Indépendamment du problème de filtrage qu’a poussé Free au moins temporairement, ce qui m’agace dans cette opposition Free <-> Google, c’est l’argument utilisé : Google envoie trop de données vers Free, donc il doit participer au financement du réseau nécessaire pour absorber ce trafic trop asymétrique.
Trois petits rappels tout simples :
- Free est déjà payé (par ses abonnés) pour avoir un réseau dimensionné correctement, qui permet d’accéder aux services habituels (Google et Youtube font forcément partie de la tête de liste). Si Free a un problème économique vis à vis de l’offre qu’il propose à ses abonnés, c’est un peu le problème de Free (et éventuellement des abonnés en cas d’augmentation), pas de Google.
- Google n’envoie rien vers Free de lui-même. Google se contente de fournir ce que lui demande le réseau de Free. Quand une vidéo est transférée, c’est le réseau de Free (via l’abonné) qui envoie une requête à Google pour demander la vidéo. Si l’un des deux devait facturer le trafic réseau à l’autre, il serait logique que ce soit celui qui est à l’initiative du trafic qui paye (celui qui demande, pas celui qui répond). Ici c’est Free (via ses abonnés) qui est responsable du trafic. À bon entendeur…
- Free vend essentiellement du très fortement asymétrique (ration 1/20) à ses abonnés. C’est franchement hypocrite de la part de Free que de râler ensuite parce que le trafic qui passe par ses équipements garde cette asymétrie. Soyons un minimum cohérents.
On me souffle aussi dans l’oreillette que la France est le seul pays où les accords de peering parlent de ratio entrant/sortant. Je suis bien incapable de confirmer ou infirmer avec certitude. Si vous avez des éléments sur ce point, j’amenderai ce billet.
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