Auteur/autrice : Éric

  • Strea­ming dans la musique

    J’aillais réagir sur un billet concer­nant le strea­ming dans le livre, mais fina­le­ment c’est toute la mise en contexte que je rejette. Je me méfie beau­coup des chiffres sur la musique. Regar­dons un peu plus près :

    Un achat pour 400 écoutes

    0,04 centimes par achat numé­rique et 0,0001 par écoute, ça veut dire qu’un achat rapporte autant que 400 écoutes.

    Il serait inté­res­sant de savoir combien de fois on écoute habi­tuel­le­ment nos titres ache­tés. Si c’est du même ordre de gran­deur, alors on peu igno­rer super­be­ment tous ceux qui critiquent la rému­né­ra­tion du strea­ming.

    Il faut aussi prendre en compte que le strea­ming ne remplace pas forcé­ment un achat, parti­cu­liè­re­ment les écoutes gratuites. Il se fait aussi pour des titres qu’on n’au­rait pas acheté, ou dans des situa­tions où on n’au­rait pas sorti le bala­deur.

    Dans ces cas la compa­rai­son est faus­sée car la rému­né­ra­tion du strea­ming s’ajoute à celle de l’achat, et là même une petite rému­né­ra­tion doit être vue comme un succès.

    Comp­ter en rému­né­ra­tion par écoute au lieu de comp­ter en rému­né­ra­tion globale c’est tenter de faire coller un modèle de rareté, très adapté à la vente physique, au monde numé­rique qui lui est adapté à un modèle d’abon­dance : 0,0001 euro sur un million d’écoutes ou 0,01 euro sur 10 000 écoutes ça revient bien au même. L’im­por­tant n’est pas le prix par écoute ou le nombre d’écoutes, mais combien ça rapporte au final.

    Un modèle qui rapporte

    Et si on s’at­tache au cumulé, sur les 9 premiers mois 2012 le strea­ming c’est un montant équi­valent à 75% de l’achat numé­rique.

    Les deux sont en progres­sion donc l’un ne remplace pas l’autre. Le strea­ming c’est 30% de progres­sion. Autant dire que c’est très bon.

    Un marché porteur, nouveau, qui en partie s’ajoute aux précé­dents, avec une progres­sion de 30%, dans un marché global en baisse, si on fris­sonne je peux imagi­ner que c’est de plai­sir.

    On lit d’ailleurs un peu plus bas que le strea­ming pèse 57% des reve­nus musi­caux. Pour un modèle déclaré comme ne rappor­tant rien… ça fait peur.

    Parlons de Johny et de répar­ti­tion

    Mais il y a un point très inté­res­sant dans l’his­toire, c’est le chiffre annoncé de 0,01 centime par écoute pour Johny Halli­day.

    Il faut dire que pour le même inter­prète on parle de 4 centimes pour un achat. Ses titres iTunes sont entre 99 c. et 1,29 euros. Ça veut dire qu’il a un droit d’au­teur entre 4 et 5% du hors taxes. Fran­che­ment c’est très peu, et je n’y crois guère. Pas pour Johny. C’est parti­cu­liè­re­ment vrai pour lui qui dure depuis long­temps et qui a des ventes assu­rées. Il est même un cas parti­cu­lier en ce qu’il est connu pour vendre très très bien son vieux cata­logue. Il est donc probable qu’il arrive à négo­cier mieux.

    Si les chiffres sont vrais, il y a problème et ce n’est pas lié au strea­ming ou au numé­rique mais aux contrats faits par les majors. Le problème est là.

    C’est parti­cu­liè­re­ment vrai quand on regarde le 0,01 centime par écoute. Le même billet montre qu’il y a proba­ble­ment un chiffre d’af­faire de 4277 $ pour 800 000 écoutes, soit 0,41 centimes d’eu­ros. L’his­toire ne dit pas si c’est du hors taxes ou pas, mais même dans le meilleur des cas ça veut dire que que Johny touche 3% du hors taxe sur les écoutes en strea­ming, donc encore moins que pour un achat.

    Je ne sais pas vous, mais là aussi, moi je n’irai pas taper sur le strea­ming. Il y a des inter­mé­diaires qui doivent bien en profi­ter.

    On le confirme encore dans le même billet quand le respon­sable Spedi­dam se plaint que les musi­ciens et choristes ne touchent rien du tout. Si le strea­ming rapporte peu en global c’est une vraie ques­tion (mais on a vu que ce n’était pas le cas). Si par contre quelqu’un ne gagne *rien*, alors le problème est plus au niveau de la répar­ti­tion des droits que sur les reve­nus géné­rés.

    Tout ça est encore illus­tré par le fait que les socié­tés de strea­ming ne seraient toujours pas rentables. Pour des socié­tés qui génèrent 36% des reve­nus de l’in­dus­trie et sachant que les artistes gagnent très peu en droits, il y a des gens qui se gavent au milieu. Je vous laisse devi­ner qui.

    Plus que le strea­ming, ce sont les inter­mé­diaires qui sont en ques­tion dans tous ces chiffres (et ce n’est pas neuf)

    Musique, livres

    Je me suis concen­tré ici sur l’exemple de la musique, pour montrer que non, le strea­ming en soi n’a pas à être peint en noir.

    Main­te­nant pour moi les usages de musique et de litté­ra­ture sont trop diffé­rents pour les asso­cier. Les modèles écono­miques du strea­ming des deux acti­vi­tés n’ont pour moi rien de commun. On en parlera dans un autre billet.

  • 42 pour une seule école ? ça fait 41 de trop

    Bon, une nouvelle école. Quelques réac­tions :

    J’ap­pré­cie l’ou­ver­ture sans trop faire atten­tion à l’âge. Les forma­tions privées sont trop souvent atta­chées au cursus avec l’obli­ga­tion d’en­chaî­ner sans s’ar­rê­ter sous peine de devoir passer dans les forma­tions conti­nues spéci­fiques pour.

    J’ap­pré­cie aussi l’hon­nê­teté de faire une vraie sélec­tion, sur l’été pour lais­ser les élèves avoir une porte de sortie avec la fac. Le fait de croire dans une forma­tion de déve­lop­peur et pas que dans des chefs de projets / ingé­nieurs, ça me fait aussi plai­sir : Il faut recré­di­bi­li­ser ces postes si on veut avoir des gens compé­tents.

    Tech­ni­cien expert, C++

    On y forme des tech­ni­ciens, dans la pure lignée Epita / Epitech. Que ce soit un ancien Epitech qui reprenne la chose n’est pas anodin. Ce n’est ni un plus ni un moins, juste diffé­rent de beau­coup de forma­tions actuelles. Je conti­nue à voir une vraie diffé­rence entre ceux qui sont formés avec une orien­ta­tion « ingé­nieur » et ceux qui sont formés avec une orien­ta­tion « tech­ni­cien expert ».

    Une école de plus avec de réels tech­ni­ciens infor­ma­tiques très poin­tus, ok, pourquoi pas, voyons plus loin.

    On ne cède pas à la mode. Tout s’ap­prend par C++ dès la première année. C’est la langue obli­gée qui sert de base pour le reste si je lis bien le programme. Je dirais que ça ne fait pas de mal, que les déve­lop­peurs bas niveau sont trop peu nombreux, mais je ques­tionne la perti­nence de voir le modèle objet par le prisme de C++.

    Peu de web

    Par la suite il y a de nombreuses sections pour C# et les tech­no­lo­gies Micro­soft, quelques sections Java, mais pour le reste on repas­sera : 3 crédits pour apprendre toutes les tech­no­lo­gies web (Javas­cript, PHP, HTML, XML, etc.) et 3 autres pour apprendre en même temps les frame­works web et le e-commerce (Rails, Zend, Ruby, le e-commerce, les cms, les IHM web, et même l’er­go­no­mie web), ça fait fran­che­ment chiche, même pour un simple survol Si j’étais méchant je dirai qu’on comprend mieux le pourquoi des inter­faces de Free.

    Peut être est-ce parce que c’est mon domaine et que j’y attache de l’im­por­tance, mais le web me semble l’objet tech­no­lo­gique majeur de ces dernières années. Bref, pour moi c’est étrange d’y consa­crer si peu. Je ne vois pas les gens apprendre Javas­cript, PHP, HTML5, Zend Frame­work, Ruby et Rails comme ça d’un coup.

    Quelques points datés

    Je conti­nue à tiquer sur GANTT, UML, Merise, ITIL. Je peux le comprendre dans certaines forma­tions. J’ai plus de mal dans une nouvelle forma­tion de zéro, et surtout dans celle là qui est très orien­tée pratique / tech­nique / déve­lop­pe­ment.

    À l’in­verse, pour une forma­tion axée sur le projet et la mise en pratique, parler de méthodes agiles en dernière année ça me semble un peu du gâchis.

    Point global sur le programme

    Bon, mais fina­le­ment tout ce qui précède reste assez cohé­rent. On forme des tech­ni­ciens experts, plutôt bas niveau, dont le haut du panier saura proba­ble­ment inter­ve­nir partout avec aisance et compé­tence.

    Tout juste le programme laisse-t-il appa­raître beau­coup de noms de tech­no­lo­gies et j’au­rais aimé y voir plus d’al­go­rith­mie ou de théo­rie, mais il est tout à fait possible que ce soit abordé à l’oc­ca­sion des projets.

    Je ne vais pas dire que c’est ce que j’au­rais choisi en créant une forma­tion, mais ça ne me semble pas méri­ter toutes les critiques que j’ai vues.

    Enro­bage marke­ting

    Non, moi ce qui me fait prendre de la distance c’est l’en­ro­bage. Ça pue le mauvais marke­ting au point que ça en est néga­tif. J’ai l’im­pres­sion de retrou­ver l’EPITA en 97 : tutoie­ment, on met en avant la créa­tion de virus, une épreuve de sélec­tion « ultime et redou­table » (qui élimine 2/3 à 3/4 des candi­dats, donc bien moins que la plupart des concours ou proces­sus de sélec­tion, dans l’édu­ca­tif ou non), le but est plus d’en mettre plein les yeux que d’ap­pa­raître sérieux.

    On retrouve aussi cet enro­bage dans le super marke­ting « pas de diplôme, l’im­por­tant ce sont les compé­tences ». Sauf que le diplôme en France c’est essen­tiel­le­ment un certi­fi­cat indiquant que tu as suivi une certaine forma­tion. Au lieu d’in­diquer « diplôme de master à xxxx » les élèves indique­ront « suivi forma­tion complète à xxx ». S’ils ne le font pas c’est mauvais signe pour la répu­ta­tion de la forma­tion en ques­tion.

    Pas de diplôme

    Au final ça ne chan­gera donc rien. Ou plutôt si, ça rendra impos­sible certains emplois publics ou diffi­cile certaines embauches à l’étran­ger, ça sera irréa­liste d’en­chaî­ner sur d’autres études supé­rieures comme la recherche ou un MBA en gestion/commerce pour la double compé­tence, et ça empê­chera les échanges par équi­va­lence de diplôme/compé­tence en Europe.

    Je note d’ailleurs que le parcours du DG[*] avec un MBA à HEC ne peut proba­ble­ment pas être fait dans cette nouvelle école (sauf à reprendre de zéro la prépa HEC) juste­ment à cause du manque de diplôme. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Tout ça pour quoi, un effet de manche marke­ting ?

    En fait là aussi ça me fait beau­coup penser à l’EPITA qui à l’époque se défen­dait de trou­ver un inté­rêt à avoir un diplôme reconnu par la CTI mais qui tentait régu­liè­re­ment de la demande (et se fera reje­ter jusqu’en 2007).

    Je me dis que l’ab­sence de diplôme en sortie est proba­ble­ment dû à l’ab­sence de pré-requis du bac en entrée (ça empêche proba­ble­ment de faire recon­naître le niveau ensuite par l’État) mais ça aurait été plus honnête de l’ex­pri­mer ainsi.

    [*] D’ailleurs, c’est moi ou il y a un couac ? Dans son profil Linke­din le DG en ques­tion est ingé­nieur EPITA depuis 92 alors que cette dernière ne délivre de diplôme reconnu que depuis 2007. Même chose pour la préci­sion du master EPITECH 2005 alors que l’école n’est habi­li­tée que depuis 2007. Pire, parce que là il indique une forma­tion entre 1999 et 2005 alors qu’il a fondé l’école et en était le DG à ce moment là (ça me parait un peu incom­pa­tible avec l’idée d’en sortir diplômé pour moi). On voit qu’ef­fec­ti­ve­ment tout n’est pas clair côté diplômes, et ça n’ins­pire pas confiance (Je me souviens un peu trop de l’am­bi­guité entre­te­nue concer­nant le titre ingé­nieur à l’EPITA avant qu’ils n’ob­tiennent l’ha­bi­li­ta­tion).

    Forma­tion

    Je retrouve encore EPITA dans l’idée qu’ils forment des archi­tectes tech­niques, des chefs de projets et des experts. J’ai bien parlé de tech­ni­cien expert plus haut, mais c’est plus pour faire la diffé­rence avec nombre de forma­tions de tech­ni­ciens basiques. Il reste que faire miroi­ter qu’être archi­tecte ou expert en sortie d’école c’est trom­per les élèves. À mon époque certains EPITA croyaient valoir deux fois le salaire d’em­bauche moyen telle­ment on leur montait la tête à ce niveau (je parle d’EPITA mais ce n’étaient pas les seuls).

    Et là où je bip c’est quand je vois parler d’école peer-to-peer. Outre le mot clef marke­ting pour les élèves en manque, ça me rappelle ce que j’ai vu dans d’autres orga­nismes de forma­tion où ce sont les élèves qui donnent les cours aux autres élèves. Ça peut fonc­tion­ner, mais ça a aussi de graves manques. C’est aussi juste infai­sable au départ.

    Si on ajoute que monter une promo de 1000 élèves en une seule année est quasi­ment infai­sable en arri­vant à une bonne qualité de forma­tion, j’ai tendance à croire que les cinq premières promo passe­ront à la trappe et qu’on s’en moque.

    Epita / Epitech / 42

    Au final voilà juste une EPITA / EPITECH de plus, fondée par la même personne, avec la même orien­ta­tion de tech­ni­cien expert, la même philo­so­phie vis à vis des diplôme (affir­mer que c’est inutile jusqu’à enfin réus­sir à avoir l’ha­bi­li­ta­tion), le même danger sur la forma­tion en partie assu­rée par les élèves. Faire des écoles en série ne m’ins­pire pas tant confiance que ça. La forma­tion n’est cepen­dant pas aussi critiquable que ne le laissent entendre quelques geeks.

    Côté résul­tat, comme les EPITA / EPITECH, il peut en sortir du mauvais comme du bon. Et comme dans les deux autres, il en sortira proba­ble­ment quelques-uns de très bons, comme une masse qui n’est pas excep­tion­nelle pour autant. Bref, comme partout : La valeur des gens dépend plus des gens que de la forma­tion.

    Vus le système, la promo immense et le côté marke­ting un peu forcé, je conseille tout de même au moins de ne pas faire partie des premières promos qui risquent de payer les pots cassés.

  • ReLire à relire

    On ne peut pas à la fois critiquer la loi sur le droit d’au­teur dans le fait qu’elle est inadap­tée au monde numé­rique, et en même temps tirer à boulets rouges sur la première initia­tive visant à essayer de trou­ver des solu­tions […] Le dispo­si­tif proposé présente au moins l’avan­tage d’of­frir une seconde vie à des ouvrages qui n’en auraient jamais eu.

    Manue, Figo­blog

    Le cas des indis­po­nibles du XXème siècle est un vrai problème. Sans rien toucher à l’équi­libre du droit d’au­teur et en se basant unique­ment sur de l’opt-in, il est peu probable qu’on puisse arri­ver à un résul­tat signi­fi­ca­tif. L’al­ter­na­tive idéale aurait été une réforme profonde du droit d’au­teur mais, consi­dé­rant la proba­bi­lité quasi-nulle d’y arri­ver, je ne peux pas tota­le­ment nier la perti­nence d’un compro­mis excep­tion­nel et forcé­ment bancal.

    D’un autre côté, peut-on accep­ter une initia­tive par le seul fait qu’elle cherche à faire un compro­mis ? Le projet ReLIRE est à mon avis person­nel trop déséqui­li­bré en faveur des éditeurs. L’au­teur y est à peine consi­déré.

    Il aurait pour­tant été aisé de modé­rer un peu toute cette histoire. Quelques propo­si­tions très simples :

    1. Préve­nir acti­ve­ment l’au­teur

    Il est juste incom­pré­hen­sible que l’édi­teur soit prévenu par recom­mandé mais que rien n’oblige ou même n’in­cite à tenter de préve­nir l’au­teur ou ses ayants droits. Pour­tant il s’agit norma­le­ment de lui rever­ser des droits lors de l’ex­ploi­ta­tion, c’est bien qu’on pense arri­ver à le joindre. C’est à se deman­der si le tenir à l’écart n’est pas volon­taire pour éviter qu’il n’ex­prime un choix conscient.

    Il appa­raît indis­pen­sable de faire porter sur l’édi­teur d’ori­gine une obli­ga­tion de mettre en œuvre les démarches raison­nables pour contac­ter l’au­teur ou ses ayants droits : par recom­mandé, lui signa­ler l’ins­crip­tion à la base ReLIRE, les impli­ca­tions, ainsi que la possi­bi­lité et les moyens de s’op­po­ser à l’ex­ploi­ta­tion numé­rique.

    • L’au­teur est injoi­gnable : L’œuvre est une œuvre orphe­line, avec les spéci­fi­ci­tés prévues en ce cas (ça méri­te­rait un billet complet, consi­dé­rons entre temps que nous ne chan­geons rien à ce que le projet prévoir ici)
    • L’au­teur ne répond pas : L’œuvre peut suivre le parcours des indis­po­nibles envi­sagé jusque là.
    • L’au­teur réfuse la gestion collec­tive : L’œuvre sort du système prévu pour les indis­po­nibles. Elle pourra, si l’au­teur le souhaite, être exploi­tée suivant des condi­tions contrac­tuelles stan­dard accep­tées par lui.

    Certains éditeurs n’existent plus, nombre d’au­teurs n’ont plus de coor­don­nées à jour ou ne répon­dront pas, mais le coût de gestion est assez faible pour que cette étape soit jugée indis­pen­sable. Cette étape sera de toutes façons néces­saire le jour où on cher­chera à leur verser leurs droits d’au­teur, donc il s’agit juste de l’an­ti­ci­per.

    2. Faci­li­ter l’op­po­si­tion de l’au­teur

    La réelle porte pour expri­mer son choix se fait ensuite. Passer d’un opt-in à un opt-out est déjà un compro­mis gigan­tesque avec le droit d’au­teur tel qu’on le conçoit actuel­le­ment. Puisque les échecs à la première étape prévue plus haut seront nombreux, il faut donner des possi­bi­li­tés réelles d’ac­cé­der à cet opt-out.

    Actuel­le­ment il existe une fenêtre de 6 mois. Si l’au­teur n’est pas informé au début de cette période, on voit mal comment quelques mois seraient suffi­sant pour prendre conscience de son inscrip­tion et y réagir.

    Le mini­mum m’ap­pa­rait que l’au­teur puisse se posi­tion­ner par avance, et sans attendre qu’un tiers déclenche sans l’aver­tir l’ins­crip­tion dans la base ReLIRE. Une simple noti­fi­ca­tion suffit et doit avoir pour effet d’em­pê­cher l’ins­crip­tion par la suite dans la base, ou d’y asso­cier auto­ma­tique­ment un refus.

    Le second point est de pouvoir expri­mer un refus à tout moment, même après le début d’ex­ploi­ta­tion. Ce refus peut inté­grer un préavis pour permettre à l’édi­teur de ne pas avoir inves­tit à perte : On peut imagi­ner un ou deux ans, mais pas les durées actuelles qui peuvent aller jusqu’à dix ans.

    Dans tous les cas, l’au­teur ou ses ayants droits doivent pouvoir s’op­po­ser à tout moment à des trans­po­si­tions numé­riques de mauvaise qualité, non inté­grales, non fidèles, ou plus large­ment non homo­thé­tiques. Si tout se fait sans l’au­to­ri­sa­tion de l’au­teur, il serait diffi­cile d’ac­cep­ter des travaux d’en­ri­chis­se­ment ou d’ex­ten­sion de l’œuvre.

    3. Pas de renver­se­ment de la charge de preuve

    Telle quelle, la loi demande à l’au­teur qui s’op­pose de prou­ver qu’il n’a pas cédé les droits numé­riques à l’édi­teur ou à des tiers. Comme toute preuve néga­tive, c’est malheu­reu­se­ment quasi­ment impos­sible à faire.

    C’est de plus tota­le­ment aber­rant vis à vis de la réalité du droit d’au­teur et de ces œuvres. On parle en effet d’œuvres non exploi­tés, donc quasi­ment toutes épui­sées dont l’au­teur peut récu­pé­rer ses droits sur simple demande, et publiées à des dates où il est extrê­me­ment peu probable une cession de droits numé­riques.

    Sur toutes ces noti­fi­ca­tions, l’au­teur ne doit avoir à faire qu’une simple noti­fi­ca­tion sur l’hon­neur. Charge à celui qui réclame avoir obtenu des droits de prou­ver l’op­posé, et dans ce sens ce sera bien plus facile à faire.

    4. Reti­rer la prio­rité de l’édi­teur papier

    Une prio­rité et un droit d’ex­clu­si­vité ont été donné à l’édi­teur papier d’ori­gine, proba­ble­ment pour récom­pen­ser le travail de décou­verte ou promo­tion fait sur la version physique. C’est toute­fois non seule­ment illé­gi­time mais dange­reux.

    C’est illé­gi­time parce que les inves­tis­se­ments et péréqua­tions ont été faites à l’époque sur une renta­bi­lité avec la version papier seule­ment. Les gains futurs liés au numé­rique ne sont qu’un bonus qui n’ap­porte aucune valeur ajou­tée ni à l’œuvre ni à l’au­teur. C’est aussi illé­gi­time car si l’édi­teur croit en l’œuvre, alors elle serait toujours exploi­tée et donc non concer­née par la base ReLIRE.

    C’est surtout dange­reux : L’édi­teur papier a inté­rêt à inscrire l’œuvre sur la base ReLIRE dans le dos de l’au­teur plutôt que le contac­ter et travailler avec lui. Pire, c’est à se deman­der s’il n’est pas possible pour l’édi­teur d’in­ter­rompre tempo­rai­re­ment l’ex­ploi­ta­tion papier le temps de faire l’ins­crip­tion dans la base et gagner l’ex­clu­si­vité numé­rique.

    Si le compro­mis de l’opt-out est un pas énorme dans le droit d’au­teur, ici c’est une réelle trans­for­ma­tion du droit d’au­teur en droit de l’édi­teur.

    Il n’y a pas lieu de donner une exclu­si­vité ou une surprime à l’édi­teur qui a choi­sit d’ar­rê­ter l’ex­ploi­ta­tion et qui a échoué dans la négo­cia­tion avec l’au­teur, ou proba­ble­ment qui l’a évitée. C’est encore plus vrai si la numé­ri­sa­tion est faite sur fonds publics, comme ça se dessine aujourd’­hui.

    On pour­rait même penser que l’édi­teur papier d’ori­gine devrait être spéci­fique­ment écarté juste­ment à cause de ce qui précède. Je n’irai pas jusque là, mais au moins on peut ne lui donner aucun droit parti­cu­lier par rapport aux autres.

  • Impact de la léga­li­sa­tion des échanges non marchands

    Une nouvelle étude vient confor­ter l’idée que la contre­façon de biens imma­té­riels n’a d’im­pact néga­tif ni sur la créa­tion ni sur l’in­dus­trie cultu­relle, au moins concer­nant les échanges non marchands.

    Cette dernière étude nous vient de la Commu­nauté euro­péenne elle-même, en se concen­trant sur la musique. En fait, malgré les décla­ra­tion publiques et poli­tiques, le fond ne fait plus tant débat que ça : L’im­pact lié aux échanges entre parti­cu­liers est au pire peu signi­fi­ca­tif sur le marché global.

    Pour­tant je trouve que certains vont un peu vite dans les inter­pré­ta­tions et conclu­sions :

    Si on consi­dère que la contre­façon n’a que peu d’im­pact globa­le­ment pour l’in­dus­trie, je ne crois pas avoir vu beau­coup de chiffres sur la répar­ti­tion des reve­nus. Il est tout à fait légi­time de penser que si le montant d’achat global n’est pas entamé, il puisse se repor­ter sur d’autres oeuvres ou d’autres types de pres­ta­tion.

    Quel est l’im­pact sur la diver­sité de la créa­tion ? sur la rému­né­ra­tion de certaines caté­go­ries d’ac­teurs écono­miques ? ou plus simple­ment comment cette répar­ti­tion évolue­rait-elle si on ouvrait large­ment les échanges non marchands ?

    Dans le même esprit, les études se basent sur le contexte actuel où les échanges non marchands ont un frein impor­tant du fait de leur illé­ga­lité en soi (très impor­tant pour une grande partie de la popu­la­tion) mais aussi de ce qu’im­plique cette illé­ga­lité au niveau de la visi­bi­lité de l’offre non marchande pour monsieur tout le monde, de la confiance qu’on peut accor­der ou non à ces acteurs non offi­ciels ou non recon­nus, de leur répu­ta­tion, de la peur du gendarme, etc.

    Les résul­tats actuels peuvent-ils vrai­ment être consi­dé­rés comme conti­nus si on légi­time ces échanges non marchands et que les offres corres­pon­dantes passent en concur­rence directe des offres marchandes avec le prix comme seul diffé­rence ou presque ?

    Bref, sauf à avoir manqué des éléments, ces études ne me paraissent pas être un élément perti­nent pour déci­der de la léga­li­sa­tion ou non des échanges non marchands. Ce serait large­ment les sur-inter­pré­ter.

    Je ne tire que deux conclu­sions sur ces études :

    • Il n’est pas légi­time de deman­der des dommages et inté­rêts déme­su­rés aux coupables de ces partages non marchands
    • Inves­tir des sommes déme­su­rées ou aller jusqu’à enta­mer les équi­libres des liber­tés civiles pour frei­ner cette contre­façon n’a aucun sens écono­mique.

    Je garde aussi deux faits essen­tiels qu’il serait dommage d’ou­blier :

    • Rien ne tuera la créa­tion, et surtout pas la capa­cité de chacun d’ac­cé­der et s’ap­pro­prier des conte­nus.
    • Si on n’uti­lise pas l’argent pour ache­ter ces biens cultu­rels, il sera utilisé pour d’autres biens cultu­rels, ou d’autres biens tout court. L’éco­no­mie globale ne tombera pas pour autant.
  • Pauvreté en Alle­magne: un rapport embar­ras­sant pour le gouver­ne­ment

    Je ne saurai trop me battre contre l’idée moderne de prendre exemple sur l’Al­le­magne concer­nant tout ce qui a trait à l’éco­no­mie. Il y a de très bonnes choses à reprendre, mais c’est loin d’être un modèle à reco­pier.

    Les 10% d’Al­le­mands les plus fortu­nés se partagent 53% de la richesse natio­nale. Les 50% les plus pauvres ne possèdent que 1% de la richesse du pays,

    […]

    L’Al­le­magne se porte bien, le chômage recule, insiste ainsi le ministre accusé d’avoir cher­ché à enjo­li­ver les pages du rapport consa­crées à la pauvreté. Pour l’as­so­cia­tion Cari­tas, les chiffres présen­tés mercredi sont alar­mants, du fait notam­ment de l’ab­sence d’as­cen­seur social dans le pays.

    Bref, juste ne pas oublier que l’objec­tif c’est les gens, pas l’éco­no­mie. Si pour l’éco­no­mie il faut augmen­ter la pauvreté, des jobs à 1 € et une répar­ti­tion des richesses défaillantes, peut être se four­voie-t-on quelque part en chemin.

  • Graphiques à affi­cher – Flotr2

    Il y a long­temps j’uti­li­sais jpgraph puis arti­chow en PHP pour géné­rer toutes sortes de courbes ou camem­berts. Un peu après j’uti­li­sais beau­coup les API google chart, avec pour bonne valeur ajou­tée de ne plus faire de trai­te­ment sur mes serveurs. Le anno­ta­ted time­line est d’ailleurs encore un modèle du genre avec ses anno­ta­tions et ses possi­bi­li­tés de zoom par période.

    J’ai testé plusieurs biblio­thèques javas­cript plus ou moins inté­res­santes mais je suis retombé sur Flotr2 qui génère des images assez lèchées. Pour de l’ap­pli­ca­tif complexe les fonc­tion­na­li­tés de google chart restent avec peu d’équi­valent, mais pour 80% des besoins courants, ça fait le job, et plutôt très bien.

    Vous avez quoi en stock de votre côté pour géné­rer des info­gra­phies de données ?

  • We’re not ‘appy. Not ‘appy at all.

    Les services numé­riques du gouver­ne­ment UK ont mis en ligne un long billet sur leur réponse à la problé­ma­tique « mobile ». On y voit un vrai travail pour donner accès aux appa­reils mobiles, avec des résul­tats spec­ta­cu­laires. Passer de 0 à 45% d’uti­li­sa­teurs mobiles en un an, ça montre que la demande est là.

    Le point inté­res­sant est décrit à partir du support de présen­ta­tion, c’est la poli­tique « no (native) apps ». Ils ont fait du web mobile, et y ont réussi. C’est défi­ni­ti­ve­ment la voie à privi­lé­gier, l’ap­pli­ca­tion étant à réser­ver à des usages spéci­fiques excep­tion­nels, et seule­ment après avoir assuré l’as­pect web.

    Une direc­tion à s’ap­pro­prier et à parta­ger.

  • Petit guide de typo­gra­phie française à l’usage de Mac OS X

    Pour publier les raccour­cis plus ou moins bien connus :

    • Les majus­cules de É, È, Ç et À se trouvent sur les même touches que les minus­cules, il faut juste avoir activé les majus­cules (pas avec le shift, qui donne­rait des chiffres, mais avec le caps lock). Je ne crois pas qu’il existe d’autres lettres accen­tuées qui devraient se retrou­ver en majus­cules nati­ve­ment mais n’hé­si­tez pas à m’en signa­ler.
    • Les guille­mets typo­gra­phiques à la française se trouvent sur le 7 avec option pour l’ou­vrant « et shift+op­tion pour le fermant ». Les guille­mets de second niveau ‹ et › sont eux sur le w avec les mêmes combi­nai­sons mais ses dernières conflictent parfois avec des raccour­cis appli­ca­tifs. Si vous citez de l’an­glais, les guille­mets “ ”et apos­trophes anglaises ‘ ’ sont simple­ment posi­tion­nés sur le guille­met et l’apos­trophe droits, donc sont plus simples à trou­ver. J’avoue que j’uti­lise le guille­met simple anglais fermant pour l’apos­trophe typo­gra­phique française ’ ; je crains que ce ne soit une erreur mais je n’ai pas trouvé de combi­nai­son plus adéquate.
    •  Les æ et œ se trouvent respec­ti­ve­ment sur le a et sur le o en combi­nai­son avec la touche option, vous pouvez ajou­ter le shift pour la majus­cule.
    • Les points de suspen­sions … sont sur la même touche que le point, avec la touche option acti­vée. Le point de puce de liste • est sur la même posi­tion avec shift en plus. Il y a aussi un point simple en milieu de ligne · qu’on peut trou­ver sur option+­shift avec la touche f.
    • Les quadra­tins — et demi quadra­tins – se trouvent sur la touche du trait-d’union – en acti­vant la touche option, cumu­lée à la touche shift dans le second cas.
    • Oh, et l’es­pace insé­cable fine est bien entendu sur option + espace. Atten­tion, certains logi­ciels conver­tissent tout seuls en espace simple.

    Dans l’en­semble c’est assez natu­rel avec option et shift+op­tion mais j’avoue ne jamais retrou­ver les guille­mets.

     

  • Distri­buons l’aide à la presse direc­te­ment aux jour­na­listes!

    Autant le revenu de base fait écho chez moi sur plusieurs points, autant il repose sur un prin­cipe fonda­men­tal : S’ap­pliquer à tous, sans condi­tion, sans diffé­rence.

    En imagi­nant un revenu mini­mum en distri­buant l’aide à la presse direc­te­ment aux jour­na­listes, qui décide qui est jour­na­liste ? La ques­tion se pose déjà mais avec un enjeu qui n’a aucune mesure avec celui qui pour­rait nous attendre. Souhaite-t-on vrai­ment des jour­na­listes d’État payés par ce dernier ? Le risque me parait énorme, surtout pour une profes­sion qui parle tant d’in­dé­pen­dance et qui est déjà tant sous le jeu de pres­sions externes.

    Et puis pourquoi les jour­na­listes ? Pourquoi pas aussi les taxis ? les ramo­neurs ? les agents de sécu­rité ? les avocats ? Toutes les profes­sions sont utiles et indis­pen­sables. Nombreuses sont celles qui peuvent prétendre avoir des diffi­cul­tés, et souvent avec moins d’aides que n’en ont les jour­na­listes. Ces derniers ont d’ailleurs direc­te­ment des statuts parti­cu­liers, entre autres sur la fisca­lité. Sous quel prétexte donne­rait-on encore un avan­tage caté­go­riel à X ou Y dans une période où tous sont sur le fil et où nous savons avoir déjà trop d’avan­tages parti­cu­liers ?

  • Défi­nir son API : version­ne­ment

    Toujours dans la logique de réflé­chir son API, parce qu’un jour il faudra la faire évoluer, comment gérer le version­ne­ment ?

    Plusieurs solu­tions ont émergé :

    • https://api-v2.example.com/mares­source
    • https://api.example.com/v2/mares­source
    • https://api.example.com/mares­source-v2
    • https://api.example.com/mares­source?v=2
    • https://api.example.com/mares­source avec une entête Version: 2
    • https://api.example.com/mares­source avec une entête Accept ou/et Content-type: appli­ca­tion/monfor­mat;version=2

    La solu­tion du sous-domaine n’est à mon sens à réser­ver que pour les big-bang. Elle n’est pas faci­le­ment multi­pliable à l’in­fini, mais à l’avan­tage de permettre aisé­ment d’avoir même deux plate­formes tota­le­ment sépa­rées pour les deux versions de l’API.

    Les deux suivantes se distinguent par le fait de version­ner l’API ou la ressource. J’ai tendance à penser que s’il faut version­ner la ressource en cassant la compa­ti­bi­lité, alors c’est peut être une nouvelle version de l’API qui est à publier si on ne veut pas finir avec un gros patch­work diffi­cile à main­te­nir : En gardant tout sous le même espace on s’in­ter­dit de faci­le­ment rendre obso­lète les anciennes versions.

    Quitte à parfois devoir version­ner au niveau de la ressource, l’idée d’ajou­ter un para­mètre a fini par me sembler plus propre. Il s’agit quasi­ment toujours de s’adres­ser à une repré­sen­ta­tion diffé­rente de la ressource, pas de chan­ger son sens fonda­men­tal. Le risque est que la plupart des gens conti­nuent à utili­ser la version d’ori­gine et ne pas prendre en compte le para­mètre. Rendre obso­lète des anciennes repré­sen­ta­tions risque là aussi d’être diffi­cile.

    Les possi­bi­li­tés d’ajou­ter les versions dans les entêtes sont souvent conseillées d’un point de vue théo­rique. En pratique mon retour est que c’est complexe à utili­ser, et d’une valeur ajou­tée assez discu­table. On oublie trop faci­le­ment que le bon usage de l’API tient direc­te­ment à sa simpli­cité et sa bonne compré­hen­sion. S’il y a besoin d’être expert en archi­tec­ture web pour comprendre le pourquoi des choses, c’est une mauvaise solu­tion. Le « tout dans l’URL » ajoute une faci­lité pour tester et échan­ger entre tech­ni­ciens qui vaut toutes les posi­tions acadé­miques du monde.

    Twilio a aussi une façon inté­res­sante de gérer les versions. Au lieu d’un v2 ou v3, le déve­lop­peur indique une date et c’est le serveur qui sélec­tionne la version de l’API à utili­ser en fonc­tion de la date. C’est tentant, souple, mais j’ai peur que ce ne soit pas suffi­sam­ment expli­cite sur ce qu’on utilise ou sur comment gérer ce para­mètre. Qu’est-ce qui change si je met à jour la date ?

    Des lectures et expé­riences je tire quelques recom­man­da­tions :

    • Prévoir dès le départ un système de version­ne­ment, vous en aurez besoin un jour, ne croyez pas que vos API pour­ront rester telles quelles ad vitam eter­nam
    • Impo­ser un version­ne­ment expli­cite, immé­dia­te­ment, dès la première version. Vous évite­rez les ambi­guï­tés et une partie des moules qui s’at­tachent aux adresses « sans version » par défaut
    • N’uti­li­ser que des numé­ros de version simples, pas de notion de mineur/majeur, pas de points ou virgules : Si ça change de façon non compa­tible c’est une nouvelle version et on incré­mente d’une unité. Le reste c’est du marke­ting et ça n’a rien à faire dans vos URLs.
    • Utili­ser un version­ne­ment dans l’URL, à la racine du service ; il sera temps d’uti­li­ser un autre sous-domaine si un jour il y a un vrai big bang qui le néces­site
    • Docu­men­ter (oui, c’est évident, mais pas si simple à ne pas oublier)