Catégorie : Politique et société

  • South afri­can restau­rant wimpy creates ‘braille burgers’ for blind people

    C’est au mieux une initia­tive pour un marché de niche, proba­ble­ment un simple coup de publi­cité, le besoin étant large­ment couvert plus simple­ment avec des boites ou des papiers à côté, mais c’est tout de même inté­res­sant pour voir qu’on peut amélio­rer les choses avec des idées origi­nales : South afri­can restau­rant wimpy creates ‘braille burgers’ for blind people.

    Parfois il suffit d’un peu de volonté. Qui met du braille sur ses cartes de visites ? sur ses embal­lages ? Qui met des condi­tions géné­rales en carac­tères lisibles par des personnes âgées ?

    Nous y arri­vons, je crois que c’est Auchan qui met déjà pas mal de braille à diffé­rents endroits sur ses embal­lages. Ça avance cepen­dant douce­ment, trop douce­ment. On consi­dère encore trop que c’est un « bonus » que de ne pas exclure des gens.

  • Copé dément trou­ver « minables » les parle­men­taires « qui se contentent de 5000€ »

    « Tu comprends si on n’a que des gens ici qui se contentent de 5000 euros par mois, on n’aura que des minables. »

    Jean François Copé dément trou­ver « minables » les parle­men­taires « qui se contentent de 5000€ », mais la cita­tion est le reflet bien trop criant de la façon dont on perçoit la rela­tion de nos repré­sen­tants avec les salaires et le patri­moine.

    C’est loin d’être la première fois qu’on ressent ce déca­lage énorme entre la réalité de la popu­la­tion et le senti­ment de nos repré­sen­tant. Bien peu d’entre eux seraient même capable d’ima­gi­ner vivre avec moins de trois fois le smic. Forcé­ment, ce qui va de soi pour eux, ce qui leur semble impor­tant ou pas, prend forcé­ment des tour­nures diffé­rentes. Comment voulons-nous qu’ils comprennent la gravité d’un gréviste qui demande une augmen­ta­tion de 50 euros par mois ? Forcé­ment, quand on gagne 5 000 fois ça par mois, on peut avoir l’im­pres­sion que la grève est juste pour le plai­sir.

    Mise en pers­pec­tive : En 2009 le dernier décile est à 35 000 euros par an, soit 2 900 euros par mois. Seuls 10 % des gens gagnaient plus que ça. Autant dire qu’il est peu probable que ceux qui se contentent de 5 000 soient tous des minables, même quand ils ont les compé­tences pour être à très haut niveau.

  • Marianne se serait-elle faite enfu­mer ?

    Désor­mais c’est auto­ma­tique. Plusieurs docu­ments ont fuité ces dernières années montrant que c’est une poli­tique volon­taire de la part de notre gouver­ne­ment : Quand une actua­lité risque d’être déran­geante, on la noie avec un contre­feu.

    Coro­laire : Quand une actua­lité débile ou une petite phrase fait la une pendant des jours, ou quand un titre de la presse sort un scan­dale qui se révèle trop faci­le­ment être du vent, il faut imagi­ner qu’ils ont allumé malgré eux un contre­feu pour éviter le vrai problème.

    Du coup Daniel demande, Marianne se serait-elle faite enfu­mer ?

    Pas impos­sible. En tout cas la chro­no­lo­gie serait exac­te­ment la bonne pour un contre­feu, le sujet aussi. Et si un jour nous ne nous lais­sions pas avoir ?

  • Livret A, l’en­tour­loupe!

    Je ne connais pas assez les tenants et abou­tis­sants du livret A pour avoir un avis sur le fond de l’aug­men­ta­tion ou non des taux d’in­té­rêts. Par contre, en lisant livret A, l’en­tour­loupe, je suis encore une fois agacé par la propen­sion du pouvoir actuel, de consi­dé­rer qu’ils sont fina­le­ment au dessus des lois et des règle­ments et que leur senti­ment doit prendre le pas sur leurs obli­ga­tions légales. Un peu comme si fina­le­ment la loi était là pour proté­ger le pouvoir du peuple, et pas pour gérer la société au nom du peuple.

    N’ou­blions pas : Ce qui fonde une dicta­ture ce n’est pas l’ab­sence d’élec­tions ou la malveillance des diri­geants. Des dicta­teurs éclai­rés ou des dicta­teurs élus il y en a eu et il y en aura encore. Le propre de la dicta­ture par rapport à la démo­cra­tie c’est l’ab­sence de respect de la volonté du peuple via le renon­ce­ment aux règles, lois et prin­cipes fonda­teurs souhai­tés par le peuple pour sa société.

  • Face à l’hy­po­cri­sie puri­taine, défen­dons les « arts du lit » !

    Partagé sans commen­taire, parce que je renonce à tenter d’ex­pli­ci­ter ce que j’en pense. Le risque d’être compris partiel­le­ment est trop impor­tant et le sujet trop polé­mique.

    Face à l’hy­po­cri­sie puri­taine, défen­dons les « arts du lit » !

  • Bande de fainéants

    J’avais déjà sorti des chiffres pour tordre le cou à cette formi­dable idée reçue mais la une du Figaro me donne l’oc­ca­sion de remettre le couvert : D’après une superbe étude, les français travaille­raient l’équi­valent de six semaines de moins que les alle­mands, 1674 heures contre 1904.

    En réalité le problème est inversé : D’après les commu­nistes de l’OCDE le français travaille en moyenne 1554 heures en 2009 (chiffre OCDE repris de l’INSEE) alors que l’al­le­mand a travaillé 1390 heures sur la même année. 2009 n’a rien d’ex­cep­tion­nel, le français travaillait déjà plus que l’al­le­mand en 2000. Si je reprend le lissage idiot du Figaro, d’après l’OCDE, c’est l’al­le­mand qui travaille 6 semaines de moins que le français (et en plus nous sommes plus produc­tifs que les alle­mands par heure de travail).

    Ils travaillent de moins en moins

    En fait l’écart entre la France et l’Al­le­magne n’a fait que s’agran­dir depuis au moins 2000 (je n’ai pas les données anté­rieures), en passant de 8% en 2000 à presque 12% en 2009. L’ar­ri­vée des 35h en France n’a pas réduit et encore moins inversé cet écart.

    C’est même encore plus inté­res­sant puisque l’OFCE indique que si en France il s’agit majo­ri­tai­re­ment d’une baisse légale, en Alle­magne il s’agit d’un passage à du temps partiel subi. Je vous laisse choi­sir mais la méthode française, qui de plus a visi­ble­ment permis de moins bais­ser la durée du travail qu’en Alle­magne, a ma préfé­rence.

    Même quand COE-Rexe­code note que le taux d’em­ploi est meilleur en Alle­magne, l’OFCE conteste la conclu­sion qui en est faite (il faut privi­lé­gier le temps partiel) en rappe­lant que sur la même période la France a créé plus d’em­ploi et a moins réduit sont temps de travail moyen que l’Al­le­magne.

    Bidouilles et ajus­te­ments

    Tiens d’ailleurs, l’étude de COE-Rexe­code ne prend en compte que les sala­riés à plein temps. Comme on l’a vu, l’ajus­te­ment en Alle­magne est juste­ment passé par du temps forcé de plus en plus fréquent. Tout ça n’ap­pa­rait pas alors que la baisse du temps de travail par les 35h est elle bien visible sur les plein temps. Tout dépend ce que l’on mesure mais là c’est fran­che­ment biaisé.

    En fait même limité aux plein temps, tout ça est une bataille de chiffres. L’étude du Figaro vient de COE-Rexe­code, qui lui-même se base sur des chiffres d’Eu­ro­stat, mais en les tripa­touillant beau­coup. Ils sont partis du nombre d’heures par semaine, puis ont retiré les congés payés, les fériés, les périodes de forma­tion, les congés mala­die, deuil et gros­sesse, et même les démé­na­ge­ments. Au total 9 semaines et demies … pour le français. Pour le travailleur alle­mand étran­ge­ment COE-Rexe­code n’a retiré que 5 semaines et 1 jour, soit moins que le nombre de jours offi­ciel­le­ment chômés (non seule­ment il n’est jamais malade, en forma­tion ou en gros­sess, mais en plus il travaille pendant ses congés payés). Quand on sait que les congés mater­nité et pater­nité sont bien plus long en Alle­magne, ça fait sourire.

    COE-Rexe­code parle aussi de la baisse énorme du temps de travail en France entre 1999 et 2010. Mais là ils se font encore reprendre, par l’INSEE cette fois, qui indique que la méthode de calcul a changé en 2003, et que juste­ment ce chan­ge­ment de méthode intro­duit une baisse arti­fi­cielle impor­tante. En gros ils comparent des choux et des carottes.

    Alors ?

    Bref, l’étude est d’un sérieux à toute épreuve. Vous vous en serez doutés, COE-Rexe­code est un insti­tut privé détenu par des grandes entre­prises françaises et sans contrôle public. On s’en moque, le Figaro a pris parti depuis long­temps, et personne ne discute plus son objec­ti­vité.

    Ceci dit, il y a quand même une infor­ma­tion : Pour Euro­stat, on travaille effec­ti­ve­ment un peu plus en Alle­magne qu’en France. Rien à voir avec une diffé­rence de six semaines ceci dit.

  • From the Mail­bag

    Notre société est malade de procé­dures et de règle­ments. On demande des choses sans se poser la ques­tion du bon sens, sans prendre du recul, sans s’au­to­ri­ser à faire des excep­tions.

    Réflé­chir est dange­reux, parce qu’une mauvaise déci­sion serait impla­ca­ble­ment répri­mée et repro­chée. Du coup trop de gens jouent la stra­té­gie du para­pluie et appliquent la procé­dure, bête­ment. Il y a des consé­quences, mais pour les autres, et tant pis si tout le monde y perd, « ce n’est pas ma faute ».

    En plus de déres­pon­sa­bi­li­ser tout le monde, ce qui forcé­ment joue dans le bien être global et dans la valo­ri­sa­tion qu’on ressent de son travail, c’est une très bonne façon de ne pas pouvoir arri­ver à un niveau de qualité correct et pour détruire toute capa­cité d’amé­lio­ra­tion ou d’in­no­va­tion.

    La solu­tion : Une petite struc­ture, où les procé­dures sont encore inexis­tante ou faibles parce qu’il n’y en a pas encore besoin … ou le droit à l’échec, voire la valo­ri­sa­tion de celui qui essaie et prend des initia­tives indé­pen­dam­ment de la réus­site. Ce qui importe c’est d’es­sayer et que les moti­va­tions, réflexions et choix soient faits selon des bases sensées. Le reste ça fait partie du risque inhé­rent à chaque prise de déci­sion.

    Si vous n’êtes pas prêts à échouer, vous n’êtes pas prêts à réus­sir.

    Dit autre­ment, en repre­nant une formule bien connus :

    Si vous pensez qu’es­sayer et se trom­per est cher, regar­dez combien coûte de ne pas le faire.

    Ah, et du coup je n’ai même pas partagé mon lien inso­lite du jour qui motive cette réflexion: From the Mail­bag

  • Le calme à 1€

    Nos respon­sables marke­ting sont formi­dables. On pour­rait donner des leçons de commerce aux améri­cains.

    Le voyage en train est parfois pénible, bruyant. c’est encore plus vrai depuis que les télé­phones portables sont bana­li­sés. Bien sûr la SNCF a tenté de faire un peu de commu­ni­ca­tion pour  amélio­rer la situa­tion, mais en vain. Le problème ce n’est pas la SNCF, c’est le voya­geur, et celui là on le chan­gera diffi­ci­le­ment.

    Si le service est mauvais que peut-on faire ? et bien on peut lui offrir le calme à 1 €, en option. Bref, four­nir un mauvais service devient un argu­ment pour faire payer des options. Plus le service est mauvais, plus l’op­tion devien­dra atti­rante et donc fera entrer des sous dans les caisses. Génial. En plus on ne peut plus râler puisque derrière ça sera « vous n’aviez qu’à prendre l’op­tion, 1 € ce n’est pas grand chose ».

    Bien entendu en fait l’op­tion c’est juste pour se retrou­ver avec d’autres qui ont pris l’op­tion. Rien ne garan­tit qu’ils seront silen­cieux, et si beau­coup finissent par prendre l’op­tion, on peut prédire que certains ne seront pas si silen­cieux au final. Pas grave : se retrou­ver avec les quelques uns qui ont choi­sit de ne pas prendre l’op­tion et donc qui seraient consciem­ment bruyants serait encore pire.

    Ça ne peut que fonc­tion­ner, sauf si on passe le point du raz le bol.

  • Valse des étiquettes dans les grandes surfaces

    Rien de neuf dans la valse des étiquettes dans les grandes surfaces. Les prix augmentent régu­liè­re­ment. L’in­té­res­sant dans l’ar­ticle de France Info c’est la diffé­rence de point de vue entre les chiffres de l’INSEE et ceux de l’UFC.

    Les deux se basent sur des compa­rai­sons objec­tives et des chiffres concrets. Le tout est de savoir ce qu’on mesure.

    Pas la peine d’être un devin pour devi­ner que si on se contente d’aug­men­ter nos reve­nus et pres­ta­tions suivant les chiffres de l’INSEE, notre niveau de vie dimi­nuera chaque année.

    C’est en fait très simple, l’INSEE mesure à produits constants entre deux années. Si il y a une augmen­ta­tion de 10% en 10 ans (chiffre fictif), c’est qu’a­vec 10% de plus, nous pouvons ache­ter la même chose qu’il y a 10 ans. Sauf que personne n’achète la même chose qu’il y a 10 ans. Nous voulons des voitures plus sûres, des télé­vi­sions plus grandes, des télé­phones portables plus perfor­mants, ou un accès Inter­net plus rapide qu’il y a 10 ans.

    Mes exemples sont peut être mauvais. Certains pour­raient dire au contraire que désor­mais nous voulons des boites de mais en conserve sans sucre (oui, elles sont plus chères, oui, avant, et toujours main­te­nant, il y a du sucre dans la plupart) ou des légumes bio parce que nous savons que cela a des consé­quences sur la santé. D’une manière ou d’une autre la société évolue et nous évoluons avec.

    Du coup, forcé­ment, sauf à lais­ser la société évoluer seule et vivre comme il y a 20 ans ou plus, les chiffres d’aug­men­ta­tion des prix de l’INSEE sont assez peu repré­sen­ta­tifs de la réalité. Je ne parle même pas du problème de l’aug­men­ta­tion de la part des dépenses obli­ga­toires dans le budget qui, en lais­sant encore moins de choix dans nos finances, renforce encore l’im­pres­sion d’en avoir de moins en moins.

     

  • EDF sait-elle vrai­ment déman­te­ler ses centrales nucléaires ?

    Combien coûte une centrale ? Pour construire, pour exploi­ter, on commence à le savoir. Pour l’ar­rê­ter ou la déman­te­ler, c’est le flou le plus total. Il est d’ailleurs ahuris­sant qu’on consi­dère le nucléaire comme peu cher sans même chif­frer « l’après ». Comme vision court terme on fait diffi­ci­le­ment mieux.

    D’ailleurs, EDF sait-elle vrai­ment déman­te­ler ses centrales nucléaires ? Je ne peux me rete­nir de parta­ger un extrait :

    Sur les 10 réac­teurs arrê­tés [en France depuis le début du nucléaire], aucun n’a donc encore encore été complè­te­ment déman­telé. […] Seules 22 [petits réac­teurs et accé­lé­ra­teurs expé­ri­men­taux desti­nés à la recherche] ont été offi­ciel­le­ment déman­te­lées. Cepen­dant, aucune de ces instal­la­tions nucléaires civiles « n’a atteint le stade dit du « retour à l’herbe »

    Bref, nous n’avons pas déman­telé un seul réac­teur à usage réel pour l’ins­tant. Mais le meilleur c’est pour la fin, pour faire passer la ques­tion des retraites pour du pipi de chat :

    Pour déman­te­ler ses 68 réac­teurs, EDF a provi­sionné 10,8 milliards d’eu­ros. […] Au Royaume-Uni, le déman­tè­le­ment de 10 réac­teurs, et son lot de sites de stockage des déchets et de centres de retrai­te­ment, est estimé à 100 milliards d’eu­ros par l’au­to­rité en charge du déman­tè­le­ment (Nuclear Decom­mis­sio­ning Autho­rity).

    Je passe sur le fait que l’au­to­rité en charge a proba­ble­ment inté­rêt à sous-esti­mer un peu quitte à reve­nir à la charge plus tard, vu qu’elle est contrô­lée par le pouvoir poli­tique. Je me conten­te­rai d’une règle de trois :

    Avec l’es­ti­ma­tion du Royaume Uni, pour déman­te­ler nos 68 réac­teurs, il faudrait avoir provi­sionné 680 milliards d’eu­ros au lieu de 10,8. Nous sommes presque à deux ordres de gran­deur de diffé­rence. Avec de tels chiffres, il devient diffi­cile de croire qu’in­ves­tir quelques dizaines de milliards dans les éner­gies renou­ve­lables serait une mauvaise idée. Diffi­cile aussi d’ac­cep­ter la légende sur le fait qu’é­co­no­mique­ment le nucléaire est bien moins cher.