Auteur/autrice : Éric

  • De la condam­na­tion des lanceurs d’alerte

    Ce n’est pas la première fois que ça arrive. J’ai souve­nir des fuites dans la magis­tra­ture ou dans l’ad­mi­nis­tra­tion française qui avaient mené aux mêmes problèmes : L’of­fi­cier de CIA qui avait révélé le nom du respon­sable en charge des tortures a été empri­sonné. Le respon­sable dont le nom a été révélé et qui lui a fait quelque chose de bien plus grave n’est lui pas inquiété. En paral­lèle le jour­na­liste qui publie la liste des probables frau­deurs fiscaux que la Grèce aurait été « égarée » est arrêté, les frau­deurs toujours pas pour­sui­vis.

    Les admi­nis­tra­tions, entre­prises, collec­ti­vi­tés se défendent elles-mêmes contre les possibles fuites. L’ap­par­te­nance et la survie du groupe devient plus impor­tante que tout, au risque d’ar­ri­ver à proté­ger les plus graves dérives. Je ne parle même pas de l’his­toire de Wiki­pe­dia.

    Nous *devons* avoir un protec­tion parti­cu­lière pour qui dénonce un fait illé­gal. Ce n’est pas bien complexe, on peut même y inscrire une néces­sité de propor­tion entre le besoin de l’alerte et le délit ou le crime révélé. Le problème c’est que pour ça il faut que nos poli­tiques et en parti­cu­lier l’État acceptent que ça s’ap­pliquent à eux aussi.

  • Blanc sur orange, c’est noir sur noir

    Parce que ça m’a servi récem­ment, ça peut servir à d’autres.

    Du vert clair sur du blanc c’est illi­sible. Du marron sur du noir, c’est illi­sible. Quelle est la limite, le blanc sur orange est-il lisible ? Se fier à sa propre vision c’est oublier que tous n’ont pas les mêmes diffi­cul­tés, et oublier le contexte diffé­rent entre le visi­teur et le créa­teur de l’illus­tra­tion.

    Donc pour avoir une mesure objec­tive, je vous recom­mande la lecture du billet Open­web (une ressource excel­lente qui n’est jamais assez recom­man­dée), et l’ou­til Contrast-A. Par la même occa­sion faites atten­tion aux diffé­rents dalto­niens : Ça repré­sente tout de même presque 10% de la popu­la­tion mascu­line.

    J’en profite : même si c’est proba­ble­ment ce que je fais ici, vous avez en géné­ral inté­rêt à ne pas faire du noir sur blanc et encore moins du blanc sur noir. Atté­nuer le noir, voire le blanc, est souvent une bonne idée même si c’est moins épatant lors des présen­ta­tions à la direc­tion.

  • Bluffé par Capi­taine Train

    Capi­taine Train c’est un service en ligne d’achat de billet de train. Rien de sexy à priori mis à part que c’est juste très bien foutu, surtout vis à vis de ce qu’é­tait Voyages SNCF à l’époque. Peu de clics, trace simple de mes achats, équipe tech­nique réac­tive, je n’en demande pas plus. C’est au point où je préfère passer par là en note de frais que de passer par le voya­giste de l’en­tre­prise qui devrait pour­tant faire tout à ma place y compris la factu­ra­tion.

    Voilà qu’aujourd’­hui ils me répondent sur twit­ter pour me dire qu’une sugges­tion faite sur le même média en juillet 2011 vient d’être implé­men­tée. Plus d’un an après, juste pour me dire ça.

    Je suis buffé, impres­sionné. C’est peut être rien mais je n’ai jamais vu une rela­tion client comme celle là, *jamais*. C’est juste magique. J’ai fait, conseillé, accom­pa­gné pas mal de boîtes sur le commerce élec­tro­nique et là j’ai juste pris une claque.

    Conti­nuez les gars, vous avez tout compris.

  • Une loi pour le domaine public

    Tout le monde ne prend pas la même direc­tion alors pour faire contraste avec la posi­tion de l’UPP, voici un mouve­ment pour une loi sur le domaine public. Ça vient encore une fois d’un rêve de l’ex­cellent S.I.Lex.

    Il faut dire que de plus en plus le droit d’au­teur absolu en vient à grigno­ter le domaine public. Il suffit de scan­ner un docu­ment de plusieurs siècles pour récla­mer un droit d’au­teur et en inter­dire la copie. Il suffit de mettre le domaine public dans un musée pour y ajou­ter des condi­tions contrac­tuelles assu­rant une exclu­si­vité. Il suffit de mettre un coup de pein­ture ou d’éclai­rage sur un monu­ment du moyen âge pour en inter­dire les repro­duc­tion. On pour­rait conti­nuer long­temps comme ça mais ce grigno­tage est telle­ment insti­tu­tion­na­lisé qu’il sert de base aux parte­na­riats publics-privés.

    IV) Empê­cher les atteintes à l’in­té­grité du domaine public
    13. Les repro­duc­tion fidèles d’oeuvres en deux dimen­sions appar­te­nant au domaine public doivent aussi être dans le domaine public
    14. Empê­cher la neutra­li­sa­tion du domaine public par le droit des bases de données
    15. Empê­cher que la réuti­li­sa­tion d’oeuvres du domaine public soit entra­vée sur le fonde­ment de la loi du 17 juillet 1978 rela­tive aux infor­ma­tions publiques
    16. Empê­cher les inter­fé­rences entre le domaine public au sens de la propriété intel­lec­tuelle et le domaine public au sens de la doma­nia­lité publique
    17. Empê­cher que la réuti­li­sa­tion d’oeuvres du domaine public soit entra­vée par des clauses contrac­tuelles
    18. Empê­cher que la réuti­li­sa­tion d’oeuvres du domaine public soit entra­vée par des DRM
    19. Empê­cher que les repro­duc­tions d’oeuvres du domaine public soient inter­dites dans les emprises des insti­tu­tions cultu­relles

    Il est indis­pen­sable d’agir si on souhaite garder un espace public dans notre monde numé­rique, sinon tous les conte­nus vont deve­nir sous exclu­si­vité à l’oc­ca­sion de leur passage sous forme de 0 et de 1. Et ça permet­tra de renfor­cer, défendre et aider d’au­tant plus faci­le­ment les usages perti­nents du droit d’au­teur, dans le sens où il ne sera plus perçu comme un para­site.

  • Protec­tion des chan­delles photo­gra­phiques

    Je commence par la cita­tion telle­ment c’est énorme :

    L’émer­gence d’une concur­rence déloyale par les sites commu­nau­taires. Ces sites, comme wiki­me­dia, orga­nisent par exemple des concours de photo­gra­phie en plaçant les contri­bu­tions sous « Crea­tive Commons ». Néan­moins, ces contrats auto­risent une utili­sa­tion commer­ciale par des tiers des photos. In fine, cela abou­tit à l’émer­gence d’une concur­rence déloyale. L’UPP est donc favo­rable à une modi­fi­ca­tion de Code de la propriété intel­lec­tuelle prévoyant que l’usage profes­sion­nel d’oeuvres photo­gra­phiques est présumé avoir un carac­tère onéreux.

    C’est la notion même d’échange non marchand et de contenu gratuit qui est attaquée ici par l’UPP. C’est très révé­la­teur de certains cercles autour du droit d’au­teur. Non seule­ment ce dernier doit être absolu mais le gratuit, le libre et le domaine public doivent être pour­chas­sés. L’objec­tif qui n’est même plus caché est de créer des syndi­cats ou des guildes et que, ici, tout usage d’une photo néces­site un paie­ment à la guilde des photo­graphes. Peu importe qui a photo­gra­phié, peu importe l’in­ten­tion de l’au­teur.

    Le droit d’au­teur n’est plus une volonté ou une rému­né­ra­tion de l’au­teur mais un droit à pour­cen­tage de la part du corps de métier corres­pon­dant. Il est temps d’ar­rê­ter la machine, elle est deve­nue folle.

    Pour le plai­sir je vous copie le début du para­graphe précé­dent :

    La notion « libre de droit » ; une remise en cause du droit d’au­teur. De fait, cette notion, sans fonde­ment juri­dique […]

    Je ne ferai pas d’ex­pli­ca­tion de texte mais grosso modo la réac­tion de l’UPP c’est « il y a des choses qu’on peut utili­ser gratui­te­ment ou peu cher, et ça nous empêche de faire autant de brou­zoufs qu’on aime­rait ». (oui, j’aime bien les expli­ca­tions en brou­zoufs en ce moment)

  • « Nous, diri­geants des plus grandes entre­pri­ses… »

    Sérieu­se­ment, autant le mouve­ment des pigeons pouvait en convaincre certains, autant j’ai l’im­pres­sion que certains font tout pour se prendre des claques.

    « Nous, diri­geants des plus grandes entre­pri­ses… », expli­ca­tion de texte

    « Nous, diri­geants des plus grandes entre­prises privées françaises, propo­sons au gouver­ne­ment un pacte pour relan­cer la crois­sance et l’em­ploi. Il traduit notre ambi­tion pour la France et est conçu dans un esprit de dialogue. La France affiche un défi­cit sans précé­dent de son commerce exté­rieur, de ses paie­ments courants, de ses finances publiques et de ses comptes sociaux. Les marges de nos entre­prises sont histo­rique­ment basses. Le chômage sape la cohé­sion sociale et exclut notre jeunesse. La France doit se trans­for­mer en profon­deur. Il est urgent d’agir main­te­nant et collec­ti­ve­ment. Nous préco­ni­sons une réponse globale ados­sée à des mesures simples et concrètes.

    Traduc­tion : La marge c’est des brou­zoufs. On veut plus de brou­zoufs, donc plus de marge.

    On le verra par la suite, il n’est même pas fait semblant de béné­fi­cier à la collec­ti­vité. On parle bien de marge, de coût, de béné­fice, rien d’autre.

    1) Avec une dépense publique record de 56% du PIB, nous sommes arri­vés au bout de ce qui est suppor­table. L’État doit réali­ser 60 milliards d’eu­ros d’éco­no­mies (3 points de PIB) au cours des cinq prochaines années.
    2) Pour les entre­prises, il faut bais­ser le coût du travail d’au moins 30 milliards d’eu­ros sur deux ans, en rédui­sant les coti­sa­tions sociales qui pèsent sur les salaires moyens (2 smic et plus). Un trans­fert financé pour moitié par un relè­ve­ment de la TVA de 19,6% à 21% (la moyenne euro­péenne) et l’autre moitié par une baisse des dépenses publiques.
    3) Il faut garan­tir aux entre­prises un envi­ron­ne­ment fiscal favo­rable et stable en bais­sant notam­ment l’im­pôt sur les socié­tés pour le rame­ner au niveau de nos voisins euro­péens.

    Traduc­tion : Faudrait bais­ser nos impôts et nos coûts, ça ferait plus de brou­zoufs.

    Pour infor­ma­tion le budget de l’état après rever­sion aux collec­ti­vi­tés et à la Commu­nauté Euro­péenne est d’en­vi­ron 200 milliards. On demande « juste » de faire bais­ser ce budget d’un petit 30%, en cinq ans. C’est un peu comme si on reti­rait l’im­pôt sur le revenu (qui fait juste­ment 60 milliards d’eu­ros). Le « en 5 ans » est ambi­guë sur le fait qu’il faut arri­ver à faire cette écono­mie au bout des cinq ans ou lissée sur cinq ans. Même divi­sée par 5, ça reste une somme énorme.

    On veut aussi reti­rer 30 milliards sur les coti­sa­tions sociales pour moitié sur la baisse des dépenses. En français la baisse des dépenses liées aux coti­sa­tions sociales c’est la baisse des pres­ta­tions sociales. Donc aujourd’­hui avec tous ces gens dans le besoin suite à la situa­tion écono­mique, on veut bais­ser les pres­ta­tions sociales et réus­sir à bais­ser de 30% le budget de l’état en même temps  (et comme le coût de fonc­tion­ne­ment ne risque pas de bais­ser de beau­coup, c’est sur les pres­ta­tions qu’on va tout reti­rer). N’ou­bliez pas non plus que les pres­ta­tions béné­fi­cient surtout aux plus bas salaires alors que comme le dit très bien l’ar­ticle de base, la baisse profi­tera unique­ment à ceux qui sont au dessus du salaire moyen. Riche plus riches, pauvres plus pauvres, rien de neuf.

    Le must c’est ce troi­sième point. En France l’im­pôt sur les socié­tés est de 35% envi­ron, – excep­tion­nel­le­ment pour 2012, 5 points de plus pour les entre­prises avec un CA de plus de 250 millions (sachant que ce sont aussi celles qui savent très bien béné­fi­cier des dispo­si­tifs et qu’elles sont rare­ment au niveau d’im­pôt théo­rique). Donc, dans ce pays fonciè­re­ment commu­niste qu’est les États Unis d’Amé­rique, l’im­pôt sur les socié­tés est entre 15% et 40% (vu qu’on parle des 12 plus grands patrons, on parle du 40%). Le problème n’est pas le montant, c’est que ce sera toujours trop et qu’on veut toujours s’ali­gner sur le moins disant.

    1) À côté des contrats de géné­ra­tion que nous soute­nons, nous voulons promou­voir une « plate-forme pour l’em­ploi des jeunes ». Elle favo­ri­sera les emplois d’in­ser­tion, des actions d’em­bauche inter-entre­prises, la mise en réseau de nos centres de forma­tion et le déve­lop­pe­ment de l’ap­pren­tis­sage.
    2) Il est vital d’ins­tau­rer un dialogue social ouvert très en amont pour permettre aux entre­prises de s’adap­ter aux aléas de la conjonc­ture. C’est l’objet de la négo­cia­tion sur la sécu­ri­sa­tion de l’em­ploi que nous soute­nons.

    Traduc­tion : On aime­rait bien en plus que l’état subven­tionne en partie nos travailleurs et nous permette de les licen­cier plus faci­le­ment en fin de subven­tion, ça lais­se­rait plus de brou­zoufs pour nous.

    Fran­che­ment il faudrait être de mauvaise foi pour affir­mer qu’en France le problème de l’em­ploi c’est le manque de forma­tion des jeunes. On pour­rait même arguer du contraire en fait. Si les jeunes ne sont pas embau­chés, c’est à ces grands patrons que revient le problème, pas à l’État. Ici ce qu’on cherche ce sont des emplois aidés, des alter­nants pas chers, des stagiaires.

    Le must est encore le dernier point. Négo­cier la sécu­ri­sa­tion de l’em­ploi c’est surtout négo­cier sa non-sécu­ri­sa­tion. Il est évident qu’au­cun de ces patron n’ima­gine renfor­cer encore plus la sécu­ri­sa­tion des CDI. Il s’agit bien de l’in­verse et de pouvoir licen­cier faci­le­ment en mauvaise conjonc­ture (après avoir vidé les caisses des filets sociaux si vous avez bien lu au dessus). Ce n’est pas forcé­ment idiot isolé­ment, mais au milieu du reste du mani­feste ça devient juste une façon de se concen­trer sur sa marge. L’in­tro était très claire, c’est de la marge des patrons qu’on va parler.

     

    1) Pour donner à notre pays toutes ses chances, il faut préser­ver le crédit d’im­pôt recherche.
    2) Garan­tir une offre de capi­taux large et dense pour finan­cer les projets à travers des leviers comme la Banque publique d’in­ves­tis­se­ment (BPI), les inves­tis­seurs privés et les ressources du fonds d’amorçage du commis­sa­riat géné­ral à l’in­ves­tis­se­ment.
    3) Conti­nuer à nous rappro­cher du monde de la recherche publique dans le cadre des pôles de compé­ti­ti­vité.
    4) Concen­trer les moyens sur une quin­zaine de secteurs d’ave­nir comme la santé, les sciences du vivant ou les tech­no­lo­gies de l’ef­fi­ca­cité éner­gé­tique.

    Traduc­tion : Conti­nuez à nous subven­tion­ner en brou­zoufs.

    Ben oui, il faut réduire de 60 milliards le budget de l’État, mais surtout il faut conti­nuer à faire des exoné­ra­tions d’im­pôts (surtout ne pas tenter d’ex­pliquer que les niveaux de subven­tion et d’im­po­si­tion sont liés, et que l’un ne va pas sans l’autre, que les états avec moins de pres­sion fiscales font aussi moins d’aides). Mieux, il faut finan­cer ces entre­prises privées et conti­nuer de créer des struc­tures propres à récu­pé­rer les fonds publics.

    1) Il faut se donner les moyens d’ex­plo­rer et d’ex­ploi­ter nos ressources natio­nales comme les gaz de schiste.
    2) Rester prag­ma­tique dans la mise en œuvre de la tran­si­tion éner­gé­tique, qu’il s’agisse de réduire nos émis­sions de CO2 ou notre expo­si­tion à la produc­tion d’élec­tri­cité d’ori­gine nucléaire.
    3) Déve­lop­per des réponses tech­no­lo­giques à tous ces défis où nos entre­prises ont acquis un vrai savoir-faire.

    Traduc­tion : Lais­sez nous faire des brou­zoufs sans règle et règle­men­ta­tion.

    Non, pas besoin d’ex­pli­ca­tion, si ce n’est suppri­mer les règles béné­fi­ciaires à la collec­ti­vité pour permettre aux grandes entre­prises privées de mieux faire fortune.

    Notre code de gouver­nance Afep-Medef est déjà l’un des plus stricts au monde mais nous sommes prêts à le modi­fier en :
    1) soumet­tant les rému­né­ra­tions des diri­geants à un vote consul­ta­tif des action­naires lors de l’as­sem­blée géné­rale annuelle ;
    2) créant un haut comité du gouver­ne­ment d’en­tre­prise habi­lité à inter­ve­nir auprès des conseils d’ad­mi­nis­tra­tion ;
    3) limi­tant à deux le nombre de mandats d’ad­mi­nis­tra­teurs pour les diri­geants manda­taires sociaux.

    Traduc­tion : On fait semblant d’être soumis pour faire plai­sir à la foule, vous pour­riez nous lais­ser faire des brou­zoufs en échange.

    Lève la main celui qui croit que ces « initia­tives les plus strictes du monde » permettent de régler quoi que ce soit ou même de limi­ter les dérives.

    Bref, on a 98 très grands patrons qui font ce qu’il faut pour avoir plus de marges. Pour augmen­ter cette marge ils préco­nisent de réduire les pres­ta­tions sociales, réduire d’un tiers le budget de l’État et donc les infra­struc­tures collec­tives, réduire la sécu­ri­sa­tion des parcours. En échange ils ont des votes consul­ta­tifs pour leurs augmen­ta­tions, dont on sait que depuis elles sont plus que raison­nables, et un haut comité (chouette).

    Poli­tis y voit une lutte des classes et sans parta­ger leurs vues, pour la première fois, je me demande si nous n’en sommes pas là.

    En fait même si on partage leurs idées, je n’ima­gine pas une seconde qu’une commu­ni­ca­tion de ce type là revienne à autre chose que de se tirer une balle dans le pieds du point de vue de leur image grand public. Alors ça peut vouloir dire deux choses : 1– ils sont idiots et mal conseillés 2– ça fonc­tionne et nos poli­tiques tombent dans le panneau suffi­sam­ment large­ment pour que ça compense le fait de se mettre à dos toute la popu­la­tion. Le 1 est pure­ment acadé­mique, pour arri­ver où ils sont, ces patrons ne peuvent pas être tota­le­ment idiots. Le coro­laire du 2 fait assez peur parce qu’il implique que la voix du peuple et ce que pense le peuple n’a quasi­ment aucune influence sur nos poli­tique et encore moins sur la poli­tique que mènent ces derniers. #joie.

  • Copy­right Madness

    Si vous n’avez pas peur de dépri­mer devant les excès du droit d’au­teur, vous *devez* lire les histoires hebdo­ma­daires du Copy­right Madness.

    Je n’en dis pas beau­coup plus car chaque entre­fi­let m’in­ci­te­rait à faire trois longs billets. Si ça ne vous incite pas à vouloir réfor­mer le droit d’au­teur, je ne peux plus rien pour vous.

  • Enfants et travail

    Fran­che­ment j’ai dit « c’est génial ». Une parle­men­taire euro­péenne de l’Ita­lie qui amène son nour­ris­son pendant les débats c’est un geste symbo­lique impor­tant. Enfan­ter et élever des enfants est un acte de tous les jours. Quand il n’y a pas d’im­pos­si­bi­lité majeure, amener son enfant ou l’al­lai­ter ne devrait pas être excep­tion­nel.

    2 ans, au travail

    Puis j’ai conti­nué dans les photos. Quelques mois, un an, un an et demi, deux ans et deux mois, et là je commence à être moins chaud. Le besoin n’est plus le même, l’at­ten­tion néces­saire non plus. Il y a un temps pour tout. Je n’ose penser pertur­ber une assem­blée impor­tante de 745 personnes ainsi.

    Même si c’est juste 5 minutes pour sortir à l’écart en cas d’in­ci­dent c’est 5 minutes pour 500 personnes, donc l’équi­valent de deux jours de travail de gens qui sont large­ment sur-occu­pés qui viennent d’être perdues. Là c’est un enfant isolé, imagi­nons qu’il y en ait plusieurs… Je ne parle même pas de la perte d’at­ten­tion de la dépu­tée elle-même pour remplir son travail, ou de la perti­nence pour l’en­fant de se retrou­ver « coincé » ainsi.

    À partir d’un certain âge, s’il y a volonté de suivre l’ac­ti­vité person­nelle, c’est une crèche d’en­tre­prise qui est néces­saire. Du geste de la dépu­tée il ne reste que le symbole, plus l’exemple. Et utili­ser son enfant comme symbole c’est aussi un peu contes­table.

    Du sacri­fice de la femme

    Puis se sont enchaî­nés des discus­sions sur le sacri­fice de la femme. Je l’en­tends très bien sur les premiers mois, voir les 6 précé­dents (l’homme peut faire ce qu’il veut et s’im­pliquer autant qu’il peut, ce n’est pas lui qui est enceinte), mais quand on parle d’une fillette de 2 ans j’ai plus de mal.

    L’édu­ca­tion d’un enfant d’un ou deux ans c’est l’oc­cu­pa­tion du couple dans son ensemble, pas de la femme. Le mari aurait tout aussi bien pu amener cette fillette à son boulot. Je refuse tout à fait « c’est un sacri­fice pour la femme » (sauf à ce que la femme soit soumise au couple et que ce ne soit pas une déci­sion commune, mais j’es­père que ces cas sont plus que rares).

    Mais surtout je suis peut être une excep­tion, je sais que c’est loin d’être simple ou grati­fiant, mais entre élever mes enfants ou bosser pour un tiers, je préfère élever mes enfants. Entre renier ma carrière ou manquer les moments les plus critiques de mes enfants, il n’y a même pas de discus­sion. Je ne nie surtout pas le boulot que c’est d’éle­ver des enfants, et qu’au boulot je suis presque pépère à côté, mais le sacri­fice je le vis en restant au boulot. Je peux vous assu­rer que je ne le vis pas forcé­ment bien, surtout quand c’est du 7h – 22h et que je ne vois mon fils que pour le bibe­ron et les pleurs nocturnes, ce qui arrive un peu trop souvent en ce moment.

    Bref, tout est ques­tion de point de vue. Parler de sacri­fice « de la femme » ou « de l’homme » me paraît monter l’un contre l’autre, et compa­rer des choux et des carottes, tout en faisant persis­ter un sexisme formi­dable « c’est à la femme d’éle­ver les enfants » sans penser que ce puisse être l’in­verse.

  • Bour­so­rama, une histoire de confiance, ou pas

    J’ai fait des demandes de prêt immo­bi­lier récem­ment dans plusieurs banques. Pour bour­so­rama j’ai un pré-accord mais tout reste dépen­dant du ques­tion­naire de santé. J’ai donc rempli un véri­table dossier, qui comprend aussi une demande d’ou­ver­ture de compte qui suppor­tera les mensua­li­tés.

    Croyez-y ou non mais j’avais vu le coup venir quand on m’a demandé un premier chèque pour l’ou­ver­ture du compte : J’ai télé­phoné à Bour­so­rama où quelqu’un m’a bien répondu que l’ou­ver­ture du compte est condi­tion­née au prêt et n’est pas indé­pen­dante. Notez que c’est iden­tique pour toutes les autres banques, juste que les autres ne demandent pas de chèque avant l’ac­cep­ta­tion du prêt.

    Entre temps il y a eu diffé­rentes ques­tions sur le dossier, une ambi­guité sur les montants, et d’autres offres plus inté­res­santes dans des banques physiques. Je n’ai pas donné suite au dossier, qui a été clôturé.

    Voilà qu’aujourd’­hui je reçois un email de quelqu’un qui est en train de créer un compte à mon nom, qui veut une nouvelle copie de passe­port accom­pa­gné d’un chèque de 300 euros supplé­men­taire.

    Voilà les expli­ca­tions que j’ai eu au télé­phone : Ils ont accepté le prêt mais n’ont pas édité l’offre vu qu’il manquait des pièces. Le prêt ayant été accepté en interne ils ont lancé la créa­tion du compte. Le fait qu’il n’y ait pas eu d’offre et qu’ils aient eu un refus expli­cite du prêt ne semble pas leur sembler poser problème. Les personnes au bout du fil ne me permettent pas d’ob­te­nir un supé­rieur, un service litige ou un média­teur.

    Bour­so­rama c’est désor­mais clai­re­ment niet pour moi : Ils ont abusé ma confiance, ne se préoc­cupent que de leurs process interne et pas du process vu du client, et il semble clai­re­ment impos­sible d’es­ca­la­der un problème vers un inter­lo­cu­teur dédié à la réso­lu­tion des problèmes.

  • Données person­nelles de twit­ter

    En marge de ma volonté d’effa­cer mes tweets après 48h, j’en ai profité pour faire une demande formelle que me permet la loi : obte­nir l’in­té­gra­lité des infor­ma­tions person­nelles qu’ils connaissent sur moi.

    Pour ceux qui veulent s’y essayer aussi il y a une procé­dure assez claire. Il suffit globa­le­ment de reco­pier les cour­riers pré-rédi­gés et suivre les étapes. Bon, j’ai dit claire mais pas simple. On voit bien la volonté de ne pas propo­ser quelque chose de simple : mail, fax (??), copie de carte d’iden­tité (pourquoi ? ils ne la connaissent pas de toutes façons), recon­fir­ma­tion par mail.

    Toujours est-il que j’ai passé les étapes, voilà ce que j’ai reçu après 9 jours accom­pa­gné d’un zip de 2,6 Mo :

    We're responding to your request for information about your Twitter
    account @edasfr.  We've attached the following files:
    
    - USERNAME-user.txt:  Basic information about your Twitter account.
    - USERNAME-email-address-history.txt:  Any records of changes of the
    email address on file for your Twitter account.
    - USERNAME-tweets.txt:  Tweets of your Twitter account.
    - USERNAME-favorites.txt:  Favorites of your Twitter account.
    - USERNAME-dms.txt:  Direct messages of your Twitter account.
    - USERNAME-contacts.txt:  Any contacts imported by your Twitter account.
    - USERNAME-following.txt:  Accounts followed by your Twitter account.
    - USERNAME-followers.txt:  Accounts that follow your Twitter account.
    - USERNAME-lists_created.txt:  Any lists created by your Twitter account.
    - USERNAME-lists_subscribed.txt:  Any lists subscribed to by your
    Twitter account.
    - USERNAME-lists-member.txt:  Any public lists that include your
    Twitter account.
    - USERNAME-saved-searches.txt:  Any searches saved by your Twitter account.
    - USERNAME-ip.txt:  Logins to your Twitter account and associated IP addresses.
    - USERNAME-devices.txt:  Any records of a mobile device that you
    registered to your Twitter account.
    - USERNAME-facebook-connected.txt:  Any records of a Facebook account
    connected to your Twitter account.
    - USERNAME-screen-name-changes.txt:  Any records of changes to your
    Twitter username.
    - USERNAME-media: Images uploaded using Twitter's photo hosting
    service (attached only if your account has such images).
    - USERNAME-profileimg: Your avatar and background image, if uploaded.
    - other-sources.txt:  Links and authenticated API calls that provide
    information about your Twitter account in real time.
    
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    are prohibited from doing so by statute or court order.  For more
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    Vous note­rez qu’ils s’au­to­risent à ne pas tout donner, parce que c’est diffi­cile (?). Je vais faire suite pour avoir l’in­té­gra­lité, la loi ne les auto­rise pas à sélec­tion­ner ce qu’ils retournent. Je suis entre autre très inté­ressé par les données de profi­ling qu’ils peuvent avoir (et sur lesquelles seront basées les pub) et sur les entre­prises parte­naires à qui ils diffusent leurs données.