceux qui ont un attribut ‘toto’ à 145 et un attribut ‘tata’ à 567 » sans avoir à faire un scan de tous les documents à la requête (ce qui implique probablement des index)
- Sait gérer de la haute disponibilité (par exemple deux serveurs synchronisés en master-master)
- Simple à utiliser et administrer
- Stockage disque (donnée pérenne en cas de plantage)
- Accès réseau (la base et l’applicatif sont sur des serveurs différents)
J’ai aussi des non contraintes :
- Les écritures sont faites en batch, je n’ai pas besoin de transaction ou de lock d’écriture
- Je n’ai pas besoin de validation, typage, ou contrainte d’intégrité
- Je n’ai pas besoin de transactions
- En cas de plantage, j’accepte de perdre quelques minutes de données non écrites (mais pas de planter les anciennes données)
- J’accepte des latences jusqu’à quelques minutes entre les différents serveurs synchronisés
- Je peux prévoir à l’avance les requêtes que je vais faire (et donc construire des index dédiés)
Les bonus :
- Consommation mémoire pas trop délirante
- Outil pour faire des dump/restore
Cassandra, Voldemort, MongoDB et autres joyeusetés, je suis preneur de vos recommandations avec explications, ou simplement des liens vers des billets qui peuvent m’éclairer.
Merci à vous cher public (j’ai toujours rêvé de dire ça ;)
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Do Not Track (enfin pas moi, les autres on peut)
DNT c’est le nom d’une petite entête qui peut être envoyée par votre navigateur pour demander aux éditeurs de sites et services web de ne pas vous tracer et stocker vos données personnelles. L’idée est séduisante, surtout si les éditeurs en question acceptent de respecter cette demande, et c’est bien toute la problématique.
L’imposer à ceux qui n’en veulent pas
Les éditeurs n’ont bien entendu aucune envie de se passer d’autant de données et de possibilités. En même temps ils savent que s’ils ne font rien, un jour le raz le bol pourrait devenir suffisant pour qu’on leur mette des bâtons dans les roues de manière durable et plus stricte. Du coup ils acceptent généralement des chartes ou des mécanismes d’opt-out, comme autant de soupapes pour satisfaire les plus radicaux et comme preuves de bonne foi vis à vis des politiques.
L’enjeu de DNT est là : Tant que le mécanisme est confidentiel, il sera accepté par certains éditeurs, comme une bonne soupape. Si le mécanisme devient utilisé massivement alors il sera vite mis au rebut car il tuerait toute l’activité. N’importe quel prétexte suffirait mais il n’y aura même pas besoin d’annoncer quoi que ce soit, il suffira de ne pas le respecter.
Mozilla : opt-out
Mozilla a choisi d’implémenter DNT en le laissant désactivé par défaut pour ne pas déclencher cette bombe atomique et tout casser. Charge à chacun d’aller dans les préférences pour l’activer manuellement. Seuls « ceux qui savent » (geeks et utilisateurs avancés) iront modifier les configurations. Mozilla pourra dire que son navigateur implémente DNT alors que celui de Google ne le fait pas, les éditeurs de services auront leur soupape-prétexte pour éviter des risques plus importants, et les geeks très au fait des questions de vie privée auront leur option.
Ce qui me gêne dans l’équation de Mozilla c’est qu’elle est très bien pour les communiqués de presse de tout le monde, mais qu’elle laisse pour compte 95% des utilisateurs du navigateur dont probablement l’essentiel auraient demandé à ne pas être tracés si on leur avait posé la question (vous en connaissez beaucoup qui souhaitent être tracés ?).
Objectif à long terme
Il y a paraît-il un scénario long terme avec une mise en œuvre progressive, et peut être un support de la loi. Franchement je n’y crois pas une seconde. Les sociétés de data mining sont un lobby suffisamment puissant et bien organisé pour ne pas se laisser prendre dans une telle souricière, surtout si elle est publique. Il y aura une fronde dès que ça deviendra trop politique, et un arrêt du support s’il y a risque d’utilisation plus massive.
Entre temps Mozilla aura simplement joué le jeu de ces sociétés contre ses propres utilisateurs, leur donnant simplement du temps avant le conflit ouvert qui ne pourra qu’arriver si on continue la pression.
Microsoft : opt-in
L’alternative n’est pas forcément plus engageante. On peut poser la question à l’utilisateur mais ce procédé atteint vite ses limites. C’est très désagréable pour l’utilisateur et une fois qu’on commence on finit vite par lui demander de remplir un vrai formulaire de police.
Il ne reste donc qu’à activer DNT par défaut (et laisser ceux qui le veulent vraiment le désactiver, mais personne ne le fera), déclencher une utilisation massive, et mettre les éditeurs de service au pied du mur. Il y a toutes les chances que ça signe la mort de DNT mais au moins les choses auront été claires.
Mais alors ?
Je serai plutôt partisan d’échouer vite et bien, pour laisser la place à d’autres initiatives. Ça ne changera peut être rien au final par rapport à la situation de Mozilla, mais nous n’aurons pas donné aux éditeurs de quoi faire semblant et obtenir des délais pendant encore deux ans.
Je ne prétends pas que cette option est forcément meilleure. Je trouve un peu hypocrite le choix de Mozilla mais même si je n’y crois pas, je respecte leur choix d’essayer d’avancer par petits pas avec l’espoir de mettre en place un plan sur le long terme, mais au moins elle a le mérite d’être honnête et d’avoir du sens. Par contre je me refuse à critiquer Microsoft pour avoir eu le courage de choisir la voie directe.
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Être comptable de son temps
Je vous conseille de commencer par la lecture du billet précédent, dont celui-ci est la suite : 2 à 3 heures par jour
En voyant les ingénieurs de SSII remplir des fiches de temps heure par heure, je ne peux m’empêcher de me dire que nous sommes au mieux dans une hypocrisie partagée, plus probablement dans une simple démarche perdant-perdant.
Être comptable
En société de services informatiques on découpe généralement les projets en tâches, chacune estimée en heures. Les heures sont additionnées naïvement et huit tâches d’une heure tiennent tout à fait dans la journée d’un développeur qui travaille 40 heures par semaine.
Le développeur a pour obligation de « saisir ses temps », c’est à dire de saisir heure par heure sur quelle tâche il travaille. Je n’ai jamais vu ces imputations utilisées pour surveiller le travail ou faire du flicage mais la pression négative reste forte : Le développeur doit affecter chaque heure de travail à une tâche. Une tâche qui a reçu suffisamment d’heures de travail doit logiquement être terminée et livrée.
L’équation malsaine heure de travail = heure passée sur une tâche productive devient vite insoluble pour ceux qui sont dans la même situation que moi. On finit toujours par s’arranger, souvent en rendant les imputations en retard mais ça occupe un temps conséquent pour soi et pour le chef de projet qui relance. Ça agace, énerve et épuise tout le monde, et occupe l’esprit à faire des jeux comptables administratifs tout en donnant un sentiment flottant de culpabilité ou de tricherie.
Certains comptent en dixièmes de journée mais c’est presque pire : Comme le chef de projet sait compter, une tâche de 2h est codée 0,25 et on en a quatre dans la journée. La différence c’est qu’il est beaucoup plus difficile de considérer avoir passé les heures qu’il faut et rentrer chez soi en se disant « tant pis, ça prendra plus de temps » (ça fonctionne dans un seul sens, si le développeur termine plus tôt, il n’a pas le droit de partir pour autant, il commence la tâche suivante). Le seul gain c’est d’ajouter un peu plus de pression sur le développeur.
Attentes réalistes, meilleurs résultats
J’ai vu les choses tout autrement après avoir travaillé à Yahoo! On s’affectait l’équivalent de 4 heures de travail par jour uniquement, et personne n’était gêné que d’entendre « je n’ai rien fait ou presque ces deux derniers jours, je n’ai pas été productif » au point de synchro du matin tant que le travail était collectivement fait à la fin du mois.
On peut facilement imaginer que ce serait la porte ouverte à des productivités mensuelles lilliputiennes voire à des abus, mais ça a probablement été la période la plus productive de ma vie de développeur.
La vérité c’est simplement qu’en attendant huit heures de travail par jour, mes autres employeurs ont en réalité diminué ma productivité mensuelle. J’ai passé une dose significative de mon énergie dans les autres entreprises à être comptable et à lutter contre le système.
À la décharge de mes employeurs, j’ai pourtant toujours été dans des situations avantageuses avec des tâches fourre-tout et des positions de force qui m’ont permis d’être peu soumis au même régime que les autres. Je n’ose penser la galère que c’est pour celui qui a un poste de développeur plus classique.
Tenter le 4 heures par jour
L’idée qu’un développeur peut faire huit ou même sept tâches d’une heure dans une journée de huit heures est totalement irréaliste. Dans la réalité ce sont la qualité ou l’épuisement des collaborateurs qui servent de variable d’ajustement, parfois les deux.
Si vous avez des développeurs responsables et motivés, vous pouvez essayer de partir sur des imputations tâche à tâche et heure à heure avec une référence explicite à quatre ou cinq heures productives par jour. Pour lisser les périodes plus ou moins actives il faudra accepter de ne regarder cette métrique qu’en agrégeant par semaine ou par quinzaine. Second point d’attention : il faut que toute la hiérarchie accepte de jouer le jeu, sinon on court à la catastrophe au premier écueil projet.
Ou lâcher prise sur les imputations
Si la situation est moins idéale que ça, si le management risque de ne pas jouer le jeu jusqu’au bout, ou simplement si l’équipe ne pense pas fonctionner sur ce rythme d’un faible nombre d’heures productives par jour, on peut imaginer un scénario plus proche des habitudes :
L’imputation se fait au niveau du projet et pas au niveau de la tâche, avec par blocs d’une journée ou demie journée. Parfois une demie journée n’aura quasiment pas été productive, parfois elle le sera exceptionnellement, mais on ne fera pas de différence : la précision sera globalement suffisante pour le reporting comptable et administratif (le contrôle de gestion, la facturation, l’éventuel crédits impôts-recherche).
De l’autre côté l’avancement projet est fait en mesurant … (attention c’est révolutionnaire) l’avancement du projet, et pas le temps travaillé. Ça semble enfoncer les portes ouvertes mais c’est encore assez rare comme pratique.
Quant au suivi des développeurs eux même c’est un point RH chaque semaine. Ce qu’apporte un développeur à une équipe ne pourra jamais être chiffré en heures de travail ou en nombre de tâches affectées.
Une dernière mise en garde
En plus du rappel du billet précédent, je m’adresse à ceux qui veulent créer des équipes de développeurs compétents, responsabilisés et motivés. Si vous montez consciemment des équipes avec des ouvriers développeurs qui font du travail à la chaîne, passez votre chemin.
Enfin, chacun a son propre mode de fonctionnement. Je me contente de me baser sur le mien et sur ce que j’ai vu autour de moi. Je ne prétends pas que ça fonctionnera pour quiconque d’autre. Par contre je suis convaincu de la nécessité de jeter ou réformer et le système d’imputation des SSII et l’idée qu’on peut mettre pour huit heures de travail dans une journée.
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2 à 3 heures par jour
Quand je développais, je pense que ma moyenne a le plus souvent tourné autour d’une douzaine d’heures de travail productif par semaine. Par « travail productif » j’entends « travailler à la tâche qu’on m’a demandé ». Cette moyenne était même assez irrégulière pour que je me demande si une moyenne mensuelle ne serait pas plus adaptée.
À cette moyenne il faut toutefois ajouter quelques périodes de suractivité dans l’année. Là je faisais peut-être huit à dix heures quasi continues par jour, mais pas forcément quand le projet en avait le plus besoin.
Le reste du temps je papillonnais, pour partie sur des activités techniques mais non nécessaires à la réalisation de mon travail, et pour partie sur des activités techniques, personnelles, voire récréatives.
Le non productif essentiel à la production
Je ne considère pas ce temps passé « à ne rien faire » comme du temps perdu. Il m’était indispensable : Un travail intellectuel nécessite de pouvoir penser à autre chose, d’avoir du recul, de laisser les idées et la vision mûrir dans la tête. Plus que la réflexion, il faut aussi avoir une vision large sur ce qu’on fait et de ce qui se fait hors de son projet, hors des méthodes de sa société, y compris sur d’autres logiciels ou sur d’autres technologies. C’est ainsi qu’on peut résoudre les problèmes efficacement.
Les salons de discussion avec les trolls ou échanges interminables entre développeurs, les centaines (milliers ?) d’heures passer à lire les blogs techniques, les autres centaines à lire les docs ou expérimenter des choses qui n’ont rien à voir avec mon travail en cours… Tout ça s’est révélé d’une valeur inépuisable pour mon travail. J’irai même plus loin en pensant que c’est souvent ce qui a fait la valeur de mon travail par rapport aux autres.
Ces heures ne sont pas « productives », mais elles sont rentables, et pas qu’un peu. J’aurais certes pu travailler six à sept heures par jour, mais j’aurais été beaucoup plus lent sur ces six heures. La production aurait été un peu plus importante mais la qualité aurait aussi été dramatiquement plus basse. Sur un travail intellectuel, la valeur produite n’est pas proportionnelle au temps passé, tout simplement.
Pour la suite, c’est juste le lien suivant : Être comptable de son temps.
Un rappel toutefois : Tout ce qui précède est vrai pour des développeurs autonomes, responsables et motivés. L’organisation du temps d’un consultant ou d’une direction me paraît totalement différente (même si là aussi huit tâches d’une heure ne tiendront jamais dans une journée de huit heures), de même pour des développeurs qui ont besoin d’être pris par la main.
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Choisir sa liseuse – juin 2012
–> Mis à jour pour Noël 2014 <–
La question revient souvent alors je l’écris pour archive. Mes trois recommandations pour une liseuse électronique :
- Les Cybook Odyssey vendues chez Decitre.fr ou Cultura.com (les modèles vendus chez d’autres revendeurs sont parfois à des anciennes versions qui n’ont pas ma préférence). En ce moment la couverture/protection y est offerte, ce qui revient à une réduction de près de 25 €. Les dictionnaires multilingues qui manquaient par rapport à la concurrence sont en béta publique désormais. Deux tests : LesNumériques (la librairie embarquée n’est pas celle testée par LesNumériques) et Aldus
- La Sony PRS-T1, un peu plus chère et sans boutique intégrée (il faudra passer par le site web) mais parfois comme un cran au dessus malgré son design peu moderne. Deux tests : LesNumériques (l’étoile en moins est due au manque de boutique intégrée) et Aldus.
- La Kobo by Fnac noire (je conseille d’éviter la blanche qui sera moins confortable en lecture) si vraiment vous souhaitez passer par Kobo. Elle n’a pas de support audio, pas de bouton physique pour tourner les pages, et pas de dico français.
Les trois sont des bonnes machines, pratiques, avec un bon rendu, et vous ne regretterez pas votre achat. Une fois passé au livre numérique avec ces appareils, vous ne vous en passerez plus. Pour être complet : je suis partie prenante (et donc peu objectif) dans la première alternative ; je ne peux que vous encourager à choisir la Cybook Odyssey chez un de ces deux libraires.
Dans tous les cas, si vous avez le choix, choisissez du noir, qui donnera un meilleur contraste ressenti et reflètera moins la lumière sur les bords. La différence ne saute peut être pas aux yeux tout de suite, mais faites moi confiance sur ce point là.
Dans tous les cas, évitez la Kindle sauf si vous vous moquez de la pérennité de vos achats et de pouvoir importer des contenus standard venant d’ailleurs. Le problème est le même que pour vos applications iPhone : le jour où vous passez à un téléphone autre qu’Apple, vous perdez tout ce que vous avez acheté. Techniquement il est certes possible d’acheter ses livres hors du Kindle Store et éventuellement de les convertir avant envoi sur le Kindle mais ça risque vite de devenir pénible, en plus d’avoir des résultats parfois imparfaits. On pense toujours que ce n’est pas grave et on pleure quand il est trop tard : Vous êtes prévenus.
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Livre sur les performances cherche famille d’accueil
J’ai commencé un long projet il y a plus de trois ans de cela : un livre sur le temps de réponse des sites web. Le projet a rapidement avancé, avec 150 pages A4 rédigées et relu. C’est la moitié de l’objectif du sommaire, ou à peine plus, mais c’est déjà le volume d’un bon petit livre technique. C’est certainement de l’égo mal placé, mais je pense encore que le contenu est riche, de qualité, et n’a pas vraiment d’équivalent, même en anglais.
Le projet stagne toutefois depuis deux ans avec un avancement entre la moitié et les deux tiers. Écrire un livre technique c’est un projet à plein temps sur plusieurs mois, surtout que j’ai tendance à vouloir être exhaustif. J’ai toujours eu un métier à plein temps à côté et des événements professionnels et personnels réguliers ont fait que je n’ai pas pu y consacrer le temps nécessaire. Ces derniers temps mon métier s’est de plus totalement éloigné de la performance des sites web, ce qui rend difficile l’investissement personnel et la motivation nécessaires.
J’ai tenté de trouver des co-auteurs pour relancer le projet mais chacun a aussi ses propres projets et un manque de temps. Je n’ai pas su trouver les bonnes personnes, ou elles n’ont pas pu dégager le temps pour s’y mettre.
Au final j’ai un contenu qui me semble de bonne qualité mais incomplet qui dépérit avec le temps. Il finira pas ne plus être suffisamment à jour, et ne servir à personne. Voir mourir ce bébé m’attriste, j’aimerai l’éviter.
Voilà où j’ai besoin de vous : trouver une famille d’accueil à cet ouvrage, une personne un groupe ou une société qui complète les chapitres non écrits, remette à jour ceux qui le sont déjà, et qui en fasse quelque chose. Je suis ouvert à toutes les propositions sérieuses. Mes critères sont les suivants, par priorité :
- Je tiens à la qualité du contenu. S’il est repris et qu’il évolue, je tiens à ce que ce soit par ou sous la surveillance de gens sérieux et compétents sur le sujet
- Ceux qui reprennent le projet souhaitent y investir un temps suffisant, sinon une éventuelle reprise n’aura aucun intérêt
- Je souhaite que mon nom reste crédité sur le contenu, et tant que le contenu initial reste significatif dans l’ouvrage final, que ce crédit soit à titre de (co-) auteur principal
- Pour mon égoïste satisfaction personnelle, j’aimerai beaucoup que l’ouvrage finisse publié sur papier (un éditeur est intéressé à priori, « il suffit de »)
- S’il y a une utilisation commerciale, directement ou indirectement, sauf exception je souhaite une rémunération raisonnable à hauteur de ma contribution au résultat final
Là dessus vous pouvez envisager à peu près ce que vous voulez. N’hésitez pas à faire suivre à ceux que ça peut intéresser.