Maintien d’un état de peur généralisé, dépolitisation des citoyens, renoncement à toute certitude du droit : voilà trois caractères de l’Etat de sécurité, qui ont de quoi troubler les esprits. Car cela signifie, d’une part, que l’Etat de sécurité dans lequel nous sommes en train de glisser fait le contraire de ce qu’il promet, puisque – si sécurité veut dire absence de souci (sine cura) – il entretient, en revanche, la peur et la terreur. L’Etat de sécurité est, d’autre part, un Etat policier, car, par l’éclipse du pouvoir judiciaire, il généralise la marge discrétionnaire de la police qui, dans un état d’urgence devenu normal, agit de plus en plus en souverain.
La tribune de Giorgio Agamben est à lire dans son intégralité. Elle glisse quelques mots sur le changements qui s’effectue en occident.
L’état d’urgence est justement le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés en Europe. […] Or le premier acte d’Hitler, après sa nomination, a été de proclamer un état d’urgence, qui n’a jamais été révoqué. Lorsqu’on s’étonne des crimes qui ont pu être commis impunément en Allemagne par les nazis, on oublie que ces actes étaient parfaitement légaux, car le pays était soumis à l’état d’exception et que les libertés individuelles étaient suspendues.
À ceux qui ne manqueront pas de dire que c’est différent et que rien n’est comparable, qu’ils n’oublient pas qu’ils auraient aussi pu dire ça à chaque dérapage de l’histoire. Le fait est que notre gouvernement a envoyé un courrier tout à fait officiel pour annoncer aux autres signataires des traités internationaux qu’il suspendait la pleine et entière application des droits de l’Homme en France. Rien que ça.
Deux moyens simples de ne pas recommencer l’histoire :
- Ne pas se désengager de la politique
- Défendre à tout moment les droits et libertés individuelles comme les règles constitutionnelles, car les amoindrir n’a jamais dans l’histoire mené vers un meilleur futur
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