Auteur/autrice : Éric

  • Revenu de base

    Ça fait déjà un bon moment que j’ai entendu parler du concept de revenu de base. Pour faire simple c’est l’idée de four­nir chaque mois une somme à chaque indi­vidu, sans condi­tion ni modu­la­tion. Dans les bons scéna­rios ce revenu est suffi­sant pour vivre, c’est à dire se loger, se nour­rir et se soigner correc­te­ment, voire assu­rer une vie cultu­relle de base (on parle bien de vivre et non de survivre). Pour l’exer­cice on peut donc imagi­ner le placer au niveau du seuil de pauvreté.

    Je suis passé par les diffé­rentes phases :

    • Encore un projet déma­go­gique
    • Tota­le­ment irréa­liste
    • Les gens arrê­te­raient de travailler
    • Impos­sible à finan­cer

    Mais malgré tout mon scep­ti­cisme de départ, je dois avouer que les argu­ments sont là. C’est loin d’être évident, il y a une bonne dimen­sion de « j’y crois », mais c’est un peu la même chose dans l’éco­no­mie actuelle.

    Ce qui appa­rait certain c’est que ce système actuel est loin d’être évident et de « fonc­tion­ner » lui non plus : Tota­le­ment déma­go­gique dans sa gestion, irréa­liste dans les objec­tifs pour­sui­vis ou la théo­rie, une inci­ta­tion à travailler nette­ment débat­table, et un finan­ce­ment qui est clai­re­ment à revoir. Quand on voit le résul­tat humain, les gens qui vivent ou survivent diffi­ci­le­ment, les pays lais­sés pour compte, je doute qu’on puisse dire que le résul­tat est bon (oui, par contre on peut trou­ver pire dans l’his­toire, ce n’est pas la ques­tion).

    Alors quoi ? je vais vous lais­ser lire quelques liens, pour vous faire une première idée et en discu­ter ici. J’ai mis deux ans pour dépas­ser mes préju­gés initiaux sur cette idée. Gardez votre esprit critique car il y a des points large­ment contes­tables, mais je ne peux que vous inci­ter à faire atten­tion à ne rien reje­ter au début et à rester ouvert, lais­sant vos objec­tions pour la fin, qu’on en parle. Ce qui semble être un problème évident n’en est pas forcé­ment un.

    Il reste que pour la notion de travail, de collec­ti­vité, de recon­nais­sance des acti­vi­tés non marchandes, de droit à la vie, d’éco­no­mie utile, de créa­tion cultu­relle, d’in­no­va­tion, de prise de risque, de la notion de valeur et de travail, du plein emploi qui n’existe plus, d’in­ven­ti­vi­té… ça résou­drait telle­ment de ques­tions qu’on ne peut s’em­pê­cher de se repo­ser la ques­tion de l’uto­pie.

    Une seule chose m’ap­pa­rait certaine : ça ne peut fonc­tion­ner que si ce revenu permet vrai­ment de vivre, sinon on risque de cumu­ler les désa­van­tages des deux systèmes.

    Person­nel­le­ment je reste coincé à : OK, pourquoi pas, mais de la même manière qu’il y a plein de projets « si on refai­sait la fisca­lité de zéro » qui fonc­tionnent sur le papier, le problème c’est comment assu­rer la tran­si­tion sans avoir à faire une révo­lu­tion (dans le sens : période de terreur et bain de sang)

    Sommes-nous capables de chan­ger en profon­deur le système dans lequel nous vivons ? L’his­toire m’en fait douter.

    cc by Kostenlose Info-Postkarten zum Bedingungslosen Grundeinkommen http://www.archiv-grundeinkommen.de/material/pk/
    cc by Kosten­lose Info-Post­kar­ten zum Bedin­gung­slo­sen Grun­dein­kom­men http://www.archiv-grun­dein­kom­men.de/mate­rial/pk/

     

  • Élec­tri­cité: la France n’est pas si compé­ti­tive que ça

    Je suis au regret de vous le dire, mais si vous n’êtes pas abon­nés à Media­part 1– vous devrez croire sur parole mes notes de lecture 2– vous devriez foncer corri­ger cette erreur et goûter la diffé­rence d’un vrai jour­na­lisme actif qui ne se contente pas du consen­suel et de reco­pier les commu­niqués de presse.

    Toujours est-il qu’on se garga­rise de notre élec­tri­cité en donnant des leçons aux autres pays qui disent ne pas souhai­ter avoir le même mix éner­gé­tique que nous mais qui payent plus cher ou/et importe notre superbe élec­tri­cité nucléaire.

    Petit retour sur les idées reçues :

    En novembre, la France a large­ment plus importé d’élec­tri­cité d’Al­le­magne qu’elle n’en a exporté.

    […]

    le rapport s’in­versa dès octobre 2011. Depuis, chaque mois, Paris achète plus à Berlin qu’elle ne lui vend. Cela fait 14 mois que cela dure.

    […]

    Mais c’est aussi parce que ses éner­gies renou­ve­lables, essen­tiel­le­ment photo­vol­taïques et éoliennes, atteignent désor­mais des prix extrê­me­ment compé­ti­tifs. En fonc­tion du niveau d’en­so­leille­ment et de la force du vent, certains jours, à certaines heures, elles sont moins chères que l’élec­tri­cité nucléaire française.

    Atten­tion à ne pas en tirer trop de conclu­sions étant donné qu’il y a beau­coup d’im­pli­ca­tions et beau­coup de causes, mais peut être faut-il que nous nous penchions un peu plus sérieu­se­ment sur de réels chiffres et pas sur des posi­tions de prin­cipe.

  • Asians: Too Smart for Their Own Good?

    Les quotas sont quasi­ment toujours une mauvaise idée. À favo­ri­ser quelqu’un on finit forcé­ment par en discri­mi­ner un autre, c’est auto­ma­tique. Forcer les choses est un peu l’ul­time recours vu les effets néga­tifs en consé­quence.

    On peut se dire que tout ça c’est dans le vide, qu’é­qui­li­brer homme / femme, blanc / noir, chré­tien / juif / musul­man est juste une histoire de faire atten­tion à cher­cher les meilleurs dans chaque caté­go­rie, mais si vous n’y croyez pas, l’ar­ticle du New York Times peut donner un éclai­rage : Asians: Too Smart for Their Own Good?

    Que fais-t-on quand une portion de la popu­la­tion est sous-repré­sen­tée ou sur-repré­sen­tée non par la discri­mi­na­tion directe mais par des causes indi­rectes, histo­riques, sociales, ou simple­ment par effet mathé­ma­tique? Soit on oublie les quota, soit on opère une bonne discri­mi­na­tion bien néga­tive.

  • Inscrire la propriété intel­lec­tuelle dans la consti­tu­tion

    Je ne sais pas dans quels termes est prévue cette inser­tion, mais la propriété intel­lec­tuelle (au sens large avec le droit d’au­teur, les protec­tions des marques, des brevets, etc.) est exacer­bée jour après jour. Le lobby est immense.

    N’en sachant par plus sur les termes prévus dans la consti­tu­tion tuni­sienne ou sur les usages du peuple tuni­sien, je ne vais pas para­phra­ser. Toute­fois, détailler une notion dans la consti­tu­tion implique qu’elle régit l’or­ga­ni­sa­tion interne du pays ou fait partie de ses valeurs fonda­men­tales. À vous de vous faire une idée : Slim Amamou : « Inscrire la propriété intel­lec­tuelle dans la consti­tu­tion va tuer la liberté »

    Je sais juste qu’au moment où on commence à entre­voir un faible mais réel mouve­ment de remise en ques­tion des équi­libres de propriété intel­lec­tuelle en occi­dent, figer des choses dans une consti­tu­tion est proba­ble­ment une mauvaise idée.

  • Chère agence digi­tale^Wnumé­rique

    Chère agence digi­tale / Web / marke­ting / sociale rayez la mention inutile, à mon avis elles le sont toutes […] tu vas commen­cer dès demain matin à spam­mer ma boite mails de tes cartes de voeux numé­riques de plus ou moins bon goût, parfois montées à l’ar­rache d’un HTML hési­tant durant les heures supplé­men­taires d’un stagiaire non payé, mais la plupart du temps conte­nues dans un bête JPEG

    […]

    Comme chaque année, tu vas me souhai­ter une excel­lente année 2013 sous le signe du digi­talnumé­rique, digi­tal c’est pour les doigts / des média sociaux / de l’en­tre­prise 2.0 / du X-commerce / des lamas roses et des double arc-en-ciels / ajoute ici les buzz­words qui te feront plai­sir et d’une colla­bo­ra­tion plus que fruc­tueuse dans nos domaines respec­tifs.

    […]

    Chère agence je ne sais plus trop quoi, je voulais te dire ceci : tes voeux et tes digi­taux, tu peux te les carrer quelque part. Cette année, au lieu de simple­ment balan­cer ta carte virtuelle dans ma poubelle qui ne l’est pas moins

    […]

    Si en revanche tu es dans mon carnet d’adresses à l’on­glet “potes”, que tu as une agence [mettre un buzz­word ici] et que tu as envie qu’on prenne un verre, quitte à m’ex­pliquer pourquoi je dois abso­lu­ment ache­ter ta nouvelle campagne trans­mé­dia 380 sur Twit­ter, Face­book, Pinte­rest, Insta­gram et Youporn, ça doit pouvoir s’ar­ran­ger.

    Allez, bonne année quand même.

    Merci Frédé­ric, je ne saurai mieux dire. Ça vaut pour moi aussi.

    J’ajou­te­rai que si, contrai­re­ment à Frédé­ric, je ne passe­rai pas de temps à remplir les RBL, chère agence digi­tale qui me spam chaque année de ta carte de voeux pour­rie, tu peux être certain que ce genre d’exer­cice est le meilleur moyen pour que je n’ai abso­lu­ment pas envie de (re)passer par toi, même si j’y étais contraint. Pas que la carte de voeux soit méchante ou désa­gréable à ce point, mais l’ac­cu­mu­la­tion dépasse mon niveau d’ac­cep­tance. Si tu fais partie du lot, partages en les effets et ne t’at­tends pas à être privi­lé­giée.

  • Niveau d’exi­gence

    Deman­der à pouvoir reti­rer mon numéro de CB actif de mon compte utili­sa­teur chez un commerçant en ligne ? Radi­ca­lisme imbé­cile et délire para­noïaque.

    Lire les condi­tions géné­rales de vente et autres condi­tions d’uti­li­sa­tion avant de sous­crire à un service – et pire, choi­sir de sous­crire ou non juste­ment sur cette base ? Me voilà forcené.

    Attendre d’une société qu’elle ne donne pas mon numéro de télé­phone person­nel à ses pros­pects ? Il parait que j’ai des demandes inac­cep­tables.

    Espé­rer qu’un respon­sable poli­tique s’oc­cupe de sa charge de façon désin­té­res­sée ou en tout cas n’en profite pas consciem­ment via des réseaux d’in­fluence ? Naif je suis, voire dange­reux extré­miste.

    Deman­der des comptes sur la qualité du service rendu, sur la sécu­rité des données, sur  la confi­den­tia­lité, sur le trai­te­ment commer­cial de mes infor­ma­tions person­nelles ? Là les quali­fi­ca­tifs trop nombreux pour les lister (parce que oui, les quali­fi­ca­tifs plus haut sont des retours réels et précis)

    Je n’ex­clus pas d’être effec­ti­ve­ment un forcené para­noïaque à la limite de l’au­tisme, mais il semble quand même que le niveau d’exi­gence de mes pairs soit au plus bas depuis un ou deux ans (pas beau­coup plus). Je ne parle même pas de l’état du niveau d’exi­gence de mes pairs dans le domaine des métiers web, parce que là l’ex­pres­sion même semble appar­te­nir à un passé révolu.

    Il ne s’agit pas de faire des scan­dales et des procès à tout bout de champ. Il faut savoir faire des compro­mis, ne pas se battre sur tout, et comprendre les inté­rêts de tous, mais pas oublier pour autant le niveau que nous sommes en droit d’at­tendre, ni confondre « prag­ma­tisme » avec « l’inac­cep­table est conve­nable s’il n’est fait qu’à moitié ».

    La société dans laquelle nous vivons c’est nous qui la construi­sons. Il n’ap­par­tient qu’à nous d’ac­cep­ter ou de ne pas accep­ter, de faire nos choix. Respec­ter ses valeurs est possible, sans faire des efforts déme­su­rés ni faire blocage à tout. Il faut juste arrê­ter de renon­cer à tout bout de champ et réali­ser quels sont nos pré-requis.

    Ce que je crains c’est que pour beau­coup ce stade ne soit déjà dépassé. À force de tout rela­ti­vi­ser, plus rien n’est impor­tant, tout est accep­table, voire normal. Il y a parfois un micro-réveil quand un détail ou un autre fait un peu de bruit dans la presse, mais c’est vite oublié.

    Il serait peut être temps de se réveiller, avant de réali­ser que notre vie ne nous appar­tient plus.

  • Descrip­tif ou tag line de première page

    Une chose est certaine, je veux sortir les conte­nus récents et la vue « blog » de la première page. J’écris parfois vite, souvent de l’hu­meur ou de l’opi­nion, et que ce soit pour la qualité de l’écris ou par l’en­ga­ge­ment person­nel, ce ne sont pas forcé­ment ces billets que je souhaite mettre en avant. Je suis aussi toujours gêné par l’idée de présen­ter des billets d’opi­nions poli­tiques sur la page d’ac­cueil quand j’ai des lecteurs de ma sphère profes­sion­nelle ou de la sphère pure­ment tech­nique qui viennent y lire des conte­nus qui leur sont propres. L’in­verse est tout aussi vrai d’ailleurs.

    Le résul­tat c’est que j’ai besoin d’un petit texte intro­duc­tif qui explique ce qu’est ce carnet de notes et ce qui motive mon écri­ture. J’ai toujours botté en touche mais il faut que je m’y mette.

    J’ai bien envie de trou­ver une phrase même longue, qui apporte un peu tout. David a trouvé le « arti­san, geek & citoyen », que je trouve excellent, mais là aussi ça m’im­po­se­rait trop de choix. Je ne suis plus tant que ça arti­san, et je ne place­rai mes propos sur le livre numé­rique dans aucune de ces sections. Je pour­rai mettre « pro, geek & citoyen » mais ce serait affir­mer que je pose des conte­nus profes­sion­nels alors que ça reste annexe et person­nel.

    Je cherche du coup plus une phrase de type « décla­ra­tion de valeur ». Je veux qu’on y voit qu’il y a de l’opi­nion et du tech­nique ; j’ai­me­rai y placer la notion de carnet de notes ; et je cherche comment expri­mer l’objec­tif concret de cet espace : parta­ger, échan­ger, voir chan­ger le monde. Si j’ar­rive à relier avec le nom de domaine c’est encore mieux.

    Voilà quelques ébauches :

    Dans « Sharing ideas, opinions et know­ledge ». L’an­glais a la beauté de la conci­sion mais je m’im­pose le français. En français je butte sur utili­ser « mes » qui tradui­rait un sens unique (alors que je cherche bien à échan­ger dans les deux sens) ou utili­ser « nos » mais qui fait un peu préten­tieux, d’au­tant que c’est mon espace à moi. Toujours dans le gran­di­lo­quent j’ai « Pour que nos savoirs et nos opinions servent, parta­geons les » ou « Pour avan­cer, ouvrons savoirs et opinions. Survol de mon carnet de notes. », « Pour que nos savoirs et nos opinions servent, parta­geons les. » ou « S’ou­vrir aux autres c’est parta­ger savoirs et opinions. »

    Je crois que je finis avec en tête quelque chose comme ce que j’ai posé plus haut : « parta­ger ses opinions, échan­ger nos savoirs, pour progres­ser et imagi­ner chan­ger le monde » mais non seule­ment ça fait décla­ra­tion miss Monde « je veux la paix dans le monde », mais en plus ce n’est pas assez person­nel.

    La dernière orien­ta­tion que j’avais ressem­blait à un « survol d’opi­nions et recherches pour base d’échange » mais fran­che­ment sans convic­tion.

    Avez-vous des propo­si­tions en tête ? Je n’ai ni taille mini­mum ni taille maxi­mum, si ce n’est que j’ado­re­rai arran­ger la phrase avec un agen­ce­ment et mélange de typo comme celle de Hundredth­mon­key. Ca me permet­trait d’oc­cu­per à la fois l’es­pace de titre, de logo et d’in­tro­duc­tion.

     

  • Refonte

    Je suis un éter­nel insa­tis­fait de mon espace person­nel et je n’ar­rête pas de faire des allers-retours sur ce que je veux, n’y lais­sant que des mises en place tempo­raires. Le problème c’est que David m’al­lèche beau­coup avec sa refonte, donc je vais peut être m’y remettre encore une fois.

    Je ne vais pas reprendre la forme d’un calen­drier de l’avent, ni celle d’un billet par jour, mais comme David je vais commen­cer par mes objec­tifs de refonte :

    J’écris dans trop de contextes diffé­rents (du semi-pro au perso, avec beau­coup de niveaux inter­mé­diaires), avec plusieurs niveaux d’écri­ture entre l’hu­meur et l’ar­ticle réflé­chi et j’ai besoin d’un site qui reflète ce dégradé d’écri­tures et de publi­ca­tion. Je ne souhaite pas forcé­ment mettre en avant des billets d’opi­nion ou d’hu­meur sur la page d’ac­cueil, mais ils doivent se retrou­ver dans le flux. De même j’ai­me­rai pouvoir faire des billets réponse à mes inter­lo­cu­teurs sans que ces derniers ne se retrouvent dans le flux d’ac­tua­lité. Mais aussi je souhaite quelque chose de plus simple graphique­ment, et il ne va pas forcé­ment être simple de faire cadrer mon objec­tif précé­dent avec celui là.

  • Choi­sir sa liseuse numé­rique – fin d’an­née 2012

    –> Mis à jour pour Noël 2014 <–

    La ques­tion revient encore et toujours. D’abord les recom­man­da­tions, pour rempla­cer celles de juin, puis je ferai un peu plus de blabla expli­ca­tif :

    • La solu­tion conseillée : La Cybook Odys­sey Front­light, à 129 € chez les bons libraires [1]. Haute défi­ni­tion, éclai­rage « par devant » débrayable, écosys­tème ouvert, légère, française : C’est le top à prix abor­dable.
    • En ultra-nomade, la Kobo-mini peut être un choix inté­res­sant. Elle est plus petite, moins chère, mais a aussi un écran poten­tiel­le­ment de moins bonne qualité (même pour un simple défi­ni­tion). Ce n’est pas forcé­ment une recom­man­da­tion pour un premier achat, qui risque­rait d’être décep­tif si vous ne savez pas à quoi vous attendre, mais ça peut être inté­res­sant pour certains.
    • Si c’est pour offrir à la grand-mère afin qui a déjà du mal avec son magné­to­scope mais qui aime­rait pouvoir lire en gros carac­tères, la Kindle Basic peut être envi­sa­gée. Elle a l’avan­tage de fonc­tion­ner unique­ment par boutons (non tactile), et le mode « push » d’Ama­zon vous permet de lui envoyer des livres à distance. Atten­tion tout de même à l’en­vi­ron­ne­ment très fermé d’Ama­zon et au fait que le push néces­site du WIFI. Lisez le blabla plus bas pour le détail : si je conti­nue à refu­ser et lutter contre le modèle Amazon, c’est la seule demie-solu­tion pour ce cas très précis.
    • Si vous souhai­tez vrai­ment une tablette de lecture, la Nexus 7 à 199 € est un bon choix. Si c’est pour de la lecture, je ne saurai trop insis­ter pour que vous envi­sa­giez plutôt l’encre élec­tro­nique que la tablette. Là aussi, lire le blabla plus bas est utile avant de vous lancer dans votre achat.

    [1] 129 € sur Decitre.fr et Cultura.com. Au même prix, si vous préfé­rez l’ac­com­pa­gne­ment d’une librai­rie physique, vous pouvez les ache­ter dans 9 librai­ries Decitre en Rhône-Alpes, la librai­rie Chemi­nant à Vannes, la librai­rie Mont­bar­bon à Bourg-en-Bresse, la librai­rie Bisey à Mulhouse et la librai­rie Planet’R à Saint-Lô, ainsi que 51 maga­sins Cultura dans toute la France. Celles à 99 € sont iden­tiques d’ap­pa­rence mais avec une défi­ni­tion stan­dard et sans éclai­rage.

    Liseuses HD à haute défi­ni­tion

    Une nouvelle gamme de liseuses est arri­vée depuis mes dernières recom­man­da­tions. Elles sont HD et avec éclai­rage « front­light ».

    Le HD c’est comme pour les tablettes ou les télé­vi­sions : Une meilleure réso­lu­tion d’écran. Ici on gagne 60% de points en plus. Ça se ressent sur le lissage des carac­tères et sur la qualité géné­rale de l’af­fi­chage.

    L’éclai­rage se traduit par quelques LED et un filtre quasi invi­sible sur l’écran. La lumière des LED se diffuse sur le filtre et éclaire l’écran, permet­tant de lire la nuit ou en faible lumi­no­sité. Cette lumière vient donc d’au dessus puis se reflète sur l’écran avant d’at­teindre vos yeux. C’est une diffé­rence fonda­men­tale avec les tablettes LCD, écrans d’or­di­na­teurs et télé­vi­sions qui sont en rétro-éclai­rage et qui projettent la lumière direc­te­ment vers vos yeux, en les fati­guant (surtout en envi­ron­ne­ment sombre). Les craintes de fatigue oculaire sont donc bien plus faibles. Pour ne rien gâcher cet éclai­rage est débrayable : Une fois éteint on se retrouve avec un écran à encre élec­tro­nique clas­sique, et tous ses avan­tages.

    Dernier point parti­cu­lier, la liseuse HD éclai­rée d’Ama­zon, la Kindle Paperw­hite, a pris de l’em­bon­point (+25% en poids) mais c’est la seule. La Cybook Odys­sey reste à 180 grammes (ce qui est appré­ciable) par exemple. Ça n’a l’air de rien mais le poids est un élément essen­tiel sur ces appa­reils. Pour le reste, toutes les marques ont le même type d’éclai­rage, le même écran, le wifi, le tactile, le même contraste, et une auto­no­mie simi­laire.

    Liseuse ou tablette

    L’écart de prix se réduit entre les tablettes et les liseuses. On trouve des tablettes tout premier prix à moins de 100 €, des tablettes 7″ correctes à partir de 160 € des tablettes 7″ plutôt haut de gamme à 199 €.

    La réac­tion de beau­coup est « pourquoi ne pas mettre quelques euros de plus et avoir une tablette qui fait bien plus de choses ? ». Je répon­drai qu’on trouve des voitures fami­liales pour à peine plus cher qu’une smart ou qu’une mini. On peut même en trou­ver des moins chères. Elles permet­tront bien plus de choses mais ne seront pas forcé­ment adap­tées à vos usages.

    Si vous vous desti­nez à la lecture de textes, essen­tiel­le­ment des livres numé­riques au format EPUB, je conseille très (très) forte­ment les liseuses à encre élec­tro­nique et non une tablette : Poids, format pour

    • La liseuse fait 180 grammes (moins qu’un livre de poche), là où une tablette LCD 7″ est au mini­mum à 400 grammes (plus qu’un gros livre). À la longue ça joue beau­coup, surtout à bout de bras.
    • La tablette a un rétro-éclai­rage. Elle projette de la lumière direc­te­ment sur vos yeux. Pour de la vidéo ou du jeu ça a un petit effet hypno­tique mais pour la lecture ça va énor­mé­ment vous fati­guer à la longue (vive les yeux rouges). C’est d’au­tant plus vrai qu’une page de livre est quasi­ment toujours essen­tiel­le­ment du blanc (ce qui projette le plus de lumière et fatigue le plus). La nuit c’est aussi un très bon encou­ra­ge­ment à l’in­som­nie.
    • Dans le meilleur des cas, en auto­no­mie théo­rique, une tablette LCD ça se recharge tous les jours ou tous les deux jours. La liseuse vous l’ou­bliez tota­le­ment. En théo­rie c’est un à deux mois sans recharge. Dans la pratique même si c’est une fois par quin­zaine, la diffé­rence est flagrante avec une tablette.

    Rien ne vous empêche d’ache­ter une tablette pour vos autres usages, mais si vous pouvez vous le permettre je vous conseille plutôt une bonne tablette 9 ou 10″ pour le multi­mé­dia. La lecture de textes hors lignes restera à côté sur son maté­riel dédié : liseuse à encre élec­tro­nique.

    Une liseuse pour mes (grands)-parents

    Le livre numé­rique c’est aussi la capa­cité à lire en gros carac­tères. Sur papier l’offre est limi­tée, pas toujours évidente à trou­ver. Pour les moins tech­no­philes (vous savez, ceux qui ont du mal à utili­ser le magné­to­scope) il faut un appa­reil ultra-simple. Je consi­dère les liseuses comme simple, mais peut être pas encore assez. Même le tactile peut être perçu comme une diffi­culté supplé­men­taire. Le second critère est de pouvoir faci­le­ment ajou­ter du contenu, soit à distance (par la famille), soit en passant en librai­rie avec l’aide du libraire.

    Je n’ai pas encore trouvé de liseuse qui corres­ponde à ces critères, et ma grand-mère n’aura donc pas de liseuse sous la chemi­née pour Noël. La plus proche semble être la Kindle Basic (non tactile). J’ai peur que même avec les boutons, je crains qu’on soit encore peu acces­sible. La capa­cité à pous­ser des conte­nus à distance pour­rait quand même m’in­ci­ter à tenter l’ex­pé­rience (malgré l’as­pect fermé de la liseuse, c’est dire si je suis prêt à essayer) mais ça néces­si­te­rait d’avoir chez elle une connexion Inter­net avec une borne WIFI. Ce n’est pas le cas. Si vous avez tenté une expé­rience simi­laire, discu­tons-en.

    Envi­ron­ne­ment fermé ou écosys­tème ouvert

    Le point de vue n’a pas changé depuis l’an­née dernière. Il s’est même renforcé avec plusieurs épisodes récents, dont un qui a fait du bruit. Amazon a créé quelque chose d’ex­cep­tion­nel avec Kindle, surtout consi­dé­rant qu’ils ont créé le marché de zéro, mais le résul­tat reste inac­cep­table pour moi.

    Les plus geeks peuvent dire qu’ils vont ache­ter leurs livres ailleurs et n’uti­li­ser que le maté­riel, mais ça veut dire passer par des conver­tis­seur et refu­ser la simpli­cité de l’éco­sys­tème, qui est un argu­ment prin­ci­pal. Il est très probable que tous fini­ront pas céder et se faire enfer­mer, malgré toute la bonne volonté initiale. Les quelques irré­duc­tibles auront simple­ment un bon maté­riel mais castré, avec encore moins de faci­lité que sur les autres appa­reils. C’est juste dommage et pas forcé­ment un bon choix.

    La recom­man­da­tion prin­ci­pale est et restera : Pas de Kindle, pas d’iPad, pas de système fermé qui met des menottes aux utili­sa­teurs, mettant à bas la péren­nité de mes conte­nus et ma capa­cité à buti­ner faci­le­ment ailleurs.

    C’est d’au­tant plus vrai que si Amazon et Apple ont indé­nia­ble­ment des points forts, le maté­riel lui même a désor­mais des concur­rents au même niveau. Choi­sir des alter­na­tives ouvertes n’est plus du maso­chisme.

    Je ne donne que mon point de vue

    Je ne fais que donner mon point de vue person­nel. Je ne prétends pas à une totale objec­ti­vité : Ce me serait diffi­cile étant donné que je suis profes­sion­nel­le­ment impliqué dans le milieu du livre numé­rique (j’opère les solu­tions numé­rique pour les libraires en [1]). Au contraire, j’as­sume tota­le­ment d’avoir des choix basés sur mes valeurs, mes expé­riences, et mes crédos. Faites en ce que vous voulez, mais la géniale grille objec­tive manquera toujours certains points essen­tiels comme l’ou­ver­ture, la confiance et l’éthique (si le mot vous semble gran­di­lo­quent, lisez-y « volonté de faire évoluer les choses dans le bon sens »).

  • Brit Ruby 2013

    Hier je suis tombé sur l’his­toire du Brit Ruby 2013, que je vous laisse lire plutôt que de para­phra­ser. J’ai toujours eu du mal à faire valoir pourquoi je déteste les prin­cipes du quota et du comp­tage pour faire valoir l’éga­lité homme/femme. Je crois que le problème est très visible ici.

    Ce qu’on leur reproche n’est pas d’avoir eu une atti­tude sexiste (ou du moins personne ne semble leur repro­cher) mais simple­ment d’avoir juste­ment tota­le­ment ignoré le genre ou la couleur de peau des inter­ve­nants pour se concen­trer sur qui ils souhai­taient voir inter­ve­nir.

    Quand dans un commen­taires quelqu’un lance qu’il aurait été possible de trou­ver une femme compé­tente avec quelque chose d’in­té­res­sant à dire, il a bien entendu raison mais à mon avis il passe à côté du sujet. Aurait-il fallu que les orga­ni­sa­teurs fassent du sexe un premier critère de tri puis cherchent des personnes compé­tentes dans chaque critère ?

    Sans nier la réalité du problème de la repré­sen­ta­tion fémi­nine dans les tech­no­lo­gies, je ne peux consta­ter que factuel­le­ment ce qu’on reproche c’est de ne pas avoir eu une atti­tude sexiste (comprendre : avoir quali­fié les gens en fonc­tion de leur genre).

    On peut faire preuve d’une volonté parti­cu­lière pour réta­blir un équi­libre défaillant, mais ça pose bien d’autres problèmes. Et puis on peut aussi le faire sur la couleur de peau, la préfé­rence sexuelle, les gros, les nains, les aveugles, les personnes en chaises roulan­tes… à vrai dire il n’y a pas de raison que tous ces gens aient moins le droit à l’éga­lité de trai­te­ment que les autres.

    Il y a des exemples, notam­ment les quotas de personnes de couleur aux États Unis, mais l’his­toire était bien plus forte que l’iné­ga­lité homme-femme que nous vivons. Là bas il y a eu une guerre civile en partie sur la ques­tion des noirs, avec une menta­lité persis­tante de race prin­ci­pale et sous-race, qui se tradui­sait par de l’es­cla­vage. La capa­cité à renver­ser les menta­li­tés sans agir par la loi était bien plus faible que celle que nous avons. Sans idéa­li­ser la situa­tion des femmes, nous n’en sommes pas là, ou nous n’en sommes plus là.

    Monter un groupe qui permet d’ac­com­pa­gner les femmes, de les mettre en avant pour mieux les repré­sen­ter lors des événe­ments et que plus tard on pense plus faci­le­ment à celles qui le méritent : trois fois oui. Critiquer un événe­ment au point de faire fuir les spon­sors et de faire tomber l’évé­ne­ment parce que les orga­ni­sa­teurs ont eu l’in­no­cence de ne pas être sexistes : trois fois non.

    N’ou­blions pas : Le problème n’aura pas disparu quand on aura une égalité stricte. Le problèmes aura disparu quand on ne fera plus atten­tion au fait qu’on a devant nous des hommes ou des femmes.