Auteur/autrice : Éric

  • Courage poli­tique

    Polé­mique sur quelqu’un de mon camp : si c’est faux ou défen­dable, j’es­saie de le défendre ; sinon, j’es­saie de me taire.

    Les vieilles pratiques ont la vie dure puisqu’on trouve ces archaïsmes même chez ceux qui militent pour une refonte des pratiques.

    Le point posi­tif c’est effec­ti­ve­ment de ne pas aller jusqu’à l’ex­cès de défendre l’in­dé­fen­dable unique­ment parce que le concerné est du même groupe ou parti. On peut cepen­dant voire le coro­laire : Que quelqu’un trouve ça posi­tif de l’ex­pri­mer c’est que ça ne va pas de soi dans le milieu. Rien que ça est hallu­ci­nant.

    Mais surtout, il ne serait pas temps de consi­dé­rer que faire de la poli­tique c’est amener des idées plutôt que son propre camp au pouvoir ? Trai­tez moi de naif, mais à la limite le poli­tique honnête devrait être celui qui préfère voir le parti adverse arri­ver au pouvoir avec ses idées plutôt que voir arri­ver au pouvoir son propre parti mais sans ses idées.

    La poli­tique qui consiste à être soit posi­tif soit neutre quand c’est dans son camp et soit néga­tif soit neutre quand ça vient du camp adverse, c’est loin de pouvoir récon­ci­lier le peuple avec ses insti­tu­tions.

    C’est aussi cette façon de faire qui laisse un parle­ment « chambre d’en­re­gis­tre­ment » et qui laisse passer tant d’hor­reurs simple­ment parce qu’elles ont été porté par un gouver­ne­ment du même parti que la majo­rité.

    Et si on se risquait à d’autres pratiques et que (atten­tion c’est révo­lu­tion­naire) on disait ce qu’on pense réel­le­ment ?

    Note : Pour que ce ne soit pas mal inter­prété : Je réagis à partir d’un message parti­cu­lier mais ma réflexion n’est pas ciblée sur cette personne, elle est plus globale.

  • Un peu de courage sur les formu­laires

    La fainéan­tise est une superbe qualité pour un infor­ma­ti­cien. C’est ce qui fait que l’in­for­ma­ti­cien est capable de coder 20 minutes un script pour lui auto­ma­ti­ser une tâche qui prend 5 minutes de boulot tous les mois.

    Main­te­nant parfois c’est abusé, et c’est trop souvent le cas sur les formu­laires.

    [saisir le ] nom utilisé lors de votre commande en majuscule et sans accent [et] le téléphone fixe actuel

    Sans rire, préci­ser « en majus­cules et sans accents » en gras c’est que le problème a été repéré lors de la concep­tion du formu­laire, ou que les retours clients en assis­tance télé­pho­nique ont été assez impor­tants pour justi­fier la modi­fi­ca­tion du texte.

    Dans ce cas, vous ne croyez pas que la saisie devrait être libre ? À votre appli­ca­tion de mettre en majus­cules et de reti­rer les accents si ça lui chante, mais ne faites pas faire votre boulot à l’uti­li­sa­teur.

    Le pire c’est pour le numéro de télé­phone parce que je l’ai vu dans *tous* les formu­laires d’opé­ra­teurs télé­pho­nie et inter­net. Le champ est bloqué à dix carac­tères, donc un numéro de télé­phone sans espaces.

    Bon, c’est juste agaçant à la saisie, mais c’est surtout inuti­li­sable au copier-coller car quasi­ment tout le reste de la France utilise des espaces comme sépa­ra­teur. C’est donc à l’uti­li­sa­teur d’al­ler copier-coller le numéro dans un éditeur de texte pour reti­rer les espace et le copier-coller à nouveau dans le formu­laire.

    Fran­che­ment, le déve­lop­peur n’avait pas la capa­cité de reti­rer lui même espaces et ponc­tua­tion côté serveur ? Ça coutait vrai­ment trop cher ?

    Déve­lop­peurs : Soyez fainéants, mais ne faites pas faire votre boulot par vos utili­sa­teurs !

  • CGV Fibre SFR

    Je dois être un des seuls idiots à lire en détail toutes les CGV et tous les contrats sous­crits. On voit d’ailleurs que ce n’est pas fait pour parce que quand je prends le temps de les lire, ma session expire inévi­ta­ble­ment et je dois recom­men­cer la commande de zéro à chaque fois (mais bien entendu le lien vers les CGV n’est visible qu’à la dernière étape).

    En vue d’une sous­crip­tion à l’offre de fibre SFR j’ai parti­cu­liè­re­ment cher­ché dans leurs CGV quel était l’en­ga­ge­ment en terme de bande passante. Le résul­tat est surpre­nant : Il y a plein de clauses spéci­fiques à l’ADSL pour se déga­ger des faibles débits mais côté fibre il y a juste un para­graphe qui rappelle que les débits réseau ne peuvent être garan­tis vis à vis de tiers sur Inter­net. Il n’y a même pas de para­graphe parlant d’obli­ga­tion de moyen ou de raisons poten­tielles pour un débit plus faible qu’an­noncé. Sauf si j’ai loupé un épisode, ils sont bel et bien contrac­tuel­le­ment tenus de four­nir le débit annoncé et pas 1 Mb/s de moins, au moins jusqu’à leur coeur réseau.

    Mais j’ai trouvé aussi des passages surpre­nants ou agaçants :

    L’opé­ra­teur pourra être contraint d’in­ter­rompre de façon excep­tion­nelle le Service pour effec­tuer des travaux de main­te­nance, d’amé­lio­ra­tion, d’en­tre­tien, de renfor­ce­ment, de réamé­na­ge­ment ou d’ex­ten­sion des instal­la­tions de son réseau. Ces inter­rup­tions seront notifiées via www. sfr.fr au mini­mum 24 heures avant qu’elles n’in­ter­viennent sauf lorsqu’elles auront un carac­tère d’ur­gence.

    Si jamais SFR fait des opéra­tions de main­te­nance ou d’évo­lu­tion du réseau sans vous préve­nir 24 heures avant, sauf carac­tère d’ur­gence, ils sont hors contrat. Personne ne leur en deman­dait autant, et je doute qu’ils aient jamais prévenu quiconque de leurs opéra­tions réseaux.

    Le Client s’en­gage à utili­ser le Service en bon père de famille

    Fran­che­ment, je croyais qu’on en avait fini avec ces idio­ties de bon père de famille ? Et puis fran­che­ment, en plus d’être super floue et de ne rien auto­ri­ser ou inter­dire préci­sé­ment, pour la formu­la­tion très patriar­cale (ou sexiste, comme vous voulez).

    [ne pas utili­ser le service d’une manière] qui contre­vienne à l’ordre public et aux bonnes mœurs, notam­ment par l’in­clu­sion d’élé­ments tels que, sans que cette liste ne soit exhaus­tive ou limi­ta­tive, des éléments à carac­tère porno­gra­phique, de proxé­né­tisme ou de pédo­phi­lie, ou encore à carac­tère violent, le contenu étant suscep­tible d’être vu par des mineurs ;

    La phrase est trop complexe mais si vous lisez bien, au milieu du proxé­né­tisme et de la pédo­phi­lie, on vous inter­dit d’uti­li­ser la connexion Inter­net pour du contenu porno­gra­phique (aie ma liberté) ou à carac­tère violent (là il y a du boulot). Ça devient exagé­ré­ment abusif, en plus de ne proba­ble­ment pas tenir une seconde devant un juge. Et puis, c’est oublier que The Inter­net is for Porn.

    Si le Client est une personne physique, agis­sant à des fins privées, il s’en­gage à utili­ser le Service pour ses besoins propres dans le cadre d’un usage stric­te­ment privé et person­nel. Il s’en­gage en parti­cu­lier à n’uti­li­ser les Maté­riels qu’à desti­na­tion de ses propres équi­pe­ments, les Maté­riels ne pouvant en aucun cas être utili­sés, direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, pour permettre à un tiers de bénéfi­cier du Service.

    Pas d’amis sur votre wifi sinon gare ! Je comprends la volonté d’évi­ter qu’une connexion Inter­net de parti­cu­lier devienne une borne d’ac­cès publique (en terme de consom­ma­tion ce n’est pas la même chose) mais là c’est du délire d’avo­cat. La restric­tion est d’au­tant trop forte que de l’autre côté ils acceptent que ces mêmes connexions soient utili­sées à des fins profes­sion­nelles et parta­gées aux diffé­rents sala­riés.

    Et pour finir, même si ce n’est pas une surprise, je suis dégouté par le poli­tique­ment correct qui fait que le FAI doive insé­rer à plusieurs endroits dans ses propres contrats que parta­ger des conte­nus sous droit d’au­teur c’est mal.

  • Travailler un CV

    J’avais fait un retour sur les lettres de moti­va­tion il y a quelques temps, il est temps d’en faire un sur les CV de jeunes diplô­més (ou demandes d’ap­pren­tis­sage).

    Comme la fois précé­dente, toutes les recom­man­da­tions que je fais n’ont que la valeur que vous y appor­tez. Elles ne repré­sentent que mon avis, en fonc­tion de ce que je cherche et de mon expé­rience. D’autres peuvent penser autre­ment, à vous de faire le tri.

    Les règles de base

    Le recru­teur doit voir les éléments impor­tants en dix secondes et faire la diffé­rence entre votre profil et celui d’un autre. Il faut donc élaguer tout ce qui n’est pas impor­tant, pour mettre en valeur ce qui l’est. Il ne s’agit pas d’être exhaus­tif.

    Sur ce qui est impor­tant, vous devez appor­ter assez de détail pour que le recru­teur puisse diffé­ren­cier votre profil d’un autre. Si votre CV pour­rait avoir été écrit par votre voisin ou votre cama­rade de promo, il a peu de chance d’être retenu et n’est proba­ble­ment pas perti­nent. Vous avez forcé­ment quelque chose qui vous diffé­ren­cie de votre voisin : trou­vez quoi.

    Adap­tez votre CV à chaque propo­si­tion. Mettez en avant vos points forts par rapport à la société, au projet ou à l’an­nonce ciblée. Ce n’est pas tant pour y mettre ce que le recru­teur attend que pour l’ai­der à indi­vi­dua­li­ser rapi­de­ment en quoi vous corres­pon­dez à sa recherche.

    Enfin, expri­mez clai­re­ment ce à quoi vous aspi­rez. Un titre de « déve­lop­peur » ne dit pas grand chose. Vous cher­chez proba­ble­ment « déve­lop­peur web sur des projets mobiles » ou « déve­lop­peur web dans le commerce élec­tro­nique », ou quoi que ce soit d’autre.

    Si vous ne savez pas ce que vous voulez faire, réflé­chis­sez avant de postu­ler. En tant que recru­teur j’ap­pré­cie forte­ment d’avoir même une ou deux phrases en dessous du titre pour mieux cerner ce que vous cher­chez et ce à quoi vous aspi­rez dans les prochaines années. Un sous titre « aspire à une évolu­tion en expert tech­nique » ou « aspire à une évolu­tion en gestion de projet fonc­tion­nelle » aide beau­coup le recru­teur à quali­fier votre profil.

    Pas de mise en forme « graphique »

    Un bon CV noir et blanc avec une mise en page espa­cée et bien orga­ni­sée a beau­coup plus de chance de rete­nir l’at­ten­tion que tous les CV origi­naux que vous pour­riez imagi­ner. Visez l’ef­fi­ca­cité.

    Ne vous essayez pas au design sur le CV. Souvent ça ne passe pas une fois imprimé en noir et blanc, les contrastes sont souvent contes­tables, les blocs ne sont pas où on les attend, et tout simple­ment le CV quasi­ment toujours plus diffi­cile à lire. Les rares fois où ce design ne gêne pas, vous vous confron­te­rez simple­ment aux goûts du recru­teur qui ne sont pas forcé­ment les même que les vôtres.

    Vous pouvez faire une excep­tion si vous êtes graphistes ou si vous postu­lez à un emploi créa­tif, mais je me demande si accom­pa­gner le CV d’un port­fo­lio ne serait pas plus effi­cace de toutes façons.

    Pour le même prix : pas d’usage de l’ita­lique pour des infor­ma­tions impor­tantes, usage très modéré du gras en dehors des titres, pas de titres verti­caux, pas de photo. Si vous tenez à la photo il faut qu’elle soit avec un bon contraste, non défor­mée, de bonne qualité, et qu’elle soit cadrée un peu plus large qu’un « cheveux – menton » pour ne pas faire photo de carte d’iden­tité.

    Mettez en avant les deux expé­riences prin­ci­pales

    Le CV est fait pour permettre au recru­teur de sélec­tion­ner les personnes et prendre un juge­ment rapide. Il vous rencon­trera ensuite pour détailler avec vous qui vous êtes et ce que vous avez fait.

    Un profil expé­ri­menté met en géné­ral 3 ou 4 expé­riences en lumière sur un CV d’une page. N’en mettez pas plus. Deux expé­riences signi­fi­ca­tives détaillées c’est large­ment suffi­sant pour un jeune diplômé. Mettez celles qui vous semblent les plus perti­nentes ou les plus en adéqua­tion avec le projet profes­sion­nel que vous voulez mettre en œuvre. Et relé­guez le reste à une simple mention d’une ligne en bas de vos expé­riences. Si vous avez fait assez de choses perti­nentes, il est même possible de fusion­ner plusieurs expé­riences en une ligne (surtout les travaux saison­niers).

    Fonc­tion A – Société A – date
    xxxxxxxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxxxxxxx
    xxxxxxxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxxxxxxx
    xxxxxxxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxxxxxxx

    Fonc­tion A – Société A – date
    xxxxxxxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxxxxxxx
    xxxxxxxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxxxxxxx
    xxxxxxxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxxxxxxx

    Stage de première année – déve­lop­pe­ment – date
    Travail saison­nier – ouvrier – étés 1999 à 2003
    Anima­teur en centre de vacances – date
    Projet scolaire en équipe – PHP – date

    Sachez cibler vos compé­tences

    De même, il n’est pas forcé­ment utile de faire l’in­ven­taire à la Prévert de toutes les tech­nos touchées en école ou en stage. C’est tota­le­ment inutile pour le recru­teur. Soyons francs : Quand la techno souhai­tée se retrouve dans une liste de 20 autres, c’est quasi­ment comme si elle n’était pas mention­née. Mettez en avant ce que vous souhai­tez faire, en étant même plus précis que vous ne le seriez norma­le­ment, avec des noms d’ou­tils utili­sés dans ce cadre.

    Le reste ça se met un peu en vrac en petit. Ne mention­nez même pas les logi­ciels qui n’ont aucun inté­rêt dans le poste que vous visez ou qui sont évident : Pas de Excel ou Photo­shop si vous visez un poste d’in­gé­nieur déve­lop­pe­ment dans des équipes consé­quentes (mais peut être utile si vous visez un poste de déve­lop­peur à tout faire seul tech­ni­cien dans une petite struc­ture).

    Le recru­teur doit voir d’un coup d’œil ce qui est impor­tant pour vous et pour le poste (et oubliez la mode des petites étoiles ou notes pour quali­fier votre niveau de compé­tence par techno).

    Déve­lop­pe­ment web PHP : PHP 5.4, Magento, Zend Frame­work 2.0, MySQL 5.1
    Capa­cité à utili­ser d’autres frame­works, outils et bases de données
    Aussi utilisé : CSS, HTML 5, XML, jQuery, Joomla, Flash

    Ne gardez que les forma­tions utiles

    Les mêmes recom­man­da­tions s’ap­pliquent à toutes les sections. Si vous avez un master, la mention de votre lycée est proba­ble­ment inutile. Il n’est même pas perti­nent d’y mettre votre BAC si vous n’avez pas eu des résul­tats excep­tion­nels (et encore moins de préci­ser la mention). Si vous vous êtes égarés sur des filières diffé­rentes ou si le recru­teur risque de se poser la ques­tion de « tiens, il y a un trou de dates », mettez juste une ligne sans détail en bas de la section, ça ira très bien. J’ai tendance à propo­ser de ne mettre que l’an­née de diplôme, mais c’est à vous de voir.

    Master en ingé­nie­rie logi­cielle, Univer­sité du Nica­ra­gua, 2012
    forma­tion très axée sur le travail en équipe et la réali­sa­tion tech­nique ; domi­nante en tech­no­lo­gies web avec une option pous­sée sur les problé­ma­tiques de sécu­rité

    Licence à l’étran­ger, Unive­risté de Milan, Italie, 2010
    xxxxxxxx descrip­tion xxxxxxxx

    Forma­tion en paral­lèle xxxxx de xxxx en 2009
    Première année de licence en méde­cine, 2006
    Certi­fi­ca­tion du niveau d’an­glais xxxxxx, 200X

    Oubliez ce qui n’a pas d’in­té­rêt

    Conti­nuez à élaguer sur les sections annexes. Savoir que vous avez le permis B n’a de sens que si vous risquez d’être amené à vous en servir par exemple.

    La section loisir n’a d’in­té­rêt qu’à voir si vous avez une passion ou qui vous êtes. Que vous alliez au cinéma, que vous sortiez entre amis ou que vous ayez fait du judo il y a 5 ans n’a aucune valeur ajou­tée.

    Indiquez si pour vous la musique est impor­tante dans votre vie et que vous en faites depuis 10 ans. Par contre, même si c’est vrai­ment une passion, ne nommez pas 15 instru­ments diffé­rents ou l’in­té­gra­lité des pays dans lesquels vous avez voyagé.

    Si vous passez tous les étés faire des camps scouts, de la voile en mer, ou des voyages à l’étran­ger, le préci­ser peut permettre d’en­ga­ger la discus­sion avec le recru­teur plus tard ou de montrer que vous avez aussi une vraie vie en dehors du boulot, mais n’en faites pas un détail.

    J’ai tendance à penser qu’il vaut mieux ne pas avoir du tout de section annexe que d’y mettre des choses bateau et inutiles.

    Détaillez vos expé­riences prin­ci­pales

    Inver­se­ment, mettez en plus sur ce qui est impor­tant. N’hé­si­tez pas à vrai­ment détailler ce que vous avez fait, avec qui et dans quel contexte sur l’ex­pé­rience qui vous semble la plus impor­tante pour le recru­teur. Savoir si vous étiez auto­nome, dans une équipe de 3 ou dans une équipe de 30 a de l’im­por­tance. Savoir que vous avez fait du déve­lop­pe­ment PHP / Javas­cript ça en dit bien trop peu.

    Sur votre forma­tion prin­ci­pale, détaillez les options ou domi­nantes inté­res­santes, si c’est une forma­tion géné­ra­liste ou d’ex­per­tise, pratique ou théo­rique, etc. C’est d’au­tant plus vrai main­te­nant qu’il y a 150 filières diffé­rentes avec des noms pas toujours très signi­fi­ca­tifs du conte­nus.

    Déve­lop­pe­ment en binôme avec un ingé­nieur sur une inter­face d’ad­mi­nis­tra­tion d’un site de commerce élec­tro­nique basé sur Magento avec PHP 5.4. Ajout de fonc­tion­na­li­tés en auto­no­mie à partir d’un cahier des charges client. Adap­ta­tion de la mise en page pour accès via un smart­phone (respon­sive design). Travail dans une équipe de 10 personnes.

    Recherche sur les possi­bi­li­tés de réali­sa­tion d’une appli­ca­tion mobile basée sur les tech­no­lo­gies web HTML 5 plutôt qu’une appli­ca­tion native iOS. Réali­sa­tion d’un proto­type. Travail en auto­no­mie puis présen­ta­tion aux équipes internes pour retour d’ex­pé­rience. Docu­men­ta­tion du proto­type pour la base de connais­sance interne.

    Mais surtout, si vous avez parti­cipé à un projet person­nel qui présente bien, indiquez le. Si vous parti­ci­pez à des postes de secours, si vous êtes actifs dans une asso­cia­tion loi 1901 – et parti­cu­liè­re­ment si vous y avez des respon­sa­bi­li­tés, si vous avez parti­cipé à l’or­ga­ni­sa­tion d’une mani­fes­ta­tion, si vous avez contri­bué à un projet open source – même si c’est de la docu­men­ta­tion, si vous publiez sur un blog tech­nique régu­liè­re­ment,  (et parti­cu­liè­re­ment si vous y avez des respon­sa­bi­li­tés), marquez le !

    Vos expé­riences non profes­sion­nelles sont impor­tantes

    Avoir monté un événe­ment, parti­cipé à des projets asso­cia­tifs ou huma­ni­taires, ou pris la prési­dence d’une asso­cia­tion montre une impli­ca­tion et des prises de respon­sa­bi­li­tés bien plus impor­tantes que pas mal de stages.

    N’hé­si­tez-pas non plus à mettre des liens si ça vous semble présen­table.

    Enfin, ne soyez pas trop humbles sur votre niveau en langue. D’autres se vante­ront et il sera diffi­cile de faire le tri. J’uti­lise les réfé­rences suivantes :

    Ne soyez pas trop humbles sur votre niveau en langue

    • Bilingue : vous vous expri­mez sans fautes, avec un accent correct (mais pas forcé­ment parfait) et de manière fluide.
    • XX courant : vous savez rédi­ger des docu­ments et/ou faire des présen­ta­tions en langue étran­gère ; éven­tuel­le­ment avec des fautes et mauvais accent à l’oral mais un rédac­tion­nel correct à l’écrit ; avec un voca­bu­laire courant
    • XX conver­sa­tion­nel, pratique, profes­sion­nel : vous savez comprendre et vous faire comprendre correc­te­ment ; même si c’est avec des fautes, avec un mauvais accent ou un voca­bu­laire limité. Si le conver­sa­tion­nel est suffi­sam­ment fluide et que le recru­teur ne vous fera proba­ble­ment pas faire de rédac­tion­nel public ou de présen­ta­tion en anglais, on peut envi­sa­ger d’in­diquer « courant » (si vous voyez vos films et séries en VO, vous en êtes proba­ble­ment au moins là)
    • XX tech­nique : vous savez lire des docu­men­ta­tions et faire des emails sur des sujets tech­niques, et éven­tuel­le­ment discu­ter avec un homo­logue en anglais même si c’est avec diffi­cul­tés
    • XX écrit / parlé : niveau scolaire type bac
    • XX scolaire : vous étiez au niveau bac ou infé­rieur et n’avez pas pratiqué depuis long­temps, mais vous vous sentez de vous y mettre
    • Notions : vous n’y compre­nez quasi­ment rien, vous indiquez juste que vous en avez fait

    Il ne faut pas suréva­luer mais le clas­sique « écrit / parlé » a une signi­fi­ca­tion bien plus néga­tive que « je sais parler et écrire dans cette langue ».

  • Ken Robin­son says schools kill crea­ti­vity

    Les confé­rences TED sont une source inépui­sable de réflexion. Pour vingt minutes, vous avez le droit de penser un peu diffé­rem­ment et d’écou­ter quelqu’un qui sait parler sur un sujet inté­res­sant. Sur Youtube les vidéos sont sous-titrées et sur l’ap­pli­ca­tion Android on vous propose de télé­char­ger les vidéos ou l’au­dio pour lecture hors ligne.

    Il y a peu j’ai écouté Ken Robin­son concer­nant la créa­ti­vité et l’édu­ca­tion. C’est un peu en marge de son discours mais j’ai trouvé un écho dans l’idée que l’école bride notre créa­ti­vité à cause de son juge­ment de l’er­reur.

    On nous entraine  à hiérar­chi­ser les gens en fonc­tion du nombre de leurs échecs et réus­site. Le résul­tat l’ac­qui­si­tion d’une peur de l’er­reur, et d’une rete­nue qui nous empêche de penser « out of the box » ou de propo­ser quelque chose de nouveau.

    Si on veut redon­ner le goût d’en­tre­prendre et de l’in­no­va­tion, plutôt que d’es­pé­rer des finan­ce­ments d’état dans tous les sens, c’est peut être par là qu’il faut commen­cer :

    Si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réus­sir

    Ken Robin­son says schools kill crea­ti­vity (vidéo)

  • Pourquoi du très haut débit

    Je pour­rai sortir l’usage du futur, l’ex­plo­sion vidéo haute défi­ni­tion, le stockage en ligne de tous ses fichiers mais ce serait viser à côté.  Le très haut débit c’est beau­coup plus simple et ça ne demande pas d’ima­gi­ner le futur.

    Le très haut débit c’est pouvoir parta­ger 5 photos prises avec son appa­reil récent en appuyant juste sur « envoyer ». Actuel­le­ment il faut soit attendre une dizaine de minutes devant le PC soit utili­ser un logi­ciel de trai­te­ment d’images pour les redi­men­sion­ner et bais­ser le poids avant d’en­voyer. Bref, « faire de l’in­for­ma­tique ».

    Le très haut débit c’est pouvoir rece­voir un PDF en pièce jointe instan­ta­né­ment sans avoir à attendre qu’il se charge pendant une à deux minutes. C’est avoir une occu­pa­tion qui est « lire le compte rendu du syndic » plutôt que « gérer ses mails ».

    Le très haut débit c’est lais­ser Windows se mettre à jour auto­ma­tique­ment au lieu de devoir subir la mise à jour en voyant tout ralen­tir pendant deux heures, voir en devant attendre le soir que tout finisse de télé­char­ger avant d’éteindre le PC.

    Le très haut débit c’est lais­ser son iPad se synchro­ni­ser avec iCloud sans surprise « oups, cette chan­son là n’était pas encore synchro­ni­sée, je l’ai sur le mac mais pas sur l’iPad ».

    Les geeks n’ont pas tant besoin de très haut débit, ils sont de toutes façons en perma­nence connec­tés et ont l’ha­bi­tude des trai­te­ments en tâche de fond. Le très haut débit c’est pour tous les autres, qui n’ont pas envie de « faire de l’in­for­ma­tique », ceux qui n’y comprennent rien et qui sont perdus dès qu’il faut penser à la synchro­ni­sa­tion, réflé­chir au poids des fichiers à trans­fé­rer ou attendre l’or­di­na­teur pendant qu’il fait ce qu’on attend de lui. Le propre du très haut débit c’est juste­ment de ne pas avoir à savoir quel débit on a, à quoi ça sert.

    Si quelqu’un vous dit qu’il n’aime pas l’in­for­ma­tique et n’a pas besoin de très haut débit car il ne consomme quasi­ment rien, c’est proba­ble­ment lui qui en béné­fi­ciera le plus.

    Un jour je vous parle­rai aussi des PME, pour qui du très haut débit pas cher est une source d’in­no­va­tion et une révo­lu­tion dans les portes qui s’ouvrent, mais ça c’est pour un autre jour.

  • La fibre en France, cette blague

    La fibre fait parler en France, mais aussi à l’étran­ger. Ici la fibre on consi­dère que c’est 100 Mb/s en descen­dant (ce que vous télé­char­gez depuis Inter­net) mais des débits ridi­cules en montant (ce que vous envoyez vers Inter­net).

    Débits montants ridi­cules

    Numé­ri­cable et la multi­tude de FAI qui ne font que repro­po­ser l’offre Nume­ri­cable avec un autre bran­ding offrent (atten­tion les yeux) 5 Mb/s en montant. Là où ça devient marrant c’est que 5 Mb/s c’est le strict mini­mum pour avoir réel­le­ment 100 Mb/s dans l’autre sens. Pour peu que vous fassiez plein de petits télé­char­ge­ments plutôt qu’un gros, ce sont les 5 Mb/s qui vont vous limi­ter, par les 100 Mb/s.

    Oubliez l’idée d’avoir des vrais usages décen­tra­li­sés ou de trans­fé­rer le contenu de votre carte mémoire d’ap­pa­reil photo à votre famille : Il faudra sélec­tion­ner les photos et poten­tiel­le­ment les réduire un peu avant envoi. S’il s’agit de trans­fé­rer votre film de vacances, il s’en­verra à vitesse réelle (une heure d’en­re­gis­tre­ment = une heure d’en­voi).

    Débit montant: Orange:10Mb/s, SFR:50Mb/s, Bouygues:5Mb/s, Numericable:5Mb/s, Free:50Mb/s

    Orange et SFR dans leur offre stan­dard font à peine mieux avec 10 Mb/s (il faut prendre l’offre « evolu­tion » pour avoir droit aux 50 Mb/s présen­tés au dessus).

    Il est inté­res­sant de noter qu’O­range propose une offre 100 Mb/s symé­triques pour 10 € de plus par mois mais qu’il faut bien lire les petites lignes. Déjà ce débit est symé­trique mais pas simul­tané : Il n’est pas possible d’at­teindre simul­ta­né­ment la limite en montant et en descen­dant. Au final c’est du 50 Mb/s symé­trique qu’on a. Mais surtout le volume de données est plafonné à 1 To mensuels. Le plafond est élevé, proba­ble­ment jamais atteint par pas mal de monde, mais il ne repré­sente quand même que 22 heures d’uti­li­sa­tion à plein régime. Diffi­cile de trou­ver la limi­ta­tion légi­time pour une option payante quand elle est présen­tée ainsi.

    Débits pratiques

    Note de mise à jour : J’ai retiré l’ana­lyse des débits médians réels, suite aux remarques (avec raison) sur le fait que les mesures et leur contextes sont beau­coup trop contes­tables pour en tirer des conclu­sions, notam­ment sur les condi­tions et le maté­riel côté usager. Les graphiques restent acces­sibles sur le le baro­mètre de lafibre.info et même si les contes­taires ont raison sur le prin­cipe, ces débits médians me semblent quand même suffi­sam­ment signi­fi­ca­tifs pour penser que tout n’est pas pas forcé­ment lié à l’ins­tal­la­tion de l’usa­ger.

    Les débits montants du meilleur décile des offres 50 Mb/s ou plus montent eux aux alen­tours de 80 Mb/s, sauf Free qui est telle­ment au dessus que l’ou­til est peut être la source de la satu­ra­tion, ce qui veut dire que les opéra­teurs auto­risent plus que ce que prévoient les enga­ge­ments contrac­tuels.

    Sur les offres avec débit contrac­tuel­le­ment limité à 10 Mb/s ou moins, par contre, cette limi­ta­tion est réel­le­ment appliquée. Raison de plus pour ne pas adhé­rer à ces offres.

    Que ceux qui profitent de débits supé­rieurs à l’en­ga­ge­ment contrac­tuel ne pavoisent cepen­dant pas trop : Ils sont tota­le­ment dépen­dants de la volonté commer­ciale de l’opé­ra­teur. Ce dernier peut chan­ger d’avis du jour au lende­main. L’offre SFR a par exemple d’un coup été limi­tées à 10 Mb/s, proba­ble­ment en prévi­sion d’une valo­ri­sa­tion arti­fi­cielle de l’offre « evolu­tion ». Orange a quand a lui dès le départ choi­sit de segmen­ter arti­fi­ciel­le­ment ses offres à l’aide d’une option payante (qui de plus ne four­nit pas ce qu’elle promet). S’il ne fait pas de diffé­rence de débit, Free segmente aussi ses offres « stan­dard » et « révo­lu­tion ».

    Rien ne permet d’af­fir­mer que la segmen­ta­tion ne se creu­sera pas à l’ave­nir avec la venue d’une nouvelle offre. Ne vous atten­dez pas à garder ad vitam eter­nam un débit supé­rieur à ce que vous avez dans votre contrat.

    N’ou­bliez pas non plus qu’a­voir 100 Mb/s côté FAI ne veut pas dire pouvoir joindre n’im­porte quel site à cette vitesse. Parfois c’est le serveur en face qui sature, et souvent c’est entre le FAI et le site distant que ça coince. Avoir la fibre ne chan­gera pas la situa­tion désas­treuse qu’ont les abon­nés Free avec les vidéos Youtube.

    Ailleurs dans le monde

    Unique­ment pour donner un hori­zon diffé­rent, aux États Unis Google propose aussi de la fibre (pour l’ins­tant l’offre est pour Kansas City). C’est 70 $ mensuels pour 1 Gb/s symé­triques.

    Et si d’au­cuns se demandent les usages qui rendent utiles de tels débits, Google propose 1 To de données sauve­gar­dées en ligne. Ici avoir de la vraie sauve­garde en ligne sur plus de quelques Go, c’est mission impos­sible telle­ment les débits montants sont limi­tants. Ces gens pour­ront parta­ger de larges données, des flux vidéos HD, et simple­ment créer des usages auxquels on ne pense pas aujourd’­hui, de la même manière qu’hier on consi­dé­rait que « 640 Ko should be enough for everyone ».

    En France les raccor­de­ments effec­tifs avancent à la vitesse d’une limace un jour de fort vent de face. On se plaint des inves­tis­se­ments mais la densité du centre urbain Kansas City Missouri est deux fois plus faible que celle de l’en­semble de la ville de Lyon. On promet des débits « très très haut débit » mais on n’ose pas réel­le­ment débri­der les usages par peur que les gens utilisent vrai­ment leur connexion, et on n’as­sure de toutes façon même pas le service vendu à la moitié des clients.

    Je me doute qu’il y a des coûts impor­tants et que tout le monde ne peut pas faire ce que fait Google sur une ville proto­type, mais il y a comme un déca­lage un peu trop impor­tant.

    À quand une vraie vision de l’in­fra­struc­ture réseau en France ? L’in­no­va­tion c’est ne pas attendre le dernier moment mais propo­ser avant de voir les usages, pour les créer plutôt que les suivre.

  • Apple won’t carry an ebook because it mentions Amazon

    Voilà ce qui arrive quand on donne trop de liberté à un ou deux acteurs pour faire la police. Voilà que le passage obligé pour une part impor­tante de toute la publi­ca­tion litté­raire, après avoir banni ce qui lui semble immo­ral suivant ses propres critères, bannit les liens et cita­tions de son concur­rents. Apple won’t carry an ebook because it mentions Amazon

    Si cela semble anodin, on entre de plein pied dans l’as­sujet­tis­se­ment des citoyens à la méga­corp de leur choix, qui créera un envi­ron­ne­ment « propre » avec les bonnes oeillères où il faut. Les romans d’an­ti­ci­pa­tion étaient très pessi­mistes et nous n’en sommes pas encore à les dépas­ser, mais nous en prenons la direc­tion.

    Amazon lui-même n’est pas forcé­ment moins risqué. Le problème c’est bien le poids trop impor­tant d’un seul acteur, quel qu’il soit.

  • D’une façon d’abor­der la tech­nique

    Aujourd’­hui j’ai demandé un peu d’ex­per­tise exté­rieure pour savoir quelles étaient les diffé­rences de trai­te­ments entre un SELECT DISTINCT et un GROUP BY dans Mysql. La ques­tion a trouvé sa réponse et pour ceux que ça inté­resse, le serveur fait les mêmes opti­mi­sa­tions, au moins dans le cas le plus simple.

    Ce qui m’a surpris c’est le nombre de gens qui ont fait une réponse basée sur leur simple intui­tion, souvent très mal conseillère, et parfois présen­tée comme une expli­ca­tion sûre.

    Que les déve­lop­peurs émettent des hypo­thèses ou puissent se trom­per n’est pas choquant. Par contre se baser sur ses préju­gés, ne pas cher­cher, véri­fier, se docu­men­ter, ça c’est une vraie faute profes­sion­nelle (et ce encore plus quand les préju­gés sont drama­tique­ment faux et injus­ti­fiés).

    Dans nos métiers il doit y avoir curio­sité et envie de cher­cher la solu­tion, mais surtout cette solu­tion doit être basée sur une compré­hen­sion des méca­nismes sous-jacents, ou au moins de la docu­men­ta­tion fiable, et le tout idéa­le­ment recoupé par des tests sérieux.

    Peut-être tire-je trop vite aux conclu­sions mais j’ai l’im­pres­sion que de plus en plus de déve­lop­peurs se satis­font de cette façon de faire et oublient que leur travail ne devrait pas se baser sur des infor­ma­tions incom­plètes et des pré-jugés. Collègues : Il est temps de vous réveiller.

  • Royal : « Najat Vallaud-Belka­cem s’ap­pel­le­rait Clau­dine Dupont, elle ne serait peut-être pas là »

    Puisqu’on parlait il y a peu de discri­mi­na­tion, voici un exemple des effets drama­tiques de la discri­mi­na­tion posi­tive :

    « J’ai toujours voulu des ouvriers, des exclus, des jeunes issus de la diver­sité autour de moi. Najat doit accep­ter d’être là pour ça » […]

    […] « Elle s’ap­pel­le­rait Clau­dine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assu­mer son iden­tité et en être fière. »

    Fran­che­ment, je ne suis pas loin de penser que ce mode de pensée, à long terme, dégrade plutôt qu’il n’amé­liore la situa­tion des discri­mi­nés. Le courage serait de ne pas lais­ser ce genre de phrases et de faits impu­nis au niveau judi­ciaires, même si la discri­mi­na­tion est « posi­tive ».