Les webapps sont pour moi définitivement la direction vers laquelle aller. Mozilla pousse beaucoup via Firefox OS. Pour jouer avec eux, jetez un oeil à Mortar, qui permet d’initialiser tout le nécessaire. Il y a un joli billet de hacks.mozilla.org qui peut vous permettre de démarrer.
Auteur/autrice : Éric
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Linux Kernel Tuning
Quelques paramètres obscurs (ou pas) à configurer pour vos serveurs Linux. Je regrette juste l’absence des paramètres pour améliorer l’ouverture des fenêtres TCP (effet garanti sur les serveurs web, peu de risques, quasiment pas d’effet négatif en situation réelle).
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Smartphone Ubuntu
Bon, je ne suis pas forcément un grand fan d’Ubuntu en ce moment mais j’aime bien le côté « on change ». La première bascule qu’on prévoit depuis un moment mais qui n’est pas encore là, c’est d’utiliser le smartphone comme poste informatique principal. L’interface smartphone est là, mais passe en mode plus classique une fois branchée sur un écran de grande taille avec clavier.
La seconde bascule c’est d’avoir osé repenser un peu l’interface. Ils ont retiré la notion de bouton de navigation, mais surtout ils sont sortis de la vision iPhone d’écran composé de plein d’icônes d’application. Android m’avait un peu déçu en reprenant cette vision.
Vidéos : présentation générale, interface, interview sur l’interface.
Bien entendu impossible de ne pas mentionner Firefox OS, qui a d’autres avantages, mais qui semble resté à l’interface « iPhone ».
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Ministre, un tremplin royal
La rumeur vient sans doute du fait que l’on m’avait proposé d’être garde des Sceaux.
J’ai refusé parce que j’avais dit que je serais candidate à la présidence de l’Assemblée nationale.
J’aurais dû accepter : le fait d’être ministre m’aurait aidée à gagner l’élection législative.
Qu’une ancienne candidate à la présidentielle du parti actuellement au pouvoir se permette de dire ça en dit long sur nos représentants et leurs objectifs. À ce point c’est tout de même arriver bien bas. Heureusement, après qu’on ait pensé à elle pour l’Institut du monde arabe (allez savoir sur quelles qualifications), elle a un poste bien au chaud sur la toute nouvelle banque d’investissement. [Il est où le point d’ironie sur ce clavier ?]
Que ça ne fasse pas plus scandale que ça et que ce soit VSD qui arrive à s’en faire écho, là ça fait mal à ma presse. Vu l’historique entre les deux on peut penser à un bidonnage mais le fait que ce soit repris partout sans être démenti en fait douter. Possible aussi que ce soit un propos volontairement lâché pour faire parler d’elle, qu’il soit vrai ou non – probable même vu le magazine choisi – mais ce ne serait pas beaucoup plus glorieux ou plus réconfortant pour notre classe politique.
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Ligatures privées et remplacement de textes
Pendant quelques années nous avons cherché le saint Graal pour remplacer du texte par des images dans les pages HTML. Il y a eu sIFR qui nécessitait le plugin Flash, des bidouilles à base d’indentation et marges CSS négatives qui risquaient de casser pour ceux qui n’affichaient pas les images, des trucs horribles à base de display:none qui empêchaient le copier/coller, etc.
J’avais pas mal laissé tombé quand j’ai vu que certains jouaient avec des polices de caractères à la wingdings. Ça ne faisait pas de remplacement et ça nécessitait d’ajouter des caractères arbitraires qui risquaient de mal passer en cas d’absence de la police choisie.
Sauf que visiblement ils ont trouvé le saint Graal il y a un bon moment et personne ne m’a prévenu. Alors si vous aussi on ne vous a pas prévenu, regardez Symbolset et Ligature Symbols.
L’idée c’est d’utiliser les ligatures. Les ligatures ce sont ces artefacts qui permettent de remplacer certaines suites de caractères par un visuel spécifique afin d’en simplifier la lecture. On cite souvent « fl » et fi » comme exemple de ligature mais Wikipedia a une superbe illustration.
L’astuce est de déclarer une police personnalisée où « se connecter » est remplacé par une ligature qui contient l’icône correspondante. C’est vectoriel, ça s’adapte en taille comme en couleur, ça se dégrade parfaitement pour ceux qui ne savent pas relire la ligature ou la police de caractères, et pour le système ça reste encore le mot « se connecter » donc c’est totalement transparent. Bref, comme en plus c’est léger en poids, on a presque trouvé le saint Graal. Pourquoi personne ne m’avais rien dit ? Comment ai-je pu passer à côté ?
Vous avez même un outil en ligne qui fait tout ça : Icomoon
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Do not be evil en chinois ça s’écrit comment ?
Google has quietly disabled a feature that notified users of its search service in China when a keyword had been censored by the Chinese government’s internet controls
Pas de quoi faire mentir la devise initiale de Google. La notification n’avait pas de rôle philanthropique, elle avait pour objectif d’éviter que l’internaute cherchant le mauvais mot clef ne se voit coupé de Google et abandonne ses recherches. Quand le gouvernement chinois réagit et que la notification fait perdre plus de recherche que son absence : elle disparait.
Reste que ça donne à réfléchir. Si seul compte le business, que risque-t-on si un jour nos valeurs iront contre leur business ?
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Juger la photographie
Le droit d’auteur n’est finalement qu’une exception très encadrée à la règle générale que l’immatériel est un bien commun. Tout ce qui ne respecte pas les critères de cette exception ne bénéficie d’aucune exclusivité.
C’est ce que rappelle le lien d’aujourd’hui quand le juge cherche et échoue à trouver la démarche créative originale dans des photos, et les déclare hors de tout champ de droit d’auteur.
Néanmoins il ne suffit pas de décrire une composition (1er plan, fond gris posé sur un support plat) il faut indiquer en quoi ce qui apparaît extrêmement banal peut être le résultat de choix artistiques révélateurs de la personnalité de son auteur.
De la même façon il appartient au photographe d’expliquer pourquoi un faible éclairage et la présence d’ombres ne sont pas la manifestation de l’absence de toute qualité technique du cliché mais au contraire le résultat d’un choix personnel en vue de produire un effet particulier.[…]
Néanmoins, il ne suffit pas de décrire les caractéristiques techniques d’une photographie qui en l’espèce sont extrêmement banales ; il convient d’indiquer en quoi celles-ci sont le résultat de choix esthétiques en vue de produire un effet particulier et non pas une exacte reproduction de l’objet en cause.
[…]
Néanmoins le choix de photographier un avion ou une partie d’avion dans un coucher de soleil n’est pas original alors que le coucher de soleil est un élément très recherché des photographes et qu’il est exploité de multiples manières.
L’exercice est d’autant plus intéressant en ce qu’il force le juge à être un critique de la démarche intellectuelle et de l’originalité. J’ai toujours vu des interprétations très larges de ces critères aussi j’ai l’impression que les auteurs des photos jugées se sont surtout trompés en décrivant la procédure de prise de vue et le résultat plutôt que la démarche intellectuelle qui les a entraînées (ou peut-être n’y en a-t-il pas eu ?). Le résultat c’est que ces photos sont considérées libres de droit.
Le petit rappel
J’en avais déjà parlé mais le lobby de la propriété intellectuelle a tellement bien fonctionné que les gens ont désormais du mal à admettre qu’un auteur puisse ne pas avoir de droit spécifique sur une image, un texte ou une vidéo. Pourtant les reproductions fidèles, les prises de vues banales et sans démarche intellectuelle originale, les articles de presse et l’information elle-même ne sont pas soumis au droit d’auteur, et l’auteur n’a aucune légitimité à en restreindre la diffusion ou la modification. C’est vrai quel que soit le temps passé, l’investissement réalisé, ou la difficulté de création, malgré les tentatives de syndicats pour retirer tout accès gratuit à l’immatériel.
Mieux: L’oeuvre résultante peut être originale dans le sens « différente de ce qui existe ailleurs », cela n’implique pas forcément une protection si cette originalité ne découle pas d’une démarche volontaire et originale de l’auteur.
À l’inverse, un résultat banal peut découler d’une démarche intellectuelle originale, et je suis bien à mal de savoir comment serait jugé un tel cas.
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Quelques liens javascript
Partagé sans commentaires, mais vous pouvez faire les vôtres :
- Détecter les insertions de nouveaux noeuds DOM à l’aide des animations CSS (dirty hack, mais bien pratique depuis que les événements javascript prévus pour sont abandonnés)
- Une fonction de rappel après chaque exécution de script (je suis certain qu’on peut y trouver des usages sympa pour les chargeurs de script dynamiques)
- X-Tag, pour étendre le langage avec ses propres balises (à défaut d’avoir un XBL propre pour faire ça, accompagné idéalement d’un mécanisme d’espace de nom pour éviter de pourrir l’espace global)
- Le shadow DOM (à rapprocher du lien précédent)
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Et le watermarking alors ? L’histoire IKEA
Ok. À titre personnel je n’aime pas les DRM. Il faut quelques minutes pour cracker un DRM classique d’ebook, et on trouve même presque sans chercher des outils qui le font de façon transparente. Quand bien même cela fonctionnait, je doute que ce qu’on en attend puisse à mon humble avis peser plus lourd dans la balance que les dégâts d’interopérabilité et de pérennité que le système occasionne. Bref, pourquoi jouer à ça ?
Où on favorise le watermarking
Mais, et le watermarking ? J’avoue que l’idée est appréciable. On marque le livre de façon à l’attacher à son propriétaire, de la même manière qu’un tampon de bibliothèque sur la page de garde. Ça peut être invisible, pour tracer une filière de contrefaçon, ou visible, pour dissuader le partage à la source.
Quand c’est bien fait (comprendre : pas sur chaque page ou à chaque fin de chapitre), ça m’a toujours paru un très bon compromis. L’information est là, mais contrairement à l’introduction anti-contrefaçon des DVD, on la saute aussi facilement qu’on tourne une page. Pérennité, interopérabilité, rien n’est cassé.
Où on va à IKEA
Je suis allé à IKEA ce week-end. J’ai payé à la caisse automatique où on peut scanner soi-même ses articles. Il y a une personne pour
surveill..aider. Soit, OK. Par contre j’ai le droit à un premier écran où on me dit que je suis surveillé, que j’ai intérêt à ne pas tricher, et que si j’essaye le GIGN va débarquer en force (j’exagère un peu mais l’esprit est là). Et franchement… l’effet a été désastreux pour moi. S’ils n’ont pas confiance qu’ils mettent suffisamment de caissiers. S’ils ne souhaitent pas me voir payer, j’irai ailleurs. Je suis *dégouté*. Il est certain que je reviendrai (en prenant une place avec un caissier, qui leur coûte plus cher), mais je sais aussi que le jour où j’hésiterai, je m’abstiendrai d’y faire un tour, à cause de ça.Où on se pose des questions
Et pour en revenir au watermarking des livres : Je continue à penser que c’est un des meilleurs compromis pour ceux qui ont peur, un compromis qui peut aider à faire un premier pas hors du DRM pur et dur. Maintenant, est-on certain que ça vaut le coup par rapport à un livre en clair, sans rien ? C’est loin d’être évident, très loin.
Walrus en parle, et quand je repense à mon histoire d’IKEA, je me dis qu’il a peut être raison.
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Le choix de la liberté
C’est un principe que j’ai du mal à faire passer mais Stéphane le dit très bien : la liberté a un prix. Nicolas exprime l’autre moitié de la réflexion : Vous avez et vous aurez toujours le choix.
Je croise régulièrement des commentaires à quelques billets très engagés allant du « pas réaliste » au « intolérant ». Il s’agit juste de faire ses choix, en fonction de ses valeurs et de la direction qu’on s’attribue.
Parfois il faut chercher le pragmatisme et l’amélioration continue mais dans l’ensemble il ne fait jamais oublier que nous faisons nos choix et qu’ils n’appartiennent qu’à nous. Je seconde Nicolas : Nous avons *toujours* le choix. Il ne tient qu’à nous de poursuivre le chemin qui est le notre en fonction de nos valeurs profondes. Parfois faire ce choix est difficile. Il peut y avoir des conséquences radicales, il peut ne pas être gratuit, mais nous avons ce choix.
Pour paraphraser Nicolas une seconde fois : Réaliser que nous avons le choix est ce qui nous rend libre. Je ne suis pas prêt à sacrifier cette liberté, alors je fais mes choix, même quand ils semblent inenvisageables. Et vous savez quoi ? On n’en vit pas plus mal, au contraire. Vivre en désaccord avec soi-même me parait en fait bien plus complexe, mais vous faites comme vous voulez.