Auteur/autrice : Éric

  • La commu­nauté JS est actuel­le­ment une machine à créer de la dette tech­nique

    on est dans la phase de l’ado­les­cence. Ça cri, ça bouge, ça a plein d’éner­gie, et ça mérite des baffes.

    — par Sam & Max

    L’ins­tal­la­tion est deve­nue un enfer. Entre les dépen­dances dépré­ciées, les libs incom­pa­tibles, les diffé­rents outils de build, et les options de config et les plugins, c’est une merde incom­men­su­rable. Plusieurs stan­dards d’ins­tal­leurs (et outils joints) se tirent la bourre : AMD, CommonJS et Harmony. Vous vous souve­nez du temps ou on copiait juste jQuery dans le réper­toire static ?

    […] On peut faire plus de choses qu’a­vant. De manière plus propre […] Mais l’éco­sys­tème, c’est le bordel géné­ral, l’anar­chie totale, et ça conti­nue d’avan­cer, en lais­sant tout le reste derrière.

    Les projets JS s’ac­cu­mulent, de free­lances en SS2I qui se pointent, codent ou (surtout) recodent, et repartent en lais­sant un projet qu’il sera imbu­vable à reprendre, dépré­cié avant même d’être terminé, non docu­menté, non testé.

    Livré sans commen­taire, mais j’ai­me­rais bien les vôtres.

  • A propos des métiers à la con!

    Mais plutôt que de permettre une réduc­tion massive des heures de travail pour libé­rer la popu­la­tion mondiale afin qu’elle pour­suive ses propres projets, plai­sirs, visions et idées, nous avons pu obser­ver le gonfle­ment, non seule­ment des indus­tries de “service”, mais aussi du secteur admi­nis­tra­tif, et la créa­tion de nouvelles indus­tries comme les services finan­ciers, le télé­mar­ke­ting, ou l’ex­pan­sion sans précé­dent de secteurs comme le droit corpo­ra­tiste, les admi­nis­tra­tions univer­si­taires et de santé, les ressources humaines ou encore les rela­tions publiques.

    — par David Grae­ber

    Et c’est logique. La plupart ne cher­chant qu’à maxi­mi­ser le profit. Si pour gagner un peu de marché et de renta­bi­lité il suffit d’em­bau­cher un respon­sable marke­ting… on le fait.

    Si le voisin met 40€ d’in­ves­tis­se­ment marke­ting et prend le marché, pour survivre il faut au moins mettre 20€. 50€ si on veut faire mieux. Bien entendu en jouant le jeu on parti­cipe à l’es­ca­lade.

    Autant dire que les jobs qui ne contri­buent pas vrai­ment à la produc­tion et à la vie de la société ne sont pas amme­nés à dimi­nuer. On s’amuse à la fois à tirer les coûts au mini­mum, en payant même des gens pour ça, tout en parti­ci­pant à la course à l’ar­me­ment pour vendre et promou­voir ce qu’on produit. Quand on a plus de vendeurs et d’ad­mi­nis­tra­tifs cumu­lés par rapport aux équipes de produc­tion, il y a un problème quelque part.

    Si quelqu’un avait conçu un régime de travail visant à perpé­tuer le pouvoir du capi­tal finan­cier, il aurait été diffi­cile de mieux faire. Les emplois réels, produc­tifs, sont sans cesse écra­sés et exploi­tés. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, univer­sel­le­ment vili­pen­dés, et une strate plus vaste de gens payés pour, en gros, ne rien faire, dans une posi­tion conçue pour qu’ils s’iden­ti­fient aux pers­pec­tives et aux sensi­bi­li­tés de la classe diri­geante (diri­geants, admi­nis­tra­teurs, etc.) et parti­cu­liè­re­ment à ses avatars finan­ciers, mais qui, en paral­lèle, produit un ressen­ti­ment envers tous ceux dont le travail possède une valeur sociale claire et indé­niable. Mani­fes­te­ment, le système n’a jamais été consciem­ment conçu. Il a émergé d’un siècle, quasi­ment, de tenta­tives et d’échecs. C’est la seule expli­ca­tion qu’on puisse donner à la raison pour laquelle, malgré nos capa­ci­tés tech­no­lo­giques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.

    Une solu­tion : Dimi­nuer l’in­ci­ta­tion à travailler, ou en chan­ger la néces­sité. Instau­rer un revenu de base suffi­sant pour vivre correc­te­ment, puis arrê­ter la course à l’em­ploi et la culpa­bi­li­sa­tion qui va avec.

    Oui, exac­te­ment l’op­posé de ce que nous faisons avec de plus en plus de force depuis 20 ans.

  • Deploying PHP 7

    Il y a de tout et de rien dans cette présen­ta­tion de Rasmus à Paris, mais je reste impres­sionné par le gain en perfor­mance annoncé partout pour PHP 7. Si on en obtient même la moitié de ça, ça reste une révo­lu­tion pour PHP.

    On parle de +30% de requêtes trai­tées dans le même temps au mini­mum, souvent +50% et plus, le tout en utili­sant moins de mémoire.

    J’ai envie de mettre des graphiques mais on va me dire qu’il ne sont pas repré­sen­ta­tifs, alors faites les vôtres.

     

  • [Photo] Anges­tu­dio : /persona/ Anouck

    J’ai déjà parlé d’Ange à propos d’une autre approche, mais cette série repré­sente très bien ce que j’ai­me­rais faire un jour : rencon­trer et captu­rer une vie. À voir en entier et pas juste par cette photo isolée.

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  • Le droit d’au­teur ne fait vivre qu’une infime mino­rité d’ar­tistes

    Fleur Pelle­rin a ainsi déclamé il y a quelques mois un vibrant plai­doyer en faveur du droit d’au­teur :

    « Destiné à faire vivre les auteurs et les artistes, le droit d’au­teur est bien sûr l’al­lié de l’in­no­va­tion. »

    Sauf que le droit d’au­teur ne fait pas vivre les artistes.

    — Rue89 Culture

    Et ça n’éton­nera personne d’un mini­mum rensei­gné. Les chiffres sont toute­fois encore moins conci­liants qu’on ne pour­rait le croire.

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    Le graphique précé­dent est celui de la SACEM. Seuls 2600 auteurs-compo­si­teurs en France gagnent le smic. Ce ne sont évidem­ment pas les seuls reve­nus des socié­taires de la SACEM mais tout de même… une entre­prise qui est à ce point limi­ta­tive sur la diffu­sion de la culture en France et qui récolte de l’ordre de 850 millions d’eu­ros par an ne fait vivre au smic que 2600 personnes ?

    Que se passe­rait-il si les socié­tés de droit d’au­teur dispa­rais­saient entiè­re­ment ? Quelques milliers de personnes perdraient la tota­lité de leurs ressources (2 100 sala­riés et 6 000 artistes ou héri­tiers d’ar­tistes, qui dispo­saient de plus du smic). Dans l’en­semble, l’éco­no­mie de la culture ne serait ni plus ni moins égali­taire

    Et d’en­vi­sa­ger quelque chose d’autre pour la rému­né­ra­tion, pas forcé­ment plus égali­taire mais au moins mieux répar­tie, plus inci­ta­trice à la créa­tion en rému­né­rant une assiette plus large. Quand on ne rému­nère qu’une poignée de gens, dont certains ne sont qu’hé­ri­tiers, on ne peut pas dire que l’objec­tif soit rempli, surtout vis à vis de l’im­pact sur la société.

  • Bernard Laponche : “Il y a une forte proba­bi­lité d’un acci­dent nucléaire majeur en Europe”

    il s’agit juste du « moyen le plus dange­reux de faire bouillir de l’eau chaude » […] Un réac­teur nucléaire n’est qu’une chau­dière […]. Cette chaleur, sous forme de vapeur d’eau, entraîne une turbine qui produit de l’élec­tri­cité. L’éner­gie nucléaire n’est donc pas ce truc mira­cu­leux qui verrait l’élec­tri­cité « sortir » du réac­teur

    […] ce moyen de produire de l’eau chaude est-il accep­table ?

    Rien que ça en géné­ral frappe les esprits de ceux qui ne savent pas vrai­ment ce que c’est qu’une centrale. On enclenche une réac­tion diffi­cile à contrô­ler et à grande iner­tie pour… chauf­fer de l’eau et faire l’équi­valent d’une turbine à vapeur.

    Vous avez beau multi­plier [les dispo­si­tifs de sécu­rité], il y a toujours des situa­tions dans lesquelles ces protec­tions ne tiennent pas. A Tcher­no­byl, on a invoqué, à juste titre, un défaut du réac­teur et une erreur d’ex­pé­ri­men­ta­tion ; à Fuku­shima, l’inon­da­tion causée par le tsunami. Au Blayais, en Gironde, où la centrale a été inon­dée et où on a frôlé un acci­dent majeur, on n’avait pas prévu la tempête de 1999. Mais on a vu des acci­dents sans tsunami ni inon­da­tion, comme à Three Mile Island, aux Etats-Unis, en 1979. On peut aussi imagi­ner, dans de nombreux pays, un conflit armé, un sabo­ta­ge…

    […] Chaque pays assure que ses réac­teurs sont mieux que les autres. Avant Fuku­shima, le discours des Japo­nais était le même que celui des Français. On en est déjà à cinq réac­teurs détruits (Three Mile Island, Tcher­no­byl, et trois réac­teurs à Fuku­shima) sur quatre cent cinquante réac­teurs dans le monde, des centaines de kilo­mètres carrés inha­bi­tables.

    Je sens poindre ceux qui vont bran­dir les compa­rai­sons de morts entre le char­bon et le nucléaire. C’est un peu passer à côté de la notion de risque, et géné­ra­le­ment ces chiffres ne sont pas mis en propor­tion avec la quan­tité d’éner­gie produite utili­sable dans le réseau.

    Oui, et comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a toujours eu pres­sion pour la consom­ma­tion d’élec­tri­cité, et en parti­cu­lier pour son usage le plus imbé­cile, le chauf­fage élec­trique, pour lequel la France est cham­pionne d’Eu­rope.

    […] On construit des loge­ments médiocres, l’ins­tal­la­tion de convec­teurs ne coûte rien, cela crée du coup un problème de puis­sance élec­trique globale : en Europe, la diffé­rence entre la consom­ma­tion moyenne et la pointe hiver­nale est due pour moitié à la France ! Résul­tat, l’hi­ver, nous devons ache­ter de l’élec­tri­cité à l’Al­le­magne, qui produit cette élec­tri­cité avec du char­bon…

    C’est de Bernard Laponche, Poly­tech­ni­cien, physi­cien nucléaire, ancien du Commis­sa­riat à l’éner­gie atomique, qui a parti­cipé à l’éla­bo­ra­tion des premières centrales françaises.

    Les propos sont recueillis par Tele­rama. L’in­ter­view couvre plus que ces quelques cita­tions.

    Aucun progrès tech­no­lo­gique majeur dans le nucléaire depuis sa nais­sance, dans les années 1940 et 1950. Les réac­teurs actuels en France sont les moteurs des sous-marins atomiques améri­cains des années 1950. […]

    Sans céder dans le binaire pour ou contre, surtout par rapport à la recherche, au moins serait-il temps de remettre à plat notre poli­tique, surtout que l’éner­gie nucléaire devient de plus en plus chère par rapport aux autres sources au fur et à mesure qu’on augmente la sécu­rité et que le défi de la décons­truc­tion des centrales exis­tantes s’avance.

  • Phan – Static analy­zer for PHP

    • Checks for calls and instan­tia­tions of unde­cla­red func­tions, methods, closures and classes
    • Checks types of all argu­ments and return values to/from func­tions, closures and methods
    • Supports @param, @return, @var and @deprecated phpdoc comments inclu­ding union and void/null types
    • Checks for Uniform Variable Syntax PHP 5 -> PHP 7 BC breaks
    • Unde­fi­ned variable tracking
    • Supports names­paces, traits and varia­dics
    • Gene­rics (from phpdoc hints – int[], string[], UserObject[], etc.)
    • Expe­ri­men­tal dead code detec­tion

    Je me rappelle les bidouilles sur PHP_Code_Snif­fer à SQLi à partir du toke­ni­zer, et les essais d’ana­lyse statique de Pascal sur les montées en version de PHP à TEA.

    Phan semble un vrai outil, basé sur un AST natif au langage. Je suis certain qu’on n’en est qu’au début des possi­bi­li­tés offertes par l’AST de PHP 7. Rien que l’aide à la migra­tion ne va pas être inutile.

    J’ai un peu peur qu’on entre dans le monde Java, d’au­tant plus que les type hints sont main­te­nant la norme et que le langage se complexi­fie, mais pas mal de portes s’ouvrent en ce moment pour PHP, et c’est sacré­ment cool.

  • [Photo] Lotfi Dakhli

    Quelqu’un de bon en portrait et en paysage urbain… ça ne se refuse pas :
    Lotfi Dakhli, son site et son flux Flickr

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  • The five big lies of the encryp­tion debate

    There’s just no reason to think that the FBI is having a harder time tracking crimi­nal acti­vity than it did 15 years ago.

    […] Fifteen years ago, it would have been unthin­kable to order Micro­soft to turn over a private file from a perso­nal compu­ter, or ask Veri­zon for a trans­cript of an unflag­ged phone call from three months earlier. But the shift to mobile has made those records seem much more acces­sible. Files are all in the cloud anyway, and texts are a lot easier to store than audio.

    […] Maybe you think the FBI should have access to all that data. […] If they have a warrant, it’s perfectly consti­tu­tio­nal […] But the fact is, you’d be figh­ting for a massive expan­sion of surveillance power. Saying other­wise just starts the entire conver­sa­tion out on a lie.

    — The Verge

    Histoire de remettre les choses d’aplomb pour ceux qui pensent que les nouvelles tech­no­lo­gies rendent la vie plus diffi­cile à la police et aux services de rensei­gne­ment. Soyons sérieux de minutes, même sans penser à la NSA, il est évident que c’est tout le contraire qui se passe.

    Tiens, Apple a même répondu récem­ment que non ils ne feraient rien pour affai­blir le chif­fre­ment des iPhones, mais qu’ils étaient ouverts à divul­guer ce qui est synchro­nisé sur leurs serveurs, c’est à dire par défaut à peu près tout ce dont on peut avoir besoin et même un peu plus.

    Nous entrons dans un monde de surveillance non seule­ment parce que désor­mais tout est faci­le­ment acces­sible, mais aussi parce que l’État commence à trou­ver scan­da­leux que la moindre parcelle d’in­for­ma­tion lui échappe ou lui soit compliquée à recueillir.

    J’ai regardé la série Narcos récem­ment, qui romance la lutte anti-drogue en Colom­bie dans les années 80. Inté­res­sant de voir que pour tracer des commu­ni­ca­tions il fallait un avion en survol qui inter­cepte les commu­ni­ca­tions satel­lites et des équipes au sol pour trian­gu­ler. Même avec ça on n’avait pas l’iden­tité du télé­phone. Bien évidem­ment les carnets de notes étaient codés pour être indé­chif­frables.

    Aujourd’­hui tout est iden­ti­fié et la police peut inter­ve­nir direc­te­ment sur la compa­gnie qui gère le flux satel­lite, ne parlons même pas des inter­cep­tions et géolo­ca­li­sa­tions en temps réel sur les réseaux mobiles terrestres. Le simple fait de pouvoir chif­frer ses données sur son smart­phone devient illé­gi­time pour l’État. Tout a bien changé.

    There are real problems at the heart of this debate, funda­men­tal ques­tions of liberty and secu­rity and how tech­no­lo­gi­cal progress can change that balance. There are ques­tions about the deep state and how insti­tu­tions like the FBI or NSA can be held accoun­table to the people they nomi­nally serve. We have to come up with some sort of answer for these ques­tions, and to do that, we need to be able to talk about what’s actually at stake. So far, we haven’t been able to.

  • So You Think You Can Program An Eleva­tor

    Many of us ride eleva­tors every day. We feel like we unders­tand how they work, how they decide where to go. If you were asked to put it into words, you might say that an eleva­tor goes where­ver it’s told, and in doing so goes as far in one direc­tion as it can before turning around. Sounds simple, right? Can you put it into code?

    J’adore l’idée : Le défi de program­mer un ascen­seur, avec une expli­ca­tion initiale, quelques tests, et le défi de tout faire… pour se rendre compte que c’est quand même bien plus complexe que ça ne semble à-priori.

    C’est du python mais la syntaxe ne repré­sente très clai­re­ment qu’une très faible part de l’exer­cice. Avec la doc en ligne ça doit être faisable sans être limité par l’uti­li­sa­tion d’un langage qu’on ne connait pas vrai­ment.

    J’ai presque envie d’es­sayer, mais juste peur de commen­cer, me rendre compte que ça va me prendre des jours, et aban­don­ner. Je sais que c’est un peu l’objet de l’exer­cice, mais si je commence sans arri­ver à quelque chose ça ne va pas me mettre dans un état d’es­prit très posi­tif.