Auteur/autrice : Éric

  • Propo­ser un stage

    J’ai lancé les propo­si­tions de stage tech­niques pour la société, mais je conti­nue à hallu­ci­ner sur les pratiques du milieu. Quelques réflexions :

    Écoles, sites d’an­nonces :

    • Propo­sez un éditeur de texte mini­mal qui sait gérer les para­graphes, les listes et les liens. C’est quelques heures à inté­grer sur un site et ça permet d’avoir une annonce correcte dans la forme. Ne pas pouvoir faire de liens sur des offres de stages web c’est juste inima­gi­nable. Oh, et ne limi­tez pas à des tailles ridi­cules, il est de l’in­té­rêt de tout le monde d’avoir le plus de détail possible.
    • Ne faites pas ressai­sir à chaque fois les mêmes infor­ma­tions, surtout si vous avez un nombre de champs de formu­laire impor­tants. J’ai septs sujets possibles, j’ai passé litté­ra­le­ment des heures à publier sur juste trois sites, et pour­tant j’avais prévu de quoi faire des copier/coller.
    • Ne propo­sez pas de segmen­ta­tion trop fine des types de postes, surtout si vous le faites mal. C’était à chaque fois inadapté et ça m’a fait hésité une ou deux fois à poster mes offres. Quand les déve­lop­pe­ments se résument à « inté­gra­tion html – réfé­ren­ce­ment », « déve­lop­pe­ment web avec php/asp » et « program­ma­tion java et C/C++ » je place où un stage inté­res­sant avec du déve­lop­pe­ment d’ap­pli­ca­tif javas­cript, avec du ruby on rails, du mongodb et un des choses un peu évolué ?
    • Ne propo­sez pas des champs trop bloqués. J’ai une date de démar­rage de stage assez floue, entre janvier et juillet 2013, je remplis quoi ? J’ai mis mars parce que c’est là que se font la plupart des stages mais quid si votre école démarre en février ? Le must c’est pour l’INSA où on me demande un mois précis mais où les diffé­rentes filières commencent les stages à des dates diffé­rentes. Je ne peux même pas adap­ter mon annonce à la cible.
    • Pour les sites d’an­nonces : Lais­sez au moins les offres de stage en soumis­sion gratuite ! Une entre­prise prêt à payer 200 € pour poser une offre de stage c’est une entre­prise qui cherche juste un employé mal payé et pas un stagiaire à former. Ceux qui sont prêts à payer de telles sommes sont ceux que vous devriez refu­ser pour garder une vraie qualité d’offre.
    • Aucun ne m’a demandé quel était l’en­ca­dre­ment, comme j’abor­de­rai la forma­tion, etc. C’est vrai­ment à croire que même les écoles cadrent leurs critères comme une offre d’em­ploi ma payée.
    • Et pour aller plus loin : Je suis gêné, et encore plus pour une école, de poster mes propo­si­tions de stage dans « annonce d’em­ploi », « recherche d’in­gé­nieur » et autres quali­fi­ca­tions « je cherche un employé ».

    Je commence à vrai­ment penser que les stages devraient être simple­ment bannis tels qu’ils le sont, surtout les stages de fin d’étude. S’il n’y a plus de forma­tion d’école après le stage et que le stage se résume à un rapport qui ne sera quasi­ment jamais inva­lidé, alors assu­mez qu’il n’a plus rien à faire dans la forma­tion initiale.

    Tel qu’il est proposé partout ailleurs le stage de fin d’étude semble juste être un emploi de débu­tant pour des socié­tés qui n’as­sument pas qu’elles puissent payer un débu­tant. La seule diffé­rence c’est qu’on est hors droit du travail. Faisons comme dans tous les autres pays : Au lieu de prétendre que tout le monde doit avoir deux ans d’ex­pé­rience en sortant d’école, recru­tons aussi des débu­tants, à des salaires de débu­tants, tout simple­ment.

  • Quelques stages pour 2013

    J’avais relayé quelques offres de recru­te­ment ici par le passé. Je vous propose de regar­der quelques possi­bi­li­tés de stages. L’idée c’est de travailler sur des sujets sympa, dans une équipe qui l’est tout autant.

    Il y a un peu de tout, mais l’es­sen­tiel est bien sûr de l’in­no­va­tion et des sujets que vous n’au­rez pas forcé­ment ailleurs. Par contre s’il y a pas mal de sujets, nous n’ou­vri­rons que deux postes, afin de gérer correc­te­ment le volet enca­dre­ment et forma­tion.

    L’en­vi­ron­ne­ment c’est une star­tup sympa, avec un vrai projet, de l’in­no­va­tion, et une vision « ouverte » au coeur de son ADN. Pour ne rien gâcher c’est à Lyon et pas dans la grisaille pari­sienne.

  • Absence de droit d’au­teur

    Le droit d’au­teur est telle­ment exacerbé et exagéré que désor­mais il appa­rait comme presque inima­gi­nable que des choses appar­tiennent au domaine public et soit libre­ment utili­sables.

    Droit d’au­teur

    Un rappel s’im­pose (atten­tion, je fais des raccour­cis) : Une oeuvre intel­lec­tuelle origi­nale est couverte par le droit d’au­teur. Ce droit d’au­teur ce décom­pose en deux, la ques­tion morale et la ques­tion patri­mo­niale.

    La ques­tion morale c’est ce qui impose l’at­tri­bu­tion de l’oeuvre à son auteur, et qui permet de ne pas auto­ri­ser le détour­ne­ment de l’oeuvre à des fins qui la détourne de son inten­tion. Le droit moral est inalié­nable et perma­nent. Il ne dispa­rait pas à la mort de l’au­teur et se trans­met à la descen­dance.

    La ques­tion patri­mo­niale c’est en gros l’ex­clu­si­vité d’ex­ploi­ta­tion pour l’au­teur, que ce dernier peut ensuite monnayer s’il l’en­tend. Ces droits patri­mo­niaux se négo­cient et ont une durée de vie limi­tée (70 ans après la mort de l’au­teur si on se contente du cas simple). Par exemple toutes les licences d’uti­li­sa­tion qu’on voit dans le logi­ciel découlent de cette ques­tion patri­mo­niale : L’au­teur a négo­cié des condi­tions dans lesquelles il auto­rise des usages pour lesquels il aurait sinon la totale exclu­si­vité.

    On nomme géné­ra­le­ment domaine public tout ce qui est n’est pas ou n’est plus couvert par les droits patri­mo­niaux. Il n’y a à ma connais­sance aucune défi­ni­tion légale de ce terme, qui n’est vu que par l’ab­sence d’un autre contrôle (ce qui est d’ailleurs un vrai problème puisque certains tentent de grigno­ter sur ce domaine public par la voie contrac­tuelle, mais c’est un autre débat).

    Et l’ab­sence de

    Entre les lignes il faut lire que ce qui n’est pas une oeuvre intel­lec­tuelle origi­nale n’est pas couvert par le droit d’au­teur. C’est le cas des idées, des infor­ma­tions, mais aussi plus globa­le­ment des données ou objets non origi­naux et des données ou objets qui ne relèvent pas d’une démarche intel­lec­tuelle.

    Pour prendre un cas pratique, si vous photo­gra­phiez un monu­ment ancien, pour appré­cier si cette dernière est couverte par le droit d’au­teur on regarde si elle démontre une origi­na­lité et une démarche intel­lec­tuelle parti­cu­lière. L’in­ter­pré­ta­tion est large et laisse la porte ouverte à pas mal de posi­tions mais globa­le­ment si vous recher­chez ou créez un éclai­rage parti­cu­lier, un cadrage parti­cu­lier, une mise en contexte, une mise en scène, l’oeuvre est certai­ne­ment couverte par le droit d’au­teur.

    Si à l’in­verse vous vous conten­tez d’ap­puyer sur le bouton de l’ap­pa­reil photo pour prendre la Tour Eiffel depuis le point montré par tous les guides touris­tiques « là il faut prendre la photo », vous ne démon­trez proba­ble­ment ni origi­na­lité ni travail intel­lec­tuel propre à être protégé.

    De même, la photo­gra­phie « de face et plein éclai­rage » d’un objet pour en faire une illus­tra­tion dans un cata­logue, ou la numé­ri­sa­tion fidèle d’une oeuvre, ne sont pas de nature à être proté­gées en tant que telles (sauf à démon­trer une origi­na­lité parti­cu­lière) et ce quand bien même elles auraient néces­sité un travail labo­rieux et coûteux.

    Ces trois derniers exemples ne sont pas des pures vues de l’es­prit, j’ai vu passer des déci­sions judi­ciaires en ce sens sur au moins deux des trois cas (et le troi­sième, la numé­ri­sa­tion, ne fait fran­che­ment aucun doute).

    Et les consé­quences

    Il y a plein d’entre deux et tout mérite une évalua­tion cas par cas, mais globa­le­ment il est bien possible qu’une partie de vos photo­gra­phies de vacances ne soient pas couvertes par le droit d’au­teur. Les oeuvres « par acci­dent » (vous avez cassé le vase ou projeté de la pein­ture en tombant, et ça fait un truc super joli) non plus.

    Et donc, ces « oeuvres » hors du droit d’au­teur sont de fait du domaine public. Pour plus de clarté on devrait parler d’objets et de données, le terme d’oeuvre étant connoté au milieu artis­tique.

    Cela veut dire que n’im­porte qui peut les copier, les exploi­ter, les modi­fier, et ça sans l’ac­cord de l’au­teur, et quand bien même ce dernier aurait tenté de l’in­ter­dire via une licence d’uti­li­sa­tion par exemple. Pour être plus complet, il peut y avoir inter­dic­tion ou limi­ta­tion, mais ces dernières vien­dront d’un droit diffé­rent comme le droit des bases de données ou le droit des marques, mais ces derniers ont des domaines très précis.

    Alors oui, vous pouvez indiquer CC-BY-NC sur votre photo de la Tour Eiffel mais un tiers pourra ne pas en tenir compte et igno­rer super­be­ment la mention de la licence. Mieux : Il en a presque le devoir, parce que l’in­verse serait auto­ri­ser la priva­ti­sa­tion de ce qui est public de par le droit.

  • Clas­siques XKCD

    Je me demande, sérieu­se­ment, si la connais­sance des clas­siques de XKCD ne doivent pas être vus comme un pré-requis à mes recru­te­ments. Je n’ima­gine pas qu’un déve­lop­peur puisse avoir la culture et la connais­sance du milieu web que je demande en étant passé à côté du #936 par exemple.

    Mon propos n’est pas d’en faire un test de connais­sance, mais de voir si la culture est là, si la personne a vrai­ment exploré le réseau et si sa curio­sité web est aussi éten­due que je le cherche. Même pour ceux qui n’aiment pas, quelqu’un qui traine suffi­sam­ment sur les réseaux est forcé­ment tombé sur XKCD, plus d’une fois.

    Ça ne veut pas dire que ceux qui ne connaissent pas XKCD sont mauvais, mais peut être juste qu’ils n’ont pas le profil « touche à tout et découvre tout » que je cherche, ou simple­ment que leur techno première n’est pas le web.

  • Lectures en vrac

  • Donne quelques cables et connec­teurs

    En vue d’un démé­na­ge­ment et d’un tri entre utile et inutile, je donne :

    • cable USB impri­mante
    • 1 alimen­ta­tion allume-cigare 12V – embout rond stan­dard
    • 2 cables DVI (simple voie) – VGA (si votre PC ou Mac a un HDMI qui mixe numé­rique et analo­gique, c’est au moins le cas des anciens macbook pro)
    • 1 cable DVI – DVI (simple voie)
    • 2 souris optiques USB (une logi­tech de qualité mais usagée, une DELL bon état)
    • 1 adap­ta­teur Mac DVI -> VGA
    • bloc trois prises élec­triques à monter au mur

    À venir récu­pé­rer sur place (Lyon 6), le premier sur place a ce qui lui est utile. Comme je doute de trou­ver preneur je ne stocke­rai pas plus de quelques jours avant d’en­voyer au rebut donc signa­lez moi si ça inté­resse.

  • Trans­pa­rence de l’IRFM

    Toujours poli­tique, s’il fallait un argu­ment pour prou­ver qu’il faut vite mettre un coup de pied dans la four­mi­lière des rému­né­ra­tions du parle­ments, ce sont les parle­men­taires qui le donnent eux-mêmes :

    Actuel­le­ment, les dépu­tés reçoivent chaque mois une indem­nité parle­men­taire de 7 100 euros, soumise à l’im­pôt, et une Indem­nité repré­sen­ta­tive de frais de mandat (IRFM) de 6 400 euros, tota­le­ment exoné­rée. Le problème est que cette IRFM ne fait en pratique l’objet d’au­cun contrôle, et s’ap­pa­rente à un complé­ment de revenu : en gros, les dépu­tés doublent leur salaire, sans le dire, et sans payer les impôts corres­pon­dants.

    […]

    Or le nouveau président de l’As­sem­blée, Claude Barto­lone, vient de réaf­fir­mer qu’il était hors de ques­tion de chan­ger ce régime, car il faudrait compen­ser les dépu­tés français du fait qu’ils seraient rela­ti­ve­ment peu rému­né­rés en Europe.

    Dans le genre « je me tire une balle dans le pied pour expliquer que je ne sais pas viser » c’est un argu­ment assez inté­res­sant. En gros on vient de nous dire que le détour­ne­ment des de l’in­dem­nité pour frais de mandat est telle­ment insti­tu­tion­na­lisé que si on commençait à véri­fier ce qui en est fait, il faudrait compen­ser la perte (?!?) en augmen­tant les salaires.

    Je vais être gros­sier mais bordel, on parle des repré­sen­tants du peuples ! qui font les lois ! et ça ne les gêne pas une seconde de déci­der unila­té­ra­le­ment qu’ils ne sont pas assez payés et donc qu’il ont le droit de détour­ner des sommes à leur propre usage, nettes d’im­pôts, sans justi­fi­ca­tion. Et c’est une réponse qui veut justi­fier le non-contrôle des indem­ni­tés de frais et des rému­né­ra­tions annexes ? Je crois qu’il y a un déca­lage avec la vie réelle qui n’est même plus mesu­rable là.

  • Une FNAC sans musique

    La FNAC arrête les MP3 et redi­rige vers iTunes.

    C’est en premier lieu une déci­sion qu’on aurait pu prévoir. Elle découle de la vision « super­mar­ché » des produits cultu­rels : Il y a déjà trop d’ac­teurs majeurs. Pour survivre il faut un critère diffé­ren­ciant. Ce peut être la forte liai­son avec le maté­riel (Apple), avoir un poids énorme (Amazon, Google), ou viser un marché de niche, une « couleur » parti­cu­lière, une valeur ajou­tée quel­conque. La FNAC était géné­rique, sans valeur ajou­tée, mais sans le poids des 3 gros acteurs, et en restant plus complexe que ces derniers.

    C’est vrai pour la musique, mais aussi pour le livre, pour la vidéo et pour à peu près tous les conte­nus déma­té­ria­li­sés : Seul un ou deux super­mar­chés peuvent survivre. Pour les autres déve­lop­per une spéci­fi­cité forte est indis­pen­sable si on ne veut pas mettre la clef sous la porte. Arri­ver avec un simple « je suis la FNAC » ne suffit pas, tout simple­ment.

    Là où ça fait plus peur c’est sur la stra­té­gie : En aban­don­nant les conte­nus numé­rique à Apple et Kobo, la FNAC est en train d’af­fir­mer qu’à long terme elle est un simple maga­sin d’élec­tro­nique (hi-fi, vidéo, micro-infor­ma­tique). Impos­sible d’ima­gi­ner que la stra­té­gie long terme soit sur le CD et le DVD physique. Il reste les jeux vidéos et les livres papier mais pour combien de temps ces acti­vi­tés tien­dront-elles face au déma­té­ria­lisé ?

    Le pire c’est que même l’élec­tro­nique, la FNAC n’est pas connu pour ses prix spécia­le­ment bas. La concur­rence du web va être rude, le coût fixe des maga­sins en centre ville va se faire de plus en plus sentir au fur et à mesure que les conte­nus seront ache­tés ailleurs.

    À tous ceux qui pensent que leur acti­vité est unique­ment d’of­frir un cata­logue pour une vente en masse, ce doit être un signal d’alarme, surtout si vous n’avez même pas une marque et un trafic comme la FNAC pour capi­ta­li­ser dessus.

  • Poli­tique de métier, ENA facteur de déclin

    S’il fallait encore un argu­ment pour montrer que la poli­tique ne doit *pas* être un métier, et qu’il faut abso­lu­ment restreindre le nombre de mandats et le cumul de ces mandats : L’ENA, facteur de déclin français.

    Le poli­tique de métier doit penser à sa carrière, doit ména­ger les suscep­ti­bi­li­tés de tous et en parti­cu­lier des pairs et des gens au pouvoir, et doit s’abs­te­nir de tout idée disrup­tive. Il prend comme néces­saire d’ac­cep­ter les conven­tions et le système, aussi mauvais puisse-t-il être.

    En France la poli­tique et l’ad­mi­nis­tra­tion sont non seule­ment un métier, mais on en fait aussi une forma­tion dédié. Tout faux.

  • Choc de compé­ti­ti­vité, ou pas

    Il est bon de le savoir et de le rappe­ler, même si ça ne dégage pas de solu­tion pour autant: La baisse du coût du travail en compa­rant avec le voisin n’amé­lio­rera pas la compé­ti­ti­vité, mais mènera forcé­ment à des désastres sociaux.

    En Europe, nombre de pays s’en­gagent dans des poli­tiques simi­laires, de telle sorte que leurs efforts s’an­nu­le­ront mutuel­le­ment, la guerre des coûts sala­riaux ne béné­fi­ciant à personne en l’ab­sence de hausse des ventes. C’est, d’ailleurs, là, la grande diffé­rence avec les gains de compé­ti­ti­vité obte­nus par une entre­prise face à ses concur­rentes, car ces gains n’af­fectent pas la demande globale. Seule l’ex­por­ta­tion hors d’Eu­rope devrait béné­fi­cier de la mesure, et relan­cer l’ac­ti­vité.

    Malheu­reu­se­ment

    Mais – et c’est là que le bât blesse – la grande indus­trie expor­ta­trice, censée être la béné­fi­ciaire prin­ci­pale de ces mesures, a une struc­ture de coûts dans laquelle la main-d’oeuvre pèse rela­ti­ve­ment peu par rapport aux inves­tis­se­ments ; elle emploie une main-d’oeuvre quali­fiée, pour laquelle le chômage est d’ores et déjà faible et ses usines les plus gour­mandes en main-d’oeuvre sont délo­ca­li­sées depuis long­temps…

    La fausse promesse du choc de compé­ti­ti­vité.