Entre­prendre en France

Mon passage au Blend Web Mix m’a un peu secoué la caboche. Déjà je me suis vu aller dans les salles « busi­ness » et « entre­pre­neur », moi qui n’ai toujours juré que par la tech­nique. Ça me fait un peu drôle.

Mais aussi j’ai entendu les orateurs dire que la France était un des meilleurs endroits pour commen­cer et pour placer sa R&D. Ça a commencé dès le début et ça ne s’est pas arrêté avant la fin. On ne parle pas d’un seul inter­ve­nant isolé mais de l’es­sen­tiel de la scène, avec des entre­pre­neurs chevron­nés et busi­ness inter­na­tio­nal.

Donc voilà, j’ai entendu ces gens dire que la France était un bon pays pour les star­tups, que les ingé­nieurs (infor­ma­tique) n’y étaient pas chers, que nous avions de l’aide et des subven­tions, que nous avions en paral­lèle assez peu de concur­rence, et de très bonnes infra­struc­tures. Et… pour finir de mettre une baffe à ceux qui râlent conti­nuel­le­ment sur cette France qui empêche tout busi­ness, on y a même entendu que la fisca­lité y était avan­ta­geuse. Oui Messieurs-dames.

Alors quelques rappels :

  1. Oui on paye pas mal de charges sur les salaires, mais comparé à un salaire de déve­lop­peur sur une côte des États-Unis, le coût final reste encore facile deux fois moins cher, peut être trois fois moins si on prend en compte l’en­vi­ron­ne­ment autour du déve­lop­peur.
  2. Oui il est un peu plus diffi­cile de licen­cier en France (un peu seule­ment, pour quelques poignées d’in­gé­nieurs, on trouve des solu­tions) mais la loyauté est là en retour, et les employés français sont dans les plus produc­tifs.
  3. Oui personne ne veut payer des impôts et taxes, et il y aura toujours un pays où ce sera moins élevé, mais en retour on a des infra­struc­tures, un niveau d’édu­ca­tion moyen et des aides que n’ont pas la plupart des pays

Visi­ble­ment amor­cer aux États-Unis c’est juste un ordre de gran­deur plus coûteux qu’en France si on en croit ceux qui ont essayé dans les deux pays. Voilà pour les idées reçues.

Des fois il faut aussi jeter notre côté râleur et essayer de voir un peu plus loin.


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Commentaires

6 réponses à “Entre­prendre en France”

  1. Avatar de 0xfg
    0xfg

    Je me suis expatrié au Canada et concernant les salaires c’est difficile à comparer. Je suis payé plus cher qu’en France mais le coût de la vie est plus cher ici. Si tu veux manger de la vrai nourriture il va falloir en sortir des dollars, un simple camembert local non importé ici c’est genre 10$, une baguette de supermarché quasiment 3$… pareil pour le logement, les assurances, les soins de santé, tout est plus cher.

    J’ai des collègues de travail sur Montréal qui sont payés plus 100 000$/an pour faire du PHP et je trouve pas qu’ils vivent mieux qu’un classique bac+5 dans une SSII en France.

    Il faut aussi penser qu’ils ont beaucoup moins de jours de congés qu’en France, par défaut au Québec c’est 10 jours et si tu veux plus il faut négocier, les RTT ils connaissent pas et les 35h non plus ici c’est 40h, les tickets restos non plus.

    Une grosse différence par contre c’est la flexibilité d’emploi, ici le préavis pour démissionner ou virer quelqu’un c’est 2 semaines sur la plus part des contrats. Tu peux donc facilement changer de job ou te faire virer pour à peu prêt n’importe quel motif valable ou non.

    Autre différence, ici ils sont en manque de main d’oeuvre des personnes qualifiés alors ils font tout pour attirer les gens. Dans les bureaux tu te retrouves avec des tables de ping-pong , baby-foot, consoles de jeux, free breakfast, horaires libres etc..

    Finalement je trouve qu’en France on a vraiment une bonne qualité de vie malgré un salaire plus faible qu’en Amérique du Nord. On mange bien, nos logements sont confortables, internet est pas cher et fiable, on a de bons moyens de transport, on a plein d’avantages sociaux et il fait pas -30 degrés l’hiver :)

    1. Avatar de edaspet
      edaspet

      Merci du retour.

      Note : Oui, il faut bien dissocier le revenu côté employé (qui ne recoupe pas la même chose suivant les pays) et le coût côté employeur après charges, taxes et impôts. Je parlais là du second.

  2. Avatar de perrick

    Encore un exemple du concept de demi-vie d’une information… http://www.brainpickings.org/index.php/2012/11/06/the-half-life-of-facts/

  3. Avatar de Olivier

    Le tableau est bien sur bien moins noir qu’on le dit, surtout qu’on est connu pour être râleur… Maintenant tu ne parles pas des aspects culturels qui eux ne sont pas le fruit de politiques fiscales ou autres.

    Je pense a l’acceptation de l’échec et de façon liée a la prise de risque (en particulier pour les jeunes, l’importance du diplôme par ex, etc). Et a l’autre extrême, un problème aussi avec la réussite (il suffit de voir le classement des personnalités préférées). Tout ça, c’est pas prêt de changer…

    1. Avatar de edaspet
      edaspet

      Oui, le contexte social sur la réussite et les échecs est un vrai facteur différenciant (négatif pour la France). L’avantage c’est que c’est très personnel donc on peut trouver des gens avec le bon état d’esprit (mais ça demande du boulot, oui)

  4. Avatar de François Nonnenmacher

    La différence que je vois le plus souvent mise en avant c’est le financement. Tu trouves plein d’entrepreneurs pour te dire qu’il est impossible de lever de l’argent en France alors qu’il tombe comme de la mane aux US (je caricature à peine :-p). C’est peut-être vrai, mais c’est un prisme qui ne s’applique qu’à un certain type de startups et de modèles (je lève, je démarre, je revends cher rapidement, OSEF des coûts d’exploitation à long terme).

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