Catégorie : Politique et société

  • Chômage : Pôle Emploi « au bord de l’im­plo­sion »

    Sans rire, à quoi sert le coûteux pôle emploi à part surveiller les chômeur pour radier tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases ? Pour l’anec­dote je me rappelle une amie qui a été radiée car sa carte d’iden­tité a expi­rée entre deux rendez-vous.

    Qu’on ne me parle pas d’ac­com­pa­gne­ment, clai­re­ment nous ne nous en donnons pas les moyens. Chômage : Pôle Emploi « au bord de l’im­plo­sion ».

    A Garges-les-Gonesses (Val-d’Oise), un conseiller est même censé suivre 516 personnes par mois et un autre à Yerres (Essonne) le chiffre record de 655 chômeurs.

    Théo­rique­ment on donne un entre­tien mensuel par personne. En comp­tant 18 jours de 7 heures de travail par mois, cela nous donne 11 minutes et demie par personne et par mois… en consi­dé­rant que notre conseiller est produc­tif à 100%. Si on compte même 1/3 du temps pour l’ad­mi­nis­tra­tif et 2 minutes entre chaque rendez-vous, il reste un peu moins de 6 minutes d’ac­com­pa­gne­ment par personne. Il faut être sacré­ment produc­tif.

    Il est temps, soit d’ar­rê­ter les délires et gérer le pôle emploi comme un système d’in­dem­nité sans accom­pa­gne­ment obli­ga­toire (en se concen­trant sur un nombre réduit de personnes), soit d’y mettre vrai­ment les moyens. Là nous avons une superbe machine à perdre qui coûte cher mais ne peut avoir aucune effi­ca­cité.

  • Le Parle­ment veut ficher les honnêtes gens

    Le problème des fichiers de personnes, d’em­preintes, d’état civil, d’ADN, ce n’est pas tant ce qui est fait avec, mais ce qu’on pour­rait faire avec dans le futur en cas de dérive.

    Quand le parle­ment veut ficher les honnêtes gens, il se pose trop faci­le­ment les mauvaises ques­tions. Oui, certes, il est plutôt utile et béné­fique à la société que si des empreintes sont rele­vées sur un lieu de crime, on puisse cher­cher à qui elles appar­tiennent. Le danger c’est que demain ce fichier soit utilisé pour des causes moins perti­nentes.

    L’his­to­rique des fichiers poli­ciers, où la moitié sont hors cadre légal, où les fuites et autres détour­ne­ments sont régu­liers, plusieurs fois par an, n’aide pas trop à avoir confiance.

    C’est à ce titre qu’il faut refu­ser un fichage géné­ra­lisé, ou une auto­ri­sa­tion de croi­ser les fichiers, même si les utili­sa­tions envi­sa­gées semblent légi­times. Ce sont les risques de dérive si un jour un indi­vidu ou une admi­nis­tra­tion sort des règles et du droit qu’il faut évaluer.

  • Un régu­la­teur du SAMU de Bordeaux condamné pour non-assis­tance à personne en péril

    Quand un régu­la­teur du SAMU de Bordeaux condamné pour non-assis­tance à personne en péril, on se demande si fina­le­ment ce n’est pas l’État ou le Samu qui devraient plutôt être devant le juge.

    Concer­nant l’at­ti­tude du méde­cin lui-même, ça sera bien au juge de savoir s’il y a vrai­ment eu une atti­tude fautive ou négli­geante (il y a eu première condam­na­tion depuis, mais un appel est en cours), ou si c’est une erreur de diagnos­tic sans faute (non, le diagnos­tic n’est pas une science exacte).

    Par contre ce qui ressort – et qui n’est pas nouveau – c’est que cette situa­tion vient forcé­ment aussi, de façon signi­fi­ca­tive, du manque de moyens et des faibles ressources accor­dées. Quand on n’a que peu ambu­lances équi­pées et accom­pa­gnées d’un méde­cin, on ne les sort qu’en dernier recours et on a tendance à moins avoir de doutes ou moins répondre à ce qui pour­rait être du confort.

    Quelle que soit la cause, quelqu’un qui souffre n’au­rait pas du être lais­sée sans diagnos­tique complet et sans accom­pa­gne­ment. Peut être le SAMU n’était-il pas adapté, peut être que SOS méde­cin ou qu’une consul­ta­tion à domi­cile auraient permis d’avan­cer mais n’au­rait-on juste­ment pas du renvoyer l’ap­pe­lant vers ces services ? Ces services auraient-ils répondu ? Nous avons un choix de société à faire sur les moyens en urgence, visi­ble­ment nous voulons tout et son contraire.

  • Sloppy Jour­na­lism Warning Labels

    Quand on regarde la presse main stream actuel­le­ment, des sloppy jour­na­lism warning labels deviennent essen­tiels.

    Je vous laisse décou­vrir les diffé­rentes étiquettes, mais je sens que je vais désor­mais en utili­ser souvent ici.

    Sur le billet de Tom Scott, il y en a d’autres, dont une planche en français. Il n’est pas dans ma nature d’al­ler en faire des auto­col­lants à coller sur les jour­naux dans les relais presse (et je ne caution­ne­rai pas la chose), mais en même temps ça me ferait bien rire d’en trou­ver.

  • Sarkozy au monde rural : « Les chas­seurs ne sont pas les enne­mis de l’en­vi­ron­ne­ment »

    Sarkozy au monde rural : « Les chas­seurs ne sont pas les enne­mis de l’en­vi­ron­ne­ment » retiennent les média.

    La petite phrase qui m’in­té­resse moi c’est la concep­tion de la protec­tion de l’eau ou de l’en­vi­ron­ne­ment :

    « La préser­va­tion de l’en­vi­ron­ne­ment, ça n’est pas empê­cher quiconque de faire quoi que ce soit. »

    Dit autre­ment : On veut bien proté­ger, mais à condi­tion que tout le monde fasse ce qui lui plait. Plus exac­te­ment : On ne protège rien.

    « N’im­porte quelle asso­cia­tion qui veut empê­cher un maire, un élu, une initia­tive peut le faire (…), il faut abso­lu­ment lever le pied de ce point de vue »

    Je ne sais pas si vous imagi­nez, mais une asso­cia­tion peut faire appel à la justice pour faire respec­ter la loi et arrê­ter une initia­tive illé­gale. Visi­ble­ment ce n’est pas dans les habi­tudes de la prési­dence et il faut vrai­ment lever le pied de ce point de vue là.

    « J’ai entendu ce message, je rece­vrai d’ailleurs les asso­cia­tions de chas­seurs sur ce sujet-là. »

    Il y a des problèmes bien plus graves et bien plus urgents, avec des repré­sen­tants qui aime­raient bien autant d’at­ten­tion et ne rencon­trer rien qu’un ministre, mais eux ne sont pas un groupe uni qui votera d’un seul bloc aux prochaines prési­den­tielles. Chacun ses prio­ri­tés.

  • « Si on s’en­gage sur 5% de chômeurs et qu’à l’ar­ri­vée il y en a 10… »

    Oui, je sais, c’est petit de montrer une vieille vidéo où Nico­las Sarkozy s’en­gage sur 5% de chômeurs et incite à sanc­tion­ner par les urnes en cas d’échec.

    Si on s’en­gage sur 5% de chômeurs et qu’à l’ar­ri­vée il y en a 10, c’est qu’il y a un problème.
    — Vous dites: objec­tif 5% pour le chômage. Si vous êtes élu, au bout de votre mandat, au bout de cinq ans, vous n’ar­ri­vez pas à ce chiffre, vous dites: « Je ne peux pas me repré­sen­ter »?
    —Je dis aux Français: « C’est un échec et j’ai échoué. Et c’est aux Français d’en tirer les consé­quences ». »

    Le candi­dat d’alors ne pouvait pas prévoir le contexte inter­na­tio­nal actuel. On peut argu­men­ter sur quelle part de la hausse lui revient ou pas mais ce n’est pas sur quoi je trouve cette vidéo inté­res­sante.

    On se plaint des promesses non tenues mais nous oublions vite les inco­hé­rences et revi­re­ments de circons­tance. La presse pour­rait se char­ger de mettre tout ceci en lumière. Trop peu le font.

    Si on veut amélio­rer le discours, mettre dans la tête de nos repré­sen­tant que s’ils font de l’en­fu­mage ça leur revien­dra dans la figure en extrait vidéo quelques années plus tard, ça peut peut être les inci­ter à en faire un peu moins. Et fina­le­ment, bien que celle ci soit assez peu perti­nente, en ça elle pour­rait être très utile. Rien que pour ça elle mérite d’être diffu­sée.

  • Fadettes : les curieuses pres­sions du procu­reur Cour­roye sur les poli­ciers

    Dans l’his­toire des fadettes, les curieuses pres­sions du procu­reur Cour­roye sur les poli­ciers font parler en ce moment, et c’est justi­fié. Comme scan­dale d’État on a proba­ble­ment déjà vu mieux, mais il est éton­nant qu’il n’y ait pas eu de démis­sions jusqu’au plus haut niveau, et j’en­tends par là le plus haut niveau de notre État.

    Lisez Media­part et vous verrez que ce n’est que le sommet émergé de l’ice­berg. DCRI, espion­nage, on se croi­rait dans un polar complo­tiste. Ajou­tez un soupçon de rétro commis­sions, finan­ce­ment illé­gal de partis, corrup­tions, ventes d’armes, et l’ac­tua­lité devient brulante.

    Ce qui m’in­ter­pelle c’est surtout ce que je lis dans l’ar­ticle du Monde : Les fonc­tion­naire ont répondu par deux fois que c’est illé­gal, mais ils finissent par le faire quand même, simple­ment en se couvrant par « c’est notre hiérar­chie qui demande ».

    Je trouve cette déres­pon­sa­bi­li­sa­tion, qui fina­le­ment existe aussi dans le privé, très dange­reuses. Par peur de l’his­toire, toute dénon­cia­tion de délits ou de crimes est vue comme une déla­tion. Le résul­tat c’est qu’une fois renforcé, cette idée pousse à une autre dérive : mettre au rencart toute éthique et tout état de droit pour ne lais­ser subsis­ter que la soumis­sion au puis­sant.

    Alors un rappel :

    « (…) Toute auto­rité consti­tuée, tout offi­cier public ou fonc­tion­naire qui, dans l’exer­cice de ses fonc­tions, acquiert la connais­sance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procu­reur de la Répu­blique et de trans­mettre à ce magis­trat tous les rensei­gne­ments, procès-verbaux et actes qui y sont rela­tifs. »

    Un fonc­tion­naire a non seule­ment le droit de ne pas exécu­ter un ordre illé­gal, mais aussi un devoir de ne pas le faire. Je n’ai plus le lien sous la main mais je me rappelle avoir lu il y a peu que deux mili­taires avaient été condam­nés récem­ment. Ils n’ont fait qu’o­béir aux ordres, mais il avait été établit qu’ils avaient obéit en toute connais­sance de l’illé­gi­ti­mité de cet ordre.

    Alors quand un fonc­tion­naire vient se répandre dans la presse qu’il a mené des actes illé­gaux et graves pour la démo­cra­tie et l’État de droit sous prétexte qu’il en a reçu l’ins­truc­tion expli­cite, je me demande pourquoi lui même n’est pas pour­suivi.

     

  • Empê­cher les crimes et renon­cer à la démo­cra­tie ?

    Si le titre est un peu sensa­tion­nel, la réflexion qui est derrière est plus que perti­nente et révé­la­trice de nos dérives actuelles : Empê­cher les crimes et renon­cer à la démo­cra­tie ? 

    Fina­le­ment jusqu’où souhai­tons-nous aller pour éviter les risques et parti­cu­liè­re­ment la réci­dive si décriée ?

    Empri­son­ner des coupables un peu plus long­temps ? beau­coup plus long­temps ? Et si cet empri­son­ne­ment est dispro­por­tionné par rapport à l’acte ? Et si cela implique de lais­ser en prison ceux qui ont changé et seraient réin­té­grables dans la société ? Et si cela implique de rendre irré­cu­pé­rables ceux qui se seraient réin­té­grés si on les avaient libéré au bon moment ?

    Et pour aller plus loin, et si ça implique d’em­pri­son­ner des gens pour ce qu’ils pour­raient commettre « si » ? Et pourquoi ne lais­se­rions-nous pas en prison plus long­temps les auteurs d’agres­sion sexuelle au cas où ils tour­ne­raient violeurs, les auteurs d’agres­sion au cas où ils tour­ne­raient assas­sins ? Et fina­le­ment les enfants qui se battent cas ils risque­raient de deve­nir agres­seurs.

    Il n’y a pas de fin si ce n’est la mesure et la propor­tion­na­lité. Malheu­reu­se­ment cette propor­tion­na­lité implique d’avoir un risque non nul, donc des fois des échecs. La propor­tion­na­lité implique aussi d’avoir un juge­ment, qui forcé­ment n’est pas une prédic­tion exacte. En voulant un risque nul, nous irons forcé­ment dans l’ex­cès, qui risque de faire plus de mal qu’il n’en évitera.

    Il reste juste à déter­mi­ner si éviter un risque à des « inno­cents » vaut d’être dispro­por­tionné avec des « coupables ». Ah… si la vie était si binai­res…

  • Revea­led: US spy opera­tion that mani­pu­lates social media

    Conti­nuons à nous faire peur. Revea­led: US spy opera­tion that mani­pu­lates social media

    Mili­ta­ry’s ‘sock puppet’ soft­ware creates fake online iden­ti­ties to spread pro-Ameri­can propa­ganda

    Même si l’in­for­ma­tion n’est pas neuve et que c’est su depuis long­temps, la récur­rence du sujet me fait de plus en plus peur.

    Orwell, vrai­ment, tu étais un petit joueur. Ou alors c’est simple­ment que nous avons dépassé 1984 depuis main­te­nant déjà 28 ans… et nous avons fait du chemin entre temps.

  • Eric Schmidt : « Inter­net tel que nous le connais­sons est menacé »

    Je ne sais que dire sur SOPA telle­ment le sujet est vaste et les risques sont verti­gi­neux. Le choix de l’ar­ticle pour vous aler­ter est proba­ble­ment mauvais. Le choix de Google pour porter l’ar­gu­men­taire est proba­ble­ment malheu­reux.

    Pour autant le titre est le bon et pour une fois je vous encou­rage à écou­ter Éric Schmidt : « Inter­net tel que nous le connais­sons est menacé »