Catégorie : Politique et société

  • Analyse d’un frag­ment d’idéo­lo­gie anti-nucléaire

    L’ar­ticle du Monde est effec­ti­ve­ment mauvais, avec même des erreurs factuelles comme base de départ. La réponse en analyse d’un frag­ment d’idéo­lo­gie anti-nucléaire est bien rédi­gée, et donne un superbe aperçu de comment sont gérés les risques.

    Oui, c’est sérieux, c’est raisonné, c’est maîtri­sé… du point de vue de l’in­gé­nie­rie, du point de vue finan­cier, et du point de vue des risques.

    Là où à mon avis le fond de l’ar­ticle du Monde touche juste, même s’il l’ex­prime très mal, c’est que du point de vue de la société, cette gestion des risques raison­née elle n’existe pas.

    Dans quasi­ment tout le reste de l’in­dus­trie, les acci­dents peuvent toujours dépas­ser l’ima­gi­na­tion, on arrive encore à borner l’in­ci­dent ultime. Une digue qui lâche, un avion qui s’écrase, un immeuble qui tombe, on peut le quan­ti­fier en nombre de morts et bles­sés, avant et après. On a beau se dire « ça n’ar­ri­vera jamais », on sait à peu près ce que ça donne­rait si ça arri­vait.

    Dans le nucléaire d’une part le risque maxi­mum est impos­sible à imagi­ner dans son impact, mais en plus il est large­ment moins facile à mesu­rer du fait de leur impact diffus et durable. Comment quali­fier un tel risque ? D’un point de vue ingé­nie­rie ou finan­cier on peut prendre des mesures, mais du point de vue poli­tique de la société dans son ensemble la ques­tion est toute autre.

    Là on nous répond « l’en­tre­prise est bien gérée et a pris en compte ses risques », mais ça ne dit en rien que ces risques sont accep­tables par la société, ou même mesu­rables par elle.

  • La circon­ci­sion, la reli­gion, et les droits de l’en­fant

    J’avais déjà relayé ici un article sur le sujet, avec un avis un peu plus tran­ché. Voilà un autre billet, qui aborde la problé­ma­tique sans prendre vrai­ment parti person­nel : La circon­ci­sion, la reli­gion, et les droits de l’en­fant

    Ouvrir la porte aux inter­ro­ga­tions sur les atteintes physiques impo­sées à de très jeunes enfants pour des motifs reli­gieux ce n’est certai­ne­ment pas s’en prendre aux reli­gions. Le risque majeur, en refu­sant tout débat, est de légi­ti­mer par avance et par prin­cipe des pratiques « reli­gieuses » autre­ment plus agres­sives et dange­reuses que la circon­ci­sion.

    Dans les pays démo­cra­tiques, il existe donc bien des limites aux pratiques reli­gieuses.

    A chacun de se faire sa propre opinion sur l’en­droit où se situent ces limites.

    Mais il ne saurait être ques­tion d’in­ter­dire le débat.

  • Ener­gie : des tarifs progres­sifs, pour quoi faire ?

    Fran­che­ment on manque de courage pour chan­ger des choses en France. Les solu­tions, des uns comme des autres, se bornent à des exoné­ra­tions ou des règle­men­ta­tions à la marge.

    Côté éner­gie on force le rachat de l’éner­gie produite par les panneaux solaires des parti­cu­liers à des tarifs qui génèrent plus un effet d’au­baine d’une réelle poli­tique éner­gé­tique, surtout consi­dé­rant la faible durée de vie des instal­la­tions et le coût éner­gé­tique ou écolo­gique de leur produc­tion. Le pire pour la poli­tique éner­gé­tique c’est la trans­po­si­tion de la loi habi­tuelle du marché : plus tu consommes, moins ça coûte cher.

    Media­part se fait en ce moment l’écho d’une propo­si­tion de loi sur des tarifs progres­sifs. Ce n’est pas la première fois qu’on en parle mais si vous n’avez pas d’avis tran­ché, la lecture donne un bon aperçu des problé­ma­tiques. C’est en fait la simple appli­ca­tion d’un système de bonus malus (équi­li­bré, pas comme les subven­tions dégui­sées du domaine auto­mo­bile) : ceux qui consomment beau­coup ont un malus, ceux qui consomment peu un bonus. Dit autre­ment c’est l’op­posé de la situa­tion actuelle : plus du consommes, plus ça coûte cher.

    Chaque foyer se verrait attri­buer un forfait de base, person­na­lisé, à l’aide de trois critères : lieu de vie, nombre de personnes du foyer et mode de chauf­fage. Il se situe­rait 3 à 10 % en dessous du niveau actuel. À chaque confi­gu­ra­tion possible, corres­pondent trois niveaux de bonus et de malus, qui recoupent trois niveaux de consom­ma­tion : « basique », « confort » et « gaspillage ». Si l’on reste en deçà du basique, on touche un bonus. Si on le dépasse, on est bon pour un malus, voire un super malus.

    On peut ergo­ter 100 ans sur les critères à ajou­ter ou à reti­rer, mais l’idée de base est bien la bonne : inci­ter plus forte­ment aux écono­mies d’éner­gie. Les familles aisées aillant tendance à avoir plus d’ap­pa­reils élec­triques, l’idée a même l’avan­tage de limi­ter l’ef­fet « les pauvres vont payer les malus, n’ayant pas de quoi finan­cer ce qu’il faut pour profi­ter des bonus ».

    Certes, c’est forcé­ment toujours impar­fait. Il va être aussi très diffi­cile de gérer l’équi­li­brage des quotas entre les diffé­rents modes de chauf­fage (est-ce qu’on privi­lé­gie l’élec­trique ou non ? le tout dépen­dant de la stra­té­gie concer­nant le nucléaire) ou de savoir comment gérer avec intel­li­gence le loca­taire qui subit la mauvaise isola­tion ther­mique du proprié­taire.

    Main­te­nant … si nous voulons avan­cer, il faut vrai­ment pous­ser nos poli­tiques pour enfin un peu de courage et une vraie poli­tique éner­gé­tique, avant que ce dossier soit aban­don­nés comme les autres un peu trop complexes ; surtout quand on voit que des pays sont prêts à aban­don­ner ce types de réformes pour sauve­gar­der les béné­fices des four­nis­seurs. Avec les rela­tions entre l’État, EDF et le nucléaire, ça risque de mal passer :

    L’Al­le­magne en 2008 a étudié plusieurs modèles de tari­fi­ca­tion progres­sive, avant d’aban­don­ner ce projet de réforme, esti­mant ne pas avoir trouvé la formule permet­tant à la fois de limi­ter les charges pour les ménages, et d’évi­ter les effets colla­té­raux sur les béné­fices des four­nis­seurs ou l’ef­fi­ca­cité éner­gé­tique.

  • À quoi servent les notes ?

    Tous les élèves trouvent les nota­tions injustes. Il est diffi­cile de se rendre compte à quel point c’est vrai, objec­ti­ve­ment :

    Bruno, par exemple, élève de seconde, a toujours eu 9/20 en français depuis le début de l’an­née. Cette fois, c’est décidé, il tente l’ex­pé­rience. Sa sœur, en licence de lettres, va faire son devoir. Sa note ? Encore une fois 9/20 ! […] La petite histoire est instruc­tive : si les élèves pensent que leurs notes ne récom­pensent pas leur travail de façon juste, la moti­va­tion dégrin­gole.

    L’étude dépasse l’anec­dote. Après cinq évalua­tions, les écarts les plus fréquents sont des 4 à 6 points suivant les matières. 6 points c’est la diffé­rence entre un bac obtenu de justesse et une mention très bien.

    On connait les biais courants mais celui de l’ori­gine sociale de l’élève est proba­ble­ment celui qui m’agace le plus sachant que deman­der la profes­sion des parents est une constante de chaque début d’an­née, sans justi­fi­ca­tion objec­tive.

    Alors, à quoi servent les notes ? d’au­tant que les profes­seurs ont tendance à faire des répar­ti­tions en cloche quel que soit le niveau de la classe et l’écart réel entre les meilleurs et les moins bons. L’im­por­tant est de sélec­tion­ner et diffé­ren­cier les élèves, plus de savoir s’ils savent ce qu’ils sont sensés savoir.

    Donner 15/20 à tout le monde ? héré­sie. Pour­tant il n’est pas rare dans d’autres pays que les élèves aient pour la plupart proche du maxi­mum aux examens de l’en­sei­gne­ment supé­rieur. Ici on consi­dère qu’une moyenne à 12 ne peut venir que d’un profes­seur trop laxiste. Ici un examen à 18/20 c’est excep­tion­nel, pour un élève excep­tion­nel.

    D’ailleurs, un élève qui obtient proche de la note maxi­mum en univer­sité à l’étran­ger lors d’un échange Eras­mus se voit ici inscrire une note proche de 14 après « conver­sion » dans son dossier en France (expé­rience vécue). Allez comprendre.

    Il y a peut être quelque chose à réfor­mer là dedans.

     

  • Surveiller et punir

    Cet article récent sur un sexta­gé­naire qui a abusé sexuel­le­ment par 26 reprise une jeune femme de 21 ans par menace et chan­tage me donne l’oc­ca­sion d’un billet que je comp­tais faire depuis long­temps.

    Les discus­sions sur les peines et condam­na­tions sont souvent trop diffi­ciles à tenir sans aller dans de longues expli­ca­tions. Désor­mais je pour­rai renvoyer ici.

    3 ans avec sursis pour des viols répé­tés, ça semble déli­rant quand on met ça à côté de délits comme le vol ou des ques­tions de stupé­fiants. Les commen­taires ne s’y trompent pas et on hurle faci­le­ment au laxisme.

    Pour moi c’est vite oublier le rôle de notre justice et des condam­na­tions :

    Tout d’abord on sépare le civil du pénal. Le premier sert à tenter, tant bien que mal, de répa­rer le dommage, même s’il est évident que cela ne le fera pas dispa­raître, surtout ici. L’ar­ticle ne parle pas de dommages et inté­rêts. Nous ne savons pas s’il y en a eu, ou même si la victime en a demandé. Si ce n’est pas le cas – la victime souhaite lais­ser tout ça derrière elle, ou ne juge pas que de l’argent chan­gera quoi que ce soit à ce qui lui est arrivé, ou ne souhaite pas rece­voir d’argent de son tortion­naire – le juge ne peut en attri­buer.

    Vient ensuite le pénal, c’est à dire ce qui est imputé au nom de la société, pour se proté­ger elle-même. Dans une société apai­sée il y a deux raisons prin­ci­pales aux condam­na­tions pénales :

    1. Préve­nir la réité­ra­tion par la même personne (réha­bi­li­ter)
    2. Préve­nir d’autres crimes ou délits par des tiers (mena­cer)

    Ici, le juge a proba­ble­ment pensé que l’obli­ga­tion de soins et l’in­ter­dic­tion d’ap­pro­cher la victime, dans le cas d’une personne si âgée et compte tenu des origines du problème, suffi­rait proba­ble­ment à reti­rer tout risque de réité­ra­tion. L’ar­ticle n’en dit certai­ne­ment pas assez pour avoir un vrai juge­ment, mais ça ne semble pas déli­rant à priori d’après ce qui y est raconté.

    Pour la préven­tion des crimes et délits par des tiers, j’ai du mal à croire que cette condam­na­tion parti­cu­lière, avec son contexte, laisse croire à quiconque que faire la même chose n’est pas ou peu risqué. Le contexte humain joue beau­coup, et celui qui le ferait plus consciem­ment avec un tel calcul fini­rait immanqua­ble­ment avec une peine bien lourde pour préve­nir de sa propre réité­ra­tion.

    C’est pour ça que la justice ne fonc­tionne pas en forfaits crime-peine. Chaque situa­tion est diffé­rente, en fonc­tion du crime ou du délit lui-même, mais aussi et surtout en fonc­tion de la person­na­lité de l’ac­cusé. Commen­ter la peine unique­ment sur la base du résumé du crime, c’est passer tota­le­ment à côté du rôle de la justice dans notre société.

    Il est inté­res­sant de noter que l’ap­pli­ca­tion de ces deux critères ne dépend quasi­ment pas de la gravité du délit. Un vol de télé­phone portable peut justi­fier une peine bien plus lourde qu’un massacre de dizaines de personnes, et deux co-auteurs à égalité d’un même crime n’au­ront pas forcé­ment la même peine. Diffi­cile à avaler, mais quand même vrai dans une certaine mesure.

    Vous note­rez qu’il n’y a pas de notion de puni­tion dans les deux critères expri­més plus haut. N’ou­bliez jamais : faire du mal au crimi­nel ne dimi­nuera en rien ce qu’a subit la victime ; les maux s’ajoutent mais ne s’an­nulent jamais. Dit autre­ment, une peine lourde « parce que c’est mérité » ne sert personne. Ni la victime, ni le crimi­nel, ni la société. C’est encore plus vrai avec la prison dont on sait qu’elle a aussi faci­le­ment tendance à créer ou renfor­cer/enfon­cer les crimi­nels qu’à les réha­bi­li­ter.

    Malheu­reu­se­ment, notre société est plus irrai­son­née qu’a­pai­sée, aussi on ajoute malgré nous un troi­sième critère : donner une impres­sion de justice. C’est globa­le­ment contre-produc­tif par rapport aux deux premiers critères, mais il est aussi néces­saire de montrer que la justice agit. Quand bien même ce serait la meilleure solu­tion pour tous, il est diffi­cile de faire accep­ter à la popu­la­tion qu’un délinquant peut être plus lour­de­ment condamné qu’un crimi­nel.

    Nous avons plusieurs solu­tions : Éduquer pour faire comprendre le rôle et le fonc­tion­ne­ment de la justice, avec ses contra­dic­tions appa­rentes, ou faire de l’af­fi­chage en jouant sur l’émo­tif avec le soit-disant laxisme des juges et l’ima­gi­naire violeur pédo­phile d’In­ter­net réci­di­viste (qui en plus copie des mp3).

    J’en veux à nos poli­tiques qui ont choisi la solu­tion la plus simple : faire appel au senti­ments plutôt qu’à la raison, flat­ter le senti­ment d’injus­tice. Le problème c’est que c’est un fonc­tion­ne­ment qui s’auto-entre­tient. Moins la société est apai­sée, moins elle peut se conten­ter des deux premières critères et plus elle néces­site un « senti­ment de justice » contre-produc­tif.

    Certes, ça peut sembler « juste », mais le plus souvent, entre la victime, le crimi­nel et la société, qui gagne à une peine plus lourde ? à l’in­verse, qu’y perdrait-on ? Oui, tout ça demande de réflé­chir au lieu de juger avec la notion de « puni­tion » à laquelle on est habi­tué.

    Je ne peux que recom­man­der à tout le monde la lecture de Surveiller et punir. Je remer­cie mon prof de philo d’école d’in­gé­nieur de m’avoir permis de réflé­chir à ce sujet en m’in­ci­tant à lire ce livre.

  • L’Ar­mée du Salut de Liège pas auto­ri­sée à distri­buer de la soupe en rue cet hiver

    L’hy­po­cri­sie est une arme formi­dable : L’Ar­mée du Salut de Liège pas auto­ri­sée à distri­buer de la soupe en rue cet hiver parce que cela « nuit à la dignité humaine ».

    Ce que l’on ne voit pas n’existe pas, il suffit de le cacher ou de l’igno­rer pour que l’in­di­gnité et la pauvreté dispa­raissent, c’est bien connu. Distri­buer de la soupe serait montrer qu’il y a des gens qui en ont besoin et crée­rait un manque de dignité qui n’exis­te­rait pas sinon : CQFD.

    Ah, ces pauvres, quels gens indi­gnes… est-ce que les riches mangent leur soupe dans la rue eux ? Il y a quelque chose de pourri pour qu’on arrive à dire des choses pareilles sans provoquer un scan­dale.

  • Taxe à 75% : seules 1 000 personnes concer­nées

    Bon, cet impôt sur les reve­nus au delà de 75% fait parler. Je ne discute pas ici de son bien­fondé ou non. Ce qui m’agace c’est, si on décide de le faire, de voir qu’on cède encore à tel ou tel lobby pour en faire des cas spéci­fiques (comprendre : exoné­rés).

    [les chefs d’en­tre­prise] devront gagner la somme sur plusieurs années consé­cu­tives. La vente d’une entre­prise par exemple, même au-delà du million, ne serait ainsi pas suffi­sante pour tomber sous le coup de la taxe.

    Qu’une vente excep­tion­nelle d’un patri­moine (fut-il profes­sion­nel) ne soit pas taxé de la même façon me paraît une bonne chose, d’au­tant que ça prend diffi­ci­le­ment en compte l’in­ves­tis­se­ment réalisé. Le lissage sur plusieurs années n’a rien de choquant dans ce cas précis.

    Spor­tifs et artistes en sont donc déjà exoné­rés, car leurs reve­nus sont aléa­toires.

    Ça par contre, exoné­rer un artiste ou un spor­tif parce qu’il ne gagne plus d’un million « que » pendant quelques années, c’est un pur scan­dale. En cinq ans à un million, le spor­tif gagne l’équi­valent de 200 ans de smic. Qu’on ne me fasse pas croire que l’ir­ré­gu­la­rité des reve­nus est une bonne justi­fi­ca­tion à la créa­tion d’une niche fiscale sur ce qui est au dessus des 200 smic. C’est simple­ment indé­cent. Sans comp­ter que ces spor­tifs qui gagnent autant peuvent faci­le­ment avoir un emploi après leur période de spor­tif. Ils y gagne­ront moins d’un million, mais ça sera encore plusieurs fois le salaire médian.

    Les artistes leurs reve­nus sont un peu plus irré­gu­liers mais ceux qui gagnent plus d’un million (ils ne sont pas légion) conti­nue­ront à perce­voir des droits d’au­teur signi­fi­ca­tifs encore pendant pas mal de temps s’ils n’ar­rêtent pas leur créa­tion. Mais c’est encore plus un scan­dale pour les artistes qui ont un régime social très protec­teur qui comble déjà forte­ment les irré­gu­la­rité des reve­nus (et financé par cela par l’État), dans un domaine forte­ment subven­tionné et par l’État et par des domaines tiers « au nom de la créa­ti­vité ». Qu’un domaine qui soit tant aidé puisse s’abs­traire d’une taxe sur les haut revenu quand ils gagnent en une année plus qu’un ouvrier d’usine dans toute sa vie… c’est indé­cent.

    Alors qu’on me dise que taxer à 75 % n’est pas légi­time ou pas une bonne idée écono­mique je veux bien l’en­tendre, mais qu’on fasse des exoné­ra­tions à ces caté­go­ries unique­ment parce qu’elles sont bien en vue et arrivent à joindre les média, là ça devient inac­cep­table. Après, que sur cette taxe à 75% seules 1000 personnes soient concer­nées, je ne vois pas en quoi c’est un argu­ment.

     

  • Copé veut une droite « décom­plexée »

    Copé veut une droite « décom­plexée ». S’il faut décom­plexer la droite, c’est à dire qu’elle se rete­nait jusqu’a­lors, je crois que j’ai peur (notez que cela vaut aussi pour la gauche mais eux n’ont pas osé une telle affir­ma­tion).

    Je ne sais pas si je suis de gauche mais ce qui est claire c’est que je ne peux pas être dans la ligne droite de ce que Copé consi­dère comme des grands sujets :

     laïcité, iden­tité, immi­gra­tion, sécu­rité, justice

    Je veux bien mettre la justice dans le tas, mais loge­ment, santé, niveau de vie, démo­cra­tie et vie en commun me paraissent bien plus impor­tants. Le problème c’est que tout ce qui est annoncé comme impor­tant par la droite a été fait au détri­ment de ce qui me semble essen­tiel à moi : la vie en commun. Il est temps d’ar­rê­ter de consi­dé­rer que la solu­tion passe par monter les gens les uns contre les autres.

  • Pour en finir avec la laïcité

    J’at­ten­dais que quelqu’un parle mieux que moi de la laïcité. C’est chose faite avec Maitre Eolas, pour en finir avec la laïcité :

    Il y a eu des abbés dépu­tés dans l’as­sem­blée qui a voté la loi de 1905. Ils sont citoyens à part entière, comme vous et moi.

    […]

    Reli­sez la loi de 1905. Elle n’in­ter­dit nulle­ment à quelque culte que ce soit de se mêler de poli­tique. La liberté d’ex­pres­sion s’y oppose même fron­ta­le­ment.

    Mais aussi

    La loi commence par procla­mer la liberté de conscience, et s’oblige à garan­tir le libre exer­cice des cultes. C’est à dire que la Répu­blique est tenue de mettre en œuvre les moyens proté­geant ce libre exer­cice.

    […]

    Dans un avis du 27 novembre 1989, le Conseil d’État rappelle l’évi­dence : l’obli­ga­tion de neutra­lité ne s’ap­plique qu’aux agents, et en aucun cas aux usagers du service public, proté­gés par l’ar­ticle 1er de la loi de 1905.

    […]

    La laïcité de la répu­blique n’est pas la prohi­bi­tion du fait reli­gieux dans l’es­pace public.

    Et surtout (la graisse est mienne)

    Une loi [restrei­gnant l’exer­cice de la reli­gion dans les lieux publics] viole­rait la laïcité, en restrei­gnant arbi­trai­re­ment l’exer­cice d’un culte pour des raisons n’ayant aucun lien avec l’ordre public (la vue d’une kippa ou d’un hidjab ne trouble pas l’ordre public, même si elle vous trouble vous ; dans ce cas ce n’est pas la reli­gion le problème mais votre into­lé­rance).

  • Pierre Damien

    Pour mettre un peu de sel dans le débat de la réac­tion de l’église catho­lique à la ques­tion du mariage homo­sexuel, lire la fiche wiki­pe­dia de Pierre Damien :

    En 1051, il rédige le Livre de Gomorrhe, où il dénonce les vices du clergé — et en parti­cu­lier les prêtres homo­sexuels, dont il exige le renvoi de l’Église. Léon IX refuse toute­fois d’ac­cé­der à sa requête, ce qui pousse Pierre Damien à écrire une lettre de protes­ta­tion.

    Ça donne un autre point de vue non ?

    Sans arri­ver à retrou­ver la réfé­rence source, je crois bien aussi me rappe­ler que dans ou à côté des quelques prêtes catho­liques mariés (et oui, ça existe, ils ont été ordon­nés hors de la papauté et réin­té­grés plus tard quand ils ont quitté leur obédience d’ori­gine suite à des désac­cord – mariés ils étaient, mariés ils sont restés), il y en avait quelques uns d’ex­pli­ci­te­ment homo­sexuels à qui on a simple­ment demandé de ne plus faire de pêchés de chair (mais pas de rompre leurs affi­ni­tés). Là par contre je compte sur vous pour m’ai­der à trou­ver des liens fiables, j’ai fait choux blanc quand j’ai tenté de les retrou­ver.

    Sur un sujet simi­laire, histoire de remettre les pendules à l’heure concer­nant la ques­tion de la tradi­tion du mariage hété­ro­sexuel : Mariage pour certains, mariage pour tous ? Réflexions actuelles à partir de l’An­tiquité romaine et du Moyen Âge occi­den­tal