Auteur/autrice : Éric

  • Léga­li­sa­tion des échanges non marchands.

    La léga­li­sa­tion des échanges non marchands sans autres limi­ta­tion conti­nue à me sembler un jeu dange­reux. Les fans ont montré plusieurs fois combien il était à leur portée de créer des sites web qui indexent, présentent, enri­chissent et distri­buent des conte­nus. Dès léga­li­sa­tion, ces sites vont fleu­rir et s’étof­fer.

    En soi c’est très posi­tif, et ça montre même le désert que repré­sentent les sites web commer­ciaux sur ces sujets, mais j’ai du mal à voir comment une filière commer­ciale va pouvoir survivre en paral­lèle. Si j’ai un site béné­vole qui fonc­tionne très bien, qui n’est pas contraint par les négo­cia­tions de cata­logue, sur lequel tout est gratuit et légal, je ne vois aucune raison d’al­ler cher­cher mon contenu ailleurs. À très court terme auto­ri­ser le partage non marchand c’est tuer tota­le­ment la filière commer­ciale à desti­na­tion des parti­cu­liers.

    Parmi les mili­tants de la léga­li­sa­tion des échanges non marchands j’en­tends les voix qui militent pour un nouveau modèle, où les créa­teurs et produc­teurs se rému­nèrent autre­ment. Ce peut être des dons, des services annexes, une licence globale ou une contri­bu­tion quel­conque. J’ac­quiesce, mais nous sommes tota­le­ment dans la spécu­la­tion quand nous imagi­nons ce que ça peut donner ou non. Un big bang sans avoir expé­ri­menté à une échelle moins radi­cale me semble juste inima­gi­nable : Il n’y aurait pas de retour en arrière possible.

    En paral­lèle si je vois une raison sociale à auto­ri­ser les échanges avec quelqu’un que je connais, je perçois beau­coup moins de perti­nence à auto­ri­ser les échanges aveugles en masse. Vous imagi­nez dire que je n’ai pas le droit de parta­ger ma musique, mon livre ou ma vidéo avec mon conjoint, mes enfants, mon meilleur ami, mon voisin ? pour­tant c’est l’état du droit actuel ou pas loin.

    Alors auto­ri­ser les échanges non marchands, mais à quelques condi­tions :

    • Échange non collec­tif : Je m’adresse à une ou plusieurs personnes spéci­fiques, pas au public ou à un collec­tif. On exclut ici les réseaux pair à pair publics, les sites de partage, les groupes ou asso­cia­tions qui ont pour objec­tif de mutua­li­ser les acqui­si­tions.
    • Échange inten­tion­nel : C’est à moi d’avoir l’in­ten­tion de procé­der à chaque échange indi­vi­duel. On exclut ici toute notion de mise à dispo­si­tion où un tiers va faire son marché.
    • Échange indi­vi­duel : Je partage un contenu ou un groupe de conte­nus spéci­fiques, choisi. On exclut ici les échanges systé­ma­tiques ainsi que les échanges aveugles d’une collec­tion de contenu complète. Les critères du droit sur les collec­tions et bases de données me semblent assez repré­sen­ta­tifs de ce qui peut être appli­cable.

    Avec des critères simi­laires, léga­li­ser les échanges non marchands me semble plus qu’une bonne idée, et de plus tout à fait envi­sa­geable comme compro­mis, sans même imagi­ner de compen­sa­tion (ou en consi­dé­rant que c’est déjà couvert par la rede­vance sur la copie privée).

  • Dis papa, le livre numé­rique ça s’achète d’oc­ca­sion ?

    La ques­tion est entière.

    Impri­més, réel droit

    Un livre imprimé a une vie complète en dehors de la librai­rie. Il se donne, se vend et s’achète d’oc­ca­sion, entre parti­cu­liers ou via un inter­mé­diaire commer­cial. Plusieurs librai­ries font d’ailleurs parti­cu­liè­re­ment commerce d’oc­ca­sion.

    Le mono­pole commer­cial de l’au­teur s’ar­rête à la vente de l’ou­vrage, on parle d’épui­se­ment des droits [d’au­teur]. L’au­teur (ou son éditeur) n’a pas de pouvoir sur ce que vous faites de l’objet livre lui-même. Vous pouvez l’an­no­ter, le modi­fier, le décou­per, le brûler ou… le revendre.

    Pour couper court au premier mythe : Ce n’est pas une tolé­rance, un lais­ser faire ou une mauvaise habi­tude. C’est simple­ment la loi, pour toute œuvre.

    Quid alors du livre numé­rique ? et bien il n’y a aucune diffé­rence entre numé­rique et non numé­rique dans la loi – ou plutôt la diffé­rence n’est pas – et aucune diffé­rence morale.

    Licence d’ac­cès

    Le réel sujet c’est qu’on ne vous vend géné­ra­le­ment pas un objet livre numé­rique. On nous vend un service, une licence d’uti­li­sa­tion. Savoir s’il y a épui­se­ment des droits sur une licence d’uti­li­sa­tion, si on a le droit d’in­ter­dire la revente dans le contrat de licence, voilà les vraies ques­tions.

    On a vu deux réponses oppo­sées au niveau des insti­tu­tions judi­ciaires, faites votre choix :

    La première c’est l’his­toire de Redigi, star­tup US qui voulait orga­ni­ser la revente de fichiers musi­caux. Un juge­ment préli­mi­naire n’a pas permis de sécu­ri­ser le prin­cipe et Redigi a stoppé ses acti­vi­tés en atten­dant.

    La seconde c’est la Cour de Justice de l’Union Euro­péenne qui a acté qu’un éditeur ne pouvait s’op­po­ser à la revente d’oc­ca­sion d’une licence logi­cielle (qui ne s’use pas non plus).

    Tout au plus si on vend un accès restreint par une DRM avec une limi­ta­tion sur la durée, le nombre d’ac­cès ou le nombre de support, on peut consi­dé­rer qu’on se rapproche beau­coup plus d’une licence d’ac­cès logi­cielle et bien moins d’un fichier de musique simple (qui main­te­nant sont tous sans DRM ni limi­ta­tions).

    Ou objet numé­rique

    D’autres consi­dèrent qu’ils vendent bien un fichier, un objet livre numé­rique. Certains se sont même faits l’écho d’une propo­si­tion visant réser­ver le taux de TVA réduit aux livres numé­riques objets, par oppo­si­tion aux licences d’ac­cès et fichiers avec DRM.

    Si nous parlons bien d’un livre en tant qu’objet, il n’y a pas de raison que cet objet, fut-il numé­rique et imma­té­riel, ne soit pas trans­fé­rable. Faites votre choix entre objet numé­rique et licence d’ac­cès mais soyez ensuite cohé­rents. On peut arguer que dans ce cas plusieurs lecteurs profi­te­ront de l’œuvre en ne payant l’au­teur qu’une seule fois, mais il en va de même pour l’im­primé.

    L’ar­gu­ment du numé­rique qui ne s’use pas n’a aucun effet non plus – sans comp­ter qu’il est proba­ble­ment faux, mes contem­po­rains ont plus de chance d’hé­ri­ter de livres de leur grands-parents que d’ac­cé­der aux photo­gra­phies de leurs parents : Dans les multiples restric­tions via le droit d’au­teur, les droits voisins, le droit des marques, les brevets, il y a plus d’un élément soumis à revente dont l’usure n’est pas un critère signi­fi­ca­tif. Rien dans le droit d’au­teur ne parle d’usure, si ce n’est au contraire pour dire qu’au bout d’un certain temps l’œuvre échappe au mono­pole de son auteur.

    Unicité et copie

    Le réel enjeu n’est en réalité pas de savoir si la revente est légi­time. Il est dans la confiance : Le numé­rique étant facile à copier, rien n’em­pêche tech­nique­ment de garder une copie tout en en reven­dant une autre. Là il n’y a plus revente mais bien contre­façon pure et simple. Rien n’em­pê­che­rait même de le vendre plusieurs fois tant qu’à faire.

    Bref, même si la revente d’oc­ca­sion ne posait en soi pas beau­coup plus de problèmes de droit d’au­teur que sur le papier, cela demande une confiance aveugle en son prochain. Et là… forcé­ment… ça coince.

    Redigi avait tenté d’y appor­ter une solu­tion en certi­fiant l’ori­gine de l’achat et l’uni­cité du fichier dans l’éco­sys­tème de revente, mais cela n’a pas suffit à calmer les esprits (et n’avait aucune chance d’être tota­le­ment effi­cace).

    Pour moi c’est la seule vraie justi­fi­ca­tion à l’in­ter­dic­tion de revente d’oc­ca­sion, mais elle est assez forte à elle seule, d’au­tant qu’il n’y a pas urgence non plus vu la taille du marché numé­rique et l’im­por­tance de lais­ser les premiers efforts se renta­bi­li­ser.

    Oh, et une taxe sur la revente d’oc­ca­sion ? Non merci. Soit c’est légal, soit ça ne l’est pas. Il n’y a pas lieu de taxer toutes les acti­vi­tés de la terre.

  • La fin d’AdB­lock ? Google prend le contrôle exclu­sif des exten­sions Chrome

    La fin d’AdB­lock ? Google prend le contrôle exclu­sif des exten­sions Chrome. Le titre est là pour faire du buzz mais le problème est réel : Celui du contrôle de l’éco­sys­tème et de l’as­sujet­tis­se­ment à une ou plusieurs multi­na­tio­nale qui décident ce qu’on a le droit ou non de faire sur le web, avec nos conte­nus.

    Rappe­lez-vous qu’en mars de l’an­née dernière Google qui menaçait de mettre des appli­ca­tions Android dehors si elles ne passaient pas par la solu­tion de paie­ment inté­grée de Google (avec les commis­sions adéquates). Rappe­lez-vous encore aujourd’­hui Google qui bloque les reve­nus publi­ci­taires dès qu’on voit un bout de peau dénu­dée sur le site web.

    Le fait de pouvoir faire ou pas ce qu’on veut sur la porte d’en­trée sur le web est juste un enjeu de société. À la limite ne pas pouvoir placer d’ex­ten­sions est moins dange­reux : on ne risque pas de se voir orienté incons­ciem­ment par ce qui est présent.

     

  • Qu’il y a-t-il sur votre liseuse ?

    Petit sondage rapide sur le nombre et le rôle des livres présents sur vos liseuses. Quelques premiers résul­tats :

    • Dans l’en­semble vous gérez votre biblio­thèque direc­te­ment sur la liseuse : Vous y stockez les livres dès récep­tion, et vous ne les effa­cez pas après lecture.
    • Vous stockez pas mal de livres. Très peu en ont dix ou moins à la fois. La médiane est autour de 50. C’est proba­ble­ment lié au résul­tat précé­dent et ce nombre ne fera que gros­sir avec le temps.
    • Il y a un vrai atta­che­ment aux fichiers de livres, et la liseuse n’est pas utili­sée que dans un but utili­taire : Vous y stockez des livres parce qu’ils ont étés des coups de coeur, pas juste pour les lire.
    • S’y trouvent aussi les livres four­nis par défaut, des gratuits télé­char­gés au début mais qui ne seront pas lus, et même d’autres livres dont vous savez qu’ils ne vous inté­ressent pas.

    J’avoue que je suis parti­cu­liè­re­ment surpris par les deux premiers points, d’au­tant que je m’adresse essen­tiel­le­ment à des utili­sa­teurs avan­cés, grands lecteurs ou profes­sion­nels tech­niques du web. Je m’at­ten­dais à ce que la biblio­thèque soit gérée par un logi­ciel tiers type Calibre et que ne soient sur la liseuse que quelques titres perti­nents, chan­gés au fur et à mesure des lecture. C’est d’au­tant plus vrai que je ne trouve pas l’er­go­no­mie des diffé­rentes liseuses excel­lente pour gérer des dizaines de titres à la fois.

    Le sondage est toujours ouvert, mais le nombre d’en­trées est limité. Il se peut qu’il soit fermé quand vous y arri­ve­rez.

  • La suite des tondus

    C’est telle­ment énorme que j’ai sauve­gardé le fil de discus­sion pour archive. Je vous laisse juger. Excep­tion­nel­le­ment je vais laiss­ser mes tweets en ligne un peu plus long­temps pour que ceux qui veulent tout le détail puissent fouiller à loisir (norma­le­ment ils sont effa­cés auto­ma­tique­ment au bout de quelques jours) :

  • Comment j’ai redé­cou­vert le livre avec le numé­rique

    J’ai été un grand lecteur de romans étant jeune. Les Asimov, Prat­chet, Adams ou Zelazny je me les suis enfilé plus vite que je ne pouvais me les procu­rer. Puis j’ai tourné bien moins de pages à partir des études supé­rieures.

    Naïve­ment j’at­tri­buais ça à des chan­ge­ments de préoc­cu­pa­tion, au manque de temps, et au rempla­ce­ment de l’ac­ti­vité par mes péré­gri­na­tions sur le web. J’avais encore des rechutes avec beau­coup de livres pendant un ou deux mois mais je ne me rendais pas compte de ce que ça voulais dire.

    Pour plein de raisons je me suis embarqué il y a deux ans dans une star­tup sur le livre numé­rique et…

    Avec le numé­rique j’ai redé­cou­vert le livre et la lecture.

    J’ai accès à un cata­logue bien plus impor­tant que n’im­porte quelle librai­rie ou biblio­thèque, je me les procure à distance à n’im­porte quelle heure n’im­porte quel jour, je redé­couvre des formats courts, des petits prix et surtout des textes diffé­rents que je n’au­rai proba­ble­ment jamais atteint ou oser essayer avec le papier.

    Mais avant tout j’ai une liseuse fine et légère dans ma poche de veste qui m’ac­com­pagne partout, qui trans­forme chaque petit temps d’at­tente en temps de lecture et de plai­sir.

    Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et juste­ment, seul le flacon a changé. La lecture, le texte, le plai­sir sont iden­tiques, renou­ve­lés. Je me suis rendu compte que le livre, numé­rique ou pas, était néces­saire pour mon équi­libre de vie. Les périodes où je lis moins, ce sont aussi celles où je suis plus stressé.

    Le manque de temps pour lire était la consé­quence d’un problème pratique.

    Avec des horaires de bureau cher­cher et retour­ner mes livres à la biblio­thèque, en dehors de chez moi après 19h le bon jour de la semaine ou en occu­pant mon samedi matin, était devenu trop contrai­gnant. La frus­tra­tion de n’avoir systé­ma­tique­ment pas la suite des livres que je lisais a eu raison de ma moti­va­tion.

    La librai­rie avait les mêmes contraintes, des rayons pas beau­coup mieux four­nis, mais des prix pouvant aller jusqu’à vingt euros sur des grands formats qui ne me conve­naient pas.

    Et juste­ment, je crois que trim­bal­ler partout un gros livre de poche, deux quand je suis dans les 100 dernières pages, ce n’était simple­ment pas possible. Ne parlons même pas des grands formats, qui ont toujours été une aber­ra­tion pour mon usage.

    Le livre numé­rique m’a fait dispa­raitre ces diffi­cul­tés, et m’a permis de reprendre la lecture plai­sir. Tout simple­ment.

    Ça pour­rait bien tout chan­ger pour vous aussi.

    Le livre numé­rique ne mettra pas à la lecture ceux qui ne veulent pas et ceux qui n’ont aucun attrait pour la lecture. Ce n’est pas une formule magique. Mettre une liseuse dans les mains d’un enfant qui ne lit pas a toutes les chances de ne rien chan­ger, voire de le rebu­ter encore plus.

    Ils ne convain­cra pas non plus les collec­tion­neurs et ceux qui préfèrent tour­ner des pages plutôt que les lire. Main­te­nant si vous vous rappe­lez vos livres poches en pile au bas du lit ou à côté de la chaise longue pendant les grandes vacances, jetez un oeil, ça pour­rait bien tout chan­ger pour vous.

    Osez, essayez.

    Oubliez la tablette Android ou l’iPad, ce n’est adéquat ni sur l’en­com­bre­ment ni sur la concen­tra­tion. Oubliez, oh s’il vous plait, la lecture d’un PDF sur écran d’or­di­na­teur.

    Osez la liseuse. Forcez-vous à l’avoir avec vous dans le sac à main ou dans la poche de veste. Dépas­sez le rejet initial qui vous vient des habi­tudes smart­phone ou tablette et lisez un roman, un titre qui vous plait vrai­ment, en entier. Dans le bus, le métro, la salle d’at­tente du méde­cin.

    Laquelle ? Vous aurez une bonne expé­rience avec n’im­porte laquelle des cinq premières liseuses recom­man­dées. Évitez juste de céder à la tenta­tion du meilleur prix : Si c’est pour vous dégou­ter de la lecture numé­rique et lais­ser la liseuse au fond d’un tiroir, ce sera toujours une mauvaise affaire.

  • Bob, des tondus

    « Les Tondus » est un mouve­ment paci­fique et apoli­tique.

    – Tu ne crois pas que si on ressem­blait au Dalai Lama ou à Mahatma Ghandi ça nous ramè­ne­rait plus de soutiens ?
    – Euh… t’es sûr de toi là Bob ? on est en train de récla­mer de payer moins à la collec­ti­vité, c’est un peu gros quand même
    – T’inquiètes, on va dire qu’on est apoli­tique et pour la paix dans le monde, ça fera de nous les gentils de l’his­toire
    – Euh… paci­fiques ça n’a rien à voir mais si ça t’amuse, par contre apoli­tique alors qu’on demande un chan­ge­ment de poli­tique, sur la fisca­lité qui est le moyen d’ac­tion le plus central de l’État pour mettre en oeuvre une poli­tique ? t’es sûr là ?
    – Roh, bon je vais le mettre en gras comme ça ça passera mieux

    Il regroupe des entre­prises adhé­rant à la même cause, à savoir la suppres­sion de la part patro­nale autre­ment appe­lée « baisse des charges ».

    – Hé Bob, t’as mal compris le brief, ce n’est pas une baisse qu’on veut c’est ne plus rien payer, ne plus contri­buer du tout à la collec­ti­vité, une suppres­sion totale quoi…
    – Ouais, je sais. C’est d’ailleurs glissé astu­cieu­se­ment au dessus mais les gens vont s’ar­rê­ter sur le terme connu de « baisse des charges ». Ça leur parle tout de suite, ils ont l’ha­bi­tude. Puis tout suppri­mer c’est un peu une baisse quelque part non ?

    « Les Tondus » est soutenu par des entre­pre­neurs, des sala­riés et des deman­deurs d’em­ploi qui donnent leur temps et leurs moyens béné­vo­le­ment et gratui­te­ment.

    – Hé Bob, t’es bien gentil avec le bouton de dona­tion mais tu crois vrai­ment que des gens vont donner quelque chose pour que nous on puisse garder plus de sous ? Ce n’est pas du philan­thro­pique quand même. Surtout qu’on parle juste­ment de couper les coti­sa­tions qui soutiennent en cas de problème de santé, de recherche d’em­ploi, de retraite ou de forma­tion.
    – T’inquiètes, si on dit que d’autres le font déjà ils vont faire pareil. Des moutons je te dis.
    – Oui mais quand même… on parle de faire coti­ser des deman­deurs d’em­plois à la cause de Decath­lon, ce n’est pas comme si on n’avait pas de quoi finan­cer les quelques milliers d’eu­ros dont on parle.
    – Bon, bon, calme toi, je vais mettre ça en gras, ça passera mieux

    « Les Tondus » est une asso­cia­tion de loi 1901 régu­liè­re­ment enre­gis­trée en préfec­ture des Alpes Mari­times . C’est un mouve­ment libre et indé­pen­dant de toute admi­nis­tra­tion. Le fonda­teur du mouve­ment s’ap­pelle Guillaume De Thomas.

    La France est le pays où la pres­sion fiscale est l’une des plus lourdes au monde

    – Hé Bob…
    – Oui, je sais, mais les gens n’iront pas véri­fier. Puis ils sont telle­ment habi­tués à ce qu’ils ont en retour qu’ils ne se rendent pas compte que ça n’existe pas ailleurs.

    et ce sans résul­tat effi­cace puisque que la situa­tion ne fait qu’em­pi­rer d’an­née en année. Les Entre­prises françaises sont TONDUES à un degré tel qu’elles ne sont parfois plus à même de payer leur sala­riés QUI TRAVAILLENT, car elles doivent finan­cer seules la protec­tion sociale de ceux QUI NE TRAVAILLENT PAS. On appelle cela, LA PART PATRONALE.

    – Hé Bob… c’est un peu le prin­cipe d’une assu­rance que de payer pour ceux qui ont le sinistre, non ? Si seuls ceux avec un problème de santé, au chômage ou en retraite payaient les coti­sa­tions, ça ne servi­rait un peu à rien.
    – Là n’est pas la ques­tion, puis on s’en fout, je te rappelle que nous on gère des entre­prises, tant pis pour ceux qui sont sala­riés. L’im­por­tant c’est qu’on trouve des têtes de turcs. Ceux qui sont malades, vieux ou sans emplois sont parfaits : ils ne peuvent pas se défendre.
    – Oui mais là c’est la part patro­nale des coti­sa­tions qu’on veut suppri­mer, pas la part sala­riale. Ils doivent bien se rendre compte que ça ne leur profi­tera pas et que ça fera juste gros­sir le résul­tat de l’en­tre­prise ?
    – Mais non, des moutons je te dis. Oh puis tu m’agaces, je vais ajou­ter du gras *et* des capi­tales, comme ça on n’en parle plus.

    Pour­tant, on le sait depuis des années, la suppres­sion de la part patro­nale permet­trait la créa­tion IMMÉDIATE de 750000 emplois en France la première année, et près de 500000 emplois supplé­men­taires les années suivantes,

    – Put* c’est vrai ça Bob ?
    – Attends, t’es sérieux ? bien sûr que non ce n’est pas vrai. On créera des emplois quand on en aura besoin, pas simple­ment parce qu’on gagne plus d’argent. Attends, tu m’inquiètes si tu en es là toi.
    – Mais alors tu ne crois pas qu’ils vont s’en rendre compte ? Surtout depuis qu’on sait que les baisses à la restau­ra­tion n’ont pas entraîné l’em­ploi promis.
    – Tu crois que les gens réflé­chissent jusque là ? Bon, tu fais chier, je mets en gras commme ça personne ne contes­tera.

    ainsi que le renfloue­ment INSTANTANÉ des caisses de la Sécu­rité Sociale.

    – Ah non Bob, là fran­che­ment, on ne fera croire à personne que ne plus payer les coti­sa­tions va renflouer la Sécu­rité Sociale. Même en comp­tant qu’on réin­ves­tit tout en embauche c’est évident que ça ne fera pas le compte. Et tu as dit toi même qu’on ne le ferait pas.
    – Des moutons je te dis ! Mais j’ai déjà mis trop de gras, je vais mettre en capi­tales, ça fera bien pareil.

    Puisque aucun gouver­ne­ment n’en a eu le courage, Puisque les entre­prises n’ont plus les moyens de finan­cer un système inef­fi­cace et de toute façon injuste, Puisque la part patro­nale est direc­te­ment respon­sable de milliers de dépôts de bilan, de licen­cie­ments et parfois même, de suicides,

    « Les tondus » ont décidé que…

    TROP TONDUES, ELLES NE PAIENT PLUS.

    – Ah ouais, ça claque là Bob
    – Puis en gras et en capi­tales d’un coup, personne ne pourra douter
    – Tout de même, ça veut dire qu’on ne paiera pas les assu­rances des sala­riés, et qu’on va creu­ser encore plus les défi­cits, surtout s’ils sont obli­gés d’em­prun­ter en consé­quence
    – C’est peanuts sur le trou de la secu, puis on s’en fout, ça ne concerne que les sala­riés. Au pire ils augmen­te­ront les coti­sa­tions pour compen­ser. L’avan­tage c’est non seule­ment que pendant ce temps nous on gagne de la tréso­re­rie et des inté­rêts, mais si jamais ça devient assez impor­tant pour avoir un impact sur les coti­sa­tions, ça sera aussi amorti par toutes les autres socié­tés qui elles payent honnê­te­ment leurs coti­sa­tions.
    – Bob, tu es machia­vé­lique

  • Please stop preten­ding PHP is a good language

    The first step to fixing a problem is admit­ting that there is one.

    Bon, des critiques de PHP ce n’est pas ce qui manque mais pour une raison incon­nue je m’étais dit que ça partait bien quand j’ai lu la première ligne. Sauf qu’au final

    • It’s not ok that you can’t relia­bly get the first element of an array using less than 4 lines of code without causing side effects.*[1]
    • It’s not ok that the output of echo 5/3 might depend on the coun­try you live in if you don’t know the fine details of confi­gu­ring PHP.
    • It’s not ok that you won’t be able can’t call array_map” or just “$itera­tor->reduce” on an itera­tor in 2014.
    • It’s not ok to ignore the simple fact that most of the PHP world currently relies on parsing func­tion and class comments for it’s code to func­tion because people can’t get their shit toge­ther on mailing lists.
    • It’s not ok to run around shou­ting “type hinting for lite­rals would mean that passing an int to float hint would fatal PHP” and calling that an reaso­nable argu­ment while people just write $x = (float)$x; in the cases where it actually does matter anyways.
    • It’s not ok to be not able to talk to 2 back end data sources in paral­lel, using “promises” or whate­ver, in a language that has “pull stuff out of data­base and put it into the inter­net” as a proclai­med core compe­tency.
    • It’s not ok that echo 0.000001; produces 1.0E-6 and that casting it to string doesn’t help but putting quotes around it does.
    • It’s not ok that you have to clear the error buffer by gene­ra­ting a suppres­sed unde­fi­ned variable error just to be able to sanely use token_get_all().

    Au final la moitié des items ressemblent juste à « ça ne fait pas ce que j’es­père ». Alors pour ceux qui m’ont fait suivre le lien :

    Pour le premier item il existe plusieurs solu­tions, dont un simple array_values($tab)[0]. Bref, rien d’ex­cep­tion­nel pour aller itérer sur un diction­naire.

    Pour le second, si on demande expli­ci­te­ment au niveau du système à affi­cher les résul­tats suivant les conven­tions d’un pays spéci­fique, PHP s’y conforme. C’est le cas de la plupart des langages, y compris la ligne de commande de base. Diffi­cile d’avan­cer que c’est un problème, d’au­tant qu’il est bien évidem­ment possible d’igno­rer la confi­gu­ra­tion du système pour forcer une locale au niveau du langage.

    Quant à savoir comment affi­cher 0.000001 ou 1E-6, comme le langage n’a aucun moyen de savoir comment a été tapé la valeur initiale dans le code source (rien de spéci­fique à PHP, à ma connais­sance aucun ne le fait), il faut bien qu’il choi­sisse une forme arbi­trai­re­ment à la sortie. Si l’au­teur veut forcer autre chose, il a tous les outils pour ça.

    Pour le dernier item j’ai la flemme de véri­fier les cas limites mais à priori c’est juste que l’au­teur n’a pas eu le courage d’al­ler créer un gestion­naire d’er­reur pour gérer ses erreurs.

    Bref, tout ça c’est bien joli mais à première vue une bonne partie n’est qu’un problème de déve­lop­peur frus­tré, pas un problème de langage.

    Ce qui me frustre moi c’est que des problèmes de langages il y en a plein, et que pous­ser des faux problèmes décré­di­bi­lise ceux qui essayent de corri­ger les problèmes réels.

  • Rançon­gi­ciel

    Sérieu­se­ment, je ne pour­rai pas me passer de bloqueur de pub, mais je ne peux pas caution­ner ces pratiques. Oui, vous pouvez désac­ti­ver la liste blanche, mais ce n’est pas une ques­tion de voir ou non les publi­ci­tés de la liste blanche. C’est que je me refuse à donner du poids à cette exten­sion pour qu’en­suite l’au­teur le moné­tise de cette façon. Sur Fire­fox vous pouvez regar­der du côté de adblock edge qui fait la même chose mais sans cette poli­tique de rançon.

  • Bonnes pratiques API – les fichiers

    J’ai eu la chance d’échan­ger autour des API à trois confé­rences récem­ment. Les sujets ont été globa­le­ment les mêmes mais sous des angles diffé­rents.

    Mes réflexions avancent suite aux discus­sions et aux diffé­rents retours. Main­te­nant c’est à moi de travailler un peu pour ordon­ner tout ça et le retrans­crire quelque part.

    Entre temps je mets en ligne mes notes et mes présen­ta­tions pour ceux que ça inté­resse.

    Je vous recom­mande surtout les notes et la présen­ta­tion Paris-Web comme premières lectures. Norma­le­ment les trois présen­ta­tions ont été enre­gis­trées en vidéo, vous devriez les retrou­ver sur les pages des diffé­rents événe­ments le temps que le montage soit terminé (mais en géné­ral ça prend du temps).