Franchement, comment ne pas paraitre scandalisé quand une clinique réalise une loterie pour gagner… un traitement vital. Celui qui gagne aura droit aux soins et pourra survivre. Les autres non.
Ça se passe aux États-Unis, mais on aurait tort de critiquer trop rapidement. Du point de vue de la clinique qui réalise la loterie, c’est bien un acte de charité. Ces gens là ont déjà été rejetés par les autres hôpitaux. Il s’agit de faire un don à quelqu’un, tous prioritaires et nécessiteux. La loterie peut paraitre inhumaine mais finalement croire choisir entre 100 personnes en risque vital, c’est aussi assez inhumain.
Bref, finalement on peut aussi voir ça comme un acte de fraternité et d’aide désintéressé. Tout dépend si on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide.
Le problème n’est pas celui de la loterie ou de la clinique, mais celui du système qui accepte que des hommes et des femmes puissent être laissés pour compte faute de pouvoir se payer des soins vitaux. Nous jugeons tous ça inacceptable, mais contribuons à un système qui le permet.
Je me permets de dire « nous » parce que si cet exemple est aux États Unis, en France nous déremboursons de plus en plus. Nous augmentons en même temps les participations symboliques et franchises, tout en plafonnant les prises en charge. Au final, la dernière étude confirme que plus d’un français sur trois renonce à des soins pour des raisons financières.
Nous parlons dans l’étude française de tous les soins, mais il serait étonnant qu’il en soit différemment pour quelqu’un qui doit commencer un traitement lourd sur le long terme. Mourir coûte moins cher, et évite d’endetter la famille.
Je ne sais pas si c’est la société que nous souhaitons, mais sous couvert de réduction des déficits et de rationalisations, c’est la société que nous créons.
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