Catégorie : Vie professionnelle

  • Dis tonton, c’est quoi un déve­lop­peur ?

    C’est quelqu’un qui rédige les spéci­fi­ca­tions détaillées en langage machine d’une solu­tion à un problème. (*)

    * * *

    Coro­laires :

    • Prétendre faire coder un déve­lop­peur sans lui permettre de comprendre ce qu’il fait n’a aucun sens
    • Un cycle de travail ou un chef de projet prétend conce­voir les spéci­fi­ca­tions détaillées en amont du déve­lop­peur est au mieux drama­tique­ment inef­fi­cace
    • Quand on étudie tous les détails de tous les cas, on rencontre de nouveaux problèmes et de nouvelles solu­tions, ne pas s’au­to­ri­ser à chan­ger les déci­sions pendant la phase de déve­lop­pe­ment c’est être perdant à tous les coups

    (*) Merci à celui qui m’a distillé cette défi­ni­tion, je ne sais plus d’où elle vient mais elle rempla­cera agréa­ble­ment ma précé­dente.

  • La check­list du nouveau déve­lop­peur

    Il se passe quoi quand le nouveau arrive ? Son poste sera-t-il là à temps ? Il va faire quoi ? Il s’as­soie où d’ailleurs ? euh, et il arrive à quelle date exac­te­ment déjà ?

    Je suis certain qu’on a tous vécu ça au moins une fois. Seule solu­tion à ma connais­sance : la liste de tâches à cocher au fur et à mesure et parta­ger avec tous les acteurs concer­nés.

    Parti de zéro, ici j’ai fait une bête grille dans un tableur pour lister les actions à mener. La première colonne est un bête marqueur todo/wip/done coloré. Le reste indique ce qu’il y a à faire et qui en est respon­sable. Allez voir, je vous partage la grille quasi­ment telle quelle.

    checklistJ’ar­rive avec une quaran­taine de lignes géné­riques à n’im­porte quel employé, et une ving­taine spéci­fiques aux profils de déve­lop­peurs. Ça va de « s’as­su­rer qu’il ait une chaise devant son bureau » à « créer son compte email ». Les dernières lignes sont à cocher par le nouveau venu lui-même. C’est par exemple aller faire sa première pull-request.

    Il n’y a pas que de l’ad­mi­nis­tra­tif : Le but c’est d’em­barquer le nouveau dans la vie des équipes. Dans les lignes il y a aussi « aller sur le terrain voir comment ça s’y passe » ou « parti­ci­per à l’éla­bo­ra­tion d’un repas le midi ».

    L’idée c’est de ne pas forcé­ment mettre un process mais de s’as­su­rer qu’on n’ou­blie rien d’utile, et qu’on ne refasse pas deux fois les mêmes erreurs. À ce titre j’aime beau­coup la ligne « ajou­ter un item qui manque à la liste pour les prochains ».

    La grille sur un tableau c’est l’ou­til du pauvre. Main­te­nant qu’on a un gestion­naire de ticket correct qui sait faire une copie d’un ticket géné­rique avec ses dépen­dances, il est probable que je recréé tout ça là bas un jour.

    Et vous, vous avez quoi ? Vous parta­gez ?

  • Cherche à discu­ter orga et mana­ge­ment

    Je cherche à discu­ter orga­ni­sa­tion et mana­ge­ment d’une équipe tech­nique / produit, et donc à rencon­trer des gens qui sont ou ont été partie prenante dans des équipes de taille signi­fi­ca­tive (on va dire de l’ordre de 20 à 50 personnes en tech­nique).

    CTOs, leads, mana­gers, si vous vous retrou­vez dans cette descrip­tion vous voulez bien me lais­ser un message pour qu’on discute un peu ? Merci pour l’aide.

  • Télé­phone, email et signa­tures

    Mes signa­tures e-mail deviennent de plus en plus brèves. Je signe d’un double tiret et de mes nom et prénom, parfois unique­ment le prénom.

    C’est déjà tota­le­ment super­flu – mon nom est déjà indiqué comme expé­di­teur, et mieux mis en valeur dans n’im­porte quel logi­ciel de lecture email que ne le sera jamais la signa­ture – mais je conti­nue par habi­tude, pour faire comme tout le monde, un peu par peur qu’on me reproche l’im­po­li­tesse une absence totale qui ne serait pas encore dans les usages. Un jour j’aban­don­ne­rai quand même proba­ble­ment le peu que je garde, vue l’ab­sence totale de valeur.

    Oui, c’est l’usage, mais cet usage de signa­tures longues et inutiles m’agace signi­fi­ca­ti­ve­ment, au point qu’il serait malhon­nête que j’im­pose moi-même aux autres plus que le strict mini­mum. Je remarque d’ailleurs que les conver­sa­tions les plus colla­bo­ra­tives que j’ai se font souvent avec des échanges sans signa­ture. On se présente une fois, la première, pas à chaque fois qu’on se parle.

    Parfois j’in­dique le nom de la société, quand je n’ai pas d’in­te­rac­tion assez fréquente avec mon inter­lo­cu­teur pour qu’il sache qui je suis, mais fina­le­ment je m’en passe souvent.

    Quant au titre, quand bien même mon inter­lo­cu­teur ne le connais pas déjà, j’en n’en vois souvent plus la valeur. Je l’ajoute encore souvent par prin­cipe quand je précise la société, mais je suis mal à l’aise.

    Je valo­rise ce que les gens font et leur rôle dans la discus­sion, pas leur titre ou leur rôle dans leur propre société. Est-ce vrai­ment impor­tant que je sois CTO, déve­lop­peur ou chef de projet ? Ce n’est pas ma façon de voir la colla­bo­ra­tion et je ne précise mon titre que quand je veux arti­fi­ciel­le­ment donner du poids, impres­sion­ner ou jouer sur le côté hiérar­chique, parfois sur des commu­ni­ca­tions plus formelles.

    Je déteste le parties marke­ting, annonces d’évé­ne­ments, logos et banières dans les signa­tures. C’est une plaie dans les échanges un peu long, ça n’ap­porte rien, et ça trans­forme chaque message en signal commer­cial publi­ci­taire. Là encore, peut-être parce que ce n’est pas mon rôle premier, j’ai l’im­pres­sion que ça fait plus de mal que de bien. Je déteste en rece­voir, je ne l’im­po­se­rai pas à mes inter­lo­cu­teurs.

    * * *

    Il reste l’adresse et le télé­phone, oui. Et là il y a un sujet inté­res­sant sur les outils. Pourquoi donne­rais-je l’adresse des locaux et mon télé­phone ?

    J’uti­lise pour­tant bien plus la vidéo confé­rence par hangout que le télé­phone. Quant à rece­voir des cour­riers, je crois que les seuls que j’ai reçu depuis mon arri­vée dans la société sont des cartons publi­ci­taires et cartes de vœux.

    Mes outils sont asyn­chrones, élec­tro­niques. En interne tout ou presque se fait par Slack. L’ex­terne se fait essen­tiel­le­ment par email, parfois par vidéo-confé­rence.

    Ce n’est pas qu’une lubie. Utili­ser le télé­phone comme outil prin­ci­pal implique­rait d’avoir un bureau dédié pour ne pas déran­ger les tiers et de lais­ser les gens sur messa­ge­rie pour ne pas être inter­rompu en perma­nence.

    Par dessus tout, ça ne fonc­tion­ne­rait pas dans une orga­ni­sa­tion colla­bo­ra­tive. L’email ou la messa­ge­rie permettent de s’adres­ser à un groupe, avec plusieurs personnes et pas que le-chef-qui-décide. Le cas échéant ces outils permettent de se rensei­gner pour ensuite répondre de façon éclai­rée, en asyn­chrone, ou de faire suivre à la bonne personne.

    C’est encore plus vrai pour moi qui ai une vision de faci­li­ta­teur et d’or­ga­ni­sa­teur, pour coor­don­ner et permettre aux équipes de travailler plutôt que pour déci­der et faire exécu­ter. Le bon inter­lo­cu­teur qui sait et qui agit, c’est rare­ment moi. Je fais même tout pour que ce ne soit pas moi.

    Un coup de fil impromptu à partir du numéro trouvé en signa­ture ? Mais ce serait tota­le­ment contre-produc­tif pour tout le monde. En échange je suis réac­tif pour au moins lire les messages et y répondre immé­dia­te­ment quand c’est urgent.

    Parfois je discute par télé­phone, parfois je rencontre les gens en face à face. Dans ce cas là, les coor­don­nées sont échan­gées dans l’in­vi­ta­tion, ou expli­ci­te­ment dans la discus­sion, et ça fonc­tionne très bien.

    Pourquoi diable irais-je préci­ser tout ça dans mes signa­tures ? Inci­ter les gens à me lais­ser un message audio sur répon­deur plutôt que d’écrire un e-mail avec les bons groupes en copie ? Inci­ter les gens à m’en­voyer des lamelles d’abres morts par la poste plutôt qu’un docu­ment numé­risé par email ? Lais­ser les gens venir au bureau au hasard sans rendez-vous après avoir deviné le code du portail et la porte à laquelle il faut frap­per ? (*)

    J’ai plus de vidéo-confé­rences que de discus­sions télé­pho­niques et rencontres physiques réunies. Mettez-vous votre iden­ti­fiant de vidéo-confé­rence en signa­ture de vos emails ? Préci­sez-vous votre email person­nel en signa­ture de vos cour­riers papier ? Pour­tant c’est l’équi­valent de mon côté du télé­phone en signa­ture d’email.

    En échange je donne mon email, faci­le­ment. Il me sert pour discu­ter, pour envoyer et rece­voir des docu­ments, et même d’iden­ti­fiant pour les vidéo-confé­rences.

    C’est une ques­tion de canaux d’échange. Mes outils ne sont plus le télé­phone et le cour­rier. Ça n’au­rait juste pas de sens de les répé­ter à chaque fois que j’échange deux lignes avec quelqu’un.

    (*) Pour les non pari­siens : oui, à Paris il faut souvent un premier code portail pour accé­der aux inter­phones. Ici préci­sé­ment nous n’avons non seule­ment pas d’in­ter­phone mais le nom de la société n’ap­pa­rait nulle part à l’ex­té­rieur, pas même sur la porte d’en­trée. Venir avec juste une adresse c’est assez aven­tu­reux.


    Et vous, à quoi ressemblent vos signa­tures email ? pourquoi ?

  • Feed­back posi­tif

    Je me rappelle les cartes postales. À Yahoo il était possible de décer­ner une étoile à un collègue pour le remer­cier ou distin­guer une action parti­cu­lière. Je me rappelle d’un système de cartes postales internes pour cela.

    Je ne l’ai jamais vu utilisé dans les bureaux pari­siens. Peut-être une histoire de culture. Peut-être qu’aux États-Unis les pratiques étaient diffé­rentes.

    Je me demande toute­fois si ce n’est pas aussi une ques­tion d’ou­tils. Il est telle­ment facile de mettre un like sur Face­book et montrer un peu de compas­sion et de célé­bra­tion…

    Aujourd’­hui j’at­tri­bue une partie du succès de Slack aussi à ça : la capa­cité d’ajou­ter une humeur ou un emoji en réac­tion à un message.

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    C’est simple tech­nique­ment mais c’est surtout discret et non intru­sif au point que même les plus timides ont envie de parti­ci­per.

    Parfois c’est un pouce pour montrer l’ac­cord, un symbole ok, un coeur, un merci, une bouteille de cham­pagne ou des dizaines d’emojis moins signi­fi­ca­tifs qui ne sont là que pour donner un peu d’am­biance ou d’hu­meur.

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    L’en­ga­ge­ment néces­saire pour envoyer un emoji sur un message est extrê­me­ment faible. Rien à voir avec le frein pour envoyer un vrai message de célé­bra­tion. Le résul­tat c’est que les emojis sont utili­sés à profu­sion, et génèrent un feed­back posi­tif constant impos­sible à rempla­cer.

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    Et vous ? quel type de feed­back posi­tif mettez-vous en place dans votre équipe ? en mettez-vous au moins un en place ?

  • [Lecture] Let’s Make Work Better.

    We believe that work can be desi­gned to actually make people happier, heal­thier, and more produc­tive. This is possible when orga­ni­za­tions put their employees first, trust them and treat them like owners, and use data to drive people deci­sions. Research tells us that orga­ni­za­tions are more success­ful when they invest in people prac­tices like these.

    re:Work, Prac­tices, research, and ideas from Google and other orga­ni­za­tions to put people first.

    Je n’ai qu’à peine survolé. Il y a bien entendu des lieux communs qu’il n’est en rien facile de mettre en pratique, mais j’y ai vu des rappels ou des choses inté­res­santes.

    Par exemple sur les équipes :

    We lear­ned that there are five key dyna­mics that set success­ful teams apart from other teams at Google:

    1. Psycho­lo­gi­cal safety: Can we take risks on this team without feeling inse­cure or embar­ras­sed?
    2. Depen­da­bi­lity: Can we count on each other to do high quality work on time?
    3. Struc­ture & clarity: Are goals, roles, and execu­tion plans on our team clear?
    4. Meaning of work: Are we working on some­thing that is perso­nally impor­tant for each of us?
    5. Impact of work: Do we funda­men­tally believe that the work we’re doing matters?
  • [Cita­tion] Being a good, senior dev is easy

    J’ac­quiesce. Encore une fois, passé les premières années, la valeur d’un déve­lop­peur est quasi­ment plus dans le compor­te­ment que dans la compé­tence tech­nique.

  • Tous à Poêle au Bureau : mouve­ment pour la cuisine en entre­prise

    Notre mode d’or­ga­ni­sa­tion n’in­clut aucune contrainte. Deux fois par semaines, deux volon­taires se chargent de faire les courses : ils achètent avant tout des fruits et des légumes de saison. Tous les midis, les personnes qui le souhaitent inves­tissent la cuisine et préparent à manger pour le reste de l’équipe avec les ingré­dients qu’ils trouvent. Ils savent combien d’as­siettes ils doivent remplir, car tous les volon­taires ont dû s’ins­crire au préa­lable sur un tableau Excel, que personne n’ou­blie de consul­ter quand le repas appro­che… Après le déjeu­ner, on passe l’éponge et on range son assiette dans le lave vais­selle. En terme de proto­cole, c’est tout ce qu’il a fallu mettre en place ! Nous ne plani­fions pas de rota­tions. Nous ne tenons pas les comptes.

    — La Ruche Qui Dit Oui !

    Je ne sais pas si je mange mieux que certains qui se font leur bento. Je sais que je mange mieux que quand j’al­lais cher­cher sand­wichs triangles et plats surge­lés.

    Pour moi l’ex­pé­rience c’est surtout le manger ensemble, l’es­prit qui se dégage, le fait que ça rentre tout à fait dans la vie de la société. Mis à part la place – on en manque – je ne comprends toujours pas pourquoi ce n’est pas plus courant. Ça fait en tout cas indé­nia­ble­ment partie de mes bonnes surprises.

  • You start being judged based on how you work with people

    Commu­ni­ca­tion is another one of those soft skills that no one tells you is impor­tant for an engi­neer, yet most soft­ware engi­neers will find them­selves held back at some point due to  commu­ni­ca­tion issues (myself inclu­ded). As one of my mentors once told me, « at a certain point, you stop being judged on your tech­ni­cal skills and you start being judged based on how you work with people. » Commu­ni­ca­tion, natu­rally, is at the heart of working with people.

    — Nicho­las C. Zakas

    Vous pouvez enle­ver le « at a certain point ». L’at­ti­tude, la façon dont chaque diffi­culté est vécue, dont chaque colla­bo­ra­tion est effec­tuée, sont des points essen­tiels profes­sion­nel­le­ment.

    Plus simple­ment, on se moque de ce que vous valez tech­nique­ment. L’im­por­tant est ce que vous appor­tez en plus au résul­tat quand vous inté­grez l’équipe et la société.

    Un incom­pé­tent tech­nique­ment qui sait colla­bo­rer arri­vera toujours à appor­ter quelque chose, et éven­tuel­le­ment saura se mettre en retrait pour ne pas gêner. Il finira bien par apprendre quelque chose ou trou­ver une tâche qu’il peut remplir… et appor­ter de la valeur.

    Un expert qui ne sait pas colla­bo­rer, pour peu qu’il intègre un projet qui dépasse le travail qu’il peut four­nir seul, peut tout à fait ne rien appor­ter du tout sur le long terme, voire ralen­tir tout le monde. Parfois c’est à la surprise de toute l’équipe, mais reti­rer l’ex­pert permet de livrer mieux et plus vite.

    Appre­nez à colla­bo­rer et à apprendre. Le reste est négli­geable dans la valeur que vous pouvez avoir.


    Entre l’écri­ture et la publi­ca­tion, on m’a aussi fait suivre un lien avec une illus­tra­tion assez expli­cite :

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  • Le baro­mètre des salaires 2015 dévoile ses résul­tats

    Rien de très éton­nant ni nouveau mais tout de même inté­res­sant :

    • une année d’ex­pé­rience corres­pond en moyenne à 3 à 5% de salaire en plus
    • la rému­né­ra­tion variable conti­nue d’être assez rare dans nos métiers
    • on recrute hommes et femmes globa­le­ment au même salaire mais les augmen­ta­tions ne suivent pas le même rythme, pour arri­ver à 20% de diffé­rence dans la dernière tranche d’ex­pé­rience
    • les rému­né­ra­tions en Île de France sont 20% plus hautes que dans le reste de la France.

    Je comprends tout à fait l’ori­gine de cette dernière donnée mais sa perti­nence m’in­ter­roge.

    Pourquoi l’en­tre­prise dépen­se­rait plus pour des infor­ma­ti­ciens sur Paris plutôt qu’en région alors qu’ils vont produire la même chose ? Ou vu de l’autre côté, pourquoi paie­rait-on moins un infor­ma­ti­cien hors Île de France alors qu’en plus les locaux et l’en­ca­dre­ment y coûtent moins cher  pour l’en­tre­prise ?

    Si on consi­dère que c’est unique­ment l’en­tre­prise qui est légi­time à payer le moins possible, pourquoi donc est-ce qu’on conti­nue à tout concen­trer sur Paris ? Je ne vois pas la logique dans tout cela.

    Des entre­prises qui viennent de Paris et qui décident de migrer en région sans en chan­ger les salaires risquent d’avoir un avan­tage compé­ti­tif signi­fi­ca­tif tout en descen­dant leurs coûts (pas sur le salaire, mais sur les locaux, les négo­cia­tions annuelles, les coûts de recru­te­ments…)

    Atten­tion quand vous faites des filtres assez sélec­tifs, la base de réponses reste assez limi­tée.