Auteur/autrice : Éric

  • Is Crea­tive Commons harm­ful ?

    Je ne suis pas loin de rédi­ger un texte « Crea­tive Commons is harm­ful ».

    Je voyais d’un bon œil tout ça au début : On incite les gens à libé­rer un peu leur créa­tions au lieu de les lais­ser en « tous droits réser­vés » par défaut. Le mouve­ment a pris de l’am­pleur et a fait connaitre l’idée de diffu­sions large des œuvres.

    D’une certaine manière c’est une réus­site : Les gens savent qu’il existe une possi­bi­lité de diffu­ser des oeuvres sous licence ouverte. Ils savent que ça a du sens, et il y a un vrai mouve­ment derrière qui ne se résume plus à quelques geeks radi­caux du libre.

    Main­te­nant il est temps de vite chan­ger le fusil d’épaule : Les Crea­tive Commons deviennent une licence par défaut pour… restreindre l’usage. Je parle là de l’ap­pli­ca­tion par défaut d’une licence CC pour des œuvres du domaine public ou des repro­duc­tions tech­niques de ces œuvres (numé­ri­sa­tion des livres, photo des œuvres) et plus géné­ra­le­ment pour des objets imma­té­riels qui ne sont norma­le­ment pas couverts par le droit d’au­teur.

    La licence CC devient une façon de marquer sa propriété (même quand elle n’existe pas léga­le­ment). Le « BY » se fait telle­ment fort qu’il n’est plus possible d’ex­pri­mer quoi que ce soit sans avoir une horde de « quelqu’un l’a dit avant toi » ou « cette demi-phrase est inspi­rée de … tu dois suivre la licence ».

    Bref, au lieu d’ou­vrir l’es­pace, on est en train de le refer­mer. Il y a bien un léger mouve­ment vers une CC0 mais il est loin de compen­ser le reste.

  • Loi du logos magnus

    Quel que soit l’ap­pli­ca­tion ou le docu­ment, quelle que soit la taille initiale, un des premiers retours fonc­tion­nels sera « le logo n’est pas assez gros » et il sera mis en haut des listes d’im­por­tance.

  • Démo­cra­tie tirée au sort

    Démo­cra­tie tirée au sort

    Démo­cra­tie, litté­ra­le­ment « le peuple au pouvoir ». Qui diable a instauré l’idée que le tirage au sort serait une procé­dure démo­cra­tique ?

    Lors d’un tirage au sort le peuple dans son ensemble, ne décide de rien, n’in­flue sur rien, ne choi­sit même rien. Il n’a aucun pouvoir, ni avant, ni pendant, ni après le mandat.

    La procé­dure du tirage au sort est équi­table dans le sens que tout le monde a la même chance d’être nommé, mais elle n’est en rien démo­cra­tique, pas plus que ne l’est une monar­chie. Dans le premier cas c’est le hasard qui décide, dans le second cas c’est Dieu (ou le hasard de la nais­sance pour ceux qui n’y croient pas) : la diffé­rence est tenue.

    Si nos démo­cra­ties repré­sen­ta­tives repré­sentent déjà un fort compro­mis, le tirage au sort est lui à l’op­posé total du terme.

    Qu’on ne se méprenne pas : Le tirage au sort est une très bonne procé­dure en soi. Il est très utile par exemple pour les assem­blées où il est requis de n’avoir aucune posi­tion préa­lable, voire aucune compé­tence parti­cu­lière. L’élec­tion des jurés d’as­sise par tirage au sort est très adap­tée. L’élec­tion d’une assem­blée consti­tuante peut l’être aussi si l’objec­tif n’est que la produc­tion d’un travail préa­lable, qui sera ensuite discuté par le peuple à qui revien­dra la déci­sion finale.

    Mais le tirage au sort pour déci­der au nom d’une collec­ti­vité ? repré­sen­ter le peuple lors des déci­sions poli­tiques ? quelle idée ! Même une très mauvaise élec­tion avec un choix limité et une oppo­si­tion muse­lée donne un pouvoir plus grand au peuple. Le résul­tat n’en sera pas meilleur, mais au moins cette élec­tion tronquée pour­rait se récla­mer d’une parcelle du terme démo­cra­tie que le tirage au sort n’aura jamais.

    Même la repré­sen­ta­ti­vité, qui intui­ti­ve­ment semble parfaite, sera une catas­trophe à défaut d’un corpus élu suffi­sant pour limi­ter les aléas : On recon­nait un tirage vrai­ment aléa­toire au fait qu’il n’a juste­ment que très peu de chances d’être repré­sen­ta­tif de l’en­semble de départ.

    Le système poli­tique actuel a fini par en dégou­ter plus d’un, mais de là à imagi­ner le tirage au sort comme l’apo­gée de la démo­cra­tie, nous sommes arri­vés bien bas.

  • Vote blanc = chèque en blanc

    Vote blanc = chèque en blanc

    Encore un appel au vote blanc. Ne vous lais­sez pas leur­rer : Ce n’est pas vote blanc ou chèque en blanc, c’est vote blanc *et* chèque en blanc.

    Appe­ler au vote blanc c’est vous appe­ler à ne pas choi­sir, à juste­ment lais­ser les autres diri­ger et leur faire un chèque en blanc. Et ne croyez pas que la blan­cheur de votre vote soula­gera le montant qui sera fina­le­ment inscrit sur le chèque en ques­tion.

    Personne ne vous repré­sente ? Tous mauvais ? Tous pour­ris ? Vous ne caution­nez pas ? Vous ne croyez pas en la repré­sen­ta­ti­vité en démo­cra­tie ? Vous reje­tez le système ?

    Peu importe, ce n’est pas la ques­tion. Indé­pen­dam­ment de tous vos senti­ments, une liste de personnes diri­gera votre commune demain. Vous pouvez aider à ce qu’elle soit la meilleure possible – ou la moins mauvaise, suivant votre vision.

    Vous pouvez aussi lais­ser les autres choi­sir, mais à priori ceux qui choi­si­ront n’ont pas forcé­ment votre façon de voir. Vous ne faites que leur lais­ser un chèque en blanc et ils risquent d’élire un conseil qui vous corres­pond encore moins que prévu.

    Et ne croyez pas ceux qui vous disent qu’un décompte des votes blancs ou qu’une forte propor­tion de votes blanc chan­gera quoi que ce soit. L’abs­ten­tion grimpe chaque année un peu plus pour atteindre des sommets. Ça n’a jamais changé quoi que ce soit dans le bon sens :

    Le nombre de vaches qui regardent passer les trains sans bouger n’a jamais changé la desti­na­tion des dits trains.

  • Baisse du chômage, mais baisse de l’em­ploi

    La baisse (très légère) des chiffres du chômage est un dange­reux trompe l’oeil. Tout le monde commence à connaitre le premier biais : Le chiffre surveillé baisse, mais le nombre d’ins­crits totaux au Pôle Emploi conti­nue d’aug­men­ter.

    En fait c’est encore pire : Le taux d’em­ploi – popu­la­tion avec un emploi par rapport à la popu­la­tion en âge de travailler – est stable. Le taux d’ac­ti­vité – popu­la­tion active, avec emploi ou au chômage, sur la popu­la­tion en âge de travailler – est lui en baisse.

    Ce que ça veut dire c’est que non seule­ment l’em­ploi n’aug­mente pas, mais les gens aban­donnent, et quittent la caté­go­rie des actifs, ou des étudiants qui rallongent leurs études faute de confiance et de débou­chés.

    Au final le résul­tat est le même, malgré la jolie courbe qui semble s’amé­lio­rer, la propor­tion de citoyens avec un emploi s’ame­nuise avec le temps alors que la popu­la­tion géné­rale augmente. À un moment ça va craquer, et d’ailleurs ça craque déjà.

    Deux solu­tions : Mieux répar­tir le travail, et descendre à 32 heures, et pourquoi pas au-delà un jour. Ou oser se déta­cher de l’em­ploi comme valeur sociale et instau­rer un revenu d’exis­tence. Dans les deux cas il va falloir imagi­ner les solu­tions et arrê­ter de croire qu’on résout tout en amélio­rant la forma­tion ou en inci­tant les gens à travailler plus.

    Deux liens :

  • Reprendre la main sur notre monde poli­tique

    Reprendre la main sur notre monde poli­tique

    Je vois telle­ment de gens rési­gnés par la poli­tique… des gens qui semblent pour­tant se sentir concer­nés par leur prochain. Comment en est on arri­vés là ?

    Ce doit être horrible de vivre en se disant qu’on ne peut rien y faire, alors qu’il a fallu des siècles pour permettre nos démo­cra­ties. Elles sont encore impar­faites, et c’est un faible mot, mais elles ne seront jamais meilleures que l’in­ves­tis­se­ment qu’on y met.

    D’autres avant nous avaient toutes les raisons d’être rési­gnés et d’avoir l’im­pres­sion d’être impuis­sants. Nous avons tant d’ou­tils et de possi­bi­li­tés de plus qu’eux. Ne jouons pas les enfants gâtés parce que c’est diffi­cile

    Ça me fait d’au­tant plus mal que d’autres peuples se battent en ce moment pour ce que nous dédai­gnons parce que ça demande un peu d’ef­forts.

    Même avec l’im­pres­sion d’im­puis­sance : n’aban­don­nons pas, ni pour nous ni pour les suivants. J’ai un enfant, quel monde lui laisse-je si laisse la démo­cra­tie à l’aban­don simple­ment parce ce que ça demande des efforts ?

    Ne nous lais­sons pas avoir par les débats sur les repré­sen­tants poli­tiques pour­ris, non repré­sen­ta­tifs, sur la non prise en compte du vote blanc et toutes ces excuses. Tout ça n’a d’im­por­tance que parce que nous lais­sons faire.

    Personne n’a dit que c’était facile, que ça se ferait en un jour, mais les choses ne peuvent chan­ger que si nous les repre­nons en main, si nous ne décla­rons pas forfait et que nous n’y inves­tis­sons pas un mini­mum de nous-mêmes.

    Nous avons un peu de démo­cra­tie, nous ne la perdrons que si nous ne l’uti­li­sons pas.

  • Quelques conseils de CV

    Quelques conseils qui n’en­gagent que moi après quelques tours dans des CV cette semaine :

    Jeunes diplô­més :

    • Ne préci­sez pas votre mention si vous n’avez pas au moins obtenu « bien », voire « très bien ». Ne mention­nez pas de clas­se­ment si vous n’êtes pas dans les tout premiers.
    • Conti­nuez à détailler vos projets scolaires et stages, mais préci­sez très expli­ci­te­ment quand ils appar­tiennent à cette caté­go­rie. C’est très néga­tif quand on s’en rend compte après coup au niveau des dates. Si ça ressemble à de vrais travaux au niveau orga­ni­sa­tion, préci­sez le, avec la taille de l’équipe, l’or­ga­ni­sa­tion, le résul­tat…
    • L’in­ven­taire de toutes les tech­nos que vous avez touché de près ou de loin est de faible valeur ajou­tée. Hiérar­chi­sez et mettez en avant celles que vous souhai­tez déve­lop­per ou celles pour lesquelles vous êtes signi­fi­ca­ti­ve­ment au dessus du lot. Au pire montrez que vous avez compris l’an­nonce à laquelle vous répon­dez et mettez en avant les mêmes tech­nos.
    • Trou­vez ce qui vous diffé­ren­cie de vos collègues de promo­tion et mettez le en avant. C’est quasi­ment unique­ment là dessus que se fera la sélec­tion.
    • Il peut être inté­res­sant de montrer que vous avez un parcours profes­sion­nel ouvrier ou manu­ten­tion­naire, mais pas la peine de détailler les nombreuses expé­riences, voire de mettre une expli­ca­tion complète pour chaque. Si vous avez des expé­riences signi­fi­ca­tives propre à votre métier, vous pouvez ne pas perdre de place avec celles qui sont hors cadre.
    • Mettez des liens vers tout : école, projets, asso­cia­tions, entre­pri­ses…
    • Si vous avez des recom­man­da­tions de profes­seurs ou maitres de stage, c’est fonda­men­tal de le préci­ser quelque part.
    • Infor­ma­tique : Préci­sez vos affi­ni­tés, vos envies, les projets open source qu’e­ven­tuel­le­ment vous avez rejoint (même si c’est unique­ment pour la docu­men­ta­tion), un blog tech­nique, etc.

    Et pour tous :

    • Dans une expé­rience, préci­sez toujours la taille de l’équipe, votre rôle exact, les enjeux spéci­fiques, diffi­cul­tés, réus­sites
    • Ne cher­chez pas à être exhaus­tif : Détaillez ce qui doit l’être parce que c’est inté­res­sant pour le recru­teur, le reste néces­site tout juste une ligne. Vous avez plein d’ex­pé­riences ? mettez les deux dernières et peut être une ou deux très signi­fi­ca­tives, pas plus.
    • Vous avez de l’ex­pé­rience profes­sion­nelle ? ne vous éten­dez pas trop sur votre parcours étudiant ou vos diplômes, ne remon­tez pas jusqu’au BAC, même si vous avez une très bonne mention. Votre parcours ensuite est bien plus repré­sen­ta­tif.
    • Détaillez tout ce que vous faites hors ou en plus de l’école : Asso­cia­tions, auto-forma­tion, projets person­nels… même si ce n’est pas dans votre branche profes­sion­nelle.
    • Inver­se­ment : Le fait que vous amiez sortir entre amis, aller au cinéma, voya­ger, le sport… n’est que de peu d’uti­lité si vous n’avez pas déve­loppé quelque chose de signi­fi­ca­tif ou trans­formé ça à un moment où un autre en vrai projet (genre « balade en sac à dos sur les routes de Chine » ça oui)
    • Je crois que je suis un cas à part mais : Je me moque de votre photo (surtout si elle est de mauvaise qualité), de votre date de nais­sance, de la présence d’un permis B
    • Le CV c’est bien, mais un court texte qui décrit ce que vous souhai­tez faire, pourquoi, ce qui vous inté­resse chez le recru­teur, et globa­le­ment ce qui vous diffé­ren­cie d’un autre et montrer que vous avez compris l’an­nonce : c’est surtout ça l’im­por­tant.

    Rien de tout cela n’est grave, pas même les fautes de français, mais il faut faire des choix sur les personnes qu’on rencontre. La diffé­rence se fait forcé­ment entre ceux qui ont su mettre en avant ce qui semble perti­nent et ceux qui l’ont noyé ou mal formulé au point que ça n’at­tire pas au final.

  • The star­tup free­lan­cer

    Partage de lecture:

    I deci­ded to stop doing the office job thing and star­ted doing exactly what I want with my time, seven days a week.

    […]

    I’m also a free­lance program­mer. I help early stage star­tups get their MVPs out the door. That means I get invol­ved when the first server needs to be set up, the first data­base instal­led, the first repo crea­ted and the first line of code hastily banged out. There’s some­thing about those first moments of a star­tup’s exis­tence that is hard to repro­duce – the thrill of a newborn idea coupled with the urgency of the penni­less.

    The star­tup free­lan­cer — Vassili van der Mersch

  • Lobbying pour la rede­vance de copie privée

    Vous ache­tez un CD vierge pour vos sauve­gardes, une carte mémoire pour votre appa­reil photo ou votre GPS, un smart­phone, un PC, une tablette tactile, … : Vous payez une rede­vance, non négli­geable, au titre de la copie privée.

    De cette rede­vance 25% sont affec­tés aux socié­tés de gestion collec­tives pour finan­cer la créa­tion, la diffu­sion du spec­tacle vivant ou des actions de forma­tion des artistes, et par exten­sion des actions de défense, de promo­tion et d’in­for­ma­tion enga­gées dans l’in­té­rêt des créa­teurs et de leurs œuvres.

    La publi­ca­tion de PCIn­pact n’est pas récente mais il est inté­res­sant de regar­der le bas de la seconde page :

    leurs actions auprès des pouvoirs publics en France, mais aussi au niveau euro­péen, puisqu’ils inter­viennent direc­te­ment auprès du Parle­ment euro­péen, voire de la Commis­sion. Par contre, je n’ai pas le chif­frage précis de toutes ces actions, car les comptes du SNEP sont présen­tés par nature de frais et non par desti­na­tion, ce qui est la règle comp­table en vigueur dans les syndi­cats profes­sion­nels

    Donc quand vous payez votre rede­vance sur la copie privée, une partie des 25% est direc­te­ment et offi­ciel­le­ment affec­tée à des opéra­tions de lobbying auprès des pouvoirs publics français et euro­péens pour durcir le péri­mètre des droits d’au­teurs, et proba­ble­ment défendre voire renfor­cer cette même rede­vance sur la copie privée.

    C’est juste magique comme montage, et propre­ment honteux.

  • Petit calcul sur 50 milliards

    Le salaire moyen en France est de 2410 euros mensuels bruts d’après l’INSEE, soit 28920 euros annuels (ne lancez pas un scud à votre dépar­te­ment RH tout de suite pas : on parle du salaire moyen, le salaire médian est lui bien en dessous, dans les 1700 € par mois).

    On peut y ajou­ter les charges patro­nales (je prends 40%, en sachant que ça fait moins, surtout si on parle de les dimi­nuer), de l’es­pace au sol, un bureau, des four­ni­tures, et du temps de gestion (faire la paie, le mana­ge­ment, etc.). À vue de nez on peut tabler sur un coût vrai­ment-tout-compris de 50 000 euros par personne et par an.

    Avec 50 milliards sur trois ans, disons 15 milliards par an, on finance donc à vue de nez 300 000 emplois au salaire moyen (qui vous l’ad­met­trez n’est quand même pas super bas).  C’est à peu près l’es­ti­ma­tion du MEDEF, sur laquelle ils ne s’en­gagent pas.

    Sauf que… cette équa­tion consi­dère que les emplois sont unique­ment source de coûts, qu’ils ne produise rien, ne rapportent rien, ce qui est juste inima­gi­nable.

    Avec ce pacte de respon­sa­bi­lité, on supprime des pres­ta­tions sociales (les charges reti­rées, se sont des coti­sa­tions pour la famille, la santé, …) pour offrir des emplois gratuits aux entre­prises, qui bien sûr empo­che­ront le résul­tat produit au niveau des action­naires, accé­lé­rant le déséqui­libre crois­sant entre capi­tal et travail.

    Bien entendu ceci est le scéna­rio posi­tif. Comme le MEDEF ne souhaite pas s’en­ga­ger formel­le­ment, il est probable qu’une partie des charges écono­mi­sées aille direc­te­ment gros­sir la marge et les reve­nus des action­naires. Ce serait juste plus simple ainsi, surtout dans une période sans demande, donc où on n’a pas vrai­ment besoin de nouveaux sala­riés.

    Et si…

    Le salaire moyen d’un fonc­tion­naire est de 2950 € mensuels bruts. Toujours avec le même type de calcul, on arrive à quelque chose comme 62 000 euros annuels vrai­ment-tout-compris.

    15 milliards permet­trait de créer 242 000 fonc­tion­naires, ou du moins d’ar­rê­ter de bais­ser leur nombre. C’est un peu moins mais ils profi­te­ront à l’en­semble de la société.

    Imagi­nez qu’on créé des crèches, qu’on assure une éduca­tion à un niveau bien meilleur, surtout là où c’est diffi­cile, qu’on résorbe un peu le gigan­tesque délai d’at­tente judi­ciaire, qu’on ait des poli­cier en patrouille dans les rues pour éviter les problèmes au lieu de camé­ras pour les obser­ver, qu’on ait des hôpi­taux avec un person­nel qui travaille mieux…

    Nous n’au­rons fait bais­ser le chômage que de 7% (que…) mais il ne s’agit plus d’une parole en l’air non enga­geante d’un repré­sen­tant du MEDEF, il s’agit d’un fait concret qui ne demande qu’une déci­sion.

    On a donc un effet court terme plus fort. On perd proba­ble­ment l’ef­fet moyen terme sur les emplois induits par la relance d’ac­ti­vité (impos­sible à chif­frer) qu’au­rait de mettre 300 000 emplois de plus dans les entre­prises. Mais d’un autre côté un gagne des effets long terme et très long terme indé­niables en terme d’édu­ca­tion, d’at­trac­ti­vité du terri­toire (qui est loin d’être unique­ment une ques­tion de charges et de coût sala­rial).

    Bien entendu, si on regarde le salaire médian (donc qu’on ne prend pas de hauts fonc­tion­naires très bien payés), on fait bais­ser le coût et c’est 315 000 emplois possibles.

    Et sinon…

    Et sinon, si le côté « fonc­tion­naire » fait peur : quid de finan­cer plutôt des créa­tions d’en­tre­prises, des grands projets publics d’in­fra­struc­ture, des produc­tions utiles ?